Les pierres ayant un rapport avec la préhistoire et la protohistoire se trouvent dans le dossier Préhistoire.
Pour les rocher de Roland, voir dossier Circuits d'histoire et de légendes : la Via Charlemagne.
Il y a près de 100 000 ans, le Pays des Vallées des Gaves était recouvert d’un immense glacier, parti des cirques et massifs granitiques du sud du pays surtout du pluton de Cauterets, avec une extension maximale vers 60 000 ans. Ce glacier de 53 km de long avait une pente de 0,m 039 par mètre et recouvrait le pays des vallées des gaves. Aux environs de 44 00 -41 000 ans cal AP (1) a débuté son lent retrait et un peu plus tardivement dans les vallées du pays des vallées des gaves. On date généralement ce retrait entre 30 000 et 23 500 cal AP. Pour atteindre une stagnation au niveau des 400 m durant 2 500 années entre 17 500 et 15 000 cal AP (2). C’est dans ces zones que l’on trouve nombre de cavités dans les massifs karstiques du pays et qu’au-dessus que l’on retrouve des présences humaines correspondant au Paléolithique Puis la déglaciation s’est poursuivie jusqu’à la disparition du glacier située généralement vers 11 700 cal AP âge fin du Paléolithique et début du Mésolithique. En se retirant l’immense glacier a laissé maintes traces, dont de nombreux lacs et blocs erratiques, nombreuses dolines et cavités. Le front de glace au nord du pays atteignait les sites d’Omex, Peyrouse, Poueyferré, Loubajac, Adé Julos, Gez-ez-Angles… Sur cette périphérie, les blocs atteignent d’imposants volumes comme celui dessiné par Edmond Collomb en 1867, dans son ouvrage « Essai sur l’ancien glacier de la vallée d’Argelès » (3). Avec son collègue, Charles Martins, ils affirmèrent qu’ils avaient « rarement vu, même en Suisse, des restes de l’époque glaciaires aussi remarquables » (4). Seul, le sommet du pic du Jer, à 905 mètres, émergeait.
(1) cal AP : Avant le Présent (celui-ci a pour date 1950). En anglais cal BP (Before Présent)
(2) Pyrénées d’hier et d’aujourd’hui de J. Canérot, J.-P. Colin J.-P. Platel et M. Bilotti. Edition Atlantica, 2008. Page 148.
(3) Mémoire de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. 1867, p.79-80.
(4) Bulletin de la Société Ramond. 1867, p.93.
Pour mémoire (Wikipédia) : Les préhistoriens s'accordent généralement pour reconnaitre sur le territoire de la France actuelle le découpage chronologique suivant :
Paléolithique inférieur : des premières traces laissées par l’Homme jusqu’à 350 000 ans avant le présent (AP)
Paléolithique moyen : de 350 000 à 45 000 ans AP
Paléolithique supérieur : de 45 000 à 11 700 ans AP
Mésolithique : de 9 700 à 5 000 ans av. J.-C.
Néolithique : de 5 000 à 2 000 ans av. J.-C.
Âge du bronze : de 2 000 à 800 ans av. J.-C.
Âge du fer : de 800 av. J.-C. jusqu'à la conquête romaine de la Gaule.
En bleu la zone du glacier, front nord, dessiné par Edmond Collomb, 1867. Illustration de l'Essai sur l'ancien glacier d'Argelès
Lourdes lac
Faute d’avoir trouvé ce bloc exceptionnel de 9, 50m de long et 7, 4m de large, nous avons cependant rencontré nombre de rochers erratiques autour du lac, dans le domaine du golf.
Blocs erratiques le long du lac glaciaire dans le domaine du golf qui en abrite un certain nombre.
Photo J. Omnès.
Argelès Le rocher mystérieux d'Argelès au Balandraou
Sur le chemin médiéval du Balandraou (Balandrau en français) qui peut être emprunté à partir d'Argelès-Gazost ou d'Ayzac-Ost se trouve un ensemble de deux rochers mystérieux, éléments erratiques de l'ancien glacier. Le rocher supérieur, empêche le second, par son poids, de rouler dans la plaine. Le rocher supérieur est placé sur une pente à 45º, alors qu' à partir du second rocher la pente devient brusquement verticale. Voir la troisième photo et le dessin de Jean Bourdette. Ces deux énormes pierres granitiques dont la supérieure mesure 3, 50 maxima de long et 3, 25 maxima de large et la seconde 2,70m maxima de long sur 1, 95m maxima de large ont une épaisseur moindre. Ils sont dirigés dans le même sens. Si pour nombre d'observateurs, il s'agit d'un phénomène classique du à la déglaciation entraînant des blocs morainiques loin de leur lieux originaux pour les déposer à la fin de l'ère glaciaire sur des terrains et des supports divers, dans des positions parfois étonnantes (Voir les autres blocs erratiques du dossier), il n'en demeure pas moins qu'un auteur célèbre a vu là, la main de l'homme.
En effet, Jean Bourdette, l'historien local, a affirmé dans une plaquette en date de juillet 1886, sous l'appellation Monument mégalithique du Balandraou : « ce n'est pas en roulant qu'elles sont venues au Balandraou pour s'y fixer dans les conditions que j'ai décrites [...] La position unique qui réalise le singulier équilibre de la pierre inférieure démontre clairement l'intervention raisonnée, combinée, calculée de l'homme ». Et d'ajouter que ces pierres ont été portées là, par l'homme, car granitiques, elles reposent sur un sol calcaire. Curieusement il ne mentionne pas la présence et l'action de l'immense glacier qui recouvrait la région et le nombre considérable de rocs granitiques qui ont été déposés sur des sols divers schisteux, ou jurassiques.
Dessin de Jean Bourdette
Le Balandrau est réputé pour sa forêt de châtaigniers ancestraux.
Face Nord
La vue la plus célèbre. Photos J. Omnès. Façe Sud
Vue du haut
Le Bicorne de Napoléon, en montant à partir d'Omex, après la colonie de vacances
SOTA F PO-221 - Le Beout
Coumély, Les rochers du chaos
Vierge dominant le chaos de Coumély. Photo J. Omnès
Gèdre
Gez
Pseudo-dolmen sur plan incliné à 45°: énorme dalle erratique de 4x5x1,5 m, calée horizontalement par un 2e bloc de granite de 1,6x1,6x1 m. L'ensemble forme abri. Azimut 64°. Pierre à légende, comme le Calhau dera Encantade sur le Balandraou distant de 1,2 km (Argelès-Gazost). Accéder au cimetière nouveau, au carrefour des chemins, prendre celui de gauche, traverser le champ, c'est au bout du champ de droite dans le bosquet, en contrebas. Le site domine la vallée.
Gez Mont de
Bloc erratique marquant le sommet du mont de Gez (Arras) à 1097 m
Peyrardoune -Tech Étonnant rocher en suspension
Peyrouse
Eth peyro que non toquo en terro- la pierre qui ne touche pas terre.
Elle repose sur trois pierres et se trouve à 1 km après les dernières maisons en direction de Lourdes, sur le chemin de crête au-dessus de la ferme Caussade. Nombreux blocs morainiques dans le secteur, vue sur le lac de Lourdes..
Ségus- Le Boutu
Etonnnant rocher qui ressemble de loin à une pierre dressée de près de 2 mètres de haut, mais à l'approche, on se rend compte que l'imposant bloc vertical est prolongé à l'arrière par une partie descendante, le tout faisant penser à un animal sortant de terre.
Val d'Azun
Ce beau tailloir connu des randonneurs, situé en val d’Azun, au lieu-dit Etghs Ortigars (les jardins?) a servi durant plusieurs siècles, de pierre d’affutage aux outils des bergers. Haches, couteaux ont provoqué ces entailles profondes. Entailles si impressionnantes, que ce site est à l’origine d’une des nombreuses légendes sur Roland. Il se dit que là, le géant protecteur des pèlerins de Saint-Jacques a livré ici bataille contre les forces du mal. Son nom : la pierre de Roland
Photo : Teresa Pambrun, mémoires de pierre
Inconnu