Les migrations
HAUTE-BIGORRE 1850-1950
La pauvreté du sol, la modestie des exploitations et leurs difficultés de gestion en haute montagne, la pérennité de méthodes archaïques, le tout baignant dans une rudesse climatique, avaient engendré le droit d’ainesse, tant pour les hommes que pour les femmes. Les cadets, en majorité étaient obligés de partir, soit dans l’armée, les ordres ecclésiastique ou dans la création d’écarts où ils édifièrent de toute pièce des activités nécessitant peu de terre privée, comme celles de chevriers. C’est dans ces conditions drastiques, que furent évitées nombre de famines.
Vers le milieu du XIXe siècle, la suppression du droit d’ainesse ne s’imposant que petit à petit, nombre de paysanscontinuèrent à émigrer vers des cieux plus cléments, à l’étranger ou dans des zones périphériques, les parts d’héritage ne permettant pas de vivre décemment. Lire Les corneilles blanches de Robert Arnaut. A cela, s’ajouta nombre de désertions vers l’étranger, suite aux tirages des mauvais numéros et en 1916, en pleine guerre.
D'après José Cubero, on comptablisait 251 000 habitants dans les Hautes-Pyrénées, ils n'étaient plus que 185 000 en 1921 (0).
(0) Les Hautes-Pyrénées dans la guerre, édition Cairn, 2013, page 1