Les carrières anciennes , en activité, les ardoisières anciennes, en activité (une)
Les carrières anciennes
Voir aussi le dossier patrimoine naturel : les carrières et leurs produits
Carrière du Hautacam
Carrière de Ger-Geu
Vers 1948 les terrains dénommés Soucastet étaient exploitées pour la pierre à chaux. Ce n’est qu’en 1963, que vint s’installer la Société des Chaux du Lavedan, après la fermeture à Lourdes de son four à chaux (Cazaux Moutou). Le chemin de Ger à Geu fut déclassé en 1966 et englobé dans l’exploitation. Exploitation qui a vu l’arasement de collines dont celle du « Pelle Coucut »
Après l’exploitation de la chaux, et l’achat de l’entreprise par le groupe MEAC producteur d’amendements calcaires pour l’agriculture bio et de durcisseur pour l’industrie chimique, l’activité a été réorientée pour être reprise en 2005, par le groupe DANIEL 64 avec une nouvelle réorientation : granulats et béton à partir du calcaire dolomine de l’exploitation.
Il s’agit d’une entreprise familiale et indépendante depuis 1904. Le Groupe Daniel est un acteur historique dans l’extraction et le concassage de granulats. L’entreprise se déploie aussi dans d’autres secteurs d’activité liés à la construction.
Acteur majeur dans la construction et l’aménagement du territoire, le Groupe Daniel possède un dispositif de production complet lui permettant de rayonner dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. Son siège est à Abas en Béarn. Son chiffre d’affaires est de 65M€, pour 20 sites de production avec plus de 280 collaborateurs. (1)
Dans les Hautes-Pyrénées qui nous concernent nous avons 3 sites : Ibos avec sa centrale à béton, Saléchan avec sa gravière alluvionnaire et Geu pour sa carrière de roche massive et sa centrale à béton.
Nous n’avons aucune statistique sur la production locale et la situation de l’entreprise Geu face à l’énorme exploitation côté Pibeste, de l’autre côté de la route de Lourdes à Argelès-Gazost.
Nous avons appris qu’en octobre 2020, le préfet a donné dix mois, suite à un arrêté pour quel ‘entreprise se mette aux normes concernant le bruit et la poussière.
(1) Information du site de l’entreprise : https://www.groupe-daniel.fr/
Les ardoisières anciennes et une en activité
Avec les carrières de pierre et de marbre, celles d’ardoise s’inscrivent dans le paysage du Pays de Lourdes et du Lavedan et font partie de notre patrimoine naturel. Le mot carrière et souvent plus employé que celui de mine, car malgré le statut de mineur des ardoisiers, les gisements en Bigorre sont essentiellement affleurant et leurs exploitations se font à ciel ouvert. La plupart sont installées dans la vallée de Batsurguère, et celle du Castelloubon; Elles sont tenues par de petits exploitants locaux Les ardoises des toitures et des enclos anciens (labasses), font partie du paysage local. Elles attestent du savoir-faire de nos artisans. Un savoir-faire qui disparaît lentement.
Un filon de schiste, ici, l'ardoisière du Néez
Origine
L’ardoise est un schiste argileux, issu du faible métamorphisme d'une argile. né il y a 460 millions d'années, au début de l'ère primaire. Roche sédimentaire, elle doit sa fissibilité à la forte action métamorphique sur des couches argileuses déposées au fond de la mer Ordovicienne. Sous l'effet des fortes compressions et températures (liés aux mouvements tectoniques), ces argiles se sont peu à peu métamorphisées en schiste. Elles sont ici datées du Santonien-Campanien (Crétacé sup., ~ 80 Ma), donc plutôt "récentes" (la plupart des ardoises se trouvent dans des terrains du Paléozoïque, ou Primaire).L'ardoise est résistante et sa couleur peut varier du blanc au noir. En fonction des éléments métalliques qu'elle contient et de leur degré d'oxydation, l'ardoise comme l'argile présente une diversité de teintes: noir, gris, vert, violet à lie de vin. Dans la carrière du Néez la dernière exploitée, la veine est orangéeL’ardoise est taillée en rectangle et parfois en forme d'écaille. Son épaisseur varie entre 3 mm et 9 mm. La pose traditionnelle se fait au clou. Fin du XIXe siècle, apparaît la pose sur crochet.Les deux types d’ardoise
En Bigorre, il existe deux types d’ardoise : les grises et les noires. Elles proviennent de deux types de terrains sédimentaires. L’ardoise grise est originaire de marnes du Bédoulien (type Suzanne). Nous la trouvons surtout dans les filons du pic du Jer et sur la rive droite du Néez. L’ardoise noire de marnes Sénoniennes (schistes calcaireux). Nous la trouvons surtout de l’autre côté du pic du Jer, côté ouest, dans la vallée de Batsurguère et du côté sud du Pic dans la vallée de Castelloubon.Durée de vie
La durée de vie d'une ardoise est de 70 ans à 300 ans. La qualité du gisement, le type d'extraction : machine ou main, et bien sûr l'épaisseur, le pureau, le type de pose : sur crochet ou cloutée ont une incidence sur cette durée. Il n'y a pratiquement pas d'entretien sur les ardoises, la mousse ne s’y accroche pas.Les gisements
La région est parsemée par de nombreux gisements, dont la plupart ont été exploités puis abandonnés à des époques diverses. Seule reste en activité de nos jours, l’ardoisière du Néez dans le Castelloubon. Nous y reviendrons plus tard.
Nous avons donc au sud de Lourdes d’est en ouest, les gisements de Castelloubon : Lugagnan, Juncalas, Saint-Créac, Germs sur l’Oussouet et de l’autre rive du Gave ceux de la vallée de Batsurguère : Ossen, Ségus, Omex, Viger
En Haut-Lavedan, des gisements ont été exploités dans le val d’Azun à Arrens, Estaing et Ferrières ; ainsi qu’à Cauterets et à Luz-Saint-Sauveur. L'ardoisière d'Estaing était réputée pour ses ardoises grises d'une grande longévité. Elle était située après le pont d'Estaing des pescadous.
Des ardoisiers
Ardoisier, photo Alix, exposition l'Escaladieu juin 2019
Les types juridiques d’exploitation
Les types juridiques d’exploitation permettent de comprendre pourquoi, pour certaines exploitations, nous avons la possibilité de consulter de nombreux documents et pour d’autres aucun.
En effet, les exploitations avec des baux privés fournissaient peu de renseignements, surtout si le propriétaire en était l’exploitant. Lorsqu’il passait un bail à ferme, il n’avait pas, jusqu’en 27 avril 1892, l’obligation de l’exploitation. Cet « oubli » n’apparaissait que lorsqu’arrivait un accident.
Par contre, les propriétés communales ou valléennes donnaient lieu à des contrats en bonne et due forme, réglementés par le Code Minier. Cela nous a offert un nombre considérable d’informations sur les carrières, leur type d’exploitation, les exploitants, les ouvriers (identités et salaires…).La qualité et les utilisations des ardoises
Chaque pièce doit être exempte de tout défaut comme grains de pyrite, cheveu (eth péou) et lis. Le lis est une fine bande lisse qui rend l’ardoise plus fragile. Une bonne ardoise doit posséder de fins cristaux à grains serrés. Sa qualité est d'autant meilleure qu'elle provient de la transformation d'une argile relativement pure. Elles sont majoritairement utilisées pour les toitures, mais peuvent servit de dalles, de plan de travail de cuisine, de parements de murs, de séparations de propriétés (labasses)...
L’ingénieur des mines
C’était le personnage « redoutable et redouté » qui inspectait les carrières, parfois à l’improviste. Surveillant la sécurité des carrières il informait aussi les exploitants des nouvelles législations et rappelait quelques règles essentielles.Le forgeron
Elément indispensable de la carrière pour la pose des rails des voies ferrés et des aiguillages sur lesquels circulaient les wagonnets.
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Les blocs de schiste de l’ardoisière du Néez avec ces veines orangées. Photo M. Labes
L’extraction
Après avoir dégagé le terrain jusqu’à la lurette (l’ardoise tendre), le carrier procède à son enlèvement au marteau piqueur, puis à l’arrivé à l’ardoise dure, il enfonce des coins de fer dans les rainures des blocs découverts. Il tape avec un maillet sur ces coins. Si le bloc de schiste résiste, il emploie la barre à mine, mais toujours dans le sens du filon. Le sens de fissibilité repéré, le carrier emploie un tailhadé (ciseaux) qu’il placé dans les rainures du bloc et d’un grand coup sec d’une masse de bois sur le tailhadé, il sépare le bloc en deux crénons, prêts à être acheminés par wagonnets ou portique avec poulies ou un tracteur, à l’atelier des fendeurs.Dans certaines carrières, l’extraction se fait, au moyen d’explosifs nitraté, qui ont remplacé la dynamite et qui permet d’éviter de casser la pierre. On l’introduit dans des trous perforés perpendiculairement dans la pierre. Cette perforation se fait au marteau piqueur (jadis à la barre à mine et à la masse). On introduit dans les trous réalisés de la poudre enfermée dans des cornets de papier. La mise à feu de ces cornets détache des blocs. Le bourrage se fait au marteau frappant une tige de bois et non en fer qui pourrait provoquer des étincelles avec possibilité d'explosion.
Lors de l'explosion, dans certains endroits (Lugagnan par exemple, il fallait fermer la route en contrebas, avec un drapeau rouge agité et une trompe. Dispositif de précaution.La fente, le clivage
Une fois les gros morceaux débités près de la carrière, ceux-ci sont acheminés par des wagonnets jusqu’à l’atelier où se trouvent les fendeurs. Wagonnet plat pour les gros blocs et à benne pour les déchets ou la" mauvaise pierre." Les déchets sont déversés au bout du chantier
Wagonnet à benne pour les déblais, à plateau pour les ardoises
Le découpage des blocs se fait souvent par scie circulaire électrique. La largeur des blocs sciés dépend de l’utilisation ultérieure des ardoises : toitures, décoration, labasses. Sur les plaques d’environ 10 centimètres d’épaisseur, les ouvriers pratiquent une encoche le tailhadé par un coup de marteau. Puis le tailhadé placé dans l’encoche, un grand coup sec d’une masse de bois clive le bloc en deux. Puis les fendeurs divisent ces plaques dans le sens de la fissibilité en feuilles minces et divisibles ou prims avec de petits ciseaux ou primadechs et un maillet. Après avoir amorcé plusieurs fentes sur le bloc d’ardoise le carrier par petit coup secs sur celles-ci, divise les plaques en deux, puis il recommence l’opération jusqu’à obtenir des plaques de 2 à 3 cm d’épaisseur et 33 cm de long, pour les ardoises de couverture. La finition se fait par rondissage. Celui-ci permet d’obtenir les dimensions définitives et de biseauter légèrement les bords.
Découpage de blocs à la scie circulaire, ardoisière du Néez. Photo M. Labes
Machine à découper les ardoises
Outils d'ardoisier Musée pyrénéen de Lourdes
L’entrepôt
Les ardoises taillées sont déposées côte à côte pour former un ensemble de 25 ardoises qui couvriront 2, 40m² de toiture. Cet ensemble est déposé sur petit traineau de un mètre de long appelé parech ; l’unité de mesure de vente se fait par char. Un char est composé de 6 parechs couvrant donc 14 m² de toiture et représentant 150 ardoises.
Sur ce char, il n’y a que cinq parechs, mais probablement de trente ardoises. Photo M. Labes
Les déblais sont entassés à l’extérieur de l’atelier formant ainsi un talus au nom de cascaillé.
Déchets de schiste ou cascaillés
Le transport
La majorité des couvreurs-clients se situaient dans le Cantal, l'Aveyron et parfois le Béarn. Les expéditions se faisaient par chemin de fer. La ligne Pierrefitte- Lourdes étant l'axe principal. Un wagon plat était réservé auprès de la gare de Lugagnan. Le wagon arrivé en gare, l'exploitant louait alors un attelage de boeuf à un agriculteur local, afin de transporter la marchandise jusqu'à la gare où les chars étaient transbordés. Le train de marchandise venant de Pierrefitte passait dans l'après-midi. À Lourdes, la gare de triage orientait les expéditions. Par la suite, le train fut abandonné, les clients venant avec leur propre camion.
Nous avons vu que la plupart des concessions se trouvaient au sud de Lourdes. En limite des trois communes Lourdes, Lugagnan et Saint-Créac. À l’exception d’une carrière, toutes les exploitations ont été arrêtées à ce jour.Jusqu’au au XIXe siècle l’exploitation des ardoisières était vitale pour l’économie du Pays de Lourdes. À Lugagnan, comme le notait en 1783, le curé du village. « [Icihttp://patrimoines-lourdes-gavarnie.fr/images/Carri%C3%A8res/ardoisieres_Lugagnan.jpg" alt="ardoisieres Lugagnan" width="589" height="408" />
Les sites : 1-vallée de Batsurguère, 2- Béout, 3- Sud-Ouest du pic du jer (Lugagnan), 4- Sud-Est du pic du jer (St Créac), 5- Davantaygue (Geu)
1- Vallée de Batsurguère
Les quatre villages Aspin, Ségus, Ossen (carrières Lynch et Toustar), Omex, sont dominés par le cinquième village : Viger.
Une des activités essentielles de cette vallée était le travail de l'ardoise. Cette activité n'existe plus aujourd'hui, la dernière ardoisière d'Ossen a fermé vers 2000 (carrière Jean Cassou). Au fil des promenades, on trouve encore de nombreux vestiges de cette activité, comme ces déchets de schistes ou des machines abandonnées que la végétation recouvre à grand peine.
Le chant des ardoisières de Batsurguère, parole de Daniel Casteyde, montage Marie-Hélène Valentin Labrousse, chanteurs du groupe Avisatz pe
https://www.facebook.com/734723849966203/videos/779450572160197/
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Restes de l’ancienne ardoisière d’Ossen L'un des derniers ardoisiers d'Ossen
Compresseur à Ossen. Photo Gérard Terrieux, avec nos remerciements.
Ossen
L'un des derniers ardoisiers
Il s’agit de Louis Terrieux (1902-1990)
Originaire de Corrèze, où il travaillait dans une mine, dont les puits pouvaient attendre 70 à 80 mètres de profondeur, il est appelé vers 1930, par son oncle Laroze pour l’aider à exploiter sa carrière d’Ossen. Il vient donc s’installer à Ossen avec épouse et enfants
L'ardoisière d'Ossen. Louis Terrieux en chemise blanche
Par la suite, Louis décide vers 1937, de se mettre à son compte et s’installe à Lugagnan au lieu-dit Bentadé. En 1942 Mr Laroze est dénoncé comme résistant à la Gestapo et envoyé Mauthausen via Lourdes et Toulouse. Il y décèdera. Sa veuve continue l’exploitation.
Un second filon, le Toustar est exploité de 1950 à 1957 (environ) par Louis Terrieux de retour dans le secteur, après son départ de Lugagnan.Ségus
De cette ardoisière du Lynch, non accessible aux camions, mais équipée de voies ferrés Décauville descendaient les pièces par téléphérique jusqu’au bord de la route, avant le bourg en venant du pont Neuf.
Ardoisière du Lynch 1925-26. Cliché verre Edouard Lynch Chargement des dalles avant fabrication.
Ardoisière du Lynch 1925-26, compresseur mobile. Cliché verre Edouard Lynch
Viger
Il existait une petite ardoisière à Viger, au lieu-dit Poeymarie. Elle a arrêté son exploitation en 1960.
2-Béout-Barrau
Ancienne ardoisière de Barrau (Cité secours de Lourdes) et ses haldes (déchets)
Ardoisières du sud du Pic du Jer, elles s'étendent du sud de Lourdes à Saint-Créac
Toutes ces carrières ont été exploitées entre 1811 et environ 1995. La première concession municipale date de 1811, c’est la concession Jean Castérot. Elle sera suivie par Mengelle –Touya qui donnera le nom à la carrière. Celle-ci réputée était exploitée depuis le Moyen Ȃge.
Pour avoir des précisions sur les différentes familles adjudicataires, voir le travail ci-joint de M. Mézaille http://membres.multimania.fr/mezaille/carpicjer.htm
3-Sud Ouest du pic du Jer
Lourdes-Lugagan
Au lieu dit La Poumia. Carte IGN Lourdes. 1646. Elle est visible de loin avec sa halde énorme et son front de taille qui longe la route de Lourdes à Juncalas. L'ancien pont de fer d'accès situé en bordure de cette route est hors d'usage. L'accès au front de taille appelé La Blanche peut se faire par la halde à l'ouest. Juste après le pont de Sénac. Le chemin sur la gauche longeant le gave, mentionné sur la carte nous mène aussi au pièd de la halde (du cascaillé) ouest. Elle fournissair une ardoise bleue que l'exploitant appelait la Centenaire, vu l'ancienneté de l'ardoisière.
Le derniere exploitant était J-P Cazenave. Son nom reste visibles sur un vieux mur à l'entrée du sentier à 30 m du pont Neuf.
Le front de taille de Lugagnan -La Poumia
Les ardoisières du Sud-Est du pic du Jer, elles partent de la côte du courrier (sud de Lourdes) pour arriver à Lugagnan. Ici avec les flèches, le lieu- dit La Poumia.
Ancien panneau à 30 mètres du pont Neuf annonçant la carrière, un chemin à gauche à travers arbres déracinés et brousailles vous amène au pied du côté ouest du cascaillé. Dur d'aller plus loin. Plan ci-dessus (sentier)
Accès après le pont de Sénac , il faut gravir plusieurs paliers Ancien accès le long de la route
L'ancien propriétaire J-P Cazenave
Lugagnan
Situation
Cette carrière est située à gauche de la route nationale menant de la gare au village, parallèle à la forte côte, au lieu-dit Bentabé. On peut encore voir le remblai et les murs de soutènement, alors que le lieu d’extraction (le trou) a été en grande partie remblayé. Là où est située la maison neuve, se trouvaient les cabanes du moteur Bernard et du compresseur et l’abri pour les mauvais temps.
Après un arrêt pour mobilisation entre septembre 1939 et octobre 1940, l’exploitation reprend jusqu’en 1948-1949. Pour être abandonné définitivement et être remplacée par une nouvelle exploitation, plus en hauteur. Les restes actuels (compresseurs, murs de cabane) proviennent de cette dernière exploitation.
Le personnel
Les ouvriers aux nombre de deux ou trois, selon les périodes travaillaient de 80 à 102 heures par quinzaine. Un impôt cédulaire était payé par l’exploitant (Voir le document ci-joint). Le bon filon en extinction, la carrière sera abandonnée vers 1950.
Renseignements donnés par Gérard Terrieux, fils de Louis, avec nos remerciements.
Fils de l'ardoisier avec le marteau-piqueur de son père (Photos Terrieux)
Cahier des payes 1941, le patron a trois employés et touche la même paye. Ils travaillent entre 80 et 102 heures par quinzaine. L'ardoisière paye un impôt cédulaire. C'est l'épouse du patron qui fait la comptabilité.
Lugagan bis
Dans le village au bout du chemin des ardoisieres
4- Sud du pic du Jer
En empruntant la route du Castelloubon (Lugagnan-Saint- Créac), après le pont de Sénac, nous avons successivement trois ardoisières : la première, à droite est celle dite de Julien Dusserm, puis nos avons l'ardoisière Courtade et enfin du côté gauche de la route, celle dite du Neez de Michel Labes (toujours en activité).
L'ardoisière Julien Dusserm. Elle se trouve juste après le pont. Son entrée officielle, après la passerelle de bois en contrebas de la route, qui donne accè à la ferme visible, est privée. Pour y accéder, il faut longer le bois, juste après le pont de Sénac. On trouve de nombreux cascaillers enfouis sous la mousse et les arbustes. Quelques murs de soutainement et des matériels rouillés sont encore visibles, parsemés dans le bois.
L'ardoisière Courtade. Juste après, elle est visible du parc de stationnement de la salle des fête de Saint-Créac
L'ardoisière du Neez. Elle est encore exploitée de nos jours par Michel Labes depuis 1989, est située sur les anciens filons Chouat (filon du bas) et Bouriette (filon du haut). Son débit est relativement restreint environ 150 tonnes par an.
Son site : http://www.ardoisieres-du-neez.fr/
Front de taille
Ancien passage des charriots Le propriétaire Michel Labes, photo J. Omnès
Avenir de la dernière ardoisière du pays
À l’entrée de Saint-Créac, se trouve donc la dernière ardoisière du Lavedan Cette ardoisière dite du Neez, qui appartient à Michel Labes se trouve dans une situation difficile. La municipalité lourdaise préférant souvent faire appel à des ardoises industrielles espagnoles.Le texte de Jacques Omnès sur un forum local résume la situation : « La destruction autorisée de la tour médiévale de la Coustète (et de la chocolaterie Pailhasson) est rédhibitoire pour espérer la moindre initiative en faveur de la préservation du savoir-faire industriel de notre pays. Avant le 10 décembre 2010, l’attitude de la municipalité [de Lourdeshttp://patrimoines-lourdes-gavarnie.fr/images/Carri%C3%A8res/Cit%C3%A9_secours_ardoisi%C3%A8res.JPG" alt="Cité secours ardoisières" width="400" height="267" />
De la pérennité de notre dernière ardoisière
Texte de Jacques Omnès
"Je suis personnellement sensible à l’intérêt soudain de monsieur le maire au Patrimoine. Ne vient-il pas de présenter un jeune colistier étudiant en master Patrimoine ? Bien.
Madame Bourdeu, son principal challenger, semble aussi accorder crédit à la nécessité de créer une délégation au Patrimoine. Bien.
Depuis plusieurs semaines, la commune fait effectuer des travaux de restauration et de consolidation à la Pointe du Cavalier du château. Bien.
La restauration d’un monument historique est un domaine qui m’est familier. En restaurant nos châteaux, nos églises, nos abbayes, nous permettons la « pérennisation » de métiers traditionnels en voie de disparition, comme les industries extractives de la pierre : marbre, calcaire, ardoise.
La richesse de Lourdes, pendant des siècles a été la pierre ; depuis les carrières de sarcophages du Béout, entre le VIIe et le IXe siècle, jusqu’aux carriers et ardoisiers, qui étaient plus d’une centaine avant la Guerre de 1914. Aujourd’hui le constat est affligeant : plus un seul carrier dans les Hautes-Pyrénées (il faut aller à Arudy aux Carrières Laplace) ; tandis qu’il ne reste qu’un seul ardoisier en pays de Lourdes (et deux à Labassère). C’est monsieur Michel CAZENAVE-LABBE des CARRIERES DU NEEZ. Si son entreprise familiale comportait jusqu’à cinquante ouvriers entre les deux guerres, aujourd’hui il est seul. Les lois européennes, les règlements de la DREAL , l’inspecteur du Travail, et autres joyeusetés, l’ont mis à mal. Interdiction de continuer l’extraction, limitation à la vente des résidus de taille, impossibilité pratique de garder un salarié, impossibilité d’utiliser du matériel ne répondant plus aux normes de contrôles, obligation d’une étude d’impact préalable au renouvellement du permis d’extraction (15.000 €), obligation de cautionnement pour réhabilitation du site en cas d’arrêt d’exploitation (15.000 €).
Je comprends parfaitement la volonté de l’Etat et de l’Europe de durcir les règles du régime général des industries extractives et de celles des installations classées pour la protection de l’environnement.
Quand elles s’appliquent à des sociétés espagnoles, subventionnées par l’Europe, employant cent ouvriers, et plus, c’est compréhensible. Mais, quand on s’adresse au dernier des ardoisiers du pays lourdais, je suis quelque peu révolté."Mort programmée de nos derniers ardoisiers
Nous assistons sans le moindre soubresaut de nos élus, à la fin de nos trois derniers ardoisiers du département. Une réunion a eu lieu fin mars 2014 , je crois au conseil général, une mutualisation des moyens devaient être mise en place. Silence radio. En revanche nous apprenons que les ardoises qui doivent border les rives du gave suite aux crues ne viennent pas des Pyrénées, mais d'Espagne.
Lu sur le blog de J-L Laplagne, le texte suivant :
"SAMACA Pizzaras
Voilà la réponse de la municipalité et d’Eiffage [...http://patrimoines-lourdes-gavarnie.fr/images/Carri%C3%A8res/machine_%C3%A0_d%C3%A9couper_les_ardoises.jpg"
5- Davantaygue-Geu-Ger
Geu
Une ardoisière peu connue à Geu. Elle est situé derrière la carrière ancienne de pierre à chaux, actuellement de granulats au bout du Camin deths arials (argiles ?). Le chemin est large, bien visible probablement fréquenté par des randonneurs. A 5 minutes du départ, prendre le chemin herbeux de gauche et non celui de droite. Au sommet à 20 minutes de marche, à la première "station ", présence de matériels d'extraction : rails, compresseur, moteur, câbles, restes de pylône et halde imposante servant de poste d'observation à des chasseurs. Belle vue sur la carrière du Pibeste. Cette ardoisière communale a été exploitée par Cassous de Juncalas jusquen 1950.
Nous n'avons trouvé aucune documentation sur son histoire et son activité, même après passage en mairie.
Louis de Pazzi Facebook Les amis du pays des vallées des gaves le 08/04/ 2021 : la carte géologique (feuille Argelès) les localise dans le Carbonifère (Viséen ? 346-330 Ma), et les décrit : "calcaires amygdalaires blancs veinés ou tachés de rose, rouge ou vert (parfois nommés "fausses griottes"), à intercalations de calcschistes verts. Ils montrent de nombreuses sections de goniatites" (ancêtres des ammonites) ... que nous n'avons pas trouvées.
Vue sur la carrière du Pibeste
Reste de pylône supportant le câble de transport
Ger en préparation
Germ -sur -l'Oussouet en préparation