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 eglise anclades eglise ukraine eglise paroissiale Eglise de Saux                                                                    
 Beaucoup d’églises de montagne de la région sont d’époque romane. Elles ont peu souffert des excès des guerres de Religion. Il n’en va pas de même pour les églises de la plaine qui ont été systématiquement ravagées. Comme en 1569, celle de Lourdes et  l’abbatiale de Saint-Pé, en partie détruites par les troupes de Jeanne d’Albret et de Montgomery. Si les clochers, potentiels tours de guet ont été brulés à cette époque, beaucoup de nefs ont gardé leur architecture romane d’origine, surtout dans les hameaux les plus reculés. Aux destructions de 1569, s'ajoutent les nombreux dégâts des différents tremblements de terre de 1660, 1750, et surtout de 1854.

Lourdes :  1) la basilique supérieure, 2) du Rosaire, 3) l'église paroissiale, 4) l'église ukrainienne, 5) Anclades, 6) Saux, 7) Saint -Jean Baptiste (Lannedaré), 8) la chapelle du château, 9) la chapelle de l'hospice, 10)les Clarisses, 11) St Frai, 12) N-D des Apôtres (Biscaye), 13) Les Dominicaines, 14) chapelles du camp des Jeunes, 15) les chapelles médiévales oubliées, 16) les chapelles privées
     

 Ces églises de montagne sont généralement petites, simples avec un clocher-mur rustique. Elles sont parfois édifiées sur des buttes, et presque toujours orientées vers l’est.

 À l’extérieur, peu de pierres sculptées, exception faite pour le tympan qui est souvent orné d’un chrisme. Chrisme épuré représentant le monogramme du Christ avec les lettres grecques X (khi) et P (rhô), encadrées par µ (alpha) et w (oméga) ; première et dernière lettre de l’alphabet qui symbolisent le début et la fin de toutes choses. C’était le signe de reconnaissance des premiers chrétiens qui faisaient référence à la Bible, au livre de l’Apocalypse : « Je suis le début et la fin, l’alpha et l’oméga ».

Dans les communes plus riches, le chrisme est remplacé par un Christ en majesté, entouré des quatre Evangélistes sous leur forme symbolique : le lion pour saint Marc, le taureau pour saint Luc, l’aigle pour saint Jean et l’homme pour saint Matthieu. Peu de colonnes sculptées encadrent le porche.
 
À l’intérieur, peu ou pas de chapelles, sauf celles rajoutées au XVIIIe siècle pour pallier le manque de place. Généralement, on préférait par économie, rajouter des estrades. Certaines églises en possèdent deux, l’une au-dessus de l’autre, comme à Arcizans-Avant. Il y avait peu d'ouvertures. Jusqu’au XVe siècle, la population rurale en grande majorité illettrée n’avait pas besoin de lumière pour réciter les textes. La seule lumière présente venait du chœur par quelques étroites ouvertures qui permettaient de voir le curé dire la messe. La rareté et l'étroitesse des ouvertures permettaient aussi une meilleure sécurité. 
Ce qui frappe surtout dans ces modestes églises bigourdanes, c’est la richesse du rare mobilier, généralement des XVIIe et XVIIIe siècles, souvent baroque, tels les retables, les tabernacles, les armoires baptismales et les quelques vierges de bois polychrome. Ce mobilier venait souvent d' ateliers locaux, tels ceux du Lourdais  Claverie ou de ceux des frères Ferrère d’Asté.
Ces décors aux riches dorures avaient été imposés par le Concile de Trente. Il s'agissait de témoigner de la gloire de Dieu et d'attirer une population séduite par la Réforme protestante.
Ils côtoient souvent le bénitier roman en pierre locale et monolithe.
Parfois un deuxième bénitier, celui des Cagots, se trouve près de la porte du même nom (souvent murée de nos jours). Le sol est recouvert de dalles de schiste, ou pour les plus riches, de marbre local. Dans les communes sur les routes des pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle où sévissaient des pilleurs aragonais, certaines églises, centres de défense ou de refuge des populations locales, ont nécessité des fortifications : tours de défense, murs à chemins de ronde avec mâchicoulis, meurtrières et tours-clochers comme à Luz-Saint-Sauveur, Arrens, Soulom et Saint-Savin.
À part ces dernières églises qui ont une certaine importance et que l’on peut visiter, il est assez difficile, depuis un certain temps, de pénétrer dans une chapelle du Lavedan en dehors des offices religieux. Elles sont fermées la plupart du temps à cause des vols qui se sont multipliés ces dernières décennies. Quelques exceptions : Omex, Viger. En 2003, l’administration a invité les communes propriétaires à multiplier les mesures de sécurité contre les vols (35 en 2002). Il faut en général demander la clef à la mairie, à une maison voisine ou à Monsieur le curé (téléphoner avant). Depuis peu, ces églises (bâtiment et mobilier) ont pratiquement toutes été rénovées sous la direction des Bâtiments de France, grâce à l’action énergique et salvatrice du Conseil Général. Un plan pour aménager des heures d’ouverture avec visites guidées est en projet. 
C’est avec plaisir que je recevrai toute information complémentaire permettant d’avoir un fichier à jour.

                                                                                pampres
                                                      Pampres, richesse de la décoration des retables (Marsous)


 La visite patrimoniale débute par la ville de LOURDES, pour continuer par les cantons de DE LOURDES-OUEST,  LOURDES- EST, SAINT-PE-DE-BIGORRE, ARGELES -GAZOST, AUCUN et  LUZ-SAINT-SAUVEUR.

Crédit Photos Jean Omnès. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
                                                                                                          
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Carte de Philippe Valentin pour l'ouvrage de Jean Omnès Randonnées de Lourdes à Gavarnie , distributeur Rando.


Lourdes 

                      Basilique du Rosaire 6

                      Les deux basilique : du Rosaire (bas) et supérieure au-dessus. Photo J. Omnes octobre 2022

1)LA BASILIQUE SUPÉRIEURE

Historique

Après l’achat de la prairie de Savy et l’autorisation ministérielle d’y construire une chapelle, les travaux démarrèrent dès 1862. La crypte fut bénie en mai 1866 par Mgr Laurence, trois jours après l’arrivée des pères de Garaison chargés de la gestion des biens diocésains. Bernadette assista à l’inauguration de la crypte, pour partir trois mois après, à St Gildard de Never. Les travaux continuèrent pour une inauguration de la chapelle au-dessus de la crypte, le 15 aout 1871, par Mgr Pichnot. Elle était prête pour recevoir en 1872, la célèbre « manifestation de foi et d’espérance de la France envers N-D de Lourdes » appelée après coup, pèlerinage des bannières. Le 6 octobre 1872, la ville reçut 50 000 personnes ! Ce rassemblement national de toutes les régions de France est resté un évènement mémorable pour le monde catholique. Toutes les régions étaient représentées par des bannières de diocèses, de villes et de confréries. Plus de 250 bannières et oriflammes défilèrent dans les rues de la cité et furent accrochées sur les parois de l’église supérieure. En tête, celles de l’Alsace et de la Lorraine crêpées de noir. La consécration du bâtiment eut lieu le 2 juillet 1876, en présence du légat pontifical ; elle avait obtenu le grade de basilique mineure,  par Pie IX le 13 mars 1874.

Conception

De conception néogothique ogival, inspiré du XIIIe siècle, dans le goût de l’époque, l’église fut construite  à partir de plans réalisés par  l’architecte Hippolyte Durand de la mouvance de Viollet-le-Duc. Hyppolyte Durand dut faire face à d’énormes problèmes d’aplanissement de la roche tout en préservant la grotte Massabielle au-dessous. Par ailleurs l’architecte ne put respecter les normes en matière d’orientation, avec un chœur au soleil levant : l’est vers Jérusalem. Il  a dû épouser l’orientation grotte avec le chœur à l’ouest. Le clocher de 70 mètres abrite les cloches du carillon offertes par Gaston de Béarn et quatre cloches de volée.

La crypte dont la façade est surmontée d’un portrait de Pie IX, dans un médaillon, compte cinq chapelles. Celle de saint Michel abrite la châsse en vermeil des reliques de Bernadette. Tous les murs sont couverts d’ex voto.

La basilique ouvre sur un tympan au Christ Pantocrator entouré des quatre évangélistes sous leur forme symbolique. Au-dessous, la statue de la Vierge offerte par les diocèses de Vendée  a été réalisée par E. Cabuchet (2)

À l’intérieur, la nef-chœur mesure 51 mètres de profondeur sur 21 mètres de large et 19 mètres  de haut. Elle aussi, abrite cinq chapelles autour d’un déambulatoire et a les murs couverts d’ex voto. Jadis, après la défaite de 1870, les parois et les plafonds étaient couverts de bannières, d’oriflammes mais aussi d’une multitude de coeurs en vermeil et d’armes diverses, dont de nombreux sabres en remerciement à la vierge pour être sorti de l’enfer des deux guerres (1870 et 1914-18).

Les 42 ouvertures hautes et basses sont occupées par des vitraux offerts par des donateurs entre 1877 et 1878, dont cinq par Gaston de Béarn.

L’orgue de tribune en boiserie de chêne de Hongrie, provient des ateliers Cavaillé–Coll, il date de 1872. Il présente deux claviers avec 56 notes. Auparavant l’organiste se contentant du petit orgue de chœur, également un Cavaillé-Coll, placé dans le transept de droite. Pour en savoir plus :

https://toulouse-les-orgues.org/instrument/grand-orgue-de-la-basilique-de-limmaculee-conception/

(1) Le Christ «Pantocrator» est une représentation privilégiée de l’art byzantin; le Christ est représenté assis sur un trône de gloire, tenant le Livre des Saintes Ecritures dans la main gauche et de la main droite esquissant un geste de bénédiction.
(2) Statue de E. Cabuchet offerte par la Vendée et dont une copie en résine est exposée le soir des processions aux flambeaux. Cette statue a été présentée au Salon de 1878.

     Basilique supérieure 1     basilique sup clocher 1

Pie IX     Tympan

             Pie IX                                                                  Tympan au Christ Pantocrator et les quatre évangélistes

cripte chapelle      Reliquaire
   Crypte - chapelle de la châsse  Chasse des reliques d eBernadette. Photos J. Omnès
basilique supérieure nef  Basilique sup vierge
                              Basilique supérieure                                       Vierge de Cabuchet. Photo J. Omnès
exvotos 2 basilique sup vitrail
Les murs de la crypte comme de la basilique supérieure sont couverts de voto. L'un des vitraux. Photo J. Omnès
                          Basilique sup orgue 1

                                                                    L'orgue principal. Photo J. Omnès

2) LA BASILIQUE DU ROSAIRE

Réalisée entre 1883 et 1907, elle est l’œuvre de l’architecte Léopold Hardy.

L’église supérieure devenant trop petite devant l’afflux des pèlerins, l’évêque du diocèse Mgr Langénieux, avec l’aide du directeur des chapelains, Remy Sempé, décida d’édifier une nouvelle église, sous et devant la première église dite supérieure.
Dédiée aux Mystères du Rosaire, d’où son nom, de style romano byzantin en forme de croix grecque, avec d’amples ouvertures sur les chapelles rayonnantes et un dôme offrant la clarté du jour, elle reçut une décoration faite de panneaux de mosaïques réalisés par le mosaïste franco-italien Giandomenico Facchina. Chacune des 15 chapelles représentant un Mystère, reçut la sienne.
Chacune de ces mosaïques ont un style différent, selon les cartons réalisés par nombre d’artistes (1). Elles couvrent, dans chaque chapelle, 104 m².  En allant de la gauche vers la droite, nous partons des Mystères joyeux pour atteindre les Mystères glorieux en passant par les Mystères douloureux.
La coupole  du chœur qui attire l’œil, dès l’entrée dans le bâtiment représente la Vierge couronnée bras ouverts en guise d’accueil. Elle est entourée par une myriade d’anges. Le carton du dessin provient de l’atelier d’Edgard Maxence (1). Commencés en 1894, les travaux furent terminés en 1907.
Les murs sont entièrement recouverts d'ex voto en marbre, en remerciements de grâce et de guérisons
La basilique abrite un orgue de trois claviers de 56 notes, Aristide Cavaillé-Coll construit en 1897.

La façade extérieure fut décorée aussi de mosaïques de style moderne en 2007,  par l’atelier du père Marko Ivan Rupnik.
L’église obtint le titre de basilique mineure en 1926 et fut inscrite à l’inventaire des MH en 1995, grâce à l’intervention du maire de l’époque, Philippe Douste Blazy.

(1) les dessinateurs furent  Melchior Doze, Maxime Grellet, Louis Edourd Fournier, Felip Maso i de Falp, Edgard Maxence, Eugenio Cisterna et Joseph Wencker. Voir aussi le dossier patrimoines artistiques

 
 

                                 Rosaire

                                   La Vierge du choeur, carton d' Edgard Maxence. Photo J. Omnès

 Rosaire 2 1               Rosaire 2 2

 La Pentecôte  d'Eugenio Cisterna (1903)                            L'Assomption de Joseph Wencker (1907) Photos J. Omnès

                                        Rosaire 3

 

Le grand orgue de la basilique

Afin que la basilique puisse abriter un instrument musical à la hauteur de sa réputation et de celle de la cité mariale, il a été fait appel à l’illustre facteur d’orgues Cavaillé-Coll qui avait déjà installé un orgue à la basilique supérieure.

Le modèle proposé au sanctuaire fut présenté en 1895, accepté, il fut terminé en 1897.  Ce grand orgue comprenait  40 jeux avec 2400 tuyaux, répartis en 3 claviers manuels et un pédalier à l’intérieur d’un buffet roman en chêne. (1)
Son inauguration se déroula le 30 mai 1897, en présence de l’évêque du diocèse Mgr Billère. Le principal organiste jusqu’en 1954, fut le père Darros qui fut suivi à son décès, par le chanoine A. Lesbordes. Ce dernier obtint la suppression de 3 jeux anciens et leur remplacement par 15 jeux apportant plus de nuance dans l’harmonie.
Son successeur en 1969, l’abbé Décha, compositeur de chants liturgiques fit électrifier l’ensemble. Le travail fut confié en 1971 à la organeria espanola d’Azpeitia. Ainsi l’instrument « néobaroquisé et modernisé » pouvait jouer tous les airs. Cette transformation permit d’avoir deux consoles, une à l’intérieur fixe, l’autre mobile pouvant être déplacée sur l’esplanade.

L’an 2002 fut l’année de la restauration et de quelques « constructions »  à neuf, par l’entreprise Pesce de Pau. Avec ses 2800 tuyaux, l’orgue put alors rivaliser avec celui de Saint-Sever de Rustan. Son inauguration a été réalisée en grande pompe par le recteur R. Zambelli le 19 mars 2005, avec la présence du chœur Ametsa d’Irun (2).

Les évolutions des compositions de l’instrument à travers les âges ont été répertoriées dans la plaquette « Le grand orgue de la basilique N-D de Lourdes » (1).

(1) Le grand orgue de la basilique N-D de Lourdes, imprimerie de la Grotte 2005.
(2) Se succédèrent les organistes J-P Lescot, J. Jankovic et J. Zune ; le ténor F. Dupuy, le trompette A.  Chéret et la soprano M. Besnard

                           Rosaire orgue 001

                                          L'orgue en 1951. Photo imprimerie de la Grotte Lourdes, 2005

Rosaire console 1 001 Orgue et console en 1971. Photo Imprimerie de la Grotte Lourdes 

                            organiste 2 001                           organistes 001

J-P Lécot organiste et psautier de la basilique ;  F. Dupuy ténor. Photos : Imprimerie de la Grotte, Lourdes, 2005

 



3) L’ÉGLISE PAROISSIALE

eglise paroissiale                                                                            Photo J. Omnès

La ville de Lourdes abrite une imposante église paroissiale. Elle est l’œuvre du curé de Lourdes Marie-Dominique Peyramale, de l’époque des Apparitions. Il jugeait trop petite son l’église millénaire, pas à la hauteur de sa mission mariale. Les processions des pèlerins de plus en plus nombreux, devaient, pensait-il, partir de son nouvel bâtiment situé dans la ville haute, pour rejoindre la grotte des Apparitions située en ville basse, près du gave de Pau. L’ancienne église paroissiale aux mille ans d’histoire fut totalement démolie en juin 1906 (1). Mais les pères de Garaison appelés par l’évêque du diocèse, firent des Sanctuaires de la Grotte, en cours de construction, l’unique centre des dévotions mariales et des aides financières sous forme de dons. Délaissant le projet de curé Peyramale.
Une partie du mobilier de l’ancienne église fut récupérée par la chapelle du château fort et l’autre, par le nouveau bâtiment du curé Peyramale.

Historique
L’église du Sacré-Coeur fut construite après les apparitions, à partir de 1875, à la demande du curé de Lourdes, par l’architecte Delebarre de Bay qui a également réalisé dans le même style, l’église d’Adé voisine. Il était secondé par un entrepreneur de Chartres, M. Bourgeois. Elle fut bénite en juillet 1875, en cours d’édification, par l’évêque de Tarbes, Mgr César-Victor (1875-1882). Les travaux furent interrompus pour des raisons financières,  fin 1877, à la mort du curé Peyramale.

La reprise des travaux
Ceux-ci reprirent plus tard, en 1896, grâce à l’arrivée de nouveaux protagonistes, à savoir, le nouvel évêque, Mgr Prosper Marie-Billère, le nouveau maire, M. Cazaux–Moutou et le nouvel architecte, Jean-Marie Lacrampe, qui était également celui de la ville, et avec lesquels le nouveau curé, Aristide Barrère put entamer des négociations positives.

                                          Lourdes travaux 1

Le bâtiment fut ouvert au culte, bien que, pas totalement achevé, le 8 septembre 1903. Le clocher fut terminé et inauguré par l’évêque du diocèse, Mgr Pierre-Paul-Marie Gerlier, en juillet 1936. Son architecte était alors Ernest Seyrès.
En 1966, afin de respecter la nouvelle liturgie, le grand dôme qui dominait le maître autel fut enlevé, ce dernier fut déplacé face aux fidèles, les nouvelles orgues furent édifiées derrière l’autel et les vitraux modernes furent posés. L’inauguration de la « nouvelle église » eut lieu le 18 février  1967, jour de la fête de sainte Bernadette.
En 2018, de gros travaux furent engagés, suite aux maintes dégradations et infiltrations d'eau. Les orgues restaurés furent replacés au-dessus de l'entrée, les lustres remplacés par des lampadaires en verre de Murano et un chemin de Croix représenté par des peintures modernes sur fond bleu d’un auteur inconnu, prirent la place des anciennes stations. La réouverture au public eut lieu le dimanche de Paques 2023.

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                                                Ouverure au culte 1903. Photo coll. J. Labourie

Le bâtiment

Il s’agit d’un édifice de style néo roman en pierre grise de Lourdes sur le clocher et en pierre blanche d’Angoulême sur les côtés, la pierre de Lourdes étant devenue trop chère. En forme de croix latine, elle a trois nefs,  avec 56 mètres de long (sans le clocher- porche), 26 mètres de large et  25 mètres de haut. Le clocher  s’élève à 65 mètres. Son architecture et surtout la démolition de l’ancienne église ne plurent pas à tout le monde, dont à Joris-Karl Huysmans. Mais l'église du Sacré-Cœur a été conçue comme un lieu de foi et de recueillement, par rapport à l'attente du peuple des pèlerins qui devaient partir en procession de là, pour atteindre la grotte de Massabielle. Il en a été autrement sir les volontés de l’évêque et des pères de Garaison. C’est devenu le centre spirituel des catholiques lourdais, ainsi qu’un lieu de visite de nombreux pèlerins étrangers sur les « traces » de Bernadette, curieux de voir les fonts baptismaux où elle a reçu le baptême.


église paroissiale vue du chateau                                                                     Vu du château. Photo J. Omnès

Architecture extérieure
On entre par le clocher-porche. Sous celui-ci, on honore les humbles : les statues réalisées par le sculpteur lourdais François Vilon,  représentent des défenseurs des pauvres  et des bergères devenus saintes. Sur les huit statues, Il y a entre autres,  Michel Garicoïts (fondateur des missionnaires du Sacré-Cœur de Bétharram), voisin basque et confident de Bernadette et  Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars. Ils sont entourés  par quatre bergères-saintes : sainte Geneviève de Paris, sainte Jeanne d’Arc, sainte Germaine de Pibrac et sainte Bernadette. Ses statues ont été commandées après-guerre, par Mgr Méricq, curé de Lourdes  et réalisées en 1946. Il semblerait que Sainte Germaine de Pibrac ait été réalisée avant. Sous le nom du sculpteur apparaît 1934 ? Le sculpteur n’a pu terminer son œuvre, plusieurs niches restent vides.

Le tympan également œuvre de F. Vilon, représente le Christ dans une mandorle tenant un globe dans la main gauche et bénissant de la main droite. A ses côtés, deux anges agenouillés, présentent, l'un, un sceptre, l'autre, une couronne. Au-dessous, sur le linteau, la Vierge au centre est accompagnée des douze apôtres avec leur attribut respectif.

église paroissaile       ste bernadette
                                              Tympan et statue de Bernadette par F. Vilon. Photos J. Omnès

      Vilon 5         1934
                                       Sainte Geneviève de Pibrac, 1934. Photos J. Omnès

Architecture et décorations intérieures

Architecture intérieure
L’église à trois nefs en forme de croix latine repose sur 14 imposantes colonnes monolithes de marbre à grand mélange rubané de Campan, surmontés de chapiteaux ouvragés. Ce marbre provient de la carrière de l’Espiadet sur le plateau de Payolle. Les nefs latérales et le transept sont occupés par un certain nombre de chapelles. Ont été édifiées les chapelles consacrées à N.-D. de Lourdes, Ste Bernadette, St Jacques le Majeur, Ste Anne, St Antoine de Padoue, La Piéta, N.-D. de Grâce, St Joseph, la Ste Famille, Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et St François d’Assise.
Les transepts de droite et de gauche sont éclairés par de belles rosaces en mosaïques de verres.
Des deux côtés de la nef centrale, la galerie à mi-hauteur ou triforium soutenue par des colonnes de marbre rouge et gris servaient autrefois de tribunes à la noblesse (2 ).
 

                                                          Lourdes Colonnes marbre

                                                       Les colonnes de marbre. Photo J. Omnès 2023

Décorations
 À gauche en entrant, les fonts baptismaux, proviennent de l’ancienne église romane consacrée à saint Pierre et démolie en 1905. Cette œuvre en pierre de Lourdes annoncée du XVe siècle, a été classée aux M.H., par arrêté du 28 mars 1979. Ils servirent en janvier 1844, au baptême de Bernadette ; son pied est agrémenté de quatre petites griffes  en forme de têtes humaines sculptées. On a l'habitude de dater le baptistère de Lourdes du XVe siècle. On peut cependant remarquer que ces quatre têtes sont une décoration courante aux XIII-XIVe siècles. Ci-après, une comparaison par une illustration, d'un chapiteau du château d'Arras. Coll. privée. Le couvercle du XIXe siècle de la cuve, assez étonnant avec ses pointes, se trouve dans les combles du clocher. La statue en bois peint et doré de la fin du XVIIIe siècle représentant saint Jean-Baptiste a été classée aux M.H.,  par arrêté du 16 aout 1979. Elle provient de l'ancienne chapelle des Cagots qui était située quai Saint Jean. Elle a été offerte en 1911, à l’église paroissiale par le grand père de Marceline Saint-Jean, blanchisseuse et propriétaire de la chapelle désaffectée des Cagots (3), où se trouvait également un tableau du saint et un bénitier. À côté, se trouvait une Vierge à l'Enfant, N.-D. de Grâce en bois polychrome provenant de l'ancienne église paroissiale, devant laquelle Bernadette priait. Elle se trouve provisoirement, à la chapelle du château fort et devrait rejoindre prochainement sa place.

À la tribune, au-dessus de l’entrée, nous pouvions entrevoir il y a peu, les vestiges des grandes orgues du XVIIe siècle (1645) de l’ancienne église paroissiale Saint-Pierre transférées vers 1911. Une importante partie de ses tuyaux, hélas, a été démontée pour reconstituer le nouvel orgue du chœur réalisé en 1997, par le facteur Pesce Frères, à partir  de l’orgue, don en 1889, de Mademoiselle de Mevins. La tribune a été nettoyée, consolidée, et en 2023, l’orgue est revenu à sa place d’origine. Nous ignorons ce que sont devenues les pièces anciennes.
L'instrument actuel comprend 40 jeux répartis sur 3 claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 30 marches. Il rassemble 2821 tuyaux dont 159 en bois. Le buffet en 2 corps est en merisier massif à l’esthétique baroque germanique.
Les lustres posés en 2023 sont en verre de Murano.
Un nouveau chemin de croix présenté par des toiles sur fond bleue non signées  mais attribuées au peintre Philippe Pujo de Bagnères  remplacent l'ancien depuis 2023.

                                                      Lourdes chemin de c

                                                         

 

 

     Lourdes Lustre

 Jésus devant Pilate ?                                                             Lustre de Murano

Pour les peintures et vitraux voir plus basl

 


fond baptismalFonts baptismaux. Ils étaient recouverts d'un couvercle de bois hérissé de pointes. Photo J. Omnès

    Lourdes St Jean                   confessional
            Saint Jean-Baptiste.                      Confessionnal du curé Peyramale. Photos J. Omnès



         baptistère   Castet neu têtes
                                                        Détail de la cuve baptismale. Photo J. Omnès

Couvercle
Couvercle avec pointes des fonts baptismaux. Photo J.Omnès

PS Avec Roland Darré, maire de Bourréac, nous avons réalisé le Wikipédia de cette église, il ne demande qu'à être complété.

                                                     DES COUVERCLES A CLOUS DES FONTS BAPTISMAUX

À plusieurs reprises, j'avais évoqué le couvercle des fonts baptismaux de l’église paroissiale de Lourdes hérissé de pointes qui avait marqué mon enfance. Parti à sa recherche je l'ai retrouvé dans le clocher de l'église. Un peu déçu par sa physionomie qui ne correspondait pas à mon imagination d'enfant, je n'y ai plus fait attention, jusqu'au jour où j'ai découvert que plusieurs églises du pays et du Béarn (mais pas du Lavedan ?) possédaient déjà au XVIIe siècle, ce genre de couvercle, qui de plus se fermait avec une serrure latérale. De quelle date est celui de Lourdes ? Et surtout à quoi servaient ces pointes dites "averssées"?

J'ai reçu en janvier 2019, de la part de Michel Heymès de Volx, réponse à ma dernière question. Nous connaissons la présence de ces couvercles fermés par de serrures et hérissés de clous « averszes » grâce aux nombreuses visites pastorales sur les territoires diocésains de France, dont le premier document connu date de 1469-70. Il en ressort que ces pointes servaient aussi bien aux femmes après leurs couches, à piquer des cierges en remerciement et à empêcher les enfants de s’assoir dessus,  afin d’éviter la souillure de l’eau. Ci-après le texte de Michel Heymès.

fonts 001 Texte de Michel Heymès :
À propos du couvercle des fonts baptismaux.
Dans son livre Une commune type de Haute-Provence. Demandolx[1], l’archiviste Raymond Collier[2] raconte que, le 22 mai 1697, lors de la visite pastorale de l’église de Demandolx[3], Mgr Jean Soanen inspecte les fonts baptismaux « qu'avons treuvés en très mauvais estât, estant ouverts sans ferrures et les crémières et cuvette très mal propres et le petit armoire pour les crémières aussi ouvert et sans serrure ». [4]
  À la suite de cette visite pastorale, l’évêque publie une ordonnance dont l’article relatif aux fonts baptismaux dit : « ordonnons qu’ils fairont faire […] une cuvette et son couvercle pour les fondz batismaux, que fairont duement fermer à clef avec cloux à pointes aversses (?)… ».
Texte de Thibaut de Rouvray conservateur des objets d'art et antiquités du département : 
 " En Rouergue, on trouve dès les années 1520 des ordonnances de l'évêque pour placer des couvercles à pointes sur les fonts, afin d'éviter que les fidèles s'en servent comme d'un siège. Pour autant, je ne pense pas que les cuve étaient plus basses mais on pouvait en faire le tour alors qu'à partir du XVIIe siècle la tendance et de les incorporer dans une niche murale surmontée d'un placard fermé dans lequel on range les instruments du baptême". La même évolution s'est produite en Bigorre à l'époque baroque : en grande majorité les fonts baptismaux y sont encastrés dans les murs, sauf quelques rares survivants. De mémoire c'est toujours le cas dans le département, outre à Vielle-Aure, à l'église de Mazères (Castelnau-Rivière-Basse)". 


Les Chapelles
Dans la chapelle Sainte-Bernadette, du transept de gauche, la fresque intitulée "l'extase de Bernadette" est l’œuvre du peintre polonais de la judéité, Stanislaw Bender, D’après Stéphane Baumont (4), ce peintre se serait converti et fait baptiser à Lourdes. Il aurait offert cette fresque comme ex-voto.
Lithographe et peintre juif né à Lodz en 1882 et résidant à Munich depuis 1919, Stanislas Bender dut fuir l’Allemagne nazie pour Paris dans les années 1930. La guerre déclarée, il trouva refuge à Lourdes, lors de l’exode de 1940, avec sa fille Marylka. Grâce à des solidarités locales, ils échappèrent à la rafle de 1942, dite du vélodrome d’hiver. En remerciement, il offrit après la guerre, en 1947 cette fresque de 4mX4m à l’église paroissiale de Lourdes.
Dimanche 8 septembre 2013 a été  présentée au public, la toile totalement restaurée par Françoise Pawlak-Authier et sa fille Genovefa Pawlak. C’est grâce à l’action commune de Mirose Ringeval et de Pierre Dadé-Brenjot, avec la création de leur association, qu’a pu être récoltée la somme nécessaire (25 000 €) pour sa   remise en valeur. De nombreux donateurs, près de 200, ont participé à cette action de souscription.
L’apparition de la vierge est suggérée par un rayon de lumière projeté sur Bernadette agenouillée.
Sous la peinture repose une statue de la sainte réalisée par le sculpteur tarbais Firmin Michelet.
Dans la chapelle Sainte-Bernadette, du transept de gauche, fresque du peintre polonais de la judéité, Stanislaw Bender, intitulée "l'extase de Bernadette." D’après Stéphane Baumont (2), ce peintre se serait converti et fait baptiser à Lourdes. Il aurait offert cette fresque comme ex-voto.
Lithographe et peintre juif né à Lodz en 1882 et résidant à Munich depuis 1919, Stanislas Bender dut fuir l’Allemagne nazie pour Paris dans les années 1930. La guerre déclarée, il trouva refuge à Lourdes, lors de l’exode de 1940, avec sa fille Marylka. Grâce à des solidarités locales, ils échappèrent à la rafle de 1942. En remerciement, il offrit après la guerre, cette fresque de 4mX4m à l’église paroissiale de Lourdes.


   Extase de Bernadette         église paroissiale

       Extase de Bernadette                 Bernadette3 0f
" Extase de Bernadette" de Bender. Photos J. Omnès.           Bernadette de Firmin Michelet. Photo Loucrup65    
                       
Dans la chapelle du transept de droite, on peut admirer une toile de Lucien Gros (1), "Après la bataille", elle vient d'être restaurée en juin  2014, par Genowefa Fawlak. La restauration a été financée par l'Organisation du Pèlerinage-Rencontre National des A.C.  en Algérie, Maroc -Tunisie. Cette toile avait été commandée par le curé Fourcade (1905-1924) en hommage des 282 paroissiens morts lors de la Première guerre mondiale. Le peintre qui est aussi l'auteur du décor de la villa Oustau à Aureilhan et de la chapelle de l'hospice de Pau  a représenté ici la figure allégorique de l'ange qui veille sur les soldats sacrifiés. Un panneau explicatif se trouve à gauche de l'autel.

Eglise paroissiale                                                              Oeuvres de Lucien Gros 
Dans la sacristie seconde toile de L. Gros

Lourdes Lucien Gros   Lourdes Montserrat

Le christ avec en arrière plan la vierge de Lourdes                      Statue de Montserrat

 

Lucien-Jules Gros

Elève des artistes palois André Gorce et Charles Jacques, il s’intéresse très vite à la fresque. Décore la chapelle de l’hospice de Pau. Se perfectionne à Paris, s’installe sur la  côte d’Azur et revient à Pau. Il ne cesse alors de parcourir les Pyrénées centrales qui deviennent sa principale source d’inspiration.

À Lourdes, il décore en 1910, la salle à manger de l’hôtel Moderne, entièrement meublée à l’époque de mobilier Art Nouveau Majorelle. Ces peintures panoramiques représentant des montagnes ont été vendues et nous ne possédons pas de copies. La Villa Oustau, d’Aureilhan, patrimoine, industriel en déshérence, lui servira en 1913, le laboratoire pour exprimer tout son art : grands panneaux paysagers en pièces de céramiques, représentant le cirque de Gavarnie, le lac de Gaube, le pic du Midi et la vallée du Lutour, petits panneaux unicolores  représentant des scènes pastorales et les plaisirs du ski. À Lourdes à nouveau, nous connaissons sa fresque à la gloire des morts de 1914-18 qui se trouve dans la chapelle de droite de l’église paroissiale et un portrait du Christ dans la sacristie. En 1926, il décore le casino de Capvern, avec deux fresques représentant le château de Mauvezin et la lande environnante.

  
Dans une chapelle de droite,  se dresse une copie de la Vierge de Montserrat offerte par l’hospitalité de Barcelone, en 1956.
Un peu plus loin du même côté, le beau confessionnal en bois sculpté de la fin du XVIIIe siècle, a probablement servi à M-D. Peyramale. Il a été classé aux M.H., par arrêté du 28 mars 1979.
Plusieurs chapelles on été décorées en 2023, par plusieurs tableaux  de Rémi Trotereau, auteur de Piéta exposées au Carmel de Tarbes en 2009, sous letitre ombre et lumière.
 

                                              Lourdes toile

                                                           Toile de Rémi Trotereau. Photo J. Omnès

Les vitraux
Le père Bordes de Lourdes  commanda en 1965, à Gabriel Loire, maître-verrier de Chartres, la réalisation des vitraux du chœur et du transept de l'église paroissiale, puis vers 1985, à son fils Jacques, les douze vitraux de la nef. Vitraux non figuratifs, ils jouent tous sur la couleur et la lumière. D'après  E. Quidarré, parent du curé, ces vitraux illustrent le thème de l'eau. ll s'agit bien sûr, écrit-il sur sa plaquette L’église paroissiale de Lourdes " de l'eau de Lourdes, jaillissant des profondeurs de la terre."
Ces vitraux  se démarquent totalement avec ceux, classiques du XIXe siècle, de l'église, représentant soit des scènes  religieuses, soit des hommes célèbres de la chrétienté. Par exemple saint Louis.

  Lourdes vitraux          Saint Louis
                                       Vitraux de Loire.                         Saint Louis. Photos J. Omnès
Les orgues

L'orgue réalisé par les établissements Pesce de Pau en 1997, alors placé derrière le chœur a été repositionné en 2023, au-dessus de la tribune dans l’entrée de l’église. Tribune qui a nécessité, vu les normes de sécurité, une recomposition totale avec élargissement.
Il possède un buffet en merisier en deux corps abritant 9 tourelles recouvertes en partie haute par des claires-voies ajourées. Son poids de cinq tonnes a nécessité un renforcement de la tribune. Il possède trois claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 30 marches. Les cinq sommiers sont alimentés par une soufflerie électrique placée sous l’orgue et composée de deux réservoirs d’air, air poussé vers les sommiers par des porte-vents. Sur les cinq sommiers nous en avons trois pour le Haupttwerk et pour le Brustwerk , un pour le Rückpositiv et un pour le Pédalier (1). La tuyauterie est composée de 2821 tubes en étain et en bois (159, ceux du Pédalier). L‘ensemble offre une esthétique sonore dite « baroque germanique »

Historique de l'ancien orgue de l'église Saint-Pierre

L’ancienne église paroissiale avait reçu en mars 1893 (2), en don, un orgue de son organiste, la baronne de Mévius. Il avait été réalisé en 1889, par le facteur Michel Roger (2bis). Cet orgue fut en partie déplacé en juin 1903 (3), lors de la construction de la nouvelle église (non achevée), en face, et posé sur la tribune de l’entrée. Il comportait alors 33 jeux. Quelques éléments de décoration de l'orgue antérieur de l’église millénaire où venait prier Bernadette, lui furent rajoutés aux tourelles en mars 1911, après le décret de la nationalisation des biens du clergé, dont les pieds et les pots à feu des sommets des tourelles (4).
Cet orgue vieillissant et face aux demandes de rénovation du Concile Vatican II, il fut décidé en 1963, de réaliser un nouvel orgue, mais électro pneumatique. Le facteur Antoine Pesce en fut chargé.

En 1967, l'orgue était réalisé avec nombre de tuyaux de l'orgue Mévius de 1892, par faute de moyens. L'aspect décoratif des buffets n'était plus en vogue.  Il fut placé derrière le chœur. Il n'a pas tenu bien longtemps, car après un état des lieux en janvier 1993, il fut décidé de le changer par un orgue entièrement neuf à transmission mécanique. Après avoir été vendu pour l'église de Sixt sur Aff (35).

Le nouvel orgue, réalisé en 1997 par l'entreprise Pesce de Pau, est celui que nous voyons actuellement. Mais en 2023, de derrière l'autel, où il se trouvait initialement, il fut déplacé, lors des importants travaux de l'église par la société gersoise SGRP, sur la tribune de l'entrée entièrement refaite pour pouvoir supporter ses cinq tonnes. Pendant tout ce laps de temps, les restes de l'orgue de 1893 et ses éléments du  XVIIIe siècle sont restés en place sur cette tribune de l'entrée.

C'est lors des travaux,  que nous avons constaté que tous les éléments du buffet l'orgue Mévius avaient disparus. Après enquête fin avril 2023, nous avons retrouvé, dans le transept gauche, quelques pièces éparses sans grande valeur apparente.
Deux questions se posent alors : que sont devenues les autres pièces du buffet et quel est l'avenir de celles trouvées pêle-mêle sur le sol du transept ?

(1) Marc Meyraud organiste du grand Orgue du Sacré-Cœur
(2) Conseil municipal Les Maires de Lourdes, Atlantica, page 415
(2bis) Le grand Orgue du Sacré Cœur, de Marc Meyraud,  imprimerie Augé, pas de date. Dans un autre ouvrage on évoque
Coumaille
(3) Conseil municipal Les Maires de Lourdes, Atlantica, page 467
(4) Conseil municipal Les Maires de Lourdes, Atlantica, page 492. Comme l’église était démolie en 1906, ces éléments devaient être probablement stockés dans un abri ou chez l’organiste

 

                                                   Orgue 1894 001

                                           Orgue 1889 sur l'estrade de la nouvelle église, photo les Maires de Lourdes, page 413

orgue 1967 001  Sixt sur Aff 35

                  Orgue 1967. Photo Marc transféré à Sixt sur Aff (35) Photo Google



Orgues Lourdes                                            Orgue 1993 Pesce dans le choeur. Photo J. Omnès
                               Lourdes orgues
                         Orgues Pesce replacés en 2023 du choeur au-dessus de l'entrée, sur la tribune.  Photos J. Omnès
 

                                                        orgue 10 

orgue 1Les restes épars de l'ancien orgue 23 avril 2023

 


 La crypte

Vous pouvez y admirer le tombeau de marbre blanc du curé Peyramale, qui  se dévoua tout entier à édifier un temple à la mère de Dieu. L'inscription qui suit : « Heureux ceux qui souffrent  de persécution pour la justice », fait référence discrète à ses luttes contre l'évêché à qui il reprochait l'absence d'aide pour la construction de son église et surtout le détournement par les  Bons Pères de Garaison,  des dons, « des sommes colossales, héritages, bijoux » (1), vers le sanctuaire du bas de la ville. Comme disait le dicton populaire « en bas l’argent, en haut les prières » (2)

Le curé de Lourdes pensait naïvement que les fidèles partiraient en procession des « son « église », il fut vite remplacé par les pères de Garaison qui d’après l’évêque étaient plus à même par expérience de gérer le domaine de la Grotte.

Toutes les actions du curé Peyramale envers son quartier et ses habitants  furent suivies à sa mort, en 1877, par une conspiration du silence, de l’oubli. Remi Sempé, le bras droit de l’évêque monopolisant toutes les transformations urbanistiques du bas de la ville contribua ainsi à la coupure entre la ville du haut et la ville du bas, à l’origine de biens de déboires et de jalousies

Pour y accéder, il faut sortir de l’église (il existe aussi une entrée à l’intérieur de l’église, mais elle est peu visible). Curieusement, ce tombeau n’est indiqué nulle part. L’entrée de la crypte est la petite porte de bois de l’église. Dans cette crypte se trouvaient deux tableaux de grande taille,  l’un représentant saint Jean et l’autre [à voir].  Le saint Jean provenait de l’église des Cagots du quai Saint-Jean. Les deux tableaux, un temps entreposés dans la chapelle du château, furent déposés dans la crypte pour en sortir pour rénovation, mais ne revinrent jamais

(1) Lourdes les secrets de Pierre Pène, page 576.
(2) A sa mort en 1877, son successeur se contentât  de prières journalières pour l’achèvement de l’église. Lourdes les secrets de Pierre Pène, page 579

tombe Sacré Coeur Lourdes crypte tombeau Peyramale



                   St Jean Tabeau   X     Tombe Pey
      Saint-Jean. Photo Thibaut de Rouvray.          Tombeau du curé Peyramale. Photo J. Omnès

Restauration de l’édifice
Un projet de restauration de l’édifice a été engagé par la municipalité en 2015, pour un montant estimé à 600 000 €. En fait, les travaux forts importants au niveau de la toiture et des fissures se sont élevés à euros. Une souscription publique a été engagée avec la Fondation du patrimoine (7). Le bâtiment a été réouvert au public après  le 9 avril 2023, le jour de Pâques

                                       église paroissiale rénovée

Le jour de la réouverture. Modification de l'éclairage et adjonction d'un nouveau chemin de croix. Photo J. Omnès

La statue de Mgr Peyramale
Située sur le côté de l’église. Cette imposante statue de bronze, comme ne le mentionnent plus les inscriptions du socle en pierre de Lourdes, a été offerte par la duchesse d’Uzès, en 1877 (8). En effet, lors du dernier changement de place et de la restauration de ce socle, par l'entreprise Colas, la mention de la généreuse donatrice a disparu (?). Il était mentionné au bas du socle : DSSE D'UZES SCULPSIT. L'auteur du bronze est Louis Grimal, celui du modèle probablement la duchesse elle-même qui était sculptrice. Cette statue était placée initialement devant l'ancien presbytère (Maison de l'Europe) pour être déplacée après la construction de l'église, devant celle-ci ; puis, comme elle gênait la circulation, sur le côté droit, où elle se trouve actuellement. Le socle en pierre du pays (lumachelle) a été financé par une souscription lancée par la municipalité en septembre 1877, au décès du curé.  Il y est mentionné  en lettres d'or : Reconnaissance de la ville de Lourdes de sa paroisse et de ses habitants.

   Monseigneur Peyramale veillant sur son église                            AVT Duchesse-dUzes 6036
      Le curé Peyramale en 2000. Photo J. Omnès              La duchesse d'Uzès. Photo Google

Peyramale statue  Place  de l'église avant  l'an 2000. Il semble que le nom de la duchesse était mentionné en bas à droite.


Dernières « trouvailles »
Lors de l'inventaire des objets sacerdotaux, sous la direction de Thibaut de Rouvray,  ont été découverts dans l'un des deux greniers, plusieurs bannières de confrérie ainsi que les attributs du dernier bedeau et des documents du XVIIIe siècle de la paroisse de Juncalas. Les premiers éléments feront probablement l'objet d'une exposition et les manuscrits devraient prendre la direction des archives départementales.

Ont été également trouvées, deux photos sur plaque de verre de l'intérieur de l'église avec son dôme.


         Saint-Jcaques 2                    St Jacques
  Bannières de la Confrérie de Saint-Jacques. Se trouvaient également dans le grenier, des bannières de la Confrérie des tailleurs de pierre. Photos J. Omnès

(1) Les Maires de Lourdes, édition Atlantica, 2006, page 492
(2) Églises du pays de Lourdes édition Académie de Lourdes, 2006, page 9
(3) Lettre d'un Lourdais adressée au colonel Mondon, président de la Société des études du Comminges, en octobre 1911 (archives départementale de la H-G.).
(4) Histoire de Lourdes, édition Privat, 1993, page 276
(5) Œuvres d’art et statues dans la ville de Lourdes : la peinture murale de l’église paroissiale par Stanislas Bender (http://art.loucrup65.fr/fresquelourdes.htm).
(6) Les maires de Lourdes, éditions Atlantica, 2006, page 492
(7) Lourdes info : restauration de l’église paroissiale du Sacré Cœur (http://lourdes-info.com/65100lourdes/IMG:pdf/communique_sur_l_appel_aux_dons.pdf
(8) Les maires de Lourdes, édition Atlantica, 2006, page 334

  


4) L'EGLISE UKRAINIENNE

L’entrée est située rue de l’Ukraine. Visible de loin avec ses dômes dorés , c’est l’église catholique (et non orthodoxe) de la diaspora ukrainienne. Construite en 1982, elle sert de symbole de renouveau à cette communauté si souvent persécutée. Fresques de style byzantin à l’intérieur. Elle est très visitée par les Britanniques.

Origine 
Durant la seconde guerre mondiale, de nombreux ukrainiens luttèrent auprès des armées alliées. L’un d’entre eux, le père Vasyl Pryjma, officier, fit un vœu : il deviendrait prêtre s’il sortait vivant de la confrontation. Après son ordination aux Pays-Bas, il s’établit à Toulouse, où il eut la responsabilité des Ukrainiens uniates du Sud-Ouest. Il vint ensuite à Lourdes et trouva une atmosphère « en dehors du monde, si dévorante et absorbante », que ce lieu choisi par Marie devait l’être également pour l’Église uniate renaissante. Dès le début, les Ukrainiens obtinrent une chapelle à l’intérieur de la basilique du Rosaire. Devenue très rapidement trop petite, une chapelle plus grande s’imposait.

Le projet de construire une église à Lourdes pour la diaspora prit naissance. C’est avec l’aide du père Paul Kohut, de l’Est de la France, que le père Vasyl Pryjma, engagea les travaux. Avec les dons de la diaspora, et des ouvriers bénévoles venus d’Alsace-Lorraine, ils purent mener à bien leur oeuvre : recevoir les catholiques ukrainiens des pays de l’Est et surtout ceux disséminés dans toute l’Europe, aux États-Unis et au Canada. Ils ont si bien réussi que leur nombre ne cesse de croître dans la cité mariale.

L’église et son centre uniate
L’église dédiée à N.-D. de l’Assomption a été construite par l’architecte ukrainien Miroslav Daniel Nimciv. Elle fut consacrée le 28 août 1982, par le cardinal patriarche Joseph Slipyi et l’évêque coadjuteur du confesseur de la foi, Miroslav Lubatchevsky, assistés de Mgr Henri Donze, évêque de Tarbes et Lourdes. Vasyl Pryjma devint le premier prêtre. Le père Pierre lui succéda, assisté par deux sœurs servantes de Marie Immaculée.

À cette église a été annexé un centre animé par une communauté de religieuses, chargé d'accueillir et d’assister les pèlerins, ainsi qu’un foyer d’accueil avec des chambres modestes. Les dômes ont été dorés à la feuille par la miroiterie tarbaise X

L’intérieur possède des éléments distincts d’une église catholique romaine. Ce qui frappe dès l’entrée, c’est la présence d’une grille de bois séparant le chœur de la nef. Cette grille qui fait penser aux grilles en fer forgé des églises romanes, s’appelle chez les Uniates, une iconostase. Elle sépare le sanctuaire sacré, le Saint des Saints de la partie où se réunissent les fidèles. La différence, c’est qu’ici elle possède trois entrées. Les deux portes latérales ou portes des diacres, sont recouvertes d’icônes représentant saint Michel et saint Gabriel. La porte du milieu ou porte royale est plus grande. Elle est recouverte d’icônes représentant l’Annonciation et les quatre Évangélistes. Devant l’iconostase se trouvent la solea et une saillie en demi-cercle du nom d’ambon devant lequel est placé un mini-autel ou tétrapode. Celui-ci reçoit les icônes que viennent vénérer les fidèles. C’est devant ce tétrapode que se déroulent les services liturgiques : baptêmes, confirmations, mariages…
En sous-sol, de nombreux ex-voto rappellent l’importance des donateurs et bienfaiteurs de l’église lourdaise.


L’édification de cette église et surtout son aménagement intérieur ont fait découvrir aux Lourdais, l’art byzantin et celui des icônes, jusque-là inconnus dans la région.
Ci-dessous photo des fonts baptismaux de l'église paroissiale où Bernadette a été baptisée. Le couvercle, hérissé de pointes, se trouve abandonné dans l'un des clochers.

eglise ukraine
Lourdes, église ukrainienne.

église ukrainienne 3
Photos J. Omnès
 

5) ANCLADES
 belle petite église est dédiée à sainte-Bernadette. Son clocher-mur avec baies en plein cintre abritant deux cloches, a sur le linteau de sa porte, une date inscrite : 1675. Le porche, abrite un bénitier du XVIIIe siècle dont la vasque semble disproportionnée par rapport à son pied (Photo ci-dessous).  Photos J. Omnès

           Anclades bénitier          eglise anclades


anclades E. Forel                                                                        L'église peinte par E. Forel

À l’intérieur, on est étonné par la richesse de la décoration. De nombreuses statues en bois doré XVIIIe dont saint Jean et saint Blaise ornent ses murs.

Anclades retable 1
Dans le choeur, le retable est composé d'une toile du XVIIIe siècle de l'école toulousaine représentant l'Assomption de la Vierge sous les yeux des apôtres, avec un bel encadrement  baroque de bois,  composé de motifs rocailles et de palmettes. Elle occupe la presque totalité du retable. Elle est classée aux MH, par arrêté du 13 septembre 1973. Le tabernacle, du milieu du XVIIIe siècle, provient de l'atelier Claverie. Il a été classé par arrêté du 21 janvier 1975. La statuette en bois polychrome du XVIe ou XVIIe siècle, représentant probablement Marie-Madeleine a été inscrite aux MH, par arrêté du 18 mars 2010. La belle cuve baptismale médiévale est du XIIIe siècle. On peut noter la présence d'une riche crédence chargée d'un décor composé de pampres bien dorés comme ceux de l'autel qui semblent tous deux, être du XVIIIe siècle et non du XVIIe comme mentionné dans le dépliant officiel. Ils seraient d'origine espagnole, nous n'avons pas trouvé de preuves. La statuette représentant l'Assomption de la Vierge est récente : XXe siècle. Elle fait penser à un Murillo.
Dans la chapelle de droite, une merveilleuse Vierge assise à l’Enfant, en bois polychrome du XIVe siècle a été classée aux MH par arrêté du 30 juillet 1907. Elle fait penser à la Vierge de Montserrat. L'autel, tabernacle et retable en bois sculpté et doré sont  du XVIIe siècle. Ils ont été classés aux MH par arrêté du 20 janvier 1975. Les statues représentent saint Antoine de Padoue et saint Christophe.
Dans la chapelle de gauche, dite de Sainte-Anne, l'autel, le retable et le tabernacle sont du XVIIe siècle, les statues représentant Sainte-Anne, saint Basile et la vierge à l'Enfant sont du XVIIIe siècle.
En sortant, on peut voir sur le mur du fond de la tribune un élément d'attique d'un retable (probablement disparu) représentant le Saint-Esprit. Il est répertorié du XVIIIe siècle.
Sur la gauche en sortant, la belle armoire baptismale aux portes ajourées du XVIIIe siècle au linteau sculpté représentant le baptême du Christ par saint Jean, abrite un curieux tableau-reliquaire (Voir photo dessous). À sa place, jadis se trouvait la statue de Notre-Dame d'Anclades qui a été volée.
Les vitraux modernes sont de Letienne R. et G, peintre-verrier de Tarbes qui a exécuté des oeuvres de 1952 à 1956.
Cette église a été restaurée grâce à l'action énergique de l'abbé Léopold Dubarry entre 1960-73, avec l'aide financière de la ville de Lourdes. Elle sert souvent de lieu de mariages pour les Lourdais. L’environnement champêtre y est aussi pour quelque chose.


Anclades autel 2v                                             Église d'Anclades, le retable avec le tabernacle de Claverie


   Anclades autel 3         Anclades autel 2
Autel chapelle de la Vierge (à droite) XVIIe siècle          Autel chapelle Sainte-Anne (à gauche) XVIIe siècle                               
           Anclades Sainte Anne           Anclades crédence                                                                       Chapelle Sainte Anne.                                              Crédence                                               

       Anclades 2 Vierge à lEnfant                Anclades chap Vierge                                Vierge à l'Enfant, XVIIIe siècle      
                                                               Chapelle de la Vierge du  XIVe siècle. Photos J. Omnès                                                                                                                                                     
                 
                       Anclades fonts Bap.              Anclades armoire
   Fonts baptismaux du XIIIe siècle.                     Armoire baptismale délicatement ouvragée (XVIIIe siècle)                                            
            Anclades vitraux anclades vitraux 1  3  Anclades vitraux 4
                Vitraux modernes de R.G. Letienne, peintre-verrier  de Tarbes qui a exercé de 1952 à 1956.


  Anclades ex voto            Anclades croix proc.                   
À gauche, étonnant reliquaire dans l'armoire baptismale. Il était placé à l'origine sur le tabernacle du maître-autel..
Ce tableau-reliquaire  a été offert à l'église d'Anclades en 1993 par M. Maur (reliques de saint Just de Narbonne, saint Romain et saint Désidérius).
"Ce travail assez particulier - que l'on retrouve aussi pour de petits reliquaires privés -  s'appelle "papiers roulés" ou paperolles. Le décor est constitué de petites bandes de papier doré ou coloré enroulées en volutes sur une armature de carton avec des inclusions de petites statuettes comme ici le buste de Vierge à l'Enfant." Thibaud de Rouvray

       Anclades tympan
Tympan de l'armoire baptismale qui abritait la Vierge d'Anclades.
Le sujet représenté est le baptême du Christ. Photos  J. Omnès

Anclades gloires
Gloire au-dessus de la tribune. Elle vient probablement d'un ancien retable. Photo J. Omnès
La richesse de tout ce mobilier fait penser que cette église a pu en récupérer de l'ancienne église de Lourdes.

 6) SAUX   

Second hameau de Lourdes. Cette église dédiée à saint Martin est méconnue de la plupart des Lourdais (et de moi-même). J’ai appris son existence par un lecteur du forum de Lourdes-info (journal en ligne), qui me demandait pourquoi j’avais omis cette chapelle, à plus d’un titre fort intéressante. 
Cachée derrière le Relais de Saux, ancien relais de Poste, à la sortie Nord de la ville, elle se trouve dans le hameau du même nom, dépendant de la commune de Lourdes et avant 1793, de la commune d'Adé. C’est un bâtiment médiéval des XIIe XIIIe siècles, au clocher-mur et à l’abside en cul de four. Le clocher est renforcé par des contreforts. L’ancienne cloche du XVIe siècle (1506) serait l'une des plus vieilles de la Bigorre, elle se trouvait suspendue près du donjon, au château fort de Lourdes. Elle s'y trouvait depuis 1911, où elle servait  de cloche d'alerte. (1) Depuis son retour à Saux en 2015, elle est exposé dans la nef, trop fragile pour être utilisée à nouveau.
La nouvelle cloche, du nom de Marie-Benard a été posée en 1973, lors de travaux de rénovation. Elle fonctionne encore avec la corde classique.
D'après Jean Barbet, la famille d'Estibayre, présente à Batsurguère, était la principale donatrice de la chapelle (2). 
(1) Les Maires de Lourdes, éditions Atlantica, 2006, page 494.
(2) Guide de Lourdes et de la Grotte, 1892. édition Desclée, de Brouwer et Cie.

             Cloche de Saux         Eglise de Saux
        Cloche de l'église de Saux au château de Lourdes         Église de Saux. Photos J.Omnès

À l’intérieur, 

Dans l’abside, un beau retable attribué à l’ébéniste Lourdais, Abadie, nous présente en bas-relief saint Martin, patron des lieux en habit d’évêque, encadrant avec Marie, Jésus en ronde bosse sur sa croix. Cette scène de la Passion est surmontée par un attique d'où émerge Dieu le père, d'un nuage parsemé de têtes ailées de chérubins. L’ensemble est encadré par deux colonnes torses couvertes de pampres de vigne  et surmontées de chapiteaux corinthiens. La couronne d'épines est faite de clous et les anges surmontant l'ensemble présentent les éléments de la Passion, dont la lance (à gauche) ; l'ange de droite devait tenir l'éponge qui a été trouvé dans la sacristie.  Ce retable est en mauvais état, la bronzine qui remplace les feuilles d'or est devenu très terne et la peinture d'un gris bleu assez triste.

Devant le retable,  le tabernacle sur un maître-autel  du XIXe siècle, reprenant le thème de la crucifixion est surmonté d’un petit édicule à godron servant d’assise à une statuette d’une Vierge à l’Enfant.  Il est habituellement attribué à Soustre (fin XVIIe début XVIIIe siècle).  Les deux niches encadrant le tabernacle proprement dit, sont vides. Bordées par des colonnes torses, elles abritaient des statuettes dont nous ignorons quels saints elles représentaient.  Deux petits ailerons, moins dans verticalité que ceux du retable terminent l’ensemble. Quatre chandeliers le complètent. Ce tabernacle a été inscrit aux MH par arrêté du 24 mai 2012.
Il a été restauré en décembtre 2023 par l'atelier 32 avec les quatre chandeliers. 
                           Saux retable central                                                                                     Retable principal en 2013

                      saux tabernacle 1

                                      Tabernacle après restauration par l'Atelier 32, en 2023

Saux Atelier 32

   Dans l'atelier 32. Photo Laure Latanne-Bey avecnos remerciements

Saux           Saux éponge 2
En attique deux anges avec les attributs de la passion la lance et l'éponge. Photos J. Omnès

À la droite, beau siège de l’officiant en bois. À la gauche, une Vierge en bois doré du XIXe siècle rappelle la Vierge de la Rue du Bac.
La chapelle latérale possède un retable de moindre importance, la Bonne Mort, attribué à Marc Ferrère (début XVIIIe siècle) par le frère Matthieu de Tournay et le Dr Labarrère, spécialistes des sculpteurs baroques. Au centre, une toile anonyme représente trois personnages, dont un agonisant implorant la Vierge de Pitié qui montre le corps de son fils descendu de la croix. Elle est encadrée de deux anges en pleurs. Au pied du mourant, sont agenouillés, l'épouse du défunt avec le capulet et le prêtre de la paroisse. Ce retable (1) a été restauré en septembre 2014, par l'atelier 32 à Tillac dans le Gers. Nous retrouvons ce thème de la Vierge des agonisants dans les chapelles des églises d'Ossen et de Ségus. Mais dans ces églises, la scène est présentée dur des panneaux de bois.
La croix processionnelle de confrérie, en bois doré et peint du XVIIIe siècle, a été inscrite auxSaux retable 2 MH par arrêté du 24 mai 2012.
(1) La menuiserie, la toile ayant été restaurée antérieurement.   

                             Retable de la  chapelle de la Vierge. Il a été restauré en décembre 2014.

Saux croix  Saux chandelier
                   La croix de procesion                                     L'un des quatre chandeliers restaurés en 2023 par Atelier 23
  
                        Saux tribunes
                                 Ségus retable 2 001
Tribune après décapage de sa peinture orangée, en 2016, par les habitants. Retable de la bonne mort de l'église de Ségus. Photos J.Omnès  

Saux fonts      Saux 9

                                   Fonts baptismaux. Saint Martin. Photo J. Omnès                                                                                 
bénitier monolithe                                                                   Bénitier monolithe et font baptismal     

                       Saux hapelle latérale 2
                         Emplacement du retable de la chapelle latérale. Photos J. Omnès

Profitant de la restauration du retable de la chapelle à l'atelier 32 dans le Gers, il a été procédé à un nettoyage-rénovation du mur contre lequel était placé ledit retable. Après piquage du revêtement en ciment, il a été découvert un ancien contrefort du XVe siècle du mur extérieur de l'église, avec son larmier. La chapelle a donc été construite à l'extérieur de l'église par un mur prolongeant le contrefort, ce qui a nécessité la grande ouverture en plein cintre de communication avec l'église. Des traces de fresques ont été découvertes sur ce mur (en blanc sur la photo ci-jointe). Le retable restauré a été inauguré le 26 mai 2015.

                                          saux st

La cloche exposée dans la nef est de petite taille : 40 cm de hauteur, avec un diamètre de 44 cm. Classée MH,  au titre d'objet, le 30 juillet 1907, elle a une curieuse inscription sur sa partie supérieure ABCDEFGHILM (?). Elle  proviendrait de l'ancienne église paroissiale de Lourdes. Après sa démolition, elle a été transférée en mars 1911 à Saux. Initialement elle était prévue pour l'église d'Anclades, mais suite à la refonte de la cloche d'Anclades, c'est l'église de Saux qui en a profité. Durant les travaux de l'église elle a été déposée au jardin du château de Lourdes. Il a fallu plusieurs démarches pour la récupérer en 2015.

    Bernadette                   Saux 2 
Statue de Bernadette, XIXe siècle.              Petite boite de cuivre découverte par Jacques Omnès, dans une niche des fonts baptismaux, datée de 1856 et servant de réceptacle au tissu pour essuyer les fronts des baptisés. Photos J.Omnès

          Vierge miraculeuse              Saux stalles
               La vierge de la rue du Bac à Paris                                                  Stalles

La tribune ancienne est ceinte par une balustrade en bois peint en faux marbre, du XVIIe siècle.
L'ensemble du mobilier digne d’intérêt vient d'être inscrit à l'Inventaire des Monuments  Historiques par la CDOM.
Les habitants cherchent des aides financières pour rénover ces pièces qui en ont un urgent besoin. Une idée : faire un circuit des retables de trois belles églises  toutes proches de Lourdes :  Bartrès, Saux et Julos.

Le 26 mai 2015 a eu lieu une cérémonie de la commémoration officielle de la restauration du retable et de la croix processionnelle retrouvée dans les combles, ainsi que du retour de la cloche solidement ancrée sur son nouveau support.
  
            Cloche Saux        

                 La cloche a retrouvée son église. 

                                                       Ferté Saux

                          Saux 1

La présentation du Discours de  Madame Ferté des Amis du village de Saux. Photos J. Omnès

Retable restauré : Anjelika Omnès, responsable municipale du patrimoine, Madame le maire, Monsieur Thibaut de Rouvray, responsable des antiquités et oeuvres d'art du département, Mr le curé de la paroisse de Lourdes, Madame Ferté responsable de l'association des amis du village. Photo J. Omnès
Pour aider la restauration du retable principal : Fondation de France http://www.fondation-patrimoine.org/43911
Histoire de la cloche
: voir l'article de La Dèpêche


 7) SAINT-JEAN-BAPTISTE à  Lannedaré

Située près du stade 2, av. Jean Prat, cette église construite en 1954, pour la Congrégation du Bon Pasteur d’Angers, en pierre de taille, a été bénite par Monseigneur Théas le 14 décembre de la même année. Elle a été offerte en 1995 à la ville de Lourdes. Elle a été édifiée sur l'emplacement d'anciennes écuries par l'entreprise locale Mélix. Celle-ci a utilisé la pierre d'Arudy, la même pierre que l'autel de la Grotte de Massabielle.

L’intérieur, à l’allure monacale est sobre et l’accès à la nef est fermé par une grande grille. Beaux vitraux sur la droite. Présence d’un orgue. À une époque, elle était partagée avec les fidèles orthodoxes. L’entrée se fait sur le côté lors de cérémonies.

                                jean Baptiste 

jean Baptiste6 St Jean Lourdes

 

                                               St Jean Vitraux



                                                                    Les chapelles de Lourdes

8) LA CHAPELLE DU CHATEAU

C'est l'ancienne chapelle des comtes de Bigorre, plusieurs fois en partie détruite par des tremblements de terre successifs, dont celui important de 1660. Elle abrite actuellement le mobilier de style baroque de l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre détruite en 1905. Nous devons le sauvetage de ce mobilier à Jean-Marie Lacrampe, architecte de la ville qui en fit la demande lors  de la réunion du conseil municipal du 8 janvier 1903.

Les trois vitraux récents (1920) retracent les principaux épisodes de la légende de Mirat. Sur celui du fond à gauche, Louis  Le Bondidier s’est fait représenter en croisé. Ces vitraux ont été réalisés par l’atelier Mauméjean. Ils ont été restaurés récemment par l’atelier Rebecca Delattre. Maître verrier.

L'autel principal de l'ancienne église réalisé, d'après l'ouvrage de Laure Decomble par Assibat de Domec  d'Arrens (commande de 1619) pour l'église paroissiale Saint-Pierre de Lourdes a disparu. Il a été remplacé avant la démolition de ladite église en 1906, par un autel avec baldaquin. C’est cet autel tombeau que nous retrouvons ici sans le baldaquin. A sa recherche et à celle de l'auteur du retable, nous avons reçu d’une responsable du musée du château, Marie-Pierre B., le courriel suivant « Nous avons fait, il y a trois ans, un inventaire du mobilier religieux accompagné d'une étude stylistique avec Laure Decomble, alors stagiaire. Il en ressort après analyse et étude des sources documentaires qu'il est difficile de donner un nom d'atelier ou de sculpteur précis à ces autels. Pour l'ensemble du mobilier, on décèle différentes factures, donc une réalisation par différentes mains mais aucune source ne permet de le préciser. On sait que Jean Dauphole, menuisier et sculpteur lourdais, a travaillé pour l'église St Pierre (de 1727 à 1740) mais nous pouvons certifier de sa main seulement un  banc de consul et une balustrade. »

Parmi les éléments récupérés nous avons

 - l'autel du chœur. C’était celui qui  placé dans la chapelle Notre-Dame du Carmel de l'église St Pierre. Sa datation pourrait être de la fin du 18e siècle, car d'après les archives, cette chapelle fut réaménagée après 1761 et le style épuré confirme cette datation. La grille vient de l'autel Saint-Jean Baptiste de l'église Saint-Pierre. Au centre, trône une Pietà,  vierge assise à l’Enfant, encadrée par deux pilastres corinthiens. Eux-mêmes bordés de deux colonnes torsadées, couvertes de vignes. Les niches latérales abritent deux bas- reliefs  représentant saint Jean Baptiste  et son agneau à droite et  un personnage féminin couvert d’un voile, à gauche. En attique, les deux panneaux sculptés représentent les attributs classiques de st Pierre à gauche et supposés de saint Paul  à droite avec un curieux sabre, une bougie et un livre. Au centre, Dieu le Père dans une gloire surveille son monde.

- l'autel du côté droite était placé dans la chapelle Sainte Luce. Sa datation pourrait être du milieu du XVIIIe siècle. Le médaillon central, asymétrique, rappelle le style Louis XV. Ce style rocaille pour les ornements se retrouve ici dans les rinceaux d'éléments végétaux et minéraux. Ce style s'est développé en France, au milieu du XVIIIe siècle, ce qui permet de dater approximativement cet autel.

Sur le mur de gauche, le panneau en bois sculptés et polychrome vient de l’ancien retable. Plusieurs statues de saint et saintes en bois polychrome avec leurs attributs en partie disparues ou en mauvais état, enrichissent le mobilier baroque de la chapelle. Le saint Jacques à gauche, sans son chapeau et bourdon a été acheté, il ne vient as de l’église Saint-Pierre.

Sur le mur de l’entrée, Jésus en croix et encadré par saint Pierre à gauche et saint Paul sans son épée à droite. La porte d’entrée est garnie de deux éléments sculptés d’arums, de meubles du XVIIIe siècle
En revanche aucun élément du buffet de l’ancienne église n’a trouvé refuge dans la chapelle Transféré dans l’église du Sacré Cœur, du curé Peyramale il a disparu de la tribune,  lors de travaux en 2022-23

 

église presbt Chapelle (en haut), et son entrée récente avec son presbytère accolé (transformée en boutique) Photo J. Omnès


                                                                         entrée chapelle

Ancienne entrée de la chapelle. On y accédait par un escalier aujourd'hui disparu. Photo J. Omnès

         Tympan chapelle                Entrée sacristie église Lourdes
Chapelle du château et son tympan : chrisme copie en ciment de l'ancienne église paroissiale (à vérifier), réalisé par Margalide Le Bondidier. Porte de la sacristie. Photos J. Omnès

église Lourdes 3                                          Base de pilier de l'ancienne église paroissiale. Photo J. Omnès

                                  Lourdes chapelle  Photo plus tardive J. Omnès


lourdes-chateau-83 2             Retable de l'ancienne église paroissiale. À droite, statue de N-D des Grâces. Photo J. Omnès

                        Lourdes Chateau Chapelle 02 1

Lourdes chateau La chapelle vers ? (carte non datée). On y voit à droite la toile représentant saint Jean- Baptiste qui a été déposée à la crypte de l'église  paroissiale et qui a disparue depuis. 
chateau chapelle 2

                                                                  Carte postale antérieure.

              CIMG8620 2              Lourdes Ste Catherine
Le pape implorant la Vierge. Morceau d'un ancien retable.     Ste Catherine. Photos J. Omnès


Lourdes retable 3                                                               Retable chapelle latérale Sainte-Luce.

N D de Grâce                                                  N-D des Grâces de la chapelle N-D du Bouix. Photos J. Omnès

Cette belle statue haute de 110 cm, du XVIIe siècle en bois doré, possède quelques traces de polychromie. Elle représente la Vierge coiffée d'un long voile et habillée d'une longue robe au beau plissé. Fortement déhanchée, elle porte son Enfant sur le côté gauche. Après un passage à la chapelle N-D de Bouix, elle a été déposée à l'église paroissiale. Confié au Musée pyrénéen, elle devrait retrouver sa place dans l'église paroissiale. Elle est classée Monument Historique depuis le 30 juillet 1907.

      chateau St Jacques           chateau St Pierre
                                                 Saint Jacques                           Saint Pierre
chateau st Vincent l                Chateau Ste Lucie  
Saint Paul sans son épée                                                                    Sainte Luce

Lourdes vierge            Lourdes église    


Lourdes st Jean                                               Saint Jean -Baptiste  : Voici l'agneau de Dieu. Photo J. Omnès

                                          Lourdes vitrail 

          L'un des deux vitraux retraçant la légende de Mirat. Photo J. Omnès

Lourdes bénitier 2 Au musée Ste-Bernadette. Bénitier en pierre du pays avec deux belles sculptées sculptées, offert par une famille en 1904 (indication sur le socle). Il n'a probalement jamais été placé dans l'ancienne église en cours de démolition. Photo J. Omnès

Lourdes bénitier 3                                                                                 Chapiteau du support
9) LES CLARISSES
La construction du monastère des soeurs Clarisse colettines, rue de la Grotte date de 1877. C'est une longue bâtisse grise en contrebas de la chaussée et surmontée de deux clochetons ou chimboulets. L'origine de ce monastère vient de la décision de soeur Claire de Lyon avec l'accord de l'évêque de Lourdes de l'époque, Mgr Langénieux. Coincé entre la rue et le Gave à l'arrière, ce monastère abrite cependant un beau et grand jardin. Lors de la finition des travaux les moniales étaient hébergées 18, rue du Bourg, dans un appartement du docteur Sarcia, l'actuel pavillon Kolbe. Elles y restèrent de mars 1876 à juillet 1877, date de son inauguration discrète. La chapelle fut consacrée en 1878, par Mgr J.-E. Fonteneau, évêque d'Agen. Une soeur handicapée fut "miraculeusement" guérie lors d'une visite à la Grotte à son arrivée à Lourdes : soeur Marie des Anges.

les clarisses
Les Clarisses 1  
Intérieur de la chapelle des soeurs Clarisses, rue de la Grotte. Photos J. Omnès

clarisse 001                                                                                          Jardin des Clarisses.  


Clarisse
          À droite, vue des jardins suspendus du château. Photo J. Omnès









clarisse                                                      Cimetière, vue prise de  l'hôtel Mercure. Photo de ?


 10) HOSPICE CHAPELLE SAINTE-BERNADETTE 

Lourdes Hospices                                                                       L'étage a été réalisé en 1901. Photo J. Omnès

L’ancien hospice de Lourdes qui remonte, au moins, d’après les archives, à 1667, se trouvait hors les murs. En 1830, après d'apres discussions (ligne de tir du château), la municipalité Latapie, avec l'architecte Argala,  reconstruisit à l'emplacement (au nord de l'ancien hospice d'après Jean Barbet) un nouvel établissement. Il a été demandé en 1834,  aux Sœurs de la Charité et de l’Instruction chrétienne de Nevers de venir le gérer. Elles seront neuf, plus un aumônier, un médecin et deux femmes de service. Il deviendra l’Hospice des sœurs de Nevers. Le bâtiment, avec ses imposantes colonnes en pierre de Lourdes abritera une école, un hospice et un oratoire.

Les travaux (1)
De 1808 à 1833 la municipalité procède aux travaux de restauration de l'ancien hospice et fait construire le mur de soutènement en bordure de la RN21.
1834 Arrivée des sœurs (en août)
1835 On améliore la voies d'accès
1845 Dallage de la galerie de femmes
1855 Pavillon des vaches, du foin et des provisions
1864-65 Construction de la chapelle avec mise ne place de la cloche en 1866. Elle sera donc terminée avant le départ de Bernadette (juillet 1866).
1901 Elévation d'un étage.
1904 Pavillon des isolés (contagieux). De 1896 à 1904, ils seront logés dans un réduit du pavillon de femmes.

(1) Annales des sœurs de Nevers, cahier 1.

À la suite de son retour de Bartrès, le 21 janvier 1858, Bernadette Soubirous, âgée de 13 ans ne sait ni lire, ni écrire. Elle est scolarisée le 3 juin 1858 comme externe, dans ladite école gratuite. Elle y suit d’une façon plus ou moins assidue les cours, car elle est chargée de famille en tant qu’aînée. Les cours élémentaires sont dispensés gratuitement dans deux salles du rez-de-chaussée. L’étage étant réservé dans une classe, aux cours supérieurs payants. Elle fait sa première communion dans l’oratoire. La statue de bois doré de la Vierge présente actuellement est celle devant laquelle priait la petite voyante.

Après les Apparitions, Bernadette de plus en plus sollicitée par ses admirateurs décide, avec l’aide du maire et du curé de la ville de devenir pensionnaire à titre de malade indigente. Du 15 juillet 1858 au 4 juillet 1866, elle apprend à lire et à écrire en français, à s’occuper des plus petits,   et à réaliser des travaux de couture. En 1902, les classes sont supprimées par décision préfectorale. En 1913, par décision municipale, l’hospice devient l’hôpital Sainte-Bernadette. Les visites des curieux se faisant plus insistantes, elle accepte de partir à la maison mère, le couvent Saint-Gildard, à Nevers, afin de se cacher, dira-t-elle, le 4 juillet 1866.Un mini musée où sont exposés son prie-Dieu, son fichu, un cahier de classe, des photos et quelques objets personnels est alors aménagé tel qu’on peut le voir actuellement. Ce musée précède l’oratoire de la première communion où se trouve la statue de la vierge décrite en  amont. De l’oratoire on pénètre dans la chapelle que n’a pas connue Bernadette, où l’on peut admirer une statue de marbre blanc de la sainte, de   A. Lucchini. Le garde-corps fixé contre la cloison à l’étage, reste le témoin de l’ancien balcon d’où les sœurs assistaient aux messes. Dans le couloir déambulatoire repose  une seconde statue de pierre de la voyante, du célèbre sculpteur Hartmann. A l’extérieur du site, devant le bâtiment, la fontaine dite du Porche est celle qui se trouvait devant l’ancienne église paroissiale (actuel Office de tourisme). Bernadette y venait puiser l’eau.

Le frère de Bernadette, Pierre-Bernard s'était installé face à l'arrière de l'hospice, au cottage Marie-Bernard, angle rue Saint- Louis et rue Notre-Dame. Il assistait régulièrement aux messes célébrées dans cette chapelle. Il est décédé en 1931.

Eglise Nevers                                                                    Chapelle et  hospice. Photo J. Omnès

hospice  L'hôpital. Photo J. Omnès


        Plaque B       Hôpital

        Oratoire     hospice vierge
Oratoire modernisé où Bernadette fit sa première communion. Au fond, à gauche, entrée de la chapelle. Vierge devant laquelle elle priait.  Photos J. Omnès

        Hospice prie Dieu    Mini musé  
                                            Prie-Dieu et mini musée Photos J. Omnès

    Fichu
                Fichu de la voyante. Photo J. Omnès

Lourdes-Autel-de-la-ChapelleLa chapelle des soeurs, la statue de marbre se trouve sur la gauche (Voir dans patrimoine artistique les statues de Bernadette.) Photo J. Omnès

Rue N-D

Rue N-D, près du chemin de fer, emplacement de la maison de Pierre Soubirous, le frère et le filleul de Bernadette, appelée cottage Marie-Bernard. La maison d'origine a été remplacée et rasée pour être remplacée par une villa moderne. La maison arrière, annexe d'origine, a été sensiblement modifiée. Pierre né au moulin Gras ou moula det Tabacaïré en 1859 est décédé dans cette maison en 1931. Photo J. Omnès

11) SAINT- FRAI HOPITAL  

L’hôpital-hospice N-D des Sept douleurs situé après le pont Vieux en descendant la rue de la Grotte, a été édifié en 1872, par Marie Saint Frai. (1) C’est un imposant bâtiment tout en pierre du pays étendu sur trois rues : rue de la Grotte avec l’entrée des piétons et des voitures de fonction, rue des carrières Peyramale et rue Marie Saint Frai pour l’entrée et la sortie des bus amenant  les hôtes. Géré par la Congrégation des Filles de N.-D. des Douleurs de Marie Saint Frai, il reçoit depuis 1873, les malades, les  handicapés, les personnes âgées et leurs proches. Il a été doublé en 1997, d’un accueil médicalisé. Pour le déplacement des personnes à mobilité réduite, Il gère un stock impressionnant de fauteuils roulants. L’ensemble abrite deux chapelles, l’une au rez-de-chaussée et l’autre au-dessus, au premier étage ; toutes deux possèdent de très beaux vitraux modernes. Celle de  l'étage abrite  une belle rosace due à Georges Janin. Elle est datée de 1938. La verrière au-dessus du choeur  a servi à Thibaut de Rouvray, conservateur des objets d'art et antiquités, pour l'étude de l'Art Déo en Bigorre et à la couverture de la revue Patrimoine. Le chemin de croix en terre cuite également Art Déco, provient des ateliers Monna de Toulouse.

                                     st Frai 1 2

    St Frai nef          St Frai vitrail

                                                                Chapelle de l'étage. Photos J. Omnès

St Frai chapelle haute  St Frai calvaire

                                                      st frainArt déco

                                                                 Vitraux de la chapelle haute de Saint Frai

(1) Voir le personnage dans patrimoine humain

12) NOTRE DAME DES APOTRES  (Biscaye)
Chapelle d'une maison de repos vers la route du Lac, qui vient d'être rachetée par un promoteur immobilier. Beau vitrail.

N-D  

Chapelle N-D

                                                                                                                   
     
13) LES DOMINICAINES
Originaires du couvent de Mauléon, ces Dominicaines sont venues à Lourdes en 1878,  après un passage de dix années à Arles (1). Elles firent alors édifier un imposant  complexe immobilier terminé en 1889, face à la prairie des Sanctuaires. Cet ensemble comprenant un couvent, une partie hôtellerie avec 23 chambres et un dortoir, une salle de conférence, une chapelle, une boutique d'objets monastiques, une ferme et des bâtiments administratifs. On y accède à l'entrée de Lourdes, face au CAT, au bout d'une belle allée de platanes. Le monastère qui abrite de nos jours 15 moniales reçoit des retraites organisées. En septembre 2016, suite à une crise interne, les lieux risquent d'être abandonnés par les soeurs invitées par l'évêque à rejoindre un autre établissement.


(1) "après 10 ans de difficultés" annonce leur plaquette  sans précision.

           Moniales 0   moniales 1
                                                         Imposant ensemble immoblier.  Plaquette du couvent
  moniales 4      moniales 2
  La partie des moniales dans la chapelle. Photos J. Omnès

La chapelle des Dominicaines avenue St-Joseph

                 dominicaines st J

Dominicaine St Jo 2

14) CHAPELLES DU CAMP DES JEUNES

Les chapelles du camp des jeunes près de la Cité Saint-Pierre
Il y a deux chapelles principales, de style très moderne, dont l'une avec un très beau vitrail. La seconde est utilisée pour des messes en plein air.

Cité 2
Cette chapelle dédiée à N-D du Mont Carmel a été construite en1993, en collaboration avec les scouts de France; Elle a été inaugurée par le père Bordes,recteur des Sanctuaires.


Cité 2  

Le vitrail de la chapelle vu de l'extérieur. Photos J. Omnès


Cité 3
Pour les messes en plein air. Cette chapelle appelée tente de la Rencontre a été construite en 1985, par 6 500 scouts. Photos J. Omnès. 

                                       Cité 4
                                   Décoration de fond. Photo J. Omnès

La chapelle-bergerie de Vizens
Afin de faire évoluer l’agriculture vers des techniques modernes, un décret de 1848, instaura la création de fermes pédagogiques, genre de fermes modèles sur le territoire français. Lourdes, grâce à son conseiller général Paul-Louis Dauzat- Dembarrère (1809-1878) (1) qui possédait un vaste domaine entre le gave et la route de Pau, abrita l’une des plus imposante ferme sur 250 hectares, afin de recevoir les apprentis élèves sélectionnés. La ferme cessa son activité en 1871. De ses bâtiments subsistent le bâtiment principal appelé localement « château » de Vizens et la bergerie. Ainsi que le centre de remonte de chevaux  pour les régiments de cavalerie de Tarbes.

Ce centre de remonte est devenu par la suite celui de l’adapei alors que le reste de la propriété de l’autre côté de la route moderne de Pau a été partagé entre plusieurs propriétaires, dont les soeurs de L’Auxillium. Ce sont elles qui ont transformé la bergerie en chapelle. Contacté en 2008, elles m’ont affirmé qu’il ne restait plus de bâtiments ou traces de ceux –ci,  (forges, porcherie…) sur leur propriété, à part ceux énumérés.

On peut signaler qu’à une  époque le « château » de Vizens séparé de la bergerie par une route récente, a servi de demeure à M. Nelli, directeur des travaux des Sanctuaires.

(1)    Famille cousine de celle de Bertrand Bertrand Barère
Vu par Karl file:///C:/Users/Jean%20Omnes/Desktop/187062939.html


                                                                    15)  LES CHAPELLES OUBLIEES

De nombreuses chapelles à la périphérie de la ville, permettaient aux paysans et ouvriers carriers de suivre les offices près de leur lieux de travail. Souvent, elles étaient le but de processions pour des rogations. Elles servaient également comme les chapelles de l'église paroissiale démolie en 1904,  d'abris aux nombreuses confréries. Ainsi d'après Pierre Lafourcade, archiviste de la ville dans son ouvrage Lourdes autre fois de 1800 à 1930, édition Hovarth, mentionne :  N-D des Grâces pour la confrérie des laboureurs, N-D du Mont Carmel celle des ardoisiers, N-D de Montserrat celle des maçons, Sainte-Anne, celle des menuisiers, Sainte-Luce celle des  tailleurs d'habits et des couturières, de l'Ascension pour les tailleurs de pierre, la confrérie la plus nombreuse, du Saint-Sacrement pour les marguilliers et celle de Saint-Jean et de Saint Jacques pour les autres confréries. L'abbé Eugène Lafforgue dans son ouvrage  Les ermites de Lourdes , Optima 1922, mentionne l'existence de cinq "chapelles champêtres, nous en avons dénombré huit avec la chapelle des Cagots du quai Saint-Jean et un "ermitage" à Barrau (se prononce Barraw). La presque totalité de ces lieux de culte a disparu de nos jours. Ils sont résumés ci-dessous :

Bénitier Cagots  Bénitier dit des Cagots de l'ancienne chapelle Saint-Jean. Il a été scellé par des pierres, par l'actuel propriétaire, afin de ne pas être volé.

                                       bénitier Cagot

                                           Cagot bénitier

Le bénitier dégagé de sa gangue (juin 2015).             Photos J. Omnès


1- La chapelle Saint-Jean (Senjouan) se trouvait le long du quai du même nom, au bord du Lapacca actuellement souterrain et au pied du fort. C'était la chapelle des Cagots. A côté, se trouvait le cimetière ainsi que les bains Senjouan (Saint-Jean). Les propriétaires de ces bains tenus vers 1892,  par Marceline Saint-Jean, blanchisseuse de son état, utilisaient l'ancienne chapelle à côté, comme grange. Cette chapelle était désignée en 1604, comme la « capelle de St-Jean-du-Gaou » (Gave). Elle fut démolie en 1911   par le grand-père de Marceline non sans avoir offert auparavant à la ville une statue de bois doré de saint Jean qui se trouve  actuellement à l'église paroissiale, ainsi qu'une toile le  représentant (1). Celle-ci exposée un temps dans la crypte de l'église paroissiale a mystérieusement disparu lors de sa restauration. Lors de la transformation des bâtiments en crèche animée, se trouvait encore à l'intérieur un bénitier formant coquille, le bénitier des Cagots. Ce dernier a été transféré en 2015,  à la halte jacquaire La croisée des chemins

Après le rachat en 2015, par la ville, des bâtiments de la Crèche animée (et de ceux voisins de l'hôtel -café du Parvis), ceux-ci furent démoli en mai 2018, sans tenir compte de l'historicité de la maison de pierre Senjuan, ni des substructions de la chapelle  découvertes en 1966,  par René Brunis qui voulait élever à l'endroit  un oratoire avec une statue de saint Jean toujours en place (1).Tout le site a été recouvert par les débris de pierre de la maison Senjuan, dont on peut voir la présence sur de nombreuses et anciennes photos et lithographies.

(1) Lettre d'un Lourdais adressée au colonel Mondon, président de la Société des études du Comminges, en octobre 1911 (archives départementale de la H-G.).
(2) Aujourd'hui disparue. 

Senjuan                             Première photo couleur sur Lourdes, Ducos du Hurau, 1883. Senjouan sous la flèche.


Bains Saint Jean     St Jean Tabeau
L'enseigne Bains représente le site de la chapelle. A droite, tableau de St Jean, vandalisé et qui a disparu lors d'une restauration. Photo Thibaud de Rouvray.

                          Lourdes St Jean  Saint Jean-Baptiste. 

                                   Creche animée
 Emplacement présumé de la chapelle, derrière la crèche animée qui a remplacé en partie les Bains Saint-Jean Photos J. Omnès

Chapelle Cagot Après les démolitions de  la crèche animée et du restaurant du Parvis en mai 2018. Les substructions de la chapelle se trouveraien vers le milieu et le cimetière sur la gauche. Photo J. Omnès.

2 - La chapelle N-D du Buix

La croix, située sur un autel de pierre, à l’angle route de Pontacq et de la rue d'Ukraine, devant l'église ukrainienne est là en mémoire d’une ancienne chapelle disparue depuis.
Il s’agit de la chapelle Notre-Dame-du-Buix (buis), appelée localement "capero dét Bouch,"                                                  C'est dans cette chapelle qu'eurent lieu, en 1616, les funérailles du gouverneur du château, Pierre de Salhay.
En  1644, fut commandé  par Claire d'Albret, sœur de Henri II d'Albret, alors gouverneur de la ville, la célébration d'une messe à perpétuité le jour et fête de l'Annonciation. Cette demande fut consignée par le  notaire royal Jean Batiat, dont la grosse fut déposée chez  Maître Cazagne de Lourdes (1)

Sentant sa mort proche, Claire d’Albret, pour le salut de son âme, commanda un en fait un certain nombre de messes, tant à l’église paroissiale Saint-Pierre que dans différentes chapelles de la ville dont la Buix. Sont également mentionnées les chapelles Sainte-Luce, Saint-Félix, Saint-Jean-Baptiste et la chapelle du N-D de Bétharram. Dans l’acte, il est mentionné entre autres, après l’énonciation de messes pour l’église Saint-Pierre : « …Encore la célébration d’aultre messe haulte à perpétuité comme dessus, dans la chapelle de Nostre Dame du Buix, en la paroisse de la dite ville, le jour et feste de la Visitation de Nostre Dame… »
À partir de 1750, fut organisée dans Lourdes, en faveur de Notre- Dame- du- Buix, une procession à l'occasion d'un vœu fait par la population à la suite du tremblement de terre.
La chapelle  fut vendue comme bien national à la Révolution.
Elle abritait une statue du XVIIe siècle, d’une Vierge un peu déhanché, N-D De Grâce qui fut alors hébergée à l’église paroissiale Saint-Pierre. Elle est actuellement abritée à la chapelle du château.

D'après l'abbé Eugène Lafforgue, au XVIIIe siècle, la chapelle abritait un ermite de l'ordre de Saint-François, frère Jean Mereau. Il serait décédé dans le site le 8 mai 1667, à l’âge de 69 ans (2).
La présence de cette statue a parfois donné à tort,  à la chapelle du Buix,  le nom de N-D de Grâce

3- La chapelle N-D des Graces

-.D'après Bascle de Lagrèze dans  Histoire de Lourdes, page 208, la chapelle N-D des Grâces était située sur la route d'Argelès, probablement près du passage à niveau de Soum. Une croix, d'après Marceline Saint-Jean marquait la halte de la procession des rogations du mercredi qui passait par la chapelle Saint-Félix. Il est à noter que dans son testament, Claire d'Albret ne mentionne pas la chapelle N-D- des- Grâces.
- D'après l'ancien évêque, Jacques Perrier N-D des Grâces se trouvait au Champ Commun. C'est là qu'étaient déposés les enfants abandonnés (3).

  • (1) Le château et la ville de Lourdes par Jean Bourdette, Jeanne Laffitte, 1987, Page 214-216
  • (2) Les ermites de Bigorre, Optima 1922.
    (3) Lourdes au temps de Bernadette, Mgr Perrier édition NDL, 2015.

 
                            lourdes-chateau-83 4                         N-D du Buix
           N-D des Grâces.       Emplacement supposé de la chapelle N-D du Bouix. Photos J. Omnès

 4 - La chapelle Mont-Sarrat située au sud des Halles  (Champ commun) à l'emplacement d'un hôtel disparu : l'hôtel de France. Propriété de Monsieur Carmouze au siècle dernier, il aurait, d'après Jean Barbet (1), récupéré une  pierre gravée de ladite chapelle, indiquant 1525. Actuellement une banque, le Crédit agricole et un immeuble Le Pyméné, occupe la place. Il ne reste aucune trace de la pierre.
En lisant un compte rendu de la Société académique des H-P de 1859 (un an après les Apparitions), nous apprenons de la bouche de M. Clarens, directeur de l'école supérieure de Lourdes à l'époque de Bernadette, que l'hôtel possédait un chambranle " très antique et fort original" On pouvait y lire sur une inscription les "mots Joanot Rode et les chiffres 1571" Sur la façade se trouvait un écusson grossièrement sculpté avec les chiffres 1616 et les initiales G.B. décorées d'un "soleil avec un pied". Ce qui ne correspond pas avec les déclarations de M. Barbet (?). Monsieur Clarens n'évoque pas l'ancienne chapelle. En revanche, il évoque une pierre marquée 172, d'une ancienne chapelle rasée se trouvant au café Baudéan.
 Ces pierres sculptées doivent bien se trouver quelque part.
(1) 1828-1904. Le guide de Lourdes, 1892. Auteur de La dame plus belle que tout.


- La chapelle N-D de Montserrat à Juncalas qui fut longtemps le siège de la confrérie des ardoisiers .

Lourdes  chapellle

 Emplacement de la chapelle Mont-Sarrat (Montsarrat)

Hôtel de France Vieille photo de l'hôtel de France


Café de France 4 3
5 - La chapelle Saint-Félix, sur le chemin qui donnait accès aux fermes du Béout, à 300 mètres du pont Vieux, et près des sources  et du rocher de la Merlasse, actuelle rue Saint-Félix. Elle se trouvait au fond de l'impasse. D'après J. Barbet, il restait en 1872, quelques ruines de cette chapelle au milieu d'un massif d'arbres. Elle était intacte en 1836 (travaux à côté à la Merlasse). .
Elle figure sur la carte de Cassini de 1756 où elle porte le joli nom de Saint-Félix Dela le Gave. Elle apparaît sur le cadastre de 1810, feuille C4, à l'est et en contrebas d'un chemin formant une épingle à cheveux  Ce chemin est devenu l'avenue Mgr Rodhain, qui monte vers la Cité Secours. Démolie, elle sera remplacée par le Pavillon portugais tenu par de soeurs et servant d'accueil pour les croyants de ce pays. Racheté en 1940, il est renommé hôtel du Christ-Roi, puis agrandi en 1980. Les infrastructures de la chapelle sont maintenant noyées par l'emplacement de l'actuel hôtel. Ses propriétaires contactés n'ont aucune connaissance ou souvenir de sa présence.
Marceline Saint-Jean, dans la lettre adressée au colonel Mondon fait part de la proximité d'un cimetière (?)

Saint Félix
Félix 3

Rue (impasse) Saint-Félix, arrière de l'hôtel du Christ-Roi, emplacement de la chapelle. Photo J. Omnès

6 - La chapelle Saint-Joseph, impasse Saint Joseph, vers Sarsan. Construite par le curé Peyrafitte vers 1645, transformée  en grange vers 1872, par le propriétaire de l'époque, Monsieur Lacrampe (Hôtel des Pyrénées), elle est aujourd'hui entrepôt de peinture. C'est dans cette chapelle que les habitants de Sarsan venaient suivre la messe avant la Révolution. La messe était célébrée par l'aumônier du château fort. Information donnée par J .Barbet, 1872. Une petite niche en façade abrite une statuette du saint. Voir photo.

Chapelle Saint- Joseph                                                            La chapelle St-Joseph. Photo J. Omnès

7- La chapelle Saint-Marc, construite vers 1650, par le même curé. Elle se situait rue du Bourg, près de l'hôtel Bernies. Elle servit de dépôt de munitions en 1793.   

8 - La chapelle Saint-Michel, au bas de Sarsan. Des vestiges sont visibles dans la propriété Daléas, près de la croix de bois.
Jusqu’à présent nous avons toujours pensé que la ville de Lourdes abritait dans les temps anciens, six chapelles. Or, d’après Jean Bourdette l’une de ces chapelles était en fait une église avec son curé et des privilèges qui la hissait au niveau des abbatiales de Saint-Savin er de Saint-Pé (1).

Cette église, devait, pensons-nous, être située au hameau de Sarsan, probablement à l’emplacement où se trouve une statue de saint Michel et où trainait il y peu, une base de colonne et des pierres de tuf très utilisées au moyen âge.
Cette église est mentionnée dans un cartulaire de Saint-Pé, la faisant exister dès 1200 !  De par la volonté du vicomte du Lavedan Pérégrin 1er (Pélégri pour Bourdette) (1160-1215) et de son épouse Tiborst qui présentèrent en 1190, leur fils Odon, à l’abbatiale de Saint-Pé pour devenir moine, l’église fut offerte par moitié avec deux dépendances et les dîmes y afférentes à la dite abbatiale avec deux privilèges. Celui, comme à l’abbatiale de Saint-Savin, du droit de Pascual (Pascaou) (2) et comme à l’abbatiale de Saint-Pé, du droit de justice.

- Le premier droit correspondait à l’obligation de faire enterrer ses défunts dans l’enceinte de l’église. Cela touchait les villages de Sère-ez-Angles, Arcizac- ez- Angles, Lézignan, Julos, Anclades et Jarret !
- Pour le second droit, il s’agissait de trancher les différents par l’épreuve de l’eau bouillante ou ordalie, comme à Saint-Pé. Les serments se prêtaient sur une copie de la clé dite de Saint- Pierre de Saint-Pé. 

(1) Le château et la ville de Lourdes de Jean Bourdette, Laffitte reprint, 1987, page 64. Aussi mentionné par Jean de Jaurgan La Vasconie livre 2, Edition des régionalismes, page 306 et Bascle de Lagrèze Histoire du droit en Bigorre.
(2) s’y ajoutait le droit de baptême


                                    Chapelle Lourdes

               Emplacement supposé de la chapelle Saint-Michel. Photos J. Omnès

        Sarsan chapelle        chapelle saint Michel

9 -  l'Ermitage. Jean Barbet évoque dans son ouvrage de 1892, Guide de Lourdes et de la Grotte, édition Desclée, ce lieu emblématique de l'histoire de l'édification du Calvaire. L'Ermitage sur les flancs des Espélugues, futur chemin de Croix était connu après les Apparitions, comme un établissement hôtelier au nom de « l'Eden de Lourdes ». Il appartenait à un certain Guillaume. Roubaud. À l’origine de la construction, il y avait sur le site, un couvent de l'ordre des Cordeliers. Il est rapporté qu'au XVIIIe siècle, l'un des moines de ce couvent  descendait dans la cité comtale, tous les vendredis, à minuit, et parcourait les rues en criant : « Pécheurs qui tant dormez, ne dormez pas si fort. Réveillez-vous, qu'il vous souvienne de la mort! »

D’après Jean Barbet, le dernier moine, l'ermite André d'Arnalde mourut à l'âge de 74 ans, en janvier  1710. Il a été enterré dans l'ancienne église paroissiale (disparue de nos jours).  Et l’auteur de conclure : «  L'Ermitage a été converti en un hôtel de famille. Ainsi à la frugalité de l'anachorète ont succédé les succulents repas préparés par les valets d'aujourd'hui ». L'abbé Eugène Lafforgue dans son ouvrage de 1922, sur les ermites de Bigorre nous informe que lorsque l'on  bâtit l'hôtel, les murs de l'ermitage fort épais s'élevaient jusqu'à hauteur du premier étage et l'ancienne porte ogivale récupérée par l'hôtel  avait permis de le dater du XVIe siècle. Le propriétaire de l'hôtel avait conservé tous ces vestiges. Il n'en a pas été de même avec les pères des Sanctuaires lorsqu'ils démolirent l'hôtel pour agrandir leur Chemin de Croix. Il reste quelques pans de mur, mais rien ne dit qu’ils sont  anciens, aucune recherche dans ce sens n’a été faite à ce jour. Le site se trouve en face de la quatrième station dans l'espace où a été érigée une statue du Christ. Cet épisode est aussi évoqué dans l’ouvrage de Jacqueline de Buala « Lourdes et sa dame ». 

J’ai reçu un jour d'un correspondant, descendant de G. Roubaud les précisions suivantes. "Sur l'acte de vente de 1874 il est dit  « G. Roubaud achète un terrain nature de pâture et prés avec masures, situé à Lourdes, quartier de l'ermitage ». Les masures en question pourraient être  les ruines de la maison de l’ermite cordelier évoquée ci-dessus, d’où le nom sur les cartes de  « quartier de l'ermitage ».

Nous avons fait des recherches (sur le web) sur les retraites des moines cordeliers, mais nous n'avons rien trouvé sur la présence de l'un d'eux à Lourdes. J'avais pensé un temps que le nom de l'ermitage était sorti du cerveau de Gustave R. mais la mention « quartier de l'ermitage » nous prouve le contraire. L'hôtel a donc bien  été édifié entre 1874 et 1877  sur l’emplacement de l’ancien couvent et de son ermitage. Compte tenu de la nature du bâtiment construit, G. Roubaud a dû forcément faire appel à un architecte, mais là-dessus aussi, nous n’avons rien trouvé. Sur la photo du site Loucrup65 du 1er pèlerinage en 1864, ce que  l'on distingue ce sont peut-être les masures mentionnées.

La destruction de l’hôtel par les Sanctuaires, après un blocus total de la propriété enclavée par le terrain nouvellement acquis par les pères de Garaison, a fait l’objet d’un pittoresque compte-rendu par Jean de Bonnefon dans son ouvrage « Lourdes et ses tenanciers », édition Louis Michau,1906, page 44 à 46. Après un interminable procès,  l’affaire s’est résolue par un échange avec une maison reçue en legs par le diocèse. Maison devenue magasin qui prit le nom de l’Ermitage.


Ermitage 3                                      L'Ermitage Cliché Loucrup65. Où sont les parties de l'ancien couvent ?

                   leden 12
Á gauche, sous la flèche, les restes de l'Ermitagen Photo Loucrup65

Calvaire 1

                                        Ouverture dans le mur encerclant l'Ermitage. Carte ancienne Loucrup65

Calvaiire 2 bis 2                                                                      Photo J. Omnès


dArnalde 2André d'Arnalde est devenu Pierre, mais qu'importe, ce manuel du premier pélerinage de Paris, est une preuve supplémentaire de son exitence. 


Ermitage 7                                                                  Publicité du guide de Jean Barbet, 1892.


Calvaire 2                                                                   Voir l'épaisseur des murs restants

Calvaire 3


Calvaire 4                                                  Le bassin ? se prolonge sous le plancher. Photos J. Omnès


                                                       16) Les chapelles privées

Certaines maisons nobles ou bourgeoises se devaient d'avoir leur propre chapelle. Elles servaient à certains offices et parfois de tombeaux familiaux.

Chapelle de Valicourt

Il en était ainsi de la chapelle des de Valicourt sur la route de Bartrès, où la chapelle de l'ancienne propriété de la famille se trouve maintenant au milieu de résidences immobilières. L'immense domaine ayant été lotie sur sa grande majorité. Le lieu abritait une crypte avec des tombes familailes. Il servait aussi aux manifestations scoutes, dont le propriétaire Jehan de Valicourt était l'un des acteurs principaux. Cette chapelle, un moment squatté a eu sa crypte profanée, aussi l'accès a éta condamné par un sol de ciment  et  la porte fracturée a été remplacée par des panneaux de bois. Le bâtiment et les espaces libres environnants  appartiennent à la ville. Le site sert actuellement de promenade, il est entretenu par les employés municipaux. Lors de notre passage le 14 octobtre 2023, l'entrée était défoncée et grande ouverte. Ellemériterait une restauration légère

 De Valicourt chapelle   
Chapelle de V. arrière

Chapelle de Valicourt. Photos J. Omnès, février 2015

de Valicourt 1Valicourt 2

Entrée fracturée, visite du 14 décembre 2023

       de Valicourt stèle 2 1      de Valicourt stèle 2 2

                                  L'une des deux stèles a été volée. Photo J. Omnès, décembre 2023

Chapelle du Cenacolo

Sur les hauteurs de la ville, du côté du stade, se trouve l'ancienne résidence de l'hôtelier Biraben. Elle a été vendue à une association religieuse d'origine italienne le Cenacolo, dont l'objectif est la sauvegarde de jeunes drogués. Sauvegarde par la prière et la coupure avec le monde extérieur. Une belle chapelle en pierre apparente lui a a été jointe. Celle -ci à servi comme cadre, le 26 février 2023, au" jour du Seigneur" sur la 2. 

  

                             Cenacolo 1

Cenacolo intérieur L'intérieur

Aéroport


Aéroport chapelle                                           Chapelle de l'aéroport de Tarbes-Ossun-Lourdes. Photo J. Omnès

À Lire :
Le château et la ville de Lourdes par Jean Bourdette, reprint  édition Laffitte, 1987 
Guide de Lourdes et de la Grotte par Jean Barbet, édition Desclée, 1982
Lourdes et sa dame par Jacqueline de Buala 
Les Maires de Lourdes par Roger Mézaille édition Atlantica, 2006
L'église paroisssiale de Lourdes E. Quidarré plaquette en auto édition.
Lourdes et ses tenanciers de Jean de Bonnefon, édition Louis Michaud, Paris, 1906
Lourdes au temps de Bernadette de Mgr Jacques Perrier, NDL, 2015
Les ermites de Lourdes, abbé Eugène Lafforgue, Optima, 1922
Lourdes autrefois de 1800 à 1930,  Pierre Lafourcade, Horvath, 1988,