La Haute-Bigorre est une terre d'élection des colonnes et monuments commémoratifs. Nous avons ainsi :
Les colonnes commémoratives ou non
0) Lourdes. Entrée du funiculaire du pic du Jer. Portique en hommage aux tailleurs de pierre lourdais
Photo prise en avril 2022 après restauration. Photo J. Omnès
Enseigne avant sa destruction par un engin inconnu, qui a mis à bas les colonnes
1) Obélisque commémorative du séjour de la reine Hortense à Cauterets.
La Reine Hortense (1783-1837). Hortense, fille de Joséphine de Beauharnais, se maria en 1801, à Louis Bonaparte, frère de Napoléon 1er. En 1806, Louis Bonaparte devient Roi de Hollande et Hortense, Reine de Hollande d'où le surnom de la Reine Hortense. De santé fragile elle vint en cure dans la région. Les habitants de Barèges édifièrent en souvenir de ce séjour, ce petit monument en 1867.
2) À Saint-Sauveur, en face de la colonie de vacances, cette colonne a été érigée en l’honneur des passages en 1823 de la duchesse d’Angoulême, Madame Royale. La duchesse était le seul enfant de Louis XVI et de Marie Antoinette sortie des affres de la Révolution. À la chute de l’Empire (1814), elle s’installa à Bordeaux avec son mari, le duc d’Angoulême, son cousin, qu’elle avait épousé en 1789. D'après Paul Perret l'inscription commémorative a été effacée après 1830, pense t-il par un préfet zélé ( Montée sur le trône de Louis-Philippe).
3) La réalisation en 1863, de la colonne du pont Napoléon à la sortie du village, partie haute, fut décidée par les Barégeois, après le passage du couple impérial en 1859. Tout en pierre de Lourdes et surmontée d’un aigle impérial, venant de la marbrerie de Bagnères, elle a été édifiée en remerciement de la construction du pont à arche unique de 44 m à 63 mètres de haut.
Voir aussi la rubrique les ponts
Colonne Napoléon
4) Cette colonne se trouve à la sortie de Saint-Savin direction Pierrefitte sur le bord de la D13, près du château Miramont. Ce petit monument de pierre a été érigé en l’honneur du poète local Cyprien d'Espourrin (1698-1759), qui était aussi intendant, par le sculpteur Henri Nelli (1834-1903). Sur la plaque est gravé : « C’est auprès de ce site enchanteur que le poète populaire des Pyrénées, inspiré par la belle nature qui l’entourait a composé ses poésies les plus gracieuses. » Son nom d'origine béarnaise s'écrit également Despourrins.
Monument d'Espourrin. Colonne brisée en août 2016. Photos J. Omnès
Merveilleusement restauré fin 2016 par J-J Abdallah
Vers 1900. Carte postale.
5) La seconde colonne de Saint-Sauveur se trouve dans la partie basse, à l’entrée ou sortie du village. Elle a été érigée en l’honneur de la duchesse de Berry, belle-fille de Charles X (1828). Cette colonne, plus petite que la précédente domine un promontoire, face au gave. Elle a été réalisé en commémoration de son séjour dans la région et à Luz du 13 juillet au 3 septembre 1828.
La duchesse de Berry, tableau de Thomas Lawrence
Colonne de la duchesse de Berry. Photo J. Omnès
6) À Lourdes, devant l'ancien presbytère surélevé de l'époque des Apparitions, a été érigé en 1986, un petit monument à section quadrangulaire, en l'honneur d'un enfant du pays, le général Maransin (Voir patrimoine humain). Sur la face principale, un macaron représente le buste de l'officier lourdais. Il a été réalisé en 1986, par Pierre Clavaret. Cet artiste, principalement animalier, né en 1927, a surtout travaillé l'acier martelé, forgé, soudé à l'arc ou stabilisé au titane. Il est l'auteur, entre autres, de la sculpture de Rabastens représentant une tête de boeuf. Il est décédé en 1995. Pour plus d'informations sur l'artiste, voir le dossier patrimoine artistique, sculpteurs.
Colonne Maransin. Photo J. Omnès
7) On trouve une septième colonne-obélisque près de la chapelle Solferino à Luz. Elle a été édifiée en 1863, pour commémorer le souvenir du dernier desservant, Ambroise de Lombez, mort en 1778, de l'ancienne chapelle qui a été remplacée par le bâtiment actuel, en l'honneur de la bataille du même nom.
Sous cette colonne reposent les restes du Père Ambroise de Lombez, capucin décédé à Saint-Sauveur primitivement inhumé à l'entrée de la chapelle de la Vierge de Luz.
Colonne d'Ambroise de Lombez. Photos J. Omnès
8) À la mémoire d'André Pineau : 1942. Sur la route du barrage du Tech.
Photos J. Omnès
9) Monument aux morts de Saint-Savin à la place de l'ancienne église paroissiale
Photo J. Omnès
10) Un petit monument oublié, celui érigé en pierre du pays, en mémoire du duc de Nemours près du pic du Midi. Second fils de Louis-Philippe, Louis-Charles-Philippe d’Orléans (1814-1896), il fut l’un des premiers à gravir le pic du Midi (2877 m), anciennement montagne d’Arizes, avec son guide Marc Sesqué. Il s’arrêta près des cabanes de Toue avant son ascension. C’est là que fut érigé par les Barégeois, un monument commémoratif en l’honneur de sa prouesse. Ils inscrivirent sur la colonne le texte suivant : « Témoignage de reconnaissance de la vallée de Barèges à S.A. Monseigneur le duc de Nemours, 1839. » Le texte est surmonté d’une phrase gravée maladroitement et qui je pense voudrait dire Chemin de Nemours au lieu semble-t-il de Demours. L’eau forte de Paul Perret à droite, fait plus penser à un obélisque. La base semble avoir été tronquée, le monument parait s'être enfoncé dans la terre.
Il gravit également d’autres sommets, le pic Long et le Marboré en 1846.
Cliché randoski64 à comparer à la gravure de l'illustration d'E.Sadoux de l'ouvrage de Paul Perret, Les Pyrénées françaises1881
11) Monument des officiers géodésiens. À la sortie d'Argelès-Gazost, sur la route de Saint -Savin, monument érigé en 1925, à la mémoire des officiers du corps des ingénieurs géographes qui succédèrent dès 1842, aux géodésiens qui effectuèrent entre 1825 et 1827, la triangulation des Pyrénées. C'est la reproduction grandeur nature de la tourelle réalisée par Peytier et Hossard au sommet du Balaïtous
Photo J. Omnès
Monument de géodésiens ? Au pied du Béout dans l'aire du circuit trial, près de la falaise d'escalade. Photo J. Omnès
Les ponts
Le pont Vieux de Lourdes
Le pont Vieux ou pont romain a été pendant des siècles, le seul pont permettant à Lourdes, de traverser le gave. Au Moyen Age les pèlerins de Saint-Jacques l’utilisaient pour atteindre Batsurguère et le Lavedan. Plus tard en 1858, Bernadette l’empruntait pour aller à la grotte de Massabielle (la grotte des Apparitions).
Typique pont à dos d’âne de Haute-Bigorre, il n’a jamais été emporté par les crues, mais commençait à gêner les calèches pour sa traversée, surtout après les Apparitions. C’est alors que, dès juin 1870, fut envisagé l’élargissement de la rue de la Carrerète (rue de la grotte haute), la démolition de la tour-porte du Baous, la planimétrie et l’élargissement du pont. Rémi Sempé, recteur des sanctuaires offrit 4000 francs pour la réalisation de ces travaux sur ce pont. Des trottoirs en encorbellement furent ajoutés.
Dès 1898 environ, un tramway de la Compagnie des tramways pouvait passer sur ce pont. En 1925, la ligne B faisait le trajet grotte-gare (1) alors que la ligne A faisait le trajet inverse, gare -grotte.
Il a fallu attendre 1881 pour l’inauguration d’un second pont en aval, dit pont Saint-Michel. Réalisé et financé par les sanctuaires, il devait promouvoir l’axe gare-boulevard de la Grotte, nouvellement crée.
(1) Les maires de Lourdes, Atlantica, page 558.
Vue de l'avenue du Paradis
Litho de 1823. Marianne Colston (1792-1865)
Signature illisible, les Maires de Lourdes, Atlantica
Dessin de Mialhe ((810-1868)
Passage du tramway
Jean Cambon (1912-2010)
Le pont saint Michel de Lourdes
Le pont Napoéon de Luz-Saint-Sauveur
En juillet 1859, lors de son passage à Saint –Sauveur, pour une cure thermale, Napoléon III accompagné de son épouse Eugénie, profita de son séjour pour envisager nombre de travaux d’infrastructures dont un chemin de fer de Lourdes à Pierrefitte- Nestalas et l’amélioration de la route d’Espagne avec la création d’un imposant pont traversant le gave.
En engageant ses propres ingénieurs via le ministre d’Etat et des travaux publics, Eugène Rouher, il contrôla lui-même l’avancée de l’ouvrage.
Les pierres de tailles calcaires venaient des carrières lourdaises et les schistes de la carrière d’Enfer proche. Une main-d’ oeuvre de plus de 130 compagnons fut nécessaire.
Des nombreuses modes de réalisation étudiées, celle de la tour de bois de l’ingénieur Bruniquel, au milieu du Gave et montant jusqu’au futur cintre fut retenu, soit plus de 60 mètres de hauteur. Cette tour de 7 mètres par 12 mètres dans le sens du gave fut arrimée aux rochers de chaque côté des rives. Elle nécessita un nombre important de chênes de la forêt de Subercarrère de Lourdes.
Un pont provisoire de service fut réalisé pour édifier le cintre et poser les voussoirs.
Une fois terminé, ce pont de 69 mètres de long à 65 mètres au-dessus du gave à une voie large de 10 mètres avec les trottoirs débordant en encorbellement soutenu par des consoles de pierre. Ils sont limités de chaque côté par une balustrade de fonte.
Le 26 septembre 1863, l’empereur revint pour visiter le chantier pratiquement terminé. En son honneur les locaux lui élevèrent une colonne de pierre, commémorative, de 12 mètres surmontée d’un aigle.
Il aurait prononcé cette phrase célèbre : « En vérité, l’art ici, semble le disputer à la nature. »
PS : des chiffres : la maçonnerie pèse 6500 tonnes, les balustrades de fonte, 24 tonnes.
Photo de Maxwell Lyte, 1860, faisant partie de la liste des photos envoyées à l'empreur pour voir l'avancée des travaux. Musée pyrénéen.
Colonne comémorative Chene de la forêt de Subercarrère-Lourdes. Photo J-F Labourie
Plaques commémoratives
l'échelle de Barèges
Photo Didier Puech
Fragments d'un voyage sentimental et pittoresque dans les Pyrénées.
Groupe Mermoz-Argelès-Gazost.
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À Saint-Savin
À Salles, près de la sablière
À Ouzous
Plaque commémorative du terrible accident : déferlement de boue qui s'est abattu en 1908, sur la commune, tuant cinq personnes.
Les Calades
Pavements faits de galets des Gaves.
Aucun, Maison Domec
Cheust
Maison au centre du village
LourdesCalade devant la maison des Chapelains.
Loubajac
Luz devant l'église Saint-André. Photo J. Omnès
Préchac
Devant la grange du "château" d'Ayret, réalisée par le propriétaire octobre 2022.
Saint-Pé
Belle utilisation des galets du Gave, à Saint-Pé, en rigole et en emplacement de parking.
Photos J. Omnès
Sère
Devant l'église de Sère