1) Vallée d'Azun-Pierrefitte (quatre secteurs : 1Arras, 2Estaing, 3Arrens-Marsous, 4Pierrefitte-Soulom)
2) Vallée de Gavarnie ( trois secteurs 1Gavarnie, 2Gèdre, 3Héas)
3) Vallées de Luz et Cauterets ( trois secteurs 1Chèze, 2Luz-Sia, 3Cauterets)
4) Vallée d'Argelès (cinq secteurs 1 Argeles (Laou), 2 Artalens-Souin, 3 Boô, 4 Beaucens, 5 Gez-Argelès)
5) Vallée de Saint Pé (deux secteurs 1Barlest, 2 Saint Pé)
6) Vallée du Castelloubon (deux secteurs 1Germs-sur-l'Oussouet 2 Gazost )
7) Vallée de Lourdes ( quatre secteurs : 1Julos, 2Lourdes, 3Mourle, 4Paréac)
8) Vallée de l'Ouzoum (un secteur 1Ferrières-Louvie)
Les filons et les mines + carrière de baryte
Avant-propos : la partie industrielle, prolongement logique de certaines mines, carrières et ardoisières exploitées est reprise dans le dossier patrimoine industriel.
Maurice Jourdan, un grand collectionneur de minéraux lourdais au salon des hobbies à Tarbes Octobre 2017. Photo J. Omnès
La présence de nombreux filons métallifères dans les Pyrénées centrales vient de niveaux géologiques très anciens d'origine volcanique de l’ordovicien supérieur (ère primaire). C’était bien avant la naissance des Pyrénées. Connus et parfois exploités par les Romains, ces filons furent inventoriés au XVIIIe siècle par l’abbé Bernard Palassou dans son Essai sur la minéralogie des monts Pyrénéens en 1784, et surtout à la même époque, par le baron de Dietrich, Commissaire du Roi des mines, bouches à feu et des forêts. Le résultat de ces recherches à travers la France, fut publié en 1786. Dans le diocèse de Tarbes (Bigorre), il a visité nombre de sites des vallées du Lavedan, dont Barèges, Gavarnie, Héas, le Val d’Azun, Saint-Sa(u)vin et Castel-Loubon. Il en a dénombré pas moins de 87. En 1884, Ph.Debette a repris l'inventaire dans sa notice sur les mines de Bigorre (pages 91 à 128 dans les Annales des mines série 5, volume 4.
Détail du tableau de F. de Dietrich :
pour le Bas Lavedan : plomb argentifère
Davantaygue: plomb, cuivre, argent et zinc
Saint-Savin : plomb, zinc
Cauterets Luz : cuivre, plomb, zinc
Héas, Gavarnie : plomb argentifère,cuivre, fer, zinc
Barèges : abeste, nickel, cobalt
Fort de ce tableau, le marquis de Gestas se fit accorder une concession générale dans les diocèse de Tarbes et des Comminges; mais n'expoita que quelques mines, dont celle de Chèze, Pierrefitte, Arras et Sireix. La Révolution mit fin à ses activités en dispersant les actionnaires.
NB : il est à signaler que généralement les fonderies se trouvaient à l'écart des mines, et ce, pour deux raisons principales : absence en altitude de bois de forêt nécessaire et trop grande proximité des certaines mines de la frontière. Seuls les brocards et les tables à laver se trouvaient près des lieux d'exploitation.
Durant les temps modernes, quelques filons connurent des périodes d’exploitation, fin XIXe, début XXe mais tous furent abandonnés dans les années 70. L’accès difficile, la rigueur du climat, surtout l’hiver, les difficultés d’exploitation et d’évacuation du minerai, les conjonctures économiques et le manque de capitaux en furent les principales causes. Robert Arnaut, dans son talentueux roman les Corneilles blanches est l’un des rares auteurs à avoir évoqué ces mines. Dans son ouvrage, la réouverture d’une de ces mines vers Arrens est envisagée par un fils du pays. Il ramène avec lui des ingénieurs américains, de son séjour aux USA. Cela se passe vers 1900.
Émilien Frossard (Google)
Géoparcs
Des Géoparcs avec le patronage de l’UNESCO ont été constitués sur le plan européen. Leur objectif : « La promotion et la mise en valeur des sites archéologiques et des milieux rocheux remarquables, dans une perspective de développement touristique durable. »
Fourneaux à minerai de plomb et de fer. Photos J. Omnès
Photo J.Omnés
En juin 2016, a été inaugurée à Sia, sous l'égide de Jean Knobel, géologue de Sassis, une "cabane" du géologue, lieu de rencontre et d'échanges des différents scientifiques de la région.
Les filons du Lavedan sont nombreux avec une histoire ancienne, mais malheureusement la plupart ont été peu rentables, nous l'avons vu succinctement, et ce pour plusieurs raisons : tout d'abord, à cause de la façon dont ces filons étaient exploités avec une rentabilité immédiate au détriment de l'investissement, et ce, avec des méthodes de creusement qui accumulaient les infiltrations d'eau, puis de l'absence d'analyses préalables des minerais dont certains étaient dédaignés, comme les blendes mixtes. Comme autres raisons, il y avait également l'altitude, au-dessus de 2 000 mètres, parfois 2 700 mètres, sous la neige, une partie de l'année, avec des difficultés d'accès et enfin de la rareté des moyens de transports, la majorité se faisant à dos d'ânes et de mulets. Les déboires furent nombreux.
Les principaux filons sont des filons de plomb (Pb), zinc (Zn), argent (Ag), baryte (Ba). Ils sont mentionnés avec ceux qui ont été exploités (mines), par secteur géographique :
Les principaux minerais de la région :
Les sulfures
La Galène, c'est un sulfure de plomb PbS qui a l'aspect gris métal. Sa structure cristalline se traduit par des traces planes perpendiculaires les unes aux autres, en escaliers et des clivages parallèles à ces faces. La galène est le principal minerai de plomb. Sa densité est très forte. Son exploitation est souvent rentabilisée par le présence d'argent dispersé (plomb argentifère).
Musée école des Mines. Photo J. Omnès
La Blende ou sphéralite, c'est un sulfure de Zinc ou ZnS. Ses clivages très bien indentifiables ressemblent à ceux d'un felspath; De jaune au brun foncé, elle a un éclat résineux. Lorsqu'on la frotte au dos d'un carrelage, elle laisse une trace brune et non grise comme avec la galène.
Petite vidéo sur la blende de l'école des Mines : >> voir la vidéo
La Pyrite, c'est un sulfure de fer ou FeS de couleur jaune clair avec des éclats métallique. Elle est souvent de forme cubique avec des faces striées. Ces stries ont la particularité d'être perpendiculaires d'une face à l'autre.
Musée école des Mines. PhotoJ. Omnès
Les sulfates . Composé du soufre, lequel à la différence des sulfures est combiné à l'oxygène
Le Gypse, c'est un sulfate de calcium hydraté ou CaSO4Ca, 2H²O ; Il fait partie dela famille des évaporites (1). il se présente souvent sous la forme de grands cristaux faciles à cliver avec un couteau. Translucide, il peut avoir des tonalités de jaune parfois rougeâtre. Il s'exploite le plus souvent en carrière à ciel ouvert. Il est utilisé pour la fabrication de plâtre.
(1) Il résulte de l'évaporation, il ya plus de 200 Ma (Trias supérieur) d'une mer peu profonde sous un climat chaud et aride.
Musée de l'École des mines, Paris
La Barytine, c'est un sulfate de baryum ou BaSO4. Elle est présente sous forme de masse fibreuses ou lamellaires aux crêtes qui vont du blanc au rougeâtre en passant par le jaunâtre. C'est le principal minerai de baryum.
Panneau du musée de l'école des mines
Les hommes
Les premières concessions étaient accordées à des locaux, qui faute de moyen pour investir sérieusement, furent remplacés petit à petit par des sociétés françaises, anglaises et espagnoles.
La grande majorité des ouvriers étaient Espagnols, les locaux étaient surtout des paysans s'occupant d'élevage.
Ils utilisaient des lampes à huile puis à acétylène et des casque vinrent rapidement remplacer le bérêt.
Lampe à huile et à acétylène. Photo J. Omnès
Casque en cuir bouilli -Pic de mineur. Photo J. Omnès
Une association de personnes intéressées par les mines a été créée par Jean-Marc Poudevigne d'Arrens auquel s'est vite joints nombre de géologues, spéléologues, ingénieurs, historiens typographes, topographes secouristes sous l'appelalation de Groupe de travail mines. Son adresse électronique Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Tel 06 11 30 65 60
Schéma d'une exploitation avec ses travers-bancs Ici la min ed'Estaing
Pylones convoyeurs bi-câble que l'on retrouve dans les mines les plus importantes. Á Arrens, il ne reste que quelques socles
Les Mines par vallées
Nous avons divisé le dossier par vallées, puis par secteurs :
1) VALLÉE D'AZUN-PIERREFITTE
1- Secteur d'Arras (Arcizans-Dessus, Sireix, Pla de Lacaze, L'Escrampette, Curadère, Coureilla, Filon (mine ?) du Castillon, Gez-Castet Sarrazi
2- Secteur d'Estaing (Arrouy, Ringadis, Espujos, Bergouey)
3- Secteur Arrens (Peyradoune, Pic du midi d'Arrens, Angous, Pic du Pan, Artigala
4- Secteur de Pierrefitte-Soulom (Vieille mine, Couledous, Garaoulère, Cadouat, Bariciole, Meyabat, Batz, Ortiac, Clèdes)
2) VALLÉE DE GAVARNIE
1- Secteur de Gavarnie-Gèdre-Héas (Cestede, l'Ossoue, l'Ubac de Saugué, N-D des Neiges, Adagas, Couret, Coumély, Trou des Maures, Providence, Cazenave, La Hourquette, La Haignisse)
3) VALLÉES DE LUZ ET DE CAUTERETS
1- Secteur de Chèze, (Ecole, Trappes , Hèches, Arrouyes, Ayrus)
2- Secteur de Luz (Sia-Létius, Fontaine d'Aregouy,
3- Secteur de Cauterets (Mail Ardoun, Maleshores, de la Vierge)
4) VALLÉE D'ARGELÈS
1- Secteur d'Argeles (Laou, Catibère)
2- Secteur d' Artalens-Souin (Arribaut, de la Caube, des Agudes...)
3- Secteur de Boô
4- Secteur de Beaucens (La Davèze)
5) VALLÉE DE SAINT-PÉ
1- Secteur de Barlest
2- Secteur de Saint Pé
6) VALLÉE DE CASTELLOUBON
1- Secteur de Germs sur l'Oussouet-Gazost ( Germs)
2- Secteur de Gazost (Palouma, Barousse-Lia)
7) VALLÉE DE LOURDES
1- Secteur de Julos
2- Secteur de Lourdes
3- Secteur de Mourle
4- Secteur de Paréac
8) VALLÉE DE L'OUZOUM
1-Secteur de Ferrières-Louvie (Bourdas, Baburet, Clos Ménet)
1) VALLÉE D'AZUN
Il ya eu deux autres éditions après celle-ci
1- Secteur Arras
Les principales mines de la région, situations approximatives. Fond de carte G. Peyruc
Arras-Arcizans-Dessus-Sireix
Filons et mines de zinc (blende), plomb (galène), cuivre et fer
Le secteur, riche en filons, a donné naissance à plusieurs exploitations dès le XVIIIe siècle (inventaire de Dietrich mentionné ci-dessus) dont :
§ La mine de cuivre sous la forme de chalcopyrite du Pla de Lacaze au Nord-Ouest d’Arras (altitude 1080m), sur la pente du pic d’Arragnat.
La mine se trouve au milieu de la photo, derrière le bosquet d'arbres : tâche claire horizontale surmontée d'une tache plus sombre. La mine est au bout, derrière les bouleaux. Ses coordonnées : latitude 42° 59' 769 ; longitude 00° 08' 571 W
Les extractions sont assez imposantes, le travail a d'abord été exécuté en faille puis en creusant. Il existe une galerie de près de 4 mètres avec les restes d'une entrée que devait comporter une porte, et un anneau au plafond qui devait servir à la traction. Il existe des entrées secondaires. Un peu au-dessous, à environ 10 mètres se trouve une excavation qui devait servir de poudrière.
Cette mine semble avoir été abandonnée à la fin du XIXe siècle, en raison de la faiblesse de son rendement. Elle avait été évoquée dans l'inventaire du baron de Dietrich en 1786, inventaire repris par Ph. Debette en 1853. Il est à noter qu’elle se trouve près d’un affleurement de marbre blanc, au lieu-dit Cassin (voir carrières). Pour d'autres précisions, voir le topo guide Randonnées vers les mines du Val d'Azun de J-M Poudevigne, page 35.
Remarque de Claude Gourault sur le site des amis du Lavedan (Facebook) : "ce sont davantage des travaux de recherche qu'une véritable mine. La minéralisation est pauvre (carbonates de cuivre et un peu de chalcopyrite) et très dispersée. Certains blocs des haldes ont de jolies couleurs bleues et vertes mais rien de réellement cristallisé. En revanche ce petit gisement est très intéressant au point de vue patrimonial. Quant à la montée, elle est localement raide mais, en saison, elle est égayée par une multitude d'orchidées sauvages
Accès : prendre la route de Bernicaze et stationnez juste après le premier poteau à gauche. Suivre le sentier qui longe un bois et un rideau de fil de fer sur la gauche. À 15 minutes de marche, à la sortie du bois sur la droite l'entrée du chemin se trouve entre deux cairns au milieu des fougères. Cela monte pas mal à flanc de montagne et le sentier est balisé par des cairns et des rubans de plastique de couleur. Si le sentier est ouest- est, il bifurque ensuite dans l'autre sens, passe sous une ferme dont on aperçoit à peine le toit. À 200 mètres de celui-ci près, d'un gros bosquet de bouleaux, le repère important, et derrière une halde, c'est là.
Halde (cascaillé) importante, la cavité est au-dessus à gauche. Un anneau
§ Mine de fer d'Arcizans-Dessus. Très vieille mine de minerai de fer, connue dit-on des Romains. Elle a servit en 2013, à récolter du minerai pour une expérience à Baburet (Ferrière) de réduction dans un bas-fourneau spécialement édifié à cet effet. La récolte a été réalisée avec deux responsables de Baburet et le géologue Jean Knobel
Accès Il se fait au départ de la mairie d'Arcizans, en suivant le panneau "Gaillagos 25 minutes" et en prenant le chemin de Liar qui longe un chapelet de moulins. Prendre le chemin "col de Liar" jusqu'à la barrière pastorale et son abreuvoir. Prendre à droite de celui-ci jusqu'à un radillon. Avant celui-ci prendre à gauche où l'on découvre un pierrier couvert de mousse. c'est là, à 1070 m d'altitude. Compter 40 minutes depuis le dernier moulin et le début de la piste. L'ouverture est étroite vu l'importante halde qui bouche en partie son entrée. Mais les minerais épars sont nombreux
.
Entrée d'une mine. Un géologue nous montrant sa découverte (mai 2013). Photos J. Omnès
§ la mine de plomb de l’Escrampette (petite chambre ?), à l'Est de Sireix, amas filonien ordovicien composé de galène et de blende sur 1 à 3 mètres d’épaisseur, dans un schiste argileux noir. D’après la notice sur l’exploitation des métaux autres que le fer de I’ imprimerie nationale1849 (ADHPS606), il est précisé que la mine a fourni « une grande quantité de minerais pendant les travaux de recherches entrepris vers la fin du siècle dernier. » D'après Dietrich (1783), il s'agit d'un rognon de minerai qui aurait fourni de la galène à gros grains. Pour Ph Debette (1853), on en rencontre encore dans les parois, mais ce gite lui "parait peu important"
Accès : la mine se trouve en bordure de route, à une vingtaine de mètres. Prendre à Sireix, la route pour Arcizans-Avant, à 250 mètres, prendre la première route à droite, direction Cabaliros. Laissez votre véhicule à la première épingle. Comptez 300 mètres à pied, vous montez le talus bien abrupt. C'est là, sous le talus recouvert de végétation et derrière l'amas de déchets. Gouffre accessible aux seuls spéléologues ou aux personnes bien équipées.
Entrée mine de l'Escrampette. Photo J. Omnès
Un petit film de J-M Poudevigne : https://youtu.be/irxm0To6gfg
§ la mine de la Curadère, sur le principal filon, encore plus au sud, après le bois de Curadère. Son gîte se présente sous la forme d’un amas filonien de 10 à 20 m d’épaisseur, avec des veines et une minéralisation disséminées. Une autorisation de fouilles avait été accordée en juillet 1902, à un certain Sorbé Bualé, originaire d’Argelès et fondateur de la Cie des Mines de la Curadère. Ce filon avait été faiblement exploité aux alentours de 1914. Quelques milliers de tonnes de minerai à 11% de zinc en furent extraits. L’exploitation sera arrêtée en 1925. Le conseil municipal a dû voter un crédit pour remettre en état certaines excavations dangereuses pour les vaches. Entretemps, plusieurs investisseurs se firent connaître en 1926, 1929 et 1934 pour exploiter les mines de Sorbé Bualé. Ci-dessous Un petit film de la section mine mai 2020 :
voir la vidéo
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Jean Marc Poudevigne en tête. Photos de Lea Yoden. Petit film de l'expédition par Jean-Marc P. :
https://www.facebook.com/randonnee.azun/posts/2591840957769923
Pas mal de ruissellement d'eau.
§ La mine de Coureilla.
La mine de minerai de fer-hématite de Coureilla à Arcizans-Dessus. Au Nord, sur le chemin qui part de l’écloserie d’Arcizans-Dessus et qui mène au col de Liar. Aucune information publique n’est sortie sur cette mine, sauf que plusieurs personnes ont obtenu une autorisation de recherches : Melle Balencie d'Adast en 1919, M. Mast de Pierrefitte en 1923, puis en 1927-1929, M. Bousquet de Pierrefitte, section A du cadastre N0 42 (1) Cette mine est mentionnée dans le bulletin de la SESV No 46, page 98. Il n'y a pas de mention sur la carte IGN. Une partie de l'entrée des trois galeries en forme de patte d’oie de treize mètres pour la plus grande (celle du milieu) s'est effondrée vers l'an 2000. Reste une ouverture réduite. Il s’agit d’une mine aux dimensions réduites
Accès
Après la barrière délimitant la zone pastorale, il faut prendre le chemin du GR accédant au col du Liar Assez boueux et caillouteux, à éviter après la pluie, il faut dépasser la première grange sur la droite, et à 30 mètres de celle-ci grimper à gauche sur le pierrier couvert de mousse. Prendre de préférence le côté gauche et c’est sur la gauche à 5mn du chemin. L’accès ancien a disparu dans la végétation. Ses coordonnées sont 42°59'24.0 N et 0°09'34.9''W, 1074 m. Bien fermer les barrières après votre passage : zone pastorale.
(1) Il semble que cette parcelle (2000 m²) qui se trouve dans le village, soit l’emplacement de la maison de cet ancien propriétaire. A vérifier.
Fond : carte Moulin de la Mousquere
Départ du chemin du col
Hématite (F2O3) Photo Dreamtime
C'est l'ouveture en bas à gauche
Trois galeries aux modestes dimensions. Photos Jean Omnès
§ Pour information : il est également fait mention du filon du Castillon, sur la montagne du même nom dans la commune d'Arras, à 800 m au-dessus de la rive droite du gave ; filon de minerai de plomb. Il a été exploité en tranchées de 5 mètres de largeur, au XVIIIe siècle par Messieurs d’Inval et Talabère. Cette exploitation perdura jusqu’en 1900. L'essai du minerai brut par Ph. Debette a donné aux 100 kgs, 40 kgs de plomb et 54 grammes d'argent, soit 85 grammes pour 100 kgs de plomb d'oeuvre (1). Cet ingénieur avait trouvé le gite très exploitable malgré la forte proportion de blende.
(1) Le plomb recueilli est appelé « plomb d'œuvre » ; il contient encore des impuretés (cuivre, argent, bismuth, antimoine, arsenic, etc.) ...
§ Gez-Castet Sarrazi/ Lou hourat déras encantadas
Castet Sarrazi est un mont peu connu de 1004 m jouxtant le mont de Gez 1094 m au nord-ouest d’Arras en Lavedan.
Dans un rapport de la Société académique des H-P de 1859, il est fait mention de plusieurs mines : dont une mine de plomb argentifère, près d'un trou profond appelé lou Hourat déras encantadas (Le trou des fées) sur un lieu-dit appelé Castet Sarrazi. À 1004 mètres d’altitude. L’auteur : Charles Dupouey de la Société académique des H-P en 1859. Le site a été confirmé par la suite par les abbés Laffont et Angel Lucante en 1880. La mine aurait été, selon les textes, exploitée par les Maures, d"où son nom. Cette probable galerie d'exploitation de plomb argentifère a été présentée en 1908, par A. de Mortillet (nous ignorons sur quel support) comme souterrain-grotte artificielle. Elle aurait été étudiée par un certain Hugues Elie Alphonse, mais faute de caution demandée par l'inspection des mines, l'exploitation fut mise en oeuvre par un certain Monsieur Rock, qui faute de rentabilité, l'abandonna. (3)
Origine
Son origine réelle est inconnue, mais on peut faire un parallèle avec une autre mine près de Gavarnie, appelée Trou des Maures. La présence de Maures-Sarazins sur la route des invasions ne fait aucun doute, mais difficile de penser, comme certains auteurs l’affirment, qu’il s’agisse de la présence d’individus fuyards, des armées défaites ; successivement celles de l’émir Al-Sam Ibn Malik al Khawati (1) face à Eudes, duc d’Aquitaine à Toulouse en 721, puis de l’Omeyade Abd al Rhamân, face au franc Charles Martel, près de Poitiers en 732. On voit mal ces vaincus se regrouper pour gérer des mines en plein pays hostile. En revanche, il peut être avancé que ce serait une partie des prisonniers, fort nombreux peut-–on lire dans plusieurs ouvrages que Charles Martel aurait vendu des esclaves pour le travail des mines. Les esclaves wisigoths étant vendus pour le travail des champs (2).
La situation actuelle
A l’exception de nombreux blocs de marbre épars sur plusieurs flancs de la montagne, la présence d’une mine de plomb argentifère reste pour l’instant du domaine de l’inconnu, comme l’emplacement du front de taille de la carrière de marbre. Sur ce sujet nous avons fait plusieurs demandes pour connaître les concessions à la mairie d’Arras-en-Lavedan. En vain
En arrivant au sommet ,à quelques dizaine de mètres, nous traversons une allée, genre de diaclase, de 25 mètres environ, entre deux masses rocheuses distantes l’une de l’autre de un à trois mètres Est-ce le site de la mine ? Sur le parcours il existe bien un trou au sol sur l’un des côté. Est-ce le trou de fées ? Une nouvelle exploration du site devrait être envisagée ultérieurement. Toutes informations sont les bienvenues
Accès
On peut atteindre le site à partir du mont de Gez. Mais aussi à partir de Bernicaze que l’on peut atteindre en voiture. Là au carrefour, avant la ferme équestre, on descend sur 100 m le chemin pierreux et parfois inondé (présence de sources) puis à gauche après la grange prendre le chemin marqué par un totem de pierre de J-J Abdallah donnant accès au mont de Gez. Mais à 300 mètres prendre le sentier de gauche qui contourne ledit mont. On traverse à travers la forêts, deux ruines de granges. Le site peut aussi être atteint à partir d’Arras. Mais sur place nous n'avons rien trouvé comme indice d'une mine
(1) Il traversa les Pyrénées le Labourd la Bigorre et les Comminges avec 15000 hommes
(2) Rhapsodie Pyrénéenne, page 319, par Jean-Marie Lamblard, édition Loubatières, 2010.
(3) ADHP202E, dépôt D3
- Du même abbé, il y aurait au sommet du Bergons, une mine d'argent '"très riche". Et il en signale d'autres au bois du Postdera.
Départ chemin de la pierre près de Bernicaze
Bloc de marbre abandonné
La diaclase. Photo J. Omnès
2- Secteur d’Estaing
Estaing-Arrouy
Filons et mines de zinc, plomb et fer
Il s’agit de filons de plomb et de zinc dispersés sur le flanc ouest du mont Cabaliros. Ils sont situés sur les territoires au sud d’Arras et de Siriex, près d’Estaing et de son lac.
Dans ce secteur d’Estaing, les principaux filons ont pour nom : Arrouyes, bois de la Tasque, bois de Castet-Merdet, Bergouey, Larrode, Labat-d’Aucun, Turon, Madu, Puyos, Cazanove, Couret et Picou.
Les principaux filons exploités sont situés autour du bois de la Tasque. Ces exploitations ont pour nom les mines de :
§ Ringadis : à l’ouest du bois de la Tasque, à 400 m environ au-dessus du gave de Bun. Le gîte se compose d’un filon et amas épais de 6 mètres à l’affleurement, riches en blende et galène. La plupart des galeries de 1, 50 m de largeur, d'après Ph. Debette étaient effondrées en 1853.
Exploitée dès le XVIIIe siècle, cette mine a fait l‘objet d’une délibération du conseil municipal d’Arras en date du 19 juillet 1846, interdisant à des Béarnais de continuer leur exploitation sans autorisation, vu que cette mine qu’ils exploitaient contenait de l’argent et du plomb. D'après Debette, vu sa bonne exposition pour l'exploitation et le transport et sa richesse en blende, cette mine mériterait quelques travaux en partant du niveau inférieur.
NB : la galène est une espèce minérale composée de sulfure de plomb de formule PbS avec des traces : Ag, Bi, Se, Te, Cu, Zn, Cd, Fe, As, Sb, Mo, Au.
La blende ou sulfure de zinc, également appelée sphalérite, présente de nombreuses couleurs selon les quantités de fer, de manganèse, de cadmium ou de galium qu'elle contient dans son réseau cristallin. Les variétés qui renferment le plus de fer – la christophite et la marmatite – sont brunes à noires.
Galène Blende
§ Espujos, à l’est du bois de la Tasque, ou mines du Port Dessus, sur les communes de Sireix et Arras, aussi dites mines d’Estaing. Situés entre 1500 et 1700 mètres d’altitude sur le filon d’Arrouyes, les gîtes exploités dès le XVIIIe siècle, se trouvent sur les pentes et la crête du mont Puyos (1734 m). Ils ont nécessité de nombreuses galeries pour extraire le minerai dont le filon atteignait 2 à 3 m de largeur.
Ph Debette évoque en 1853 dans sa notice " d'anciennes excavations considérables, partie à ciel ouvert , partie en galeries." Il n'a pu les visiter.
La roche étant dure, peu de ces galeries étaient étayées sur toute leur profondeur. Ces gîtes étaient riches en galène argentifère associée à une grande proportion de blende. Aussi, furent-ils acquis par la compagnie anglaise, la Cie de Pierrefitte. Celle-ci moyennant redevance aux communes d’Arras et de Sireix, industrialisa l’exploitation et édifia en 1906, un transport par câble de 6, 6 km du minerai sur Pierrefitte. Voir plus avant (1).
L’exploitation se faisait dans de rudes conditions climatiques et d’accès. Très peu de locaux travaillaient sur ces mines Ce furent surtout des Espagnols, dont 350 vivaient dans des baraquements édifiés autour des mines. La Compagnie employa dans sa période de croissance 700 ouvriers dont 500 Espagnols. La compagnie anglaise ferma les sites dits d'Estaing et de Pierrefitte en 1914. La concession fut reprise par la Société minière et métallurgique de Peñarroya en 1918. Seul le site de Pierrefitte sera à nouveau exploité jusqu'en décembre 1927, avec 44 mineurs et 36 ouvriers. Entre 1925 et 1927, les travaux portent essentiellement sur des sondages en vue de l’édification d’une nouvelle laverie au niveau 700. Puis l'exploitation reprend jusqu'à la fermeture définitive en 1969. D’après Christian Parrou (Société d’Etudes des Sept Vallées) les vestiges métalliques de la mine d'Estaing (station de chargement, pylônes, stations d'angle..) ont été démontés en 1998, seuls restent, les dépôts de roches stériles devant les galeries ou haldes.
Les sondages faits en 1985, n’ont pas été suivis d’effet. La production totale a été de 250 000 tonnes de minerai. Ces haldes ou déblais permettent de constater la variété des minerais extraits, de par la couleur des différentes pierres. Nous trouvons ici surtout du sulfure de zinc (brun violacé) et du quartz (roches vertes).
Charles Ledoux fondateur de Pañarroya (Google)
Pour plus d’information, voir l’article de G. Peyruc., "Regards sur le patrimoine minier de nos vallées ; le calcaire de Viger et son utilisation dans les engrais chimiques à Soulom (1920-1985)", Revue Lavedan et Pays toy 41-2010, pp. 135-146 .
Mine de Port-Dessus-Estaing
La production totale des zones Estaing-Pierrefitte a été de 2 6000 000 tonnes de minerai dont 150 tonnes d’argent.
Courriel reçu « Dans mon jeune âge (1943), avec deux amis ingénieurs chimistes, j'avais trouvé un pic en bronze dans une galerie de mine de plomb datant d'environ 700 ans avant l'ère chrétienne, plus exactement entre Pierrefitte-Nestalas et Cauterets. Ces galeries, alors obstruées par quelques broussailles étaient encore accessibles. Depuis les travaux publics se sont fait un devoir de les obstruer. Nous avions d'ailleurs remis cet objet a un musée local où j'ai vérifié quelques années plus tard que notre trouvaille n'avait pas été enregistrée et avait disparu, sans doute pas perdue pour tout le monde.
Nous avions, avant de la remettre, prélevé un échantillon de métal et procédé à une analyse. Notre prof de chimie analytique de l'époque nous avait dit que la composition correspondait à celle de bronzes trouvés également en Egypte pharaonique. »
Historique de ces mines
Les premières mines découvertes dès l’époque romaine, furent celles de plomb argentifère qui appartenaient à l’abbaye de Saint-Savin. Leur emplacement exact n’est pas connu, mais on pense communément qu’elles se trouvaient vers Pierrefitte. Le seigneur de Beaucens, le Sénéchal de Bigorre au nom du roi (Philippe le Bel) et le père abbé s’en répartissaient les revenus. En 1722, la part royale était envoyée à l’Hôtel des Monnaies de Pau et de Bayonne. En 1789, la concession fut accordée aux Rohan Rochefort (château de Beaucens) jusqu’à leur départ lors de la Révolution. Leur successeur, le marquis de Querrieu, obtint de Napoléon III, en 1856, la concession sous le nom Concession de Pierrefitte. Il l’exploitera jusqu’en 1866, puis, il la louera, à la société belge, la Compagnie Royale Asturienne des Mines (CRAM). Il la cèdera enfin, en 1879, à la société britannique The Pierrefitte Mining C° Ltd, dirigée par Georges Rickard. L’exploitation durera jusqu’en 1914. Cette dernière société agrandira son territoire d’exploitation en ouvrant de nouveaux chantiers sur le flanc ouest du Cabaliros (avec les mines dites d’Estaing). Voir ci-dessus. Les gisements couvraient alors 2411 hectares.
Après la guerre, en 1918, les mines seront reprises par la société française la Société Minière et Métallurgique de Peñarroya (1). Les banques d’affaires françaises avec les banques Rothschild et Mirabau, étaient très dynamiques sur ce secteur d’activité et leur intérêt pour les investissements miniers étaient alors importants. Jusqu’en 1927, la S.M.M.P. entreprit d’importants travaux de traçages et d'équipements évalués à une dizaine de millions de francs. La production reprit au début des années quarante après la construction d’une nouvelle laverie commencée en 1939. Le minerai étant extrêmement dur, l'ingénieur de fond de la mine de l’époque, M. Bruté de Remur, dut utiliser pour le tir, de l’air liquide qu’il faisait venir des Phosphates tunisiens. Peñarroya termina l’exploitation en 1969, suite à une diminution des réserves.
En 1983, des sondages furent effectués par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), sans suite.
(1) L’école des Mines y joua aussi un grand rôle. L'école nationale supérieure des mines de Paris, fut fondée le 19 mars 1783, sur ordonnance du roi Louis XVI, dans le but de former des « directeurs intelligents » pour les mines du royaume. C'est l'une des plus anciennes écoles d'ingénieurs françaises. En 1881, ce fut un Français, Charles Ledoux, sorti de cette Ecole qui fut le fondateur de la Société Peñarroya en Espagne qui acheta et exploita par la suite les mines de Pierrefitte jusqu’à 1969.
L’abattage et le transport
L'abattage se faisait par des marteaux actionnés par air comprimé, alimentés par une centrale électrique dont l’énergie était fournie par une usine génératrice, située en amont du pont de Méyabat, sur la rive droite du Gave. Cette usine remplaçait la turbine d’origine de 37 chevaux.
Le dynamitage se faisait pendant les périodes de repos. Les postes miniers se trouvaient à 90 minutes à pied de Pierrefitte.
En 1906, "The Mine de Pierrefitte Limited" équipa l’exploitation d’Estaing d’un téléphérique de type bi-câble de 6 608 mètres, véritable prouesse technique et humaine passant par deux cols, comportant trois changements de directions et trois stations d’angle : la première en amont immédiat de la mine, la seconde à Garaoulère et la dernière à Coutres. Les bennes étaient fixées au câble tracteur par une pince automatique débrayable dans les stations. Elles pouvaient transporter jusqu’à 200 tonnes de minerai par jour.
Mais ces câbles, leurs poteaux et les tronçons de pylônes transportés à dos de mulet et d’homme étaient situés sur plusieurs communes. Elles en profitèrent pour augmenter la redevance sur les concessions : "sommes importantes pour l’époque d’où de grandes discussions avant d’obtenir une autorisation de passage" (Michel Parrou). Tout ce travail de transport était fort pénible, les ouvriers étaient payés à la tâche. Une journée de transport était considérée comme une journée et demie.
La ligne arrivait au niveau 860 où fut installée une nouvelle laverie. Après traitement, le minerai était descendu à Soussu par un plan incliné.
La laverie de la Peñarroya était alimentée en minerai par trois moyens : une voie ferrée établie au niveau 1154 qui desservait Vieille-Mine, un camion-benne faisant la navette avec Coulédous et un transbordeur aérien de 1200 m descendant de l’exploitation de Garaoulère. Les condensés résultant du traitement du brut en laverie étaient ensuite chargés dans les bennes d’un autre transbordeur long de 1700 m qui descendait à Soussu.
Voir aussi : Philippe Vivez., "Le chemin de fer aérien de mines de Pierrefitte (Hautes-Pyrénées)", Lavedan et Pays toy 2001, pp. 89-100.
Michel C. Dupont Mines de Pierrefitte : un curieux plan incliné. Voie Etroite, 236 et Mines de Pierrefitte : les plans inclinés intérieurs Voie Etroite, 248.
Le traitement du minerai.
Du temps de l’exploitation de la mine d’Estaing, le travail à la laverie consistait à séparer le minerai de sa gangue stérile par broyage et lavage. Le premier éclatement se faisait dans les concasseurs. Puis, après un passage dans un crible tournant, les blocs arrivaient calibrés au broyeur. Les morceaux trop gros étaient ramenés au concassage par une roue à godets. Puis « le minerai broyé était amené dans des caisses garnies de tamis de différentes grosseurs et animés d’un continuel mouvement de va-et-vient, pendant qu’il était arrosé par de l’eau diffusée en pluie pour détacher les plus fines particules de minerai. » Michel Parrou.
La rentabilité.
Les gisements de Pierrefitte et d’Estaing ont fourni près de 2 600 000 tonnes dont 2 200 000 pour Pierrefitte. La production moyenne vers 1960 était de 7 000 tonnes par mois, pour descendre à 6000 vers 1968. À ce niveau, les mines n’étaient plus rentables, bien que les veines ne fussent pas toutes épuisées. Celles restant étant trop irrégulières, l’exploitation a dû être abandonnée. D’après Michel Parrou, la production aurait dû être deux fois plus importante pour être rentable à l’époque. De nos jours, on doit aussi tenir compte du fait que le plomb a une moindre valeur depuis qu’il est considéré comme toxique.
Chalopyrite d'Estaing Sidérite d'Estaing. Clichés Michel C. Dupont
Descente du plan incliné mine d'Estaing. Photo Louis de Pazzis
(1) Monographie du chemin de fer aérien de Pierrefitte de L. Pierre. 1909.
Lignes des transports aériens du minerai. Mines d’Estaing à l’ouest. De la côte 860 à Soussu il s'agit d'un plan incliné.
Transport aérien de la mine d’Estaing : la station de chargement du minerai. Cliché C. Parrou
Le moteur de 25CV de la première station d'angle de la mine d'Estaing. Cliché C. Parrou
Transport aérien de la mine d’Estaing : les pylônes passant le Cap det Mailh. Cliché C. Parrou. Chariot à minerai Cliché J. Omnès
De nombreux pylônes ont été démontés, stockés, et leurs éléments transportés par hélicoptère.
Clichés Jean Coma, 2012
§ Bergouey, au sud du bois de la Tasque, à l'est du bois de Bergouey, à la limite de la concession de Pierrefitte. La configuration géologique change. On n’est plus dans l’Ordovicien supérieur avec ses tufs et volcanites, mais dans le Silurien.
Plusieurs demandes de fouilles ont été faites vers 1900, par Sorbé Bualé, d’Argelès, déjà installé sur la mine de la Curadère. Il avait annoncé avoir découvert plusieurs filons de plomb et de zinc en affleurements, à 1 400 mètres d’altitude. Il continua ses recherches sur le lieu-dit Couret de Habouret où il découvrit des minerais de blende et de galène. Ayant obtenu une concession en 1904, il éventra complétement la montagne pour mettre à nu le filon et en exploiter le minerai sur 200 mètres. Il en a extrait 40 tonnes jusqu’à 1925, date de sa fermeture.
Musée des minerais de Bagnères
Accès. Il peut se faire à partir de la cabane de Banciole au Nord-Est à 1467m, accessible en véhicule. La première galerie se trouve à 1620 m d'altitude à 20 mn de marche. Présence d'une importante halde. A 1750 m et 1770 m nous avons deux autres galeries. Voir l'itinéraire sur la plaquette de J.-M. Poudevigne Randonnnées vers les mines du Val d'Azun, troisième édition Cépaduès, page 36. Le site principal de la mine est marqué abris sur la carte ci-dessous. L'itnéraire est en jaune (Infos de J.-M. Poudevigne)
Cabane de Banciole à 1467 m. Carte IGN 1647ET
Ruines de la mine de Bergouey niveau 1620m. Cliché D. Rossier
3- Secteur d'Arrens-Marsous Artigala
Filons et mines-carrière de baryte, zinc (blende) et plomb (galène) des gîtes stratiformes du Dévonien
Geologie
Le secteur est riche en baryte, zinc et plomb par des gîtes stratiformes du Dévonien.
"Le gisement de zinc d'Arrens, vu du côté des géologues - références : N° 155 (déc. 2007) et N° 189 (juin 2016) de la revue "Géologues" de la SGF - rapport BRGM/RP 62960-FR (déc. 2013)
Résumé : le gisement reste cité dans le potentiel minier actuel (cartes du territoire, rapports généraux), dans les "espoirs nuancés" ou "cibles à réévaluer" - réserves estimées à 2-4 Mt de minerai à 5-10 % de Zn-Pb, Zn essentiellement. La minéralisation est au sommet d'une formation calcaire, dans le Dévonien (au contraire de Pierrefitte, dans l'Ordovicien). Elle est fortement affectée par les plissements".
Louis de Pazzis
Historique
Ce n’est qu’en 1900, qu’un certain Otto Simon de Bordeaux déposa auprès de la préfecture, une demande de concession pour le filon pour plomb et zinc, qu’il venait de découvrir. C’était sans compter sur Martial Gassan qui exploitait déjà les autres mines de blende et de galène plus au nord. Il demanda qu’un sursis soit engagé car ce filon semblait s’engager sous ses propres exploitations. Mais l’exploitation sera concédée successivement à M.M. Félix Cantet et Paul Cazajous (1914) puis à M. Teillard (1926) de la holding dite de la Viscose. Celle-ci engagea de nombreux travaux téléphériques de 13 km, usine de flottation, de métallurgie électrolytique du zinc, équipement hydro-électrique est réalisé. La SA de la compagnie des mines d’Arrens qui remplace la Viscose au capital de 500 000 francs engage une grande campagne nationale publicitaire, le capital passe à 50 millions avec des actions de 100 francs. Malheureusement comme nombre de mines des Pyrénées, les recherches sont sommaires, les filons sont entrecoupés de failles, et leur productivité est plus faible que prévu. La chute boursière est brutale, les actions qui étaient négociées jusqu’à 4000 francs tombent à 10 francs ! Des milliers d’actionnaires sont lésés. Le scandale boursier est énorme (1).
Mais la mine sera exploitée jusqu’en 1955. La DRIRE Midi-Pyrénées, dans les années 2000, fera réaliser des travaux de mise en sécurité de ces galeries (information Didier Puech).
PS : en 1922, c'est sous la direction de M. Artigues que l'archéologue J. Gaurichon découvrit, à l'est (à droite sur la carte) où se trouvaient les bâtiments d'exploitation, deux bracelets en bronze de l'âge de bronze final, des pointes de lance, des poignards. Jacques Omnès a analysé ces trouvailles dans le bulletin de la SESV No31 de 2000.
(1) Réputation métallifère, administration des mines et spéculateurs dans les Pyrénées centrales de Claude Dubois, Ecole nationale des mines Cote bibliotheque149.309 CCL 5784
Un exemplaire type d'extraction de mines avec ses travers-bancs, galeries et ses pylones. Ici la mine d'Estaing
LES GITES
§ À Arrens à 1 000 m d’altitude. Il existe deux gîtes : Le gîte Sud (rive gauche). Il est essentiellement barytique, alors que le Nord (rive droite) est surtout zincifère et plombifère. Ils sont situés de part et d'autre de la vallée du Gave d'Arrens au sud-ouest de la commune, le long de la D105, direction barrage du Tech.
L’exploitation de la barytine s’est surtout faite aux alentours de 1920 alors que l’exploitation du zinc et du plomb en face, a été réalisée aux alentours de 1900-1914, sur le versant ouest du pic du Midi d’Arrens. Elle s’est alors limitée au gîte inférieur.
1) Les mines du Nord du pic du Midi d'Arrens (rive droite)
Pour y accéder, prendre la route d'Arrens-vallée du Tech, à 3-4 km d'Arrens à gauche proche dune zone de stationement. On traversant un pont mentionnant chemin des mines.
Il s'agit de mines de zinc (blende) et de plomb (galène). Elles commencent à partir dudit chemin des mines. On peut voir sur la gauche, l'emplacement de l'usine hydro électrique avec son canal de dérivation et ses vannes et sur la droite quelques pans de mur des anciens bureaux puis et un peu plus loin une première galerie d'évacuation du minerai, d'où sort actuellement de l'eau. La galerie a été fermée par des barreaux de fer.
Sur la gauche de l'autre côté du gave en hauteur sur différents plateaux en escalier, nous pouvons voir les restes des trémis et des stations de concassage et de lavage. Cet ensemble se trouve sur un terrain privé. Il ya peu encore un pont en fer faisait la jonction des deux rives
Pour accéder aux gisements supérieurs et à la galerie la plus haute ou mine supérieure d'Arrens la mine Angous, encore ouverte qui se trouvent dans le prolongement des pylônes électriques L'ascension de 1h45 avec un dénivelé de 380 m, utilise d'anciens chemins de pastoralisme sous-bois, qui croisent la pente verticale où passaient les câbles de l'extraction, ou plan incliné. Monter à travers les herbes et les bruyères, la pente où l'on rencontre parfois des débris de pylônes. Cette pente donne accès à la dernière galerie à 1327 m, encore ouverte, à flanc de montagne. N 42°56.095' ; W 000°13.446'W
Ces pylônes, dont il ne reste que quelques socles servaient à descendre le minerai par câbles
Les points noirs : les mines, à gauche le long du ruisseau, carrières de baryte. À droite, le long du chemin de la mine et sur les hauteurs, mines de plomb, de zinc et ruines des anciens bâtiments
En 1930, à partir de hauts pylones, situés rive droite du gave, le minerai lavé était envoué via des nacelles vers Argeles, près de la ligne de chemin de fer. Quelsques vestiges se trouvent près de la cité HLM, rue du Néouvielle.
Documents Grpoupe de travail mines 65
Sur la rive gauche du gave, en espaliers, se trouve la zone des trémies et de lavage, sur un terrain privé, elle rejoignait la zone minière par un pont de fer, aujourd'hui disparu Louis de Pazzi expliquant le travail des mines, lors dune journée du patrimoine (septembtre 2023)
Zone de lavage. Photo J. Omnès
.
Après le pont, chemin de la mine, montée vers les mines de minerai de plomb et de zinc ; sur la droite restes des installations des services administratifs et sur la gauche emplacement de l'usine hydroélectrique.
Vannes sur le canal d'amené d'eau de la centrale électrique, à l'entrée et à la sortie d'où partaient une conduite forcée jusqu'à l'usine. Photo J. Omnès
Emplacement de l'usine hydroélectrique, il ne reste plus rien, même pas le pont de fer qui la reliait à l'autre rive du gave.
Premiere galerie de mine à 1015 m N 42°56.319 ; W 000°14.090 d'où sort un fort courant d'eau
Minerai de plomb (Galène) Photo sur place J Omnès
Minerai de zinc (blende) sur place. Photo J. Omnès
L'un des pylones . Visite journées du patrimoine 2023. Photo Doyen groupe mines65.
Chute des actions de la mine
La mine supérieure Angous offrait de la blende de 0,5 à 20 m de puissance ; l'inférieure de 2 m à 15 m de puissance. Les réserves estimées étaient de 2Mt à 4 Mt, d'une teneur de 5% à 10 % de zinc et de plomb.
La plupart des galeries ont été "foudroyées", difficile de reconnaître les entrées. Des cordes de spéléo, photo de gauche ci-dessus ont été installées pour accéder au site.
Le fond de la galerie
Historique
Evoquées par Palassou et De Dietrich, ces mines seront explorées et exploitées de 1860 à 1914, par MM Périus et Rice Mais le minerai s'avéra vite être pauvre et peu abondant.
Cela n'empêcha pas en 1924, qu'une concession fut demandée par le groupe financier la Vicose française et accordée à sa filiale la Compagnie des mines d'Arrens. Des travaux importants, pharaoniques, disaient alors certains experts, furent entrepris, avec des systèmes de transport par câble de 14 km et des unités de traitement imposants. Mais les gisements s'avérèrent peu rentables, le déficit était permanent, surtout lorsque le cours du zinc s'effondra en 1932. La concession cessa après arrêt des travaux d'aménagement essentiellement sur les pylones et câbles .
Cela n'empêcha pas en 1958, la Société Minière et Métallurgique de Peñarroya de reprendre les sondages. Sans extraction.
La concession fut reprise, en 1984, par COMINCO – France, qui réalisa trois sondages d’exploration.
L'absence d'extraction récente n'a pas empêché le BRGM en 2013, dans le cadre de la revalorisation du potentiel minier, de classer ce gisement de second site français pour son potentiel. Entretemps la société Peñarroya proprétaire, intègre le groupe Métal Europ qui devient Recyclex en 2007. La mine est officielement abandonnée en 2009, et Recyclex est mis en liquidation judiciaire en 2022..
Direction le "chemin de la mine" Nord, rive droite (zinc-plomb) : mines basses et mines hautes :
https://www.youtube.com/watch?
https://www.youtube.com/watch?
2) Les mines du Sud. mines-carrières de baryte Les carrières de baryte se trouvent le long de la faille, traversée par le ruisseau l'Extrémère, voir plan IGN 1/25000e. les galeries se présentent les unes au- dessus des autres. Elles ont été la plupart fermées. Ce gisement de baryte dite carrière de Peyrardoune, a été découvert tardivement vers 1920. Le minerai est à 77 % de baryte avec calcite et quartz (Chiffre du BRGM). Mais sur ce Mémento du BRGM, il est mentionné que les ressources potentielles du gisement de barytine d’Arrens sont peu exploitables car le gisement est situé dans un contexte difficile (montagneux et contraintes environnementales).
Le départ se trouve au niveau du P de parking de la carte, le long de la faille. A 10 m du sttionnement, caché sous les arbres nous rencontrons un premier bâtiment genre ruine de moulin qui pouvait servir de station de lavage du minerai. La première galerie se trouve un peu plus haut
La mine comprend trois niveaux :
Les galeries se trouvent le long de cette faille . Bloc de baryte. Photos J. Omnès
Station de lavage de la barytine ?
le niveau inférieur à partir de 1015 m ; N : 45°56.319' ; W 000°14.090'W.
Le niveau intermédiaire à partir de 1054 m ; N 42°56.362' ; W 000°14.181'W.
Et le niveau supérieur à partir de 1180 m ; N 42°56.420' ; W 000°14.364'W.
Le niveau inférieur est représenté par une entrée fermée par de gros barreaux (tubes)
Au-dessus, une petite galerie donne dans le ruisseau.
Le niveau intermédiaire est représenté par quelques fouilles, avec au-dessus à 1145m, deux entrées murées accédant à une galerie.
Et le niveau supérieur est représenté par deux tranchées foudroyées.
Historique
La première demande de concession date d'avril 1914, par Paul Cazajous et Félix Cantet, habitants d(Arrens. Elle est accorrdée pour 8 ans. De nombreuses demandes ont suivi. On peut retenir qu'en mars 1921, une demande par M. Giddes pour les établissements A. Teillard de Lourdes fut déposée. Cette demande concerait les même terrains que ceux de Cazajous et Cantet, elle est renouvellée en octobre 1923 pour 18 ans d'exploitation. Quelques mois plus tard, une concesssion à Lourdes sera également accordée à A. Teillard. La dernière concession est réalisée en septembre 1946 par Pierre Jean Martinguer pour le compte de la Compagnie d'exploitation des minéraux, également pour 18 ans.
Sur le Mémento du BRGM il est mentionné que les ressources potentielles du gisement de barytine d’Arrens sont peu exploitables car le gisement est situé dans un contexte difficile (montagneux et contraintes environnementales).
Pour en savoir plus dossier du BRGM :
https://infoterre.brgm.fr/rapports/82-RDM-009-FE.pdf
A. Teillard que l'on retrouve à Lourdes à la mine-carrière de baryte, en 1924, sous le centre de dialyse vers Bartrès. Il s'agit du grand-père de Béatrice Terret-Teillard de la ferme de Baraou à Lourdes (Cité St Pierre), qui, après sa vente, la famille s'est retrouvée au château de Momas en Bearn. A. Teillard est à l'origine de plusieurs brevets dont :
le brevet FR538345-A du 8 juin 1922 : procédé de purification du sulfate de baryte naturel,
et le brevet FR572937-A du 16 juin 1924 : procédé pour le blanchiment du sulfate de baryte naturel.
§ Les mines du pic du Pan, Elles se trouvent près du col des Bordères (parking). Il faut dépasser l'auberge du pic du Pan par le chemin la longeant au-dessous, pour atteindre un grand pylône de télécommunication. Belle vue sur Arrens. Aux quatre gros rochers alignés, descendre à droite, l'entrée se trouve à quelque mètres. La galerie d'environ 20 mètres se termine par un puits inondé, dont la protection de bois est tombée en partie dans l'eau. Un minimum d'attention est nécessaire. Cette mine est signalée dans les annales de Ph. Debette (1853, page 122) qui mentionne "un filon peu important de pyrite jaune un peu cuivreuse." Une source d'eau ferrugineuse serait proche.
La seconde mine se trouve à l'aplomb de la première. Il faut continuer à descendre le chemin, et à 200m, passer sous les barrières de barbelés et prendre un semblant de sentier en tête d'épingle sur la gauche qui descend (pente abrupte et glissante) sous la première mine. Au bout, présence d'une belle falaise, la mine est au pied. Nombreuses galeries et quelques stalactites naissantes. Quelques vestiges de câbles descendant à Arrens
La seconde mine au pied de la falaise, sous la première.
§ Artigala, présence de filons de zinc et de plomb. Le gîte a été un temps exploité mais cela a été un échec.
Barytine d'Arrens. Cliché Michel C. Dupont
4- Secteur de Pierrefitte-Soulom
Dans le secteur de Pierrefitte, sur le flanc nord-est du même Cabaliros, se trouvent les principales mines de la Bigorre .
La concession regroupait plusieurs secteurs miniers et s'étendait de Beaucens à Estaing.
Sur le site évoqué se trouve les mines de Vieille-Mine, Barbazan, Couledous, Garaoulère, Filon du ravin, Cudonat.....
Il existe dans ce secteur huit gîtes métallifères répertoriés de zinc, plomb et cuivre. Ils ont pour nom :
PS Voir aussi le dossier Patrimoine industrie pour les principales mines
Passage du Rioutou, passerelle. Photo J. Omnès
Devant deux excavations de Vieille mine. Elles sont situées à gauche de la gare haute du "funiculaire"
Photo J. Omnès
Vu du parking de Pouey Aspé
§ Vieille-Mine : sur le flanc Nord-Est du Cabaliros. Le filon est présent sous la forme d’amas stratiformes et filoniens. Le gisement est situé à 1200-1300 mètres d'altitude ; sa production a été de 2 000 000 tonnes à 8% de Pb et de Zn. Mais la teneur en plomb de cette mine était cependant moins importante que celle d’Estaing.
C’était la principale exploitation de la concession. Elle comportait un certain nombre de galeries. Elle a été mise en sécurité en 2005 par la société Minelis.
Entre 2021 et 2022, Jean Marc Poudevigne réalisa une étude minutieuse sur les emplacements des trous d'exploitation et le matériel encore visible dans les galeries. Un petit film primé a concrétisé l'une de ses expéditions.
Les principaux minerais extraits consistaient en : sphalérite, galène, chalcopyrite, magnétite, pyrrhotite et arsénopyrite.
Le traitement du minerai se faisait à Coutres ou à La Galène, probablement en fonction de l'époque. Il semble que les Anglais, fin XIXe et début XXe aient été confrontés à des difficultés dans le traitement du minerai de Vieille-mine et aient exploité le minerai d'Estaing à la place. Vers 1918, une nouvelle laverie semble avoir permis le travail du minerai de Vieille-mine par les Français (Penarroya).
Accès par le chemin de la chapelle Pouey Aspé, au-dessus de Uz, puis prendre le chemin à gauche, Coutres. 2 h de marche à partir du parking de la chapelle. On passe d'un versant de montagne à un autre : l'Arrouyes en enjambant un pont de bois qui traverse le Rioutou. La mine principale et les bâtiments attenants au-dessous, sont visibles de loin, à flanc de montagne (voir photo). En fait, ce sont une multitude de cavités qui se succèdent, 16 sur le plan IGN et dont le minerai était descendu pour traitement par wagonnets sur un double rail genre funiculaire, d'une pente dépassant 50 % , accédant sur la route au sud de Soulom au lieu-dit la Galène, où ils étaient traités ; d'autres minerais partaient aussi sur des rails horizontaux pour traitement à Coutres, sur le chemin d'accès. De nombreux vestiges sont encore visibles, mais la visite des lieux d'extraction est assez dangereuse, vu les nombreux puits et matériaux rouillés. Plusieurs panneaux interdisent par précaution l'accès aux anciens lieux d'extraction.
Plusieurs photos sur le dossier patrimoine industriel, mines, témoignent de l'importance de l'exploitation.
Les différents niveaux d'exploitation. Photo réalisée par J-M Poudevigne
Usine de traitement à la Galène et à Coutres
NB : la breithauptite est une espèce minérale formée d'antério-antimoniure de nickel, de formule Ni (As, Sb). On la trouve dans la nature mêlée avec des traces de fer, de cobalt, d'arsenic et de soufre
C'est à Pierrefitte, dans quele mine ?, que fut découvert dans un nouveau minerai : le gallium, découvert en 1875 par le chimiste Paul-Emile LECOQ. Il lui donna son nom (coq en latin gallus). .
Breithauptite Gallium Musée des minéraux de Bagnères-de-Bigorre
§ Couledous : cette ancienne mine était située au-dessus de la Vieille-Mine, vers 1340 mètres d'altitude ; elle était composée d’amas stratiformes. Sa production a été de 25 000 tonnes de minerai à 8% de Pb et de Zn. Comme la Vieille Mine, elle possédait plusieurs entrées de galeries. Les minéraux extraits se présentaient sous la forme de sphalérite, galène, ilménite, chalcopyrite, magnétite et quartz.
§ Garaoulère (commune d'Arcizans-Avant). Cette mine était située au-delà des mines précédentes, vers 1500 mètres d'altitude. De ce gîte filonien, on a pu extraire 325 000 tonnes de minerai à 8% de Pb et de Zn ; il possédait également plusieurs entrées de galeries. Les minéraux extraits se présentaient sous forme de : sphalérite, chalcopyrite, galène, pyrite, calcite, pyrrhotite, breithauptite et sidérite.
Blende de Garaoulère Galène de Vieille-Mine. Clichés Michel C. Dupont
§ Cadouat (commune d'Arcizans-Avant) ; de ce gîte filonien, on extrayait sphalérite, galène et chalcopyrite.
§ Banciole (commune d'Arras). Ce gîte filonien, sous forme de chapelet de plus d'un kilomètre de long, était composé de petits amas dans une série très redressée. Les minerais extraits se présentaient sous la forme de : sphalérite, galène et cassitérite
§ Meyabat de Soulom Cette mine était connue sous la dénomination Ancienne mine de cuivre du pic de Soulom ; elle se présentait sous la forme d’amas filoniens encaissés dans des rhyolites. On y exploitait pyrrhotite, chalcopyrite et cuivre natif. Au XVIIIe siècle, le marquis de Gestas essaya d’exploiter cette mine avec celle de Batz (Bats) et une troisième qui se trouvait à Uz. Il renonça rapidement à son entreprise.
§ et Batz ou Bats. Je ne pouvais pas quitter le pays fin janvier 2017, sans la visite d'une dernière mine que j'ai pu réaliser avec Jean-Marc Poudevigne. Il s'agit de la mine de galène de Pierrefitte : Batz ou Bats (1). Cette mine est inventoriée par Ph. Debette dans la vallée d'Argelès (page 116 de sa notice). Sous forme de filon franc à travers les calcaires et les amas de contact, elle se situe à 500 mètres d’altitude.
Historique. On y exploitait avant la Révolution de 1732 à 1748, sphalérite et galène, pour le marquis de Gestas puis, pour le compte d' Anglais, et enfin pour un certain M. Thorin qui est à l’origine d’un mémoire de 1758, sur l’exploitation. Les Anglais et M. Thorin exploitaient également un filon de galène, plus au nord-ouest à Coutres, au lieu-dit Triture. Information donnée par le bulletin de la SESV No 40, page 165. L'entrée subsisterait encore, selon Georges Peyruc d'Argelès-Gazost. Les mineurs venaient d'Ailléou, un quartier de Pierrefitte. Ces mines ont fait partie par la suite, de la concession de Pierrefitte.
Situation. Le site principal ou Bats 1 possède plusieurs entrées et galeries disposées en pattes d'oie, dont la hauteur dépasse rarement 1, 20m. Les hommes extrayaient le minerai accroupis et ils ne sortaient que celui-ci ; le tout-venant servait à monter des murets sur les bas-côtés des galeries, toujours visibles. Certaines galeries sont partiellement inondées selon les saisons. D’autres galeries ou Bats 2 sont situées à proximité.
Minerai. D'après Dietrich (1783) cette mine qui fournissait de la galène "rendait "aux 100 kgs, 48 kgs de plomb d'oeuvre, tenant lui-même 375 grammes d'argent. D'après les essais de Ph. Debette (1852) qui a rencontré une faible proportion de blende brune dans la galène à grains fins : 100 kgs de minerai ont donné 25 kgs de plomb et 80 grammes d'argent. Le minerai était fondu dans un eusine située à Soulom sur la rive droite du gave.
Accès. Pour accéder à Bats 1, à l’entrée de Pierrefitte, venant d’Adast, prendre à droite, le chemin d’Ailléou qui longue le terrain de tennis. Il arrive sur un terrain agricole qui sert de dépôt de machines diverses. Bats 1 est là, en milieu de bute sur la gauche avec deux entrées visibles. Pour Bats 2, il faut faire marche arrière puis prendre le premier chemin à droite qui accède à la chapelle Pouey Aspé. C’est à quelques mètres du carrefour, sur la droite.
(1) Le nom viendrait-il des Anglais ? Bats voulant dire chauve-souris ou simplement du gascon : vallée.
Bats 1, les deux entrées
Devant l'une entrée de Bats 1
Intérieur Bats 1, J-M Poudevigne. Photo J. Omnes
L'un des nombreux murets
Peu de chauves-souris, en revanche de très nombreux ossements d'animaux dans le premier tiers du parcours des galeries.
Vue sur Pierrefitte de Bats 1/ A droite, gouffre de Bats 2, il donne sur une galerie8 mètres plus bas, dont l'entrée se touve au pied de la bute.
Un petit film de Jean-Marc Poudevigne :https://www.facebook.com/randonnee.azun/videos/1809565815997445/?hc_location=ufi
§ Ortiac (Villelongue)
Filons de zinc et de plomb dans amas encaissé dans un lambeau de l'unité volcano-sédimentaire. Minerais : sphalérite, galène.
§ Gisement de Clèdes
Filons de minerai de cuivre
Situé à 4km au sud de Pierrefitte sur la rive gauche du gave, à 200 m au-dessus, cette mine est mentionnée par de Dietrich, puis Debette dans ses Annales des Mines de 1853, où il est fait mention d’une « très belle mine de cuivre jaune ». En fait, on devrait parler de gisement à cette date. Il est peu probable qu il fut déjà exploité. Riche en chalcopyrite et autres espèces formées par décomposition des sulfures primaires (à compléter), le marquis de Querrieu aurait demandé en janvier 1873, une concession avec deux autres mines : la Davèze près de Beaucens-sud de Bédouret et celle du sud d’Ortiac (Castillon ?). Il avait déjà obtenu par décret impérial de 1856, l’exploitation de mines de lignite à Orignac près de Bagnères de Bigorre où il décéda en 1878 (1). A-t-il obtenu cette concession ?
Le gisement qui s’étend du sud-ouest au nord-est se trouve au nord du lieu-dit Hours entre la grange d’Arnau et celle de Clèdes. Il s’appelle sur le plan de la concession : mine du pic de Sou… ?
Accès Le chemin le plus simple semble être la route du Boussu qui part du sud de Soulom qui après avoir longé une laquette toute en longueur, se termine en sentier
(1) Annales des mines par les ingénieurs des mines, cinquième série, tome X, 1856, page 233.
Géoportail
Plan des officiers miniers pour les concessions du marquis de Querrieu, 1873. Propriété du groupe de travail65 (J-M Poudevigne).
1-Secteur de Gavarnie-Gèdre-Héas
Filons de plomb, zinc, baryte, pyrite
La région de Gavarnie se trouve sur l’épicentre de la zone axiale de la chaîne des Pyrénées. Cette zone axiale correspond à la surrection du socle lors du cycle organique hercynien (qui a plus de 300 MA, première phase d'élévation), résultat de l'affrontement entre deux plaques tectoniques : la grande plaque Eurasiatique et la sous-plaque ibérique. Ce socle a été surélevé en masse avec créations de plissements et de failles. Les roches rencontrées dans cette zone sont des granites, des gneiss et des schistes de formations sédimentaires argileuses et marneuses ayant subi du métamorphisme ainsi que des micaschistes (schistes enrichis en micas). La variété de ces roches a été relevée par de nombreux géologues depuis le XVIIIe siècle, dont Claude-Hugues Lelièvre et Gilles de Laumont en 1787. .
L'identification par Louis-Ramond de Carbonnières, de roches calcaires riches en coquilles marines fossiles au Mont Perdu, a permis de prouver l'existence de terrains secondaires au cœur de la chaîne pyrénéenne, une révélation pour l'époque.
Les monographies des instituteurs de 1887 indiquent pour Gavarnie : « Mines et carrières exploitées ou à exploiter. On n'en exploite plus aujourd'hui ; mais, dans le temps, on en a exploité de plomb argentifère et de baryte. Ces mines pourraient, au dire des gens du pays, s'exploiter encore avec avantage, les filons étant loin d'être épuisés et les voies de communications étant devenues meilleures, et bien plus, par la construction de la route nationale N° 21. »
Les indices de minerais métallifères connus sur ce territoire sont surtout localisés à l’est du cirque, vers Héas. Ils sont répertoriés sur la carte BRGM de Vieille Aure.
La route de Gèdre a été réalisée en 1852. En 1857, le marquis de Querrien obtint la concession des mines de Héas-Gavarnie (mais aussi de la Palouma-Gez et de Pierrefitte). Il fit de nombreux aménagements jusqu'en 1867. Ne pouvant rien en tirer, il cèda ses droits à une société anglaise, qui les abandonna sans rien faire avant de céder ses biens à la Peñarroya qui s'en est dessaisi vers 1936.
Pour ce qui est de Pierrefitte, De Querrien qui perdit des sommes importantes, vendit ses droits à la société anglaise The Pierrefitte Mining and Co, qui malgré la venue du chemin de fer, dut vendre en 1918, faute de rentabilité, les droits à la Peñarroya.
Pour la Palouma, il ne fit aucune extraction.
Mais de petits filons et amas sont aussi situés dans un secteur plus proche du village de Gavarnie. Ce sont essentiellement des filons de plomb à petits cubes et de zinc. Ils ont pour nom :
§ Et Hour, à l'Ouest de Gèdre et d ela sapinière de Bué dans le ravin de l'Oule. À 1752 m d'altitude. Restes de constructions importante qui servaient de logements aux ouvriers
Bâtiments des ouvriers. Photo d'Yves Sers
§ Cestrède, à l'ouest de Gèdre, entre le lac éponyme et lac d’Antarrouyes, plus au nord de Hour à plus de 2 000m d'altitude. Amas de tungstène et molybdène sous la forme de scheelite, molybdénite et galène.
§ l’Ossoue, à l'Ouest du village, près du barrage, lentilles stratiformes et amas de zinc sous la forme de blende.
§ l’Ubac de Saugué, au Nord de Gavarnie, aux granges du même nom, nous y trouvons surtout des filonnets et des amas de pyrites sous la forme de quartz, calcite et pyrite. Ils sont visibles le long de la route (ou chemin GR10 ?) qui mène à ces granges.
§ Notre-Dame des Neiges, au Nord-Ouest du village. Nous y trouvons des filons et amas de barytes, plomb et zinc sous la forme de quartz, sidérite, ankérite, baryte, galène et blende.
Peu de ces filons ont été exploités au XIXe siècle, malgré l’ancienneté de leur connaissance.
§ Mine de plomb d'Adagas. Au nord de Gavarnie, sur la rive droite du gave, entre le ruisseau des Artigues et la mine de Couret, existait une mine de plomb riche en minerai . Elle a été bouchée au XIXe siècle pour fin d'exploitation et ses entrées ont été obstruées par des pierres. Il se dit qu'un berger avait trouvé deux énormes blocs de galène proche des entrées, qu'il cassa pour en vendre des morceaux comme échantillons aux curistes de Saint-Sauveur, Barèges et Cauterets. Ph. Debette s'étant procuré sur place des morceaux en fit l'analyse. A l'essai, il retira pour 100 kgs de minerai 85 kgs de plomb ! 28grammes d'argent soit 33 grammes d'argent pour 100 kgs de plomb d'oeuvre. Pour la retrouver reste à savoir où le berger à trouvé ces blocs.
§ Mine de baryte du Couret. En fait pour la baryte il s’agit de carrière.
Sur la rive droite du gave au nord de Gavarnie, après Adagas, au lieu-dit Couret, du nom de la ferme, à 1370 m d'altitude environ, se trouve un filon annoncé de baryte sulfaté très pure situé dans l'affleurement N.E. - S.O. du granite de la montagne. Il est mentionné sur la carte IGN. D'importante puissance : 4 mètres, il renferme à la surface du fer spathique et micacé, parfois des veines de pyrites jaunes et de gros rognons de galène à gros grains. Plusieurs galeries (6) se superposent en étage. La galerie inférieure fait 2 mètres de large et 24 mètres de longueur alors que la seconde ne fait que 9 mètres de long, mais a la même puissance.
Les deux dernières galeries sont plus riches en minerai de plomb avec de la galène à gros grains brillants. Le relevé effectué par Debette a donné pour ces dernières galeries, pour 100 kgs de minerai, 60 kgs de plomb et 20 grammes d'argent, soit 33 grammes pour 100 kgs de plomb d'oeuvre. Lors du passage de Debette en 1852, la mine était en activité et le propriétaire le marquis de Querrien faisait livrer le minerai trié à la main à Gèdre. Vendue à des Anglais, ceux-ci instalèrent une fonderie près du pont sur le gave, présence de scories.
Galerie 1, un filet d'eau coule en permanence au milieu. Photo J. Omnès
Galerie 2 et ses débris. Photos J. Omnès
Accès. En 2018. Sur la route de Gavarnie, à quelques kilomètres du village, le gisement se trouve sur la falaise, en face du camping. Un énorme rocher tombé de la montagne récemment dans un champ en est le point le plus visible de départ. Il faut contourner la ferme ancienne et son moulin transformés en gite et monter sur le chaos. C’est assez physique, après les énormes rochers on arrive sur la halde où l’on peut recueillir nombre de minerais. De nombreux vestiges jonchent le sol. La première galerie a une majorité de poteaux de soutènement de bois effondrés et sert d’échappatoire à l’eau d’une source qui ne cesse de couler, prévoir des bottes. La seconde galerie au-dessus est moins gorgée d’eau. Quatre autres galeries se succèdent au- dessus, mais il semble que les chemins initiaux parfois suspendus sur des petits ponts de fer ont disparu, probablement détruits lors du démembrement des installations. Pénétrer en profondeur dans ces cavités semble assez dangereux à cause des chutes de blocs.
Le gisement se trouve dans les falaises derrière. Photo J. Omnès
Les débris industriels (Voir aussi patrimoine industriel)
De nombreux déchets de fer jonchent le sol depuis l'arrivée à la première galerie :
Photos J. Omnès
Texte de Maurice Jourdan sur FB les amis du Pays "celle-là , je la connais pour y avoir trouvé quelques petites minéralisations dans des vacuoles de sidérites dans les déblais en dessous de la première galerie à proximité de la trémie démolie. Je précise que l'existence des ces petites cristallisations de blende (ou sphalérite), petits quartz trés limpides, barytes en petits cristaux, calcites et un minéral non identifié de terres rares m'a été révélée à la suite d'une prospection par un collectionneur de minéraux qui avait décidé de s'intéresser à ce site. Quelques cristaux de cérusite et de la malachite ont été trouvés plus haut dans une vacuole de baryte. Mais plus globalement, malgré les importants stocks de baryte en place et dans les déblais, il n 'y a pas grand-chose en cristaux de tailles acceptables contrairement à d'autres gisements de baryte en France. Ceci dit, l'exploration des galeries reste déconseillée et les dépilages avec blocs suspendus de barytes vous transforment en candidat au suicide, si toutefois vous persistez dans cette démarche. Mais, sur un plan patrimonial, il semble intéressant de repérer les entrées et près d'une de celles ci, j'avais observé des rails en place et des aiguillages de rechange à proximité. Ils doivent toujours y être mais la visite de ce secteur s'avère néanmoins sportive. Mais enfin, je reste persuadé d'une tentative d'exploitation moderne post deuxième guerre mondiale. Si quelqu'un a des infos ?" 2018
Les trouvailles
Baryte
Blende ou sphalérite cristallisée de 6mm dans un vacuole de sidérite
Géode de sidérite et traces jaunes de blendes.
Fer spathique (sidérite et baryte)?
Sulfure de fer et de cuivre (chalcopyrite). Ces sulfures contiennent des traces de nickel.
Gédrite probablement présente à Couret. Musée de l'école des mines. Photo J. Omnès
§ Mine de plomb de Coumélie. En partant de Couret et en se dirigeant vers le nord, vers Gèdre, on rencontre sur la rive droite du gave le ruisseau de Coumélie. En le remontant, on tombe sur un filon de galène à gros grains très brillants, très peu connu. De ce fait, il n'a jamais été exploité, malgré son intérêt dévoilé par Ph. Debette en 1853. A l'essai, pour 100 kgs de minerai il a obtenu 70 kgs de plomb et 17 grammes d'argent, soit 25 grammes pour 100 kgs de plomb d'oeuvre.
Accès à voir
La flèche rouge en haut emplacement du gite. Plan IGN 1/25000 1748 OT
Les autres mines de plomb
Les recherches de messieurs d’Arci, Lavoisier et Desmarest décrites au XVIIIe siècle dans L’essai sur la Minéralogie des Monts Pyrénées sont inscrites au registre de l’Académie royale des Sciences en 1778. Elles dénombrent dans la région de Gavarnie cinq mines : les mines du Trou- des- Maures, de la Providence, de Cazenave, de la Hourquette et de la Haignisse.
Il s’agissait des mines exploitées par le Suédois, baron F. de Lowen. Dès 1728, il s’engagea dans l’exploitation et peu de temps après, du fait de sa mort prématurée, il fut remplacé par le sieur Crouffet, puis par le chevalier Lambert en 1732 et son associé Crozet suivi d'une compagnie anglaise. Mais l’exploitation s’avéra décevante et l’expérience cessa. Ces exploitations étaient :
§ La mine du Trou-des- Maures. Au-dessus de la cascade du cirque, c'est la première mine que l'on rencontre venant d'Espagne. On a l'habitude d'accorder aux Sarrasins chassés des environs de Poitiers après l’invasion, la paternité de cette mine de plomb à petits cubes et de zinc. C'étaient probablement des esclaves. On y trouvait aussi de la pyrite jaune pâle. D’après le BRGM, de ces filons on pouvait extraire quartz, dolomite, calcite, sidérite, ankérite, galène et blende. En 1853, l'ingénieur Ph. Debette nous informe que les galeries sont en partie comblées (1), mais en 1987, on pouvait encore voir une galerie profonde de 15 mètres sur les nombreuses autres effondrées et noyées. D'après le même ingénieur ette mine est trop pauvre pour être exploitée.
(1) Notice sur les mines de Bigorre, page 107.
§ La Providence, près du ravin de Sanyou, au quartier de Soutoulet, sous le ruisseau d'Edetz. On y trouve du minerai de plomb à petites facettes, dont la gangue est calcaire ; on rencontre à une petite distance de cette mine, de la pyrite jaune pâle, avec gangue calcaire.
Historique. Exploitée au XVIIIe siècle par les Anglais (avec les mines de Palouma, et de Couret), elle fut abandonnée, lors de la guerre d'Amérique après l'expulsion des contremaîtres et des ouvriers. Les bergers locaux en profitèrent pour enlever une partie des poteaux de soutènement.
Le minerai. Le développement considérable des galeries de cette mine laisse à penser qu’on a dû y travailler longtemps. D'après Diétrich, les Anglais avaient exploité le gite sur 80 mètres de profondeur et 24 mètres de hauteur. Au fond d'une des galeries Ph. Debette a fait l'analyse d'un minerai de galène massive à grains fins et brillants. Le prélèvement a donné pour 100 kgs, 65 kgs de plomb et 40 grammes d'argent, soit 64 grammes pour 100 kgs de plomb d'oeuvre.
Le minerai extrait était expédié pour y être traité, à Sarrancolin, où se trouvait un des centres principaux d’exploitation. Le transport se faisait par Lourdes et Gripp, et des voituriers de Barèges transportaient le minerai. C’est pour remédier à cet inconvénient des frais occasionnés par le transport que fut décidée la construction, à Coumély, d’une usine pour fondre le minerai. D 'après Debette cette mine mériterait (à l'époque : 1853) une reprise.
§ Cazenave. On y trouve le minerai de plomb à petits grains.
§ La Hourquette. On y trouve du minerai de plomb à petites facettes.
§ La Haignisse. On y trouve du minerai de plomb à petits cubes, dont la gangue est calcaire.
La Fonderie des Anglais. Une fonderie pour minerais a été construite en juillet 1732, par le chevalier Lambert, au lieu-dit du chaos de Coumély, vers le pont du Couret. Elle a été reprise par la Compagnie anglaise qui gérait des mines environnantes et organisait le transport du minerai, par les voituriers de Barèges, trop onéreux jusqu’à l’usine de traitement de Sarrancolin. La fonderie, près des milieux d'extraction s'avérait donc nécessaire. Elle fonctionna jusqu’à la Révolution.
Les Anglais restèrent dans la vallée jusque vers 1787. On peut lire sur certains textes que" les ouvriers employés à la mine et à la fonderie étaient de mœurs dissolues et commettaient sans cesse des attentats. Il fallut purger la vallée de ces brigands en les chassant. « Ces mineurs furent expulsés de la vallées de Barèges par ordre du gouvernement, sur les accusations du curé de Luz, Fabas, qui se plaignait de leurs mœurs ». Et la Fonderie devint une ruine.
Les quelques échantillons de minéraux déposés vers 1876, au musée des Mines de Paris viennent surtout de Gavarnie. Ce sont de petits blocs de galène, de pinite dans du granite à cordiérite, et de tourmaline.
Charles-Hugues Lelièvre. Coll. Ecole des Mines. Sur la route de la fonderie, vers le pont de Couret
3)VALLÉES DE LUZ ET DE CAUTERETS
1- Secteur de Chèze
§ Mines de Chèze
Filons et mines de zinc (blende ZnS) et de plomb (galène PbS). Voir plus de photos dans le dossier industriel.
Ces mines dites de Chèze se trouvent des deux côtés du gave de Barèges et de la route qui mène à Luz, à 8 km au sud de Pierrefitte. La partie de gauche étant plus accessible et riche en minerai.
Les sites des filons et mines de Chèze sont situées sur sept secteurs, six sur le versant de la montagne de Chèze et un sur le versant de l'autre côté du Gave. Ce sont les sites :
1) Ecole, stratiforme et filonien à 680 m, coordonnées Lambert 2 : X 406509 Y 1769580
2) Hèches filonien à 1080 m, coordonnées Lambert 2 : X 406210, Y 171133
3) Trappes, filonien à 1100 m, coordonnées Lambert 2 : 406261, Y 1771284
4) Méyabat, filonien à 660 m , coordonnées Lambert 2 : X 405510 ; Y 1771686
5) Arrouyes, stratiforme et filonien à 1100 m coordonnées Lambert 2 : 406260, Y 1770783
6) Camparnas, le site le plus proche de Chèze à 1100 m. Lambert 2 : X 407861 ; Y= 1770782
et de l'autre côté aux lieux précités :
7) Ayrus, filonien à 980 m, coordonnées Lambert 2 : X 404959 , Y 1771736
Ces filons ont été découverts par des Anglais puis exploités au début du XIXe siècle par une société à capitaux lillois puis par une société belge de Liège, la Société de fonderies de zinc de la Vieille Montagne qui mit le site en valeur à la fin de la première guerre, avec une pointe d'extraction entre 1927 et 1929. Mais la crise, plus la baisse catastophique du cours du zinc obligea La Vieille Montagne à arrêter l'exploitation.
Au début la société lilloise chercha surtout des filons de blende insérés dans les cassures des schistes siluriens de Chèze. Des centaines de mètres de galeries furent alors percées et des milliers de tonnes extraites.
Productions
Les principaux filons : ceux de Hèches (2)ont produit 37 000 tonnes de minerai à 10 % de zinc ; les sulfures étaient épanchées entre les cotes 1100 et 1160. Chiffres BRGM
Plus bas, à l'altitude 660 m, ceux de Meyabat (4) ont produit 15 000 tonnes de minerai à 10 % de zinc. Chiffres BRGM.
Le minerai, avant d'être chargé dans les wagons du train de la ligne Pierrefitte-Luz, au niveau du pont d'Enfer, était broyé, concassé, trié et lavé dans l'usine de traitement dont on voit les ruines, souvent prises pour celles d'un chateau médiéval en bord de la route de Luz, au lieu-dit du pont d'Enfer. Au fond du site de traitement se trouvait la maison du directeur Massoure transformée en résidence secondaire, peut être celle après la grange rénovée. D"apès l'écrivain J-L Massoure : il s'agissait de son oncle et parrain Louis Massourre, père de Claude Massourre son cousin qui fut maire de Luz et, un temps Conseiller général. "Il y a habité longtemps avec son épouse, ma tante Angèle, c-à-d jusqu'à leur installation à Sère dans une maison qu'ils avaient fait bâtir"Les galeries de Meyabat se trouvent à 500 m plus loin vers le parapet anti-avalanche, après le pont d'Enfer, le minerai arrivait par wagon sur un chemin en bord de falaise. Pour les mines situées plus haut dans la montagne (Trappes), il arrivait par câble aérien. Une chute d'eau de 1200 m fournissait l'énergie.
Usine de traitement (le long de la route)
Nous trouvons à cet endroit les ruines et restes de laverie, turbine, canalisation forcée, station d'arrivée et dynamitière.
Description de l'usine en question dans le livre d'Eugène Sinturel « Au cœur des Pyrénées » page 40 : « Avant-
Visible de la route.
Trou d'évacuation du minerai traité sur la route en contrebas ?
Ruines de Meyabat, route de Luz, au pont d'Enfer. Photos J.Omnès
Sur le chemin de la mine de Meyabat
Les premières galeries sur toute la droite du chemin sont obturées. Photo J. Omnès
Nous avons trouvé une galerie ouverte sur la gauche du chemin au bas d'une halde. Une longe sera nécessaire. Photo J. Omnès
Le site est parsemé de très nombreuses galeries et fosses. Ici des rails font leur apparition. Pas de reste d'installation d'électricité et d'aération.
Vue du chemin
Une seconde galerie de Meyabat a été découverte en septembre 2017, proche de la route, par J-M Poudevigne, mais elle a été murée. Altitude 601 m. N : 42 55.368' W OOO 02.416'
Le minerai était évacué par tram sur Pierrefitte qui passe au pied de la mine Meyabat. Carte postale ancienne.
Plus haut, au village, un panneau sans explication, ni précision du nom de la galerie mentionnée.
Panneau peu utile dans la mesure ou il n' ya après, aucun balisage indiquant la mine
§ 1 Mines de l'Ecole : Les galeries de l'Ecole, site le plus bas sont obturées.
§ 3 Mines de Trappes
À 1030 m d'altitude, le site proche du câble aérien s'étend sur 100 m vers le sud et 80 m vers l'est, les galeries sont desservies par trois chemins sur terrasses respectives à 1082 m 1105 m et 1119 m.
Comment y aller d'après Jean-Marc Poudevigne. Prendre le chemin indiqué par le panneau, c'est fléché en jaune, ça grimpe fort et le chemin est très empierré
Au premier carrefour au panneau Natura 2000 (alt 775m), montez à gauche en laissant à droite le panneau Mudet.
Au deuxième carrefour (alt 840 m) se trouve un abreuvoir en béton, continuez en laissant à nouveau le chemin Mudet.
Au troisième carrefour (923 m) col de Pan continuez en face au balisage Le Plaa. Un faux plat descendant nous amène devant un captage d'eau vanne+abreuvoir.
Dans un carrefour en Y, continuer à droite balisage le Plaa, ne pas prendre à gauche le sentier Maytiaou.
Après l'Y comptez au maximum 5-8 minutes : dans un bosquet de buis se trouve à droite, l'ancien chemin muletier dégagé récemment par Jean-Marc Poudevigne. Il s'agit d'un sentier en zig zag où chaque tournant est marqué d'une rubalise. Il y a 20 rubalises avant d'arriver à la zone minière matérialisée par deux murs de soutènement, l'un derrière l'autre. Ne pas le fréquenter quand le sol est humide, de nombreuses feuilles jonchent le sol et le sol est pentu entrecoupé parfois de passages difficiles.
Sur le premier plateau à l'altitude 1065 m N 42°55.014 ; W 0000°01.913'W, la première galerie est murée.
Les trois autres terrasses sont plus hautes, respectivement à 1082 m, 1105 m et 1119 m. Il faut bien compter deux heures pour arriver au sommet.
Attention ne pas dépasser les 5-8 minutes après le carrefour en Y. La première rubalise sur la droite dans le bosquet étant peu visible, un peu en arrière. Nous ne l'avons vu qu'en redescendant de notre randonnée qui s'est prolongée en vain jusqu'à une bergerie en ruine sur la gauche, puis sur un pont traversé d'une conduite d'eau. Ne trouvant rien, après avoir contourné en partie la montagne, nous sommes redescendus et c'est alors que nous avons aperçu après une heure de marche de descente, la première rubalise..
Début de la zone minière, premier mur de soutènement. J'ignore à quoi sert le poteau.
Photo J. Omnès
§ 5 Mines d'Arrouyes
§ 6 Site de Camparnas
Là, il s’agit du filon de Camparnas au-dessus de Chèze, vers le col de Pans. Coordonnées Lambert 93 : X= 452887 Y= 6206346 à 1100 m d’altitude. Il s’agit surtout d’une prospection en 1929, d’un filon de minerai de cuivre par traçage. Il est référencé par le BRGM, infoterreBSS002LYHU.
Entrée de la galerie
§ 7 Mines d'Ayrus, de l'autre côté du gave, elles ont été obstruées
2- Secteur de Luz
§ Luz-Sia
Filon de Létiùs, mine de manganèse
Cette mine exploitée entre les deux guerres a été fermée suite à l'arrivé du minerai moins cher du Transvaal. Elle était reliée à Sia par un téléphérique dont trouve encore quelques restes. Juste après le pont en se dirigeant vers Luz, l'ancienne gare basse du téléphérique est toujours debout.
La mine elle-même est composée d'une galerie horizontale de 35 m de long; au fond, un puits plein d'eau nécessite une attention particulière. D'autres galeries perpendiculaires à la principale complètent l'ensemble. Jean Marc Poudevigne d'Arrens l'a décrite sur son blog.
Pour y aller, prendre à Luz-Saint-Sauveur la route Astés-Estibes, après l'école à droite. Arrivée au bout de la piste, prendre l'embranchement à droite direction Barradé-Bergons. Comptez 45 minutes pour arriver au portail de Bergons, prendre à gauche sur l'arrête qui sépare Babechérou de l'Estibe. Un chemin herbeux vous mène à la mine à flanc de montagne, au-dessus du chemin de l'Encrage.
Au dessus du hameau de Sia
Photo Yves Sers
§ Luz- fontaine d'Ayregouye
Sur la route de Luz, présence de fer oligiste dans les masses terreuses sous forme d'hématite rouge (comme à Arcizans-Dessus), dont la dégradation hydrologique provoque des eaux ferrigineuse sortant à la dite fontaine.
3- Secteur de Cauterets
Cauterets
Filons et mines de zinc, plomb et tungstène
§ Mines de Mailh Ardoun de zinc et de tungstène dans les massifs granitiques sous la forme d’un filon stratiforme.
§ et mines de Maleshores, vers Estaing sous forme de filons stratiformes et amas. Présence de skarn de contact et de skarn stratoïde.
§ Mine de La Vierge
La mine dite de La Vierge (du nom du rocher du site) correspond en fait à une succession stratigraphique et lithologique de gites situés dans de l’Ordovicien, du Gothlandien , Dévonien inférieur , moyen et du Carbonifère et ce, sur deux versants : le versant Est, gite de Baloris, et le versant Ouest : gites de la Vierge et du Cabaliros. Ces gites sont riches en sulfures de fer, zinc, plomb, de galène, de blende, pyrite, pyrrhotine, mais souvent en faible quantité et de façon dispersées.
« La roche encaissante est un calcaire du Dévonien (âge : environ 390 Ma – millions d’années), avec des pendages très redressés. La minéralisation se trouve à l’intérieur de ce calcaire, souvent à proximité de son contact avec des schistes du Dévonien. Elle consiste en pyrite, pyrrhotite, sphalérite (blende), et plus rarement galène. Elle est discontinue, sur environ 150 m de long et 70 m de hauteur, en lentilles de 0,2 à 2 m d’épaisseur et de 10 à 15 m de large. » Louis de Pazzi
Historique
Après la guerre de 1914-18 une demande après quelques recherches a été faite par l’ingénieur des mines Monsieur Rhodain pour le compte de la société Minière de la vallée de Cauterets. Celle-ci a été refusée en 1919 (1).
Mais la société aura fait quelques travaux de recherches et de mini exploitations dans le gite des Baloris. Ils se sont se sont étagées sur trois niveaux : 825 m (galerie de 25 m), 970 m (galerie de 45 m) et 1273 m (galerie de 50 m)
Par la suite, vers 1970, des recherches et mini exploitations ont eu lieu au nord du versant Ouest du gite de la Vierge et de celui de Cot d’Omi (ou Cabaliros) pour le compte de (pas trouvé ?, le BRGM ?) et ce, sur quatre niveaux : 1025 m, 1055 m, 1075 m et 1095 m. C’est la minéralisation du gite de Cot d’Omi qui semble le plus prometteur en quantité de sulfures, en régularité des couches et à l’importance des longueurs minéralisées.
Une étude d’échantillons a été réalisée par P. Picot au Cot d’Omi, à la Vierge et à Baloris (2)
Des rapports pour le BRGM ont été réalisés en 1944 par R. Roy, en 1958 par J. Bertaneu puis en 1971 par J.-P. Bois (2).De mémoire, dans la revue En Baretge, une série d'articles était consacrée à ces mines.
Comment y aller : les gites et les galeries se trouvent au lieu-dit Rocher de la Vierge face au Calypso. A 3 km en aval de Cauterets. Le départ est assez difficile.
(1) Date du rapport de l’ingénieur Rhodain : le 25 septembre 1919.
(2) Annexe 2 du rapport de J.-P. Bois de février 1971 pour le compte du BRGM
Photo Jean-Marc Poudevigne 02/2020
4) VALLEE D'ARGELES
filons et mines de moyenne importance.
1-Secteur Argeles
§ Mine de Laou, vers l'Arrieulat, petite mine de falaise abritant deux veines de calcaire, d'ocre, de pyrite et de galène. Elle est mentionnée dans les Annales des mines de 1853.
Minerai. La mine consistait en deux veines de calcaire, d'ocre et de pyrite avec galène dissimulée. mais étant située dans une zone schisteuse, plusieurs parois se sont écroulées par la charge des terres de recouvrement et ont roulé dans le gave. D'après Ph. Debette, cette mine parait "avoir peu d'importance".
Accès. On y accède par la promenade de l'Arrieulat. Tout au bout, traverser le torrent à la passerelle. A 40 m au dessus de la rive droite, à droite après les ruines d'un moulin qui a conservé ses deux grosses meules, prendre la direction Arcizans-Avant. La pente est raide couverte de bruyères. Une corde a été posée en 2014, par J.-M. Poudevigne pour y accéder avec un bloqueur.
https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3D-_5XjpOPDE4&h=BAQE6GuiP
Meules de moulin, point de départ au bout de la promenade de l'Arrieulat, rive droite.
§ Mine de la Glère dite grotte du Marchand de parapluies, au dessus de la fontaine de Catibère, route Lau-Balagnas-Arcizans-Avant.
Découverte le 16.09.2014 par Dédé Cuel. Il s'agit d'une excavation creusée dans le rocher à environ 30m. de la Borne limitrophe N°39 de Peyrère.
Il s'agit d'une galerie qui aurait pu être creusée lors des recherches minières effectuées par Pénarroya , dans la région , ou par des chercheurs privés en quête de diamants. Il parait qu'Henri Lemoine (affaire des faux diamants d'Arras) serait passé par là).
La profondeur de cette galerie est d'environ 9 m avec un retour en angle droit de 1.50 m.
Présence de chauves-souris et d' araignées.
Accès : prendre le chemin à droite après la fontaine de Catibère.
Une légende dit que cette grotte est la «Grotte du marchand de parapluies», un homme solitaire se serait installé dans cette grotte ou il réparait et vendait des parapluies en faisant les marchés et du porte à porte.
Photo de Dédé Cuel en 2014.
2-Secteur Artalens-Souin
§ Mine d'Arribaut (se prononce Arribaoût)
Il s'agit de "gîtes du Dévonien inférieur apparentés au type hydrothermal-sédimentaire, concordant avec les couches qui les contiennent, en général au sommet d'une formation calcaire dans une série de siltites et de tufs. Des bancs de calcaires épais de un à deux mètres (mais pouvant atteindre 30 mètres) sont intercalés dans la série dévonienne." Géopédia
Le flanc ouest de la montagne abrite de nombreuses galeries sur plusieurs niveaux, riches en haldes importantes.
On y trouve Zn, Pb, Fe sous forme de sphalérite, galène, barytine, apatite, chalcopyrite, pyrite, magnétite, calcite, arsénopyrite, cobaltite, nickéline, cassitérite.
Accès. Pour y accéder un 4X4 est recommandé : depuis Artalens, prendre la D100 qui va à la station du Hautacam, à un tournant bordé par un muret de pierre (avant le restaurant-crêperie) descendez à droite vers les fermes au bas, remontez dans la forêt en passant devant une série de leytès. A la sortie de la forêt prendre le chemin de droite, il s’arrête à flanc de montagne, sur l'entrée de la mine principale.
Historique
Son exploitation remonte à l'Antiquité romaine. Le secteur des cavités (vers 1350 m) a été mentionné par Ph Debette (1853) Dupouey en 1861 ; Lucante en 1880 et Vire en 1898. La Monographie communale de 1887 d' Artalens-Souin (propriété indivis avec Beaucens) les mentionnent comme grottes naturelles, mais elle n'évoque pas la galerie romaine. En revanche, aucune énumération par Dietrich ?
Dans les années 1970-1980, la SNPA puis Elf Aquitaine ont engagé de nombreuses recherches qui ont montré d'importantes réserves, estimées à 180 000 tonnes de plomb-zinc dans un minerai à Zn dominant Zn/Pb=5 ; minerai titrant de l'ordre de 10 % Pb-Zn cumulés. Une carte des fouilles a été réalisée.
Or, sur cette carte des recherches d’Elf, il est mentionné une galerie romaine au fond de sa propre galerie. Nous savons par des archéologues dont Jacques Omnès qu’il y avait des inscriptions latines et arabes. Il serait intéressant de retrouver l’entrée de la mine romaine à partir de la surface, les galeries Elf étant obstruées. Une piste serait éventuellement l’ouvrage de l’abbé Angel Lucante (1850-1889) : « Essai géographique sur les cavernes de France et de l’étranger, région Sud, 1880 ». Il mentionne Arribaoût comme une grotte avec "inscriptions antiques"
D’après Geowiki il y aurait aussi des mines dans La Dévèze proche de Beaucens
Le minerai. D'après Ph Debette, le minerai exploité était principalement de la galène cubique à grandes lames avec gangue blendo-schisteuses. L'échantillon qu' il a analysé a donné à l'essai pour 100 kgs de minerai , 35 kgs de plomb et 50 grammes d'argent soit 150 grammes d'argent pour 100 kgs de plomb d'oeuvre.
La galerie principale d'Arribaut (prononcez Arribaout) à 1350 m ; N 42° 57 ; W 000°01.998'
Le flanc ouest du pic de Nerbiou, au lieu- dit Cascouet, abrite un certain nombre de mines. La mine le plus grande au bout du chemin avec sa grande entrée est fermée par une grille. Des arceaux de fer soutenaient des planches dont la presque totalité se trouve sur le sol humide en train de pourrir, il reste quelques éléments de fer et à mi- chemin, une galerie, à l'entrée restreinte bifurque sur la gauche. Il y aurait des inscriptions antiques d'époque romaine que nous n'avons pas trouvées. Une halde bien visible se trouve à proximité, en avant de la mine. Elle aurait été exploitée en même temps que les galeries plus basse au quartier de La Caube à 1150 m par Elf vers 1970.
Mine-grotte quartier des Agudes (pour Elf). Photo J.Omnès
Fin de la galerie Elf
Plan de fouilles d'Elf A l'extrême gauche, il est mentionné : mines romaines (encadré de rouge)
§ Galerie Jean-Marc (1) 1340 m N 42°57.691' ; W 000°02.272'W
Le secteur abrite d'autres cavités ; c'est du moins une constatation que nous avons pu faire. La première rencontrée, nous l'appellerons la mine Jean-Marc, faute d'autres références, de l'ami qui l'a trouvée en premier. Sa présence est imaginable de loin, par un arbre qui semble sortir d'un trou. Sur place, surprise, un arbuste tombe littéralement sur l'entrée qui doit la rendre invisible l'été. Elle pourrait servir d'abri aux ovins. À l'intérieur, une petite galerie secondaire sur la gauche semble attendre des spéléologues. La galerie principale se termine par un mur perforé de trous, pour l'introduction, j'imagine, d'explosifs.
D'après J.-M. Poudevigne, c'est la même galerie que celle décrite plus bas, avec deux entrées. La jonction des deux galeries est dans l'étroiture où il y a du monoxyde de carbone.
(1) Nom que nous lui avons donné faute d'appellation connue. Jean-Marc Mondain étant notre inventeur pour cette galerie
Plan de J.-M. Poudevigne : jonction des deux galeries
La partie en pointillée correspond à la photo sans la barrière (galerie Pascal), c'est de la roche magnétique, Jean Marc Poudevigne a donc fait le tracé en pointillé car les levés au compas sont impossibles (mai 2018).
Une seconde galerie à gauche ? Photo J. Omnès. D'après J.- M. Poudevigne elle comuniquerait avec la galerie Pascal.
§ Galerie Pascal 1337 m ; N 42°57.671' ; W 000°02.257'W
La troisième cavité découverte. Toujours avec le repère des cairns sur le chemin principal. Elle est invisible de ce chemin. Etrange cavité qui semble être une grotte naturelle. Repaire de gros prédateurs, semble t'il, vu le nombre d'ossements rencontrés jusqu'au fond. Nous l'avons appelé la grotte Pascal faute de mieux, du prénom de l'inventeur. Pas de document sur cette cavité. D'après J-M Poudevigne cette cavité communiquerait avec la précédente.
1) Nom que nous lui avons donné faute d"appellation connue. Pascal. étant notre inventeur pour cette galerie
Photos J. Omnès
À des niveaux plus bas et plus haut on trouve d'autres cavités.
https://youtu.be/xbRvSpDKYPs la petite vidéo de Jean-Marc Poudevigne.
Au niveau plus bas en prenant après Artalens-Souin, le chemin de Saint-André à 940 m, à 6, 2 km d'Artalens, on trouve les galeries dites de La Caube :
:
§ Galerie de La Caube 1 à 1115 m, la plus basse du secteur. N 42°57.781' ; W 000°02.258'W. C'est une petite entrée du fait d'un comblement partiel.
§ La Caube 2 : Elf à 1150 m ; N 42°57.777'; W 000°02.482'W. Large galerie comme la première qui est elle fermée par un mur et une porte. Elle a été exploitée par Elf, sous l'appellation quartier de La Caube.
Photo J.-M. Poudevigne
§ La Caube 3 Peñarroya Au niveau 1195 m ; N 42°57.742' ; W 000°02.416'W.
Galerie Pannaroya. Photo J.-M. Poudevigne
Coupe de la mine lors du permis d'exploitation d'Elf. Juin 1979. A droite piste d'accès au niveau 1350 m
ciements Document J.-M. Poudevigne, avec nos remerciements.
Au niveau le plus haut aux Agudes, au dessus d'Arribaut :
§ Galeries des Agudes haut 1 ; 1390 m N 42°57.477' ; W 000°01.922'W. C'est une petite galerie de 53 m de profondeur.
§ Galerie des Agudes haut 2 ; 1404 m ; N 42°57.487' ; W 000°01.915'W Petite galerie de 10 mètres de profondeur.
Photo J.-M. Poudevigne
et au-dessous d'Arribaut
§ Galerie des Agudes (bas) 1303 m ; N 42°57.486' ; W 000°02.210"W. C'est une petite galerie de 14 m de profondeur
3- Secteur de Boô
§ Le gite de Boô- Silhen La commune de Boô –Silhen abrite des gisements métallifères de minerais de type filonien de zinc, plomb, fer, silicium et calcite étudiés par J. Fulop en 1928 (Archives BRGM). Suite à ses analyses, un permis d’exploitation a été accordé en 1929. Celle-ci s’est arrêtée semble-t-il en 1978, faute de productivité.
Il s’agit à Boo Silhen d’un gisement de minerais peu connu de plomb et de zinc ( blende, galène, pyrite), lié à la salification du toit de la barre calcaire relativement important et étendu depuis l'église de Bôo jusqu'au rocher de la Boup (commune de Barberust-Lias). Aucune information n’a pu être trouvée à la mairie du village. Les principales données viennent de la SNEA (P), division mines, du BRGM et de l’école nationale des mines. Nous remercions ici Mr Claude Gourault de La Cassagne pour son aide précieuse. Pour tout savoir :
https://drive.google.com/file/d/1MI-Nxg9hOMsMf9k-Fe96JZHRJHSeW-C5/view?usp=sharing_eil&ts=5f302647
Entrée indiquée par la flèche rouge (sous l'arbre mort). Photo J. Omnès
Géologie
Le gisement se trouve dans du schiste grossier du Dévonien inférieur dans lequel on trouve une bande étroite (200 m) de calcaire Dévonien supérieur dirigé Est-Ouest.
D’après J. Fulop : « dans ce gisement, on trouve des rubans, lentilles, modules et petits amas dans les schistes et des imprégnations diffuses dans les calcaires à partir de petites fractures. L’ensemble est réparti de façon très irrégulière, sur les 500 à 600 premiers mètres. A L’ouest, la minéralisation a été reconnue sur quelques dizaines à une centaine de mètres, à plusieurs niveaux étagés de 420 à 1000 mètres sur tout le reste à l’Est. Elle a été reconnue par grattage sur quelques affleurements ».
Historique
Nous savons que dès 1904 des travaux de recherches avaient été diligentées, des minéraux argentifères avaient été découverts. Ils furent poursuivis jusqu’à la veille de la guerre en 1913. Repris à partir de 1927 par la Société d’études minières des Pyrénées centrales, une demande de vente de minerais avait été déposée. Elle fut reprise en 1928 après un rapport de J. Fulop du BRGM, par la Compagnie minière de Clarens avec une demande d’un permis de recherche (10 novembre 1928). Les travaux de recherches avec la réalisation d’un certain nombre de galeries, s’arrêtèrent sans véritable exploitation.
Un second rapport du BRGM a été réalisé en 1958 par J. Bertraneu sous l’appellation « Projet de prospection générale dans les Pyrénées centrales et occidentales » (Ref 8001).
Aux alentours de 1970 grâce aux nouvelles techniques d’exploitation en géophysique et géochimie la SNEA(P) avec sa nouvelle division mines métalliques reprend une campagne de prospection jusqu’en 1977, grâce aux relevés de l’ingénieur F. Gatinot. Faute de rentabilité prévisionnelle malgré « la belle continuité de la minéralisation » les recherches sont abandonnées laissant sur place le matériel. Sur le terre-plein devant l’entrée de la galerie Abadie, divers éléments de la mine jonchent le sol, rails, compresseur, tuyaux d’aération wagonnets. La galerie elle-même abrite encore quelques rails. La recherche tous azimuts est assez visible, vu le nombre de mini percées. Vers le fond de la galerie principale de l’eau coule de la roche : une source ?
Les galeries
Sept galeries ont été creusées par traçages(1) et travers bancs(2) de l’altitude 400 à l’altitude 1000. Un grattage a été effectué près de l’église. Ces galeries se trouvent à droite du pylône de transmission visible du village.
Il s’agit de la galerie Capdejelle, G1, la plus basse à 430 m
La galerie Abadie, G2, la plus longue à 460 m. Elle fait 350 m. Elle se trouve derrière le gite rural, sous l’imposant arbre mort.
La galerie Duffau à 475 m Plus haut, à quelques centaines de mètres, en bordure de chemin. Elle est bien plus petite, un peu dangereuse à son entrée qui commence par un puits à peine protégé par des rondins. Le milieu est éclairé par une large ouverture à la lumière : un effondrement ?
La galerie G3 à 585 m.
La galerie Bruchous, G4 à 699 m. Elle se trouve derrière la ferme
La galerie G5 à 815 m
et la galerie G6 à 898 m
Entrée galerie Abadie avec Jacky Marques Sortie Abadie près de la ferme, petit puits et départ de la galerie
Un total de 2 km de galeries sur les 7 km du gisement
Les minerais
Il a été trouvé de la blende, légèrement argentifère jusqu’à 80% de sulfures, largement cristallisée et poecilitique, de la galène surtout en filonnets dans les fractures, avec du quartz, de la pyrite sous forme d’agrégats et de cristaux et de la chalcopyrite en inclusion. Une analyse complète avec coupes a été réalisée en 1977 par F. Gatinot de la SNAE(P)
(1) Traçages : creusement d'une galerie dans un gisement minier, en vue de sa reconnaissance ou de son exploitation ultérieure
(2) Travers bancs : galeries de mine horizontale recoupant les différentes formations géologiques.
Second chemin qui donne accès à la petite galerie de recherches à droite, le gisement étant bien plus haut sur la gauche de la maison.
Première petite galerieCapdejelle sur le chemin d'accès au gisement
Partie ouest de la galerie Abadie
Galerie Abadie partie Est
Sortie galerie Abadie près de la ferme
4- Secteur de Beaucens
Filons et mines de zinc (à revoir)
Il s'agit du site du Nerbiou qui se trouve sur le flanc est de la vallée du Gave de Pau, au-dessus d'Argelès-Gazost, sur la commune de Beaucens.
Il est représenté par des gîtes du Dévonien inférieur apparentés au type hydrothermal-sédimentaire, concordant avec les couches qui les contiennent, en général au sommet d'une formation calcaire dans une série de siltites et de tufs. Des bancs de calcaires épais de un à deux mètres (mais pouvant atteindre 30 mètres) sont intercalés dans la série dévonienne.
Les exploitations du Nerbiou remontent à l'Antiquité. Les recherches ont montré d'importantes réserves (travaux SNPA 1973-1977) estimées à 180 000 tonnes de plombb-zinc dans un minerai à Zn dominant Zn/Pb=5 ; minerai titrant de l'ordre de 10 % Pb-Zn cumulés.
§ Mines de la Davèze. À 700 m d’altitude sur la commune de Beaucens, à l’est de Pierrefitte, sur le chemin des ruines de Bédouret en partant du chemin du château de Beaucens. Ses coordonnées : latitude 42°58’10’’ N ; longitude 00° 03’13 ‘’ W
Il s’agit d’un gîte stratiforme de petite dimension riche en sphalérite. Il y aurait trois galeries : deux occultées et une d'environ 30 mètres de profondeur.
Comment y accéder ? C’est tout le problème. Ill n’existe aucune information tant sur les cartes que sur place aucune présence d’activité humaine. En montant par le chemin de Bedoutert nous nous sommes arrêté au premier carrefour de chemins, pris celui de gauche, en le longeant (propriété privée) jusqu’à la latitude 42° 58’ 10’’ ; de là, à travers les broussailles, ronces, arbres déracinés et terres ravinées, nous avons grimpé tant bie§n que mal la montagne en zigzaguant au gré des passages libres jusqu’à la longitude 00° 03’ 13’’W. Nous n’avons trouvé aucun sentier, aucune halde ou artefacts métalliques d’une mine que l’on trouve souvent aux abords d’une mine. Une question : les coordonnées sont-elle fiables ? Nouvelle expédition prévue plus tard jusqu’à ce qu’on la trouve pour compléter l’inventaire.
Clichés de ? mis sur ma page FB
5) VALLEE DE SAINT-PE
1- Secteur de Barlest
§ Filon de gypse de Barlest
C'est un sulfate de calcium hydraté ou CaSO4Ca, 2H²O ; Il fait partie de la famille des évaporites
Cette mine en sous-sol a été exploitée jusque dans les années 1950. Elle servait à la fabrication du plâtre pour les Hautes et Basses-Pyrénées.
Les puits atteignaient 40 à 50 m de profondeur, mais ils ont été lentement envahis par les eaux. L'exploitation s'est alors développée en surface entre 1 et 2 m de profondeur. Les fours fonctionnaient au bois ou à la tourbe et les moulins, grâce à un ingénieux système mis en marche par l'industriel M. Clouchet. Ils étaient mus par la force motrice de l'eau des marais emmagasinée dans des réservoirs à plusieurs niveaux.
A sa fermeture, une décharge communale a investi les lieux. Et il est difficile de retrouver les différents constituants de cette exploitation.
Cartes postales anciennes
Gypse. Musée des mines, Paris. Photo J. Omnès
Arrière de l'usine, ancienne carte postale. Un morceau de gypse, photo Google
Il ne reste pratiquement plus rien de cette mine, les galeries abandonnées devenant dangereuse par leur éboulement, le site a été mis sous protection maximale. La nature a repris le dessus, difficile d'entrevoir une quelconque ancienne mine.
Photos J. Omnès
2- Secteur de Saint-Pé
Carte abbé Abadie "Le sanglier de Picharrot", édition Marrimpouey, page 176. En encadrés les gisements-sondages-mines
Mines de cuivre
Des filons de minerai de cuivre sont mentionnés par de Dietrich, lors de sa visite dans la région Ces « filons de quatre pouces d’épaisseur, sont fortement inclinés au nord ». C’est probablement les mêmes mentionnés par George Jorre qui précise une date d’exploitation : 1733. Aucune précision n’est donnée.
Les filons de minerai de cuivre que nous avons découverts, grâce aux recherches spéléologiques et informations d’Alain Dole (intégrées dans la base de données fédérale Karsteau), sont celles qui se trouvent au Nord de la Génie Braque, le long du "chemin de Trabessarets", identifié sur le cadastre napoléonien de 1815 (Secion I, feuille N°4), appelé aujourd'hui par les locaux et chasseurs, chemin des "Béarnais", probablement parce que l'on pouvait rejoindre Asson. Ils sont situées dans le quartier de la Ménère (qui veut dire la mine, comme quoi la toponymie est explicite), proches des falaises où quelques affleurements présentent quelques traces ponctuelles de malachite et d'azurite. D'après Alain Dole, Il y aurait deux Ménère : la grande et la petite. La grande est proche d’un gouffre qui abriteun petit filon d'hématite (Fe2O3), elle nécessite des bottes pour les 5 premiers mètres. La petite Ménère (voir topographie) semble être un sondage où les traces de pics sont bien visibles.
Plus à l’ouest, au bout du sentier qui semble s’arrêter contre une roche, se trouve une cavité d’une galerie, reste d’une recherche de Peñarroya sur le lieu-dit Couret–Béroy (1). Alain Dole en a fait le relevé ci-joint
Entrée de la mine Couret-Béroy. Photo A. Dole, avec nos remerciements
Relevé mine Couret Béroy par A. Dole avec nos remerciements
Georges Jorre mentionne également des prospections de plomb, cuivre et argent à l’Arau (Aroü) à "l’ouest de la Ménère", dans les environs de 1889. La concession a été attribuée à la compagnie anglaise de Pierrefitte.
Mines de plomb argentifère et cuivre
Carte réalisée par Alain Dole, avec nos remerciements. Calihour sur la droite au-dessus du T de foret
D’après de Dietrich, il existait également des vestiges d’une mine de plomb (argentifère) et des filons de minerai de cuivre et de fer. La production de ces filons, bien que faible, on peut l’imaginer d’après ses déclarations, avaient fait l’objet d’édification de fonderies le long de la Génie Braque, dont il ne reste plus rien.
Ces filons ont fait l’objet de nombreuses recherches, prélèvements artisanaux du coté de Calihour, par les jeunes de Saint Pé. Ces recherches sont évoquées dans l’Annuaire du Petit séminaire de 1890, pages 396 à 399. Il est donné peu de détails, si ce n’est, entre les ravins de la Coume de la Lio et la Coume Redo, prospecté aux alentours des années 1870 par Jean-Marie Montamac qui a cherché sa vie durant, l'argent de St Pé, une fièvre de la prospection reprise par son fils Jean. Il en parla au directeur de la Société anglaise de Pierrefitte. Celui-ci envoya 6 ouvriers prospecter. Ils creusèrent une galerie de 36 mètres de profondeur.
Jean Marie Montanac devait être au courant de l'extraordinaire trouvaille d’un minerai d'une teneur en argent considérable, provenant d'un échantillon "gros comme un œuf de poule" découvert en 1829, par un charbonnier, mais qui ne sera analysé qu'en 1847. Entre-temps le charbonner était mort et sa découverte perdue ! Cependant les dénommés Vignaux et Cazenave de Pau qui avait analysés l'échantillon revinrent à Saint-Pé fouiller et sonder le lieu où autrefois le charbonnier Jacob officiait... (Annuaire du Petit séminaire de 1888, pages 171 à 179). Est-ce proche de Gatès ?
Nous n’avons pas de trace de ces trouvailles de Montanac, mais, les recherches spéléologiques d'Alain Dole et de Jean Claude Mengelle, tous deux du GSHP, ont permis de trouver sous le chemin qui monte à Bat de Haü, des sondages miniers et des galeries de mine, désignés par la lettre G du nom du lieu Gatès sur la carte ci-jointe, dont une galerie de 15 m de profondeur.
Les Fonderies
Les moulins- fonderies, le long de la Génie Braque qui existaient en 1615, d’après le livre terrier, pour des raisons inconnues ont été détruits par des bergers en 1739, puis en 1750. Ils appartenaient aux héritiers de la famille Peyroton de Bonnecaze. La famille Grabot est également mentionnée dans le cadastre (1615 à 1790). Un fondeur d’après le dénombrement de 1841 était encore présent en 1797.
Pour être plus complet, sur la carte IGN actuelle et aussi noté au cadastre Napoléonien de 1815, St Pé section I, parcelle N°190, une habitation sur le cours de la Génie est nommée la Fonderie, dans la ruine proche de la maison il y aurait eu un Martinet. Voir le dossier les moulins ; patrimoines industriels
Plus bizarrement, signalé par Solange et Jean-Paul Jaffro de Saint-Pé, dans la vallée de Labatmale en bordure d'un champ de la ferme Manaoutet se trouvait une fonderie. Les labours ont dispersés les pièces métalliques (laitier de fonte). Pourquoi y avait-il une fonderie en ce lieu où semble-t-il il n'y a pas de mines connues ?
Hormis celles-ci, nous n'avons à ce jour aucune autre information quant aux exploitations industrielles de ces filons.
(1) Le Sanglier du Picharrot de l’abbé Abadie (Pau 1971), page 54
Laitier de minerai de fer découvert par la famille Jaffro. Coll. privée
Les relevés des sondages-mines Gatès par Alain Dole
6) VALLÉE DE CASTELLOUBON
A la recherche des mines d'argent
1 Secteurs de Germs et 2 de Gazost
§ Mines du Montaigu
Cette région possède trois sites d’extraction et un de de métallurgie argentifère de l’âge du Fer. Ils sont situés sur le massif du Montaigu, entre Bagnères-de-Bigorre et Lourdes, sur les premiers contreforts de la zone axiale de la chaîne des Pyrénées. Ce sont les gisements de Séras (Germs-sur-l’Oussouet), de Palouma (Gazost) sur le versant sud-ouest et celui de Barousse-Lia (Gazost) sur le versant sud, avec le site métallurgique proche d’Hourcade sur le versant nord-est. Ce dernier possède en surface, un large épandage de scories argentifères.
Préambule
Lescar, Beneharnum à l’époque romaine ( III-Ier siècle. av. J.-C. et Ier siècle de notre ère) (1) frappait monnaie d’argent, en l’occurrence des pièces appelées beyries (2). La découverte de plusieurs d’entre-elles à Labastide par un particulier, ont donné l’idée à des chercheurs qui sont entré en contact avec lui, de voir si les mines de plomb argentifère de cette montagne avaient un lien avec ces monnaies (3). Grâce à des procédés modernes : la géochimie isotopique du plomb, il a pu être établi une corrélation entre les filons de Palouma, de Seras-les Blans, un peu moins de Lia, le site de fonte de la Hourcade et les monnaies des Benarni (Béarnais).
(1) Époque d’Auguste Tibère.
(2) Monnaies d’argent de 3,50 gr. Production et circulation monétaire dans le sud-ouest de la Gaule de l’Âge de fer. HAL hal.archivesouvertes.fr / hal -01.800565 de Laurent Callegarin, Vincent Geneviève et Eneko Hinart.
(3) Mines d’argent du Montaigu 65 France revue ArcheoSciences Presses universitaire de Rennes, 34/2010 par Jérôme Girard, Marguerite Munoz, Béatrice Cauet, Mireille Polve, Sébastien Aries et Laurent Callegarin. Mise en ligne le 11 avril 2013.
Tableau de hal.archivesouvertes.fr
Les monnaies aquitaines : hal.archivesouvertes.fr / hal -01.800565 de Laurent Callegarin, Vincent Geneviève et Eneko Hinart.
Tableau du BRGM sur les filons locaux
Mines de Germs-sur-l’Oussouet-Seras-Les Blans
§ Sur le site de Séras de minerai de zinc et plomb argentifère, se trouve également un gisement d'hémimorphites recherchées par les amateurs de minéraux
Le musée de l’Ecole des mines, possède un rare échantillon des mines des Pyrénées centrales, une hémimorphite aux belles tonalités de bleu (réf.16475). Cette pierre est issue des filons hydrothermaux (eaux souterraines chaudes, souvent chargées de substances minérales en solution). L'hémimorphite ou silicate de zinc est utilisé dans l'alimentation comme additif alimentaire. Il est réglementé sous le numéro E557. C'est un antiagglomérant.
Accès
Pour accéder aux gisements, il faut rendre le chemin des estives de la Hourcade, après la canadienne, prendre le chemin gauche des deux pattes d'oie successives, puis le chemin herbeux sur la droite. Laissez juste avant sa voiture sur un replat, il faut compter 30 mn jusqu'à l'entrée de la mine, entre deux bosquets de frênes. Les entrées ont hélas été bouchées par de gros blocs pour éviter la chute de bétail. Devant, imposante halde, et sur le côté, une doline envahie par un arbre. Il s'agit peut-être d'un effondrement d'une galerie. Il parait qu'il y a une dizaine d'années, un particulier vivant dans un camping-car, exploitait personnellement cette mine (information locale). C'est dans ces zones et près de la doline que certains collectionneurs ont trouvé des hémimorphites bleues.
Coordonnées : X 413,4 , Y 84, 2.
A côté de la doline, autour de la mare à même le sol, on peut apercevoir de petits cailloux bleus
Imposante halde, débris des mines de la S.N.P.À. A côté débris de planches d'une ancienne palombière
Hémimorphite, école des Mines Paris Tech, Photo J. Omnès
Au musée des minéraux et des fossiles de Saint-Pé. Photo J. Omnès
Au musée des minéraux à Bagnères-de-Bigorre
Découverte dans la halde devant la mine, en 2015 par Maurice Jourdan, photo J. Omnès avec nos remerciements
Récolte 2024 !
Cette zone minière de Germs s'appelle Séras
§ Mines anciennes de Séras Mines de zinc à plomb argentifère, même gisement que celui de l'hemimorphite.
X =413,4 ; Y = 84, 2
Le site de Séras consiste en une faille minéralisée encaissée dans des calcaires primaires est située à environ 1050 à 1250 m d'altitude, au sud de Germs-sur- l'Oussouet. Son exploitation est très ancienne, comme à Palouma. Elle a été datée d'environ 2 500 ans d'avant notre ère par J. Girard chargé de son étude en 1976, par la SNPA (Société nationale des Pétroles Aquitains) qui a fusionné avec Elf en 1976, pour devenir la SNEAP. Le chemin empierré a été réalisé par cette société.
Elles sont souvent étudiées avec celles de Palouma au sud de Gazost, car les extractions de ces deux mines sont censées avoir été travaillées sur le site -atelier de la Hourcade en contrebas de Séras. Bien que Palouma paraît bien loin de la Hourcade.
Le site ancien comprend quatre minières (extraction à ciel ouvert sous forme de puits), une tranchée très pentue de près de 500 m et une grosse zone appelé grand chantier, au bas de la trancheé. Au début du site, près de la route une zone paléo métallurgique la Hourcade déjà mentionnée, où était censé être traité les minerais pour produire le métal (argent) des pièces qui circulaient en Béarn (les beyris). Voir texte en amont.
Il ne reste plus rien de cette exploitation, si ce n'est des minières bouchées par des blocs, une tranchée couverte de végétation et une zone grand chantier visible sur une carte IGN (forme ovale) recouverte d'arbustes.
Je n'ai trouvé aucune littérature sur ce site.
Carte de J. Girad 2006 actualisée par E. Meunier, 2028 et J Omnès en 2024. Nous avons dû réorienter ce plan en mettant le Nord en haut. Il complète le plan précédent. Il faut entendre par minières, des fosses d'extractions (périodes antiques) ici bouchées par de grosses pierres. A sa gauche, en descendant, se trouve le grand chantier antique d'extraction, visible sur une carte IGN. Pour accéder à ce chantier (un grand creux végétalisé) il vaut mieux passer par la route empierrée qui devient sentier pour accéder au bois de Lapart
La tranchée d'est en ouest est bien visible. Le grand chantier antique au sud de celui-ci est la zone blanche au bas de la carte
Coupe de la tranchée. desssin de F. Gatinot SNPA janvier 1976. A gauche des abreuvoirs en pente tres descendante, elle est recouverte actuelement d'une certaine végétation et est coupé en sa partie basse par un chemin empierré.
Il s'agit surtout de zinc argentifère
§ L'atelier de la Hourcade Cet atelier au nord de Séras avant la montée aux mines, par la relation isotopique entre les minerais de Palouma, de Séras, les Blans et même de La Bastide et les scories trouvées à la Hourcade, confirme son pôle de production d'argent, au moins depuis le début du premier siècle avant notre ère. L'atelier aurait centralisé les productions de ces sites pour la réalisation de monnaies à protubérances, de type Beyrie. Voir le préambule Mines de Montaigu.
Mines modernes de Séras
Durant les temps modernes la SNPA est venue faire des fouilles dans le secteur. On lui doit les chemins empierrés, et les trois excavations près de la doline qui ont été foudroyées. Reste un creux pas visité à ce jour. Les résidus ont formé l'importante halde devant, dominant la route Germs-sur-l'Oussouet-Cotdoussan. Les poteaux de bois sont les restes d'une palombière. Nous n'avons trouvé aucun résultat de ces extractions qui son probablement de simples études d'analyse.
La halde SNPA support d'une ancienne palombière. Photo J. Omnès
L'une des trois galeries foudroyées
Cavité non visitée dans l'une des trois galeries foudroyées
Zone d'extraction de Séras. Relevé SNPA (F. Gatinot)
§ mine des Blans. Généralement évoqué par J Girard, à 950 m d'altitude, à l'est de Séras, mais je ne l'ai pas trouvée.
Les chemins d'accès sont couverts de ronces. X = 414, 2 ; Y = 84,1
Elle serait aussi ancienne, un tesson d'amphore ayant été trouvé sur place par J. Girad.
Les différents sites d'extraction du Montaigu, Palouma est plus au sud. Relevé SNPA
Site des Blans par la SNPA (F. Gatinot) , 1976
2 Secteur de Gazost
§ Le gisement de plomb de Palouma, dite de Palounca à Gazost appartenait à l’origine aux vicomtes du Lavedan. Ce fait est attesté par un accord de 1304 qui mentionne que le vicomte Garcie du Lavedan et l’abbé de Saint –Savin possédaient des mines d’argent : « menieras seu argenti fodinas » dont ils avaient tiré un profit considérable (1).
En plus de l’argent, les exploitants en retiraient du cuivre et du sulfure de plomb. Les machines utilisaient la force motrice de l’eau. Au XVIe siècle, alors propriété des comtes de Bigorre, rois de Navarre il est fait mention dans un rapport de visite d’Arnaud de Casa, qu’une quarantaine d’ouvriers d’origine diverses (Basques, Espagnols Allemands, Flamands) travaillaient dans ces mines (2).
Historique
Il est probable qu'à l'époque romaine, le site métallurgique de la Hourcade, alimenté par le minerai de Palouma envoyait l'argent traité aux centres de diffusion des monnaies béarnaises de Beneharnum (Lescar). Monnaies connues sous le nom de Tarusates. Et ce jusqu’au 1er siècle sous l'empereur Auguste Tibère. Mais, on pense, suite à des indices chronologiques que ces mines étaient exploitées depuis le VIe siècle avant J.-C. (Age du Fer tardif). Propriété des vicomtes puis de comtes de Bigorre, elles furent abandonnées vers 1602, comme le rapporte Guillaume Mauran (3). En 1535, Bernard Palissy serait venu les visiter. Au XVIIIe siècle, une dame de Rothelin se fit ramener un gros bloc de sulfure de plomb argentifère de 5 kg. Ses hommes l’avaient trouvé au fond de la galerie principale où ils rencontrèrent des vestiges anciens de pont. Il semblerait qu’elles étaient alors exploitées par les Anglais comme le mentionne le Conventionnel J.-P Picqué, alors maire de Lourdes (4).
Au Second Empire, le site appartenait au marquis de Querrien (avec d'autres mines), mais il la dénigra et ne fit aucune prospection. Les Anglais lui succédèrent et firent d'importants travaux. Abandonnées à nouveau, elles occupèrent les mémoires locales, sous la forme de croyances populaires voyant dans ces galeries, des habitats de fées et donnant à l’un des trous d’exploitation, le nom d’ « Hourat d’era encantado » (5)
En 1970, les recherches faites par SNEA-ELF ont été abandonnées.
Un résumé sur ces mines a été réalisé par Edouard Peyrouzet, sous le titre Une visite aux mines de Gazosyt en 1561, édité par la revue Pyrénées.
Analyse de l'ancienneté des mines de Palouma et de Séras-Les Blans
Nous savons que la recherche et l’exploitation de plomb argentifère est fort ancienne sur les versants du Montaigu. On les situe à la fin l’Age du fer. Sans trop de précision par Dietrich en 1786 et Debette en 1853.
Il est un fait qu’à Palouma la verticalité du chantier, les difficultés pour atteindre les différents trous d’extractions, les passages étroits et raides, repérer les entrées importantes anciennement protégées par des madriers de bois n’est pas chose aisée.
En 1998, à la côte 1050, Jean Landelle et Philippe Floriot ont pu récupérer des restes de bois à mine gisant sur le sol. Ils ont récupéré un bois de 20 cm de long et de quatre centimètres de diamètre « tel un barreau d’échelle »
Son analyse au laboratoire du CNRS-CEA de Gif-sur-Yvette réalisé en 1991, réf 8820 a donné un résultat que nous reproduisons tel quel, ici : « Age 2050 + ou- 60 BP (1)
Date calibrée par la correction dendrochronologique : de 300 avant et 61 après J.-C ». On ne peut qu’être étonné de l’écart entre les deux méthodes de datation qui vont de -300 avant J.-C. à plus de 61 après J.-C.
Avec le système du CNRS par divers calcul on arrive a le dater de l’époque du christ
Le CNRS considère qu’en 1950, le bois à entre 1990 et 2110 ans. En 2024, il aura74 ans de plus, soit entre 2064 et 2184 ans ; soit entre- 64 et -184 avant JC.
Nous avons donc une fourchette qui va de –300 à + 61 ; de l’âge de fer tardif à l’époque aquitano- romaine (2).
Pour J. Girard et E. Meunier (2006) l’exploitation est de l’âge de fer tardif.
La même analyse a été faite pour les mines de Seras-Les Blancs, ces exploitations sont encore plus anciennes : nous sommes dans l’âge de fer, 800 ans avant J.-C.
(1) BP Before Present, pour ce type de datation le « présent » correspond à l'année 1950 du calendrier grégorien.
(2) Conquête de Crassus de l’Aquitaine vers -50
Le minerai
La zone recouvre un puissant filon de calcaire spathique avec quartz, galène lamelleuse et pyrite. La direction du gite est N.-E./S. O. À l'essai Ph. Debette a obtenu pour 100 kg de minerai, 48 kg de plomb et 40 grammes d'argent, soit 84 grammes par 100 kg de plomb d'oeuvre (brut). Nous pouvons voir sur le plan ci joint qu'il existe des galeries souterraines du réseau 235 au réseau 333 sur la crête, quelques galeries ouvertes et sur la gauche du site, une immense halde. Plan de l'étude d'Emmanuelle Meunier d'après les études de J Girard : dans les Pyrénées centrales, éditions Dano
Le réseau 235 ouvert au feu et à la pointerolle a été daté par J. Girad du 1er siècle avant notre ère, et peut-être plus tôt.La galerie fait 88 mètres.
le réseau 330 communique avec le 333 qui arrive à la crête avec ce prolongement il fait 313 m. Ces galeries bien plus anciennes seraient de la fin du IVe siècle au milieu du 1er siècle.
Elle sont analysées par Emmanuelle Meunier, voir dessous
Les trois galeries des réseaux 235 et 330. Plan de l'étude d'Emmanuelle Meunier : dans les Pyrénées centrales, tome 3 éditions Dano
Le traitement
Les minerais du Montaigu venant de Palouma et de Seras voisin, devaient probablement être traité sur le site métallurgique d’Hourcade, à côté de la commune d'Ourdis-Cotdoussan.
Accès
Entre les ruisseaux d'Hountayade et de Cadusse, à 120 m au-dessus de la rive droite de la Nez. Sur la carte IGN 1747 ET, il n'y a aucune mention, et des mines et des grottes nombreuses dans le secteur. Il faut, après Gazost prendre la route de la scierie ou du captage des sources de Gazost. C'est sur la pente abrupt gauche de l'autre côté du ruisseau, juste avant d'arrivée aux ruines de la scierie. Il faut emprunter le pierrée (scories pensons-nous des anciennes mines) entre deux forêts de conifères, les exploitations sont à partir des 3/4 de la montagne, sur la falaise de droite. Accès très pentu et difficile. À moins qu'il existe une piste, dont nous n'avons trouvé nulle trace. Le site comprend des galeries de près de 300 m et des puits de près de 15 mètres. La plupart des puits sont plein d'eau et les galeries bouchées.
Il ya trois réseaux souterrains, l' un au-dessus de l'autre, le 235, le 330 et le 333 à la crête. Entre eux, deux chantiers en surface et une halde importante sur la gauche en montant. On peut noter quelques grattages sur la gauche des galeries
Mines le long de ce pierré. Carte IGN 1647 ET
(1) Cité par Alphonse Meillon dans son histoire de l’abbaye : L’abbaye de Saint-Savin en Lavedan jusqu’à la Révolution, Tarbes, 1946, P 154
(2) Bibl. Nat : Fonds Doat, vol237, Fo 263 et suiv, d’après l’original aux archives de Pau (Inventaire BP, E303
(3) Sommaire description du pays et Comté de Bigorre
(4) Voyages aux Pyrénées françaises et espagnoles, 1832
(5) Abadie de Sarancolin : Indicateur des Hautes-Pyrénées
Vue vers le bas à mi-chemin L'un des trous de mine sur la barrière de droite
Une autre galerie. Il y en trois, l'une d'entre elles, abrite deux puits profonds. Photos C. Gourault et J. Omnès
Etudes des mines de plomb argentifères de Palouma et Seras et le site de traitement de la Hourcade d'après les recherches de Girard de 2006.
§ Le gisement de Barousse-Lia
Gisement plomb argentifère-zinc
Le gisement de Barousse-Lia se situe à environ 1500 mètres au SE du village de Gazost, à mi-chemin entre l’ancienne mine de Séras (Germs-sur-l’Oussouet), mondialement connue pour ses extraordinaires échantillons d’hémimorphite bleue, et les antiques exploitations de galène argentifère de Palouma. D’autres indices de minerai sont connus dans le voisinage (Bois de Lapart, Le Couret, Nabias, La Scierie).
Carte Claude Gourault, juin 2020
Géologie
Le sous-sol est constitué par des calcaires pélitiques, des calcaires et des schistes. Ces formations, toutes datées du Dévonien, sont fracturées par plusieurs failles surtout orientées EW. Les minéralisations sont localisées dans des niveaux très silicifiés (jaspéroïdes), au contact entre les schistes et les calcaires. Ces bancs enrichis en sulfures constituent, par leur résistance à l’érosion, des « barres » rocheuses que l’on peut suivre, de manière plus ou moins continue, sur plusieurs centaines de mètres.
Au sein des jaspéroïdes, souvent bréchifiés et envahis par des veines de quartz blanc, la minéralisation est répartie de manière très hétérogène. L’épaisseur de ces formations varie entre 2 et 5 mètres et comporte de la blende, noire et ferrifère, de la galène argentifère, de la pyrite et de la chalcopyrite avec des teneurs variant entre 5 et 10 % Zn + Pb. Les veines de quartz blanc contiennent, en moindre abondance, les mêmes sulfures.
Barre rocheuse minéralisée. La galerie 3 est sur la droite. Photo Claude Gourault 2020
Historique
Cette zone minéralisée aurait été exploitée dès l’Epoque Romaine, par analogie avec les gisements voisins. D'après certains auteurs, les premiers travaux miniers avérés avec certitude sont datés du XVIème siècle probablement en référence avec Palouma. Les nombreuses galeries encore accessibles de nos jours, dont aucune ne semble dépasser une quarantaine de mètres de longueur, datent d’une courte reprise de l’activité en 1907. Dans les années 60 et 70, le BRGM et le secteur privé (SNEA-P), ont procédé à de nouveaux travaux d’estimation n’ayant pas prouvé de valeur économique au gisement. Parmi ces travaux miniers, le point 6 de la carte (Barousse-Lia n° 3) permet de se faire une idée de l’importance de la minéralisation. En ce point, une large voûte donne accès à 3 courtes galeries creusées à même le minerai, dont la plus méridionale débouche partiellement au jour. Le minerai sulfuré est ici particulièrement abondant dans les galeries, au toit de la voûte ainsi que dans les haldes (déblais) situées en contrebas.
Vers l’est, la continuité de la minéralisation est vérifiée avec, sur le revers sud de la crête du Couret, plusieurs affleurements de minerai oxydé se relayant sur un kilomètre en suivant une orientation N 105/110° E.
Texte de Claude Gourault, avec nos sincères remerciements
Les galeries
Malgré l’ancienneté supposée des traitements des gisements de plomb argentifère que certains auteurs datent de l’âge de Fer, ou du XVIe siècle (1), il semble que les galeries actuellement visibles à Lia-Barousse soient plus récentes. Elles datent probablement des recherches qui ont été effectuées sur tout ce secteur sud du Montaigu, lors dune reprise d’activité en 1907, puis dans les années 60 et 70 par, le Brgm avec le secteur privé (SNEA-P) pour des travaux d’estimation.
Nous n’avons trouvé aucune trace comme à Palouma, de matériels ou d’aménagements divers, si ce n’est un muret fait de pierres sèches qui semble vouloir arrêter les projections de déchets. Étonnamment ceux–ci ne sont pas toujours sous les galeries, mais un peu déplacés.
Les galeries bien droites sont inondées, à l’exception de la numéro 7 sur le plan de Claude Gourault. Celle-ci a un sol composé d’un magma de terre boueuse de couleur plomb. C’est la plus courte de toutes les galeries, moins d’une dizaine de mètres.
Dans les haldes, on trouve parfois, semble-t-il, des blendes ferrifères, voir photo.
Les galeries situées plus en hauteur, dont la 2 sur le plan, méritent une meilleure précision, n’étant pas situées en bord de sentier, mais dans un bois.
(1) Mines d’argent du Montaigu de Jérôme Gérard, Archeo Sciences 34 de 2010. Open édition. Souvent par analogie avec les mines de Palouma proches
Un éboulement au milieu doit être enjambé pour arriver au fond. Galerie peu profonde +6 mètres environ Lia 6 (et non 4) en bord de chemin, avec une double entrée, ruissellements.
Lia 5 en contrebas du chemin principal. Elle est inondée.
Blende ferrifère ?
Relation plomb- argent avec le site monétaire de Lescar
Les études des données isotopiques du plomb réalisées par des équipes de chercheurs pour établir un lien entre le minerai de Lia et le centre monétaire (1) des Aquitains de Beneharnum (Lescar) (2) s’est avéré relativement négatif, à la différence des minerais des mines de Palouma et de Séras proches. Voir le tableau en début du dossier, tableau 1.
Les prélèvements comme à Palouma ont été effectués à partir de la galène, sulfure de plomb (PbS), support principal de l’argent.
(1) Mines d’argent du Montaigu (H-P), Presse universitaire de Rennes, p. 235-242, avril 2010 et Archéosciences revue d’archéométrie n° 34, 2010.
(2) Études faites sur les monnaies d’argent béarnaises de l'époque romaine, de type Beyrie, dont des exemplaires ont été trouvés au village Labastide.
Galerie 5. Photo Claude Gourault
Accès
À Gazost, départ du chemin de Tugayas, la voie étroite est en sens interdit ? Le chemin est à flanc de montagne, visible de la D7. Comptez une heure de marche du village et un dénivelé de 206 mètres, pour arriver aux premières galeries situées à 975 mètres d'altitude.
Chemin d'accès à Lia-Barrousse, photo prise dela D7 en venant de la scierie
Centre de traitement La Hourcade à Germs-sur-l'Oussouet
C'est un site métallurgique daté d'environ 500 avant J.-C. (datation sur 14C sur charbons de bois inclus dans les scories). Il s'étend sur au moins 2 hectares. Un peu avant, au Plaa de Lac, en 1943, s'était installé le maquis. On y trouvait des scories, des tessons de céramique, ainsi que des parois de four vitrifiées
7) VALLEE DE LOURDES
1- Secteur de Julos
Chemin d'accès, la mine se trouve dans le bosquet au fond. Ruines de la maison des mineurs. Photos J. Omnès
Puits comblé de détritus et un peu plus bas, un treuil bien conservé. Photos J. Omnès
Hématite de Julos. Cliché Michel C. Dupont
2- Secteur de Lourdes
Lourdes
§ Mine (carrière) de baryte (sulfate de baryum)
La Barytine, c'est un sulfate de baryum ou BaSO4. Elle est présente sous forme de masse fibreuses ou lamellaires aux crêtes qui vont du blanc au rougeâtre en passant par le jaunâtre. C'est le principal minerai de baryum.
Le gisement
Indiqué sur les cartes IGN au 1/25000e, au nord de Lourdes et de Lannedarré, le secteur désigné sous le nom de Bouala, a totalement été modifié (déboisement) depuis l'implantation du Cenacolo et du centre de dialyse Saint-Jean Baptiste au -dessus.
Le tunnel d'évacuation de la carrière, se trouve à droite de l'arbre, au pied de l'ancien centre de dialyse. De l'eau coule maintenant en permanence à l'intérieur de la galerie. Il s'agit en fait du couloir d'évacuation des minerais extraits à ciel ouvert un peu plus haut. Cette extraction devant s'étendre sur les hauteurs, les exploitants ont dû passer sous le chemin communal du Bédout. La réalisation du centre de dialyse à la place d'une grange a fait effondrer une partie de la galerie. Le centre abandonné vers 2018, a été acheté par la ville de Lourdes pour en faire un centre de lavage de laine. Elle a fait obstruer le tunnel en 2022. Il ne reste plus d'indice de l'emplacement de l'extraction
D'après Daniel Fassier, il y avait aussi de la malachite, des micros pyrites et de la calcite.
Historique
Cette carrière a été exploitée par deux Lourdais, de 1916 à 1921, propriétaires du terrain, puis de 1924 à août 1925, par l'entreprise Teillard de la Viscose que nous retrouvons aux mines d'Arrens-Artigala. La production était d'environ 120 à 250 t/mois. Information de Christian Guiollard sur Facebook.
Photo de Christian Guiollard sur FB
PS : Pour la baryte l'appellation est carrière et non mine.
Au musée des minéraux à Bagnères-de-Bigorre. Photo J. Omnès
Tout sur le baryum
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baryum Photo Google.
Centre de dialyse en haut. L'entrée de la mine-carrière en mars 2018, fermée en 2023. Photos J Omnès
La galerie d'évacuation est souvent pleine d'eau. Photo J. Omnès.
Beaucoup d'eau qui coule et forme un ruisseau. Schéma de la mine, la partie basse étant l'entrée visible. Tracé de J.-M. Poudevigne, après effondrement, avec nos remerciements
Fin de la galerie ; effondrement suite à la construction du centre de dialyse. Photo J.-M. Poudevigne avec nos remerciements
§ Carrière de l'Ophite
Pour les minéraux trouvés dans la carrière de l'Ophite de Lourdes, voir le dossier carrières Lourdes:
Liste des différents minéraux :
- Epidote : très fréquente, souvent en gerbes de cristaux inclus dans la calcite, parfois en évental libres dans les géodes et fréquemment associés au quartz
- Quartz : en cristaux allongés de type alpin, parfois de taille décimétriques ou en larges druses de cristaux.
- Hématite : souvent altérée en enduits rougeâtres recouvrant les autres minéraux et parfois en lames brillantes.
- Pyrite : en cristaux brillants dans la calcite ou le quartz et parfois en masse importantes.
- Chlorite : en recouvrement des terminassions de quartz.
- Calcite : en remplissage de fentes et recouvre souvent l'épidote.
- Préhnite : rarement en éventail de cristaux (2cm pour les plus grands).
- Actinotes - Albites (petites) d'après Maurice Jourdan- Asbestes dans le quartz ou avec épidotes d'après Eric Juan
3- Secteur de Paréac
§ Mines d’ocre de Paréac
Elle a été exploitée par l’abbé Mailhet (1870-1954), géologue réputé qui étudia entre autres, le site géologique de la source de Massabielle. La mine fut exploitée de 1913 à 1934. Il s’agissait d’extraction de poudre d’ocre (argile colorée en rouge ou en jaune par des oxydes de fer) et utilisée en peinture.
Au centre du village , au carrefour, prendre le chemin entre ces deux maisons, c'est au début du bois à droite et à gauche, les galeries sont bouchées et les entrées effondrées. Mais en continuant dans le bois et en prenant à la fin de la route goudronnée, un chemin de terre sur la droite, suivre les baignoires et les carcasses de voitures, dont une camionnette bleue. Les galeries sont à côté en contrebas.
Photos J. Omnès
L’abbé Mailhet, domicilié à Juillan, propriétaire de la mine, commença son exploitation vers 1913. Il était assisté par deux ingénieurs de Paris. Les ouvriers venaient du village, d’Orincles et d’Arrens-Marsous. Une chaudière à vapeur, des rails et des wagonnets constituaient le gros du matériel. Une mule était chargée de ramener de Lourdes, les instruments nécessaires à l’exploitation. Les galeries étaient étayées avec des rondins de châtaigniers, originaires du bois de Julos. La terre extraite était déposée, transportée par des wagonets, au lieu-dit de Barricade ; elle était jetée dans de grands bassins d’eau après un passage par des trémies. Puis lavée, elle était compressée entre des grillages toilés puis séchée pour être transformée en poudre. Mise en sac elle était dirigée par camions aux établissements Gaches de Tarbes.
C'est en descendant, à droite. Photo J.Omnès
Une des galeries. Photo J. Omnès
Hélas,certains puits servent de décharges sauvages et elles sont nombreuses dans le secteur. Des rails sur le chemin allant au village permettaient de descendre la terre, par des wagonnets. Photos J. Omnès
Il est dit dans une plaquette éditée par la M.R.J.C. de la Baronnie des Angles, que « les résidus de la chaudière ou mâchefer étaient utilisés, mélangés au ciment, pour fabriquer des blocs. » Ces blocs étaient récupérés par les habitants.» Ils s’en servaient pour leurs constructions. De même, ils récupéraient certains sacs d’ocre pour fabriquer de la peinture qui leur servait pour leurs maisons, murs et boiseries. Il parait que la qualité de cette peinture était remarquable. Cependant l’exploitation de cette mine posait un petit problème de propreté de l’eau. Pendant l’exploitation, l’eau du lavoir communal devenait jaune et teintait le linge en ocre.
De 1914 à 1934, la mine fonctionna normalement, même entre 1914 et 1918, malgré le départ de nombreux ouvriers à la guerre. En 1934, la mine cessa de fonctionner pour des raisons inconnues. La mine de l’abbé Mailhet était partenaire de la Société des Ocres, Terres et Oxydes des Pyrénées, qui elle-même était affiliée au Comptoir Minier des Terres colorantes de Boulogne. En 1934, la société des Ocres fit faillite. L’exploitation de la mine continua jusqu’en 1938. Puis elle fut fermée, les bâtiments démolis et les galeries comblées.
Nous ne possédons aucune statistique des quantités exploitées. Mais elles ne devaient pas être très élevées.
§ Mine de Pouts
§ Mine de Saint-Créac
Près de Lourdes, des pyrites se sont développées dans les ardoises.
1-Secteur de Ferrières - Louvie
§ Mine de Bourdas
À 1, 6 km au nord-est d' Arbéost, sur la route du Soulor, à quelques centaines de mètres à partir du bord droite du CD 126 se trouve une petite mine au lieu dit Bourdas. Nous n'avons aucune information.
Accès
l'itinéraire promenade est décrit dans l'ouvrage de J.-M. Poudevigne Randonnée vers les mines du Val d'Azun 3e édition, page 69. Mais on peut l'attendre directement du CD 126
§ Mines de Baburet
Filons et mines de fer et filons de plomb
Les mines de Baburet sont situées de 550 à 700 m d’altitude, sur la rive gauche de l’Ouzo(u)m, en Béarn sur le territoire de Louvie-Soubiron face à Ferrières en Lavedan. Elles étaient parmi « les plus solides et des plus utiles du royaume » d'après le baron de Dietrich, commissaire du roi en 1786. Il y a en fait trois sites : Baburet proprement dit, Bat Bielh et Clot Méné à l'ouest. Seul le minerai de Baburet était commercialisable.
Les trois sites du domaine d'Angosse, extrait du la documentation D.R.A.T., Bordeaux
Historique
Le site de Baburet aurait été exploité dès l’âge de fer. Pour Bernard Palassou (1784), il ne faisait aucun doute qu’il était connu des Romains. Avant la Révolution, il appartenait au seigneur de Louvie, sénéchal de Béarn (fait attesté par des archives de 1512). En 1518, celui-ci fit construire par des ouvriers espagnols, une forge à la catalane. Le bois était abondant pour la production du charbon de bois nécessaire aux fours pour transformer le minerai en métal. Le transport se faisait à dos d'âne et de mulets.
Sous la période d'Henri III de Navarre devenu Henri IV de France, sa soeur Catherine de Bourbon, régente du royaume reçoit de son frère, l'ordre d'ouvrir ou rouvrir toute forge du royaume qui manque de fer pour les armes et les outils après les guerres de Religion, dévastatrices. Elle charge le capitaine d'Incamps héros, du camp protestant, après sa défense héroïque de Navarrenx, devenu capitaine du château de Lourdes, d'investir dans les mines proches de son fief, Igon en Béarn, à la limite de la Bigorre. Après avoir obtenu le 17 décembre 1588, tous les droits d'exclusivité sur l'eau, la mine abandonnée et la forêt attenante, il investit des sommes colossales. Il fait renaître la "ferrarie" dite de Baburet où se trouvait le gisement le plus important de minerai facile à transformer, hématite à 53 % de fer avec une très faible teneur en soufre.
Louis XIII renouvèlera la concession à la famille de d’Incamps, malgré les plaintes des éleveurs réclamant le respect du droit coutumier.
Antoine d'Incamps, créateur de la ferrarie d'Arthez d'Asson-. Tableau château de Garderes
Puis, entre 1772 et 1875, la famille d'Angosse acheta la seigneurie de Louvie et multiplia les forges. En 1803, il y avait jusqu'à 500 ouvriers qui alimentaient ces forges de la vallée de l'Ouzom.
En 1875, la propriété passa aux mains de la famille du vicomte Borelli dont la femme était la sœur du dernier marquis d’Angosse, Charles. De nombreuses galeries furent creusées vers 1898, dont la « galerie royale ». Puis, après quelques interruptions la mine fut vendue en 1911, au docteur Rochet d’Oloron. A partir de cette date de nombreux exploitants se succédèrent : MM Theys, Morelli, de Bruxelles, Ernest Lafargue de Paris, Quintin et Gazin, qui créèrent la société en nom collectif Forges et aciéries de Ferrières. Mise en faillite en 1922 lui succéda alors la Société anonyme des Mines et Fonderies de Baburet au siège social à Pau, suivie en juillet 1923 par la Société Anonyme des Mines de Fer de Baburet, au siège social à Paris. Entre 1923 et 1962, elle exploita de nouveau les gisements, mais de manière industrielle avec une ligne de chemin de fer de 23 km, accédant au réseau des chemins de fer du Midi à Coarraze-Nay. La société sera mise sous tutelle allemande entre 1942-1944. Mais l’exploitation s’arrêta à cette date, suite au sabotage du pont ferroviaire enjambant l’Ouzoum, pour reprendre après la guerre avec l’administration provisoire du service des mines de Bordeaux.
L’exploitation cessa en 1962, du fait de l’épuisement du gisement.
Coll. privée
Nature du gisement de Baburet
Le gisement de Baburet est de type « amas » (ou « lentille »), irrégulier et fracturé, d'une hauteur de 250 m environ sur un diamètre d'une centaine de mètres pour la partie reconnue où l’on distingue trois lentilles, deux à l’Ouest et une à l’Est. Il est inclus dans des calcaires dévoniens.
C'est un minerai sous forme d’hématite brune (FeCO3) et de sidérite, de bonne qualité, pratiquement sans soufre, ni phosphore, avec une teneur de 53 % en fer et 48 % en hématite. Le manque d'homogénéité du gisement et la fragilité des terrains encaissants en rendaient l'exploitation difficile. Près d'un million de tonnes de minerai en furent extraites. Ferrières avait 831 habitants en 1821, pour 102 en 2014.
La mine possède sur 15 656 hectares, plusieurs galeries mentionnées : TB. Dont la TB 685 ou galerie royale, la 620, 640, 741 et 556.
Pour information, il existe dans le secteur, une seconde mine de fer appelé « mine de fer de Louvie. » Voir également le dossier patrimoine artisanal : Des cloutiers et des clous.
http://minesite.blogg.org/mine-de-ferrieres-haute-pyrenees-dpt-65-a144761802
Son fonctionnement, sa productivité
À l'époque de d'Incamps au XVIe siècle, la ferrarie fonctionnait 6 jours sur 7, avec près de 600 employés. On sortait des massés (lentilles) de 100 à 150 kg qui étaient alors scindés en deux massoques sous le poids du marteau de 700 kg (mailh) qui à nouveau étaient recoupées en masse plus petites de 25 à 30kg, sous forme de massoquettes. Celles-ci étaient alors étirées en barre, grâce aux martinets. Ces barres étaient alors expédiées chez le forgeron qui réalisait clous, faux, limes, serrurerie...
En 1664, les soufflets ou barquines qui s'usaient furent remplacés par des trompes hydrauliques dites catalanes qui demandaient moins d'entretien. L'eau avec sa pression, avait un double rôle, elle actionnait les trompes (boite à air comprimé) qui fournissaient l'air à envoyer sur le foyer et actionnait le mailh (marteau) ;
En 6 heures, on utilisait 500 kg de minerai autant de charbon de bois pour en extraire 100 à 150 kg de fer.
En 1848, on extrayait environ 206 tonnes/an
L'au (1) dessert les trompes (2) pour comprimer l'air aspiré par les rompes dans la boite à vent (3). Cet air était envoyé dans le foyer pour augmenter la température. L'autre partie (4) faisait tourner la roue hydraulique (5) actionnant le mailh (5)
Musée industriel
Un projet interdépartemental de mise en valeur de ce site a été réalisé depuis peu. Des galeries subsistent. L'association Camps de base (en Bigorre) avec l'association Fer et savoir- faire (en Béarn) ont créé un sentier d'interprétation autour de ces vestiges et des anciennes forges. Ce patrimoine industriel se conjugue avec un patrimoine culturel et même naturel, du fait de la présence de nombreuMusée industrielses chauves-souris.
Sources : Camps de base et Michel HenriIV bâtisseur, C Dupont.
Entrée de la "dynamitière". Fermée par une grille. Photo J. Omnès
Entrée de la mine. Photo J. Omnès
Ouverture du sentier des mines
Le transport à l'époque moderne du minerai
Les premiers transbordements se faisaient par camion de la mine à la gare de Coarraze-Nay qui se trouve sur la ligne du chemin de fer du Midi Toulouse Bayonne. Aussi des études sur le transbordement du minerai par câble aérien comme dans les mines de montagne des Pyrénées furent réalisées. Mais après réflexion, un monocâble arrivant jusqu’à la gare de Coaraze-Nay fut jugé impossible du fait de la faible pente et de sa longueur : 22 km.
La solution retenue fut l’édification en 1927, d’une voie ferrée métrique électrifiée. Celle-ci exigea la construction de 11 ponts, numérotés de 1 à 11 et de 2 tunnels aux lieux dits les Etchartès et Callibet. Ils purent être réalisés grâce à la Commission des réparations de guerre, dont un mécanisme de prestations en nature avait été prévu par le traité de Versailles de 1919 (1).
C’est ainsi que furent construites toutes les infrastructures en béton armé par la société Parisienne d’Entreprise de François Mercier sur les études et le cahier des charges de la société allemande Rank frères de Munich. Il est à noter que les deux derniers ponts prévus en béton furent réalisés en fer, l’un sur l’Ouzoum, l’autre sur le gave de Pau. Les vestiges de ces 22,335 km de Baburet-Ferrières à Coarraze-Nay sont les rares témoins actuels de cette activité industrielle qui fit la richesse de la région.
(1) Michel C Dupont dans son article Le chemin de fer minier de Baburet, Rails et industrie, numéro spécial mars 2022, page 13, détaille le mécanisme de ces prestations en nature.
Accès actuel
L'accès vient d'être aménagé, mais pas encore balisé (2014). Départ de Ferrières, face à l'église, traverser le pont et jusqu'au cimetière sur la hauteur. Après une dizaine de minutes nous prenons le chemin qui part sur la droite, nous dépassons une grange au toit rouillé qui se trouve sur notre droite. Juste après, à une patte d'oie, sur le chemin de gauche à 30 mètres, se trouve la "dynamitière" et au bout de celui de droite, qui descend vers le village et est longé par des rambardes de bois, nous arrivons sur une plateforme, à l'entrée d'une des principales galeries. Elle est protégée par une barrière de bois. Belle vue sut le village et son église. Une seconde entrée de galerie a également été aménagée, plus en hauteur de ce premier chemin.
Tunnel de Callibet à Ferrières -Herrera, datation de la photo inconnue. À côté de la maison Camborde. Document Camborde. Maintenant, la route remplace le rail et une maison a été construite sur le pont.
Le tunnel de Callibet en 2014, la D126 passe dessous. Au-dessus de la coline, la Viierge des Bergers veille. Photos J Omnès
Le tunnel d'Etchartès, près de la cascade Aygue Blanque avec le pont N0 1. De nos jours les rails ont été enlevés.
Photo J-P Vergèz Larrouy
Tunnel d'Etchartès. Photos J. Omnès
L'un des 10 ponts. Photo J. Omnès
Le matériel roulant en préparation
La forge de Haugarou
La ferme Mondot à 4 km à l’ouest de Ferrières (à La Herrère) est située sur l’emplacement d’une des forges des mines de Baburet au bord de l’Ouzoum. Elle est dirigée par l’un des descendants des cadets d’Arbéost. C’est là, que, du XVIIIe au XXe siècle, on stockait le bois dans deux hangars, dont il reste quelques traces de murs. La forge a été transformée en saloir. Subsistent deux éléments de fer (le marteau) jalousement gardés par Jean-Louis Mondot. D’après lui, plusieurs centaines de personnes travaillaient dans cette forge. On voit encore les empreintes d' un ancien pont sur l’Ouzoum qui se trouvent sous la passerelle actuelle. D’après Jean-Louis M., seuls les ânes osaient le traverser, les mulets avaient peur de le franchir, un autre passage plus loin était prévu pour eux.
C'est dans le saloir-grotte que se situait la forge. À l'intérieur, le trou de la cheminée a été bouché. Photos J. Omnès
Il y avait deux importants hangars de dépôt de bois (traces de mur). Reste d'un marteau-pilon protégé par une bâche. Photo J. Omnès
Association liée à la promotion du chemin des mines. Photo J. Omnès
§ Mines du Clos Ménet
- À l'ouest de Ferrières, au lieu dit le Clos Mené, sur un endroit sauvage et boisé se trouvent plusieurs galeries de mines de minerai de fer.
Découvert en 1898, le filon en affleurement fut l'objet de nombreuses explorations avec le percement de plusieurs travers-bancs (1). Les travers de 1938, côtés 838 m (le plus important), 930 m, 938m et 976m subirent de nombreuses inondations gênant l'exloitation. On dû amener une conduite d'air comprimé de la mine de Baburet à 3, 5 km de là. Les difficultés de recherches mirent fin en 1952, à toute démarche. Le secteur fut abandonné et l'eau des ruisseaux proches continue de couler. Prévoir des bottes. La petite galerie que nous rencontrons au départ, dans le bois, à une centaine de mètres, après la traversée du pont à la côte 590m, serait d'après J-M Poudevigne l'oeuvre de deux anciens mineurs de Babutet, après sa fermeture.
La galerie 838, la plus importante du secteur
La galerie 930
La galerie 938
La galerie 976. Derrière une ruine, elle ressemble à une grotte.
Accès
Voir la brochure de J.- M. Poudevigne, édition Cépaduès 3e édition, page 78
(1) Galeries servant à atteindre la zone d'exploitation
Conclusion
Michel C. Dupont, historien des techniques minières (1) passionné de d'archéologie industrielle de conclure la partie mine, avec nos remerciements :
L’histoire des mines de Pierrefitte, et plus généralement de ses voisines du département, s’inscrit comme une entreprise hasardeuse ponctuée d’échecs et de reprises, imputables aussi bien, au contexte économique de l’époque (chutes des cours des métaux), qu’aux difficultés financières des compagnies exploitantes. Certaines, comme l’aventure des mines d’Arrens, relèvent de ce que nous qualifierions aujourd’hui de filouterie. Un relief accidenté et de rudes conditions climatiques ne facilitèrent pas leur exploitation mais devant ces dernières difficultés, les premiers exploitants belges puis anglais montrèrent leur capacité à les surmonter grâce à l’apport de techniques nouvelles, particulièrement dans le domaine de l’extraction, avec l’installation de transbordeurs aériens de plus en plus performants.
Seule la "Compagnie Minière et Métallurgique de Peñarroya" (C.M.M.P.), après une période d’hésitations et de recherches (1918-1927), quant à l’implantation d’une nouvelle laverie et au procédé de traitement du minerai brut, connut une période d’activité relativement sereine jusqu’à sa fermeture en 1969, pour cause d’épuisement du gisement, selon les dires de l’exploitant.
Si des premières installations des exploitants étrangers, il ne reste que peu de traces, les importants équipements en matière d’extraction au jour de la C.M.M.P. mis en place entre les deux guerres sont encore visibles : plans inclinés n°2 (qualifié à tort par certains de "funiculaire") et son complément le n°1 (fonctionnement des deux en série), voie ferrée à traction électrique de Coutres et plan incliné n°3.(2)
Ces apports de l’art des mines témoignent pour les générations actuelles et futures, d’un des métiers spécifiques de la montagne, aujourd’hui disparu de notre pays.
Vouloir à tout jamais rayer du paysage ces derniers vestiges, allègue d’une volonté d’ignorer une partie de l’aventure industrielle de notre département et du manque d’intérêt de certains "responsables" pour la sauvegarde de notre patrimoine.
Une mise en valeur de celui-ci pourrait être effectuée, avec dans un premier temps, le traçage d’un sentier-découverte jalonné de panneaux explicatifs qui partirait du pont de la Hoze sur le Rioutou et emprunterait l’ancien "chemin des mines".
À plus long terme, une mise en valeur plus lourde, mais non utopique, pourrait être envisagée avec la réhabilitation de quelques galeries à partir d’un travers-banc aujourd’hui fermé, mais non foudroyé, pour permettre des visites du grand public.
En plus de l'intérêt de l’archéologie industrielle, la mine pourrait être un lieu privilégié pour faire de la géologie appliquée : observation du filon en place et explications de sa genèse.
Cette valorisation répondrait aussi au développement du tourisme culturel et en particulier minier, tel qu’il est pratiqué dans les autres départements ayant connu une activité minière, sensibilisés à la conservation d’une mémoire qui s’étiole avec la disparition des derniers mineurs.
(1) Auteur de nombreuses publications sur le sujet.
(2) Entre 1918 et 1927, plusieurs plans inclinés tous équipés de voie ferrée furent établis au jour pour le transport du minerai et des matériels. Ils furent numérotés de 1 à 4. Le plus important étant le n°2 appelé à tort par les mineurs "funiculaire."
Un dossier à venir concernera" l'archéologie industrielle".
Lire : Essai sur la minéralogiedes Monts-Pyrénées par Pierre-Bernard Palassou, 1784, reprint BN-Hachette, 2016 ; Annales des mines par Philippe Debette, 1853.
Guide du géologue dans les Pyrénées centrales par Emilien Frossard, 1859, reprint BN-Hachette, 2018.
Description des gîtes des minerais des Pyrénées par Dietrich, 1786.
Les mines des Pyrénées des gaves par Georges Jorré, édition Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, 1936, pp148-168.
Randonnées vers les mines du Val d'Azun par J.-M. Poudevigne, édition Cépaduès, 2016 (3 éditions).
Le chemin de fer minier de Baburet, Rails et industrie, numéro spécial mars 2022.,