Pour répondre à l’engouement croissant pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, certains habitants de la vallée, au sein de l’association des Amis de Saint-Jacques dans les Hautes-Pyrénées, essayent de faire redécouvrir l’ancien chemin des pèlerins. Il passait par le val d’Azun pour atteindre Pouey-Laün et la frontière au col de la Peyre Saint-Martin (1). Il traversait ensuite Sallent de Gallego et Jaca en Espagne.
Peu connu du grand public, à l’écart des principaux chemins de Saint-Jacques, celui du Val d’Azun eut ses heures de gloire durant les guerres de Religion. Après que les huguenots de Jeanne d’Albret eurent saccagé un grand nombre d’abbayes et d’hospitalets du Béarn voisin et de la plaine, le chemin de Pouey-Laün devenait le seul passage possible.
Actuellement, une recherche est engagée pour retrouver, puis mettre en valeur, les anciens édifices qui accueillaient les pèlerins et redonner vie à cet itinéraire. L’hospitalet de Pouey-Laün était le plus connu parmi d’autres petites chapelles ou églises avec leurs hospitalets qui jalonnaient la vallée d’Azun : à Arcizans-Dessus, Bun, Arrens, Marsous... De nombreux commerçants franchissaient également ce col, véritable lieu d'échange entre les vallées des deux côtés des Pyrénées. Encore de nos jours, chaque année au mois d’août, les Espagnols de la vallée de Tena (Théna) et les Azunais se retrouvent au col frontière pour lire et signer les lies et passeries (pactes) dont l’origine remonte à 1549.
Un ouvrage : Échos d’Azun par Pierre Fourcade. Vendu au musée montagnard du Lavedan à Aucun. Brins d’histoire et légendes. Indispensable pour les amoureux de la région.
(1) Ne pas confondre avec La Pierre-Saint-Martin près d’Arette en Béarn.
1) ARBÉOST (Arbeost)
Arbéost est un hameau créé par les cadets, chevriers d'Arrens et de Marsous au XVIIIe siècle. L'église dédiée à saint Laurent a été édifiée en 1743 par ordonnance de l'évêque de l'époque, Mgr Beaupoil de Saint-Aulaire, faisant d'Arbéost, une paroisse indépendante. Un arrêt du Conseil d'Etat confirma la création de la communauté d'Arbéost- Herrera Dessus.
L'église primitive avait été l'objet de plusieurs incendies et d'une démolition en 1738, par les ainés des villages cités, jaloux du succès de leurs cadets dans la production et la vente de fromage. Ils prirent prétexte que les travaux de rehaussement de l'église, demandés par l'évêque, suite à sa visite de 1737 (1), n'avaient pas obtenu l'accord des consuls des deux villages dont dépendait Arbéost : Arrens et Marsous, pour la démolir.
Sur le clocher-porche et sous ce porche, on peut lire " Sancta Maria ora pro nobis + 1849 ou 1843, Jacques Lhorou -" Remerciement du curé à la Vierge.
À l'intérieur, pas de retable, mais un baldaquin soutenu par quatre colonnes de faux marbre, très XVIIIe siècle, comme à l'église Saint-Jacques d'Ossen réalisé en 1750. Il surmonte un tabernacle doré. Ce baldaquin comme ceux d'Ossen et de Bénac pourrait être de l’atelier Jean Claverie, sinon, inspiré par l'artisan lourdais. La restauration récente du tabernacle à la peinture dorée, ne donne pas l'éclat d'une dorure à la feuille. Très ancienne cuve baptismale. Plafond lambrissé.
Église d'Arbéost. Photo J. Omnès
Tabernacle, vieille pierre baptismale. Photos J. Omnès
(2) Relation de la mission des Pyrénées 1635-1649). Le jésuite Jean Forcaud, face à la montagne. Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2008. Page 51.
ARCIZANS-DESSUS
L’église est dédiée à saint André. C’est une imposante bâtisse romane de la fin du XIIe siècle au chevet semi-circulaire et avec un robuste clocher-tour qui rappelle celui de Viella. Rénovée au XVIIIe siècle, elle a été nouvellement restaurée en 2001.
Le toit est surmonté à l’arrière d’un chimboulet (clocheton courant dans la région).
La porte latérale d'entrée au sud est surmontée d'un petit chrisme bien conservé sur linteau en bâtière de 60 cm de diamètre. Il est proche de celui des églises de la vallée : Marsous, Aucun. Il est soutenu par deux corbeaux gravés d'une croix greque au côté gauche et au côté droit, d'une croix Saint-André , patron de l'église. Une seconde porte sous le clocher donne accès à la tribune.
Le cimetière a été transféré pour être remplacé par une pelouse.
Eglise d'Arcizans -Dessus
Corbeaux de la porte d'entrée. Photos J. Omnès
À l’intérieur, la nef unique, à demi-transept, se termine par un beau retable baroque attribué aux ateliers Claverie de Lourdes : au centre se trouve saint André et sa croix, patron de l’église. Il est encadré par deux colonnes lisses de bois peint, façon faux marbre de Caunes-Minervois et par deux saints. À sa gauche, par saint Pierre avec sa clef e et à sa droite par saint Paul avec son épée. La partie supérieure, caractéristique de l’atelier, représente une « gloire », la marque de l'atelier lourdais. Au centre de celle-ci, une colombe déploie ses ailes au milieu de nuages. Le décor est complété par deux angelots agenouillés et par deux grands vases. Le tabernacle lui, est attribué à Jean Brunelo, mais assez volumineux, il semble provenir d'une autre église. La figure centrale représente le Christ Ecce Homo (Voilà l'homme) couvert de son " manteau royal de dérision" ; il est encadré par saint Pierre et saint Paul dans leur niche.À l'attique, encadrant la gloire, deux anges agenouillés Le maitre-autel de type tombeau galbé et décoré de têtes d'ange est sensiblement de la même époque que le retable (1750-1760).
La chapelle de la Vierge au rosaire abrite un retable de l’autel qui provient aussi, pense-t-on, du même atelier. Il est composé de trois niches séparées comme le retable central, par deux colonnes lisses, peintes en faux marbre. La statue centrale, une Vierge à l'Enfant, au-dessous d'une gloire, est bordée à sa gauche, par saint Jean-Baptiste, reconnaissable à sa croix étendard et à l'agneau pascal qui se trouve à ses pieds, et à sa droite par saint Joseph reconnaissable à sa fleur de lys, symbole de pureté (chasteté). . Le Saint -Esprit au-dessus de la tête de Marie est là pour la protéger. En face, de belles menuiseries du XVIIIe siècle avec banc, complètent le décor.
La tribune en U au barreaudage simple, mais à la base décorée d'une frise peinte, possède une facture assez rare en Lavedan.
On célèbre chaque année dans cette église, la messe des bergers.
Gloire de Claverie. Photo J. Omnès
Maître-autel du XVIIIe siècle. Photo J. Omnès
Chapelle de la Vierge
Autel de la Vierge. Elle a à ses côtés saint Jean-Baptiste à gauche et saint Joseph à droite. Les colonnes sont en bois (faux marbre).
Photos J. Omnès
Détail des menuiseries. Photo J. Omnès
Tribune au bandeau décoré. Photo J. Omnès
3) ARRAS-EN-LAVEDAN (Arras)
L’église Saint-Martin est un mélange de roman et de gothique. Elle est recouverte par un toit d’ardoise à la Mansart avec le classique chimboulet (1) et un clocher-tour surmonté d’un clocheton. Une cloche date de 1686. La façade arrière fait penser à un site fortifié. La petite porte gothique murée sur la façade Sud, aurait été la porte des Cagots. À gauche de la porte d'entrée, présence d’un bénitier encastré monolithe en calcaire, présenté comme le bénitier des Cagots. On peut noter son éloignement par rapport à la porte de ces réprouvés, à moins que cette dernière ne soit qu'une porte de service.
L’édifice est classé à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1979.
Le soir, le bâtiment est éclairé.
(1) Nom bigourdan, c'est le petit clocheton à l’arrière du toit, pour sonner l'élévation.
Église d’Arras-en-Lavedan.
Porte et bénitier dit des cagots
À l’intérieur, le bénitier en marbre sur piédestal au pied de l'escalier de la tribune est de facture récente.
Le maître-autel à la romaine en bois doré, au décor de guirlandes et de feuillages, date du XVIIIe siècle. La Vierge à l’Enfant et à la pomme en bois polychrome est du XIVe siècle. La pomme, d’après Rosapelly, était la richesse du village (1910). L'auteur devait être attiré par les pommes : la rosabelle étant une variété courante. En fait, il s'agit de la pomme, le fruit défendu du Paradis ayant entrainé la chute d'Adam et Ève.
La voûte en lambris peints a été réalisée en 1696 par Guillaume Pujo de Nay. Le retable daté du début du XVIIIe siècle est attribué à Jean Brunelo. Il est surmonté d’un grand tableau représentant le martyre de St Catherine, et est dominé en attique par Dieu le père tenant dans sa main gauche un globe terrestre et bénissant de sa main droite.
Le tabernacle a été sculpté par Jean Brunelo avant 1722. Sur la porte, le Christ aux liens est surmonté de Dieu le père ; sur son aile gauche, l’Annonciation, sur son aile droite, la Nativité. Les statuettes représentent les quatre Évangélistes et leurs attributs : St Luc et le taureau, St Jean et l’aigle, St Mathieu et l’ange, St Marc et le lion au-dessus du tabernacle, repose une statue en bois dorée d'une Vierge à l'Enfant, surmontée d'un dôme plat à godrons supportant le Christ ressuscité.
L’église possède également deux reliquaires, celui de St Martin avec la mitre d'évêque et celui de St Barthélemy.
La tribune à trois gradins, soutenue par des piliers de bois, possède une balustrade finement décorée de feuilles d'acanthe, de corbeilles de fruits et d'oiseaux.
Les chapelles latérales sont dédiées, l'une à Notre-Dame, décorée d'un retable à trois niches séparées par des colonnes lisses où la Vierge est encadrée par saint Roch et saint Antoine de Padoue ; et l'autre à saint Martin en habit d'évêque.
L'armoire à chasubles de la sacristie a été réalisée en 1679.
Clé à l'abbadiale. Visite possible en juillet et en août.
Ci -dessous, tableau avant sa restauration, de sainte Catherine du XVIIe siècle. Cliché Ministère de la Culture. Archives.
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Retable et détail de l'attique : Dieu le père bénissant le monde. Photo J. Omnès
Chapelle de saint Martin.
Tribunes Fonts baptismaux. Photos J. Omnès
Chapelle de la Vierge. Photo J. Omnès
Vierge à la pomme XVe siècle. Photo J. Omnès
Dessin de la tribune.
Les deux reliquaires : saint Martin et saint Barthélemi(y). Photos J Omnès
Saint Joseph charpentier attribué à Chavauty, XIXe siècle. Photo J. Omnès
Saint Joseph dans son atelier. Tableau de Jean Chavauty, artiste peintre Lombard itinérant (1840-1868) spécialisé dans les décorations d’églises. Surtout dans le Gers. Ici, ce tableau aux couleurs éclatantes des vêtements du saint au centre du tableau, le font ressortir de son environnement paysager typiquement italien avec ces arbres alignés. Les instruments de son métier sont rangés. La lecture d’un livre du XIXe siècle avec sa main tenant un lys témoin de sa pureté, le traitement des nuages ocres en volutes, l’absence des règles de perspective des poutres à ses pieds, le tassement du personnage donne au tableau une apparence moderne proche de l’école naïve.
Une étude de ce peintre peu connu a été réalisée par André Mengelle Bulletin de la société académique des H-P, pages 153 à 187.
Une autre toile de ce peintre se trouve dans l’église d’Estaing.
À côté de l'église, siège la tour circulaire dite de l’Abbadie. Entièrement recouverte de vigne vierge, c’est celle de l’ancienne abbaye laïque du XVe siècle, dont le corps de logis, actuel presbytère, a été reconstruit au XIXe siècle. Le beau toit pointu à six pans a été posé plus tard sur les murs abaissés. Cette tour aux murs épais (près de 2 mètres), possède une salle basse voûtée de plus de 7 mètres de haut.
Il y a de nombreuses églises Saint-Martin dans le département, dont 10 dans le seul Lavedan. Mais au fait qui était saint Martin ?
Légendes sur saint Martin
Saint Martin a été évêque de Tours au IVe siècle. C’est lui qui avait partagé son manteau avec un pauvre, lorsqu’il n’était que simple soldat dans les troupes impériales à Amiens. Ce qui est moins connu, c’est qu’il a été à l’origine de la christianisation et du premier monastère des Gaules.
Infatigable pèlerin, il a arpenté sa vie durant, les chemins pour extirper le paganisme et ses rites à travers les campagnes de Touraine, d’Auvergne, du Berry, de la Saintonge, de la vallée du Rhône et du Sud-Ouest. Ses combats contre l’animisme ont été rendus légendaires par Sulpice Sévère, avocat à Bordeaux, devenu moine , et surtout par son successeur à l’évêché de Tours, l’historien Grégoire dit de Tours. Martin christianisa les monuments païens qui faisaient l’objet de cultes, soit en les démolissant, comme certains temples et monuments mégalithiques, soit en y superposant une croix associée au rite chrétien. Nombreux furent les sources, les arbres, les pierres, les landes, les fontaines… devenus par transfert de religion, des sites martiniens, faiseurs de miracles. Du moins aux yeux des populations locales. En val d’Azun (et en Lavedan) les églises dédiées à ce célèbre saint sont relativement nombreuses (1). On peut penser qu’elles ont été érigées pour protéger la population de calamités diverses, en les mettant sous la protection du saint guérisseur. Pour les plus anciennes, pour remplacer un site païen. La Peyre Saint-Martin, comme son homonyme près d’Arette, a pour origine un mégalithe (ou une pierre dressée) qui a disparu depuis. Ce mégalithe est mentionné dans le censier de Bigorre de 1429. Avant sa christianisation, il faisait l’objet d’un culte païen. Malgré son « désenvoûtement » et sa « christianisation », par le marquage d’une croix, la suppression des cérémonies païennes ne mit pas fin aux assemblées des bergers locaux autour de son emplacement et aux dépôts d’ex-voto. Ce qui donna au lieu le nom de Sent-Martin de las aras (Saint-Martin des autels).
(1) Les églises Saint-Martin en Lavedan : Arbouix, Arcizans, Arras, Bun, Cauterets, Gaillagos, Geu, Marsous, Viger, Villelongue ; on peut y ajouter la première abbaye de Saint-Savin.
Précisions historiques
La renommée de saint Martin et son pouvoir d’intercession auprès de Dieu étaient si grands que les rois de France, du VIIe au IXe siècle, emportaient avec eux la relique de son manteau lors de campagnes militaires. Saint Louis construisit même à Paris, un magnifique bâtiment pour recevoir cette relique, bâtiment qu’il appela chapelle, du nom du manteau (capella). Cette Sainte-Chapelle fut à l’origine de l’édification sur tout le territoire du royaume, des nombreuses chapelles destinées à recevoir des reliques. Mais Martin fut aussi un héros rural. Plus de 300 villages se sont mis sous sa protection, sans compter les milliers d’églises, de chapelles et de sites. Il fut aussi un héros du folklore local tant il avait imprégné la vie des paysans. Son nom fut donné à l’ours, à l’âne, à un oiseau (martin-pêcheur), à une grenouille (martinette), à l’arc-en-ciel en Lavedan et en Béarn (1), à un bâton et, c’est moins drôle, à un instrument de répression pour les enfants : le martinet. Martin est également le protecteur des femmes d’ivrognes (atteints du mal Saint-Martin). Il existe même une invocation à saint Martin (ancien soldat qui connut la violence des ivrognes) pour protéger les femmes battues.
(1) en Lavedan, l’arc-en-ciel s’appelait pourtaou de Sent Marti (portail de Saint-Martin). En Béarn, il existait d’après Lespy une expression courante : « Arc de Sent Martii bau mey et ser qu’et maytii (L’arc-en-ciel à la Saint-Martin, vaut mieux le soir que le matin) ».
Deux ouvrages
- Les Pierres Saint-Martin d’Alphonse Meillon : extrait du Bulletin des Pyrénées. Nous y apprenons que dans les Pyrénées, plusieurs pierres dressées devenues souvent des pierres-bornes s’appelaient Pierres Saint-Martin (Peyra Sen Martii). (Il y en aurait eu aussi à Cauterets et à Barèges).
- Les toponymes Saint-Martin dans nos campagnes. Texte en ligne de Jean-Mary Couderc, maître de Conférences à l’Université de Tours.
La faderne d'Arras
La chapelle St Barthélemy
Le long du chemin qui reliait Arras à Gez, appelé chemin Saint-Barthélemy après le col des Tailhades (plan cadastral 1832, section A no 122 dans la parcelle 123) se trouvait en 1562, une chapelle dédiée au saint et probablement aux jacquets en route vers Saint-Jacques. Cette chapelle a été construite par Barthélémy Mayouraou, sur l'emplacement où à côté d'un hospice plus ancien. Le nom d'hôpital Saint-Barthélemy est mentionné dès 1379 (Annales des Sept Vallées du Lavedan de Jean Bourdette TII, p119) De petite surface, 5 mètres sur 10 mètres, la chapelle fut vendue en 1795, comme bien national à Barthélemy Estéres de Gez. Devenue par la suite bien communal, elle ne bénéficia d'aucun entretien et bien qu'indiquée sur la plan cadastral de 1832, il ne reste de nos jours que les traces des fondations au sol. Un commencement de dégagement a été réalisé en 1981 par F. Vidaillet.
Durant les fouilles ont été mis au jour un chapelet ancien et des fragments de marbre rose
Son emplacement se trouve milieu de la carte ci-dessous : prendre le chemin de Bernicaze (centre équestre)
...Après moultes recherches vers le club équestre de Bernicaze, nous avons enfin trouvé la fameuse chapelle Saint-Barthélemy qui servait aux pèlerins sur la route de Saint-Jacques. Si un panneau a été mis (merci la mairie), en revanche il a fallu l'aide de Monsieur Lavit (du coin) pour nous indiquer où elle se trouvait, car les rares murs la délimitant étaient recouverts de ronces. Un nouveau débroussaillage s'avèrerait utile.
La chapelle, du moins ce qu'il en reste est juste à gauche de ce panneau, mais le site est entièrement recouvert de ronces. Photos J. Omnès
Le site après son nettoyage en 1981, par une équipe de la Société d'Etudes des Sept Vallées
4) ARRENS-(MARSOUS) 1846
Le beau portail gothique (époque, vers 1500) protégé par un auvent de bois est formé de deux arcs en accolade, ornés de feuilles d'acanthe, reposant sur des culots sculptés. Un diable à droite et un ange à gauche se disputent votre entrée. Le tétramorphe représente les Évangélistes par leur symbole. Les sculptures sont plus frustes que celles du tétramorphe de l'église de Luz, surtout la tête du Christ assez disproportionnée ici. Le nom du maître d’œuvre est sculpté en lettres gothiques sur le linteau : « Guillem Pey… de Casasus de Be. »
Le 18 mai 2011, fut inaugurée la fin des travaux de rénovation avec un discours fort intéressant de l’architecte Virginie Lugol, sur l’historique de l’édifice et des travaux. « Le projet a consisté à lui rendre son côté originel, sa couleur unique unifiée avec de l’enduit à la chaux et du badigeon, à lui rendre une harmonie de teintes puis à restaurer les retables du XVIIe siècle, la galerie et ses trois arches et l’éclairage… »
Eglise d’Arrens.
Ancien linteau en accolade de l'hospitalet de Pouey Laün
Il est inscrit 1591, ce qui resemble à un noeud de Salomon, représente en fait IHS et AM, les monogrammes de Jésus et de Marie, ceux-ci sont encadrés par quatre boutons, un cinquième fait face à une rose. Le tout est surmonté d'une croix pattée. Photo J. Omnès
https://www.retoricabiblicaesemitica.org/nodo_fr.html
Portail gothique. Tétramorphe. Photos J. Omnès
Armoire eucharistique réemployée en fenêtre. Photo J. Omnès
À l’intérieur, on est surpris par la grandeur de la nef unique. Un seul transept, à droite et un chevet en cul-de-four sont les caractéristiques de ce bâtiment qui couvre plusieurs époques de construction et rénovation.
Présence dans le chœur, d’un retable du XVIIe siècle, à colonnes torsadées. Sculpté entre 1673 et 1677 par Abel et Jean Forguette d’Izeste (Béarn), il encadre la statue du saint patron du village : saint Pierre (statue moderne). En attique, une tête d'ange est encadrée d'un fronton brisé qui s'entoure en volutes.
Sur le tabernacle, milieu du XVIIe siècle, une console en forme de tête d'ange supporte un "Christ aux outrages".
Dans la chapelle de gauche, trône un ancien autel roman avec les cinq croix de la consécration. Il est surmonté d'un grand Christ en bois polychrome du XIVe siècle.
Dans la chapelle de droite ou de la Vierge, le retable date de 1635, il est signé Jean Domec d’Arrens. Voir ses cartouches en haut, à droite et à gauche de l'attique. Avec ces compartiments à niches (6) sur deux niveaux, il a toutes les caractéristiques d'un retable Renaissance. Les compartiments latéraux, au fond plat devaient, selon Pierre Debofle, abriter des tableaux, avant d'être remplacés par des statues. Certaines, suite aux destructions révolutionnaires sont du XIXe siècle. Le tout est surmonté d'un attique au fronton brisé
Également remarquables, le lutrin, la croix de procession finement sculptée et ciselée, ainsi que les bancs des consuls.
Tribune. Photo J. Omnès
Christ aux outrages. Photo J. Omnès
Maître-autel, retable d'Abel et Jean Forguette. Photo J. Omnès
Chapelle de la Vierge XVIIe siècle, atelier Jean Domec et vitrail représentant saint Jacques.
Photos J. Omnès
Autel roman de la chapelle de gauche, surmonté d'un Christ polychrome du XIVe siècle.
Photos J. Omnès
Beau christ décharné en bois polychrome du XIVe siècle. Son périzonium ou pagne (1) d’un drapé aux plis travaillés tombe jusqu’aux genoux.
Exposé en 1981 au Musée pyrénéen : Regards neufs sur l'art religieux dans les Hautes-Pyrénées. Photo Jean Masson de Cautererts
(1) Jésus a été crucifié nu, mais la religion naissante ne pouvait accepter cette offense que les Romains infligeaient à leurs victimes Les premiers conciles firent couvrir la représentation du Christ d’un gaculum genre de caleçon utilisés par les lutteurs, mais la pudibonderie ambiante remplaça vers le VIe siècle cette simple ceinture par un habit plus couvrant ou colobium. Pour être remplacé lui-même vers le XIe siècle par le perizonium. Cette évolution dans la présentation de Christ permet de mettre une certaine datation sur les œuvres présentées
Ivoire VIe siècle Christ au gaculum.
Photo Google
Colobium, évangiliaire de Rabula VIe siècle. Photo Google
Sièges des officiants. Photo J. Omnès Vitrine objets religieux. Photos J. Omnès
LA MAISON CURIALE
À gauche de l'église, se trouve la maison de l'archiprêtre d’Aucun, Jean Prat , au XVIIe –XVIIIe siècle sous louis XIII. Il l’échangea en 1683, par acte notarié par devant maître Mendaigne, contre d’autres biens avec la famille Lalanne (Jean Lalanne-Pierre Bayeu-Marguerite de Fourre). « Bâtie de pierres et chaux et sable couvert d’ardoises, de longueur de cinq cannes cinq pans (environ 6m) », elle a pu ainsi traverser la les siècles sans grand dommage. L’archiprêtre conserva cependant une chambre jusqu’à son décès en 1608. Raison pour laquelle, il a pu apposer la plaque commémorative datée de 1705, toujours visible. Celle- ci fut, d’après Henri d’Agrain (1878-1936), retrouvée dans un ruisseau et remis à sa place par la mairie.
La maison est devenue par la suite le presbytère. On pouvait passer directement du cimetière de l’église, actuellement déplacé, à la maison du curé et également à la maison commune du village. Celle-ci a été édifiée sur son côté droit au fond du passage. Elle possède un beau linteau marqué 1753.
Parties de l'acte notarié de Maître Mendaigne, archives d'Aucun
La plaque :
curialis domus
aedes, grex, pastor, se per tria vincula nectunt
grex sumptu cura pastor et arte domus
hoc opus est plebis pastoris cura recentis
haec me prima dedit me tenet iste prior
1705
Maison curiale
Le foyer, le troupeau et le pasteur se tiennent par trois liens
le troupeau par le soin qu’il réclame, le pasteur par sa sollicitude et la maison par ses qualités
cette œuvre est une sollicitude nouvelle du pasteur pour son peuple
Celui qui le premier m’a consacrée me possédait auparavant.
1705.
Ce qui donne en prose pour Henry d’Agrain (2) :
« Maison curiale, Maison, troupeau pasteur, sont unis ensemble par trois liens : le troupeau pour la dépense, le pasteur pour le zèle, la maison pour l’art. Cet édifice est l’œuvre du troupeau, animé par le nouveau pasteur. L’un m’a donné le premier, et le second m’abrite. »
(1) Information J.-M. Prat d'Aucun
(2) Arrens et la chapelle de Pouey Lahun, les éditions A. Hunault, Tarbes, 1926.
Ancienne porte église-presbytere
Maison commune à l'arrière, linteau sombre marqué 1753
Chapelle de Pouey-Laün (Poueylaün)
Historique
La chapelle de Pouey-Laün est la chapelle au clocher-dôme édifiée sur un rocher (mont de la source) situé à l’extérieur du village. Le site est un ancien oppidum romain à 930 m d’altitude, avant de devenir un site religieux. La chapelle édifiée au Moyen Age, servait de lieu de prière aux pèlerins qui se rendaient au sanctuaire N.-D. de Pilar de Saragosse. L’origine de ces pèlerinages remonte à 1350. (Voir la légende dans le dossier Relations Lavedan Aragon). Aux pèlerins de Saragosse, comme semblent le prouver, certaines découvertes récentes, vinrent s’ajouter avec la construction d’un hospitalet, les pèlerins de passage allant vers Saint-Jacques de Compostelle, par le col de la Peyre San Marti. Il ne reste de cet hospitalet qu’un linteau de porte sur lequel est gravé 1591. Il est encastré dans un mur de l’enceinte de l’église paroissiale d’Arrens. La chapelle a été reconstruite et agrandie au XVIIIe siècle (1684-1766), à la suite de l’important séisme de 1660.
Vendue comme bien national en octobre 1795, à quatre habitants d’Argelès, ceux -ci eurent le plus grand mal à récupérer leur bien devant la colère des habitants d’Arrens (1). Ils s’en débarrassèrent vite en le vendant à Madame Anne Glère d'Arrens Toutes les archives et statues, (à l’exception de deux statues (Marie et saint Roch) ont été brûlées lors de sa transformation en caserne en 1806, pendant la guerre d’Espagne. Elle a été remise en valeur en 1807, à la suite de l’intervention d’Hortense de Beauharnais auprès de l’Empereur. Et rouverte au culte, le 5 mai 1808. Mais en 1812, avec la guerre d'Espagne, le sanctuaire servit de caserne.
Anne Glère légua les bâtiments à Michel Pome, son parent, qui les remit en 1836, suite à une ordonnance royale, à la fabrique de l’église d’Arrens.
Restaurée après le tremblement de terre de 1854, c’est l’évêque de Tarbes, Mgr Laurence, qui par la suite, entreprit la restauration et confia la gestion comme à Héas, aux pères de Garaison en 1855. Il offrit au sanctuaire, une relique de sainte Anne. Celle-ci donna lieu à d’imposantes processions de 1857 à 1900. Après avoir disparu, elle fut retrouvée il y a peu, dans l’un des tiroirs de la sacristie. Elle fut « remise en service » dans une magnifique châsse en bois dorée après la célébration d’une grande messe par Mgr Perrier. Le bâtiment est classé MH depuis septembre 1954.
En 2016, le site servit de décor au film tiré du roman policier « Glacé » de Bernard Minier, en le transformant en hôpital psychiatrique de haute sécurité.
Malheureusement, la beauté de l’ensemble est un peu détériorée par la présence d’un institut médical à l’esthétique assez critiquable. Cet établissement, initialement noviciat des Missionnaires de l’Immaculée Conception (pères de Garaison) devint collège puis après transformations en 1922 préventorium pour enfants, et en 1936, sanatorium Jean Thébaud, puis institut médical en 1973. C’est l’immeuble que nous voyons actuellement. Il vient d'être fermé définitivement.
PS : Pour visiter demander préalablement la clef à l'Office de tourisme : 05 62 97 49 49
(1) Les Annales du Labéda de Jean Bourdette éditions Lacour, 2001, tome IV, page 231
Lithographie colorée à la gomme arabique de Mercereau ; vers 1860
Le bâtiment
L'entrée classique avec son encadrement de marbre est surmontée d'une statue de la Vierge. Elle est protégée par un baldaquin servant de porche. Construit en 1785, effondré en 1820, le baldaquin a été reconstruit après. Le clocher, tour carré est de 1684, date de la cloche fleurdelisée qu'il abrite. Au sol, belle calade signée de part et d'autre de l'entrée E. GUINLE 1894. Au-dessus de la porte à droite de l'ancien hospitalet il yavait un linteau gravé et daté de 1591. Il se trouve maintenant encastré dans un mur de l'église paroissiale.
Porche Pouey- Laün. Photo J.Omnès
Belle calade
Chapelle de Pouey-Laün. Photo J. Omnès
La dégradation du site en 1922, lors de la construction du préventorium. Photo La Dépêche N-N
Avant 1922,, bâtiment des pères de Garaison, carte postale ancienne :
Linteau de la porte d'entré de l'hospitalet qui se trouve maintenant encastré dans un mur de l'église paroissiale. Photo J. Omnès
À l'intérieur, toutes ces dorures donnent l’impression d’être dans un théâtre rococo. La tradition veut que le maître-autel soit un don de Louis XIII (1638) suite à sa dévotion à Marie et à sa demande de la protection de la France par la mère de Jésus, appelée couramment le vœu de Louis XIII (1632-1638). Il a été restauré en 1890. Le sol en granit brut, constitué en partie par le rocher même du site, a été réalisé au XIXe siècle par des carriers de Lourdes. La vaste tribune à balustres en forme de U où se pressaient jadis les pèlerins (hommes) a une forme rare en Lavedan (Voir Arcizans -Dessus). Elle abrite l'ancien jubé (grille en bois) qui séparait la nef du chœur. Nombreux panneaux sculptés, voir dossier petit patrimoine architectural-rampes d'escaliers sculptés
En entrant, sur la gauche se trouve une grande statue sur table, du XIXe siècle représente N-D de la délivrance des âmes du purgatoire. Celui-ci est représenté par des flammes.
Le beau plafond bleu, typique de la fin du XVIIe siècle, représente un ciel étoilé. Les clés pendantes gothiques sont peintes.
La chaire serait de l’atelier Marc Ferrère.
L’imposant triple retable de 15mX10m ou retable écran, avec quatre grandes colonnes torses ornées de pampres, est surmonté d’un fronton où resplendit une Assomption de la Vierge entourée de têtes d'anges ; il est habituellement attribué à Marc Ferrère (1674-1758). Une date dans l’encoignure d’une porte à droite indique 1732. La statue centrale de la Vierge (N-D de Poueylaün) sauvée de la Révolution par les habitants, porte une couronne offerte par les catholiques noirs, anciens esclaves de Louisville aux USA. Elle est encadrée par les statues de saint Pierre et de saint Jean l’Evangéliste qui lui sont postérieures. Réalisées vers 1850, elles remplacent celles détruites vers 1793.
Le tabernacle représente sur sa porte un pélican, symbole du Christ qui fait don de sa Personne pour sauver ses enfants. Le décor en quadrillage est censé être une imitation du décor de la chambre de Louis XIV à Versailles.
Les lustres ont été offerts par une famille locale en 1919. Il y aurait également un lustre offert par le roi Louis XIII. Ce serait celui en bois le plus proche du retable. Mais nous n’avons aucune preuve.
Les chapelles latérales : Les retables des chapelles latérales sont dédiés à sainte Anne et saint Joseph.
Le retable de saint Joseph à droite, avec colonnes torses, pilastres et ailerons latéraux a été reconstitué en 1863, avec des éléments composites dont certains sont du XVIIe siècle. La probable peinture centrale a été remplacée après la Révolution par une statue du saint. Il abrite dans un tiroir une relique du saint, bout de tissus offert par le Vatican lors de la visite à Rome, de Mgr Laurence.
Le retable de sainte Anne représente Anne tenant la Vierge dans ses bras. Elle est encadrée de deux bas-reliefs représentant l'Enfance et l'Education de la Vierge Il a été entièrement refait après les dégradations de la Révolution par un sculpteur local, Pierre Soustric, dans les années 1850. Le tabernacle abrite la chasse des reliques d’Anne
La sacristie expose des bahuts en bois sculpté et un beau bénitier de bois.
Le ou les plat(s) de quête ont disparu. Reste un plateau sans poignée- figurine. Si l’église de Cheust ne possède aucun descriptif et aucune photo, celui de la chapelle de Pouey Laün, disparu avant l’inventaire de 2015, a été décrit par le baron d’Agrain : « plat en bois tourné et polychromé, portant au centre une statuette de la Vierge, en bois également […]. Plusieurs autres églises, entre-autres, celles de Campan, Beaudéan, en possèdent d’inspiration identique. » Source : H. d’Agrain, Arrens et la chapelle de Pouey-Lahun, Ed. Hunault, Tarbes, 1928, pp. 91-92)
Tribune de la chapelle de Pouey-Laün. Photo J. Omnès
Décor de la tribune
N-D de la Délivrance , XIXe siècle
Chaire et l'un des confessionaux. Photo J. Omnès
Chaire de style rocaille, comme le confessionnal. On ignore le nom du sculpteur, mais peut être les plans viennent de Jean II Ferrère, auteur de sièges de célébrants en 1766.
Maître-autel. Retable écran Photos
Antependum du maître autel, l'annonce faite à Marie par l'archange Gabriel. Photo J. Omnès
Saint Pierre et saint Jean l'Evangéliste avec l'aigle emblématique encadrant Marie
Tabernacle au pélican, emblème christique
Chapelle Sainte-Anne Le tabernacle abrite la châsse de ses reliques Anne et la Vierge
Reliquaire sainte Anne dans le tabernacle. Photo J-L Bonicel
Sous la niche du reliquaire, la Cène en bas-relief
Chapelle Saint-Joseph. Suranbondance de décors, colonnes torses et imposants ailerons latéraux auc décors floraux. Tiroir renfermant le reiquaire de saint Joseph
Relique de saint Joseph, petit bout de tissus
Louis XIII par Ingres Détails
Bannières
Photo A. Lalanne avec nos remerciements
Plat de quête sans sa poignée. Photo A. Lalanne avec nos remerciements
L'oratoire Saint-Roch
Chapelle située sous l'église de Pouey Laün, son linteau en pierre noire est daté de 1753.
La chapelle c'est le toit pointu sous l'église. Litho de ?
À travers le grillage, autel dédié au saint . Photos J. Omnès
(ARRENS)-MARSOUS (Marsons)
Reconstruite entre 1750 et 1757, avec des éléments anciens des XIIe et XIIIe siècles, l’église St-Martin de Marsous avec son clocher-porte barlong a été l’objet de nombreux remaniements au XIXe siècle, à l’extérieur comme à l’intérieur. Au-dessus de la porte XVIIIe siècle, une pierre en réemploi est gravée d'un triangle incluant un ciboire avec l' inscription MANHV encadré par deux marguerites.
Seuls, le chevet avec ses deux fenêtres côté rue, les piliers et les arcs en plein cintre sont d’origines romanes.
De larges baies vitrées ont été percées aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le clocher-porte date du XIXe siècle, une cloche est datée 1710, avec l'inscription In nomine Domini Jhesu Christi, tempestati sono et Deum laudo.
Église Saint-Martin de Marsous
À l’intérieur, le retable principal du maître-autel en marbre de Bagnères, en trois parties séparées par des colonnes cannelées a été reconstitué au XIXe siècle, avec des éléments du XVIIe siècle. Il est composé au centre par une statue de la Vierge à l’Enfant du XIXe encadrée par deux panneaux plats abritant deux grandes statues sur console : saint Jean-Baptiste et un saint évêque que l’on pense être saint Martin.
Á l'attique, les frontons tronqués abritent une boule en leur centre.
Le tabernacle tout blanc, genre temple antique est du XIXe siècle. Un plafond à caissons de type Renaissance couvre le chœur. La chaire du XIXe siècle serait de Soustric, menuisier local.
Photos J. Omnès
Maître-autel. Détail saint Jean-Baptiste. Photos J. Omnès
Les dossiers des sièges des desservants sont tapissés de cuir de Cordoue. Ils datent du XIXème. Les tableaux du XVIIe sont de Joseph Dussarat (ou de Sarrat) peintre d’Orthez. Ils représentent saint Michel au jugement dernier et l'Apparition de Notre-Dame del Pilar de Saragosse (N.-D. du pilier) à saint Jacques. Il date de 1680. Commande du 22 février 1660, pour la chapelle voisine Saint-Martin détruite en 1750, sur ordre de Mgr de la Romancière. Trois toiles furent récupérées, ces deux plus une Assomption que nous n'avons pas trouvée avec la statue de saint Martin. Objets mentionnés par Annette Parrou dans le bulletin de la SESV de 1980, page 135 (Voir aussi ADHP Echo de Bigorre du 11 décembre 1954..
Les chapelles latérales sont dédiées, celle de gauche à la Vierge et celle de droite à St Etienne.
Celle de droite possède un beau retable du XVIIIe siècle de l'atelier Jean Claverie qui représente le martyre de saint Etienne dans un tableau de Joseph Dussarat. Il est encadré par deux imposantes colonnes torsadées aux décors de grappes et d’oiseaux. Les ailerons sont plus tardifs. Le tabernacle du XVIIIe provient aussi, semble-t-il, de l’atelier lourdais de Claverie. Sa porte est ornée du motif de la Trinité entouré d'une frise de volutes.
Celle de gauche (de la Vierge) possède un retable compartimenté en trois loges, surmontées d'une quatrième, façon Renaissance. Les compartiments décorés chacun d'un tableau, sont séparés par des colonnettes. Le tableau du centre caché par une Vierge à l'Enfant, pourrait représenter l'Adoration des bergers ; au-dessus à l'attique, une Vierge couronnée et sur les côtés, à gauche, une Annonciation et à droite, saint Joseph. À la base d'une des colonnes de droite, au niveau du tabernacle, une sculpture d'un inhabituel saint Jacques au turban. Ici, à Marsous comme à Cotdoussan, cette représentation très rare de saint Jacques avec un turban, date de la Bataille de Vienne du 12 septembre 1683 sur la colline du Kahlenberg qui mit fin à la menace ottomane en Europe centrale. À l'attique, un fronton brisé termine le retable.
Chapelle Saint-Étienne. Tableau de Joseph Dussarat. Photo J. Omnès
Martyre de saint Etienne de Joseph Dussarat 1660-1680 ?
Saint Jacques au turban et saint Joseph avec le lys de la pureté ?
Chapelle de la Vierge
Détail Vierge à l'Enfant. Photo J. Omnès
Nef de l’église de Marsous. Photo J. Omnès
L'apparition de N-D du Pilar à saint Jacques, toile de Joseph Dussarat, 1680 (commande du 22 février 1660). Le sujet commémore l’apparition à l’apôtre Jacques, en 39 après J-C, de la Vierge, debout sur un pilier de jaspe et entourée d’anges. Elle lui demanda alors de construire une chapelle en son honneur à l’endroit de l’Apparition. Ce fut la chapelle devenue par la suite, la basilique Nuestra señora del Pilar de Saragosse. Le sujet fut repris par Nicolas Poussin en 1629 et par Dussarat. Le blason sur le poteau est probablement celui du donateur. Les hommes l’entourant sont de pèlerins en route pour Santiago et se reposant aux pieds de la Vierge, avant de repartir.
Saint Michel au jugement dernier. Joseph Dussarat 1660-1680. Photo J. Omnès
Siège de desservant tapissé de cuir de Cordoue Bénitier. Photos J. Omnès
Chapelle Saint-Martin
Enfin, grâce à Jean-Marie Prat d’Aucun et son plan, nous avons pu trouver les traces et de la source et de la chapelle. Il ne reste pas grand-chose et tout est recouvert d’herbe et de fougères. Elles atteignent parfois la hauteur d’un homme. Il faut y aller l’hiver.
Cette chapelle mentionnée au XVIe siècle dans un testament de 1575 et dans un don en 1750 (de Domenge Gea de Sarthe) est située sur les hauteurs du village. Elle se devait selon les règles de l’époque être visible du clocher de l’église paroissiale. Sa position sur un replat permet d’avoir une belle vue sur Marsous. Il s’agissait en fait d’un ermitage doublé d’une chapelle où les gens venaient en procession. On peut imaginer la vitalité de nos ancêtres, car les pentes sont abruptes. Détruite sur ordre de l’évêque en 1750 pour des raisons que nous ignorons, elle a disparu des mémoires collectives et des plans modernes, mais la proximité de la source éponyme reste un élément pour la connaissance des lieux. L’ermite avait bien besoin d’eau pour se désaltérer, comme saint Savin à Uz. Il semble qu’aucune fouille n’ait été faite des lieux.
Les fondations sont invisibles sous la végétation mais sur la droite, forment un angle ; l'intérieur du rectangle est plus bas que le milieu environnement. Photos J. Omnès.
Les fondations sont près de l'arbuste, en haut : la crète mentionnée sur le plan
Pour y accéder
Le chemin à partir de Marsous semble peu commode, nous avons privilégié celui à partir de la route du col de Couraduque. Après la canadienne et le pont, c’est sur la gauche au moment où la route tourne en épingle de cheveux. Le départ est obstrué par une barrière et une grange transformée en maison. En les dépassants, on se trouve sur un chemin forestier. Arrivé au bout, en prenant un moment, le chemin de gauche, la forêt s’arrête ainsi que tout tracé, probablement recouvert par les fougères. La source est à 300 m dans un petit bosquet. Puis, les restes des ruines peu visibles, plus loin sur une terrasse dominant la vallée, au pied d’un arbrisseau. C’est le creux régulier en rectangle qui permet d’avoir une idée des emplacements.
Plan Cassini XVIIIe siècle
Le plan de J-M Prat d'Aucun
Lire A.D.H.P. Echo de Bigorre 11 décembre 1954.
5) AUCUN
Plan de la revue Aucun au fil du temps, page 25. Les dates mentionnées ne corespondent pas aux dates de construction : l'église romane nord sud (en jaune) englobait le portail sud qui n'a donc pas été réalisé en 1670. La chapelle Saint Félix polygonale à l'est (en orange) est du XVe siècle et non du XVIIe siècle (1687).
Entrée romane
Chrismes frustes, la colombe et l'agneau pascal. Il ressemble à un âne, l'âne qui amena Jésus à Jérusalemn, lors des Rameaux . Photos J. Omnès
L'ange et la Vierge
L’église paroissiale Saint-Félix de Gérone est du XIIIe siècle avec des transformations au XVet XVIIe siècles. Restaurée en 1960, elle a été classée Monument historique en juillet 1922. En fait, elle a pris place sur une église plus ancienne. Probablement la première église du Val d'Azun, car Aucun était le siège de Archidiaconé et abritait une faderne, bâtiment primitif de l'organisation de l'Eglise en Bigorre.
.
Le portail à chrisme s’ouvrant à l’origine sur le sud (devant la route) et qui n’est pas sans rappeler celui de Sère, est décoré de modillons sculptés dans le calcaire. Le chrisme sur tympan fracturé, de petite dimension, (69 cm) est encadré de deux cercles gauchement esquissés : l'un entourant l'agneau de Dieu qui ressemble à un âne, l'autre la colombe de la paix et deux oiseaux. Les chapiteaux gothiques soutenus par des colonnettes de marbre rose et blanc du mont de Gez voisin, représentent à droite, la Vierge arborant un phylactère et à gauche l'ange de l'Annonciation. La partie haute semi circulaire est ornée de billettes (petits cubes). Sur la seconde voussure légèrement sur la gauche est indiqué une date en chiffres romains : an 1284 (M CC L XXX IIII)
Le portail d’entrée gothique se trouve à présent à l’ouest ; on y accède en traversant l'espace qui abritait le petit cimetière dont les tombes ont été exhumées en 1963. Devant la façade, sont exposés des blocs d'une fenêtre ogivale gothique provenant de la maison avec la tour carré à l'entrée du village et un petit chrisme sur une dalle, de 54 cm de diamètre à l'alpha inversé. Voir la photo ci-dessous.
Le panneau de présentation a été réalisé par le S.M.D.R.A. Pour information : les Cagots d’Aucun vivaient au hameau de Terre-Nere ou Terrenère, à proximité.
Remarquable exemple d'une fenêtre historiée probablement du XIIIe siècle provenant de la maison à la tour carré à l'entrée du village, peut -être une maison templière d'après J-M Prat. Il parait qu'il faut lire les cartouches de droite à gauche, influence arabe ? La colonne centrale a été volée vers 2000. Ritter a réalisé un dessin de cette belle fenêtre dans l'ouvrage de Lourdes à Gavarnie. Voir ci-dessous. Paul Perret dans son ouvrage Les Pyrénées françaises (1881), la date du XIVe siècle et l’indique encastré dans le mur d’une chaumine (1). Pour lui cette fenêtre est de facture espagnole et le lion léopardé serait l’emblème du Prince Noir [?] . Une vignette pour son livre a été réalisée par. E. Sadoux. Ritter lui, la date du XIIe siècle. Il a réalisé un dessin, voir ci-dessous. En fait, elle serait postérieure, Thibaut de Rouvray, ancien conservateur, pense aussi au XIIIe siècle. Une seconde fenêtre se trouve dans la maison Lanusse.
Cartouche 1 : un cavalier
Cartouche 2 : un chrétien avec une biche
Cartouche 3 : deux hommes se donnent la main. L'homme à droite est armé d'un cimeterre porté à la ceinture, il est couvert d'un turban
Cartouche 4 : Un lion, seul animal que les Templiers (il s'agirait d'une maison templière) pouvaient chasser. Au bas, deux petites têtes de Templiers.
Explications fournies par Patrick Ferrant et Jean-Marie Prat
Dessin de Sadoux 1881. Par protection les quadrilobes étaient recouverts de maçonnerie
Chrisme, origine inconnue. Photo J .Omnès
Les modillons
-La femme à la coiffe : c’est une coiffe médiévale qui ressemble au touret, courant à partir de la fin du XIIIe s.
-L'homme tirant la langue, Pour J.-M. Prat d'Aucun, représenterait "la soif de Dieu"; psaume 42 et 43 de la Bible. Pour Laure Latanne-Bey : il faudrait vérifier les nombreux dictons du Moyen Age concernant la langue (la bonne et la mauvaise parole)
-Le sexe masculin : une divinité païenne, Priape…
Personnage à deux têtes : la référence à Janus est courante au Moyen Age. "Les moines étaient férus de littérature latine, puis grecque à partir du XIIIe (quand les arabes d’Espagne en ont proposé des traductions en latin). Ce type de représentation évoquait le temps qui passe, l’âge, l’ancienne et la nouvelle année". Laure Latanne-Bey. À droite exhibitioniste.
Le chevet roman du XIIIe siècle, semi-circulaire, situé au sud est orné d'une corniche à double rang de billettes (les petits carrés), soutenue par des modillons sculptés. Nous pouvons distinguer un oiseau, un hibou, un mouton, une tête de femme, deux têtes d'un couple, un visage tirant la langue, un sexe masculin. Ces deux derniers n’ont pas été mentionnés par pudeur par les érudits comme Ritter et Balencie. Ils évoquent dans leur ouvrage de Lourdes à Gavarnie des "modillons aux sculptures frustes", sans autres détails. Mais, bien d'autres sont bien plus suggestifs pour évoquer la luxure ou la lubricité.
La tradition veut voir dans ces sculptures romanes"osées" les différents vices ou dangers dont on se débarrasse en entrant dans l’église. Le hibou étant censé représenter le juif.
Mais, certains auteurs locaux pensent qu’il y a un rapport avec la thèse d’Ines Montiera Arias. D’après elle, la plupart des édifices religieux sur les routes de Compostelle auraient servi par leurs sculptures, de propagande contre l’islam et ses représentants (1). Thèse également avancée par le chilien Claudio Lange. Les musulmans seraient représentés, entre autres, par des animaux plus ou moins difformes des êtres disgracieux et des sexes disproportionnés. Ces sculptures, livres du pauvre, ont pour origine, les nombreux écrits d’auteurs orientaux et aussi les nombreuses chansons de geste où les musulmans sont qualifiés de menteurs, idolâtres, fornicateurs, animaux irrationnels, ânes, serpents.
Que devons-nous en conclure ? En premier, ce genre de sculpture est effectivement fort présent dans les églises situées sur les chemins de Saint- Jacques. Effrayer par la répulsion le bon chrétien lui éviter les chemins de la perdition est une évidence Mais cette présentation du mal peut aussi bien représenter le Mahométan qui ne fait qu’un avec le mal. C’est sur les chapiteaux historiés que la leçon est la plus visible, l’adorateur de l’Antéchrist est souvent représenté dans une positon avilissante ou de vaincue avec ses attributs, la barbe, le bouclier rond, le turban. Mais là nous sommes loin des modestes modillons de l’église d’Aucun. On peut conclure que ces sculptures présentaient le diable, le mal, mal qui est vite devenu synonyme de Mahométan.
Une étude complète de ces modillons a été réalisée par Admer Tahort, dans le bulletin de la SESV 54 avec plus de 25 photos.
(1) La propagande contre l’islam dans la sculpture romane du chemin de Saint-Jacques Instituto de Historia CSIC Madrid, publié par la Société française des amis de Saint-Jacques et El enemigo imaginado , édition Méridiennes, CNRS -2012
À l’intérieur, très beaux fonts baptismaux en calcaire noir (1) sur pied, sculptés au XIIe siècle, représentant des animaux, une scène de chasse à courre, la fête, un mariage, un tailleur de pierre dans son atelier entouré de ses outils avec plusieurs personnages dont un joueur de hautbois(clari), un joueur de cornemuse(cabrette), un acrobate marchant sur les mains, un cavalier tenant une pique et sonnant de la corne, le tailleur de pierre, un chien accroupi...
On peut noter que la cabrette était très courant au Moyen Age dans notre région, elle a totalement disparu.
De même facture, un bénitier également en calcaire noir, sur pied, couvert sur deux bandeaux, de sculptures naïves : une suite d’animaux sauvages et domestiques, un cavalier, une chasse à l'ours et un arbre aux deux chèvres. Image classique que l’on trouve jusqu’au XVIe siècle sur les linteaux de fenêtres de la vallée.
Présence d’un antependium (nappe d’autel) en cuir de Cordoue, offert par Maître Jacques Noguez en 1713, et provenant d'atelier toulousain.
Magnifique retable en bois doré représentant le martyre de saint Félix. Il est attribué par certains auteurs à l'atelier Claverie de Lourdes. D'autres l'attribuent aux maîtres sculpteurs d'Izeste Abel et Jean de Laforguette (2). Il est composé d'un tableau sculpté en demi-relief et peint évoquant le martyre du saint attaché à la queue de deux chevaux. Il est encadré de deux paires de fausses colonnes lisses de marbre rouge surmontées par deux anges. En attique, la colombe du saint Esprit domine l'ensemble. Le retable a été restauré en 1963.
À droite, chapelle romane dédiée à saint Blaise, en cul-de-four est percée de trois ouvertures en plein cintre, fortement ébrasées. Chacune est encadrée par deux colonnettes de marbre rouge d'Arras (les Gerbes) ou du Hautacam. Ces colonnettes sont surmontées de chapiteaux épannelés (dégrossis). Sous la fenêtre de droite se trouvait une petite armoire abritant une "piscine" qui servait à laver et purifier les vases sacrés et les mains du prêtre.
La tribune a été réalisée en 1705, par les Cagots de Terrenère, hameau d'Aucun.
L'église abritait au moins deux confréries, une mentionnée dans un testament (3), celle de Saint-Blaise en 1576 et l'autre, celle du Saint-Sacrement en 1653 (références perdues).
(2) Acte notarié de maître Noalis d'Arras de 1675.
(3) Testament de Pontis de Clos de Marsous. A.D. P. A. Archives départementales des Pyrénées atlantiques. Minute
de Me Lanusse.
Retable de Claverie ou des maîtres scupteurs d'Izeste, martyre de saint Félix. Photos J. Omnès
Magnifique tabernacle de Jean Brunel(l)o. Les statuettes dans les niches rouges ont été enlevées par sécurité. Huit statuettes saint Pierre saint Paul les quatre évangélistes et deux anges adorateurs plus une croix qui se trouvait au-dessus du tabernacle.
Les évangélistes encadrés de deux anges stockées dans un lieu sécurisé. Photo J. Omnès
La huitème statuette, saint Paul ? , la plus expressive. Photos J. Omnès
Dessous l'adoration des rois mages.
Antependium. Photos J. Omnès
Fonts baptismaux. Photos J. Omnès
Fonts baptismaux. Photo J. Omnès
Bénitier monobloc . Photos J. Omnès
Armoire et sa "piscine"
Chapelle de la Vierge avec la toile de l'Assomption
Les deux statues encadrant la vierge : saint Joachin et sainte Anne faisant la lecture à Marie
Saint Blaise avec sa crosse, la seconde main pouvait tenir selon l'iconographie classique un cierge. Photo J. Omnès
Croix processionnelle sur son socle, elle représente les quatre Evangélistes sous leur forme symbolique. Cette croix se trouve au Petit musée, à côté. Photo J. Omnès
AUCUN ET SON COFFRE DE FABRIQUE
Nous apprenons sous la plume de Thibaut de Rouvray dans le bulletin 49 de 2018 de la SESV, l’achat par le conseil général à la salle des ventes de Pau, d’un coffre de confrérie du XVIIIe siècle. C’est dans ce type de coffre que les fabriques qui géraient les paroisses y mettaient leurs documents titres et papiers divers et parfois l’orfèvrerie.
Descriptif
Rectangulaire de 114 cm X 46 cm et 61 cm de haut, en noyer et aux panneaux chevillés, il est orné d’une serrure de fer plat à la forme d’un écu renversé, sur laquelle est inscrit en ajouré : ME FECIT IP TARRIEU ANNO 1703. (Jean-Pierre Tarrieu m’a fait en l’an 1703). Il s’agit du curé de l’époque qui a commandé le meuble (Cela rappelle « le Fébus m’a fait » pour le château de Montaner). Ce genre de coffre à double ou triple serrure était courant tant dans les paroisses que dans les confréries civiles et religieuses. Les serrures multiples nécessitaient la présence des deux ou trois principaux responsables pour l’ouverture. Ceux-ci d’après l’édit royal de 1695, étaient à trois serrures : pour le curé, le marguiller et le procureur fiscal Nous pouvons admirer plusieurs de ces coffres à trois clés en Béarn et à l’église de Cotdoussan où il sert également de coffre à oboles. Ceux à deux clés nous semblent plus rares, sauf semble t’il en Bretagne. Mais l’intérieur souvent cloisonné avec des compartiments pouvait aussi nécessiter différentes clés.
Origine
Un léger problème concerne l’origine de ce coffre dans la mesure où il n’y avait pas de confrérie lors des visites pastorales de Haute-Bigorre en 1781. Il y avait cependant d’après Annette Parrou (1) en 1650, une fabrique à la chapelle Saint-Roch, située à l’est de Berganton (Terranere) qui, d’après nos recherches, était la chapelle des Cagots. Cette chapelle a reçu plusieurs dons mentionnés dans les minutes de notaire Pierre Bergès, maintenant aux A.D.H.P. Ce coffre viendrait-il de cette chapelle ?
Annette Parrou mentionne également une confrérie, Saint-Blaise en 1576 à Aucun . On peut penser qu’il s’agit d’une des chapelles primitives du XIIe siècle à l’intérieur de l’église paroissiale, détrônée (avec celle de Saint-Joseph), par Saint-Félix. Mais cette chapelle d’église est encore mentionnée en 1610, lors de la prise de possession de la chapellenie médiévale la concernant, (2), par Mathieu Crodey (3) Etait-elle à l’origine du coffre ? Aurait-elle disparue au XVIIIe siècle. En fait, lors de la Révolution française les biens ecclésiastiques furent vendus et éparpillés aux quatre vents.
Historique récent
Toujours est –il que ce coffre se trouvait dans le bâtiment de l’actuelle mairie appelée la maison des Américains et qu’il fut donné par son propriétaire Monsieur S. au menuisier ébéniste du village Jean-Marie Prat qui l’a restauré, surtout les moulures du bas, vissé des roulettes et mis aux enchères en 2012 à 200 € chez Maître Adam à Tarbes. D’après lui, les brûlures de la moulure supérieure viendraient de son « baptême ». C’est ainsi parait-il que l’on baptisait la naissance de tel meuble.
Son éventuelle venue ou possible retour dans l’église paroissiale serait une excellente nouvelle.
Voir aussi le dossier Meubles anciens : coffres
(1) Bulletin de la SESV de 1980 page 135
(2) acte de bénéfices ecclésiastiques
(3) Minutes de Maître Lacrampe A.D.H.P.
Photos J.-M. Prat d'Aucun
ART POPULAIRE DU VAL D'AZUN.
Ci-après deux satuettes des XIV-XVe siècles, taillées dans le même bois représentant Anne et Marie (Vierge à l'Enfant) et généralement mises côte à côte. Quelques traces de polychromie. Coll. privée ayant appartenues à J.-M. Prat d'Aucun. Jusqu'à la fin du XIIIe siècle la Vierge à l'Enfant était présentée assise, car il n'était pas digne d'Elle de recevoir les hommages de ses fidèles, debout.
Chapelle Saint-Roch et les cagots d'Aucun
Terranère
Il est d’usage d’attribuer le terrain d’atterrissage du deltaplane à droite du carrefour de la route qui va à Bun, au cagots le site avec le cimetière et le hameau (disparue) dans son environnement proche. Cette affirmation véhiculée par nombre de plaquettes et brochures est, semble t’il, fantaisiste. Et ce, pour plusieurs raisons : l’endroit est sous le vent sans aucune protection et loin de toute source d’eau et lors d’aménagement de la route il n’a été trouvé aucun squelette. Mais son implantation à Terranère est semble-t-il exacte, sauf qu’aux époques anciennes Terranère était composé de plusieurs lieux-dits : Las Coumes, Peyrasoubes, Garcie, Berganton et une partie de Bazaillac. Voir carte Cassini XVIIIe siècle et carte d’État-major 1865 revisité en 1900.
Ancien plan IGN, présence de la chapelle.
Après recherche de carte ancienne et lecture de testaments des pestiférés d’Aucun chez Maître Pierre Bergès en 1653-54 (1), il est mentionné une chapelle Saint-Roch non répertoriée dans les registres paroissiaux, mais qui existait bel et bien du fait de plusieurs dons notariés chez l'avocat cité, dont le testament du 6 juillet 1654, de Domenge Vergez qui laisse 9 sols pour la réparation du porche, le 8 juillet 1654, de Guallardine du Gai d'Aucun qui évoque la chapelle et porche de Monseigneur Saint-Roch "aux arbres" et de Magedeleine de Miaux qui offre un louis pour la réparation de la dite chapelle.
Le 12 septembre Jean Dors fonde un cantage à perpétuité. Et le 21 juin en 1655 Antonia d'en Maure un cantage annuel sous l'évocation de Saint-Roch (Voir étude faite par Madame Parrou pour la SESV de 1980, page 135).
La chapelle Saint Roch y est décrite comme la chapelle aux arbres de Noé (2). On peut penser que le nom de Noé lui fut adressé vu l’ancienneté des chênes de son environnement. Aucune mention de cagots ou de gésitains ou crestias n'est mentionné dans les actes.
Il s’avère très certainement que cette chapelle était le centre du hameau des cagots, entre deux sources-fontaines au nord et au sud rendant actuellement le terrain marécageux mais permettant d’avoir des zones propices aux ablutions (3). La chapelle se trouve au nord de la « houssat deous cagots (la fosse au cagots) » (4), bien connue des chasseurs de bécasses. D’après Michel Fabre (Le mystère des cagots) les lieux abritaient huit feux
Actuellement
De ce hameau et cimetière il ne reste plus rien, seule la chapelle au milieu de bois propriété de Monsieur Bazillac est toujours visible. Son ampleur et sa direction Est- Ouest indique bien que ce n’était nullement une grange. .Elle sert toujours de chapelle, lors de camp de jeunesse (Le nid Montagnard), d’où son incontestable conservation. Sauf, que depuis peu, sa porte décorée de clous a été volée.
Pour y accéder
Prendre la route d’Aucun à Bun et se diriger vers la colonie des Cimes, après l’avoir dépassé prendre à 200m un chemin qui donne accès, en descendant, à 100 m à la chapelle. Présence de chevaux et de barrières électriques. Propriété privée de Monsieur Olivier Baraniak de Pau.
Photo J. Omnès juin 2018
Porte volée en 2014. Analyse des inscriptions par Jean-Marie Prat qui y voit des pattes d'oie.
Photos J-M Prat.
Inscription des habitués des camps de vacances du Nid montagnard
1) Minutes de Pierre Bergès, notaire à Aucun, déposées aux A.D.H.P. 3E44/328, date 21 juin (1655).
(2) René Escaffre dans son ouvrage sur la Peste, page 46 (SESV) a transformé arbre de Noë en arbre de Noel ? en y voyant un rapport éventuel avec les sapins ? Or les sapins n’ont été introduits dans le monde de Noël que très tardivement de même que les sapinières localement.
(3) Jean-Marie Prat d'Aucun qui évoque la présence de bassins se demande s’ils servaient aux cagots pour soigner leurs éventuelles plaies de la peau comme aux bains de Cauterets.
(4) Parcelle 483, ex 291 du plan cadastral
Minutes de Pierre Bergès, beaucoup de difficultés à déchiffrer. Photo J. Omnès
Arbres de Noé ?
Visite des lieux en 1991 (août) de gauche à droite : Alfred Ramond, Auguste Labarthe (béret), François Lalanne et Luis Savez (bob blanc). Photo de J.-M. Prat
BUN
Église de Bun
L’église Saint-Martin, récente (1903-1904), est située en face de l’emplacement de l’église romane du XIIIe siècle, mais a conservé l’ancien maître-autel de l’église précédente et le tabernacle (XVIIe siècle). Pendant des siècles et jusqu'à la Révolution, elle a été administrée par l'abbaye de Saint-Savin. Devenue vétuste sa reconstruction fut jugée nécessaire. En attendant la nouvelle église, les cérémonies se déroulaient dans une grange (grange Lacaze). .
Une subvention d’État, un crédit et le travail bénévole des paroissiens ont été nécessaires pour la construire. Les travaux ont été supervisés par le curé Lousteau (1899-1932) à l'origine du projet.
Lors de la Révolution, les cinq cloches ont été descendues et deux enterrées. Après la tourmente révolutionnaire, une seule a été retrouvée, elle date de 1552 et orne à nouveau le clocher avec deux autres (1893 et 1965). La seconde cloche n’a jamais été retrouvée. Une fiche explicative se trouve dans l'entrée.
À l'intérieur,
Le tabernacle attribué à Jean Brunelo (fin XVIIe siècle) est composé du tabernacle proprement dit, encadré de colonnes torses et par deux statuettes : saint Pierre à gauche et saint Paul à droite. Il représente dans la partie centrale, le Christ du Vendredi Saint (Ecce Homo), liens aux poignets et couronne d'épines, bordé à droite par un panneau représentant la scène de l'Annonciation et à gauche par celle de la naissance de Jésus.
Tabernacle de Jean Brunelo. Photo J. Omnès
Le Christ aux liens
La Nativité
L'Annonciation . Photos J. Omnès
Saint Martin. Saint Joseph avec son équerre emblématique ;
statue en céramique du XIXe siècle. Photos J. Omnès
Maître-autel baroque de l'église précédente (faux marbre)
Le tabernacle avec le Christ aux liens
Fonts baptismaux et bénitier
Réservoir d'eau bénite. Photo Thibaut de Rouvray
La tribune
En 2004, la réhabilitation du presbytère, sur le côté droit de l’église, a permis de redécouvrir des ouvertures gothiques, dont une fenêtre à colonnette, avec un décor qui évoque l'un des scaux de l’Ordre des Templiers (temple de Salomon à Jérusalem), d’après l’artisan Jean-Marie Prat.
Symbole des templiers ?
Un des Sceaux des Templiers de Jérusalem avec le dôme surmonté par une croix. Le texte est en caractères grecs et latins, Sigillum Militum Χρisti : surmonté d'une croix, qui signifie "sceau de la milice du Christ". Mais en règle générale le texte commence par sigillum, ici il commence par militum. Il s'agirait de la reproduction du sceau des maîtres de la province templière de France qui ce siontétalas de1130 avec HuguesPairaud à 1312 avec Payens de Montdidier (1)
(1) Source Les fils de la vallée-site d erecherche sur la tradition templière.
Les sceaux classiques de la maison mère sont deux cavaliers sur un cheval ou l'agneau de Dieu (Agnius Dei) une patte relevé (agneau qui ressemble un peu ici à un cheval)
Chapelle Saint Antoine (Antoni)
Les ruines de cette chapelle se trouvent au sud du village près du sentier qui rejoint les crêtes du Pic de Pan. Elle figure sur les cartes Cassini.
Située au sud du village, vers les hauteurs par l'ancien chemin pastoral qui a servi non seulement aux transhumances, mais aussi aux insoumis de 1914-18 et aux STO fuyant la France. On passe devant une croix de mission daté de 1949, peut être à leur mémoire ? Il reste une partie de fondations orientés est-ouest d'environ 4mX6 m (à vérifier). Près des ruines, une fontaine naturelle d'où suinte de l'eau. À ma connaissance il n'y a jamais eu de fouilles. La présence de cette chapelle est un nouvel exemple de l'existence de chapelles à l'extérieur de la plupart de nos villages. Elles servaient aux processions des rogations, des fêtes locale religieuses et peut être parfois aux pasteurs qui n'avaient pas à descendre jusqu'au village pour prier. D'après Annette Parrou, bulletin de la SESV de 1979, page 77, cette chapelle (avec celle d'Arras consacrée à Saint Barthelémy) aurait été doublée d'un hôpital. Possible, mais on ne voit aucun reste de fondation.
À Marsous proche, nous avons également une chapelle, hors du village, la chapelle Saint-Martin. Presque toutes ont été abandonnées à la Révolution ou vendues comme biens nationaux et ont servi de carrières de pierres pour les maisons voisines.
Photos J. Omnès
ESTAING (Estanh) crée en 1836
Ce village dispersé était formé par la Bat de Bun et la Bat d'Aucun. Suite à une pétition au Directoire, le 17 prairial de l'an III, les habitants purent construire une église doublée d'un cimetière. Commencés en 1796, les travaux ne furent terminés pour l'inauguration qu'en 1822. L'église est donc de construction récente. Elle présente un mélange d'imitation romane et gothique. Eloignée du village, située sur un plateau, elle a été dédiée à saint Jean-Baptiste. Son clocher-tour carré abrite un porche à deux voussures avec inscriptions, de style roman .
À l'intérieur, le maître autel est en bois peint est mis en valeur par un baldaquin soutenu par quatre colonnes de bois aux chapiteaux de style dorique. Il sert de support à une statue de saint Jean Jean-Baptiste monté sur une coupole. Il n’y a pas de retable, mais un beau tabernacle en bois doré. Sur la porte, un Christ aux liens. Il est encadré à sa droite par une statuette représentant saint Pierre avec sa clé, et à sa gauche par un autre saint. Ils sont séparés par des colonnettes cannelées. La niche au-dessus n’abrite aucune statuette. Elle est surmontée d’une croix reposant une coupole. Deux ailerons en forme de spirale limitent l’ensemble. Nous n’avons aucune information sur l’origine de ce tabernacle que certains datent de 1836.. Encadrant l'autel, deux pots à feu en bois dorés et deux statues d'anges adorateurs terminent la décoration.
Dans la chapelle de gauche dédiée à saint Jean Baptiste, trône une étonnante statue de Bernadette. Elle vient de l’atelier François Dominique Monna de Toulouse. La chapelle de droite est dédiée à la Vierge. Croix processionnelle. La porte des fonts baptismaux a été enlevée. Le bénitier en pierre noire est récent, l’ancien a été volé.
Les deux grands tableaux représentent saint Blaise et saint Martin. Ils ont été offerts en 1905, par la famille Fauret. L’une est signée Chavauty avec une date : 1847 (1). A l’entrée, une toile un peu sombre, de belle facture représente semble-t-il l’Annonce faite à Marie par l’archange Gabriel. Il mériterait une restauration.
(1) Peintre naïf ambulant en Gascogne de 1840 à 1868 proposant des décorations d’églises. l'église d'Arras-en -Lavedan possède aussi une de ses toiles.
Christ aux liens
Saint Martin de Chavauty s'approchant d'une peinture naïve, avec des couleurs vives et un personnage statique, bien moins expressif que celui du tableau voisin. Peut-être saint Blaise ?, auteur inconnu.
Chapelle de gauche
L'Annonciation à Marie ?
Saint Jean-Baptiste Bernadette
FERRIÈRES (Herrèra)
Nous savons qu'en 1711 quand ce village appelé alors Haougarou, hameau dépendant d'Aucun, se trouvait, une église dédiée à saint Pierre. Elle a été érigée et consacrée par Mgr François de Poudenx évêque de Tarbes à cette date (1). Elle était située à l'emplacement de l'actuelle qui a été construite en 1787 puis reconstruite en 1929-1931. Ces dates sont mentionnées au-dessus du porche, sur le claveau : 1787 -1929. Haougarou devenu commune en 1790, prit le nom vers 1800, de Ferrières du fait des mines locales de minerai de fer ou herrèras. J'ignore à quel moment le nom de saint Paul fut ajouté à Pierre.
Au-dessus de ce claveau une pierre en réemploi indique 1240 en chiffres dits arabes, chiffres introduits dans la région seulement que vers la fin du Moyen Age. Nous avons un certain doute sur l'authenticité de cette inscription. Cette date est celle de la consécration de l'église de Luz : ECCA ISTA FUST DEDICATA ANNO MCCXL De même, l'enfeu de l'église admiré par Victor Hugo indique 1236, mais en chiffre romain encore en vogue dans la région (2). Ce qui laisserait entendre la fausseté de cette date 1240.
À l'intérieur, beau et sobre retable du XVIIIe siècle.
L'importance de cette église au clocher polygonal, par rapport aux nombre de paroissiens, vient de fait, que depuis la fermeture des mines, la population a grandement diminuée. Elle était de plus de 800 en 1860 pour descendre à une centaine de nos jours.
(1) Les annales des sept vallées du Labéda, de Jean Bourdette, édit. Lacour, tome 3 page 447.
(2) Ce qui donne, retranscrit à l'identique par J-L Massoure : "aq : iahs : Benac... Bat : filla : de naraño de Bareia : e de : Madauna Naherã mccXXXYL : ano : e mori en la darera secmana d'Abril : GILE de Sera: lo : fé" Soit ci-gît Bernardine de Doumet de Bat - fille de Naramon de Barèges et de madame Nahera. - 1236 année de la mort dans la dernière semaine d’avril- Gile de Sera l’a fait.
MCCXXXVI = 1236
L'église et son intérieur en 19n, telle qu'elle était au XVIIIe siècle. Carte postale ; Archives de Tarbes
Retable de l'ancienne église ; en attique, les armes de Pierre, premier évêque de Rome
Å côté de l'église paroissiale, cette belle maison, ancien presbytère, de pierre apparente, avec son petit clocher sur le toit, abrite une chapelle de l'Eglise (orthodoxe) autocéphale syriaque de Malabar ou prieuré Sainte-Marie-Saint-Antoine- le- Grand.
Intérieur.Cliché J. de C
GAILLAGOS (Galhagòs)
L'église romane Saint- Martin de Gaillagos est de construction très ancienne, probablement du XIIIème siècle, mais elle a été très restaurée aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles (1840-1890). Elle a perdu toute son authenticité. Le linteau est marqué 1819. Pendant un certain temps le patronage de l'église fut donné aux moines de saint-Savin, c'est leur abbé qui nommait le curé.
À l’intérieur, belle cuve baptismale romane sculptée. Très belle chaire baroque, c'est tout ce qui reste de l'ancienne église. Le maître autel est en marbre de Bagnères, il est surmonté d'une croix en cuivre doré et de la statue de saint Martin (don de Lanusse-Fontan). Dans un coin, sous l'escalier, un buste de saint Martin en bronze, oeuvre du sculpteur local J-J Abdallah. D'après Pierre Debofle, il se trouvait sur la place proche.
Église de Gaillagos
Bénitier Photo J. Omnès
Fonts baptismaux romans
Saint Joseph
Saint Martin par J-J Abdallah
SIREIX (Sireish)
Cette église dédiée à saint Jean-Baptiste a été construite en 1944-1946, par le curé Samaran, après un incendie le 28 mai 1944, dimanche de la Pentecôte, qui a ravagé la précédente d'origine médiévale. Elle est due à l’architecte lourdais, René Abadie. Elle n'a cependant pas conservé l'architecture ancienne du clocher-tour. L'origine de l'église est très ancienne. Elle remonte au moins au XIIe siècle lorsque les cadets et cadettes d'Arras vinrent s'installer sur les terres de "Sirèch" qui appartenaient au seigneur du doumec Montperlé d'Arras. Ils construisirent une petite église pour la vingtaine de foyers que comprenait alors le village naissant qui prit le nom de Sireix.
À l'intérieur, belle voûte en lambris. Une fresque réalisée en 1946, par un peintre parisien, Mr Crevel décore le chevet. Elle représente le Christ baptisé par Jean-Baptiste.
Photos J. Omnès
L'une des deux chapelles latérales. Photos J. Omnès
À lire :
Echos d'Azun de Pierre Fourcade, plaquette en autoédition, Aucun
Arrens et la chapelle de Pouey Laün d'Henry d'Agrain, édition Hunalt, Tarbes 1926
Les annales du Labeda, tome 2, Jean Bourdette Lacour 2001
Les Pyrénées françaises de Paul Perret, 1881
La Peste de René Escaffe SESV