PS : Pour les pierres-bornes sacralisées, voir le dossier patrimoine naturel : pierres Saint-Martin-bornes.
A la fin de ce dossier voir le parallele entre les deux sanctuaires voués à Marie : Garaison et Lourdes
Montjoies (mounjoya) des villages lavedanais, modestes éléments du petit patrimoine rural.
Petites constructions en dur, abritant dans une niche, derrière une porte grillagée, une statuette de la Vierge, plus rarement d’un saint ou d’une sainte. Ces petits oratoires, lieux de prière, sont les témoins de la ferveur religieuse populaire, peut-être les témoins d’un passé très ancien. Les villageois y sont encore très attachés : en attestent les bouquets de fleurs fraîches entourant les statuettes.
Omniprésentes dans tous les villages, les fontaines sont, avec les lavoirs, les témoins des anciens lieux de vie et d’échanges de cette région riche en torrents. Une politique globale de remise en état de ce patrimoine pyrénéen a permis le maintien d’une profession qui était en voie de disparition : celle du tailleur de pierre.
1-Fontaine des 3 becs, 2-Fontaine d'Enjouan, 3-Fontaine du Porche, 4-Réservoir des Espenettes, 5-Fontaine du Foirail, 6- Fontaine Nelli, 7-Fontaine du Garnavie, 8-Fontaine Peyramale, 9-du Chemin de la fontaine, 10-Fontaine du Monument aux morts, 11-Fontaine Auzon.
Ces lavoirs qui complètent le dossier fontaines, proviennent du site de l'association Patrimoine des Hautes-Pyrénées de Jean-François Deletang, avec son aimable autorisation. Le site complet concerne les lavoirs du département des H-P, nous n'avons gardé que ceux du Pays des Vallées des Gaves. Voir à la fin du dossier.
Il ne s’agit pas à proprement parler de patrimoine bâti, car ce sport typique du Sud-Ouest peut se jouer dans de simple hangar, mais le quillier (salle) et le plantier (terrain à ciel ouvert) font partie de l’environnement et des usages typiques de notre région (et surtout de celle du Béarn voisin).
Ps : pour simplifier nous allons utiliser le terme de quillier que le site soit un lieu fermé ou ouvert
Généralités
Dans vos déplacements, vous aurez certainement l’occasion de découvrir dans des hôtels anciens, des gîtes installés dans de vieilles demeures, ou des maisons "bourgeoises" de très beaux départs d’escalier sculptés. Ces sculptures représentent souvent des animaux, parfois des plantes ou des fleurs. Au début de nos investigations, lors d'un séjour dans un hôtel d'Argelès, nous avions pensé à des maîtres ébénistes ambulants qui proposaient leurs ouvrages à partir d’un catalogue. La réalité était plus pragmatique. Selon des érudits locaux, ces œuvres étaient commandées à des ateliers spécialisés, comme celui de Claverie à Lourdes. Pendant plus de cent ans (environ 1710-1835) cet atelier a réalisé de véritables chefs-d’œuvre que nous avons retrouvés un peu partout en Lavedan, Pays toy et en Pays de Lourdes : Cheust, Ger, Juncalas, Villelongue, Argelès-Gazost, Lourdes, Saint-Pé… D'autres ateliers ont suivi. Les animaux avaient parfois des valeurs symboliques : le serpent ou le lion devait protéger les biens, le singe, plus tardif était purement décoratif. On le rencontre à l’hôtel Beau Site d'Argelès-Gazost, comme à la demeure des Maisongrosse de Ger. Il existe également entre autres, un beau départ à l’hôtel des Templiers de Luz-Saint-Sauveur et dans la maison du général Maransin de Lourdes (rue du Bourg). Paul Lafon a réalisé un ouvrage illustré par une carte, de toutes ses découvertes, essentiellement dans le département. Nous le portons à votre connaissance avec nos compléments d'information. Nous remercions vivement l'auteur pour son aide efficace.
Les maisons importantes se devaient d’avoir un beau portail d’entrée pour accéder à la cour de la ferme. Il devait être assez large pour laisser passer les charrettes pleines de foin. Exception sur le bandeau, le petit portàu de bois du jardin botanique de Gavarnie.
Les coueylas sont des constructions basses en pierre recouvertes de lauzes et de terre qui abritaient les bergers dans les montagnes pyrénéennes, lors des transhumances et de la fabrication artisanale des fromages. Un enclos permettait de rassembler les bêtes pour la traite. C’était comme dit Corbier « le gîte des bergers et de leurs troupeaux dans la montagne. »
Les cabénères ou leytés (en vallée de Campan) sont de petits édicules de pierre fermés par une petite porte de bois. Ils étaient construits près des étables et des ruisseaux ou des sources, afin de conserver le lait au frais après la traite et avant la descente au lieu de vente. Les bidons étaient en partie plongés dans l’eau fraiche et courante. Jacques Longuet en 1997, évoquait la présence du cabenère du Lisey à Cauterets et ceux du plateau de Payolle à Artiguste, au pied du hameau pastoral Escloses. Depuis, prenant conscience de la valeur de ce petit patrimoine rural, un certain nombre de communes ont rénové ces « tabernacles » de pierre, afin de témoigner sur les us et coutumes des bergers. Le plus beau cabenère restauré est celui d’Adast.
:
"De tous les monuments, les tombeaux sont ceux qui présentent peut-être le sujet le plus vaste aux études de l’archéologue, de l’ethnologue, de l’historien, de l’artiste, voire du philosophe. Les civilisations, à tous les degrés de l’échelle, ont manifesté la nature de leurs croyances en une autre vie par la façon dont elles ont traité les morts… On pourrait faire l’histoire de l’humanité à l’aide des tombeaux."
Viollet-Le-Duc
Le décret du 23 prairial de l’an XII (12 juin 1804).
C’est le décret napoléonien qui fixait les questions funéraires et l’organisation des cimetières. Fondement du droit actuel, il avait pour but de faire disparaître tous les problèmes sanitaires antérieurs. Les cimetières devaient être éloignés des habitations et les inhumations interdites à l’intérieur des villes, des bourgs et des édifices religieux. C’était la fin des cimetières autour des églises.
(La fin des tombes à l'intérieur des églises avait été diligentée par l'ordonnance royale du 15 mai 1776.)
Les inhumations devaient se faire « dans une fosse séparée assez profonde et remplie de terre bien foulée et distante des unes des autres. » C’était la fin des fosses communes, des tranchées : on parlait désormais du terrain commun. Et l’article 15, imposait aux communes de fermer le cimetière par des murs afin d’éviter la divagation des chiens errants. À l’intérieur, des fossés ou des haies vives, devaient être réalisés « en autant de parties qu’il y a de cultes différents avec une entrée particulière pour chacune. »
Il était courant dans le Sud-Ouest : Bigorre, Béarn et Pays Basque, de décorer les linteaux de portes de bois ou de pierre, de motifs sculptés. Leur origine est fort ancienne, ils avaient un but magique : éloigner les esprits maléfiques, les démons et sorcières (mau adas) et metre son foyer et tout visiteur sous la protection divine. Cette présentation prophylactique a lentement évolué au fil des siècles, vers des signes à tendance plus décoratives. Il est sûr que de nos jours, on ne voit dans ces gravures que des éléments d'ornementation.
La Haute-Bigorre est une terre d'élection des colonnes et monuments commémoratifs. Nous avons ainsi :