À la fin du règne de Louis XV et au début de celui de Louis XVI, les pastourelles habitées de bergers larmoyants et bergères lascives étaient à la mode C’était l’époque de Fabre d’Eglantine (1713-1795) avec Il pleut, il pleut bergère, rentre tes blancs moutons et de Marie-Antoinette avec sa bergerie de Versailles. C’était l’époque de P. Jéliote (1715-1795) qui chantait en béarnais à la cour de Louis XV, les poèmes mis en musique de son compatriote Cyprien Despourrins. Ces poèmes où la montagne pyrénéenne et ses habitants sont magnifiés ont survécu aux siècles, pour être repris par des compositeurs interprètes de génie comme Alfred Roland (1797-1874), Pascal Abadie et Edmond Duplan.
Créés en 1833 par Guillaume-Louis Bocquillon dit Wilhem, chargé à Paris de l’enseignement de la musique dans les écoles, les orphéons ou chorales auront pour but de démocratiser la musique et le chant et de les promouvoir dans les milieux populaires. Son ambition, permettre à « chaque citoyen d’accéder à la grande musique, à l’émotion artistique censée élever l’âme et apaiser les passions. » La démocratie devait en « sortir raffermie, l’égalité des citoyens renforcée et les conflits jugulés. » Des méthodes particulières et nouvelles seront mises en place pour enseigner le langage des sons aux élèves, souvent « analphabètes musicaux. » Wilhem réussira si bien son pari, qu‘à l’exposition universelle de Paris de 1867, défileront près de 3 400 orphéons venant de toute la France. Lourdes aura son premier orphéon en 1864. Il fera suite à la création des chanteurs montagnards d’Alfred Roland (parisien d’origine) à Bagnères en 1838.
Un résumé de la saga des Orphéons par Laurent Chenaux sur France musique : https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/la-pause-these/les-chanteurs-montagnards-de-bigorre-anthropologie-d-une-tradition-orpheonique-en-pays-d-oc-9913845
Wilhem (wikipédia) Les chanteurs d'Alfed Roland
Alfred Roland, un compositeur de génie : Halte là, les montagnards sont là : thtps://www.youtube.com/watch?v=_KmMjQuDWMk
Pour en savoir plus sur les orphéons : http://fr.wikipedia.org/wiki/Orph%C3%A9on
Les différentes chorales et les chanteurs en polyphonie (p)La polyphonie pyrénéenne a recours à plusieurs voix différentes, généralement 2 ou 3, parfois 4. Elle est bâtie à partir d'une poésie chantée préexistante
1- le chanteurs montagnards de Lourdes, 2-Les moundeilhs, 3-Orphéon de Luz, 4 -Les chanteurs d'Arielès, 5-Vaya con Dios, 6- 1Avisatz -pe, 7- Choeur de Bigorre, 8- Les cagnots de Beaucens, 9- La chorale mixte Eths Vaporats, 10- La chorale mixte Bach Labeda, 11- La chorale mixte de Batsurguère, 12- Eths d'Azu, 13- La chorale Ousse-Bigorre, 14- La chorale de Castelloubon, 15- Le trio Eths Bandoulets, 16- Un pervox (p), 17- Auprès de vous, 18- Vox Bigerri (p), 19- le groupe Rambalh, 20-Daunas de Cor (p), 21 -Voxitanie, 22- La chorale de Julos, 23 Canta se gausas (Allegria (p)
1- Les chanteurs montagnards de Lourdes
Paroles de C. Despourrins
Le groupe au château de Beaucens
http://www.chanteurs-montagnards-lourdes.com/
Historique
1864. Nous devons au maire de Lourdes A. Lacadé (époque de Bernadette), la création du premier Orphéon : l’Orphéon de Lourdes. Il sera chargé d’animer les fêtes locales, celles des différentes corporations, les anniversaires, les réceptions de personnalités…Très tôt, afin de donner une base solide et fraternelle à l’association, celle-ci se transforme en société de secours mutuels, un peu comme les associations des carriers. « Une cotisation mensuelle en rapport avec les ressources » sera demandée. « Un avenir durable et prospère paraît donc désormais assuré à l’Orphéon de Lourdes » en déduira le Courrier de l’Orphéon lourdais du 10 mai 1867. Mais la guerre de 1870 va casser ce bel élan.
En 1889, création par les enfants de Lourdes de l’association La Lyre indépendante. Signe de ralliement, le béret et la cocarde verte avec une lyre.
Dix ans plus tard, en 1899, naît une société concurrente, d'orientation identitaire avec le costume des montagnards bigourdans et le choix des chansons qui puiseront dans les textes des poètes locaux Despourrins), en français ou en gascon : Lous Cantadous det Labeda.
En 1900, la Lyre participe au concours musical de Bayonne. Elle change de nom, de Lyre indépendante elle deviendra Lyre montagnarde.
Ces deux organisations fusionneront en 1910, pour s’appeler l'Union montagnarde du Lavedan.La première guerre mondiale provoque une assez longue interruption des sociétés de chant. Il faudra attendre 1929 et le sens de l'initiative d'un certain Dominique Béguère pour voir la naissance de L'Orphéon de Lourdes. Son objectif : « à travers un enseignement public et gratuit, individuel et collectif de la musique » elle prône « le développement du goût musical et l’exécution des chants d’ensemble. » Le siège est situé 13, place du Champ commun. Mais le groupe périclite, durant l'entre-deux guerres, le monde change.L'univers orphéonique fait partie du passé.
Et c’est après la guerre 1939-45, que les anciens sociétaires et amis du chant choral fonderont en 1946, une société folklorique, en chœur d’hommes Les chanteurs montagnards de Lourdes. Nom qu’ils conserveront jusqu’à ce jour. Ils se réunissent alors au 52, rue de la Grotte, café Abadie, puis dans une ancienne salle de classe, rue du Bourg. Président M. Dalavat.
Leur premier disque a été réalisé par Festival : Chants de la Bigorre. Il a été enregistré en février 1958, sous la direction de M. Lafaille, à l'école publique des garçons par Robert Prot, Claude Cavalli et Jean Tixier. Les titres : Bigorro, La chasse aux isards, Beroye flou, Aquelos mountagnos, Montagnes pyrénées, Dus pastous a l'oumbreto, l'Avalance et Tyrolienne bigourdane.Le second (voir photo en page d'accueil) sera réalisé par La Lyre bigourdane de Marie-Bernard Hourtané
Ils se réunissent maintenant tous les jeudis soirs, place du Tydos. Responsable Vincent Védère
Le costume
Le costume est important pour marquer l’unité du groupe et son appartenance à celui-ci. Son « arrivée » après six mois d’apprentissage, était jadis, souvent attendue avec impatience. Il marquait une forme d’intronisation.
De 1946 à 1989, les chanteurs étaient vêtus du costume traditionnel des jours de fêtes en Lavedan : cape de bure beige , boléro marron, chemise blanche avec deux pompons rouges, ceinture large en tissu rouge, béret marron avec pompon rouge (qui n'a rien de traditionnel).
En 1989, le costume change. Il se rapproche de celui des guides de montagne : le boléro devient rouge, le pantalon est remplacé par une culotte de bure marron et des guêtres en laine blanche. Les pompons rouges des bérets ont disparu.
Costume actuel (1989)
Les concours
Les concours étaient les outils privilégiés pour la diffusion et la propagation du mouvement orphéonique. Lisons la page 57 du mémoire de master de Laurent Chenaux :
« Par dizaines, voire par centaines, ces sociétés se retrouvaient dans une ville hôte pour se mesurer dans des concours musicaux où l’image des municipalités et des régions était fortement engagée. Ces concours orphéoniques jouaient un peu le rôle dévolu de nos jours aux confrontations sportives, avec tout l’arrière-plan politique que cela suppose.
Les orphéons étaient classés en plusieurs divisions, la Division d’Excellence, la Division Supérieure, la 1ère Division, 2ème Division, 3ème Division, les trois dernières étant réparties en plusieurs sections. […] Les meilleurs ensembles, en plus des primes en espèces, des couronnes, des médailles et des palmes, pouvaient être primés avec effet ascendant et changer de catégorie. Les Concours comprenaient plusieurs types d’épreuves : le Concours de Lecture à Vue, le Concours d’Exécution et le Concours d’Honneur. Les Sociétés qui se présentaient en 3ème Division pouvaient être exemptées du Concours de Lecture à Vue. Par contre, pour pouvoir se présenter au Concours d’Honneur, il fallait avoir obtenu un premier prix en Lecture ou en Exécution. Bien entendu, la question cruciale était celle du Jury, dont les « membres [étaient] choisis parmi les notabilités musicales ».
Ces épreuves étaient précédées de grands défilés obligatoires, où toute la population était invitée à pavoiser, et où les groupes, bannières en tête, rivalisaient de prestance dans des costumes flamboyants où se lisaient la richesse et la magnanimité de leur cité. On imagine l’attrait que pouvaient revêtir ces manifestations prestigieuses autant que festives, auprès des sociétaires, qui pouvaient ainsi bénéficier de voyages aux quatre coins de l’Hexagone […].
Lors de ces manifestations, toute la logistique républicaine était à l’œuvre. Les lignes de chemins de fer proposaient des billets à tarifs réduits, les préfets avaient pris la précaution d’informer tous les maires de leur département pour les inciter à présenter leur orphéon au concours, les ministres venaient faire des discours lors des concours les plus importants, les préfets ou sous-préfets, les députés, les consuls, les conseillers généraux, les maires, présidents d’arrondissement ne manquaient pas ces bains de foule, les festivités débutaient au son des salves de canons, tous les lieux publics étaient réquisitionnés, les places, mais aussi les écoles, les théâtres, les églises, etc. L’orphéon était véritablement le symbole de la culture républicaine. »
En ?
Le groupe au château fort de Lourdes en 1918
1984. Photo Laurent Chenaux
Au jumelage Lourdes-Czestochowa - Octobre 2015
L’avenir
De tous temps les chanteurs bigourdans de Lourdes ou d’ailleurs étaient invités à travers le monde pour faire connaître leur spécificité. Les tournées en 1838, puis en 1845, des quarante chanteurs de Bagnères d’Alfred Roland à travers l’Europe, puis de l’Orient auront un succès retentissant.
Le concours de musique entre les différents orphéons était le fleuron du système. En 1933, pas moins de trente-cinq sociétés de chants étaient engagées au concours musical de Lourdes. C’est dire le succès populaire du genre. Succès qui pourrait renaître facilement si les autorités locales en faisaient une de leurs priorités dans leur politique de loisirs. Il a été une période où l’association était à deux doigts de disparaître, faute d’élèves. Il a fallu l’intervention du maire de l’époque F. Abadie. Pour lui, il était « hors de question que Lourdes ne dispose pas de sa société de chanteurs. » Suite à une révision de son régime de subvention, la société put poursuivre ses activités.
Comme le dit si bien Laurent Chenaux dans sa conclusion : « Il est indéniable que ces sociétés sont tributaires non seulement de l’engagement et de la passion de ceux qui les animent, mais aussi de la volonté politique de ceux qui les gouvernent. »
Second disque édité par La Lyre Bigourdane de Marie-Bernard Hourtané. Coll. personnelle. Photo J. Omnès
http://www.wat.tv/video/chanteurs-montagnards-lourdes-10n6g_2grmr_.html
Pour comparer : les Chanteurs montagnards d’Argeles-Gazost avec leur patou :
http://www.youtube.com/watch?v=2_wXr6WEWiQ
Pour ceux qui veulent en savoir plus, lire le mémoire de master de Laurent Chenaux (que nous remercions ici pour son aide) : Les chanteurs Montagnards de Lourdes : de l'orphéon républicain au chant montagnard de Bigorre."disponible au local des Chanteurs Montagnards. Le site www.chanteurs-montagnards-lourdes.com.
Interview de Lourdes-actu : http://www.youtube.com/watch?v=wbaOo9JI804
Le site revisité avec l'annonce du 150e anniversaire de sa création : http://www.chanteurs-
Encore un lien, l'histoire du groupe en chansons :https://www.youtube.com/watch?v=peLLesTU1zM
Thèse d'ethnomusicologie de Laurent Chenaux, Université de Nice-Sophia-Antipolis, septembre 2011. A droite, exposition pour le 150e anniversaire
Dernier ouvrage de Laurent Chenaux août 2021 :
2- Les Moundeilhs
Les Moundeilhs à Argelès-Gazost, le 20 juillet 2013. photos J. Omnès
3- Orphéon de Luz ex Les enfants de Barèges
Cet orphéon basé à Luz-Saint-Sauveur de la vallée de Barèges a été créé avant 1867 (1), afin de promouvoir le chant montagnard puisé dans le terroir local. Comme son voisin lourdais, il utilise un répertoire aussi bien en français qu’en bigourdan. Mais depuis peu, il utilise également un registre religieux en latin.
(1) Les enfants de Barèges ont participé à deux concours à Argelès et à Tarbes en 1867 ; ce qui prouve qu' un long travail de répétitions avait été effectué avant cette date. Cette information provient d'une recherche faite par Laurent Chenaux, directeur de chant des chanteurs montagnards lourdais, pour son doctorat. Charly Trey président du groupe, pense que celui-ci a dû animer l'inauguration du pont Napoléon, en présence de l'empereur en 1863.
Bannière de l'Orphéon. Médailles remportées à Tarbes et Argelès (1867)
Les chanteurs à Barèges, septembre 2012. Photo J. Omnès
Les concours
À peine créé, l’orphéon de Luz gagne le second prix, au concours de Tarbes dans la 3e division 2e section et le premier prix au concours d’Argelès.
De 1891 à 1914, il participe à de nombreux concours qui seront interrompus par la première guerre mondiale.
En 1920, Pierre Planté reforme le groupe et en prend la direction, puis son fils prendra sa succession jusqu’en 1930. Nouvelle interruption entre 1939 et 48.
Après la seconde guerre mondiale, la chorale est reprise en main par Louis Burret et Bernard Laffont puis une succession de nombreux autres administrateurs.
C’est en 1974, qu’est réalisé le premier disque en 33 tours, avec d’autres groupes. Il s’agit d’un répertoire de chants de Noël : La Pastorale de Labassere, chants de bergers. Les voix en présence : L'Orphéon de Luz, la chorale de Batsurguère et Marcel Castellu. Il sera suivi en 1981, par un second disque de chants traditionnels intitulé La-Haüt sus la Mountagne. Il sera réalisé par La Lyre Bigourdane de Marie-Bernard Hourtané avec la prise de son de J. Mortera. Les titres : Se canti, La Barégeoise, Sen Counéches ma Bergère, L'Adour, Dus pastous a L'oumbreto, Le Torrent, Salut, Campbielh !, Montagnes Pyrénées, La-Haüt sus las mountagnes, Petit Pierre, Perqué me fais la cour?, Derrière chez nous et Pastous d'et Campbielh.
Au sujet des chants de Noël R. Ritter écrira: " Il est heureux que l'on puisse ainsi conserver une des dernières traditions encore vivantes dans nos Pyrénées, dans tout ce qu'elle a de pur et de naturel."
Premiers disques de l'Orphéon. Coll. privée. Photos J. Omnès
1988 verra l’orientation de la chorale vers la diffusion de ses prestations à travers l’Europe avec à la clé, quelques échanges culturels.
1994 c’est la sortie d’un premier CD. Il sera suivi par d’autres dont les Voix du pays toy en 2001.
2008, année exceptionnelle fêtant les 120 ans de l’orphéon avec un bouquet final lors de la messe célébrée à l’église de Gèdre, en présence de l’archevêque de Besançon.
2011 verra l’apothéose de l’aventure musicale, par un voyage à Rome et un concert à l’église Saint-Louis-des-Français, suivi d'une audience publique de Benoit XVI.
2017 : les 150 ans de l'Orphéon :https://youtu.be/iCWlLxcuYKE
Petit film réalisé par Script adour Média : http://www.youtube.com/watch?v=NDATlQXbysY&feature=player_embedded
Photo Joel Adagas
Nous avons trouvé peu d’informations sur ce sympathique groupe d'Argelès-Gazost, si ce n’est que leur costume financé en partie par la mairie, date de 2009. Il se compose de sabots, chaussettes blanches, pantalon et boléros de laine brune sur une chemise blanche et une large ceinture rouge.
Site d'Arieles :Blog d'Arieles
Ci-dessous une petite vidéo. Mais la prise de son n’est pas parfaite, dommage :
« …Montanhas Pireneas ; qu'estatz las mias amours. Cujalas de magrèra, que'vs aimarèi tostemps. Arren n'ei mei bèth que la mia patria. Arren n'agrada tant a la mia amiga O montanhòus...ô montanhòus Cantem amasso , cantem amasso Lo bèth païs que mon païs, la patz e lo bonhur Tra la la la la , tra la la la la la la, la la Tra la la la la, tra la la la la la la, la la Atencion, atencion, atencion Los montanhòus, los montanhòus Atencion, atencion, atencion Los montanhòus son aquí”
Arielès, leur premier disque. Cliché M.-B. Hourtané
Parmi les chorales plus tardives, mais dont les chants font également partie du patrimoine culturel et cultuel (chants religieux) du pays, on peut citer :
Le chœur d'hommes à 4 voix Vaya con Dios. Troisième chorale du pays, après les chanteurs montagnards de Lourdes et L'Orphéon, il est dirigé par André Naude et présidé par Jean-François Bourrel enseignant, ancien soliste du Chœur Toulouse Midi-Pyrénées (CTMP). Ses adhérents peuvent chanter indifféremment en bigourdan, béarnais, basque, espagnol ou français avec un bel enthousiasme.
5- Vaya con Dios
Historique
Vaya con Dios a vu le jour en 1996 dans le petit village de Séron, situé dans les Enclaves bigourdanes entourées de terres béarnaises, au nord-est du département des Hautes-Pyrénées. Là, existait une chorale mixte « Les Troubadours de l’Enclave » dirigée par André Naude. Ce dernier et son ami lourdais Christian Barou, amicalement appelé Fripounet, également choriste dans ce groupe, rêvaient de créer un chœur uniquement constitué d’hommes. Le groupe s’étoffe ; de douze choristes, on passe, au fil des années, à vingt, puis à trente, tous reliés par les mêmes passions : l’amour du chant et le plaisir de vivre ensemble une aventure humaine et amicale. Au cours de ces deux dernières années ils ont pu enregistrer les rentrées de quelques très jeunes choristes confirmant ainsi la vitalité du groupe. Ils se retrouvaient jadis pour les répétitions hebdomadaires dans leur ancien siège social à l’hôtel Castel de Mirambel, situé au pied du Château Fort de Lourdes. Le siège a déménagé et se trouve en 2019 à Espoey (64)
Vaya con Dios
Le groupe vocal Vaya con Dios est uniquement constitué de voix d’hommes répartis en quatre pupitres. Il comporte trente choristes dont huit solistes et quatre musiciens : Roger Garcia, l’homme-orchestre, qui assuraient parfois des intermèdes musicaux au saxo ténor, à la mandoline, à la clarinette et au bandonéon est décédé depuis peu (vers 2018) ; Gaby Clouté, à la guitare et au bandonéon ; Jeannot Monfray, à la guitare basse et André Naude, le chef de chœur, à l’accordéon. En 2010, les All Blacks de la chanson ont eu la joie de voir arriver trois jeunes, assurant ainsi l’avenir du groupe. (Voir photo jointe)
Les concerts se déroulent essentiellement dans les églises, en raison de l’acoustique souvent parfaite, voire idéale de ces édifices, permettant aux choristes et aux solistes de briller et aux auditeurs d’apprécier et d’admirer la beauté des timbres vocaux.
Si les choristes interprètent surtout des airs basques et espagnols, ils chantent également des chants bigourdans à la gloire des Pyrénées et maintiennent la tradition locale. Parmi ces chants : montagne Pyrénées, la tyrolienne des Pyrénées, l'avalanche de Barèges, le refuge et le Pic du midi.
Ne pas confondre ce groupe avec le groupe belge du même nom.
Une vidéo avec belles photos sur les Pyrénées : http://www.youtube.com/watch?v=jUPKPdrzQVc
Dernières recrues. Cliché La Dépêche Les deux dernier. CD chants basques et latino- américains (en espagnol)
Font également partie de leur répertoire le Mexique et sa Révolution, le fleuve Uruguay, l’Italie, les pays slaves, les negro spirituals du Mississippi, les chants liturgiques orthodoxes et catholiques en français et en latin. Divers succès de la chanson française ne sont pas oubliés. En 2013, cinq CD ont déjà été enregistrés, dont les deux derniers sont "Vaya Con Dios canta espaňol y latino americano" et "Vaya Con Dios chante le Pays Basque"
Le groupe Vaya con Dios : https://www.youtube.com/watch?v=w2FWKnnPyHs
Le président, Jean-François Bourrel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le chef de chœur, André Naude, tél 05 62 32 55 60. www.vaya-con-dios.eu
6 - Avisatz-pe
La Chorale Avisatz-pe (fais attention), chœur d'hommes du Pays de Lourdes créé en 2008, aux voix profondes et harmonieuses, présidée par Jean-Pierre Valentin. Leurs chants sont souvent écrits en bigourdan par un membre du groupe : Daniel Casteyde. Leur premier CD intitulé « Non bares pas la porto » (« Ne ferme pas la porte ») comporte des œuvres originales retraçant des histoires d’amour, des bergers et bergères de nos montagnes mais aussi des métiers disparus de nos vallées comme les ardoisiers. Cet ensemble vocal souhaite promouvoir et défendre la culture, la langue bigourdane et partager le plaisir de ses chants en gascon bigourdan, vecteur de communication. Univers des 3B : Pays basque-Béarn-Bigorre
http://www.dailymotion.com/video/x8a00o_avisatz-pe-video-1_news
et dhttps://www.facebook.com/pages/Avisatz-pe/734723849966203?fref=nfeux
À l'église d'Argelès-Gazost août 2017. Photo J. Omnès
Le groupe au pic du Jer , une rencontre inopiné en juin 2014.
Site du groupe avec la chanson des ardoisières de Batsurguère :
https://www.facebook.com/734723849966203/videos/779450572160197/
Texte de Guy Trousselle lors d'un concert à l'église d'Argelès-Gazost :
"C'était à une belle soirée que nous fûmes conviés en ce Mardi soir du 8 Août dès 21 heures dans l'église paroissiale d'Argelès.
Le public est venu très nombreux et visiblement très connaisseur. Pour suivre depuis deux ans maintenant les concerts de ce chœur d'hommes, j'ai mesuré comme il est beau le chemin parcouru Les voix montent dans une belle harmonie qui fait battre les cœurs et vibrer les âmes, les auditeurs sont attentifs et cela ne trompe pas, il y a de la magie dans ce groupe, ce sont des enthousiasmes qui sont à l'unisson. Point de livret dans les mains, leurs chants ils les possèdent ou en sont possédés. Et dans les yeux brillent cette flamme ardente du vouloir bien faire. Ce fut fait, Messieurs, avec chaleur et immensément de talent et le rappel debout d'une grande partie de l'assistance fut un hommage mérité.
Si je me souviens bien "avisatz-pé" signifie "prends garde !". Alors prenez garde de ne point ignorer leur prochain concert même si vous avez un doute en ce qui concerne les chœurs des églises... vous y trouverez alors matière à croire en quelque chose.
Les photos en témoignage et deux petites minutes d'enregistrement pour vous faire une idée... et puis des "gueules"... de montagnards éperdument !"
Chanteurs
Chef de choeur : Joseph Jankovic
Ténors : Jérôme Hirribarne Jean-François Gerbet Hubert Place
Baritons : Daniel Casteyde Francis Casteyde José Coustarot
Basses : Jean-Louis Barbejat Jean-Michel Nogue Jean-Pierre
7-Choeur de Bigorre
Choeur de Bigorre à la salle Robert Hossein à Lourdes, le 6 mai 2016, lors du passage d'Edmond Duplan. Deux de ses fils sont dans cet ensemble vocal. Photo J. Omnès
8- Les cagnots de Beaucens
voir le site http://www.beaucens.fr/vie-sociale/la-chorale
9- La chorale mixte Eths Voparots, originaire de Boô-Silhen.
10- La chorale mixte Bach Labéda. Elle est présidée par Jean-Claude Lamarque, originaire d'Aspin-en-Lavedan. Elle anime les fêtes de la vallée de Batsurguère et d'ailleurs, depuis plus de 30 ans. Elle comporte aussi un groupe de danses du folklore pyrénéen.
11-La chorale mixte de Batsurguère
Elle propose des chants traditionnels (gascon, bigourdan, béarnais, basque), des chansons françaises traditionnelles et des chants religieux ou gospels. Elle est dirigée par Sophie Pérez, professeur de musique. Elle participe généralement àla Hesteyade d'Ibos
Ancien article de presse
Chorale de Batsurguère à Ibos. Photo J. Omnès
12- Eths d'Azu
À la fête d'Arcizans-Dessus 25 août 2017. Photo J. Omnès
La messe des bergers inaugurée en 1956, par l'abbé Borie, d'Arcizans-Dessus s'est perpétuée jusqu'à nos jours.
En 2009, l'église devenue trop petite, c'est depuis cette date qu'elle est célébrée en l'église d'Arras-en- Lavedan. En 2020, elle sera célébrée le 24 décembre à 22 h par l'abbé Zarabie, curé du Val d'Azun. Elle sera animée par la chorale Eths d'Azun. Noel en val d’Azun extraits :
Eglise d'Arras décembte 2017. Photo J. Omnès
http://www.deezer.com/track/7091323
13- La chorale Ousse-Bigorre. Elle est présidée par Arlette Baron. Le chef de chœur est Raymond Laguës, qui se dévoue pour celle-ci depuis 35 ans.
15- Le trio Eths bandolets. Au répertoire essentiellement bigourdan. Il était souvent invité pour animer les soirées et les manifestations. Sortie de leur livre dans un local en gare de Tarbes ; l'un d'eux étant ancien cheminot : https://www.facebook.com/photo.php?v=737275186301535
Eths Bandolets au salon de l'agriculture 2013. Photo J. Omnès
16- Un per vox Chants médiévaux en gascon
https://vimeo.com/77267459
17- Auprès de vous, Choeur d'hommes de Bagnères de Bigorre. www.facebook.com/aupres.devous
Après 18 ans de présence sur les planches de la polyphonie pyrénéenne et plus de 500 concerts, Vox Bigerri avec Pascal Caumont, Fabrice Lapeyrère, Bastien Zaoui et Régis Latapie a donné son dernier concert le 15 décembre 2021 en l’église Saint-Jean de Tarbes. Créée en 2015, cet étendard de la polyphonie gasconne a ouvert les portes du chant en cercle : « un truc que les Pyrénées et les Pyrénéens ont cultivé et qui ne se perdra pas. »
Choeur d'hommes de Bigorre composé de :
Pascal Caumont, Fabrice Lapeyrere,
Bastien Zaoui et Régis Latapie
https://www.facebook.com/Rambalh65/videos/1362903893759314/
Hier soir, premier juillet, dans l’église de Lau, les Daunas de Cor (Femmes de cœur), Nadeta Carita, Laurence Benac, Emilie Manescau, et Myriam David, ont offert à la nef comble, un superbe concert de voix polyphoniques en gascon. Elles étaient accompagnées en première partie, par un groupe de jeunes filles dirigé par Emilie Manescau à la voix superbe. Les Daunas nous ont présenté leur dernier CD, Rota « chemin intime et personnel de chacun de nous » Les thèmes sur la nature, les bergers et les bergères, les amants et les amantes, chers au poète Cyprien Despourrin, ont été la ligne directrice de cette superbe soirée.
Ci-après « On ès donc tu captiva » de Louis Porte Labit de Gèdre et sa traduction :
Nadeta au concert de Lau 1er juillet 2023
https://www.facebook.com/100027162987027/videos/676840957269557/
C’est un chœur d’hommes de 16 participants, venant de la Bigorre et dirigé par René Vergez. Son siège et lieu de répétition se trouve à la mairie de Poueyferré.
Si le folklore pyrénéen en gascon est sa colonne vertébrale, le groupe n’hésite pas à franchir les frontières et nous faire goûter des airs d’îles ensoleillées et de pays lointains, avec comme leitmotiv l’amour du terroir.
Ils sont facilement reconnaissables avec la variété des couleurs de leur chemise, qui nous rappelle les Compagnons de la Chanson.
22- La Chorale de Julos
Créée en 1982, par Paul Laborde, c'est un groupe mixte qui anime les fêtes locales et des soirées récréatives. Elle est dirigée en 2023, par Georges Poueyto.
23 - Canta se gausas (Allegria p)
Allegria a été vainqueur des rencontres vocales pyrénéennes en 2023, catégorie plus de 3 et a été second au concours des régions sur France trois.
Le grand avantage d’Allegria, composé de cinq chanteurs, qui en dehors des voix superbes est de nous parler des chansons traditionnelles polyphoniques pyrénéennes dans leur milieu géographique et historique. Chanté en langue locale surtout en béarnais et en bigourdan à partir d’une oreille attentive et exercée sans étude du solfège, de connaissance des notes et sans la présence d’un maître de chœur. La polyphonie pyrénéenne a recours à plusieurs voix différentes, généralement 2 ou 3, parfois une quatrième se joint au groupe qui chante en cercle. Les chants sont bâtis à partir d'une poésie chantée préexistante évoquant surtout la vie amoureuse idyllique des bergers et des bergères.
En dehors des auteurs anonymes, deux grandes figures se dégagent du monde du chant local : Gaston Fébus poète à ses heures et souvent vainqueurs de jeux floraux et Cyprien Despourrins subdélégué de l’intendant ‘Etigny, mais aussi poète, aux nombreuses pastorales. Tous deux composaient en langue vernaculaire locale, le gascon
Ces chants étaient et sont encore parfois accompagné d’un tunn-tunn (tambourin à cordes) et d’un violon.
Le français n’a fait son apparition qu’après les guerres napoléoniennes où les soldats lors des longues campagnes apprirent la langue nationale pour faire mieux partager leur peine de cœur de la fiancée ou des amis laissés au pays
Ce n’est qu’au XIXe siècle, vers 1838, que le Parisien Alfred Roland, en cure à Bagnères, fit de ces chants et de nouveaux qu’il composait lui-même, un spectacle exportable.. Avec un grand nombre de participants qui devaient connaître le solfège et apprendre le français, du moins pour les chants qu’ils produisirent sur les scènes nationales. C’est ainsi que naquit tout un folklore pyrénéen, teinté de romantisme de l’époque avec l’uniforme ad hoc, pour chanter les beautés des montagnes, des lacs et la vie des bergers et des contrebandiers. Loin de la sobriété du chant polyphonique pyrénéen.
A l'église de Poueyferré avril 2024. Photo J. Omnès
Petite vidéo :
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LES CHANSONS
Paroles du chant national de l’Occitanie, dont l’auteur est pense-t-on Gaston Fébus, prince des Pyrénées
Debat ma fenestro,
Ya un aousélou
Touto la neî canto
Canto sa cansou.
Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma moi
Qu’es al lent de you
Aquelos montagnos
Qué tan aoutos sount,
M’empatchon de bésé
Mas amous oun sount
Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma moi
Qu’es al lent de you
Baïssas bous mountagnos
Planos aoussas bous !
Perque posqui bésé
Mas amous oun sount.
Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma moi
Qu’es al lent de you
Aquélos mountagnos
Tant s’abacharan
Mas amourettos
Se rapproucharan.
Traduction
Dessous ma fenêtre
Y a un oiselet
Toute la nuit chante
Chante sa chanson
S’il chante, qu’il chante
Chante pas pour moi
Chante pour ma mie
Qui est loin de moi.
Ces fières montagnes
A mes yeux navrés,
Cachent de ma mie*
Les trait bien aimés.
S’il chante, qu’il chante
Chante pas pour moi
Chante pour ma mie
Qui est loin de moi.
Baissez-vous montagnes,
Plaines haussez-vous
Que mes yeux s’en aillent
Où sont mes amours
S’il chante, qu’il chante
Chante pas pour moi
Chante pour ma mie
Qui est loin de moi.
Les chères montagnes
Tant s’abaisseront
Qu’à la fin ma mie
Mes yeux reverront.
Ci-après,deux petites chansons recueillies par la MRJC de la baronnie des Angles :
NOUSTE BILLATGE
Nouste billatge qu'ey tout petit
Mes qu'ens y trouban paâ Le refrain
Qu'arrencountran quauques amis
et de boum cô boulem canta
Deguens eths arbes qu'ey escounut
Coumo u nid d'aouset
A quiou u dia que soy bayut
Tant qu'ey beroï et tout qu'ey bet
Si eth boulet bié passeya
Per a nousta carrera
Segur que beyerat passa
l'Echez de cap a la ribera
Couma pertout caù tribailha
Parti de boun maïti
De temps en temps caù s'abus
Trinqua u cap dab et amics
Cantem toustem cantem maynats
Aquet nouste pays
Mes de pertout que preferam
Et nouste petit paradis
Parole de Rose Capdevielle (Les Angles).Musique de Marie Lacaze (Les Angles)
CANSOU D'ERAS QUATE SASOUS
Cansou d’espoèr et libertad
En nouste mounde pla troublat
Cansou de pats et de bertat Refrain
Cansou d’amistat ! cansou d’amistat !
1) Beroï printemps qu’ey arribat
Cargat de flous et de berdura
Debou maiti de tout coustas
Milliers de volz per à natura
Era cansou de l’aouserou
Qu’an nouça la bérasasou
2)Soreilh de juil et de juillet
Que bagna toute la campagna
Et ceu qu’ey blu et temps qu’ey cla
Et bla madu que caou séga
Era récolta sera bouna
Cantat cantat tous ets ségaires
3)Labor qu’arribat doucamen
Brumes et ben quina misèra
Balens pastous que can parti
Can débara en t’a ra ribéra
Pres d’et troupet que cantarat
Eras gailhères d’et temps passat
4)Ouney et temps béroï et doux
D’aqueras noustas passeyadas
Prats et sendès soun amantats
D’ua béroïa capa blanca
Temps de Nadau temps de cansous
Cantem amassa la pats ta touts
Parole Rose Capdeville ; musique Genviève Forgues (Castelloubon)