"La fin du siècle et le début du XXème voit s'installer une deuxième vague dans les nouveaux quartiers thermaux (Argelès, Bagnères) ou résidentiels (Lourdes, Tarbes) abritant la haute société urbaine, notamment les nouveaux riches (entrepreneurs, hôteliers, commerçants par exemple) dont l'ascension sociale se produit précisément dans ces dernières décennies du XIXème et jusqu'à la Guerre de 14 ; d'où sans doute la recherche d'effets ostentatoires, un peu « tape-à-l’œil », dans le registre du « pittoresque », ou bien parfois de véritables pastiches des styles aristocratiques des siècles passés, de la Renaissance au Rococo. D'où aussi le choix des programmes constructifs, multipliant manoirs et « castels » qui constituent une sorte de déclinaison bourgeoise du château de la noblesse d'Ancien Régime ; en effet, ces vastes demeures, outre leur fonction de résidences confortables ou luxueuses, sont aussi un des lieux privilégiés de la vie mondaine ce qui explique l'importance de leur apparence extérieure et des pièces de réception. "Extrait d'un site d'architectes tarbais.
LES VILLAS
Lourdes ; pour Argelès-Gazost, Cauterets, Luz-Saint-Sauveur, Pierrefitte, voir après Lourdes villas, hôtels et bâtiments publics
Lourdes
Villa Fourneau appelée par la suite " Château de Soum", a été construite par l'Architecte lourdais Jean-Marie Lacrampe pour la Famille Fourneau (ancienne famille hôtelière lourdaise : Café et hôtel de la Poste, dans les années 1900-1901. Elle a été par la suite achetée par Mme Suberville. Elle eut comme locataire la famille Lagardère de 1935 à 1942 (1). Puis elle céda la villa à son tour à la Ville de Lourdes, en janvier 1956. Celle-ci y installa le tribunal civil, en remplacement de celui de la place des Tilleuls construit en 1881 et devenu peu adapté. Ainsi, de 1974 à 2009, le Tribunal d'instance y tint son siège, puis un centre de Formation Professionnelle. Le bâtiment abrita un temps les locaux de l'Union Musicale Lourdaise et une école de danse. Il est actuellement occupé par la troupe théâtrale Esope. En juin 2015, des travaux de réfection de la toiture suppriment quatre cheminées devenues inutiles.
(1) Le père y exerca la profession de médecin. Le fils Francis, étant recherché par les Allemands, la famille dut changer de domincile, pour se réfugier au nord de la ville, cité Albert 1er. Voir dossier Patrimoine humain : Francis Lagardère
L'état de délabrement ( jusqu'en juin 2015) à certains endroits est assez avancé, comme au plafond du hall avec ses fuites.
La mairie, ensemble architectural de trois bâtiments du début du XXe siècle
La première mairie ou maison commune était située sous l'ancien régime à la maison Caubotte rue Baron-Duprat qui fut transformé en 1804 (l’actuel commissariat de police) , en mairie et tribunal d'instance. Puis la mairie fut transférée de 1829 à 1897, rue du Porche, à côté de l’église Saint-Pierre, et le tribunal déménagea place des Tilleuls en 1899 (l'actuel cinéma). Après ce déménagement, la maison Caubotte étant libre on y réinstalla la mairie après divers travaux, la Mairie du Porche étant trop petite. Elle fut démolie en 1897. Et ce n'est qu'en 1942 que la mairie s'installa dans la villa Roques.
La mairie actuelle sur l'avenue Foch est composée de trois villas :
La Villa Roques. Elle a été achetée par la municipalité Brenjot, en 1942 à Mme Roques, fille de Jean Soubirous et de Benoite Soubirous née Toulet. Jean Soubirous ayant un lien de parenté éloigné avec le père et le grand-père paternel de Bernadette.
Cette villa, dans le plus pur style bourgeois de l'époque a été construite en 1900 sur les ordres de Benoite Soubirous-Toulet après la construction du Grand Hôtel Moderne (1896), sur 2 200 m² de terrain par l'architecte en vogue de l'époque, Jean-Marie Lacrampe.
"Benoite à laquelle on n'avait donné aucune éducation particulière (imaginez en 1858 une jeune femme élevée au fond du bois de Lourdes !) sera la première grande visionnaire et bâtisseuse de la future ville. C'est elle qui, forte du gain des premières années, va rêver au-delà de la norme. Elle croit très fort, elle sent, avant tout le monde, la portée de l'événement, et, en plein milieu de prés, au fin fond de la France, elle va faire construire un «paquebot» superbe : l'hôtel Moderne." Bernadette Pécassou.
Dans cette vaste villa, vivra Madame Roques au rez-de-chaussée, la comtesse Franclieu au premier étage et la famille Omnès-Mimy à l'étage supérieur de 1930 à 1935, avant de s'installer au-dessus du salon de coiffure-parfumerie 1, avenue du Paradis.
Façade arrière-jardins Entrée latérale
La Villa Gazagne
La Villa Gazagne a été achetée en 1989 à la famille Gazagne, dont Marie Lucien Eugène a été maire de la ville de Lourdes de mai 1929 à juillet 1941. Il décéda en 1944. Elle fait partie depuis cette époque de l’ensemble de trois villas appelé communément mairie. Elle abrite l’Etat civil de la ville.
Mais en mai 2023, suite à l’absence de travaux durant des années et de mises aux normes successives, la villa doit subir une rénovation d’envergure nécessitant le transfert de ses documents dans l’ancien office de tourisme, place Peyramale. Le coût des travaux : 550 000 €
Les plans ont été réalisés par l’architecte de la ville de l’époque J.M. Lacrampe. La façade toute en pierre de taille correspond avec ses couleurs rouges, aux normes des villas balnéaires en vogue à l’époque
Le pigeonnier de briques rouges qui se trouve à Anclades (hameau de Lourdes) faisait partie de la villa. Cette annexe d’une demeure bourgeoise est l’un des derniers exemples d’une demeure qui permettait à son propriétaire de se hausser au sein de la hiérarchie sociale. Il a été sauvé de la destruction, lors de son acquisition par la ville. Démonté brique par brique, il a été réinstallé à la sortie du hameau, en face des anciennes carrières, pour le bénéfice de club des colombophiles.
Le pigeonnier Villa Gazagne. À l'arrière la villa Roques. Photos Omnès
Villa Rachel construite en 1902 en l'honneur de la fille de l'avocat, Maître Navarret, Rachel, sur les plans de J-M Lacrampe, elle fut achetée en 1993-94 par la ville de Lourdes à M. Picot. Les lettres N et S à la base de la rampe de l'escalier représentent le N de Navarret et le S de Soulé, son épouse. Ses 400 m² ont été rénovés en 2001, pour abriter les services techniques de la mairie. Décembre 2014, la seconde boule des marches de l'entrée a été volée. Certains éléments de son style Art nouveau laissent perplexe, comme son toit à redents (penaous) : néo bigourdan ou néo flamand ?
Façade ouest, marquée 1902. Photos J. Omnès. Les deux boules de pierre de l'escalier de l'entrée ont été volées.
Façade Sud et sa terrasse. Photo J. Omnès
Villa Lacrampe Construite vers 1900, par l'ancien architecte de Lourdes, Jean-Marie Lacrampe, pour lui-même, elle aurait abrité la famille Campbell. Campbell-Johnston vieille et importante famille, d’origine écossaise, installée à Brive-la-Gaillarde. L’oncle du dernier défunt, Diarmid Ian Alexander, a été camérier de Léon XIII et de Pie. J'ignore à quel moment la famille a occupé la maison. Voir le dossier petit patrimoine, les cimetières. Elle a été mise en vente en 2014.
Détail des sculptures
Villa Lacrampe, rue de la Gare. Photo Guy Trousselle
Villa la Congrégation des Filles de Marie Immaculée
Située avenue Lagardère, avant l'entrée du Funiculaire, elle a été construite en X, Propriété de la famille Du Serre-Telmon fondateur du Comptoir de la bimbeloterie devenu par la suite Palais du Rosaire (et dont la soeur, devenue Fialho, héritera) ; elle fut offerte à la Congrégation de religieuses espagnoles ; mais en 2014, elle fait l'objet d'un permis de démolir-construire pour changement d'affectation.
Depuis 2015, après entière rénovation, c'est devenu un pool médical.
Avant et après restauration Photos J. Omnès
Vue du turon de justice. Carte postale C.C. de 19..
Villa des soeurs de l'Auxilium
Située rue de Bagnères, elle a été construire en 1894, sur les plans de l'architecte local Jean- Marie Lacrampe. Elle a été transformée en béguinage en 2016.
Historique : voir la vidéo Youtube https://www.logement-seniors.com/.../l-association-vivre-en-beguinage-prevoit-plusieurs...
Villa Paulette
Maison Paulette, route de Bartrès. Photo J. Omnès
Appelée castel Paulette, carte postale ancienne.
Appelée à l’origine castel Paulette cette grand maison avec sa tour carrée sur la route de Bartrès, bien visible en bord du chemin côté droit a été édifiée par une certaine Paulette vers 1910. Nous pensons à Paulette Vandamme, amie du comte de Beauchamps responsable des hospitalités de Lourdes. Mais il est fort passible que cela soit une autre Paulette. Propriété du cabinet Bebuik, la propriété fut vendue en 1980 au couple Coerveiller, celui-ci fit à jouter l’aile droite puis l'a revendue en 2012-2013 à mademoiselle Monnier de l’hôtel d’Italie, dont l’une des filles vit à Saint Pé.
Elle a été mise en vente par la société Mercure du Figaro en 2022. Photo ci-dessous On voit bien les deux ailes rajoutées à droite.
Photo de la vente par Mercure
Villa Jean-Pierre Picqué. Lourdes
Plan du guide de Jean Barbet la villa est un peu plus à gauche au bout d'un chemin
La villa de la famille Picqué, dont le fils Conventionnel a été médecin et maire de Lourdes avant la Révolution et grand pyrénéeiste (voir dossier patrimoine humain) se trouve le long du premier chemin à gauche de la route de Bartrès. Ensemble du XVIIe siècle, avec un linteau daté de 1636, elle a appartenu par la suite à l'épouse de Jean de Valicourt, assureur à Lourdes, Sabine de Saint Marc. Elle a ensuite été vendue à un ophtalmo de Lourdes qui l'a entèrement rénové, portail et jardins inclus
La maison possédait l'une de plus belles bibliothèques du pays où venait s'instruire Ramond de Carbonnières, lors de son passage à Lourdes. Une plaque en pierre du pays, verticale, avec citation, se trouvait dans le jardin et avait attiré l'attention de Jean Barbet en 1892. Suite au démembrement de la propriété, une grande partie du terrain a servi à construire une zone résidentielle. C'est dans celle-ci que se trouvent incrustées et la chapelle et la source avec la plaque qui avait plu à Jean Barbet. La lecture en est difficile :
"Revenez naïade infidèle
Revenez arroser nos myrtes amoureux !
L''eau que vous épanchez est si pure et si belle
Qu'en détournant son cours vous attristez ces lieux" (1)
La source
L'ancienne chapelle de la propriété, dans la zone résidentielle au fond de la rue Salvador Dali
Nous apprenons dans l'ouvrage d'Yves Chiron, sur le curé Peyramale (édition du Cerf, 2022, page119) que la villa Picqué de l'ancien maire Conventionnel de Lourdes, au temps des Apparitions, en mars1858, avait été à l'origine d'une des premières guérisons qui fut appelée localement "miracle". Il s'agissait de la guérison du jeune Jean-Marie Doucet travaillant à la ferme. Cinq visites de Bernadette lui apportant de l'eau de la source Massabielle, le sortirent de sa "névralgie incurable" et le rendirent à la vie. Etonné, le curé Peyramale, accompagné des abbés Pène et Pomian, vint à la villa Picqué constater la guérison du jeune homme (2)
(1) Le guide de Lourdes et de la grotte de Jean Barbet ; édition Desclée, de Brouwer et Cie, 1892, p. 109.
(2) Lettre de l'abbé Peyramale à Mgr Laurence, le15 mars 1858, publiée dans Lourdes. Documents Authentiques t 1, p. 249.
LES HÔTELS
Lourdes
Avant les Apparitions, la ville de Lourdes abritait selon le guide Richard de 1840, et le guide de Lourdes de Jean Barbet de 1893, deux hôtels :. l'hôtel des Pyrénées et l'hôtel de France probablement les plus anciens. Ces deux hôtels sont aussi mentionnés en 1866 par Henry Brandhomme dans Histoire de Lourdes édition Privat, page193.. Et trois après cette date : s'est rajouté l'hôtel de la Poste. Quelques ouvrage stouristiques mentionnent le Lion d'Or et la Clef d'Or, mais dont nous n'avons retrouvé aucune trace. En 1881, Paul Perret dans Les Pyrénées françaises cite : les hôtels de France, de la Grotte, des Pyrénées, de Paris et des Princes. Sans précisions.
L'hôtel des Pyérénes ?, nous pensons qu'il s'agit de l'hôtel devenu à une date inconnue, Continental et de la Paix, rue de la Paix. Cette rue anciennement Petite rue Malpoil est devenue de la Paix, on peut penser lors du changement de nom de sa voisine qui s'appelait initialement rue Malpoil, pour devenir de la Halle après l'inauguration de celle-ci en 1893. Pourquoi de la Paix ? Nous l'ignorons. Cet hôtel est le dernier vestige du XVIIIe siècle de l'hôtellerie locale. Le claveau central indique 1785. Les linteaux de pierre des fenêtres ont été décorés sous la III République, de mascarons peints par la suite, par un peintre local hébergé dans l'hôtel : Guy Trousselle. Il fut acheté en 1966, par un rapatrié d'Algérie qui le revendit après transformations par appartements. L'escalier était décoré d'un singe en bois sculpté de l'atelier Claverie, ce qui était une marque de son ancienneté, il fut revendu à un collectionneur local. Voir le dossier petit patrimoine, les rampes d'escalier sculptées.
L'hôtel en 1950-60, propriétaire à l'époque Salvatore Schembari, puis de Monsieur Abbadie en 1892.
Hôtel des Pyrénées (propriétaire en 1893, Monsieur Lacrampe) sur le trottoir de gauche, rue Lafitte. Plus au fond, non visible sur le même trottoir, l'hôtel de France. Ancienne carte postale.
L'hôtel de France propriété en 1892, de la veuve Maumus. Il se trouvait place du Champ Commun, là où se trouve actuellement le Crédit agricole. Il a été construit à l'emplacement des ruines d'une ancienne chapelle, celle dédiée à N-D du Montserrat. D'après Jean Barbet dans son guide de 1892, cet hôtel aurait récupéré une pierre portant le millésime 1525 ayant appartenu à ladite chapelle.
Photo C. Cieslar
Ancien hôtel Confort à Lourdes
Rue de Pau, anciennement hôtel Confort, carte postale Delcampe. Photos J. Omnès
Vinrent ensuite les hôtels de grand prestige : l 'hôtel de la Grotte et l'hôtel Moderne
L'hôtel de la Grotte, l'ancien fleuron de l'hôtellerie lourdaise (1873). Vendu et transformé en 2016, il n'offre plus hélas, les caractéristiques d'un hôtel hors du commun. Il avait obtenu environ en 2013 sa cinquième étoile, l'assimilant à un palace. C'est là que sont descendus pendant des décennies, nombre de personnes couronnées et VIP. Il s'appelle désormais Belfry Hôtel.
Le Grand Hôtel Moderne
Sur le site Internet de l’hôtel nous pouvons lire : « Construit en 1896, par le neveu de Sainte-Bernadette, Jean-Marie Soubirous, et sa femme, Benoîte Toulet, le Grand Hôtel Moderne a rempli dès ses débuts sa vocation d’accueil de l’aristocratie et des dignitaires en visite à Lourdes dans un cadre élégant et confortable en plein cœur de la cité mariale.[…] Animés du désir de construire “le plus bel hôtel de la ville”, Jean-Marie Soubirous et Benoîte Toulet ont fait appel à l’architecte le plus célèbre de l’époque, Jean-Marie Lacrampe, pour dessiner les plans du Grand Hôtel Moderne. »
En fait, c’est Benoite Toulet-Soubirous qui s’est occupée de la construction de l’hôtel. Son mari, était une relation de la famille paternelle de Bernadette (via les grands-parents). Elle a épousé un Jean ou Yantot (et non Jean-Marie, comme parfois mentionné, prénom du petit frère de Bernadette) Soubirous, originaire comme elle, des environs de Rieulhès. Admirable femme d'affaire, Benoite a laissé utiliser son nom de Soubirous pour obtenir plus facilement d'importants crédits auprès des banquiers et attirer une clientèle européenne mondaine. Elle n'a jamais, d'après les dires locaux, affirmé elle-même être l'épouse d'un parent de Bernadette. La confusion se faisait toute seule.
Et cette confusion fut entretenue, par le fait que l’un des hôtels de Benoite, l’hôtel de La Chapelle, voisin du grand Hôtel Moderne, tomba dans l’escarcelle de sa petite-fille Lanoé, qui épousa Marcel Soubirous, fils de Jean-Marie Soubirous, frère de Bernadette.
En entrant dans le Grand Hôtel Moderne, on est aussitôt transporté dans le faste de la « Belle Époque » avec sa décoration intérieure Art Nouveau comprenant de magnifiques lambris en bois, des plafonds richement décorés et des sols en mosaïque colorée.
Façades. Photos site de l'hôtel 2013, après la rénovation
L'architecture
La façade est dans le plus pur style baroque de la seconde moitié du XIXe siècle, elle ne laisse aucune place au vide. La sobriété n’est pas son point fort, partout ce ne sont que pilastres superposés, médaillons et bas-reliefs, balcons de pierre et de fonte, surcharges d’ornementations. L’ensemble fait cossu. Indéniablement, elle nous fait savoir que sa propriétaire souhaite montrer aux yeux de tous, son ascension sociale. Les têtes des quatre filles de Benoîte sont présentes sur les hauteurs des façades.
L'une des filles de Benoîte. Les grilles en fonte proviennent de la célèbre fonderie du Val d'Oise, fonderie qui est à l'origine des entrées du métro de Paris dessinées par H. Guimard et des fontaines Wallace. Photo J. Omnès
Photo Lina Tedesco
L'une des filles de Benoite. Photo Lina Tedesco avec me remerciements
Elle avait chargé le célèbre Louis Majorelle (1859 -1926) de l’aménagement intérieur de l’hôtel. L’une des pièces majeures réside dans la splendeur du restaurant qui porte à juste titre le nom de son créateur. L’ambiance y est chaleureuse et intime, notamment grâce à la présence de l’acajou, des motifs complexes du parquet et des moulures inspirées de la nature : plantes, feuilles et vrilles de nénuphar. « De remarquables colonnes en marbre font le tour du restaurant et jouent la carte du contraste et de la sophistication ». Reste également le bel escalier en spirale considéré comme un chef d’œuvre de l’architecture du XIXe siècle.
Salle à manger, décoration Majorelle, escalier. Photos site de l'hôtel
Le grand escalier.
Desserte dite Napoléon III. Photos J. Omnès Menu de 1922. Document de l'hôtel
Modernité de l’établissement
Lors de son ouverture, le Grand Hôtel Moderne combinait ce qui se faisait de mieux en matière de confort, en offrant notamment des salles de bains privatives disposant d’arrivées d’eau chaude, un ascenseur s’arrêtant à chaque étage et des téléphones en cabines privées. Il était l’un des premiers hôtels dans le Sud-Ouest de la France à avoir ce confort. C’était alors une référence parmi les hôtels les plus beaux et les plus sophistiqués de son temps. Une centrale électrique à Saint-Créac appartenant à Benoîte dans le Castelloubon, fournissait l'électricité. Dès 1885, Benoite Soubirous avait fait à la préfecture une demande d'autorisation d'installer une ligne électrique qui part de son moulin pour alimenter son hôtel.
L'établissement a été racheté en 2008, par un grand tour-opérateur italien dirigé par Franco Tedesco, associé à René Buy, un professionnel réputé qui a exploité plusieurs hôtels et restaurants à Lourdes et Cauterets.
Il a été entièrement restauré avec sa façade de 2008 à 2013.
La centrale de Saint-Créac
Son architecte. Jean-Marie Lacrampe dont le portrait a été réalisé en 1900, par Louis Capdevielle, était architecte de la ville. Il a également réalisé la villa Roques (mairie actuelle), l'hôtel Gallia-Londres, le château de Soum, les écoles rue de Bagnères et de Langelle, une partie des chapiteaux de l'église paroissiale...
Son mobilier. Le mobilier des chambres, lits et armoires signé Majorelle n'est plus, il a été vendu, suite aux difficultés financières des avant-derniers propriétaires. Les noms de Majorelle et de J.-M. Lacrampe, l'architecte sont bien connus, ce qui l'est moins c'est le nom de Thonet (Michael Thonet 1796-1871), auteur de la célèbre chaise 14 en bois incurvé, inaugurée en 1859, au restaurant de la tour Eiffel. L'hôtel a conservé en partie le mobilier du restaurant, dont les dessertes et les sièges estampillés Thonet, ceux que l'on voit sur la photo.
J.M. Lacrampe peint par Capdevielle, 1900 Siège Thonet
Photos J. Omnès
Certains vins (les Bordeaux) étaient mis en bouteille à l'hôtel même. Bouchons de cire.
Hôtel Beauséjour
Face à la gare, c'est l'ancien siège de la Kommandantur. Belle vue sur les Pyrénées à l'arrière.
Groupe hôtels La Chapelle et du Parc et Gallia et Londres
Le premier fut construit en 1870-1880 sur les plans de J.M. Lacrampe, il fut prolongé entre 1890 et 94 par une aile plus luxueuse, le premier bâtiment a pris le nom d'hôtel de la Chapelle et du Parc et le second plus tardif celui de Gallia et Londres. Tous deux ont été rénovés début 2015.
Benoîte Soubirous voulait retrouver dans l’architecture, les mêmes éléments que ceux du Palais de Biarritz qu’avait tant apprécié Napoléon III et Eugénie de Montijo, mélange de pierre et de brique. À l’époque de son inauguration c’était un des plus beaux hôtels au sud de la Garonne avec éclairage au gaz, eau à tous les étages eau chaude sur demande 24 h/24, cheminée dans toutes les chambres, voiture à cheval qui attendait les clients à la gare. Puis, éclairage électrique avec l’une des premières centrales de Pyrénées. Le Gallia et Londres plus tard était présenté comme de style classique mâtiné de style basque. Il possédait une galerie des glaces qui malheureusement n’a pu par la suite être sauvegardé. Les panneaux vides ont été remplacés par d’imposantes gravures représentant les batailles napoléoniennes ; ce qui ne plait pas beaucoup à certains hospitaliers de Malte. Un livre Palace, de Pierre et André Hélène, édité par Vogèle et préfacé par P. Cardin, évoque cet hôtel avec d'autres, bien sûr. On y apprend également que le personnel avait fait grève, car il y avait du saumon tous les jours au menu.
Fresque de François Mengelatte. Photo J. Omnès
Photo pub de l'hôtel Gallia et Londres . Vue de l'arrière Entrée Gallia et Londres
Détail d'un chapiteau de l'entrée. Carte postale ancienne, le Chapelle est à côté, sur la gauche.
Entrée et salon des glaces. Photos J. Omnès
La salle jadis avec sa galerie des glaces et ses poutres "basques"
Les hôtels-foyers des permissionnaires en 1916-1918
Suite à la profusion du nombre de blessés convalescents, lors de la guerre de 1914-18, Lourdes de par la quantité de ses hôtels à grande capacité, devint vite une base arrière pour le repos de certaines unités alliées, dont en premier, les permissionnaires belges ainsi qu’un abri pour de nombreux réfugiés. Dès 1916, la ville abritait 2 000 réfugiés, 400 militaires en foyer, 800 à 1000 Alsaciens au château-fort, 480 étrangers en permis de séjour
Très vite, l’hôtel Saint-Louis, avenue du Paradis fut désigné pour devenir le siège du comité de la Maison de convalescence pour soldats belges. Comité dont le président était le comte de Beauchamp. Le Foyer du soldat avec cantine, salle de jeux, salles de lecture se situera en face, de l’autre côté du Gave, à l’avenue Peyramale, à l’hôtel de l’Europe. Les permissionnaires belges seront remplacés plus tard par les blessés français. Le Foyer du soldat se divisera peu après en trois foyers, respectivement pour les Belges, les Anglais et les Américains. Ces derniers occuperont aussi l’hôtel Beau Site adjacent
Durant toute la guerre de 1916 à 1919, se fut un nombre considérable de permissionnaires qui défilèrent à Lourdes 42 200 Belges, 700 Polonais, 300 Portugais, 1800 Français et de nombreux éléments des colonies dont des Indochinois. (1) De nombreux hôtels proches de l’avenue du Paradis furent réquisitionnés en plus des trois précités, dont l’hôtel Saint- Jean (devenu appart –hôtel), l’hôtel du Vatican (rue de la Grotte, devenu Astoria-Vatican), la pension Sarrat…
(1) Chiffres de J-F Pouey à Brest. Photos anciennes coll. J-F Pouey, bulletin SESV 25.
LES BATIMENTS PUBLICS
Lourdes
École publique (école Auzon)
Réalisée selon les plans de l'architecte J-M Lacrampe
Fronton.
École publique Auzon à Lourdes, rue de Langelle sur les plans de J.M. Lacrampe
Commissariat actuel
À l'emplacement de la maison Caubotte, ancien presbytère, vendu en 1792 à la ville par Mr de Castelbajac, et qui fut rasée vers 1802, on construisit avec 6 ans de travaux, l’hôtel de ville avec école puis tribunal. Car en 1805, le tribunal de première instance fut transféré par décret napoléonien (1) d’Argelès à Lourdes. À Argelès avec ses 831 habitants « Les magistrats et les avoués ne trouvaient ni à se loger, ni à s’approvisionner de vivres. » Tandis qu’à Lourdes avec ses 3061 habitants… (2)
La porte de la maison Caubotte en pierre de Lourdes sera conservée (3) et gravée d'un 1808, toujours visible.
En 1829, la mairie déménage pour venir place du Porche, laissant dans le bâtiment, l'école et le juge de paix. En 1876, le tribunal et le juge iront dans un nouvel immeuble construit face sud à l'hôtel de France, place des Tilleuls (Actuel palais des Congrès).
(1) Les maires de Lourdes, photo page 66)
(2) Annales du Labéda de Jean Bourdette, 1899, année 1805.
(3) Bulletin des Lois, 4e série, t 2e année, 9 janvier 1805, P. 199) ou loi du 19 nivôse an XIII
Le nouveau palais de Justice, voir plus bas, fut inauguré en 1876, d'après les plans de l'architecte Simian, au sud de l'hôtel de France, à l'emplacement actuel du cinéma municipal. Il sera terminé en 1881 par l'entreprise Mirande après une aide financière de l'Etat demandée par le maire F. Barthier. Un parc, dit des Tilleuls, lui servira ultérieurement d'écrin. Il sera transformé en salle de congrès-cinéma en 1974, lors du transfert du tribunal au château de Soum. Son fronton a hélas été supprimé lors de la réfection de la toiture
Commissariat de Lourdes, 1808
La Poste et son annexe de l'ancien bâtiment
L'ancien Hôtel de Poste
Située rue Saint Pierre, près de l’ancienne église paroissiale, la poste de Lourdes était en 1898, la plus importante, par son activité des postes du Midi. En 1892, 700 à 800 télégrammes étaient envoyés chaque jour, obligeant le service de télégramme –téléphone à rester ouvert jusqu’à minuit. En 1908, pour le cinquantenaire des Apparitions un guichet avec grille ouverte sur la rue fut nécessaire pour faire face à la demande de timbres qui explosait. Un nouvel établissement s’avérait urgent.
Un terrain à l’angle de la rue de Langelle et de la RN 21 (face au bar des PTT actuel), appartenant à M. de Lafitte fut retenu. C’est là que se trouvait son « château » dont il ne reste aucun témoignage. Un projet avec l’aide l’architecte de la ville, J.-M. Lacrampe fut élaboré en 1906.
Terrain de M. de Lafitte coll. Jean Labourie
Le projet définitif sera réalisé en 1908, avec le début des travaux sur les plans de J.-M. Lacrampe. L’entreprise choisie sera Cyprien Courrèges. Le bâtiment sera inauguré en 1913, sous la mandature de Justin Lacaze.
Le chauffage central ne sera réalisé qu’en 1923. Très vite débordée par l’afflux de clients/usagers, une annexe appelée Polymutiple (2) fut ajoutée en 1932, dans le prolongement de la RN 21. Cet appendice dans le style Lacrampe servit à la création de six boutiques à louer. Elles seront occupées en 1936.
En 1945, sous la mandature Béguère (grand-père de Philippe Douste-Blazy), l’Hôtel des Postes sera vendu à l’Etat qui s’empressa de démolir la belle façade Lacrampe, mais en gardant celle du Polymultiple, après avoir arrêté les baux de location. Celui-ci servira de dépannage pour les services de télégrammes, téléphone, poste restante et centre de tri durant la construction de la nouvelle poste. C’est à cette époque, en 1954, que fut décidée la réalisation du timbre Lourdes. Du graphiste Cottet, il fut édité à 48 750 000 exemplaires ! (3) et servit de levier aux éditions de cartes postales Doucet installées place du Porche. Elle édita des millions de cartes postales qui étaient déposées au centre de tri.
En 1957, un bâtiment moderne sans grand intérêt artistique, on peut même dire d’une certaine laideur, prendra la relève. C’est celui que nous voyons actuellement. La façade du Polymultiple avec ses mascarons de tête de Bigourdan et Bigourdanes et ses palmettes de feuilles de lauriers sera conservée.
En 2020 sur le Polymultiple, les boutiques seront démolies, les entrées modernisées et les dessins représentant des couronnes de lauriers sur la façade supprimés. Seuls seront conservés les mascarons de F. Vilon : bigourdans et bigourdanes, et les guirlandes sculptées. C’est dans ce site et dans les boutiques que seront installés en 2022, le tiers-lieu Amassa, créateur de liens, commerce en vrac…engagé dans la solidarité, l’inclusion et la transition écologique et à l’étage, un espace en collocation pour personnes en situation de handicap.
PS : la plupart des cartes postales proviennent de la collection de Jean Labourie dans les Maires de Lourdes.
(1) Les Maires de Lourdes, édition Atlantica, 2006.
(2) Nom donné à l’époque à l’annexe de la Poste.
(3) Chiffre de la Poste
Façade ex PTT de Lourdes, sculptures de F. Villon, à droite détail tête de Bigourdan.
Photos J. Omnès
La pergola dépareille l'harmonie de la façade.
À l'origine
Le nouvel établissement dans toute sa laideur carte postale Alix
Les halles de Lourdes
Ce sont des halles du type Baltard à structures métalliques. Elles ont été construites à Toulouse pour l'exposition universelle de 1891, sur ce qui est devenue la place Esquirol en remplacement de la halle dite de Pierre, démolie en 1863. Leur architecte, André Denat, élève de Baltard a été l'auteur des Halles aux grains et du siège du Grand Orient de la ville rose. Démolies après l'exposition, elles furent vendues à la ville de Lourdes qui les remontèrent à la place où elles se trouvent actuellement. L'achat à 140 000 francs à deux particuliers, Mrs Mader et Bousquet fut voté à 1 voix de majorité (1). Remontés sur la place du Champ Commun après l'abattage des arbres, le chantier des deux bâtiments qui couvrent 2 700m² fut suivi par l'architecte de la ville J.-M. Lacrampe. Il réceptionna le chantier en mars 1895 (2). La partie de gauche sur la photo a servi dès 1905, à la démolition du local près de l’église pour entreposer uniformes et matériels dont l’échelle sur trépied de la compagnie des sapeurs-pompiers créée en 1832. Il faudra attendre1905, pour l’achat d’une moto pompe et le réaménagement du local des halles (3)
En 1923, sera aménagé un auvent sur la façade Nord, pour les étals de fruits et légumes. ll sera démoli en 2005
En 1941, suite à l’arrivage de nouveau matériel pour les sapeurs-pompiers, la partie ouest est entièrement remodelée.
Les pompiers quitteront les halles en 1970, pour se déplacer dans le quartier du Sacré-Cœur
Rénovées en 2008, elles furent reconverties en halles « Caraïbes » avec du bardage à claire-voie en bois exotique qui remplacèrent les briques d’origine, à lasurer tous les cinq ans.
(1) Les Maires de Lourdes, édition Atlantica, page 415.
(2) Les Maires de Lourdes, page 460.
(3) Les Maires de Lourdes, page 493
(4) Les Maires de Lourdes, page 633
Moto pompe en 1913. Photo les Maires de Lourdes
Affiche Photo Christophe Jobard
À l'emplacement de la maison Caubotte, ancien presbytère, vendu en 1792 à la ville par Mr de Castelbajac, et qui fut rasée vers 1802, on construisit avec 6 ans de travaux, l’hôtel de ville avec école puis tribunal. Car en 1805, le tribunal de première instance fut transféré par décret napoléonien (1) d’Argelès à Lourdes. À Argelès avec ses 831 habitants « Les magistrats et les avoués ne trouvaient ni à se loger, ni à s’approvisionner de vivres. » Tandis qu’à Lourdes avec ses 3061 habitants… (2)
La porte de la maison Caubotte en pierre de Lourdes sera conservée et gravée d'un 1808, toujours visible.
En 1829, la mairie déménagea pour venir place du Porche, laissant dans le bâtiment, l'école et le juge de paix. En 1876, le tribunal et le juge iront dans un nouvel immeuble construit face sud à l'hôtel de France, place des Tilleuls (Actuel palais des Congrès).
(1) Les maires de Lourdes, édition Atlantica, photo page 66
(2) Annales du Labéda de Jean Bourdette, réédition Lacour 2001, tome 4 , année 1805 page 272.
( Bulletin des Lois, 4e série, t 2e année, 9 janvier 1805, P. 199)
Le nouveau palais de Justice ci dressous, fut inauguré en 1876, d'après les plans de l'architecte Simian, au sud de l'hôtel de France, à l'emplacement actuel du cinéma municipal. Il sera terminé en 1881 par l'entreprise Mirande après une aide financière de l'Etat demandée par le maire F. Barthier. Un parc, dit des Tilleuls, lui servira ultérieurement d'écrin. Il sera transformé en bibliotèque municipale puis en salle de congrès-cinéma en 1974, lors du transfert du tribunal au château de Soum. Son fronton a hélas été supprimé lors de la réfection de la toiture
Ancien palais de justice. Photo J. Omnès
Vers 1900 avec le fronton entier
Villes par ordre alphabétique
Villas, hôtels
Argelès-Gazost Villas
En 1885, un parisien, ancien capitaine de l'armée, Hector Sassère, a l'idée de faire venir à Argelès l'eau des sources thermales connues sous les Romains et qui se trouvent à Gazost à 9 km à vol d'oiseau. Après l'acquisition de ces sources par la ville et leur adduction avec 21,5 km de canalisation qui contourne la chaîne du Hautacam, Argelès devient en 1895, Argelès-Gazost. Station thermale, elle obtient rapidement une grande renommée de par la qualité thérapeutique de ses eaux (Voir le dossier patrimoine thermal) et la modernité de ses installations médicales doublées d'un parc, d'un casino puis d'un golf. Connue, et de plus en plus fréquentée, comme sa voisine Pau, par une clientèle riche, d'abord anglaise puis internationale, la station doit s'équiper en lieux de résidences sous forme d'hôtels tout confort et de villas-pensions de famille haut de gamme. Tous ces établissements s'édifièrent tout autour des thermes et de son parc. Ci-dessous publicité des environs de 1894-95.
Les villas par ordre alphabétque
Villa Alicot
Cette villa fut construite par Michel Alicot en 1884, sur le terrain de l'ancienne seigneurie de Vieuzac. Seigneurie d'une abbaye laïque, elle était la propriété de Bertrand Barère avant qu'il devienne président de la Convention sous la Révolution. La villa avec la tour médiévale et le parc attaché est actuellement une maison de retraite et a été un temps le siège de la Société d'Etudes des Sept Vallées (SESV).
Quand Argelès louait ses villas (vers 1895)
Villa Artalens
Durant la guerre (1940-1944), Argelès a été désigné pour servir de centre administratif des chantiers de jeunesse. Le secrétariat s'installa dans la villa Artalens et les baraquements, en face, dans le parc. Il dirigea et géra un groupement d'hommes qui prit le numéro 38 dans le classement national ; et le nom "groupe Mermoz", du fait que beaucoup de cadres venaient de l'armée de l'air. Plaque commémorative dans le parc, en face.
PS: legroupe de Saint-Pé au nom de Foch avait le numéro 30
Blason du camp de jeunesse de St Pé. Photo A. Dole. L'une des deux tours, photo E Louis (FB)
Villa Azun (d')
Restaurée en 2017
Villa Bambous (Les)
Actuellement appelée villa du Parc. Mr et Mme Gregoreski ont acquis et rénové cette belle villa construite en 1892. Les panneaux de marbre rose viennent du Hautacam. Des chambres d'hôtes à prix raisonnables pour un tel lieu, sont proposées.
Villa Béarn
C'est l'une des rares villas qui a conservé l'architecture traditionnelle locale avec sa galerie de bois et ses lucarnes à capucines.
La tour semble avoir été rajoutée tant elle dénote. Cette villa a hébergé nombre d'artistes lyriques engagés par Jules Danbé, chef d'orchestre de l'Opéra-Comique de Paris, qui dirigeait dans la station, les concerts quotidiens du kiosque du parc thermal, des sculpteurs et peintres renommés, des journalistes parisiens, des médecins, le consul de Grèce, son fils... Ancienne propriété de la famille Margaix
Photo E. Louis (FB)
Villa Bergugnat
Villa Bernadette
Elle appartenait à M.et Mme Toulet propriétaires-constructeurs qui s'en servaient comme maison d'habitation et comme atelier d'imprimerie. Elle fut vendu en 1926, à l'Oasis familiale, association créée par Monseigneur Flaus, protonotaire apostolique, pour loger durant les vacances les jeunes filles de la paroisse de Courbevoie et leur curé qui se voyaient obligés de quitter la villa Eden en fin de bail. La salle des machines, le grenier et le dépôt de papier furent transformés en dortoir. La chapelle a été édifiée en 1929. Les bâtiments purent recevoir chaque année jusqu'à 350 jeunes paroissiennes de 15 à 20 ans, de juin à fin septembre sous la conduite de religieuses dominicaines, puis de religieuses du Sacré-Coeur de Versailles qui ont marqué leur empreinte sur le portail d'entrée. À la déclaration de la guerre, les jeunes filles durent rentrer dans leur foyer et les locaux furent occupés par les militaires qui leur firent subir de nombreuses dégradations. Après le décès, en 1943, de Monseigneur Flaus, son nom fut donné à la rue jouxtant l'édifice (1948). Après la guerre, la villa reçut d'autres colonies, jusqu'en 1962, mais l'état dégradé des bâtiments nécessita, pour payer les travaux, la vente d'une parcelle du terrain, à un particulier, et d'une autre parcelle à la commune pour l'élargissement du carrefour. Actuellement, depuis 1991, la villa abrite les oeuvres sociales de la paroisse."Deux appartements sont loués à des personnes ayant des petits revenus. Le rez- de- chaussée et le 1° étage servent de salles de réunions diverses , caté, rencontres de secteur pastoral, ... et ce qui était la sacristie de la chapelle est devenu un abri de nuit pour une personne, normalement pour une ou deux nuits, bien équipé, et chauffé.
La statue en bronze sur le trottoir, édifiée en 1933, représentant saint Christophe, devait peut être se trouver dans le jardin, avant l'alignement municipal.
Photo J. Omnès
Villa Bigorre
Elle était déjà là en 1914. Elle s'appelait alors villa Alsace. Ancienne propriété de la famille Dopagne puis de la belle-soeur du docteur Patrick Bergugnat.
Photos J. Omnès
Phto E Louis (FB)
Villa Brantome-Massabielle
Le vicomte Henry d'Agrain, originaire de Bourgogne, installé à Argelès dans les premières années du XXème siècle achète vers 1908, une vaste parcelle proche du parc thermal. Il lotit l'espace avec une allée qui deviendra l'actuelle avenue Nansouty. Et fait construire cinq villas en conservant l'une d'entre elle : la villa Massabielle, pour en faire sa propre demeure.
Les plans ont été réalisés l'architecte G. Larrieu en 1909. L'emploi de l'arc « outrepassé » sur bon nombre de ses ouvertures, lui donne un petit côté oriental. Son nom a été modifié par madame Behague, dernière propriétaire, grande amie des chevaux, en villa Brantome, du nom d'un célèbre cheval, vainqueur du prix de l'arc de Triomphe en 1934. Entre 1942 et 1953, son annexe a servi de sous-préfecture, jusqu'à la construction de la sous-préfecture actuelle.
Villa Les Catalpas (rue Jules Dambé)
C'est l'ancienne clinique de M Bergugnat-Callot, au nom des arbres bordant la rue, devenue centre d'accueil et de repos. Elle a hébergé avant de devenir un institut médical, en janvier 1926, sur les recommandations du souverain espagnol, Alphonse XIII, l'impératrice d'Autriche Zita de Bourbon-Parme, veuve de l'empereur Charles Ier d'Autriche décédé en 1922. Elle logea au premier étage du bâtiment avec toute sa suite : six de ses sept enfants, la comtesse Kerssembrock, la princesse Auersperg la gouvernante, et le précepteur Niederacher. La petite communauté y resta jusqu'au 9 mai 1926, avant de rejoindre Lequeitio en Espagne.
Les Catalpas en 2015
À l'époque de la clinique Bergugnat, carte postale ancienne
L'impératrice Zita, ses sept enfants et la gouvernante. Photo coll. J.-L. Bergugnat
Villa Clos Fleuri, rue Gassan
Villa Eden, 3, rue de Lourdes.
Photo J. Omnes, août 2018.
En 1915, cette villa dans la ville haute, appartenant à un ressortissant Allemand M. Walter a été réquisitionnée par décision municipale pour y loger des gendarmes auxiliaires. Puis, elle a été louée en 1919, par le curé de Courbevoie, qui venait souvent en pèlerinage à Lourdes, comme colonie de vacance pour les jeunes filles de sa paroisse. Il yeut jusqu'à 40 pensionnaires jusqu'à la fin du bail en 1926. Elles émigrèrent alors à la Villa Bernadette, nouvellement achetée par Monseigneur Flaus.Pour faire j'imagine plus moderne, les frises de bois ont été enlevées. Le bow-window a été fermé par des vitres.
Villa Ensouleiado Occupée jadis par l'une des filles du franco-mexicain Tron, Lucette épouse Laroche -Joubert. En préparation
Villa Erables (Les)
Elle a appartenu à la famille de Georges Peyruc, membre de la Société d'étude des sept vallées (SESV). Avant 1974 elle a été occupée par des soeurs. Les mosaïques seraient d'origine vosgienne
Villa Finlandia-Lucia
Maison qui fait partie des premières villas du secteur, aux environs de 1890. Elle a appartenu au général Ollivier, gouverneur en Finlande et décédé vers 1978-80. Avant l'arrivée du général, elle s'appelait Lucia. D'où les deux noms mentionnés en façade.
Y logeront Emile Zola lorsqu'il écrivit "Lourdes" en 1892, le prince Roland Bonaparte et la famille de Heredia après avoir fréquenté l'hôtel des Thermes.
Villa Fourtine ou Rosy
Juste à côté des Thermes, ce serait la première villa construite lors de la réalisation du parc. Nous n'avons pu obtenir aucune informatione sa propriétaire.
Villa Gabizos
Avenue des Pyrénées, réquisitionnée pendant la guerre et depuis devenue hôtel.
Villa Le Jer. En préparation
Villa Isaby
Cette villa a été construite aux alentours avant 1901, pour la comtesse de Lastre, par l'architecte bordelais, Robert Monginoux, auteur du monument aux morts d'Ambes, en Gironde. Nous savons qu'elle fut vendue en 1908, à Louis-Napoléon Gas, par Monsieur Bougiard, époux de Madame Vidieu et administrateur de biens. Monsieur Gas n'avait pas de lien de parenté avec les Bonaparte, Louis Napoléon né à Amagne (Champagne) en 1852, était le fils Jean-Marie Gas, "tisseur" et de Catherine Ismérie Linotte. Marié en 1973, à Reims, avec Françoise Fabry, il est décédé sans laisser de descendance.
Arrière de la villa : entrée du cabinet médical.
Villa MadonaVilla Marguerite (pas de photo)
Où descendait Henri Carvalhao, directeur de l'Opéra-Comique de Paris
Villa Marie
De style néo Tudor, elle a appartenue à la nièce héritière d'un notaire. Restée durant cinq-six ans fermée, elle a été achetée par des Anglais.
Villa Marisol
C'était la villa qui se trouvait à l'emplacement de la station Total. Elle a été pendant la dernière guerre, le siège de la Gestapo qui dépendait avec Oloron et Tardets (Soule) du commissariat de Pau. Dans l'ouvrage Les Juifs de Toulouse et en Midi Toulousain (éditions Presse Universitaire du Mirail), nous pouvons lire sous la plume de Jean Estèbe : " La garde de la frontière est confiée pour l'essentiel à des unités de la Feldgendarmerie et à des douaniers, généralement assez âgés et qui font souvent figure de pères tranquilles aux yeux de la population. Les hommes de la Gestapo sont très peu nombreux, mais ils jouent un rôle essentiel. Ils sont répartis en six petites unités cantonnées dans les postes frontières." Cette information de la villa est confirmée par Gérard de Clarens dans l'interview de Jenny Cuffe, Gavarnie 1943, reproduite dans la revue Pyrénées no251, de juillet 2012, page 54.
Villa Mektoub
Le nom est de nos jours recouvert d'une peinture rouge.
Villa Montjoie
C'est dans cette villa qu'habitait Remi Lhose (ami de Gérard de Clarens), un des principaux organisateurs du réseau Andalousie et du réseau Evadés du Canton de Luz-Saint-Sauveur. Il fut déporté à Buchemwald en 1942. Les céramiques seraient d'origine vosgienne.
Décor
Villa Marie-Louise (pas de photo)
C'est l'ancienne propriété de Monsieur Colle. 47 rue Hébrard.
Villa Nigra
Elle e perdu son grand jardin clos, lors de l'aménagement du carrefour et a été rebaptisée Hôtel Victoria.
C'est l'un des rares hôtels historiques encore en fonctionnement. Dès le début, cet hôtel dispensait à ses hôtes nombre de distractions. En 1892, Jules le Teurtois y présentait des "fantaisies inédites" et le docteur Carmouze y faisait tourner les tables.
Villa Pax
Villa Périgord
Cette maison fait partie des cinq maisons qu'a fait construire Henri d'Agrain : Brantôme, Piccina, Recco, Périgord et Mektub ; celle- ci a appartenu de nombreuses années au frère de Pierre Pérus (le maire).
Villa Piccina
L'une des plus romantiques, elle a été construite par le comte Henry d'Agrain
Villa Recco
Côté jardin, c'est l'une des plus belles villas
Villa Recco, au fond, à droite, villa Alicot
Façade arrière, au fond la tour de Vieuzac
Villa René
La belle endormie, idéalement située à l'arrière des thermes, possède un magnifique parc.
La « villa » René est une maison typique avec son balcon de bois plein sud, sa grange attenante et son poulailler, le tout au bord d'un magnifique parc et d’une insolite et belle allée fort ancienne traversant la propriété. Allée qui abrite labasses (dalles de schiste) et quatre arbres remarquables, des châtaigniers vénérables, dont un est mort. Cette propriété appartenait à la famille Dangos depuis des générations. Elle a eu sa façade principale restaurée il y a peu. La propriété et surtout le terrain clôturé qui se trouve devant a fort heureusement échappé de peu à une déclaration d’utilité publique envisagé en septembre 2005 pour agrandir l’établissement des thermes avec son projet de Jardin des bains. Nous avons retrouvé la déclaration du maire de l’époque : « Nous mettrons tout en œuvre pour négocier au mieux des intérêts des deux parties, tout en n'oubliant pas que ce terrain est vital pour le développement de notre commune. Je vous invite à m'autoriser à poursuivre toutes négociations à l'amiable pour acquérir la totalité ou partie de cette propriété, ou, si cette tentative n'aboutissait pas, à mettre en place une procédure de déclaration d'utilité publique en vue d'expropriation pour l'ensemble de la propriété D. » Robert Coll
Nous pouvons encore et pour longtemps espérons-le bénéficier de ce chemin ancestral, d’un charme fou avec vue sur la « villa » qu’il traverse.
Villa René avant la rénovation. Photo J. Omnès
Chemin du comte Sud qui traverse la propriété. Photo J. Omnès
Villa ayant appartenu à l'oncle de Jacques Chancel, Monsieur Cazal, qui a été adjoint au maire d'Argelès-Gazost et a travaillé comme son neveu, en Indochine. Elle appartient, depuis une vingtaine d'années, à Monsieur Lopez, originaire du Portugal. La maison a jadis logé Xavier Laprade, directeur des thermes.
Hôtel Beauséjour devenu la Maison pyrénnéene
Cet établissement est maintenant géré par les petites soeurs de Saint -Vincent-de- Paul offrant des séjours aux plus démunis
Villa Suzanne
Ancien château Sassère, l'imposant bâtiment de style anglo-normand, avec ses deux grosses tours, fut acheté en 1910, par l'un des Barcelonnette qui fit fortune au Mexique, Henri Tron. Celui-ci vint s'installer à Argelès-Gazost fortune faite, pour faire bénéficier l'une de ses filles, Suzanne, atteinte de tuberculose pulmonaire, du climat bénéfique de la station et de ses installations modernes. L'institut de thérapeutique physique et d'orthopédie venait d'être créé neuf années auparavant. Il acheta la villa, qu'il baptisa Suzanne, à Hector Sassère. Deux de ses enfants s'installèrent dans deux autres villas, situées vers la gendarmerie : la villa Ensouleiado (Lucette) et la Grange (Yvonne).
Villa Welcome
Photos J. Omnès
Photo E. Louis (FB)
Art Deco à Argelès-Gazost
Parmi les villas remarquables d’Argelès-Gazost, nous avons la villa de Maurice de Rothschild. Elle a été réalisée en 1937 sur les plans de l’architecte Jean Escougnou. Par sa forme « paquebot » Cette architecture est inspirée des villas flottantes des compagnies transatlantiques. Avec les arrondissements des angles, la superposition en bandeau des ouvertures et balcons, le profilage des volumes et à l’intérieur la fonctionnalité des pièces, la libération des espaces avec la lisibilité des volumes elle a fait l’objet de plusieurs réalisation, comme l’hôtel de Lisieux à Lourdes.
Jean Escougnou est aussi l’auteur des plans de l’aérodrome de Laloubère et du Casino d’Argelès-Gazost.
Maurice de Rothschild, était, avec Jean et Edouard, l’un des trois principaux descendants de la famille en France. Fils du baron Edmond, il avait choisi en 1919, les Hautes Pyrénées, pour sa carrière politique. Devenu conseiller général en 1919, il sera député des Hautes-Pyrénées jusqu’en 1934. C’est dans cette villa qu’il édifia l’une des plus importantes collections d’œuvres d’art de France. Il entrera en 1937, au Conseil des Musée Nationaux, puis à l’Académie des Beaux-Arts en 1937. Ces collections inestimables quitteront, suite aux lois de Vichy, la maison familiale, pour le Musée pyrénéen de Lourdes (Château fort), sous la forme d’une cinquantaine de caisses (1). La villa a été gérée par le père de son architecte, entrepreneur de son état, lors du séjour de Maurice de Rothschild au Canada. Monsieur Escougnou, père, devenu gérant, puis propriétaire de la villa (don de Maurice de Rothschild), la vendra en 1953, au couple Pucheu. Durant 10 années, ils la transformeront en hôtel, en effectuant de nombreux travaux, dont la surélévation de la toiture transformée en toit d’ardoise et la modification des balcons. De nouveaux travaux en 1993, lui rendront un peu son aspect Art Déco : balcons arrondis, hublots... Sa clôture caractéristique de cette époque sera préservée côté Sud.
(1) Pyrénées N° 89, page 93
Villa Rothschild 1937. Photo coll. Musée pyrénéen
Hôtel Miramont 2022. Photo Google
Une partie de la cloture a été conservée. Photo J. Omnès Septembre 2022
Cage d'escalier Casino d'Argelès-Gazost
Hôtel Lisieux à Lourdes. Photo J. Omnès septembre 2022
Argelès-Gazost- Les hôtels
L'ancien hôtel du Parc et d'Angleterre vient d'être rénové et transformé en appartements. Situé dans le parc, il fut édifié par la société des Eaux Minérales en 1892. À l'origine, les fenêtres de la façade donnant sur le parc étaient équipées de balcons de bois. Mais ceux-ci disparurent lors de son agrandissement en 1905. Parmi les personnalités qui s'établirent dans ses murs, nous pouvons énumérer le baron Tutchoff de Saint-Pétersbourg, la comtesse Orloff, le baron Sandoval de Madrid, le comte de Barcelone, le prince et la princesse d'Aragon, la marquise Aguado de las Marismas de Guadalquivir et de nombreux nobles français comme le comte Gaston de la Rochefoucauld, le baron de Fonblaque, les vicomtes de Pastourneaux et de Brémond. Puis arrivèrent vers 1893, la duchesse de Valence et la princesse Drucka-Lubecka, le sénateur Luro et le député Guet... Sur sa terrasse, nombre de distractions et d'animations évitaient aux clients de l'hôtel, un ennui quotidien : un quatuor aragonais, des montreurs d'ours, des acteurs... se relayaient sans discontinuité.
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L'hôtel avant les constructions de l'autre côté de la rue.
Hôtel Beauséjour
Cet hôtel historique qu'aurait "hanté" Gaston de la Venes, conseiller à la Cour des Comptes a été transformé en maison religieuse : les Petites soeurs des pauvres. L'établissement a été l'un des derniers, avec l'hôtel du Parc et l'hôtel de France, à se "tailler la part du lion" après 1900, début de décroissance de la station.
PS : la présence de certains de ces visiteurs nous vient d'un article du bulletin de la SESV de 1982, page 197-205.
Cauterets-Les hôtels
Le développement urbanistique de la ville va prendre un nouvel élan après la fin de la ligne du chemin de fer Lourdes-Pierrefitte en 1871 et à partir de 1872, après l'élargissement et l'aménagement de la route menant à la station thermale par la construction du pont dit du Cacou et la réalisation d'une nouvelle route sur la rive droite du gave. Ce, avec un raccord sur l'ancienne route au-dessus du pont de Meyabat. Il faudra attendre 1899 pour l'arrivée du tramway électrique, dont la gare sera inaugurée en 1901. À cette époque donc, avec le flot croissant de visiteurs, dont une partie est due au repli des Français dans les stations thermales après le désastre de la guerre de 1870, Cauterets se développe sur la rive gauche du Gave avec un certain nombre de villas : villa de la princesse russe Galitzine déjà présente vers 1840, villa Mireille, Flurin, des Tilleuls et le chalet des Frênes ; ainsi qu'avec de nouveaux hôtels de prestige. Il est utile de savoir que les biens indivis et leurs produits appartiennent à une commission syndicale : la Commission syndicale de Saint-Savin, dans laquelle la commune est représentée par trois syndics.
Rive droite du Gave
L'Hôtel de ville Il a été construit en 1880, en remplacement de l'ancienne mairie, dans le plus pur style de l'époque. Cette édification a été suivie par la couverture du Gave, à gauche de la façade (bâtiment bleu), afin d'élargir la place qui se trouve devant. Les hôtels les plus anciens se trouvent le long de la rue Richelieu, ex rue Royale. Elle prit le nom de Richelieu en l'honneur du duc de Richelieu, intendant de Guyenne qui fréquenta la station à plusieurs reprises. Le fer forgé est abondamment utilisé à tous les balcons. Belle façade art nouveau de la Résidence de l'Aigle royal. Le syndicat d'initiative à côté de la mairie, date de 1884.
L' Hôtel de Ville
Les maisons aux encadrements de pierre locales furent réhabilitées et surélevées entre 1840 et 1860. Les fenêtres aux linteaux plein cintre étaient souvent utilisées pour les parties basses et plus anciennes, et aux linteaux droits pour les étages supérieurs. Les balcons en fer forgé ouvragés étaient très fréquents ; nombreux sont ceux que l'on peut admirer dans la rue de la résidence Aigle royal, rue de la Raillère.
Cet ancien hôtel fut l'un des premiers à être construit, non plus en pierre grise du pays, mais en pierre blanche d'Angoulême. Quelques éléments de sa façade rappellent le style Art Nouveau. Au numéro 7 de la rue, on peut voir sur la façade de la pension Dulau, une plaque commémorative évoquant la présence de René-François Chateaubriand en juillet 1829.
Résidence de l'Aigle Royal
Pension où est descendu Chateaubriand, encadrement en pierre locale
L'hôtel d'Angleterre a été le premier établissement de prestige, réalisé entre 1874 et 1878, par la famille Meillon.
Elle édifia ensuite le Grand Hôtel juste en face (devenu de nos jours la Résidence du Golf) avec lequel l'hôtel d'Angleterre communiquait par un passage souterrain.
On voit le départ de celui-ci par la présence sur le trottoir de chaque côté de la rue, de pavés de verre. L'hôtel d'Angleterre où descendaient aristocrates et grands bourgeois a été prolongé par la suite, en 1882, par Charles Duconte, par le Grand hôtel Continental avec sa belle façade ornée de balcons et d'imposantes cariatides. La réalisation de ces hôtels fut facilitée par le remplacement de la pierre locale par la pierre blanche d'Angoulême, moins lourde et plus facile à travailler. La façade est inscrite comme monument historique depuis 1984.
Grand hôtel Continental et son entrée majestueuse. Photos J. Omnès
Un livret publicitaire décrivait ainsi l'hôtel en 1909 : "Continental Hôtel de tout premier ordre ; Téléphone, ascenseur, électricité, grande salle de billard et fumoir. Salles de bains, 250 chambres, grande salle de fêtes, auto-garage avec fosse attenant à l'hôtel". Doublé d'une salle d'hôte en 1911, 400 convives pouvaient alors être servis en même temps. Avant cette date, les clients déjeunaient dans leur appartement.
Une table en 1900, musée du Continental Salle à manger de l'hôtel
Hôtel Les Promenades
Hotel Les promenades
Cauterets - Les bâtiments publics
La gare
L'étonnante gare de bois rendue nécessaire par la réalisation de la ligne de chemin de fer PCL (Pierrefitte-Cauterets-Luz) avec un accès à La Raillère, provient du pavillon norvégien de l'Exposition universelle de Paris de 1889. Ceci est la version officielle ; en fait nous n'avons aucune trace pour l'instant de son origine si ce n'est que nous savons qu'elle a été livrée en kit par une entreprise de bois de Bordeaux à cette date, l'entreprise Carde. Son montage est dû à l'entreprise Médévielle aussi de Bordeaux. Elle correspondait au goût de l'époque des chalets de bois des Alpes. Elle fut transformée, lors de la suppression de la ligne, en gare routière pour la S.N.C.F. Construite en pitchpin, l'intérieur vaut une visite : horloges, balance, guichet et mobilier sont d'époque. Sur les murs sont exposées des photos retraçant l'histoire du chemin de fer. L'espace sert parfois de théâtre. Restaurée en 1984, elle est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1981 (façades et toitures). Mais son environnement mériterait un cadre paysager, digne de ce petit bijou d'architecture.
Rive gauche du Gave
Le casino - établissement thermal
Devant l'affluence grandissante des curistes aux différents établissements thermaux (voir le dossier patrimoine thermal), la réalisation d'un nouvel établissement fut rendu nécessaire. Ce fut donc l'immeuble que nous voyons actuellement sur l'esplanade. Il a été réaménagé en 2013. Il fut construit entre 1867 et 1869, et devait servir aussi bien pour les bains que pour les distractions des curistes. Alimenté par plusieurs griffons, captant l'eau au lieu-dit Mahourat, celle-ci arrivait dans l'établissement par une canalisation de deux kilomètres, débouchant sur un aqueduc. Le débit est 600 000 litres d'eau par jour à 55° C. Un vaste escalier protégé par un large balcon soutenu par quatre colonnes de marbre amenait les clients à la vaste galerie d'entrée de 35 mètres de long sur 7 de large. Cet établissement comprenait plusieurs buvettes, une trentaine de cabinets de bains, plusieurs salles de douche, deux chambres de massage et une piscine d'eau sulfureuse. Un escalier à double révolution permettait d'atteindre les salles du casino, restaurants et de spectacle.
Dans les environs de 1900, le casino abritait deux cafés-concerts dont les orchestres se produisaient sur l'Esplanade, plusieurs fêtes étaient organisées dont celle d'élégance d'animaux, des batailles de fleurs, des kermesses...
Le Casino et son environnement, rénovés en 2013. Photo J. Omnès
Après la construction de l'immeuble thermes-casino, les nombreuses baraques qui se trouvaient en face furent remplacées en 1901, par une galerie promenoir. Appelée Galerie des Oeufs à cause de l'odeur de soufre des eaux thermales, cette structure de fer proviendrait d'une exposition universelle de Paris. Elle fut achetée par la ville. D'après la mairie, ce devait être "un abri couvert qui recevrait la population étrangère, par les temps humides et froids, et où seraient installées boutiques, salles de lecture ou de jeux."
Puis, furent bâties vers 1874, les villas et hôtels, venant rejoindre l'isba" de la princesse russe Sophie de Galitzine (Golitsyne en russe).
Vers 1840, la princesse Sophie de Galitzine a fait l’acquisition d’un terrain sur la rive gauche du gave. Elle y fait construire un ensemble de bâtiments, les premiers à être édifiés sur la rive gauche du gave. La vue à 360 degrés sur toute la montagne avait été à l'origine de son choix. Mais la construction, en face, de l'hôtel d'Angleterre, lui fait quitter définitivement la région.
Les constructions comprennent deux bâtiments : une isba en bois aux tonalités bleues, et à l'arrière un imposant ensemble immobilier avec salon circulaire, verrière, tour de quatre étages à toit à poivrière et bâtiment avec toit à bulbe. C'était sa chapelle orthodoxe.
L'ensemble était relié au chalet par des passerelles qui ont été supprimées.
Chalet-isba Photos J. Omnès
Villa-chapelle de la princesse russe Sophie de Galitzine. Photos J. Omnès
Le Casino-club, actuelle résidence du Lys est remarquable par sa belle façade de pierre décorée de cariatides et de mascarons. Ils représentent les différentes activités artistiques de cet ancien lieu de distractions de la station thermale : café-concert, théâtre lyrique... La beauté de la façade est détériorée par d'affreuses enseignes.
L'ancien Casino-club (théâtre)
La Galerie de l'Esplanade
Ce promenoir couvert, restauré récemment, a été installé en 1901 par la municipalité. C'était l'une des portes latérales de l'exposition universelle de Paris de 1899.
Promenoir de l'Esplanade des Oeufs. Photo J. Omnès
Gavarnie
L'hôtel des voyageurs
Il ne s'agit pas d'un grand hôtel, mais d'un hôtel historique où ont séjourné nombre de Pyrénéeistes célèbres.
Luz-Bâtiment public
La maison Gradet-Poque
C’est l’une des plus grandes maisons de Luz-Saint-Sauveur. Elle abrite actuellement la Mairie. Elle appartenait au XVIIIe siècle à la famille Gradet-Poque qui en resta propriétaire presque jusqu’à nos jours et sans discontinuité. Au XIXe siècle, de 1828 à 1830, Pierre Gradet entreprit des travaux d’agrandissement avec l'aile perpendiculaire de style balnéaire et d’embellissement pour en faire l’une des plus belles demeures de la vallée. Les jardins, un potager et de nombreuses annexes, descendaient alors jusqu’au Gave, avant la percée par l’administration, fin XIXe siècle de l’avenue Saint-Sauveur. Cet axe routier coupa alors la propriété en deux. Nombreux furent les invités, souvent pyrénéistes, comme Lady Chatterton, qui fréquentèrent la maison. Le grand salon servit un temps aux architectes de Napoléon III pour étudier l’avancement des travaux entrepris dans la région par l’Empereur. Il y tint même un conseil des ministres. La bibliothèque servait souvent de salle de lecture aux notables locaux. La dernière descendante, Suzanne Poque fit don du domaine à l’Ordre Saint- Jean- de -Jérusalem (Ordre de Malte). Après la vente de tout le mobilier, la maison et le jardin passèrent alors en 2007, dans l’escarcelle de la commune. Reste une belle cheminée Empire aux pieds de lion de marbre blanc de Saint-Béat.
C’est dans cette maison lors de travaux d’aménagement de la mairie que fut trouvé, dans l’épaisseur du plancher de la bibliothèque, 883 pièces d’or, par les ouvriers de l’entreprise Pratdessus. Trésor estimé à 80 000 €.
Entièrement rénovée, la maison abrite, en plus des services municipaux, six logements saisonniers, iun centre de loisirs pour enfants, des locaux pour le troisième âge, et le mini musée Napoléon III. Le parc sert parfois comme théâtre de verdure.
Aile 1830. Photo Guy Trousselle.
Le trésor de Luz
Pierrefitte-Nestalas Hôtel
L’Hôtel de France –restaurant la Bergerie
En face de l’ancienne gare et de la voie verte, avenue de la Gare devenue avenue général Leclerc
Historique
Construit en 1903, à partir de deux bâtiments contigus, de style Art Déco, sa porte d’entrée se trouve face à la gare du chemin de fer du Midi dont la ligne Lourdes Pierrefitte fut inaugurée en juin 1871. La ligne Pierrefitte Cauterets en juin 1898 et Luz en février 1901.
Après la venue de curistes se fut celle de Norvégiens en 1915, avec leur famille venus travailler à l’usine de phosphate la Norvégienne. Après la guerre les Norvégiens s’installèrent dans la région et l’hôtel devint surtout un lieu de réception pour entreprises et associations locales dont le Rotary.
Puis, l’hôtel arrêta ses activités pour être loué vers 1970, pour le tournage du film Le Passage avec Anthony Queen.
Vendu en 1989 à la SCI les Ourtoulanes dirigé par M Mitjavila, après cinq années de travail, il a été méticuleusement restauré en préservant son caractère authentique et son côté cosy.
Avec 25 chambres confortables, un espace détente, une salle de billard, et des équipements pour les amateurs de ski et de vélo, l’hôtel offre une expérience à la fois simple et élégante et a obtenu en 2004, la classe 3 étoiles Grand confort.
Le restaurant la Bergerie se trouve dans le jardin à côté de l’hôtel.
La mairie de Pierrefitte-Nestalas était à l'origine, la maison de l'ancien maire de Soulom, Ovide Lalaque, entrepreneur de son état.
Le jardin public actuel était le parc de cette belle résidence bourgeoise. Les hauts murs surmontés de grilles ont été enlevés lors d'un réaménagement de la place et des jardins, en 1992.