PS : Pour les pierres bornes, voir le dossier patrimoine naturel : pierres Saint-Martin bornes
Montjoies (mounjoya) des villages lavedanais, modestes éléments du petit patrimoine rural.
Petites constructions en dur, abritant dans une niche, derrière une porte grillagée, une statuette de la Vierge, plus rarement d’un saint ou d’une sainte. Ces petits oratoires, lieux de prière, sont les témoins de la ferveur religieuse populaire, peut-être les témoins d’un passé très ancien. Les villageois y sont encore très attachés : en attestent les bouquets de fleurs fraîches entourant les statuettes.
Montjoie à Bun à Ost
L’étymologie la plus plausible est que le mot est formé sur un terme francique se décomposant en mount-gawi, du germanique munden : protéger et du gothique gawi : district, territoire. Protection, repère sur le chemin, un mot qui résonnait joyeusement à l’oreille du voyageur fatigué lorsque, sur son chemin, il trouvait une montjoie l’invitant à gagner un lieu de repos accueillant et chaleureux. À la fin du XVe siècle, Jean de Tournai mentionne, dans une de ses relations de pèlerinage, les montjoies, souvent de simples amas de pierres, qui lui ont évité de se perdre dans la neige : « Nous boutions nos bourdons bien souvent dans cette neige jusqu’au bout, pour savoir s’il n’y avait point de montjoie et quand nous ne trouvions rien nous nous recommandions à Dieu et allions toujours et quand nous oyons que notre bourdon cognait, nous étions bien joyeux car c’était à dire qu’il y avait une montjoie ».
Croix de Ferro en Galice Croix sur un amas de pierres à Betpouey
[Origines : il est raisonnable d’imaginer que, comme furent édifiés sanctuaires et églises romanes sur des sites de cultes païens, ces oratoires des campagnes, expressions de la foi des populations rurales, reprirent et christianisèrent d’anciennes constructions païennes le long des chemins antiques, commémorant la mort de proches avec invocation des dieux. Les régions romanisées étaient riches de ces monuments appelés piles ou tourraque en Gascogne que l’on ne pouvait confondre avec les milliaires chargées d’indiquer les distances. Ces piles, piliers à niches, servant de cénotaphes et d’abri pour les dieux protecteurs furent détruits en grand nombre sur les ordres de saint Martin ou remplacés par des édicules chrétiens avec croix et saints qui se multiplièrent dès le haut Moyen Age.] Jean Omnès
Tourraque de Lacouture à Biran (Gers). Photo Google
Les endroits où ces montjoies furent construites étaient des lieux sacralisés, lieux de cultes païens, antiques autels votifs, où le culte d’un saint remplaça le culte d’une divinité païenne.
Montjoie à Gazost (Palouma) à l’emplacement présumé d’un autel votif gallo-romain. Croix de Gardette, Saligos pierre levée
Les montjoies étaient, le plus souvent, des repères.
À l’image des pierres levées (en Lozère, les pierres dressées sont appelées des montjoies), des roches bornes-frontière (marquées d’une croix et christianisées sous le nom de Pierres de Saint-Martin) ou des cairns servant de repères dans les régions polaires ou en montagne, les montjoies marquaient les chemins, les limites d’un pâturage, d’un village ou d’un pays.
En Lavedan, ces montjoies se trouvent aujourd’hui aux croisements de vieux chemins, à l’extérieur des villages, souvent annonçant une église, autrefois lieu d’asile.
Montjoie à Ayzac Ségus, croisement rue de Batsurguère et chemin de Pujo
Comme les nombreuses croix qui les ont peut-être quelquefois remplacées et que l’on trouve aussi aux carrefours des routes et des chemins, les montjoies étaient le but de processions, notamment au printemps, le jour de la Fête-Dieu, ou pendant les journées des Rogations au cours desquelles le prêtre bénissait les bêtes, les champs et les futures récoltes ou encore le 15 août, fête de l’Assomption de la Vierge Marie.
Ces montjoies pouvaient être aussi des monuments commémoratifs ou funéraires :
À Villelongue, une montjoie abrite une statue de sainte Agathe, probablement d’origine païenne, récupérée par les chrétiens qui, retrouvant le mythe des pierres sacrées qui pouvaient faire pleuvoir, en ont fait un objet de culte que l’on plongeait dans le torrent en cas de sècheresse. Volée en 1973, la statue a été reproduite à partir de photos par le sculpteur local Jean-Jacques Abdallah.
Reproduction de la statue de sainte Agathe
À Arrens, la tradition orale rapporte que la montjoie du chemin de Batbère, renfermant une statue de St Vincent, fut construite à l’endroit où avaient été enterrées dans des fosses communes, les 1300 victimes de l’épidémie de peste de 1652.
. Saint -Vincent. Batbère, Arrens Sainte Agathe Villelongue
Il est possible que d’autres, parmi les nombreuses montjoies rencontrées marquaient des lieux de sépulture, les emplacements de tombes de gens du peuple enterrés aux carrefours des chemins, comme c’était la coutume lors des périodes de disette ou de famine du Haut Moyen Age.
Ces montjoies abritaient une statue divine, la Vierge généralement, attestant dès le Moyen Age de la dévotion populaire à Marie, mère de Jésus. Les statues anciennes que l’on admire aujourd’hui dans les chapelles ornaient peut-être ces petits oratoires : la statue en bois polychrome (aujourd’hui dans l’église de Beaucens), de « Notre Dame de Bédouret », vierge nourricière, vénérée autrefois dans la chapelle du sanctuaire de Bédouret, très ancien hospice et lieu de pèlerinage, avait été placée dans la montjoie érigée à l’entrée nord du village de Beaucens.
Dès la fin du XIXe siècle, après les apparitions de Marie à la grotte de Massabielle et le développement du culte marial, des statuettes de la Vierge de Lourdes ont remplacé les anciennes statues.
Rue de Boularic, Aucun Hautacam
Beaucoup de montjoies ont vraisemblablement disparu, suite aux aménagements divers des routes et villages ; d’autres, anciennes, ont été reconstruites, repeintes et de nouvelles montjoies ont été édifiées, à l’occasion de missions ou en action de grâce, comme, par exemple, à Cauterets, la montjoie érigée en 1942, à 3005 m d’altitude, au sommet de la Grande Fache.
Marie-Paule Mengelle
Montjoie-Saint Denis et les montjoies
À un lecteur du site les Amis du Lavedan et du pays toy qui demandait s’il y avait un rapport entre le cri de guerre Montjoie-Saint Denis et les montjoies je ne peux que me reporter pour simplifier au texte trouvé sur Google : cri de guerre des Capétiens, « Montjoie Saint-Denis ! » a succédé au simple « Montjoie ! » des XIe et XIIe siècles.[…] Mais, à Bouvines (27 juill. 1214), alors qu'autour d'Otton on crie « Rome ! », autour de Philippe le cri de guerre est « Montjoie Saint-Denis ! ». Par la suite, en Bourgogne on a dit « Montjoie Saint-André ! » ; en Anjou « Montjoie Anjou ! » Le cri des ducs de Bourbon était « Montjoie Notre-Dame ! » ; celui de la maison royale d'Angleterre « Montjoie Notre-Dame Saint-Georges ! »
L'origine du cri de guerre est malaisée à établir, mais évidemment liée à celle des monts-joie. Ce mot, masculin et féminin, a désigné, entre autres, une colline, un tas de pierres, une bannière royale, un oratoire. On pense communément, en France, que mont-joie procède d'un francique mundgawi (« protection de territoire » ou « Protège le territoire ! »). Mais cette explication a contre elle le fait que l'on trouve en Bretagne (fort peu touchée par les invasions franques) à la fois des Montjoie et des Bre Levenez, toponymes qui signifient exactement la même chose, les uns et les autres fort anciens. D'autre part, en Cornouaille et au Pays de Galles, on retrouve des toponymes du type Bre Levenez. Enfin, ces collines, ces tas de pierres appelés monts-joie sont, d'abord, des collines situées près d'une route ancienne, des tas de pierres pareillement localisés, occasionnellement au col d'une montagne, et quelquefois associés à un dieu ou aux défunts. On observe des faits semblables dans des pays fort divers (Afrique, Madagascar, Nouvelle-Zélande, etc.). Mont-Joie ne peut donc être qu'une traduction pure et simple du gaulois, où le terme de « joie » a un sens très étendu, comme ses prototypes celtiques (cornique, levene ; irlandais, failte, etc.) qui sont également une formule de salutation et évoquent les joies de la vie future. »
Autres Montjoies, villages par ordre alphabétique
Lourdes
Caton Lourdes-Est-Vallée de Castelloubon
Canton Lourdes Ouest-Vallée de Batsurguère
Canton d'Argelès-Gazos
Canton de Luz-Saint-Sauveur
Canton d'Aucun -Val d'Azun
Canton de Saint-Pé
Lourdes-Anclades
Hameau d'Anclades, voir plus avant les statues de la vierge
Montjoies à la Cité secours catholique et au village des jeunes, Lourdes. Photo J. Omnès
Chez les soeurs, au fond du jardin du Petit Couvent, près du bois de Lourdes. Montjoie au-dessus d'une ancienne fontaine
Cantons de Lourdes-Est, Vallée de Castelloubon (photos J. Omnès)
1 Adé (depuis 2014), 2 Arrayou-Lahitte, 3 Berbérust-Lias, 4 Gazost, 5 Ger, 6 Germs, 7 Gez-ez-Angles, 8 Julos, 9 Lias, 10 Ourdon, 11 Ousté
1 Adé
Adé, je pense que la satue a remplacé une ancienne croix de mission de 1924.
2 Arrayou-Lahitte
Borne frontière à la sortie de Lahitte, peut être à l'origine du nom du village ?
Photos J. Omnès
3 Berberust-Lias
Montjoie dédiée à saint Roch Montjoie dédiée à sainte Bernadette 1952.
Photos J. Omnès
Saint Roch
4 Gazost
5 Ger
N-D de la Baraillette protégeant les troupeaux. Erigée vers 1945 par le curé du village.
6 Germs-sur-l'Oussuet
Croix avec niche dédiée à la vierge. Photos J. Omnès 1990
7 Gez-Argelès
8 Julos
9 Lias
Sur une hauteur,à l'entrée du village. Photos J. Omnès
10 Ourdon
Vierge de Lourdes.
11 Ousté
Sud d'Ousté, rare montjoie cylindrique qui fait penser à une pierre dressée christianisée. Elle est à rapprocher de celle de Lias.
Canton de Lourdes-Ouest- Vallée de Batsurguère
1 Adé (passé à Lourdes-Est epuis 2014), 2 Bartrès, 3 Pouyferré. Vallée de Batsurguère : 4 Aspin, 5 Omex, 6 Ossen, 7 Ségus, 8 Viger, 9 Adé
2 Bartrès
Bartrès, mission polonaise Statue de Bernadette dans l'oratoire. Photo J. Omnès
Oratoire Ste Bernadette. Inauguré en 1932. Photo J. Omnès
Poueyferré
Homage à Bernadette Soubirous
VALLEE DE BATSURGUERE
Aspin
Omex
Ossen
Montjoie dédiée à la Vierge et à saint Roch, Ossen. Photos J. Omnès
Sur la fresque à l'entrée du village
Ségus
Saint Christophe au bord du ruisseau des Moules, route de Ségus. Cette montjoie était censée protéger la traversée du ruisseau d'après l'inventaire du CPIE (1999-2000). Suite au vol de la statue précédente, un cercle de fer est censé protéger la nouvelle statue. Photo J. Omnès
Croix d'Houssat, il ne s'agit à proprement parler d'une montjoie, mais d'un petit monument à processions près de Ossen. Il a été rénové récemment par un bénévole, avec des pierres tombales.
Viger
Photo ptrise en février 2024
Sur la route accédant au tour de la vallée de Batsurguère, à l'embranchement du pont
Un peu plus loin, vers l'ancienne asticotière
En mars 2015, Thérèse Wagner découvre cette monjoie, qui avait fait l'objet d'un article de presse ; elle était complètement occultée par de la verdure. Voir seconde photo.
D'après des textes anciens : Sur l'ancienne route de Lourdes par Batsurgère se trouve un monument en pierre du pays avec un ex-voto en marbre blanc portant l'inscription: " Reconnaissance à Marie". Il a été édifié en mars 1954, sur la côte de Viger près de l'ancienne asticotière (équarrissage de Viger). Ce monument abrite une niche dédiée à la Vierge. Sur le support a été gravées dans le ciment, deux fleurs encadrant la statue. Sur la fleur de droite, une inscription: 1957. Sous la statue, sur toute la largeur du socle, une seconde inscription :"Hommage à Marie". Ce monument a été érigé pour commémorer plusieurs accidents, dont le déroulement aurait dû être fatidique à ses auteurs. Il est souvent fait mention de l'accident de la voiture à cheval des deux religieuses de la Congrégation des soeurs de Sainte-Marie en 1946 et en 1954 qui ont été sauvées de justesse. On parle également de la chute dans le ravin de la voiture Citroën de la famille L... de Pierrefitte, dont les éléments, le père, la mère et les deux enfants furent sauvés miraculeusement in extremis. Certains évoquent d'autres évènements identiques qui se sont déroulés à cet endroit étonnant. Le oromoteur de l'édifice n'est autre le guérisseur Ferdinand Boé d'Ayzac-Ost, propriétaire du terrain. Le sculpteur est M. Palluo. Malheureusement les pluies diliviennes de fin 2019, ont fait chuté le petit monument, dont il ne reste plus rien
La Montjoie à nouveau visible après nettoyage du secteur.
Canton d'Argelès-Gazost
1 Adast, 2 Agos-Vidalos, 3 Arcizans -Avant, 4 Argelès-Gazost, 5 Artalens-Souin, 6 Ayros-Arbouix, 7 Ayzac-Ost, 8 Balagnas, 9 Beaucens, 10 Cauterets, 11 Gazost , 12 Gez, 13 Hautacam, 14 Ouzous, 15 Pierrefitte-Nestalas, 16 Préchac, 17 Saint-Pastous, 18 Saint-Savin, 19 Salles, 20 Sère-en-Lavedan, 21 Soulom, 22 Uz, 23 Vier-Bordes, 24 Villelongue
1 Adast
2 Agos-Vidalos
Agos
Agos Montjoie de 1864, transformée en croix de mission en 1943. ECCE MATER
Vidalos 1925. Agos, rue des Vignes, 1936
3 Arcizans-Avant
Entre Beaucens et Geu Photo J. Omnès 1983, une petite ressemblance. Photo Ph. Roques
Artalens sur le chemin de Béduret, cairn-montjoie. Photo J. Omnès
7 Ayzac-Ost
Rue de la Montjoie
Ost, "Devenez meilleurs" , petite vierge de Lourdes dans la niche. Photos J. Omnès
9 Beaucens
Niche vide Pour la commémoration du centenaire des Apparitions de Lourdes.
Photos J. Omnès
10 Cauterets
Cauterets, au lac de Gaube. Vierge à l'Enfant transformée en vierge de Lourdes. À droite au lac d'Estom
11 Gazost
Gazost, à la scierie, cachée dans les herbes, au bord de l'eau, à l'emplacement présumé d'un autel votif.
Photos J. Omnès Photo Yves Sers
12 Gez
14 Ouzous
Belle utilisation d'une fenêtre fin XVIe siècle. Le sommet semble avoir été bûché, une probable fleur de lys. À droite, mémorial en hommage aux 9 morts par glissement d'une partie de la montagne en 1906, dû en partie au déboisement intensif. Photos J. Omnès
Ci-dessous : vieilles cartes postales des conséquences du glissement. Photos fonds A. Dole
15 Pierrefitte-Nestalas
En allant vers le gave, mériterait une restauration
Petite Monjoie, hélas enlaidie par un coffre EDF en soubassement. À droite, à Argelès, rue de la Montjoie. A l'intérieur une Pieta. Photos J. Omnès
Saint-Pastous, la niche abrite une statuette de la vierge. Photos J. Omnès
Saint-Savin, au- dessus de la fontaine représentation de la statuette de saint Savin, copie de celle du musée du Trésor, réalisée en 1998, par Roger Bergès, fils d'un ancien maire du village.
19 Salles
1933 don des familles..; suivent 3 noms. Sur le départ de la route du Bergons
20 Sères
21 Soulom
22 Uz
Petite montjoie avec la statuette de Saint-Savin sur la route de Poueyaspé (maison particulière.)
23 Vier-Bordes-Cagost
À Vier, place du village À Cagost Photos J. Omnès
Tous les ans, une procession se rendait devant la statue, afin de l'honorer.
Ci-dessous, copie de l'originale volée en 1973 et sculptée à partir de photos par le sculpteur local Jean-Jacques Abdallah.
Olivier de Marliave dans « Trésor de la mythologie pyrénéenne (2) » évoque également le rite d’une statue de saint Blaise dans le val d’Aran que l’on jetait dans un torrent proche en période de sécheresse.
(2) 1987, p.100
1 Barèges, 2 Betpouey, 3 Chèze, 4 Esquièze-Sère/Villenave, 5 Esterre, 6 Gavarnie, 7 Gèdre, 8 Grust, 9 Luz-Saint-Sauveur-Villenave, 10 Saligos, 11 Sassis, 12 Sazos, 13 Sers, 14 Viella, 15 Viscos, 16 Vizos.
1 Barèges
3 Chèze
- Montjoie-mission 1713 à Chèze. A droite monjoie : croix avec les instruments de la Passion,1907
- Le 10 février 1601, une avalanche fit 107 victimes dans le village, l'église et deux maisons résistèrent, seuls les habitants qui avaient prévu l'avalanche et se réfugièrent dans l'église eurent la vie sauve. Le hameau voisin de Saint-Martin de la commune de Viey fut également détruit et non reconstruit. Aucun monument commémoratif n' a été élevé comme à Ouzous.
4 Esquièze
Esquièze Montjoie-fontaine, restaurée en 2015, cami Baïar. Photo J. Omnès
6 Gavarnie
Gavarnie : st Roch sur la route de saint Jacques. Photo J. Omnès.
7 Gèdre
9 Luz-Saint-Saveur /Villenave (hameau)
Du haut de son rocher, la Vierge contemple et protège Saint-Sauveur.
Dédicacé par le propriétaire riverain à Sainte Rita. Mission Sainte Bernadette 1958. Photo J. Omnès.
10 Saligos
1883
15 Viscos
Canton D'Aucun - Val d'Azun
1 Arbéost
4 Arrens
Montjoie de 1937, au Christ-Roi à la main cassée. Elle a été édifiée à l'occasion d'une mission (des missions étaient organisées dans les paroisses, par exemple pendant le carême, et cela se terminait souvent par l'inauguration d'une croix en bois ou en pierre ; la croix sur la place d'Arrens en est un exemple). Elle avait été offerte par la Maison Balencie en souvenir de l'accident qui avait coûté la vie en 1926, à un membre de la famille (cheval emballé) à cet endroit. La tombe Balencie se trouve au cimetière d'Arrens. Information Patrick Ferrant. Une belle restauration par Marie Penetro a été réalisée en 2021, à la demande de la famille. L'abbé Samaran, curé d'Estaing passeur d'hommes durant la drrnère guerre, se tua en moto en se rendant dans un village proche, Sireix d'après sa soeur rencontrée en mai 2021.
Photo ancienne, don de Patrick Ferrant d'Arrens
Carte postale ancienne. Don de Patrick Ferrant Mai 2021
Sur le socle il est écrit :
Arrens - Pouey Laün. Oratoire dédié à sainte Anne ; restauré en 2022. Photos J. Omnès
Cette montjoie au pied de la colline servait de halte lors des enterrements. C'est là que le curé bénissait les cercueils. Au-dessous, croix de bifurcation
Arrens. Cette montjoie abritant une statuette de saint Vincent de Saragosse, a été érigée à l'entrée de l'ancien cimetière des pestiférés.
La montjoie commémorative d'Arrens
Tout est parti de là en 1652. Il y a encore peu, il y avait une ferme à la place des hangars, la feme Abilhac devenue Bayens, avec au sol, un linteau de pierre daté de 1648. Informations J.-M. Prat charpentier d'Aucun.
Généralement les montjoies sont édifiées aux carrefours des chemins, celle-ci à l'entrée d'un champ, nous a intriguée dès sa découverte. Après des recherches, nous pouvons déduire qu'elle commémore les événements de la grande peste de 1652. Elle a été érigée en fait après 1652, date où selon le seigneur d’Ourout « tout Arrens failhit à périr ». Soignés par Jean Gendre médecin de Toulouse assisté de son valet et accompagné dans leur rude tâche par deux « désinfecteurs », aussi originaires de Toulouse, les pestiférés rarement guéris constituaient une menace pour les survivants. Dans la région d'Arrens, l’hécatombe atteignit 1300 personnes ! Le cimetière sera installé sur une butte, renseignement pris, derrière ce petit monument. Cette montjoie commémorative abrite une statuette qui représente saint Vincent, de Saragosse, diacre et martyr. Dessous, un probable bénitier d'église. Car, en fait, après recherches, il s'avère que cette montjoie a été édifiée sur l'emplacement d'une chapelle dédiée à saint Vincent (2). Non loin, se trouvait la ferme Abihac-Bayens, où un certain Linès venant d'Aragon avait amené avec lui les germes de la peste. Voir photo du dessus. Un hangar se trouve à sa place et le linteau de pierre daté de 1648, qui se trouvait il y a peu, au sol, a disparu.
Des travaux récents (2016) sur la parcelle, derrière la montjoie, aujourd’hui propriété de Jean-Guy Domec du centre équestre ont permis de mettre partiellement au jour, quelques ossements attestant la présence du charnier. Le chantier a été immédiatement recouvert de terre. Aucune étude de ces ossements, ni de la montjoie/chapelle n’a été envisagée à ce jour.
(1) À Marsous, les morts étaient si nombreux et contagieux (700) que l’on ensevelissait les corps hors du cimetière, dans un verger (berger) proche, appartenant à un certain Jean des Bourgès. Voir l’ouvrage de René Escafre La peste de 1652 à 1655.
(2) Bulletin SESV 42 de 2011. Marie-Pierre Mengelle : Montjoies page 66.
Des ossements ont été mis au jour entre les arbres. Photos J. Omnès.
Sur le chemin montant d'Arrens au col du pic du Pan, derrière le terrain de sport, étonnante Montjoie à flanc de coteaux boisés. On y accède par des blocs de pierre servant de marche. Elle abrite dans un creux couvert, genre petite grotte, deux statues de la vierge de Lourdes. Ce creux semble être celui d'une source ancienne, actuellement asséchée et dont la vasque de réception se trouve devant, couvert de mousse et qui sert de pot pour fleurs.
La vasque servant de récipient pour fleurs
Vierge de Lourdes.
Entre Arrens et Marsous. Joseph et l'Enfant Jesus
4 (Arrens) Marsous
Avec une Vierge à l'Enfant
5 Aucun
Aucun : dédiée à Bernadette. Photos J. Omnès
Aucun, détail Bernadette statuette d'Hartmann
Aucun, dédiée à N-D de Lourdes, le long du ruisseau
Bun
Estaing
Estaing à la sortie de l'église oratoire dédié à N-D de Lourdes construit en 1946 au retour des prisonniers de guerre.
Est-ce cette monjoie ruinée ?
Gaillagos
Dédié à la Vierge de Lourdes
Marsous
( Arrens)-Marsous. La Vierge et Bernadette.
(Arrens)-Marsous, Joseph et Jésus enfant
Montjoie de Marsous à l'entrée nord : Marie et sainte Anne. Photos J. Omnès
Sireix
Sireix les trois dédiées à N-D de Lourdes
Canton de Saint-Pé-de-Bigorre
1 Barlest, 2 Loubajac, 3 Peyrouse, en additif 4 Bétharram
1 Barlest
2 Loubajac
Loubajac. Photo J. Omnès
3 Peyrouse
4 Betharram, en additif en limite du secteur étudié
Niche de la vierge miraculeuse
Liste des montjoies donnée par l'annuaire diocésain :
Adé, Agos, Anclades, Argelès-Gazost, Arrens, Aspin-en-Lavedan, Ayzac, Barlest, Beaucens, Betpouey, Cauterets (2), Esquièze, Ferrières, Gavarnie (2), Julos, Juncalas, Luz, Marsous, Omex, Ossen, Rieulhès, Saint-Pé, Salles-Argelès.
Les Croix et plaques de mission
(village par ordre alphabétique)
Croix de mission 1892, face à une croix de carrefour
Au cimetière d'Adast
Etonnante et rare inscription. « Par décision de Mgr l’évêque une indulgence de 10 jours est attachée à la récitation d’un Pater et d’un Ave .1er novembre 1901.
PS : l’évêque était à cette date, Mg Schoepfer (1899-1927).
Définition de l’indulgence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indulgence_(catholicisme)
Arcizac-ez-Angles
Aucune date n'est menrionnée. Photo J. Omnès
Arrens,
Dans l'enceinrte de l'église 1922. Croix de 1884, In cruce salus, avec le nom du donateur: Jacques BalencieCroix de fonte face à la maison fortifiée
Mission d'Ayzac-Ost 1940. À droite, Ayzac croix St Michel (1) face au Pibeste, cette croix marquerait l'emplacement de l'ancien village, avant son déplacement en hauteur suite aux différentes crues.
(1) Cadastre napoléonien
En limite de champ. Photo J. Omnès 05/2023
Barlest
Croix de pierre, l'une des plus anciennes de la région : 1752
Bartrès
Le lieu appelé de la Haille (proche de Haillade ?) a une origine très ancienne. Il abritait peut être un tumulus (celui de la Haillade). Afin de christianiser ce sol probablement païen, il a été jadis placé au sommet, une croix de bois qui a été remplacée après sa chute vers 1940, par une imposante croix de béton de 6, 50 m de hauteur, réalisée par un local en 1950. C’est vers cette croix, que chaque année, les habitants du village se dirigeaient pendant trois jours en procession solennelle pour les Rogations. Elle mériterait une restauration et mise en valeur ; ce qui semble t’il ne saurait tarder.
C'est en haut de la butte. Photo J. Omnès
Dans le cimetière, très haute croix Dans le village. Photos J. Omnès
Bergons
Croix du Bergons sur une moraine
Betpouey
Croix de mission ?, 1747 ; photo de J-L Laplagne
Bordes (Vier-Bordes)
Croix de cimetière ou croix de mission ?
Cheze
Chèze en descendant sur Saligos, 1873.
Au centre du village daté de 1713.
Esquièze-Sere
Située entre les villages d'Esquièze et de Sère, elle était censée cimenter les liens entre les deux entités qui sont devenue commune unique
Estaing
Esterre
Mission, 1945.
Gazost
Gèdre
Gravé 1893 sur la plaque.
Etonnante croix de carrefour
Elle se trouve au bout de l’impasse du Prioré qui donne accès au pont de Ber, à l'usine hydroélectrique et au chemin jacquaire. de Sazos à Gavarnie
Son emplacement est curieux, car il ne s’agit pas proprement parler de carrefour. La croix semble ancienne, on pourrait lire 1724 sans garantie. Le chemin d’accès s’appelle Impasse du Prioré. Prieuré ? Faut-il y voir unn rapport avec l’une ancienne église avec tour qui appartenait aux Hospitaliers de l'Ordre Saint-Jean-de-Jérusalem, avec nombre de "metteries "(métairies) ? Cette église édifiée un peu plus haut a été consacrée en 1628 (1). Elle remplaçait probablement une église encore plus ancienne sur ce chemin secondaire de Saint-Jacques.
Pas d’info de l’OT
(1) Rasée il y a quelques années
Germs-sur-l'Oussouet
Gez-Argelès
1930
Grust
Étonnante croix, nous n'avons trouvé aucune info à son sujet
Juncalas
Rare croix de pierre de la fin du XVIIIe siècle (1782). À son pied, deux vasques, bénitiers médiévaux ornés chacun de quatre besants.
J'ignore si elle devenue croix de mission. À droite croix de la même époque à Asté.
Lau- Balagnas
Lau-Balagnas -Sainte-Castère, édifiée en 2000, probablement sur une ancienne croix. Une procession a lieu chaque année en septembre.
Lézignan
Le village abrite de nombreuses croix.
Dans le cadre de rénovation de croix, nous avons trouvé à Lézignan deux croix anciennes faites de ciment imitation faux bois. Il s'agit d'une méthode rare dans la région appelée "rusticage" Mis à la mode par Napoléon III lors d'un foire exposition universelle en 1867, puis aux buttes Chaumont , cette innovation a déferlée à Biarritz, lors des séjours du couple impérial.
Nous n'avons trouvé aucune documentation sur l'origine de ces deux croix. Elles sont effectivement deux, l'une sur la route de Bagnères à l'entrée du village et l'autre au centre du village.
n
Croix en rusticage au centre du village. Photo J .Omnès
Socle moderrne en marbre. Cette croix au fond d'un chemin après le stade est la borne fontière du village. Jadis les habitants s'y rendaient en procession
Loubajac
Lourdes
Lourdes, croix celtique offerte par les Irlandais en 1913. Rare photo du journal Le Pèlerin du 5 octobre 1913
Nous apprenons que ce don a été réalisé lors du pèlerinage national irlandais.Près de 3000 pèlerins, des centaines de malades étaient venu à Lourdes avec leur primat, le cardinal Logue, porter à la Vierge le salut de la verte Erin. Durant leur séjour Marie aurait récompensé de leur ferveur, les Irlandais, en accordant quatre guérisons jugées par le Pèlerin comme miraculeuses. Il s'agit de Michael Downey, James Mac Allister, le père Lynch de Kilmessan et le père Kiernan de Killendfield. Il faut placer ce pèlerinage dans le contexte de la guerre civile Irlandaise larvée contre les "Orangistes protestants,fanatiques de l'Ulster se préparant à ensenglanter l'Irlande catholique". C'est à Lourdes que les pèlerins étaient venus "puiser force et courage auprès de la Vierge de miracles"
Croix du Béout (Lourdes) Voie verte
Lourdes-Anclades à l'entrée et à la sortie du hameau
Elles ont été nettoyées en juillet 2024 par des scouts de Nantes aidés par Claude Heintz de Lourdes
Détails : O cruz ave spes unica, Salut o croix notre unique salut, 1953. Hymne chanté lors de la Semaine sainte.
Lugagnan
Au -dessus du lavoir ; pas de date.
Ossen
Croix de mission 1908-1977 offerte par les familles Doucet et Peyregne au carrefour entrée du village- route de Viger/des ardoisiers. Mériterait une restauration
Ourdon
Paréac
Mission 1943. Photo J. Omnès
Pierrefitte-Nestalas
Poueyferré
Croix de mission ? Sans date. Rénovée en 2023. Sur la place du village
Pouts
Préchac
Préchac proche de celle de Saint-Savin. Elle se trouvait initialement à la place de la fontaine. Photo J. Omnès
Rieulhès
Croix de mission 1975, date inscrite sur le socle. Restaurée en août 2024 avec SOS Calvaires
Saint-Pé
Saint-Savin
Par comparaison, autre croix de pierre à Saint-Savin ressemblante, datée de1783.
N-D de Piétat, 1903. Photo J. Omnès
Salles
Croix de mission, à côté de la tour
Souvenir de mission 1869- Donnateur (sic) Baptiste Cazenave Larbessan.
Croix de l'église, elle ressemble à celle d'Aucun.
Sazos Croix de mission 1934
Croix Saint-Vincent, au bas du village à l'emplacement d'une chapelle Saint-Vincent. Inscription : 34 1934, l'année de la pose de la croix de mission. Belle vue sur la plaine
20 Sers
Croix de mission et jubilé, 1876
21 Soulom
1951. L'une des plus récentes du pays. Photo J. Omnès
Sans date, elle .ressemble à à la croix de Pélissou de Saint-Savin
Croix de montagne
La croix du Béout
Les trois croix du pic du Jer de Lourdes (calvaire), mentionnées aussi plus bas à la rubrique calvaire
Nombreux sont les Lourdais qui ont toujours pensé que ces croix du pic Jer, avaient pour origine la commémoration d’un crash d’avion, ou du décès d’un pilote abattu durant la dernière guerre. La réponse est bien plus simple et l’origine plus ancienne…
Dès l’année qui suivit les Apparitions, le curé Peyramale demanda au père Béluze, père missionnaire de passage (0), d’organiser une mission. Ce dernier, avant la réalisation du Chemin de croix des Espélugues, eut l’idée de réaliser un calvaire de trois croix en bois, sur le Petit Jer à 700 me d’altitude, , vers lequel se dirigeraient des processions. L’inauguration-bénédiction eut lieu en avril 1859. Ces croix devinrent vite le symbole de la notoriété de Lourdes, un lieu de recueillement pour de nombreux pèlerins et l’objet de processions à partir de l’église d’Anclades, surtout le Vendredi Saint qui voyait la cérémonie se terminer par un pique-nique en l’honneur de l’omelette pascale. Il se dit que même les pasteurs locaux faisaient paître leurs vaches à l’abri de ces croix, pensant protéger leurs troupeaux. Les cérémonies s’amenuisèrent et les bois se fendirent et croulèrent par manque d’entretien.
Aussi sous le mandat d’Antoine Béguère, il fut décidé par la mairie, de les remplacer par des croix en béton de type EDF. Ce remplacement eut lieu en septembre 1957, via le col de la Serre, par l’entreprise Batisol. A l’inauguration assistaient les autorités civiles (1), accompagnées de 150 personnes (2)
J’ignore si les processions du Vendredi Saint ont perdurées jusqu’à nos jours. Cette notoriété des croix indissociables de celle de Lourdes avait donné une idée à un certain L. Capdevielle, d’installer au sommet, une grande statue de la Vierge de cinq mètres de hauteur, doublée d’un musée religieux. C’était fin 1893 (3.)
Ce monument considéré comme prolongement cultuel de l’église d’Anclades, donc servant au culte (article 28 de la loi de 1905) (4) fait partie des biens communaux de Lourdes, comme le calvaire de Bétharram ou de Peyrouse qui appartiennent respectivement aux communes les abritant.
(0) Exorciste à ses heures, Michel de Saint-Pierre, Bernadette, 1979.
(1) Dont le conseiller municipal Larrouy qui s’est occupé du transport des pylônes avec sept porteurs.
(2) Pierre Lafourcade, ancien archiviste Lourdes notre cité
(3) Année où les francs-maçons voulaient acquérir le château.
(4) Selon l’article 28 de la loi de 1905 : « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou à quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions »
De la difficulté de l'interprétation de la loi 1905, article 28 :
https://journals.openedition.org/revdh/3496
La croix de Sia
Nouvelle croix, celle de gauche, posée en juillet 2018, pour remplacer l'ancienne à droite qui était constituée de tubes, avec celui du haut manquant. Elle avait été jetée en contrebas par des vandales.
Photo 2021 Laurent Luz
La croix de Sère
Imposante croix avec les instruments de la passion
Photo et carte d' Eugène Sinturel, "Au Coeur des Pyrénées", édition Sinturel, année ? page 19. On l'entrevoie dans le film Légendes des Pyrénées-Le Baïars de 1942.
Elle aurait été remplacée par celle-ci, ci-dessous, mais semble t-il, pas exactement à la même place. Sur le plan elle est à l'arrière de l'église, là elle est sur le côté. Il n'y a plus de canal d'irrigation. À revoir
La croix de Sers à Saint-Justin
Croix de mission datée 1938
La croix du Viscos.
Elle serait à l'origine d'une histoire plus ou moins légendée : une bergère qui appelait ses brebis égarées au sommet de la montagne (2141 m) ne fit pas attention à son bélier (le marret) souvent belliqueux, qui et aux cris de ralliement, fonça sur la jeune fille et la précipita dans le ravin. En sa mémoire, les locaux de Viscos, Sazos et Grust décidèrent d'édifier une croix au lieu de sa chute mortelle. En 1900, ils amenèrent par pièces détachées à dos d'hommes et de mulets, cette croix de fer que l'on peut toujours admirer au sommet du mont. A l'inauguration, une messe fut célébrée en la mémoire de la victime. Le travail fut executé par le forgeron de Sazos. Mais, en 1978, des vandales scièrent la croix. Le maire de Viscos la fit replacer grâce à l'aide d'un hélicoptère. L'immenne croix a t'-lle été réduite ? Une photo nous laisse perplexe, mais sagi'il de la même croix ?
On peut noter que la même mésaventure est arrivée en 2014, à la croix de Sia.
Photo de Hubert Lacrampe, 2000
La croix de Viscos ?
Statues monumentales de vierges
1-Anclades
2- Arcizans -Avant
2bis) Betpouey
3- Coumély
4- Ferrières-Herrère
5- Gavarnie
6- Ger
6bis -Rieulhès
7-Saint- Pé
8- Salles
9- Sazos
10- Troumouse
1) Anclades (hameau de Lourdes)
Sur les hauteurs du hameau se trouve une grande statue de la Vierge de 1,80 m sur un socle de pierres taillées provenant des carrières proches
Ce n’est pas à proprement parlé une montjoie, mais un lieu de procession jadis régulièrement fréquenté autour du 15 août, afin d’obtenir la protection de Marie sur le village, qu’elle domine de la hauteur de l’éperon rocheux appelé eth Turoun, situé à l’est du hameau.
En fonte, elle a été offerte à la ville de Lourdes, par la famille Mouret du hameau. Marie Mouret, née en 1846 fut témoin des Apparitions et a été voisine de Bernadette lorsqu’elle se trouvait à l’hospice de Lourdes. Sa sœur Léontine lui succéda en 1862, pour entrer dans les ordres, celle des sœurs de Nevers. Cette statue dont j’ignore le nom de l’artiste, provient d’une fonderie parisienne. C’est une copie de celle de la tombe de la famille dans le village. Le monument fut inauguré vers 1880 (1), par l’abbé Couture, curé d’Ayné qui fut vicaire de la paroisse d’Anclades (1875-1888).
Elle a fait l’objet en 1999 d’une tentative de vol ; les malandrins surpris par son poids l’abandonnèrent dans un taillis. Remise à sa place, le socle fut restauré et crépi. Il faut dire que deux ans plus tôt, cette statue tombée dans l’oubli était sortie de l’anonymat relatif, car elle fut l’objet d’une grande fête organisée par l’association familiale du village en présence du maire de l’époque PH. Douste-Blazy et du curé Quidarré. Le socle mériterait une nouvelle restauration. Il se dit localement que cette édification, a été réalisée pour protéger les récoltes de la famille Mouret, au pied du monument.
(1) Je ne connais pas la date exacte
Tombe de Mouret au cimetière
2) Arcizans-Avant- N-D du château
Cette statue dominant le village a été financée et le socle réalisé par les gens du village. Elle a été inaugurée en 1954, avec l'aide de la famille d'Anthian, alors propriéraire du château. Devenue propriété privée, elle n'est plus accessible.
Bénédiction en 1954, cliché Dédé Cuel
N-D du château
2bis) Betpouey
À l'entrée du village. Vierge de Lourdes
3) Coumély (chaos de)
4) Ferrières-Herrère La vierge des bergers, visible du tunnel.
5) Gavarnie
La vierge N-D des Neiges. Visible de loin, cette statue de Firmin Michelet a été érigée sur le sommet du turon de Hole (1519 m) en 1927. Une souscription avait été organisée en 1925, par l’évêque de Tarbes et Lourdes, aidé par le club alpin et le comte de Saint-Saud. Le curé de Gavarnie a suivi les travaux, gérés par l’architecte originaire des Eaux-Bonnes, Bertrand Gabriel Andral. Une terrasse et un mur de soutènement en moellons et dalles de schiste fut nécessaire pour aménager le socle imposant. Socle, qui est en fait une chapelle-oratoire de 7m sur 7m, réalisée en gros moellons. La statue de bronze de 6000 kilos a été amenée sur place par pièces ( 5 ou 6 ) à la force des bras par 40 volontaires. L'opération a duré deux mois. On peut lire sur la façade Dna nivium ora pro nobis ou N-D des Neiges priez pour nous. L'intérieur de la chapelle abrite un autel surmonté d’une croix en granite. Sur le devant de l'autel, les trois croix de Malte peintes en noir sur fond or, sont là pour rappeler la présence des chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean à Gavarnie.
Il parait que la statue a été peinte en blanc pour éviter sa fonte par les Allemands en 40-45. À vérifier.
Photo Jean Bernard
Photo J. Omnès
L'Illustration du 20/08/ 1927
6) Ger
Notre -Dame de Baraillette, au-dessus du village ; un chemin balisé mène à la statue.
En partant du chemin de Baraillette, on rencontre un réservoir d'eau, il faut continuer jusqu'à atteindre au bout de 15 minutes, la statue.
Vue sur le village de Ger. Photos J. Omnès
Le 13 juin 1937,lors du conseil municipal, Mr le maire a exposé la demande faite par l'abbé Borde, propriétaire à Ger, de dresser une statue de la vierge sur le plateau de la Baraillette au-dessus du village. Le conseil municipal a approuvé cette demande, aux conditions que l'édifice ne gène pas les troupeaux qui pâturaient et que les frais de construction et d'entretien soient à la charge du demandeur.
Par la suite, une messe a été célébrée chaque 15 août, sur le plateau de la Baraillette, où les villageois s'y rendaient en procession. La dernière messe a eu lieu en 1966. Information P. Sassus.
6bis) Rieulhès
Montjoie qui se trouve à la sortie de Rieulhès, sur la route du Bois de Lourdes. Elle a été bénie le 5 mai 1941 par l'abbé Bernard Abadie (le spéléologue) qui était curé de Rieulhès.
7) Saint-Pé
La vierge du Montagnou :
Inaugurée en mai 1954, par la paroisse et le séminaire sur cette petite montagne (montagnou) dominant le village, elle a été réalisée en « terre de fer spéciale », patinée de bronze sur cuivre. Elle représente la Vierge Marie de la rue du Bac. Elle écrase de ses pieds sur le globe terrestre auréolé d’étoiles, satan force du mal, représenté sous la forme d’un serpent. Je n’ai pas compté s’il y avait les 12 étoiles correspondant aux 12 apôtres. Elle ouvre grand ses bras et ses mains au monde pour l’inonder de ses grâces. Pourquoi la Vierge du Bac et pas celle de Lourdes ?, je n’ai pas trouvé d’explication. Une restauration semble nécessaire et urgente.
Pour y accéder, en arrivant à Saint-Pé venant de Lourdes, prendre la rue en face la maison à la tour ; on gare sa voiture au parking, la montée indiquée par le chiffre 8 est facilement accessible. Comptez 10 minutes depuis le parking. Bel endroit agrémenté de bancs.
8) Salles-Argelès
La statue de la vierge dite N-D du Mont, domine le village à 1206 m au Soum det Moun. En métal peinte en blanc réalisée en sept tronçons assemblés, elle mesure 1,90m de haut. Posée sur un socle en maçonnerie de forme trapézoïdale de 1, 30 m de haut sur un côté et 1,85 m de l'autre, elle a été inaugurée en avril 1929, le jour de la Fête-Dieu, grâce à une souscription organisée par le curé du village, Joseph Brunet.
Les matériaux furent montés grâce aux ânes locaux, et la statue démontées fut portée par pièces à dos d'homme. Son édification s’est faite sur place comme pour la vierge du cirque de Troumouse. Il se dit que la liste des intervenants se trouve à l'intérieur.
Les réparations se font depuis en hélicoptère, pour le transport des matériaux.
Il est parfois organisé des pèlerinages comme le 14 août 2005.
Certains érudits pensent que cette statue aurait été érigée suite à la terrible avalanche de boue d’Ouzous en 1906, qui s’est terminée par plusieurs morts, afin de mettre la population du territoire sous la protection de Marie.
L'environnement d'une ligne à haute tension n'est pas du plus bel effet
Photo Google
Pour y accéder, il faut joindre le plateau de Caucy en passant par le col de Soueys, comptez environ deux heures de marche.
9) Sazos Sazos sous la protection de la Vierge à l'Enfant. Photo J. Omnès
10) Troumouse
Photo J. Omnès
La statue monumentale de la vierge de Lourdes qui se trouve à 2119 m d’altitude, au centre du cirque, érigée par le Père Crabé a été inaugurée sur son socle conique de pierres, le 14 août 1900, par Mgr Schoepfer. « Elle est destinée à attirer sur nos pâtres la protection de la Vierge Immaculée… » Montée en partie détachée à dos de mule, elle a été restauré avec son socle le 13 août 2000.
Les chemins de croix
Le pays abrite deux beaux chemins de croix comme ceux de Lourdes et celui de Bétharram en terre béarnaise à la limite de la Bigorre.
Historique des chemins de croix : ils furent préconisés par le concile de Trente (1545-1563) afin de faire participer les croyants au Mystère de la Croix. Les premiers chemins de croix furent réalisés en Italie bien sûr, puis en France, à Bétharram. Le chemin de croix du sanctuaire marial de Bétharram a été édifié en 1623 par le père Hubert Charpentier. Sur une colline boisée, ses superbes stations sous forme de chapelles en marbre furent saccagées lors de la Révolution en 1794. Les six premières stations ont été rénovées, mais toutes les chapelles, même non restaurées sont protégées par des grilles neuves. Ce chemin de croix a cependant été à l’origine de tous les autres chemins de croix français, dont celui du mont Valérien près de Paris et bien sûr, plus tard celui de Lourdes.
Pieta au sommet du calvaire :
Ce chemin a été réalisé entre 1898 et 1911, par la société parisienne Raffi en fonte de fer peint. il comprend 15 stations réalisées avec près de 115 statues grandeur nature. La première station, la Scala Sancta est très appréciée des croyants les plus fervents, car elle nécessite la montée, souvent à genoux, des nombreuses marches qui accèdent au sommet. Pour l'amateur d'insolite, il manque un personnage dans une des stations (à deviner), c'est celle de Ponce Pilate qui a volé en éclat lors d'un "attentat" .
Le long de ce chemin de croix se trouve une plaque, c'est celle dite du Chemin de compassion. Incompréhensible pour le commun des mortels et on peut même dire du catholique de base : elle mentionne : "descends au meilleur de toi-même là où ton enfant est caché. Il veut y vivre avec toi, en Dieu" Il ne s'agit ni plus ni moins d'une notation dans un langage jésuitique de la mouvance Pro vie qui lutte contre les avortements quel qu'ils soient et tous les moyens contraceptifs. Parfois ce mouvement prend le nom de non-nés.
Le calvaire des bretons du sanctuaire de Lourdes
Les quatre personnages du calvaire. D'après une photo de Loucrup 65
Croix à écots
Vue sur le côté
Le calvaire des Bretons que nous pouvons voir à l’entrée saint Michel du sanctuaire a été offert par les diocèses de Saint-Brieuc, Vannes, Rennes et Quimper.
Il a été construit entre 1899 et 1901 sous la direction de l’architecte Le Guerranic. Son inauguration a eu lieu le 13 septembre 1900, devant 8000 bretons.
Les sculptures ont été exécutées par la famille Hernot de Lannion, père et fils, spécialistes de croix, calvaires, chemins bretons, statues et art funéraire. Leur production dépasse les 950 calvaires de granit. La reproduction de la grotte de Lourdes dans les jardins du Vatican, fait partie de leurs œuvres. Elle a été édifiée ente 1868 et 1875, en l’honneur du pape Pie IX. (1).
Le calvaire de Lourdes représente la scène du vendredi saint, lorsque Jésus est crucifié. Quatre personnes l’entourent, le regard porté vers l’entrée des sanctuaires : : la Vierge, Saint-Jean, Marie-Madeleine et Longin, le soldat romain qui perça le flanc du Christ. La croix est haute de 12 mètres avec un christ de 2 mètres et des personnages qui l’entourent de 1,80 mètre. Comme à leurs habitudes les Hernot présentent le christ sur une croix au fut cylindrique à écots et aux extrémités écotées, la tête penchée à droite, les pieds joints.
La famille Hernot (1) Carte postale ancienne : le calvaire avec au fond la basilique de Lourdes. Le sol s'est affaissé depuis.
(1) Sources Lourdes story .over blog , 2007
Le calvaire des trois croix
Nombreux sont les Lourdais qui ont toujours pensé que ces croix du Petit Jer, avaient pour origine la commémoration d’un crash d’avion, ou du décès d’un pilote abattu durant la dernière guerre. La réponse est bien plus simple et l’origine plus ancienne…
Dès l’année qui suivit les Apparitions, le curé Peyramale demanda au père Béluze, père missionnaire de passage (0), d’organiser une mission. Ce dernier, avant la réalisation du Chemin de croix des Espélugues, eut l’idée de réaliser un calvaire de trois croix en bois, sur le Petit Jer à 700 me d’altitude, , vers lequel se dirigeraient des processions. L’inauguration-bénédiction eut lieu en avril 1859. Ces croix devinrent vite le symbole de la notoriété de Lourdes, un lieu de recueillement pour de nombreux pèlerins et l’objet de processions à partir de l’église d’Anclades, surtout le Vendredi Saint qui voyait la cérémonie se terminer par un pique-nique en l’honneur de l’omelette pascale. Il se dit que même les pasteurs locaux faisaient paître leurs vaches à l’abri de ces croix, pensant protéger leurs troupeaux. Les cérémonies s’amenuisèrent et les bois se fendirent et croulèrent par manque d’entretien.
Aussi sous le mandat d’Antoine Béguère, il fut décidé par la mairie, de les remplacer par des croix en béton de type EDF. Ce remplacement eut lieu en septembre 1957, via le col de la Serre, par l’entreprise Batisol. A l’inauguration assistaient les autorités civiles (1), accompagnées de 150 personnes (2)
J’ignore si les processions du Vendredi Saint ont perdurées jusqu’à nos jours. Cette notoriété des croix, indissociables de celle de Lourdes avait donné une idée à un certain L. Capdevielle, d’installer au sommet, une grande statue de la Vierge de cinq mètres de hauteur, doublée d’un musée religieux. C’était fin 1893 (3)
(0) Exorciste à ses heures, Michel de Saint-Pierre, Bernadette, 1979.
(1) Dont le conseiller municipal Larrouy qui s’est occupé du transport des pylônes avec sept porteurs.
(2) Pierre Lafourcade, ancien archiviste Lourdes notre cité.
(3) Année où les francs-maçons voulaient acquérir le château.
(4) Selon l’article 28 de la loi de 1905 : « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou à quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions »
De la difficulté de l'interprétation de l'article 28 de la loi de 1905 :
https://journals.openedition.org/revdh/3496
Ce calvaire dédié à sainte Marguerite, fut décidé, suite à un vœu paroissial de 1939, par l'abbé Udo, curé de Peyrouse, en 1940. Il a été édifié par l'architecte Neuville près de l'emplacement d'une chapelle Sainte-Margalide (Marguerite d'Antioche). Il a été inauguré en octobre 1941, par Monseigneur Choquet.
Il est composé d'un christ en croix, de section circulaire posant sur un socle à pans coupés et encadré par deux petits édicules. Celui de droite ressemble à une montjoie. Il abrite derrière une porte grillagée ogivale, la statuette de sainte Marguerite. Avec la mention sainte Marguerite PPN (Priez Pour Nous). Celui de gauche rappelle une lanterne des morts ou fanal. Il représente la reconnaissance aux morts pour la patrie, ceux de 1914-18 comme ceux de 1940-45 avec un : "qu'ils reposent en paix" mentionné dans le cartouche.
L’ensemble a été entièrement restauré en 2015, pour la commémoration de 11 novembre 1918, en présence des autorités locales, religieuses et civiles. Pendant son discours, le maire a voulu marquer son « soucis d'entretien du patrimoine local, dans un respect de la laïcité ». À cette occasion, a été placée dans sa niche une statuette sainte Marguerite, car l'ancienne avait été volée. En fait, il s'agit plus d'une sainte Marguerite-Marie Alacoque que de la sainte Marguerite d'Antioche (Margalide) qui a donné son nom à une rue et à un quartier de la commune. Margalide avait une chapelle à l'arrière qui lui était dédiée. Un certain Mathieu Mounauton y fonda en 1675, une chapellenie. Puis, abandonnée vers 1753, la chapelle sera vendue à la Révolutuion. Un dessin daté de 1827, conservée au musée pyrénéen de Lourdes, nous montre encore de beaux restes. En mars 2021, j'ai offert une statuette en pierre peinte à la mairie représentant sainte Marguerite d'Antioche afin de remplacer celle qui se trouve dans la niche. Statuette rare réalisée par un statuaire breton.
Après la rénovation de 2015 :
A gauche avant la rénovation, plaque "qu'ils reposent en paix" absente.
Dans la niche sainte Marguerite-Marie Alacoque
Sainte Marguerite priez pour nous
Sainte Marguerite d'Antioche et sainte Marguerite-Marie d'Alacoque (1647-1690) canonisée en 1920.
La chapelle n'est pas mentionnée dans le plan Cassini XVIIIe siècle, en revanche on la trouve sur le plan cadastral napoléonien, section C de 1815.
(1) et non Marguerite-Marie, confirmé par Thibaut de Rouvray, conservateur des objets d'art et des antiquités du département. Photos J. Omnès