-
1-Barèges/ Chapelle Saint-Martin/Ermitage Saint-Justin-/Chapelle du Lienz, 2-Betpouey, 3-Chèze, 4-Esquièze-Sère, 5-Esterre/Chapelle Sainte-Marie, 6-Gavarnie, 7-Gèdre/N-D d'Héas, 8-Grust, 9-Luz-Saint-Sauveur/Chapelle musée/ Chapelle Solférino/Chapelle Sainte-Barbe/ Villenave, 10-Saligos, 11-Sassis, 12 Sazos,13-Sers, 14-Viey, 15-Viella, 16-Viscos, 17-Vizos (devenu Saligos en 2016).
N-B : à côté de la graphie officielle française se trouve quand il est différent le nom gascon d'origine extrait du livre de Georges Peyruc Le pays de Lavedan, édition Saber, 1987. La date qui suit est celle de la fusion des communes.
Canton de Luz-Saint-Sauveur
+ Liste des saints et saintes du pays avec leur église respective
Pays toy ouverture des églises
Betpouey : ouverture quotidienne toute l'année.
Chèze : fermée, s'adresser à l'employé communal pour avoir la clef.
Esterre : ouverture sur demande. S’adresser à Mme Guilhembe.
Esquièze-Sère : ouverture par une association en juillet et août des deux églises –Saint Nicolas et Saint Jean-Baptiste. En dehors de ces mois, s’adresser à M. Laffont au 05 62 92 80 80.
Gavarnie : fermée. Demander la clé à la librairie
Gèdre : ouverture quotidienne toute l'année
Héas : ouverture quotidienne toute l'année, sauf en hiver.
Luz-Saint- Sauveur : Saint André, ouverture quotidienne. À Saint-Sauveur : ouverture en été. Musée : ouverture de juin à septembre de 16 h à 18h30
Saligos : fermée. S'adresser à la mairie ouverte lundi et jeudi après-midi.
Sassis : ouverte le mercredi après- midi, durant la permanence de la mairie de 14 hà 16h
Sazos : ouverte par la mairie le mercredi après-midi
Sers : ouverture quotidienne
Viella : fermée. S'adresser à la mairie ou aux voisins.
La majorité de ses petites églises de montagne ont été érigées entre le XIe et le XIIIe siècle
1) BARÈGES (Baretja)
Ancien lieu-dit de Betpouey qui possédait au XVIe siècle une chapelle : Santa Magdalena deth banh. Située près des thermes elle fut restaurée en 1600, puis démolie en 1845.
L'église actuelle dédiée à Marie-Madeleine, a été construite en 1846 sur un terrain communal, et remise en état après un incendie, vers 1900. Moderne sans grand intérêt, elle abrite cependant un bénitier médiéval, haut sur fût décoré de besants, celui de l'ermitage de Saint-Justin, au-dessus du village. Dans la sacristie nous pouvons voir une ancienne photo l'église avant l’incendie.
L’hôpital militaire possédait (possède toujours ?) également une chapelle. Photos J Omnès
Saint-Martin-en-Barège
Nous connaissons la présence de ce village près de Viella, dès 1272, lors d’un échange entre le comte de Bigorre Esquivat de Chavannes et le seigneur de Castelloubon : vallée de Barège contre des villages autour de Préchac. Cette vallée comprenait 17 villages, dont Saint-Martin, septième village en peuplement.
En 1600, de nombreuses avalanches dans la vallée firent 200 à 300 victimes et en février 1601 ensevelirent totalement Saint-Martin. Guillaume Mauran précise que le 10 février 1601, « des orages de neige » tombèrent sur les villages de Chèze et de Saint-Martin tuant 107 personnes et ne laissant que deux maisons à Chèze et une à Saint-Martin avec son église.
La tradition veut que la village ait été totalement déserté et jamais reconstruit. L’abandon définitif du village et la disparition de la totalité de ses constructions, dont l'église laisse perplexe nombre d’érudits. « L’avalanche de 1601 fut-elle la vraie cause de l’abandon de cette communauté dont le vocable atteste l’ancienneté de la fondation ? » se demande Guy-Pierre Souverville de la Société d'Etudes des Sept Vallées (SESV). Il semble que oui, même si certains auteurs font remarquer qu'il existait d'après des écrits, encore un desservant en 1735 et que l'on percevait encore la dîme à cette époque. Numéro 19 de 1988 de la SESV. Le dénombrement de feux était de 16 en 1695 et en 1698. La disparition de la communauté de Saint-Martin serait donc bien postérieure à 1601. J. Bourdette apporta une réponse : en fait les survivants s'étaient réfugié dans les villages voisins Viella (Biéla) et Viey (Biey) mais furent comptablisés comme habitants de Saint-Martin ; la cure continua à être pourvue d'un titulaire et de la seigneurie donnant droit d'entrée aux États de Bigorre, continua de substituer jusqu'en 1789.
D'après Guy-Pierre Souverville, la maison Nogué à Viella détenait en 1985, un chapiteau supposé de l'église disparu. Bulletin de la SESV, 1985 no17, page 110.
En septembre 2014, un bloc de rebord de fenêtre a été découvert par J.B. Herret dans le Bastan (gave). Il s'agit d'une pierre sculptée de besants, striés et lisses en alternance, typique des décors médiévaux. Cette trouvaille est à rapprocher du rebord de la fenêtre de l'église d'Esquièze, voir photos ci-jointes. Il doit s'agir probablement du rebord d'une fenêtre de l'église de Saint-Martin.
Fenêtre église d'Esquièze. Photo J. Omnès Trouvaille dans le Bastan en 2015. Cliché J-B H
Plan SESV 1985, d'après le cadastre de Viey et Viella.
Ermitage de Saint-Justin
Dans la montagne, reste d’un ermitage où se serait réfugié saint Justin
Au IVe siècle, Justin, premier évangélisateur de la Bigorre et probablement premier évêque de Tarbes fuit les persécutions de la ville et se réfugie au « Turoun de Séra » devenu « Turoun de SenJusti » à 1330 mètre d’altitude, dans la commune de Sers, au-dessus de Barège(s). Avec trois compagnons. Il fonde un prieuré avec sa chapelle. Celle-ci est restaurée au XVIe siècle mais tombe en désuétude au XVIIIe siècle (1). En octobre 1721, l’évêque de Tarbes en visite dans la région, constate que la chapelle du prieuré est en ruine et somme le père prieur qui vivait au « loin », de la restaurer. En vain. J-B Larcher en 1760, mentionne dans Glanage, que l’on pouvait encore voir à cette époque des « cellules » probables restes du prieuré. En 1783, l’effondrement de l’ensemble est total. Ce qui n’a pas empêché comme le mentionne Jean Bourdette dans ses Annales, le prieur de recevoir « sans scrupule » toutes le rentes attachées au domaine, sans en retour, offrir le moindre service religieux. Voir sa vie dans patrimoine humain
Du prieuré, il ne reste aucun vestige. En 1990, à l'endroit choisi par l'ermite, un oratoire, œuvre de tous les volontaires de la vallée, sera réalisé. Une quarantaine de personnes y ont participé, tant pour l’acheminement des matériaux que dans l’édification des murs. Le lieu est désigné sous l’appellation le Belvédère.
La chapelle a été bénie et inaugurée par Monseigneur Sahuqué, évêque de Tarbes et Lourdes le 9 juin 1991. Sur son socle est fixée une plaque en marbre portant en latin et en français le texte sur le saint, par Grégoire de Tours.
Sur le promontoire, derrière la crêperie St-Justin, une croix en bois a été édifiée au XXe siècle. Puis remplacée en 1938, par une croix en ciment. Celle que nous voyons aujourd'hui
(1) Mentionné en ruine au XIIe siècle dans les documents publicitaires : ?
Oratoire de Saint-Justin. Cliché lavedan65
Photo dvlg
Chapelle du Lienz
Cliché de ? (FB : Amis du Pays de Lourdes, Lavedan et pays toy )
BETPOUEY
Cette petite église des XIIIe-XIVe siècles, dédiée à saint Sébastien (1) a été construite sur un cône de déjection de la rive gauche du gave de Pau. Elle possède un clocher-mur original à redents qui a subi plusieurs remaniements. Ce clocher du XVIe siècle qui a probablement servi de tour de guet a été modifié au XIXe siècle, par l'adjonction d'une horloge. Il abrite deux cloches identiques provenant de la fonderie Dencausse de Soues : elles datent toutes deux de 1886. L'une des deux a été restaurée en 2020. La petite au sommet, servant d'horloge date de 1905.
Porte unique à l'ouest. Avec ses deux chapelles latérales, l'église a la forme d'une croix latine.
(1) D'après Jean Bourdette, dans ses Annales, le saint patron aurait été saint Laurent. Après restauration de l'église, sa statue a été remplacée au centre du retable par Sébastien et a été déplacée à gauche du retable
Les chapelles latérales et la tribune en U ont été rajoutées au XVIIIe siècle pour pallier le manque de place. À droite, la chapelle de la Vierge, avec les statues de la Vierge couronnée et de sainte Catherine avec sa roue, abritait le siège d'une confrérie.
Présence d'un confessionnal fin XVIIIe siècle de forme semi-circulaire. Il est surmonté par une croix reposant sur des supports de bois
L'une des cloches restaurée en 2020 (août) ; photo Joel Adagas
Tribune en U, bénitier de marbre noir, veiné de blanc. Photos Jean Omnès
Saint Sébastien sous le regard de Dieu le Père
Retable principal , martyre de saint Sébastien de Soustre. Photos J. Omnès
Tabernacle attribué à l'atelier Soustre
Martyres de saint Laurent et de saint Sébastien
Chapelle de St Sébastien
Chapelle de la Vierge
À sa nef unique ont été rajoutées au XVIIIe siècle, la chapelle au nord (à gauche) , la sacristie au sud, ainsi que la tour porche. L'église d'origine et le village sauf deux maisons, ont été dévastés en 1600, par une avalanche.
Fenêtre géminée
Claveau marqué 1775.
À l'intérieur, beau retable de bois doré du tout début du XVIIIe siècle représentant saint Barthélemy, auréolé d'une coquille Saint-Jacques, comme saint Michel à Viella, avec l'objet de son martyre, un couteau d'écorcheur (2), flanqué par saint Pierre à gauche et saint Paul à droite. Il est délimité par quatre colonnes torsadées, ornées de pampres et de vignes. Des putti tiennent des palmes dans leurs mains et sont surmontés à l'attique par Dieu le Père tenant le monde dans sa main. Des pots-à-feux terminent ce magnifique ouvrage. Le tabernacle représente le Christ encadré par deux saints. La nef et l'abside sont couvertes par un plafond vouté en lambris.
(1) D.-H. Laffont, bulletin de la SESV. N° 39, 2008, page 101
(2) Certains auteurs y voient saint Vincent de Saragosse avec sa serpette (?).
Saint-Barthélemy. Photos J. Omnès.
Chapelle latérale.
L’église Saint-Jean-Baptiste de Sère-en-Barèges est un long édifice historique (30 mètres) des XIe et XIIe siècles, fait de galets et de schistes. Il comprend un plan basilical à trois nefs avec absides et absidioles en cul-de-four ainsi qu'un clocher-mur à penàus (marches ou redents) unique en Lavedan. Il abrite deux cloches. La plus petite date probablement de 1844/1846 d'après M. Laffont du village, la plus grande (196 kg) de fin 1885. Toutes deux proviennent de la fonderie Dencausse de Tarbes. La plus petite, fendue sur 50 cm a été restaurée en 2023 par l'entreprise Bodet à Trémentines en Maine-et-Loire
Des contreforts plats épaulent le bâtiment jusqu’à la corniche à modillons.
Son porche à arcade, protège un portail à chrisme qui ressemble à ceux d’Aucun et de Luz. Ce chrisme est encadré par quatre animaux, à la sculpture fruste, dont trois volatiles et un quadrupède. (1) Il est un fait que les grands sculpteurs médiévaux de Gascogne ou d'Aragon ne s'éternisaient pas trop dans ces régions éloignées. Les grands chantiers de Moissac, de Jaca ou des grandes abbayes avaient leur préférence.
Les colonnes sont surmontées de chapiteaux représentant des griffons (mélange de lion et d’aigle). Cette église est considérée par beaucoup comme la plus ancienne du département. Paul Perret dans ses Pyrénées françaises (1881) trouvait qu'elle "offrait aux archéologues le plan régulier des premières basiliques romanes." Les comtes de Bigorre y tenaient leurs assises quand ils se rendaient en vallée de Barège(s). Le cartulaire de Bigorre, dans son censier, fait mention de la visite de la comtesse Béatrix et de son fils venus chercher leurs droits. Son importance viendrait de son rang d'archiprêtré. Elle est classée Monument historique depuis 1914.
Chapiteaux aux griffons. Photo J. Omnès
Le site de cette église semble avoir été de tous temps un lieu sépulcral, tel une nécropole recevant les défunts du Pays toy. Cette constatation fait suite à de nombreuses découvertes. En 1856, dans Voyage historique et archéologique de la Bigorre de Cénac Montaut, il est évoqué la présence de nombreuses tombes de schiste mises au jour à la suite de travaux. Cette constatation fut confirmée en 1980, quand la municipalité dû agrandir le cimetière, puis en 1992, lors de l’élargissement de la route, de même en 2006-2008, lors des travaux d’assainissement. Nous avons peu de photos sur les nombreux sarcophages découverts (à l’exception de celles de Madame Rivière Accornero) et d’études sur ces trouvailles, la DRAC ne s’étant pas manifesté avec enthousiasme pour analyser les pierres et ossements en sa possession. Le chantier a rapidement recouvert de terre, les lieux de fouille. Pour plus de précisions, voir le dossier Petit patrimoine architectural, les cimetières et leurs tombes
(1) D'après Martine Chesniaux, le volatile nimbé serait un ibis et le quadrupède avec la croix, un âne (ou une mule?), peut être celui qui portait le Christ lors des Rameaux, Cénac-Moncau y voit un loup maigre ? Généralement c'est l'agneau pascal qui porte la croix, d'autant que l'église est dédiée à Jean-Baptiste dont l'attribut est l'agneau. Mais J-M Prat d’Aucun nous précise que l’agneau porte surtout l’oriflamme du Christ avec la croix. Pour lui, ce serait donc la mule du pape ; celle qui soutient la croix de la chrétienté.
Quant à l'ibis interprété par Martine Chesniaux, il semblerait que ce soit en fait un pélican, animal christique, qui donne sa vie pour nourrir ses enfants. Etait-ce une difficulté pour le sculpteur de présenter ces deux animaux ? Nous retrouvons le pélican dans nombre d'églises et sur la nappe brodée de l'église d'Arcizans-Avant.
À l’intérieur, l’abside est composée d’une voûte en cul-de-four plus basse que le berceau de la nef. Il en est de même des deux absidioles. Cette voûte maçonnée présente une immense coquille Saint-Jacques.
L’imposant retable d’une grande richesse est attribué par P. Debofle à Jean Brunel(l)o. De nombreuses statues ont été dérobées. De style baroque flamboyant, il est composé de six colonnes torses à guirlandes avec pampres et putti. On y voit saint Jean-Baptiste baptisant Jésus dans les eaux du Jourdain. Il est accompagné à gauche par saint Jean l'Évangéliste avec son livre et à droite par Zacharie, le père du baptiseur, grand prêtre du temple de Jérusalem, il porte un encensoir à la main gauche. En attique, Jean Baptiste présente de sa main, l'agneau divin (le Christ). Ce retable a été restauré en 1988, par l'entreprise Moreno d'Odos qui a également restauré celui de l'église des Angles.
Le tabernacle est décoré d'un Christ aux liens. Il est surmonté d'une Vierge à l'Enfant.
L'imposant Christ en croix a été offert par la famille Montblanc, riche famille de seigneurs locaux qui a signé son don de ses armoiries : les trois épées.
Dans la chapelle de droite (sud), dite chapelle de la Vierge, on y trouve un curieux retable fait de pièces éparses provenant semble-t-il d'autres retables. Les ailerons et les anges en bois sculpté de facture baroque contrastent avec l'imposante vierge de la niche centrale. Assise avec l'Enfant Jésus sur les genoux, elle surprend par son volume et son style Renaissance, malgré ses doigt un peu boursouflés (travail du bois ?). Elle aurait cependant été commandée en 1721-23 (acte notarié) à Asté (aux ateliers Ferrère ?). Elle est en bois bien que paraissant de marbre, vu sa couleur blanche.
Dans la chapelle de gauche (nord), dite de la Sainte famille, un retable d'une rare facture attire notre regard. Bien qu'attribué aussi à Jean Brunel(l)o, il nous présente Jésus enfant tenant par la main son père et sa mère, Joseph et Marie, tous trois marchant sur des nuages ! D'après le frère Matthieu de l'abbaye de Tournay, la scène représenterait le retour d'Egypte. Les personnages sont surmontés en attique par le Saint-Esprit représenté par une colombe. Ce retable a été restauré en 1995 par une entreprise toulousaine.
Les bénitiers des deux côtés de l'entrée sont du XVIIe siècle : 1602 et 1607.
Les fonts baptismaux à l'entrée sont composés d'un prisme parallélipédique en pierre du pays. Certains l'attribuent à l'époque romane. Ils font penser à ceux de Luz (XIIe-XIIIe siècle).
Belle vue sur Luz, l’église d’Esquièze et le château Sainte-Marie. Aire de pique-nique.
Visite libre en juillet et août, l'après-midi. Photos J. Omnès
PS : Jean Brunel(l)o est un Vendéen, né vers 1667. Il vécut à Tarbes où il mourut en 1742.
Tabernacle Le christ aux Liens. Photos J. Omnès
Les deux panneaux du tabernacle
détail du retable
Saint Jean l'Evangéliste Zacharie
Le Christ des Montblanc
Chapelle latérale, retour d'Egypte. Photo J. Omnès
Chapelle de la Vierge. Photo J. Omnès
La madone et sa main aux doigts un peu gonflés
Cuve baptismale. Photo J. Omnès
Anges brandissant le serpent (Satan) dans leur main gauche. Ange protecteurs ?
Ange joufflu. Par le souffle divin ?
Église romane du XIIIe siècle dédiée à saint Nicolas, au massif clocher-tour de 18 mètres à quatre niveaux, des XVe -XVIe siècle à arcades et en pierres apparentes. Postérieur à l'église romane, contre laquelle il est adossé, le clocher aurait été construit par le seigneur local. ll abrite deux cloches, la plus petite, date pense-t-on de 1822, en remplacement de l'ancienne fêlée ; la plus grande, à droite, serait antérieure à 1860. La première a été fondue par l'atelier Frédéric Dupont à Tarbes et la seconde par l'atelier Lavigne.
Une pierre en réemploi, d’origine romane, présentant un Christ très fruste, bénissant, de la main droite et portant l’agneau pascal dans un nimbe crucifère, de l'autre main, se trouvait jusqu'en l'an 2000, scellé au premier étage de la façade Est de la tour. Par crainte de vol, il a été déplacé et se trouve maintenant au-dessus des fonts baptismaux. Certains érudits y voient Jean Baptiste, d'où son positionnement au dessus des fonts.
Le linteau de la porte principale a disparu. Un linteau est exposé sur une maison particulière du village, on peut penser que c'est celui de l'église, enlevé lors de travaux. Il est composé d'un petit chrisme encadré, à gauche, par deux oiseaux buvant dans un calice et symbolisant l'immortalité et à droite par un décor géométrique (1). Le tout est décoré de rosaces, arcatures, rinceaux de palmettes et billettes.
L'entrée gothique de la tour du XVe siècle qui donne accès à la partie basse de l'édifice et à la tour, a été souvent considérée à tort comme celle des Cagots. Ils ne pouvaient bénéficier du blason qui se trouve au-dessus. Blason avec deux étoiles, la troisième centrale, ayant été buchée. Certains érudits y voient les armes de la famille noble locale Montblanc (2) (Double emploi avec celles des trois épées ?) Pour Dominique Laffont du village, il s'agirait probablement du lieu de sépulture de cette famille dont les membres, seigneurs locaux et abbés laïques, avaient leur domec à l'emplacement du cimetière actuel, d'où le nom attribué à ce rez-de-chaussée : "le caveau". Il communique au niveau supérieur avec la sacristie par un escalier (3).
À droite de l'entrée se trouvait un bénitier sculpté, marqué de la fleur de lys et daté de 1610. Il a été volé en 1995. Seuls subsistent les attaches en fer.
Le porche ou portàu serait plutôt l'entrée du domaine seigneurial des Montblanc et non celui de l'église, vu son importance.
L'église est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1979.
Portàu
(1) Laure Latanne-Bey, le Bestiaire médiéval. Ils rappellent ceux du linteau de l'église de Vizos.
(2) pour V.R. Rivière-Chalan la famille Monblanc n'apparaît à Esquièze qu'en 1313. Les membres n'étaiet pas nobles car aucun texte de l'époque les fait participer à la moindre réunion communautaire. "C'étaient des étrangers ou réputés comme tel." Lire La prétendue seigneurie de Monblanc abadia d'Esterre, page 15.
(3) SESV de 2001, article et conférences de Dominique Laffont sur l'église. Dominique est spécialiste des églises du pays toy et nous offre de temps en temps des conférences sur ces églises proches de son domicile.
Pour entrer, on marche sur des pierres tombales, certaines sont datées de 1657, 1668. À droite, la pierre qui se trouvait scellée au premier étage de la tour.
Probable bouche à feu ?, en réemploi, 1653 semble-t-il . Bénitier
Entrée gothique du "caveau" Belle fenêtre à lobe sommital avec une fine décoration de besans
Armes des Montblanc ? La troisième étoile a été buchée.
Le chrisme probablement de cette église, se trouve au-dessus de la porte d'une maison particulière du village. Les deux volatiles buvant dans un calice, symboliserait, d'après Laure Latanne-Bey, l'immortalité de l'âme.
Photo J. Omnès
À l'intérieur, la nef a été remaniée au XVIIe siècle. Elle abrite une Vierge en bois sculpté du XVIIIe siècle. Face à l'entrée, se détache un panneau de bois sculpté représentant les damnés jetés dans les flammes du purgatoire par deux anges, avec en attique le triangle rayonnant de la Trinité semblant observer la scène. Certains personnages implorent le Christ qui se trouve sur sa croix, au milieu d'eux. Quelques auteurs pensent qu'ils implorent également les anges venus les secourir. Il s'agit d'un ancien retable fin XVIIe siècle. L'autel a été retiré dans les environs de 1970.
La pierre romane qui se trouvait à l'extérieur est maintenant scellée au-dessus des fonts baptismaux.
Photo J. Omnès
Le retable central est précédé d'un autel à la romaine baroque, en bois peint, imitant le faux marbre. Il est décoré en son centre par le triangle de la Sainte Trinité très présente dans l'église. Le tabernacle est composé d'un ouvrage en bois doré présentant un Christ en croix, au centre, bordé latéralement par deux statuettes d'évêques. Il est surmonté par une niche servant de support à une Vierge à l'Enfant. De cette niche descendent deux guirlandes de fleurs tenues en main par des angeset placées aux extrémités. Six chandeliers tripodes en bois doré aux armes d'un évêque complète l'ensemble.
.
Le retable très riche, est composé de trois parties, séparées par des colonnes lisses sur lesquelles s'enroule une décoration florale terminée par un chapiteau corinthien. Ces trois niches abritent trois statues imposantes en bois doré. Celle du milieu représente saint Nicolas. Il porte ses vêtements d'évêque. À ses côtés se trouvent, à gauche saint Pierre avec sa clé du Paradis et à droite, saint Paul avec son épée, instrument de son martyre. Á ses pieds, deux enfants tiennent une bourse dans leur main droite. Bourse offerte par le saint patron de l'église, selon l'histoire légendée.
Au-dessus de cet ensemble, en attique, Dieu le père barbu, tenant dans sa main un globe surmonté d'une croix , semble délivrer un message, en pointant son doigt vers le ciel. Il est entouré de nombreux chérubins ailés. Ce panneau est délimité par deux colonnes torses et à la base par la colombe du Saint-Esprit.
Tout le fond du retable nous offre une belle couleur bleu du ciel. L'ensemble dégage une superbe harmonie et une certaine sobriété qui font penser à l'atelier Claverie de Lourdes comme exécuteur de cette oeuvre.
Retable. Photos J. Omnès
Dieu le père
Les chapelles. Si, initialement l'église ne comportait qu'une nef, il lui fut ajouté au cours des siècles, deux chapelles latérales. Celle de droite fut construite au XVIIe siècle, après une terrible épidémie de peste. Offerte par un notable en remerciement d'avoir échappé à la maladie contagieuse. Elle fut modifiée par la suite au XIXe siècle. Seule subsiste de son origine, un fragment de peinture murale représentant les pieds d'une crucifixion. Cette chapelle est dédiée à la Vierge.
Celle de gauche a été édifiée plus tardivement, au XIXe siècle. Elle est dédiée à saint Joseph. L'agrandissement de la première chapelle et la réalisation de la seconde, en face, sont à l'origine des deux grandes ouvertures en plein cintre, donnant à l'église, la forme d'une croix latine.
Peinture de la crucifixion.
Il s'agit d'une grande toile probablement de chœur (1) d'inspiration espagnole de 2, 25 m X 1, 60 m., que l'on pense être, par sa facture, du XVIIe siècle, avec ses fonds sombres (2) et ses lés variés. Le Christ est entouré par Marie à gauche, dans son manteau bleu comme le veut la tradition. Sa gestuelle évoque la douleur et le désespoir. Marie-Madeleine est agenouillée à droite. C’est elle, avec sa longue chevelure qui avait lavé à Béthanie, les pieds de Jésus, avec un parfum rare et les avait essuyés avec sa chevelure. Jean, l’ami de Jésus, au fond, de profil, semble bouleversé. Cette toile a été restaurée en 2 000, après avoir été inscrite la même année, sur l’inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers classés monuments historiques, et ce, par arrêté préfectoral.
1) À la place du retable actuel ; avis partagé par Dominique Laffont d’Esquièze.
(2) Les moines espagnols lors de la « Conquista » en Amérique latine appliquèrent ave les indigènes, cette mode de peinture au fond sombre, souvent dans les bruns.
La crucifixion. À droite la rousse Marie-Madeleine
Saint Pierre Saint Paul et son épée de martyr
Traces de peinture murale
ESTERRE (Estèrra)
Église romane (XIIe-XIIIe siècle) au clocher-mur massif agrémenté de baies étroites et de deux cloches superposées. Elle est dédiée à saint Etienne. Le clocher abrite deux cloches, dont l'une seule est visible. Celle -ci date de 1837, alors que l'autre à l'intérieur est plus récente 1854 et a été fondue par le célèbre atelier Dencausse de Soues (Tarbes). La première nous vient de la fonderie J.-B. Dupont.
Protégé par un auvent, son tympan avec chrisme de 92 cm de diamètre et frise d’entrelacs remonte au XIIe siècle. Le chrisme est identique à celui de Sers. Au sommet, clocheton probablement réalisé au XIXe siècle.
L'église et son chrisme. Photo J. Omnès Dessin de Bernard Pousthomis-SESV 1980. .
À l'intérieur, le retable qui avait été démantelé pour des raisons inconnues a pu en partie avoir quelques éléments récupérés et rénovés vers 2003. Ainsi une Vierge à l'Enfant en majesté, avec l'Enfant debout, tel un petit homme et tenant une colombe dans sa main a pu être mise en valeur. En bois polychrome, avec feuille d'argent, elle est datée de la fin du XIVe siècle. Elle a été restaurée par l 'Atelier 32. Initialement, elle était en bois doré. Elle est classée depuis 1908. Parmi les différents éléments récupérés, entièrement rénovés et replacés sur le mur de l'abside, derrière le maître-autel en pierre du pays, nous pouvons admirer deux bas-reliefs du XVIIe siècle. L’un représente à gauche, saint Étienne, le patron de la paroisse et à droite, le martyre de saint Barthélemy. Ils encadrent un tableau représentant une crucifixion. D’après Pierre Debofle ils viendraient de l’atelier de Jean 1er Ferrère. Les chapelles latérales sont dédiées à Marie et à Joseph.
Détail du retable en pièces détachées. À droite, le martyre de saint Barthélémy
Le maître-autel en pierre du pays peinte. Le tabernacle. Photos J. Omnès
La chapelle Sainte-Marie
Si le château dominant ces deux cités est bien visible il n’en est pas de même de l’existence d’un prieuré sur le terre-plat à l’arrière et bien antérieurement à l’édification en 1278, de ce château par Centulle III.
Ce prieuré dénommé initialement chapelle Sainte- Marie et qui a fait l’objet d’une légende, a été édifié en 1075, par l’abbé Bernard et le moine Jean de l’abbaye de Saint-Savin. Probablement pour une fonction hospitalière pour les pèlerins se dirigeant vers le col du Boucharo. Il prit la dédicace de Saint-Martin puis Sainte-Marie car une bulle papale d'Alexandre III de 1167 qui confirme indirectement son existence lui donne cette dernière appellation.
Au XIIe siècle nous avons peu de preuves matérielles, nous devons nous contenter de nominations dans des textes souvent d'origine ecclésiastique dont cette bulle de 1167 qui évoque une chapelle Sainte-Marie dans la vallée de Barège, la vallée est vaste, mais il est pratiquement certain qu’ elle ait été érigé à Esterre sur le replat où sera réalisé le château. Très souvent dans les textes il y a confusion de termes avec cette forteresse qui prit le même nom : « Castellanius de Santa Maria de Baregiau » en 1300, lors de l'enquête royale, puis Castrum Vocatum Seint Marie en 1383, dans les « rolls » ou rôles (registres de l'époque anglaise) gascons. Nous connaissons dès le XIVe siècle, la plupart des moines qui géraient cet établissement devenu prieuré (1) ainsi que les dîmes et prébendes qui lui étaient attachées. Les noms dans les actes notariés varient au fil des années, du prieuré Sainte-Marie, à Sainte-Marie- de- Barège ou encore Sainte- Marie-de-Barège-en- Poueymiro (2) ou plus tard Notre-Dame- de Castet- de- Barège.
Au XVIIIe siècle, le château affermé à un local, tombe en ruine, mais la chapelle, une grange et les terres autour sont toujours en activité. Le dernier prieur en 1791, accepte la suppression des dîmes et prébendes et la pension offerte par le nouveau gouvernement. Le château ou du moins ce qu’il en restait est vendu avec le prieuré en un seul lot. Le tout en 1795, au notaire Couget. Ils servent de carrières de pierre. En 1850, on pouvait encore voir sur une gravure les voutes de l’abside et une absidiole ainsi que des pans de mur, les restes de la grange probablement. De nos jours …
(1) C’est un monastère, le plus souvent subordonné à une abbaye plus importante ; il est placé sous l'autorité d'un prieur, lui-même dépendant d'un abbé plus important.
(2) Nom du lieu-dit.
Plan de Vincent- Raymond Rivière-Chalas SESV 1993, page 48 -Lithographie de Miliaud vers 1850
6) -GAVARNIE (Gavarnia)
L’église est située en arrivant au village, sur la droite, le long de l’ancienne route de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est ce qu’il reste du prieuré des Hospitaliers, moines de Saint-Jean de-Jérusalem du XIIe siècle. Ils s'étaient donnés pour but d'abriter et d'aider les voyageurs, en contrôlant la route de Saint-Jacques, au pied du port de Boucharo (ou de Gavarnie) culminant à 2270 m.
Historique
C'est sur ce site que se développe, dès le Haut Moyen Age, au moins en 1140 (mentionné dans une donation) un hospice pour prendre soin de pèlerins. Il reçoit en 1148, de Raymond Guillaume de Benque, le château et l'église de Saint-Marcel (?). L'hospice devient en 1257, commanderie de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem venu d'Espagne. Très puissante à l'époque, elle avait des maisons à Lourdes, Barèges, Moncassin et Fonsorbes (hôpitaux). Puis l'hospice se double d'une chapelle proche. Nous savons que la commanderie de Gavarnie était occupée en 1270, par une quinzaine de chevaliers et chapelains locaux avec leurs servants, donats et donates. S'y ajoutaient des domestiques pour la culture des terres et l'élevage de quelques 1500 brebis pour la laine et le fromage. Celles-ci avaient droit de pacage en Aragon. Après un déclin vers 1400, la commanderie est mise en fermage puis passe sous l'ordre de celle de Boudrac. En 1523, les Aragonais lors de la guerre de Navarre, mettant fin aux lies et passeries, pillent la commanderie. Après plusieurs désordres, les Brotois d'Aragon et les Barégeois restaurent et gèrent ensemble les lieux saccagés. En 1556, L'Ordre de Malte successeur de l'Ordre de Saint-Jean conserve les revenus de la commanderie jusqu'à la Révolution.
L'église au clocher-mur. litho de Melling 1826.
Après 1826...
Après 1826.
Partie d'un tableau monumental qui se trouve au musée de l'Ecole de Mines à Paris. Photo J. Omnès
L'église
L'origine du bâtiment est très ancienne avec un hospice (hospitalet) proche, destiné à assister les voyageurs et qui est mentionné par des sources dès 1213 puis 1257, date de cession des probables moines locaux aux profit des Hospitaliers de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem venant d'Espagne
De l'hospitalet, il ne reste rien. Certains auteurs affirment qu'il était situé à l'emplacement de l'hôtel des Voyageurs qui a été récemment endommagé par un incendie (Hôtel Vergez-Belou en 1893), d'autres près de l'église actuelle nommée N.-D. du-Bon-Port au XIVe siècle, dédiée à saint Jean-Baptiste, ce qui est plus probable. Elle a été édifiée à l'emplacement de la chapelle d'origine qui date probablement de 1257, quand l'Ordre pris possession de l'hospice. Mais cette église a été en grande partie reconstruite vers 1826, suite à un effondrement. Les travaux furent terminés en 1884 ; le clocher-mur a été remplacé par un clocher-tour. Les pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle par le col du Boucharo, les bergers et les marchands venaient se mettre sous la protection de la Vierge avant d'affronter la montagne, pas toujours accueillante. Les parties anciennes restantes sont du XIVe siècle ; la partie la plus ancienne est située dans la chapelle Nord. L'ensemble était probablement fortifié, les rares ouvertures étroites pourraient être d'anciennes meurtrières ; le tympan avec son chrisme fruste de 84 cm de diamètre, sur linteau semi -circulaire semble du XIIIe siècle, peut-etre de l'époque de la première église romane. Pour les férus d’archéologie : vers la venelle située à l’ouest, présence des fondations d’une tour carrée qui supportait l’ancien clocher-mur et l’enceinte d’un escalier à vis, éclairé par deux meurtrières.
À l'intérieur La statuaire rappelle l’importance des lieux pour les pèlerinages vers Compostelle. La statue polychrome de saint Jacques en costume de pèlerin est une reproduction. Ce qui n’est pas le cas des statuettes de pèlerins, près de l’entrée, qui sont du XVIIIe siècle. La chapelle de gauche (la partie la plus ancienne), abrite la statue en bois polychrome de la Vierge du Bon Port du XIVe siècle ; elle bénit les pèlerins de sa main droite avec une gourde faite d’une coloquinte et retient Jésus sur son genou gauche. Le tabernacle baroque à colonnes torsadées, avec frise en feuilles d’acanthe et coquilles Saint-Jacques est du XVIIe siècle.
Chrisme fruste, XIIIe siècle ? Dessin de Bernard Pousthomis -SESV, 1980
Les reliques
Afin de faire venir commerçants et pèlerins dans une région aussi éloignée et sauvage il fallait que l’Ordre des Hospitaliers ait une collection unique de reliques de saint et sainte gages de protection.
Les Hospitaliers avaient accumulé dans leur église une collection hors du commun. L'inventaire qu'en a dressé, en 1710, le grand prieur de Toulouse, Pierre de Beaulac, et repris par l’abbé F. Marsan (Revue des Hautes-Pyrénées, 1910, p. 156) est le suivant :
- une fiole de lait de la Vierge,
- un os du bras de saint Laurent,
- du bois de la croix de Jésus-Christ,
- du pain du miracle de la multiplication des pains,
- du bois de la verge d'Aaron,
- de la pierre de la table de la Cène,
- un os du crâne et une dent de saint Jean Baptiste,
- des ossements de sainte Madeleine,
- du fer de la grille de saint Barthélémy,
- deux petits bâtons de fer guérissant miraculeusement la rage des hommes et celle des bêtes.Toutes ces reliques, si elles ont existé, ont disparu.La vitrine qui contenait les 13 crânes présentés comme ceux de Templiers, est toujours à sa place. D'après l'histoire légendée, ces derniers auraient été tués par des envoyés de Philippe le Bel, en 1307. Mais il ne reste que huit crânes.
Il n'y a jamais eu de Templiers à Gavarnie, mais seulement des Hospitaliers de Saint-Jean, mais la légende est restée. En 1952, dans la "Revue du Comminges" le fossoyeur de Gavarnie, qui assurait l'entretien de ces crânes avait déclaré : "Quand ils sont trop vieux, nous les changeons ! (« Quoan soun trop bieils que lés cambian. ») Voir le dossier légende dans Patrimoine oral.
Les dossiers concernant les travaux réalisés se trouvent aux archives départementales des Hautes-Pyrénées : 2O 1032.
Petite histoire sur le lait de la Vierge
Nous savons, grâce à Wilhem Gumppenberg (1609-1675) et son Atlas Marianus, œuvre essentielle sur l’histoire des pèlerinages chrétiens, que Marie se serait réfugiée avec son fils nouveau-né, aux environs de Bethléem, dans une grotte, pour échapper à Hérode et à ses sbires. L’histoire légendée affirme qu’un peu de lait en excédent se serait répandu sur le sol. De nombreuses fioles contenant ce « lait » ont été répandues dans le monde chrétien. Il était censé guérir des maladies. En réalité, l’Eglise acceptait que toute terre touchée par le lait maternel du fils de Dieu, puisse avoir les mêmes vertus que le lait lui-même. Aussi, les locaux de Bethléem se sont évertués à récupérer le maximum de terre de la grotte pour la réduire en poudre dans un mortier, la dessécher avec de l’eau de source puis la faire sécher au soleil jusqu’à ce qu’elle devienne blanche. On la réduisait à nouveau et la fine poudre mélangée à de l’eau se transformait en liquide blanc. Quelques autres églises possèdent cette précieuse relique.
L'église au XIXe siècle, Litho de Gavarni
.. Photos J. Omnès
Église de Gavarnie de nos jours
Chapelle N-D du Bon-Port encadrée de deux pèlerins (jacquets)
Maître-autel : saint Jean Baptiste, Marie et Joseph
Tabernacle du XVIIe siècle
L'annonciation : l'ange et Mari. ?
Saint Jacques statue moderne
Partie médiévale ? Les fonts baptismaux
Le cimetière :
à côté de l’église. Il est un peu triste et laissé à l’abandon, malgré le nombre important de personnalités qui y reposent. Les grands guides de Gavarnie : les Passet dont Laurent (1810-1864), Hippolyte (1813-1884), Henri (1845-1920) et le plus connu Célestin (1845-1917). En sortant de l’église, au fond, à droite, se trouve celle de Jean Arlaud (1896-1938), médecin montagnard, fondateur en 1920 du groupe des « Jeunes » ; à côté, un rocher commémore les nombreuses victimes de la montagne. Plus avant, la sépulture de l’abbé Gaurier (1875-1931), grand spécialiste des lacs et des eaux, initiateur du barrage d’Artouste, et celle de Diego Calvet (1898-1922) avec hommage du C.A.F. et l’épitaphe : « Des plus purs sommets, des montagnes les plus ardues dont il aimait les grands horizons et les dangers, il est parti vers les sommets éternels, n’ayant pas connu dans la vie, l’ombre de la vallée ». Un lieu si empreint d’histoire mériterait une meilleure présentation. Voir détails et compléments d'informations dans le dossier Petit patrimoine - Les cimetières.
Un des deux pèlerins. N-D du Bon Port. Photos J. Omnès
Présence au musée des Pélerinages de Saint-Jacques d d'Hastingues sur l'A64 d'une copie de la statue du pèlerin
: Reliques dites des Templiers. Photo J. Omnès
Dans le petit jardin face à l'église
L’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem à Gavarnie
D’après les archives de l’Ordre de Malte, successeur de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, à la question : « quand et par qui le territoire de Gavarnie fut-il donné à l'Ordre de Saint-Jean ? », la réponse est « C'est une question que les archives laissent absolument sans réponse. Mais la fondation de cet hôpital doit être fort ancienne, car, vers le milieu du XIIe siècle, il recevait des bienfaits de seigneurs éloignés, qui n'eussent pas soupçonné son existence sans l'importance qu'il avait déjà. » André Rebsomen
Quoique perdue au milieu des neiges et inabordable une partie de l'année, la maison chargée de propager la foi et de porter assistance aux voyageurs était florissante dès 1213 : quinze Hospitaliers, chevaliers, chapelains ou frères servants souvent d’origine aragonaise occupaient les lieux qui comprenait un hôpital ou « ausmone »,des ateliers, une chapelle puis un couvent, des terres et un certain nombre de têtes de bétail, dont 1500 brebis. Sur un vieux parchemin appartenant à l’Ordre sont mentionnés sommairement en langue vulgaire les principales donations et les privilèges concédés à la maison de Gavarnie pendant les XIIIe et XIVe siècles. Tous ces bâtiments ont disparu. L’église actuelle a été érigée à l’emplacement de l’ancienne chapelle. Elle a été en grande détruite puis rebâtie entre 1821 et 1826.
Les bienfaiteurs ou « donads »
Parmi ses bienfaiteurs et ses protecteurs, les rois d'Aragon se faisaient remarquer par la fréquence de leurs libéralités. Nous voyons en 1268, Jaime, roi d'Aragon, comte de Barcelone et seigneur de Montpellier, accorder aux Hospitaliers, le privilège « d'exhiverner » 1500 têtes de brebis sur les montagnes qui lui appartenaient. En 1270, il déclara qu'il prenait tous les frères de l'hôpital sous sa sauvegarde. La même faveur leur fut accordée par l'évêque de Huesca dans toute l'étendue de sa juridiction (1284), et plus tard, par Jean, roi d'Aragon (1387).
Alphonse, gouverneur de l'Aragon, au nom du roi, leur permit la dépaissance dans les ports communs de Gascogne et de Barèges (1325).
Ces protections n’ont pas empêché lors de la guerre de Navarre certains Aragonais, en 1523, de venir piller le domaine des hospitaliers de Gavarnie
Le patronat de l'église de Saint-André de Luz fut disputé aux commandeurs de Gavarnie par les évêques de Tarbes ; les deux parties en appelèrent au Saint-Siège ; une bulle du pape Clément VI vint maintenir le chevalier Loup de Salies et ses successeurs dans la possession du droit contesté. Les commandeurs possédaient prés de cette église, quoique n'ayant pas la seigneurie de la ville, une sorte de château fort ; c'est là qu'ils résidaient, quand ils venaient visiter leurs domaines des montagnes, ne laissant à « leur sauvage maison de Gavarnie » que les frères servants, chargés de la surveillance, et les bergers de leurs troupeaux. La plupart de leurs actes sont datés de leur château d’Esterre ou de leur hospice de Saint-Marcel (J'ignore à quoi correspondent cet hospice Saint-Marcel).
Ses dépendances
C’est que Gavarnie qui dépendait de la commanderie de Toulouse était riche en dépendances des deux côtés des Pyrénées : en Espagne dans la vallée de Gistain, à Panticosa, et à Monzon (forteresse) en France à Saint Gaudens, à Luz (église depuis 1260), asile et à Esterre (château Sainte Marie, à Lourdes, Barèges, Gez, et dans la vallée d’Aure.
L'hospice de Saint-Gaudens qui lui fut adjoint pendant la durée du XIVe siècle n'en fut détaché que lors de la réunion de Gavarnie à Boudrac, qui eut lieu vers 1400. Une liste des fiefs au XVIIe siècle, de l'Ordre en vallée de Barèges et en limite jusqu'à Lourdes, a été réalisée par Vincent-Raymond Rivière-Chalan dans le bulletin de la SESV de 1984.
L'Ordre et Lourdes
LA TOUR DITE DE GARNAVIE ET LES HOSPITALIERS de SAINT-JEAN UNE CONFUSION QUI PERDURE
Les biens des hospitaliers. C’est à l’abri des remparts de la ville de Lourdes, derrière la tour de la Bonnette, que se trouvait dès 1367 (1), un ensemble de biens appartenant à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de Gavarnie. Il comprenait en dehors de nombreux contenanciers-fiefs à Sarsan (22 en tout), dans le quartier des Pénétas (Espenettes), une maison, appelée Casaria de Gabarnio, avec environ cinquante arpents de terre. Ce fief est toujours en possession de l’Ordre en 1675 (2) avec une maison, alors dite d’Augaa, un verger et des terres pour un journal, tenue par Jean de Lombes, dit d’Augaa, « confrontant le chemin allant au camp Vesiau et les rochers voisins des murs de la ville ». De cette Casaria de Gabarnio, il reste de nos jours, rue des Espenettes, encore des traces à l’intérieur d’un jardin, près d’un bâtiment genre pigeonnier, probablement construit sur les ruines de la caserie. (Propriété privée ne se visite pas). A cause de sa proximité avec la tour de Guigne, on a souvent appelé cette dernière faussement tour de Garnavie. L’une des origines de cette confusion vient également des écrits de Joseph Camoreyt avec son ouvrage Histoire des trois belles églises de Lourdes où il mentionne cette tour de Guigne du système de défense de la ville, comme faisant partie du fief d’Augaa.
Vincent-Raymond Rivière-Chalan résume dans le bulletin 16 de 1984 la consistance de cette « caserie : « La caserie ou la maison Dauggé est un immeuble couvert d’ardoise avec borde et terre muraillé, le tout formant corps, situé rue de la Carreterre (rue de la Grotte] confrontant d’Orient [Est] à la voie publique, de Midy [Sud] à la boucherie de la ville, d’Occident [Ouest]avec « meurie (3) » aussi à ladite ville et de Septentrion [Nord] avec la voie publique. Le tout d’une contenance d’un journal (4) un quart. Ce fief est tenu par Jeanne de Lombes dite Daugaa [d’Augaa]
Les Espennettes de Lourdes. Google earth
(1) Contrat d’affièvement de Maître Bernard de Périssère de Luz.
(2) Procès contre le Grand Prieur de Toulouse ADHG. H-Malte TOULOUSE 32- et 327
(3) J’imagine que ce mot veut dire muraille. A vérifier
(4) Mesure de surface agraire correspondant à une journée de travail
La liste des Commandeurs de Gavarnie présentée par l’Ordre de Malte. (Elle est illisible à partir de Loup de Salies.)
Les chevaliers en habits religieux et en armure. Epoque de Rhodes.
--------1150. Wilhelm d'Arzillis.
1213-1268. Guillaume de Sertz.
--------1310. Rostang de Gavarret.
--------1325. Olivier de Cueurèse.
1332-1340. Benoît de Caussade.
1886-1367 ( ?). Loup de Salies. Probablement 1340-1367. Le pape Clément VI, quatrième pape d’Avignon régna de 1342 à 1352.
1378-1337. ( ?) Bernard de Rigaud.
Sources : Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur : L. Sistac et J. Boubée (Toulouse) : 1883
7) GÈDRE (Gedra) et la chapelle d'Héas
Église de Gèdre.
Bénitier en pierre du pays
L'église de Gèdre construite à la fin du XIXe siècle dans le style néo-gothique, n'offre pas grand intérêt, si ce n'est son bénitier en pierre du pays. Elle est dédiée à saint Matthieu. Elle a été érigée près de l'emplacement d'une ancienne église avec tour qui appartenait aux Hospitaliers de l'Ordre Saint-Jean-de-Jérusalem, avec nombre de "metteries "(métairies) ; église consacrée en 1628, qui probablement remplaçait une église encore plus ancienne sur ce chemin secondaire de
Saint-Jacques. Le mobilier : retable, tabernacle... a disparu.
Le clocher de l'ancienne église.
Gravure ou encre de l'église. Catalogue du musée pyrénéen de Margalide Le Bondidier, 1953
Supposé église de Gèdre, litho de Gavarni, 1826
La chapelle N-D d'Héas
L'ancien hospice et sa chapelle du XIVe siècle sont décrits dans un censier du Livre Vert de Bénac de 1349. A cette époque, le vicomte de Castelloubon Arnaud III fit un don à la chapelle et à l'hospitalet. Leur existence est donc antérieure à cette date. Ces bâtiments se trouvaient sur un chemin de pèlerinage réputé de Zaragoza en Aragon, en passant par l’ermitage de Pineta, de l’autre côté du col de la Canau (2686 m).
Ce centre de pèlerinage marial fort ancien fut à plusieurs reprises détruit par les avalanches et les guerres de Religion. Dédié à la Vierge protectrice des montagnards, le sanctuaire reçut au cours des XVe et XVIe siècles, nombre de dons et de legs, dont celui en 1415, du seigneur de Sère, Bernat de Pène, d'une mesure annuelle de froment. Puis, suivirent un certain nombre de cataclysmes, dont ceux de 1600 et de 1650. Ce qui nécessita sa reconstruction en 1715, par l'abbé Brune, son prieur, aidé par le comte de Souillac et la population locale. Ceci, afin que les bergers et pasteurs puissent dans ces pâturages éloignés, continuer à suivre la messe.
Nous savons qu'en 1638, Pierre de la Barrère, alors prieur des lieux, créa une confrérie en l'honneur de la Vierge, celle-ci perdura jusqu'à la Révolution, mais les deux pèlerinages du 15 août et du 8 septembre continuèrent à être suivis par nombre de locaux.
Bien national, suite à la Révolution française, la chapelle avait été achetée en 1848 par Monseigneur Laurence, qui donna aux pères de Garaison, la charge de son entretien et des services religieux. En 1892, d'après Jean Barbet (guide de 1893), a été élevé, grâce à une souscription, le campanile pour abriter une cloche offerte par le baron de Lassus. La cérémonie d'inauguration célébrée par l'archevêque de Bordeaux, Mgr Lecot a eu lieu le 21 juillet 1892.
En 1915, une terrible avalanche balaya une partie de la chapelle et le petit hôtel attenant de la Munia. Un autel provisoire fut élevé. Puis le sanctuaire fut reconstruit en 1925-26 (inauguration en 1928). Le style fut conservé, à l'exception du dôme hexagonal.
En octobre 1941, le domaine, alors propriété de la commune de Gèdre fut vendue par acte notarié à Mgr Choquet évêque de Tarbes et Lourdes qui la remit pour sa gestion à l’hospitalité N.-D. de Lourdes (association loi 1901).
Pour y accéder, prendre la route du Cirque de Troumouse (D922), en laissant à droite le lac des Gloriettes. Attention, la route est inaccessible aux véhicules de décembre à avril. De Gèdre, à pied, comptez environ 3 h pour les 10 km traversant la zone pastorale jusqu’aux deux chaos qui précèdent la chapelle (dont le nom, héas veut dire foin). Celle-ci est située à côté de l’auberge de la Munia, quelques km avant le péage de la route pour le Cirque de Troumouse.
La chapelle est l'objet de deux légendes, celle des chèvres et du rocher de l'Arayé, illustrées par des vitraux. Voir dans patrimoine oral, les légendes.
Pour y accéder, prendre la route du Cirque de Troumouse (D922), en laissant à droite le lac des Gloriettes. Attention, la route est inaccessible aux véhicules de décembre à avril. De Gèdre, à pied, comptez environ 3 h pour les 10 km traversant la zone pastorale jusqu’aux deux chaos qui précèdent la chapelle (dont le nom, héas veut dire foin). Celle-ci est située à côté de l’auberge de la Munia, quelques km avant le péage de la route pour le Cirque de Troumouse.
Après l'avalanche, en 1905, l'église est coupée en deux. Carte postale d'Antoine Pauly.
La chapelle en 1903, carte postale de Marie Acéna
À l'intérieur
La statue placée sur un socle situé en hauteur au-dessus du tabernacle, représente une Vierge en majesté, tenant son fils sur les genoux et un globe surmonté d'une croix dans sa main droite. En bois polychrome, on la date des XIIe XIIIe siècles. Sur un fond bleu, représentant le cirque de Troumouse, au centre d'un disque rayonnant, sa mise en valeur est complétée par la prière en caractères rouges sur fond or : Noustra Daméta de Heas prégat per nous
Les cinq toiles présentes ont été réalisées par le père Pibou de Garaison. D'après Jean Barbet (1893), elles n'auraient été que restaurées par le père Pibou. Les deux les plus connues sont la mère et son enfant priant la Vierge et le pâtre présentant son agneau à la Vierge.
Beaux vitraux, dont un représente la légende des deux colombes et celle des chèvres, voir le dossier patrimoine oral, les légendes. La cloche de 1643 se trouve dans la sacristie.
Ouvert tous les jours de mai à octobre.
Les pèlerinages officiels ont lieu le 15 août, le 8 septembre et le premier dimanche d’octobre. Le site est géré, depuis 1955, par les pères des Sanctuaires de Lourdes (pères de Garaison).
Les plus vaillants peuvent continuer la randonnée jusqu’au Cirque de Troumouse.
.
La chapelle fait l'objet d'une légende représentée par ces vitraux, la légende des chèvres qui est décrite dans le dossier patrimoine oral. Photos J.Omnès
N-D d'Héas. Photos J.Omnès
Toile du Père Pibou de Garaison. Photo J. Omnès Cloche de 1643, la plus ancienne du Pays toy
Cliché Revue H-P, 1919.
Pèlerinage août 2014, bénédiction des cordes. La cloche dans la sacristie, août 2014.
Cliché M-B Hourtané
Visite avec Patrice de Bellefon : https://www.youtube.com/watch?v=Rv0ypxInjSs
GRUST
Photos J. Omnès
Cette église romane construite sur une terrasse possède un clocher-mur à deux arcades. Elle a un petit air de famille avec celle de Sazos. Dédiée à saint Martin, elle a subi de nombreuses transformations au XVIIIe siècle. Sous l’auvent important de 1731, le petit escalier de droite permet d’accéder à la tribune. Le chrisme de 73 cm sur tympan est curieusement encadré par deux taureaux surmontés d'arabesques, on dirait des taureaux ailés. À l’arrière de l’église, présence d'un petit promontoire avec vue sur la vallée. Une fontaine récente, dont la source se trouve sous le mur du chevet de l’église, agrémente la placette. Je crois même que le positionnement de l'église a été choisi, pour christianiser cette source, objet de cultes païens.
La source qui passe sous l'église.
Photo J. Omnès
Chrisme encadré par deux taureaux surmontés de ? ?
Dessin de Bernard Pousthomis-SESV, 1980
Bénitier encastré dans une gangue de ciment. Photo J. Omnès
Tabernacle attribué à Soustre. Photo J. Omnès
Photos J. Omnès
À l'intérieur, le tabernacle porte sur un cartouche, sous la porte, la date de 1717. Et au dos de la porte est mentionné "Monsieur Soustre présentement Campan." C'est donc l'un des nombreux tabernacles exécutés par les ateliers Soustre d'Asté en Pays toy. Sur le panneau de droite, non visible ici, est représenté le martyre de saint Jean-Baptiste décapité. L'ange au-dessus brandit la palme du martyre. Sur le panneau de gauche, Salomé attend la tête de Jean. Un esclave la dépose sur un plateau. Sur la porte du tabernacle, Jésus en croix, à sa droite, Marie, à sa gauche, Jean. Au-dessus, le buste de Dieu le Père sortant des nuages, encadré par trois têtes d'anges. La seule référence au saint patron se trouve dans une statue à gauche, représentant un évêque avec sa mitre. Il fait face à saint Jean Baptiste vêtu de peau de bête. Le plafond est lambrissé de planches grossières en forme d’ogive.
Profitez de votre visite pour admirer la belle fenêtre gothique derrière le café du village.
Confessionnal 1765 Fenêtre derrière le café du village en arc en double accolade. Photos J. Omnès
Chapelle Sainte-Anne
À côté de l'église paroissiale, cette petite chapelle : elle a été construite par les habitants de Sazos et de Grust en commémoration d'une épidémie
Origine
L’église Saint-André ou des Hospitaliers de Saint-Jean, dite malencontreusement des Templiers est l’étonnant édifice fortifié au milieu de la cité. Sa construction par la famille de Saint-André sur un de ses terrains, daterait d’après l’abbé Abadie de 1100 (1), Vincent-Raymond Rivière–Chalan évoque le XIe siècle. Ce qui est sûr c’est qu’elle a été construite avant 1236, date inscrite sur l’enfeu d’un enfant. Elle a été consacrée en « l’an du salut » en 1240. Voir l’inscription commémorative à gauche du tympan.
L’ordre Saint-Jean de Jérusalem basé à Gavarnie (et non les Templiers) aurait, acquis de la famille de Saint-André, alors abbadiers (2) sous la gouvernance d Guilhem de Sers, un droit de "présentation à la Rectorerie" ou droit de patronat (3) en 1262 (4), la famille se réservant le revenus dont les dîmes de la paroisse. Ce don de droit de présentation ne plut pas à l'évêque de Tarbes qui le réclama vainement. En 1352, les hospitaliers obtinrent officiellement de l’évêque de Tarbes que l’église paroissiale entre dans le giron de L’Ordre. Elle cessa alors d’être séculière. Le curé n ‘était alors plus nommé par l’évêque, mais par l’Ordre.
En 1362, la dernière héritière de la famille de Saint André, Marie, probablement malade suite à la peste de 1348-49 se fit donate ou donade (5) à l’hôpital de Gavarnie. Elle remit l’édifice et la totalité des prébendes et privilèges rattachés à l'église de Luz à la Maison de Gavarnie des hospitaliers de Saint-Jean, soit par dons "pour l'amour de Dieu, » soit par ventes. Le droit de patronat fut confirmé le 1er avril 1362, aux Hospitaliers par la bulle du pape de Clément VI.
La maison de Gavarnie, a, par la suite au milieu du XIVe siècle, à la demande des valléens, fortifié, l’église pour servir de refuge aux populations contre les pilleurs aragonais, appelés improprement Miquelets, ce qui est généralement dit dans de nombreux ouvrages, mais dont le fait est nié par certains auteurs, dont le colonel Druène (6). Il s’agissait peut-être de se défendre contre les bandes de pilleurs fréquents, suite aux discordes sur le comté de Bigorre entre le roi de France et le roi d’Angleterre Des fossés furent creusés et une enceinte polygonale érigée avec une tour de défense ou tour de l'arsenal. Une maçonnerie en pente tout le long de la muraille fut érigée afin d'éviter les coups de bélier et les actions des mineurs. Le bâtiment a été classée Monument historique en 1840.
(1) Mentionné dans le vestibule A.S.: MCE = Anno Salvatoris : Millesimo Centissimo, par l’abbé Abadie
(2) A(b)badiers : successeurs au XVe siècle des « patrons » ou propriétaires d’une charge féodale ecclésiastique et terme racine de « l’abbé lai » ou abbé laïque qui sera utilisé postérieurement au XVe siècle.
(3) Le droit de patronat donne l'autorisation, accordée à une personne physique ou morale, de proposer un candidat à l'évêque chargé de la nomination (collation).
(4) 1260 mentionné par Jean Bourdette
(5) Donat et donate, est dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, une personne admise dans l'Ordre en raison des services qu'il lui a rendus.
(6 ) « L’église fortifiée de Luz –Saint-Sauveur » En Baretyo de février 1990. Bernard Druène s'interroge justement sur la pérennité de ces incursions après le traité de Corbeil par Louis IX (saint Louis), traité qui délimite précisément la frontière à partir des crêtes. Druène pense que cette histoire d'incursions (dite parfois improprement des miquelets) au XIVe siècle n' a été imaginé par les locaux que pour émoustiller les visiteurs, pour faire "rêver les voyageurs romantiques". Même problème de légende tenace avec les Templiers.
Les fortifications
L'entrée de l'église de style roman est située au nord, elle se fait par la tour-porte rectangulaire de la tour de l’Arsenal. Cette tour de l’Arsenal est armée d’une bretèche à mâchicoulis (la logette au sommet de la tour), d’où part l’enceinte talutée à sa base et crénelée de 6 mètres de haut. Ce talus ou glacis, comme au château de Pau, rend plus difficile les attaques de béliers et les travaux des mineurs. Les merlons des créneaux sont recouverts de dalles de schiste. Celles-ci sont surmontées de cocuts : protège-vent ou protège-esprits mauvais.
La tour possède également à mi-hauteur, une niche en plein cintre destinée à recevoir une statuette, encadrée par deux meurtrières permettant de balayer les abords de l'entrée. Certains y voient des traces d'emplacement de support d'un pont levis. Le colonel Druène du Service Historique des Armées affirme dans son compte-rendu qu'il n'y a pas de trace de logement de herse ou de pont-levis.
À l’arrière de l’enceinte, côté rue, on peut apercevoir à une certaine hauteur, une petite porte murée : c’est l’ancienne poterne. Certains pensent qu’elle servait d’entrée aux Cagots, à 3 mètres de hauteur !
La voûte de la tour-porte est ornée d’une peinture du XIVe siècle en mauvais état qui a été rénovée vers 1860 par le père Pibou. Elle représente les quatre Évangélistes et le Christ, Maître de l’Univers tenant le globe terrestre.
La défense, à l’intérieur de ce rempart, est complétée par un chemin de ronde sur sa partie supérieure et par un clocher-pignon à redents. A l’ouest, un clocher-tour, dite tour de l’horloge plus haut que la tour-porte a été rajouté vers le XVe siècle pour servir de tour de guet. Elle possédait des meurtrières qui furent transformées en fenêtres sous Napoléon III.
Entre le mur de défense et l’église, le sol est parsemé de nombreuses pierres tombales des XVIIIe et XIXe siècles.
Pierre sculptée à gauche de l'entrée.
(1) Mentionné dans le vestibule A.S.:MCE = Anno Salvatoris : Millesimo Centissimo, par l’abbé Abadie
(2) 1260 mentionné par Jean Bourdette
Entrée dite des Cagots murée à l'intérieur. Photo J. Omnès
La fresque de la tour-porte
En passant par la tour porte on peut admirer le plafond qui abrite une fresque du XIVe siècle. Elle représente le Christ en majesté entouré de quatre Evangélistes dans leur représentation symbolique Jean pour l’aigle, Marc pour le lion, Matthieu pour l’homme, Luc pour le taureau. Sur le phylactère est inscrite la maxime suivant : « surgite mortui-venite ad judicium -Levez-vous les morts, approchez pour le jugement ». Le Christ porte dans sa main gauche un globe terrestre surmonté d’une croix. Il tend sa main droite vers son peuple. Il est bordé sur le côté droite par deux anges sonnant la trompette du jugement dernier. Un troisième ange à l’épée et à la balance des âmes représente saint Michel. Cette fresque assez abimée a été en partie restaurée par le père Pibou en 1867.
L'église
À l'extérieur
La niche sépulcrale (enfeu), en hauteur, à gauche de l’entrée latérale supporte un petit sarcophage d’un enfant noble de Barèges, décédé à l'âge de sept ans. Il date de 1236. Son inscription avait laissé perplexe Victor Hugo qui déclara « n’entendre que goutte. ». Nous pouvons y lire en latin : « Ci-gît Bernardine de Doumet de Bat - fille de Naramon de Barèges et de madame Nahera. - 1236 année de la mort dans la dernière semaine d’avril- Gile de Sera l’a fait. » D'après J-L Massoure dans "Hier la Vallée de Barège-Le Pays Toy aujourd'hui" Langue et civilisations romanes, ICN Orthez, 2019, page 49, cet enfeu aurait servi longtemps de bénitier.
L'enfeu de Victor Hugo et l'un de ses deux chapiteaux papyrus, sans colonne. Photos J. Omnès
Bas d'une carte postale ancienne
D'après J-L Massoure, même ouvrage même page, il est écrit : "aq : iahs : Benac... Bat : filla : de naraño de Bareia : e de : Madauna Naherã mccXXXYL : ano : e mori en la darera secmana d'Abril : GILE de Sera: lo : fé" J'ai reproduit son texte à l’identique avec ses majuscules.
Sur la droite de l'entrée, petite fontaine moderne aux lignes épurées, ornée d'un adorable escargot de pierre. Voir le dossier fontaines.
L'entrée de l'église
Les deux colonnes du portail sont surmontées de chapiteaux sculptés : celui de gauche représente deux animaux à tête humaine qui se font front et sont dominés par deux têtes humaines et celui de droite, un personnage encadré de deux quadrupèdes ressemblant à des vaches.
Cénac Moncaut y voit à gauche deux chiens rapprochant leur tête à l’angle et portant sur leur dos une tête plate au cou démesurément allongé et à droite Daniel entre deux lions ! ?
D'après Laure Latanne, à gauche, il s'agirait de sphinx, ils seraient proches de ceux de l'église de Sère.
Le très beau tympan du portail de l'église est composé d’un bas-relief représentant le Christ en majesté, encadré d’un tétramorphe : le lion représente Marc ; le taureau, Luc ; l’aigle, Jean et l’ange, Matthieu. Il a subi des dégradations sous la Révolution. Au-dessus du tympan se trouve un petit chrisme.
Sur la corde horizontale de l'arc un œil averti peut lire : « quotannis spoliat serpens se pelle vetusta,est humilis multium, lascivum neglige cultum, si cupis intrare, quoniam patet , hoc tibi quaere : chaque année le serpent se dépouille de sa vieille peau, il est très humble ; comme lui, dépouillez-vous du vieil homme, soyez humble, soyez pur ; si vous voulez entrer dans le Temple qui vous est ouvert, recherchez ces choses ».
Deux colonnes à chapiteau aux sculptures grossières encadrent la porte. Aux bas de ces colonnes et autour du tympan sont inscrites des inscriptions pieuses latines. A la base des colonnes, à gauche : « Flecti non possum-sic rectus -sic ego sum : je ne puis être fléchi-si tu es droit - je le suis aussi ». Sur celle de droite : « Sustineo dignos, codemno malignos : je soutiens ceux qui sont dignes-je condamne les méchants ».
Une pierre indiquerait en latin la date de consécration de l'église en 1240. Certains érudits dont Jean Bourdette y voient 1260. Je n’ai pas trouvé cette indication
Les voussures étaient jadis peintes, quelques traces de peinture sont encore visibles
Les deux colonnes du portail sont surmontées de chapiteaux sculptés : celui de gauche, photo du dessus, représente deux animaux à tête humaine qui se font front et sont dominés par deux têtes humaines. Celui de droite, photo du bas, un personnage encadré de deux quadrupèdes ressemblant à des vaches. : Daniel entre deux lions ! ?
.
A la base des colonnes, deux inscriptions : à gauche : "Flecti non possum-sic rectus -sic ego sum : je ne puis être fléchi-si tu es droit - je le suis aussi.
Sur celle de droite : "Sustineo dignos, codemno malignos" : je soutiens ceux qui sont dignes-je condamne les méchants.
Plan réalisé par Paul Frigier
Le portail
Le tympan du portail de l'église est composé d’un bas-relief représentant le Christ en majesté, encadré d’un tétramorphe : le lion représente Marc ; le taureau, Luc ; l’aigle, Jean et l’ange, Matthieu. Sur la corde horizontale de l'arc un oeil averti peut lire : "quotannis spoliat serpens se pelle vetusta,est humilis multium, lascivum neglige cultum, si cupis intrare, quonian patat , hoc tbi quore" : "chaque année le serpent se dépouille de sa vieille peau, il est très humble ; comme lui, dépouillez-vous du vieil homme, soyez humble, soyez pur ; si vous voulez entrer dans le Temple qui vous est ouvert, recherchez ces choses."
Deux colonnes à chapiteau aux sculptures grossières encadrent la porte. Aux bas de ces colonnes et autour du tympan sont inscrites des inscriptions pieuses latines. Une pierre indique en latin la date de consécration de l'église en 1240 (Certains érudits dont Jean Bourdette y voient 1260). Les voussures étaient jadis peintes, quelques traces de peinture sont encore visibles.
Beau tympan avec les quatre Evangélistes. Photo J. Omnès
Un second petit chrisme de 21 cm de diamètre se trouve sur la clé de la première archivolte.
À l’intérieur
Cette église à nef unique et à abside en cul-de-four, remaniée au XIXe siècle, possède un petit maître-autel-tabernacle du XVIIIe siècle, œuvre de Dominique Ferrère. Notez la hauteur peu habituelle de la chaire du XVIIe siècle surmontée d'un abat-voix. Les fonts baptismaux du XIIe siècle font penser à ceux de l’église de Sère. Beau bénitier du XVIIIe siècle en calcaire noir poli. Au-dessus du maître-autel, sur la voûte du chœur en cul-de-four, belle fresque du père Pibou, où dominent les ors. Elle représente saint André, patron de la paroisse, offrant au Christ la palme du Martyr. Elle est encadrée par deux tableaux, représentant à droite, la prière de saint Louis et à gauche, le baptême de sainte Clotilde. Le père Nicolas-Justin Pibou, père de Garaison, grand prix de Rome, est également l’auteur entre 1847 et 1892, de toiles et de fresques dans les églises de Garaison (65) et de Miremont (31). Beaux vitraux modernes dans les teintes bleues.
Fresque du père Pibou. Photo J. Omnès
Maître- autel. PhotoJ. Omnès
Orgue Bénitier marbre noir poli Beau lutrin moderne
Tabernacle XVIIIe siècle. Photo J. Omnès
Détail du retable, support de statue XVIIIe siècle Bénitier des Cagots.
Photos J. Omnès
Fonts baptismaux du XIIe siècle, proches de ceux de l'église de Clairvaux.
Le baptême de sainte Clotilde offert par Jubinal
Photo J. Omnès
Ce bénitier encastré, situé à gauche d'une sortie fait penser au bénitier de la chapelle-musée qui se trouvait jadis à l'entrée de l'église (photo de dessous). On peut y voir aussi gravées les clefs croisées de saint Pierre encadrant un coeur et surmontées d 'un IHS Jésus sauveur des hommes. Les gravures latérales sont incompréhensibles. Pourquoi saint Pierre sur les deux bénitiers pour une église consacrées à saint André ? Le mystère demeure.
Côté gauche. Motif incompréhensible
Rappel de l'Ordre de Malte. Départ d'escalier de la chaire.
Il se trouve dans la chapelle N-D de la Pitié, à droite en entrant dans l'enceinte. Ouvert l’été et pendant les vacances scolaires, les mardis, jeudis et samedis de 15 h à 18 h 15 ; en dehors, les mercredis de 15 h à 18 h. ' 05-62-92-81-60. Monsieur le curé : 05-62-92-32-88. Petit droit d’entrée. Archéologie et ethnologie locales. Statues des XIIe et XVIIe siècles, tableaux des XVIe et XVIIe siècles, outils, armes, objets de culte. Une plaquette réalisée par Laure Latanne-Bey est en vente sur place.
L'Archéologie et l'ethnologie locales : minerais, armes, pièces de monnaies anciennes, poids ont été transférées dans un autre musée. Nous ignorons lequel.
Entrée du musée. Photo J. Omnès
Cette chapelle a été construite au XVIIe siècle, aux environs de 1650, comme ex-voto, suite aux nombreuses épidémies de peste, sur l'emplacement d'une chapelle du XVe siècle (1420-1440) comme nous le laisse supposer la découverte en 2001, d'une fresque de cette époque. Dédiée à N-D de la Pitié ou des Pénitents blancs, cette chapelle, aux belles proportions, présente une grande voûte nervurée, composée de lambris peints étoilés. Sur la clé de voûte centrale : les armes de la ville.
Une partie du « trésor » provient des dons des personnages célèbres « venus prendre les eaux » durant le XIXe siècle. Tels les tableaux de l’Annonciation et de l’Assomption offerts par la duchesse d’Angoulême en 1823, ou le lustre offert par le duc de Nemours à la même époque.
Le tabernacle de bois doré du XVIIIe siècle, provient de l'atelier Brunelo. Sur la porte du coffre est présentée l'épisode biblique de la manne dans le désert, sur le panneau de droite, la cène et sur celui de gauche la multiplication des pains. Les différentes statues proviennent de retables aujourd'hui disparus.
Au-dessus de l'autel, le tableau représentant saint Roch guérissant un pestiféré serait de Percier, élève de Vouet (1590-1649). L'étonnant tableau de gauche intitulé Le mystère de la Sainte Trinité essaye de nous faire comprendre l'essence de ce mystère : lorsqu'on le regarde de profil on ne voit qu'un personnage et non les trois.
Quelques objets ont disparu de la chapelle comme un fusain représentant saint Jacques, deux lanternes de procession et un second tabernacle. Après recherches nous avons retrouvé le tabernacle qui a été déplacé dans la sacristie, en revanche nous n'avons pas retrouvé la gravure, ni les lanternes.
Vierge à l'Enfant "docteur", du XIIIe siècle, reine des cieux, vénérée sous le vocable Trône de la Sagesse, polychrome en rouge et bleu. H: 810 mm. Laure Latanne-Bey décrit la statue dans son ouvrage L'église fortifiée... comme du commencement du XIIIe siècle influencée, par le style byzantin du début du christianisme. La Trinité tableau de droite.
Fresque du XVIIe siècle, découverte lors des travaux de restauration. Photos J. Omnès
Dessous, ce petit bénitier à godrons en bois sculpté représentant une Vierge à l'Enfant avec une ornementation florale, à la facture rustre se trouvait en 1981, dans l'église de Luz. De 355 mm de haut sur environ 132 mm de large, iI est peut-être du XVe siècle.
Voile de calice du XVIIe siècle, 600X625 mm ; décor floral brodé avec des fils de couleur et des fils d'argent sur soie avec le Christ au centre. Le voile est cousu sur tissus et présenté dans un cadre. Ici les franges en haut et en bas ne sont pas présentes. Photo Père X. Recroix
Tabernacle première moitié du XVIIe siècle, 595X640 mm ; en bois doré, à deux niches latérales et dont la porte est ornée d’un ciboire. Colonnes torsadées sur les côtés. Laure Latanne le date de 1630-1640. C'est l'un des premiers tabernacles après le concile de Trente. Il est rare par sa forme semi ronde et par ses sculptures, une tête d'ange supportant un ciboire. Photo Laure Latanne.
Pietà ou Vierge éplorée en bois polychrome des XVe-XVIe siècles. La robe que revêt la Vierge avec ses larges plis, traduit une influence bourguignonne ; un don de pèlerin ?
(1) Catalogue Regards neufs sur l'art religieux dans les H-P, au musée pyrénéen de Lourdes juin-octobre 1981.
Cette église fortifiée était entourrée de remparts avec des portes.
Emplacement d'une porte Morceau de l'ancien rempart. Photo J. Omnès
Chapelle de Solferino
Vers la place Saint-Clément, direction auberge de jeunesse. Laissez votre véhicule devant le cimetière, c’est à une dizaine de minutes à pied. La chapelle est située sur un promontoire panoramique. La chapelle néo-romane fut offerte par Napoléon III, en 1859-1860, après sa victoire sur les Autrichiens. Aires de pique-nique. Beau panorama. Déroulement du feu de la Saint-Jean, avec messe le 23 juin. Foule nombreuse ce jour-là. Elle a malheureusement été construite sur un ancien sanctuaire roman de l'Ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, doublé d’un ermitage dédié à saint Pierre. Ce sanctuaire avait été offert à la ville, par les frères Brauhauban. Il fait l'objet d'une légende populaire du XIVe siècle. Voir le dossier légende, dans patrimoine oral.
Le monument à Ambroise de Lombez : A coté, se trouve un petit monument avec l'épitaphe A la mémoire du R.P. Ambroise de Lombez, mort en odeur de sainteté à l'ermitage de Saint-Pierre en 1778. Erigé par les ordres de S.M. Napoléon III en 1861.
L’histoire officielle veut que le dernier occupant de l’ermitage ait été le père capucin, Ambroise de Lombez, mort en 1778. Cette version a été réfutée avec preuves à l’appui par Jean Bourdette, qui affirma que ce moine illustre en son temps et mort dans la « maison Labas » de Luz avait été enterré dans le cimetière de l’église. Là, il ne s’agit pas d’une légende mais d'une erreur du curé de Luz qui informa mal l’empereur lors de la réalisation du mausolée d’Ambroise de Lombez. Pour se conformer à l'information de la dalle, on procéda au transfert du corps du cimetière de Luz à Solferino.et à la pose d'une plaque ;"Sous cette colonne reposent les restes du Père Ambroise de Lombez, capucin décédé à Saint-Sauveur primitivement inhumé à l'entrée de la chapelle de la Vierge de Luz"
Fenêtre à guillotine permettant de voir à l'intérieur. Photo J. Omnès, main de M-B Hourtané
Ermitage Saint-Pierre. Lithographie de Mailhé 1836.
Cette chapelle accolée à un grand lavoir a été érigée en 1653, suite à une épidémie de peste, par Jean Baradère et fut restaurée par l'abbé de Sazos. On y célèbre la messe chaque année avec les pompiers, lors de la Sainte Barbe. Le quartier et la rue ont pris le nom de la sainte.
Chapelle Sainte-Barbe. Photo J. Omnès
(LUZ)-SAINT-SAUVEUR
À l’époque romantique 1820-1830, de nombreux curistes, hommes et femmes du monde de Paris et des grandes villes venaient aux bains (1) à Saint-Sauveur, dont les duchesses d’Angoulême (1823) et du Berry (1828). Des jardins anglais furent créés le long du gave et un bâtiment dénommé la Rotonde fut édifié. Il servit d’abord de salle de bal puis de chapelle. Celle-ci devenant trop exiguë et un peu vieillotte, l’empereur Napoléon III confia à son architecte Boeswildwald, un protestant, la réalisation d'une nouvelle chapelle, près de l’emplacement de la Rotonde. C’est celle que l’on voit actuellement. Sa réalisation fut financée par la cassette impériale (65 000 francs). Elle est de la même inspiration néo-gothique que les églises d’Adé, de Cauterets et de Poueyferré. Elle est dédiée à N-D de l'Assomption. L'intérieur a été restauré en 2014 pour servir de lieux d'exposition et de concerts.
Histoire :
La légende veut que la station ait pour origine l'aventure d'une jeune bergère qui ne pouvait avoir d'enfant. Un jour, elle fut visitée par un ange qui lui conseilla d'aller boire à la source."Elle en conçut tant d'enfants" que la renommée de la source fit le tour de la région et attira tant de monde que les autorités durent fermer ladite source ; un peu comme à Lourdes. En 1750, l'évêque de Tarbes, informé par ces évènements, la fit rouvrir et édifia une chapelle dédiée à saint Sauveur.
(1) Circulation sanguine, gynécologie…
Chapelle de Saint -Sauveur. Photo J. Omnès
VILLENAVE, HAMEAU DE LUZ
Ce hameauau sud de Luz, peu connu, abrite une petite églisedes XII-XIIIe siècle, au retable étonnant. Le clocher-mur à redents (penaous) abrite une seule cloche datée de 1899. Elle remplace une plus ancienne probablement félée. La seconde a été enlevée pendant la Révolution, elle n'a jamais été remplacée. Sur le côté avec du recul, on peut apercevoir une rare fenêtre géminée. Un auvent abrite un chrisme de 80 cm sur un linteau fendu, probablement lors du tremblement de terre de 1854.
À l'intérieur, une seule nef sans chapelles latérales. Point de sculptures d’artisans de renommée. Celles du retable sont assez archaïques, naïves. Elles sont probablement l’œuvre d’un artisan local. Ce qui en fait son originalité et sa rareté. On peut supposer, sans se tromper, qu'il a été exécuté durant le XVIIIe siècle, avant la visite épiscoplae de 1784.
En attique, la Vierge en robe blanche serrée à la taille, telle une vestale, est emportée dans son Ascension par des anges. (Certains érudits y voient Dieu). Au-dessus d'Elle, domine le Saint-Esprit, sous la forme d'une colombe. Le sol est recouvert d’un plancher.
(1) Devenu ermite en Provence vers l'an 680, il aurait été nourri par une biche. Il est le patron des femmes stérile et des cancéreux.
Retable aux sculptures naïves. Photos .J. Omnès
L'ascension de la Vierge
Saint Pierre et saint Paul
Saint Gilles et la tête de biche. Photos J. Omnès
Deux évêques ?
Bernadette qui remplace l'une des deux statuettes volées. Photos J. Omnès
Tribunes
L’église Saint-Pierre et Saint-Paul est visible de la vallée. Cette petite église romane (pierre gravée ou 1588), toute grise, à clocher-pignon à redents (penàus) abrite deux cloches. La plus grande datée de 1945, et bénie par Mgr Choquet évêque de Tarbes et Lourdes remplace la précédente fêlée, qui datait de 1837. La seconde plus petite, bénie par Mgr Théas, évêque de Tarbes et Lourdes, date de 1951. Toutes deux ont été fondues par M. Fourcade de Tarbes.
L'église possède une abside semi -circulaire à corniche à modillons et un large porche avec l’inscription 1620. Il couvre l’entrée de l’église et celle de la sacristie. Au-dessus de l’entrée principale, un tympan à grand chrisme rond de 80 cm de diamètre, de la fin du XIIe siècle, entouré de trois voussures, présente les trois Évangélistes sous leur forme symbolique. Il en manque un, devinez lequel ? Il s’agit de l’ange représentant saint Matthieu. Il a été buché. Ce tympan ressemble à celui de Luz, mais ici, le Christ en majesté a été remplacé par son monogramme. Les voussures brutes reposent sur des pieds droits à arêtes vives et sans sculptures.
Dessins de Bernard Pousthomis-SESV, 1980
Un second chrismede 47 cm de diamètre sur linteau en bâtière a été sculpté au-dessus de la porte de la sacristie. De belle facture, il est plus récent que celui de la porte principale et pourrait ne dater que de la fin du Moyen-Age.
Quelques sculptures sur les modillons de la corniche de l’abside sont encore visibles. Certains représentent la tête d'un monstre, la croix des Hospitaliers, un volatile, un tonneau...Traces de deux fenêtres romanes murées.
Remarquez sur la façade arrière de l’église une curieuse pierre en réemploi, sculptée d’une dizaine de signes « cabalistiques » : rosace, croissant de lune, croix sur un autel, ciboire et croix… Peut-être les signatures des maîtres compagnons.
Modillon : le monstre. Photos J. Omnès
Chrisme en bâtière de la sacristie Modillons : le volatile, figures géométriques.
Photos J. Omnès
Leur restauration à la peinture dorée hélas laisse beaucoup à désirer.
Dans la chapelle latérale, un tableau figurant sainte Catherine d’Alexandrie occupe le dessus de l'autel. Il est malheureusement caché par la statue de la vierge.
Tribune église Saligos. Photo J. Omnès
Sainte Catherine.
"Cette toile paraît signée Rigaud en dessous de l'épée. Elle est très proche d'un tableau qui existe dans l'église de Saint-Sever de Rustan, signée du même et datable de la première moitié du 18e siècle. Un peintre du nom d'Antoine Rigaud, "peintre de Venise" est inscrit en 1733 dans les registres paroissiaux de Saint-Orens d'Auch. Son épouse est Catherine Satge, de Béziers. Il exécute une descente de croix à l'église Arcamont (commune de Roquefrot, Gers). Il est actif ensuite dans les Hautes-Pyrénées : Larroque-Magnoac, Arcizans-Avant et Saint-Sever où il peint aussi un Baptême du Christ. Le 13 septembre 1742, il décède à Tarbes où il est paroissien de La Sède ; il est enseveli le lendemain dans le cloître de la cathédrale". Thibaud de Rouvray
Saint Paul et saint Thomas J. Omnès
Saint Pierre. Photo J. Omnes
Tabernacle. Photo J. Omnès
L'annonciation Visite de Marie à Elisabeth
Tabernacle
Histoire et légende de sainte Lucie
Sainte Lucie est une sainte peu connue en Bigorre. Elle était la fille d’une riche famille de Syracuse vers l’an 300. Chrétienne, elle donna aux pauvres une partie de sa fortune pour remercier le ciel de la guérison de sa mère, d’une maladie incurable ; ce qui déplut à son fiancé. Aussi alla-t-il voir le tyran de l’époque, Dioclétien, pour la dénoncer comme chrétienne. Celui-ci la fit mettre en prison, mais comme le fiancé se morfondait de l’absence de ses beaux yeux, elle les lui fit apporter sur un plateau. Elle mourut en martyre, égorgée. Elle est représentée portant d’une main, un plateau sur lequel reposent ses yeux et de l’autre, une palme de martyre.
Sainte-Lucie est souvent évoquée pour soigner les maux d’yeux et de gorge.
Dans les pays nordiques, elle est le symbole de la lumière qui renaît. Sa fête est le 13 décembre : fin du solstice d’hiver.
Dans le pourtour de la Méditerranée, ses yeux symboliques représentés par des opercules de coquillages blancs à spirales sont considérés comme protecteurs des pêcheurs. De nos jours, ce coquillage est censé être un porte-bonheur.
En Bigorre, depuis le XIIIe siècle, c’était à la Sainte-Lucie que les domestiques entraient en service et que les baux à ferme étaient renouvelés.
La chapelle oubliée de Saligos
Nous cherchions depuis un certain temps cette chapelle dont est issue le très beau chrisme exposé dans l' église du village. Nous avons retrouvé avec l'aide de la secrétaire de la mairie, les traces de cette chapelle où jadis les gens de Saligos allaient en pèlerinage. Le site se trouve à Vizos au lieu-dit Larbèze. Un cul de sac, tout au fond du village en direction de Saligos. Lot 128 du plan cadastral. Il reste des bouts de murs ainsi qu'un petit morceau de voûte. Nous n'avons cependant trouvé aucun texte sur l'origine et l'histoire de ladite chapelle.
Le fragment de voûte. Photos J. Omnès
11 SASSIS
La petite église romane (XIIIe siècle) au clocher-mur à redents, à deux niveaux dédiée à N.-D. de l'Assomption, présente deux ouvertures à arcades qui abritent deux cloches. La plus grande date de 1889 et la seconde de 1894. Toutes deux proviennent de la fonderie Ursulin Dencausse de Tarbes.
L'église possède un chevet en galets du gave en cul de four, soutenu par deux contreforts plats. Il est orné d'une corniche supportée par des modillons en forme de besants et de têtes humaines et d'animaux. Un porche insolite récent (1929) vient altérer la beauté de la façade. Tympan à chrisme. Sur la droite, sur l'enfeu, le portrait gravé à l’horizontale d'une inscription funéraire en latin est celui de l’archiprêtre de Barèges, Vital de Puio-Dessus, décédé en 1294. Un chrisme de 80 cm sur linteau semi-circulaire orne la porte d'entrée.
Cette église est du même type que celle de Sazos, avec un contrefort en moins au niveau de l'abside. Le clocher-mur est orné de deux baies plein cintre supportant les cloches.
On pénètre dans l'église par une porte fort ancienne du XIIIe siècle, à la serrure fonctionnant toujours. Le bâtiment mériterait une restauration salutaire.
.
Église de Sassis. Photo J. Omnès
Sur la droite du porche, au-dessus de l'enfeu, est encastrée une pierre de 65cm X 55cm, représentant à l’horizontale un personnage surmonté d’une inscription funéraire en latin. Il est mentionné après la traduction en français : « L’an du seigneur 1294, et le mois de février, mourut Me Vital de Puio (1)-Dessus de Sassis, curé de Sère, archiprêtre de Barège, qui fut enseveli avec ses frères Yspan (2) et Guillaume de Théna, et avec d’autres parents, dont les âmes par la miséricorde de Dieu reposent en paix. Amen »
Le personnage porte une chasuble gothique aux longues manches couvrant une aube, les mains sont croisées sur la poitrine et la tête est couverte d’un calot. Il porte un large calice. Le tout était peint et a été repeint en 1929, lors de la restauration du porche.
Vital de Puio est mentionné dans un document de 1280 concernant la faderne de Juncalas. Jean Bourdette l’évoque dans ses « Annales du Labèda ». Avec l’archiprêtre du Lavedan, Vital avait un certain pouvoir dans la nomination des curés et la répartition des « taxes pontificales » entre les curés du pays.
Je n’ai trouvé aucune trace sur une éventuelle exhumations des corps
(1) Pujo de nos jours
(2) Yspan ou Espaa en bigourdan
Chrisme et serrure XIIIe siècle
À l’intérieur, présence d’un bénitier fruste de granit sculpté du XIIIe siècle et d’une Vierge à l’Enfant debout, Vierge de pitié, en bois peint du XIVe siècle. Le petit retable, à quatre colonnes torsadées couvertes de pampres des XVIIe-XVIIIe siècles n'est pas attribué. Belle Pieta en bois polychrome, à la Vierge au regard expressif.
À côté du bâtiment, à l’extérieur, très belle fontaine de pierre ornée d’un aigle de bronze de J.-J. Durancet. Il a été volé en 2015.
Sassis aurait été fondé par un révérend père abbé de Saint-Savin. Il avait, dit l’histoire légendée, installé dans le village, un centre d'élevage de vaches laitières de race lourdaise.
Vers 1530, les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, propriétaires de l'église fortifiée de Luz-Saint- Sauveur avaient à Sassis une métairie, pour nourrir les hôtes pèlerins en partance vers le sanctuaire de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Pour les passionnés d'histoire et de littérature, il existe une monographie de la commune de Sassis, écrite par l’instituteur du village en 1887.
Visite libre, le mercredi de 14 h à 18 h.
Vierge à l'Enfant debout, bois peint XIVe siècle. Photo J. Omnès
Bénitier fruste à entrelacs du XIIIe siècle. Photo J. Omnès
Très beau linteau du XVIe siècle de fenêtre trilobée et géminée, d'origine inconnue. Il est gravé de l'ave m(aria) avec son tilde abréviatif au-dessus, IHS Jésus sauveur des hommes et une fleur de lis. Celle-ci indique que le bâtiment de cette fenêtre dépendait de l'abbaye de Saint-Savin (1). Dans le cartouche on peut distinguer i :o: o :o , dont la signification reste à trouver. D'après J.-M. Prat il s'agirait de 1506. Photo du fonds Brutails, 1887, Université de Bordeaux. Difficile de savoir où était ce linteau au XVIe siècle. Vu la présence de la fleur de lis, J.-M. Prat pense que ce linteau provient de l'abbaye laïque du village. Celle-ci aurait pu être emportée par la grande débacle du lac de Héas en septembre 1788, car elle se trouvait bien en amont du village (2). Depuis environ 2001, ce linteau est utilisé comme décor d'une fontaine privée.
Dans le jardin d'une maison proche de l'église, chez M. Trescazes : un banc ayant servi de linteau d'église ou de château ? avec une croix encadré de deux cartouches gravés : 17M à gauche de la croix et C74 à droite, avec une fleur de lys et un trou dans la rainure du prolongement.
La pierre semble bien longue pour un linteau. Serait-ce une pierre des morts ? L'énigme demeure.
A gauche de la croix 17 M ?
À droite de la croix : C 74 et fleur de lys
12 SAZOS (Sazòs)
Le village relevait des seigneurs de Vergès, patrons et fondateurs de la paroisse de Sazos.
L’église romane du XIIe siècle est dédiée à saint Julien (0), elle est considérée par G. Balencie comme l’une des plus intéressantes du Lavedan. C’était l’un des villages les plus riches du pays toy. Sous la Révolution, il comptait 533 habitants, 139 en 2019.
Le porche-abri au départ surélevé a été édifié au XVIIe siècle. Il protège des intempéries les deux escaliers de pierre de part et d'autre, qui donnent accès aux tribunes. Sous cet abri sont scellées quelques pierres tombales des XVIIIe et XIXe siècles.
Porche-abri
L'église possède un très beau portail roman aux chapiteaux historiés, derrière un auvent-abri et sous une corniche à modillons. Le tympan lui-même, avec le Christ en majesté dans sa mandorle, entouré des quatre Évangélistes sous leur forme symbolique est proche de celui de Luz-Saint-Sauveur. Les six colonnes (trois de chaque côté) à base à griffes sont surmontées de chapiteaux sous des tailloirs (1) ornés de palmettes. Ils représenteraient à gauche des animaux mythologiques et une scène biblique : un personnage et deux quadrupèdes : un sagittaire bandant son arc contre un monstre et un dragon et peut-être Daniel dans la fosse aux lions ? ; à droite des décorations végétales, un sphinx ou une chimère affrontant un bouc, deux oiseaux affrontés bien visibles, le reste étant difficilement interprétable. Le calcaire utilisé serait de moins bonne qualité que celui des modillons (2)
Chapiteaux historiés avec leurs tailloirs. Côté droit, oiseaux affrontés. Photos J. Omnès
Les modillons au-dessus sont bien conservés, car réalisés dans un calcaire plus homogène que celui des chapiteaux. Ils représentent semble-t-il un âne sur ses pattes, tourné vers la droite, une poule (ou un coq pour certains), un félidé, et après l'aplomb du cintre, une tête humaine, une tête d'animal et un quadrupède aux curieuses oreilles humaines, tourné vers la gauche. Certains animaux représenteraient l'animalité qui se trouve dans l'humain et qu il faut rejeter avant de pénétrer dans l'église.D'après un érudit local contacté : Le modillon central, au-dessus du porche, sous forme de griffes soutenant une perle, avait d'après lui, une très grande importance à l'époque médiévale, il annoncerait l'entrée dans le domaine sacré qu'est l'église. On retrouve cette symbolique de la sphère ou perle dans beaucoup de sculptures romanes.
La sphère-perle soutenue par des griffes
Le clocher-tour du XVIe siècle, percé de deux hautes baies, dont une partie de la base a été murée, possède un toit d’ardoise quadrangulaire surmonté d’un insolite clocheton, genre chimboulet. Ce clocher abrite trois cloches sur les cinq initiales mentionnées dans un rapport épiscopal. La plus petite vue de la rue, à gauche est datée 1871. Elle remplace l'ancienne cloche fêlée. La seconde, vue à droite, provient de la fonte de deux anciennes cloches en 1869. Elles viennent de la fonderie Ursulin Dencausse de Tarbes, comme la plus petite à l'arrière qui est aussi de 1869.
Sur la façade sud, présence d’une fenêtre géminée sans sa colonnette médiane, d’un enfeu du seizième siècle (niche funéraire) avec un sarcophage décoré de sculptures. On imagine qu'il servait aux prêtres de l'église. Nous avons une date sure 1637, date de l'ensevelissement de Bernard Layré, prêtre. On peut penser que le tombeau avait servi avant. Il est suivi d'un enfeu plus petit et en mauvais état
Profitez de votre visite pour saluer N-D des Bergers sur la colline. Jadis, point de rassemblement de bergers, au départet au retour des transhumances.
(1) Tailloir : partie haute des chapiteaux.
(2) D'après Christian Dupire de Sazos, la dégradation des chapiteaux est peut-être due au choix du matériau, un calcaire du dévonien inférieur, schisteux par endroits. Ce matériau proviendrait d'une petite carrière toute proche. Courriel du 14 octobre 2022.
Sazos abritait deux chapelles avant la Révolution :
La chapelle Saint-Pierre vendue le 6 octobre 1795 à Jacques Faure de Nestalas devant Maître Duhart notaire à Argelès quila céda à Piere Sarrat de Luz. Son emplacement est inconnu.
et la chapelle Saint-Vincent vendue aussi le 6 octobre à la même persone qui la revendit le lendemain à Bernard Caza-Debat. Elle a été rasée depuis. Une croix à l'entrée du village rappelle son emplacement.
À l’intérieur
L'église abrite des peintures murales du XVIe. Elles représentent, d'un côté de la nef, Adam et Ève séparés par l'arbre de la tentation et de l'autre, saint Georges sur son cheval, terrassant le dragon de sa lance. Ces fresques sont apparues lors de la restauration de l'église en 1999. Dans la chapelle de droite, les fresques sont du XIXe siècle. En fait, toute l'église était couverte de peintures murales. On en retrouve des traces un peu partout, dont autour des fonts baptismaux.
Fresque Adam et Eve. Photo J. Omnès
Les deux tribunes superposées sont visibles de chaque côté de la nef, comme au pays basque.
L'abside en cul-de-four abrite un retable avec tabernacle (proche de celui de Grust) du XVIIIe attribués à l’atelier Soustre. Ce retable présente l'Assomption de la Vierge portée par des anges. Au-dessus de sa tête, deux anges lui offrent une couronne. De part et d’autre, deux grandes statues de bois doré représentent à droite, saint Sébastien et à gauche, saint Julien, martyrs ; elles sont bordées par des colonnes torses couvertes de pampres. En attique, Dieu le père offre son accueil, les bras ouverts. Sur les hauteurs, des pots à feu bordent le retable.
L'ancien maître-autel tombeau en bois a été remplacé en 1900, par un autel en béton.
Le centre du tabernacle en bois doré, surmonté d'un dais, représente Jésus sur la croix. Il est encadré par Marie et Jean. Les panneaux latéraux représentent la passion du Christ : celui de droite, Jésus au jardin des oliviers et celui de gauche, Jésus devant Pilate, scène dite de l’Ecce homo. Il provient également de l’école de Soustre et à son dos est mentionné 1717, avec la phrase « Monsieur « Soustre présentement Campan ».
Les chapelles. Le transept donne accès dans ses deux côtés à deux chapelles accessibles par deux arches amples en plein cintre. La chapelle de droite est dédiée à saint Joseph avec un tableau représentant la Sainte Famille, celle de gauche à saint Roch avec une toile du Christ honorée par le saint avec son chien. Elle est datée 1674. Voir les relevés de Nelly Pousthomis. Une chapelle extérieure a été rajoutée au XIXe siècle.
Les fonts baptismaux à moitié encastrés, sont constitués d'une cuve romane. Ils sont recouverts d'une armoire conique en bois du XVIIIe siècle, comme à l'église de Grust.
La sacristie a été accolée à la chapelle nord au XIXe siècle. Elle renferme un beau mobilier XVIIIe siècle, dont une armoire à chasubles appelé « habilloir ». Elle possède une date sur son fronton 1771. L’attique est décoré de quatre boiseries en forme de tête d’épingle forme courante dans les rampes d’escalier du XVIIIe siècle. Ici, elles sont agrémentées d’une flamme inversée. Nous retrouvons le même décor sur la chaire.
Plan de Nelly Pousthomis SESV 1978-1979
Retable. Photo J. Omnès
Fresque du XIXe siècle, chapelle latérale, tableau la Sainte Famille. Dans la sacristie, armoire à chasubles (Habilloir) XVIIIe siècle (1771).
Photos J. Omnès
SERS
L’église romane du XIIe siècle dédiée à saint Vincent est classée aux Monuments historiques. Elle a été remaniée au XVIIIe siècle, et a souffert du tremblement de terre de 1854 ; le presbytère a dû être reconstruit en 1857.
Elle présente un chevet en cul-de-four et un clocher-pignon à redents auquel on a adjoint une tour de guet. Le clocher possède deux cloches : la plus grande, à gauche provient de l'ancienne cloche de 1885 refondue en 1988. La plus petite, à droite, date de 1889. Si la première provient d'une fonderie d'Orléans, la seconde a été fondue par Dencausse de Soues, comme la grande majorité des cloches du pays toy. C'est une souscription paroissiale qui a financé la cloche la plus récente.
Entrée insolite par une maison du XVIIIe siècle (1769), l’entrée primitive était située au sud de la nef unique. Le chrisme de 46 cm de diamètre est encadré à droite par deux oiseaux et à gauche par un aigle et une croix. Il est pratiquement identique à celui de Vizos. Le chevet conforté par des pilastres est décoré par une corniche en tuffeau à dents d'engrenage. Accès à la tribune par l’escalier extérieur.
L'église est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
L'entrée est à droite, c'est la maison rose saumon. Chevet Photo J. Omnès
Église de Sers, maison du XVIIIe siècle, entrée de l'église et son chrisme. Photos J. Omnès. Dessin de Bernard Pousthomis-SESV
À l'intérieur, beau retable baroque en bois doré (restauré en 1996), représentant saint Vincent de Saragosse, en tenue de diacre, avec sa serpette et sa palme de martyre. La facture de son visage est assez rustre (1). Situé dans une niche à fond bleu, il est encadré par saint Pierre avec sa clef, et saint Paul avec son épée et est surmonté par Dieu le Père tenant dans sa main gauche un globe terrestre. Il est encadré par deux anges. Dans la décoration florale, se trouvent des grenades éclatées, symboles de la chrétienté : les graines dans un cloisonnement signifiant la multitude des croyants dans l'unité. Quatre pots à feu dominent l'ensemble.
Maître-autel du XVIIIe siècle à la romaine. Pour pallier le manque de place, deux chapelles latérales ont été rajoutées au XVIIIe siècle, puis une tribune en U en bois tourné en 1889. Beau sol de schiste et armoire baptismale. La lanterne (lumière rouge) est celle d'une lanterne de procession (fête Dieu).
saint Jean-Baptiste
Grenades entre les fleurs Retable, détail : saint Vincent. Photos J. Omnès
VIEY(Viei)
Petite église romane transformée au XVe siècle, toute en pierre apparente et dédiée à saint Sylvestre, pape. Son robuste clocher-mur à double arcade est surmonté d’un toit d’ardoise orné d’un houteau plat. Il a été remanié à de nombreuses reprises. La dernière réfection inscrite date de 1714. Les deux cloches toujours en service sont de 1896. Le tympan de la porte d’entrée, proche de ceux de Viella et de Sers, est orné d’un chrisme primitif de 57 cm de diamètre bien conservé, au milieu d'arcades représentant les douze portes de la Jérusalem céleste. Le monogramme du Christ cerclé de perles est décoré sur la gauche, par deux volatiles semblant couver un œuf. Il y a peu, il y avait encore des traces roses et vertes de peinture. L'abside à contreforts plats est couronnée d'une corniche à modillons.
Chrisme aux poules (?) pondeuses Dessin de Bernard Pousthomis-SESV,1980
À l'intérieur, le chœur fermé par une balustrade de bois sculpté est décoré par un retable baroque de la fin du XVIIe siècle et non du XIe siècle comme mentionné sur le panneau d'information. Son origine est inconnue. Certains érudits pensent à une œuvre réalisée par un atelier de la vallée influencé par l’atelier Brunel(l)o (1667-1742).
Au centre du retable, trône la statue du saint patron de l’église, Sylvestre 1er, l’un des premiers papes de la chrétienté (313-325) à l’époque de l’empereur Constantin. Il domine les apôtres Pierre et Paul séparés par quatre colonnes torses. Revêtu de la chape, il porte à sa main gauche, la croix à triple traverse, emblème papal et à sa main droite, un livre. Sa tête est ornée par la tiare papale à trois couronnes. La décoration d’un baroque flamboyant est composée par les quatre colonnes torses évoquées où s'enroulent des grappes de raisins. A l'attique, se tiennent quatre putti (angelots) dont deux portent trompette par sonner le jugement dernier. Ils encadrent Dieu le Père, lui-même au centre d'une série de pots à flammes, symboles du feu divin. Il tient d‘ une main, le globe terrestre surmonté d’une croix et de l’autre, il semble bénir ou s’adresser aux chrétiens du monde.
Quant au tabernacle orné de quatre statuettes, il viendrait de l’atelier Soustre d’Asté. Il serait plus récent que le retable. Ses deux bas-reliefs évoquent la nativité et l'agonie de Jésus au Jardin des oliviers. Il est surmonté d’une fine balustrade dorée et d’une niche abritant une Vierge à l’Enfant, tenant un sceptre.
Sylvestre est le protecteur des tailleurs de pierre, des animaux domestiques et des bovins.
Retable Saint-Sylvestre.
Saint Sylvestre
L'agonie au mont des oliviers et la nativité
Église de Viella. Accès extérieur au clocher. Photos J.Omnès
Cette église dédiée à Saint-Michel d’origine romane a été reconstruite, sauf le clocher en 1856. Celui-ci, tour massive, abrite deux cloches. Celle de droite datée de 1949, remplace une ancienne cloche fêlée de 1874. Et celle de droite, de la même époque, plus petite, remplace une fêlée de 1871. Toutes deux ont été fondues par l'atelier Fourcade de Tarbes et ont été financées par souscription paroissiale.
Le chrisme de 70 cm de diamètre, de belle facture a été réalisé en 1856, à partir de l'exemple roman préexistant. Il est proche du chrisme de l'église de Viey avec ses arcades représentant les portes du temple de la Jérusalem céleste et de Sers avec ses animaux. Cette église a été inscrite aux Monuments historiques en juillet 1990.
Le chrisme moderne de l'église de Viella est une copie de l'ancien chrisme roman Il ressemble à celui de Viey avec ses arcades représentant les portes du temple de la Jérusalem céleste et de Sers avec ses animaux divers.
Dessin de Bernard Pousthomis-SESV, 1980.
À l’intérieur, superbe retable baroque de l’atelier Soustre d'Asté commandé en 1700 à Jean II (1). Il présente une architecture à trois niveaux : soubassement, étage principal surmonté d’un attique et à trois travées délimitées par quatre colonnes torses richement décorées.
Dans la niche centrale trône un St Michel en costume antique, au casque d'or, orné d'une aigrette, et auréolé d'une coquille Saint-Jacques. Il terrasse le dragon comme dans le retable de l'église de Vizos. Il tient d'une main, une épée de feu et de l'autre, une balance. Celle du jugement dernier. Au-dessus, deux anges présentent un blason composé de deux flèches croisées dirigées vers le sol. À l'attique, Dieu le père tend la main, au milieu d'angelots. Il est encadré, à sa droite, par la belle sainte Marie-Madeleine avec son flacon de parfums avec à ses pieds un crâne, symbole de la mort et à sa gauche, par sainte Marguerite d'Antioche écrasant de sa croix, le démon tentateur. Des deux côtés des pilastres encadrant saint Michel, se trouvent saint Pierre avec sa clé et saint Paul avec son épée. Les quatre colonnes torses sont décorées chacune, à leur base par la représentation des quatre Évangélistes de gauche à droite : Luc, Jean, Matthieu et Marc.
Sur l’autel, superbe tabernacle, éblouissant avec toute sa dorure. Le panneau de droite est dédié à la Naissance du Jésus et celui de gauche à l'Assomption de Marie. Le tabernacle est dominé par le christ ressuscité debout sur un dôme à godrons ; dans certaines églises il est remplacé par la croix. La présence de cette dernière d'après certains érudits, serait peu conforme aux directives du Concile de Trente. Là, le christ en croix se trouve sur la porte du tabernacle. Il est encadré par des panneaux sculptés recouverts d’une riche dorure. Ils représentent, à gauche, l’Assomption et à droite la Nativité. Ces trois éléments, porte et panneaux sont séparés par des colonnettes torsadées.
Il est probable que la date 1730 marquée sur une statue soit celle de la pose de la dorure.
Belle croix processionnelle. L’entrée abrite un bénitier sur pied en calcaire bleu noir.
(1) D’après Pierre Debofle Les églises de la Bat-Sus, Connaissance des Ferrère et du baroque pyrénéen, Asté, 2003, page 18.
Explications sur le tabernacle par frère Matthieu de l'abbaye de Tournay, juillet 2014. En attique Dieu le Père. Photos J. Omnès
Les armes origine inconnue. Saint Michel. Photos J. Omnès
Sainte Marguerite en attique et saint Pierre. Photos J. Omnès
VISCOS (Viscòs)
Petite église romane dédiée à saint Pierre. Elle est bien pauvre et de peu d'intérêt par rapport aux églises romanes aux superbes retables baroques du Lavedan. Elle est bien la représentante du proverbe qui disait jadis : « Qué baou mès esta crabè a Agos que curè à Viscos (Il vaut mieux être berger à Agos que curé à Viscos) ». Clocher-mur à redents dont l’entrée est protégée par un regrettable abri surdimensionné. Il protège un chrisme simple de 94 cm, sur corbeaux semi-circulaire qui est présenté comme un soleil avec ses rayons. Il a la particularité d'avoir l'alpha sous forme de mandorle (amande). Le clocher lui , est composé de deux arcades abritant deux cloches et à l'arrière l'abat-son est orné d'une horloge. On pénêtre au clocher, par la tribune accessible par un escalier extérieur, dont le départ est situé sous l'abri.
Les impostes des deux côtés de la porte représentent à gauche, un homme les bras ouverts sous deux oiseaux se faisant face et buvant dans un calice et à droite, le même, mais sans les volatiles.
À l'intérieur : petit retable du XVIIIe siècle. Deux colonnes torses couvertes de pampres encadrent une toile représenant Jésus en croix assisté par Marie et saint Jean. Aux deux extrémités deux statues polychromes importantes représentent, saint Pierre avec sa clé et saint Paul avec son épée. La toile mériterait d'être retendue. A l'attique Dieu le père, le monde dans sa main gauche domine sa création qu'il montre de sa main droite. Il est surmonté par deux anges gardiens et trois pots à feu
Petite histoire
Au sommet du Viscos a été érigée une croix en fer forgé. Elle fut montée pièce par pièce à dos de mulets et d’hommes en 1900. Elle commémore la mort d’une bergère tuée par son bélier. À la recherche d’une brebis égarée au bord d’un rocher, elle fut précipitée dans le vide par le bélier du troupeau qui avait la mauvaise habitude de charger. Une messe fut alors célébrée là-haut à sa mémoire, par le curé du village.
VIZOS (Vizòs) (devenu Saligos en 2016)
À Luz-Esquièze, prendre la direction du château Sainte-Marie et devant l’hôtel Montaigu, prendre la D172. C’est tout en haut, à flanc de montagne. La route s’arrête là.
L’église… romane bien sûr, à clocher-pignon à redents (1) est dédiée à saint Michel. La cloche la plus grande date de 1910 et la seconde de 1893. Toutes deux ont été fondues par Ursulin Dencausse de Tarbes. L'abside semi-circulaire présente une corniche à modillons dont certains ont conservé leurs sculptures (animaux) avec trois fenêtres ébrasées. Le portail en plein cintre est composé d'un tympan avec chrisme sur coussinet.
Elle a été restaurée avec le retable entre 1991 et 1997.
Ce village a été détruit par un incendie au XVIIIe siècle.
(1) Ecrit « redans » sur le panneau d’information, les deux orthographes sont acceptées.
Chrisme et dessous, ancien chrisme d'une église voisine qui servait de linteau avant la rénovation. Photos J. Omnès
Détail de la partie droite, deux volatiles buvant dans un calice. Photos J. Omnès
À gauche du chrisme, deux rosaces reposent sur des arceaux, portes du temple de la Jérusalem céleste ? À droite des losanges et une croix servent de support à deux volatiles buvant dans un calice, symbole de l'immortalité. Ils sont bordés sur la droite par deux autres oiseaux contemplant une hostie ou le soleil.
Le chevet est admirablement décoré par un retable de style populaire et un tabernacle baroques des XVII-XVIIIe siècles. Il a été restauré en 1997. Le tabernacle semble composé de deux parties d'origine différentes, l'une viendrait peut-être de l'ancienne chapelle mentionnée ci-dessus. Au centre du retable, saint Michel, patron de l’église, auréolé d'une coquille Saint-Jacques et terrassant le dragon (le mal) est encadré à sa gauche par saint Pierre et à sa droite par saint Sébastien, au corps transpercé de flèches. Au-dessus trône Dieu le père. À l’attique, les colonnes torses sont surmontées de pots à feu.
Voir les détails du chrisme sur le site obédiences ci-après.
http://obediences.net/index.php?nompage=afficheImages&;img=5600_328.jpg&objectid=&limite=0
Retable Saint-Michel, détail : le saint avec son épée terrassant le diable (dragon). Photos J. Omnès
Saint Sébastien et saint Michel. Photos Jean Omnès
Répertoire des saints et saintes du Pays des Vallées des Gaves et de leur église respective
Saint André à Arcizans-Dessus, Ayzac-(Ost), Luz, Soulom.
Sainte Barbe à Luz (chapelle).
Saint Barthélemy à Adast, Arras (ruines) Bédouret (ruines), Boô-(Silhen), Chèze.
Saint Blaise à Sère.
Saint Caprais à Arcizac--ez-Angles.
Sainte Castère à Sainte Castère (chapelle de Lau Balagnas).
Sainte Catherine d'Alexandrie à Ortiac.
Saint Celse à Cheust.
Saint Cyriac à Saint-Créac
Saint Etienne aux Angles, Esterre.
Saint Felix de Gérone à Aucun.
Saint Germé à Gez-(Argelès).
Saint Gilles à Ger, Villenave
Saint Hippolyte à Adé, Agos-(Vidalos).
Saint Jacques à Germs, Ossen, (Ourdis)-Cotdoussan, Salles.
Saint Jean-Baptiste : à Artigues, Bartrès, (Berberust)-Lias, Escoubes-Pouts, Estaing, Louzourm, Lau-(Balagnas) avant le XIXe siècle, (Esquièze)-Sère-en-Barèges, Sireix, Gazost, Gavarnie..
Saint Julien à Sazos
Saint Justin à Saint-Justin (Sers, chapelle).
Saint Laurent à Uz, Vier-(Bordes), Betpouey (la paroisse), Balagnas, Arbéost.
Saint Louis à Gez-ez-Angles.
Sainte Lucie à (Ayzac)-Ost.
Marie de Lurp à Sainte-Marie de Lurp (chapelle).
Marie Madeleine à Ayzac-(Ost) chapelle cagote, Mailhoc (Saint-Savin), chapelle cagote disparue, Barèges.
Saint Marc à Saint-Pé (chapelle).
Saint Martin à Bun, Viger, Arrayou-(Lahitte), Jarret, Julos-Les Granges, Barlest, Peyrouse, Arcizans-Avant, (Ayros) -Arbouix, Arras, Gaillagos, Grust, (Lourdes)-Saux, Marsous, Geu.
Saint Mathieu à Gèdre
Saint Michel à (Arrayou)-Lahitte, Vidalos, Viella, Vizos, (Artalens) -Souin. Rieulhès (St Pé).
Saint Nicolas à Esquièze- (Sère).
N-D de l'Assomption à Aspin-en-Lavedan, Berbérus -(Lias), Juncalas, Paréac, Cauterets, Ouzous, Lau (ex- Saint-Jean- Baptiste.), Saint--Savin, (Luz)-Saint -Sauveur, Sassis, Villelongue
N-D d'Héas à Héas (Gèdre).
N-D de Piétat à N-D de Piétat (Saint-Savin).
N-D de Pouey Laün (Poueylaün) (Chapelle).
Saint Pasteur à Saint-Pastous.
Saint Pierre à Arrens-(Marsous) Artalens -Souin, Julos, Ossun-ez-Angles, Ousté, Pierrefitte ( Nestalas), (Pierrefitte)-Nestalas, Saint-Pé, Ségus, Vieuzac, Viscos.
Saint Pierre-aux-Liens à Ourdon.
Saint Pierre et Paul à Ferrières, Saligos.
Saint Roch à Ayné.
Saint Saturnin à Omex, Lugagnan, Loubajac, Argelès-Gazost, Ourout, Préchac.
Saint Sylvestre à Viey.
Tous les Saints à Bourréac, Lézignan, Justous (hameau).
Saint Sébastien à Betpouey
Saint Vincent à Beaucens, (Boô)-Silhen, Sère-(Lanso), Sers.
Les saints et saintes les plus nombreux sont, par ordre décroissant :
Saint Martin 15
Saint Pierre 11
Saint Jean- Baptiste 10, anciennement 11
N-D de l'Assomption 11
Saint Michel 5
Saint André 5
Saint Jacques 4
Les chapelles oubliées
L’imprégnation de la religion catholique auprès des populations rurales nourries de superstitions et de craintes diverses, était telle, que pratiquement chaque village se devait d’avoir sa chapelle, hors de la commune. Ces chapelles, souvent situées sur des sites païens christianisés, permettaient aux villageois d’y venir en procession pour y prier lors des fêtes patronales, mais aussi des journées de rogations ou à chaque drame qui frappait le village : orages, épidémies diverses, sécheresses.
Rien qu’à Lourdes on a dénombré huit chapelles. Mais, la plupart, faute d’entretien ont disparu totalement ou partiellement du paysage rural. Seuls restent leur nom sur les cartes Cassini et leur liste établie par Jean Bourdette dans ses Annales du Labeda (édition Lacour) tome IV, pages 584-585.
La litho ci-dessus nous montre les ruines du clocher la chapelle Saint-Pierre de Luz dont les habitants venaient depuis 1469, en procession pour prier « en l’honneur de Dieu, de Notre-Dame, de saint Marc et de tous les saints, afin d’obtenir de Dieu, la conservation des âmes et des corps, les fruits de la terre, la paix avec les voisins frontaliers, le pouvoir de faire résistance au Diable et aux méchantes personnes, aux fins d’obtenir aussi santé, pour faire œuvres plaisantes à Dieu, moyennant lesquelles se puisse gagner la gloire du Paradis, Amen » (1)
Ses ruines avec celles de l’ermitage voisin ont servi à la construction de la chapelle Solferino, voulue par Napoléon III.
Ruines de la chapelle Saint-Pierre à Luz-Saint-Sauveur. Litho de ?
(1) Les Annales du Labeda, Jean Bourdette, Tome II, page 281
Lire :
L'église fortifiée de Luz, son trésor Laure Latanne-Bey, plaquette auto édition, imprimerie Péré, 2011
Bestiaire médiéval et Bestiare baroque des Hautes-Pyrénées Sud, Jour des Arts, 2018
Hier la Vallée de Barège-Le Pays Toy aujourd'hui" Langue et civilisations romanes, ICN Orthez, 2019, page 44 à 57.
Les églises de la Bat-Sus par Pierre Debofle, Connaissance des Ferrère et du baroque pyrénéen, Asté, 2003