Lire Pierre Crausse L'eau des Pyrénées, un siècle d'énergie hydroélectrique, éditions Capaduès
Les différentes unités de production :
Pour comprendre une partie de ce tableau : En 1929 fut créé par Jean-Raoul Paul, directeur de la Compagnie du Midi, la Société Hydroélectrique du Midi (S.H.E.M.). Société anonyme concessionnaire dont le capital était détenu à 75 % par la Compagnie du Midi, ses biens devant revenir à l'Etat à la fin de la concession d'après une loi de 1919. La SHEM deviendra par la suite filiale de la Société nationale des chemis de fer (S.N.C.F.) qui absorba en 1938 avec la S.H.E.M., la Compagnie du Midi. Décisions de nationalisations du 13 août 1937.
Année |
Nom |
Cours d’eau |
Puissance installée MW |
Energie produite/an GWh |
Société d’origine |
Exploitant actuel |
1898 |
Calypso |
Gave Cauterets |
0,7 |
? |
Chemins fer PCL |
Cie Gle d'entreprise hydroélectrique (C. Maurès) PEM-SHEM |
1902 |
Villelongue |
Gave Isaby |
1,7 |
20 |
Sté Pyrénéenne Silico manganèse |
Péchiney |
1903 |
Pont de la Reine |
Gave Pau |
0,6 |
? |
Chemins fer PCL |
SHEM |
1910 |
Arras |
Gave d’Azun |
0,7 |
? |
Force et Lumière des Pyrénées |
Arrêt |
1913 |
Soulom |
Gave de Pau |
8 |
40 |
Cie chemin fer Midi |
SHEM |
1917 |
Peyrouse |
Gave de Pau |
1 |
1,56 |
Cie Tramways Lourdes |
EDF |
1927 |
Luz I |
Gave Gavarnie |
26 |
140 |
Forces motrices Vallée Gavarnie |
EDF |
1931 |
Esterre |
Le Bastan |
15 |
64 |
Sté Hydroélectrique la Cère |
EDF |
1933 |
Lau-Balagnas |
Gave d’Azun |
16 | 81 |
Sté Forces et Lumière |
EDF |
1935 |
Le Tech |
Le Tech |
4 |
13 |
Sté Forces hydrauliques du Sud |
EDF |
1942 |
Soulom II |
Gave Cauterets |
10 |
57 |
SNCF |
SHEM |
1947 |
Artigues |
Adour Garet |
5 |
18 |
Force et Lumière des Pyrénées |
EDF |
1948 |
Nouaux |
Gave d’Arrens |
17 |
90 |
Union électrique Sud |
EDF |
1949 |
Pont de la Reine |
Gave de Pau |
14 |
60 |
Forces motrices Vallée Gavarnie |
EDF |
1950 |
Luz |
Le Bastan |
2,50 |
10 |
EDF |
EDF |
1950-1959 |
Migouléou |
Gave d’Arrens |
33,9 |
? |
EDF |
EDF |
1950-1959 |
Tucoy |
Gave d’Arrens |
22+0,3 (Suyen) |
? |
EDF |
EDF |
1951 |
Arrens |
Gave d’Arrens |
24 |
89 |
Sté Forces motrices Arrens |
EDF |
1952 |
Gèdre |
Gave d’Héas |
24 |
100 |
EDF |
EDF |
1954 |
Pragnères |
Lac Cap de Long |
150 |
221 |
EDF |
EDF |
1956 |
Luz II |
Gave de Pau |
40 |
120 |
EDF |
EDF |
1958 |
Soulom II |
Gave de Pau |
30 |
156 |
SNCF |
SHEM |
1959 |
Lau- Balagnas II |
Gave d’Azun |
31 |
102 |
Sté Forces motrices Arrens |
EDF |
1960 |
Aucun |
Gave d’Arrens |
6 |
23 |
EDF |
EDF |
1971 |
Plan du Tech |
Gave d’Arrens |
2,4 |
9 |
EDF |
EDF |
1979 |
Pragnères II |
Gave de Pau |
180 |
326 |
EDF |
EDF |
1993 |
Agos-Vidalos |
Gave de Pau |
1 |
7 |
Sté Hydroélectrique du Midi |
SHEM |
1994 |
Beaucens |
Gave de Pau |
1, 6 |
10, 60 |
Sté Hydroélectrique du Midi |
SHEM |
1995 |
Préchac |
Gave de Pau |
1,2 |
5,8 |
Sté Hydroélectrique du Midi |
SHEM |
1997 |
Isaby |
Lac d' Isaby |
2 |
8 |
Sté Hydroélectrique du Midi |
SHEM |
Sommaire
HAUTE MONTAGNE
La plupart des centrales hydroélectriques importantes sont gérées par le Groupe d'Exploitation Hydraulique (GEH). Il exploite 37 centrales, réparties entre les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques. Appelé GEH Adour et Gaves, sa production moyenne annuelle pour les deux départements est de 1700 millions de Kw/h, ce qui représente une consommation hors industrie d'une ville de 725 000 habitants (Chiffres EDF).
l'un se trouve à son siège à Gèdre et le second à Arrens-Marsous. Le premier exploite les centrales de : Gèdre, Pragnères, Esterre, Luz I, Luz II, Saint-Sauveur et Pont de la Reine et le second Migouëlou, Tucoy, Plan du Tech, Arrens, Aucun, Nouaux Lau-Balagnas et Peyrouse.
Pour réaliser cette production, 16 barrages ont été nécessaires dont neuf pour notre région. Ce sont les suivants : Migouëlou, Le Tech, Escoubous, Gréziolles, Aumar, Aubert, Cap de Long, Orédon et Gloriettes. La totalité des 16 barrages peuvent stocker 110 millions de m3, celui de Cap de Long, 70 millions à lui seul.
LE GEH (EDF) DE LUZ-PRAGNERES
LA CENTRALE DE GÈDRE
En amont de Pragnères, une usine a été construite à Gèdre en 1952, au confluent du gave de Gavarnie et de Héas. Elle est alimentée par la régularisation du barrage du lac des Gloriettes d’une capacité de 2, 7 millions de m3. L’eau provient par galeries souterraines de Troumouse
Le barrage construit à 1667 m d’altitude a 136 m de longueur en crête et 43 m de hauteur. Sa base est de 11 m de large avec 2 m en crête. Sur une surface de 13, 5 hectares, il retient un lac artificiel de 2,7 millions de m3. Il a la particularité de posséder un évacuateur de crue de type « touches de piano » composé de 4 seuils déversants, évacuant 70 m3 /s , un nouvel évacuateur a porté en 2010, la capacité d’évacuation à 150 m3/s. L’eau du trop plein est acheminée jusqu’au gave d’Estaubé en contrebas. Et l’eau pour la centrale est acheminé jusqu’à l’usine de Gèdre par conduite souterraine et conduite forcée de 618 m.
L’usine de Gèdre, grâce aux eaux du lac plus aux prises d’eau du Campbeilh, d’Aguila, d’Estibère des Touyères et du Maillet produit 100 GWh avec une puissance de 24 MW.
Cette centrale recevra en 1956, les groupes de l’usine de Luz II qui fonctionnera avec les eaux de restitution de la Centrale de Pragnères. Elle produira alors annuellement 120 GWh
Pour y accéder
Traverser le village de Gèdre, en venant d'Argelès après le pont de pierre à double arche, descendre la route sur la droite en face l'abri de des géologues drection CCAS c'est tout au bout du chemin du Prioré :
La centrale est à droite, autre entrée au bout du chemin. Photo J. Omnès
La centrale. Photos Google Sotos
L'évacuateur
En 1947, après la guerre, un important chantier de production d’hydroélectricité consécutif au plan Monnet va voir le jour dans le pays toy et la vallée d'Aure. L’un des plus prestigieux chantiers d’EDF en altitude. L’idée maîtresse est d’utiliser le lac Cap de Long du massif du Néouvielle, situé à 2160 m, comme pièce centrale du projet. Ses eaux se versaient naturellement vers la Neste d’Aure. Qu’à cela ne tienne, un immense barrage permettra de détourner les eaux vers le Gave de Pau où existait déjà une chute à Pragnères à 10 km. Ce détournement d’une eau destinée à l’agriculture ne se fera pas sans heurt. Une fois le projet accepté, Cap de Long servira de réservoir principal en recevant par pompage les eaux des lacs d'Ossoue et d'Escoubous et par gravité celles du lac d'Aubert en contrebas à 2148 m, relié par une conduite souterraine, puis d’Aumar au-dessus d'Aubert. Un réseau de 30 prises d'eau vient compléter le dispositif de collecte d'eau. Le barrage principal de 100 m de haut, du type voûte semi-épaisse, pourra stocker jusqu’à 68 Mm3. Les deux stations de pompage rive droite, celle de la Glaire ou Glère des zones lacustres inférieures et la principale à 1700 m au-dessus de la centrale qui servira à pomper les eaux de la rive gauche pour les faire accéder à Cap de Long compléteront le système. Une galerie percée dans le massif du Néouvielle sur 10 km reliera le barrage à la conduite forcée. Celle-ci, avec sa longueur de 2036 m, et son dénivelé 1250 m obtiendra le record mondial jusqu’en 1952.
Un barrage historique
Le barrage de Cap de Long a été édifié sur un verrou glaciaire. Barrage voûte-poids, il a été complété par une digue. Il a nécessité 270 000 m3 de béton réalisé par deux centrales. Les matériaux provenaient d'une carrière de granit situé à 1200 m et étaient expédiés aux centrales à béton par des tapis roulants, après concassage sur place par deux concasseurs de 79 et 85 tonnes. Ce barrage peut stocker à lui seul 67 millions de m3 d'eau, sur les 72 millions de la Centrale.
Le fonctionnement
La centrale est un apporteur d'énergie de saison. L'hiver, la neige s'accumule et l'eau des torrents se transforme en glace. Celle du barrage de Cap long est donc prélevée et alimente la centrale. Au printemps, à la fonte des neiges, les eaux des torrents viennent alimenter le lac Cap Long grâce aux deux stations de pompage et aux nombreuses vannes.
Chantier du barrage. Matériel acheminé par des mulets. Clichés EDF
La route d'accès. Cliché EDF.
Les stations de pompage
La principale, à 1700 m, est desservie par deux téléphériques, dont un téléphérique de chantier, le Blondi. Il peut monter jusqu'à 15 t. Cette station est équipée de deux pompes (11 000kW et 6 000 kW) d'un débit nominal de 6,5 m3/s sous une hauteur de refoulement de 325 m. Plusieurs vannes, dont la principale sur la conduite forcée et qui pèse 37 tonnes, permettent différentes connexions. La station est alimentée par deux lignes électriques venant de la Centrale.
La seconde pompe dite de la Glaire (Glère) moins importante est équipée aussi de deux pompes, mais de 2000 kW chacune avec un débit de 2m3/s pour une hauteur de refoulement de 140m. Elles sont alimentées en électricité par l'usine électrique d'Esterre.
Les turbines
La Centrale est équipée de deux groupes de turbines ; l'une de 80 000 kW et l'autre de 35 000 kW. Ce dernier groupe est branché directement sur la conduite forcée et peut fonctionner d'une façon autonome.
Photo Google. A Générateur, B turbine. 1 stator, 2 rotor, 3 vannes réglables, 4 pales de la turbine, 5 flux d'eau, 6 eaux de rotation de la turbine et du générateur.
Ce qui donne ceci (Ici centrale de Campan) :
Les différents lacs sont alimentés pour la rive droite du Gave de Pau, par les torrents du Boulou, du Rabiet, de Maucapéra, d'Aygue-Cluses d'Escoubous, de la Glaire (Glère), et d'Oeil-Nègre. Et pour la rive gauche, par les eaux de Holle, Saousse (1860 m), Canaou, Tapou, Ossoue (1835m), d'Aspe, de Oule, Male, Cestrède, et de l'Itouèse (Massif de l'Ardiden).
Un chantier hors norme
Pratiquement isolé du monde, où l’hiver, seuls les skieurs pouvaient alimenter les ouvriers, ainsi que quelques bennes de téléphérique, ce complexe gigantesque sera endeuillé par quelques accidents mortels. Il n’en demeure pas moins que malgré toutes les difficultés : froid, glace, vent, falaises, la prouesse fut totale. Ainsi furent réalisés, après sept années de travail acharné par 3000 ouvriers, essentiellement d'origine espagnole, italienne et nord- africaine, 33 km de route, 20 téléphériques, 40 km de galeries, 30 barrages et prises d'eau, une usine, deux stations de pompage, deux puits, trois turbines Pelton.
L'accès au barrage de Cap de Long a nécessité la création d'une route à flanc de montagne de 5 m de large et de 13, 5 km de long, avec une pente qui ne devait pas excéder 5% pour l'accès des camions de 10 t qui apportaient le ciment.
Parmi les téléphériques construits, certains relevaient d'une prouesse inégalée. Ainsi le téléphérique de la station de pompage de Pragnères à 1700 m d'altitude a été réalisé sur des parois rocheuses, souvent à la verticale. Il a nécessité un sentier muletier de 10 km pour accéder au chantier. Le téléphérique pratiquement horizontal de la Glaire (Glère) raccordé au funiculaire de l'Ayré à Barèges, possède une portée de 2500 m.
Les hommes
Ces chantiers gigantesques sur la rive droite et gauche du gave de Pau, au départ de l’épicentre constitué par la centrale de Pragnères, ont nécessité une grande concentration d’hommes aux métiers multiples. Des concepteurs de barrages et de centrales hydroélectriques venant des Ponts et Chaussé et de Polytechnique, ces ouvrages ont nécessité une multitude d’ouvriers spécialisés : mineurs, bétonneurs grutiers, mécaniciens, soudeurs, monteurs de conduites forcées, téléphéristes et de manœuvres capables de vivre à 1800 mètres d’altitude sous la tente, puis dans des baraquements (1) aux conditions spartiates, été comme hiver, loin de leur famille avec des descentes en ville limitées. Vu les conditions extrêmes doublées de dangers permanents engendrés par le froid, le gel, les éboulements, les avalanches, les orages, les explosions de mines, les chutes de pierres, il ne faut pas s’étonner d’y trouver une majorité d’étrangers, dont des Espagnols républicains, des Nord-Africains et même des prisonniers de Guerre allemands, des prisonniers politiques français (collaborationnistes) et des rescapés de la LVP.
Ainsi en 1951 à Pragnères sur les 3350 travailleurs encore présents, on comptait 40,90 % d’Espagnols, 22,30% de Nord- Africains, 30 % de Français et 6, 80 % de divers (2). Sans compter les nombreux mulets, seuls capables de monter les pièces détachées dans les endroits les plus abrupts.
Sur les milliers d’hommes passés dans ces montagnes de Haute-Bigorre, il nous est difficile d’oublier les 24 morts (cumulés en 1954), ainsi que les 74 silicosés (2). C’est grâce à ces hommes au courage hors du commun, réunis en une véritable Légion civile que la fée électricité a pu équiper tous les foyers de nos départements pyrénéens.
(1) C'étaient le plus souvent des baraquements en bois, dont les éléments étaient montés à dos de mulets. Seul le cantonnement de la Glaire (Glère) disposait de bâtiments en dur.
(2) Chiffres de Pierre Rousseau dans Glaciers et torrents, édition Hachette, 1955.
L'une des stèles à la mémoire d'un ouvrier mort sur le chantier. Photo Sébastien Carvalho Jovinomo
Transports de conduites forcées. Photo Edf
L’énergie électrique fournie
La centrale terminée en 1952 et agrandie en 1956, fournira grâce à des alternateurs Alsthom,un courant transporté en 220 kV vers trois directions :
- Toulouse via Lannemezan
- Bordeaux via Lau Balagnas
- Sabiñanigo en Espagne.
Cette centrale est la centrale la plus puissante des Pyrénées, avec une puissance installée de 185 Mw et une production annuelle de 360 GWh.
Elle est complétée par quatre autres usines situées sur le gave de Pau : Gèdre, Luz-Saint-Sauveur, Esterre et Pont-de-la-Reine.
Un ouvrage : Cap de Long, un barrage pour deux vallées, d'Alexandre Pau et Étienne Follet, éditions Privat.
La centrale de Pragnères
Dessin EDF, la coupe est dans le sens de vision quand on vient du Sud (Gèdre) sens inversé du dessin ci-dessus.
Visite de la centrale. Photo Edf.
Salle des turbines
Roue de turbine Francis à simple rangée de godets Roue de turbine Pelton à double rangée de godets ou augets de la centrale de Campan. Photos J. Omnès
Barrage Cap de Long, le plus important. Photo Google. Tuyau de conduite forcée, environ, 1, 70 m de diamètre
Photo Alix
LA CENTRALE D'ESTERRE
L'usine électrique d'Esterre alimente le pompage de la Glère par une ligne dont on voit le premier pylône sur la gauche de la photo, au premier plan, cette ligne suit le Bastan, monte à l'Ayré et poursuit jusqu'à la Glère.
L'usine de pompage est au fond de la vallée d'en face, à la Glère (juste en dessous du refuge CAF).
Hydrauliquement, Esterre est alimentée par quelques prises d'eau (Cabadur à la sortie de Barèges, Bolou (avec le siphon), Laguès sans réservoir (elle turbine "au fil de l'eau"), et au bout de la galerie, il y a cette conduite forcée que l'on voit à droite ! (Information de Puech)
Au pied du château Sainte-Marie. Photo J. Omnès
LA CENTRALE DE LUZ I- LA CENTRALE DE LUZ II-LA CENTRALE DE SAINT- SAUVEUR.
En fait, il s'agit d'un seul bâtiment en belles pierre du pays construit en 1927 à 670 m d'altitude, à la sortie de Sassis par la société Forces motrices de la vallée de Gavarnie, devenu par la suite EDF. Appelée Luz I, elle fournit une puissance de 26 MW et une énergie de 140 Gwh avec une conduite forcée à partir du gave de Gavarnie.
En 1950, a été réalisé Luz II avec une conduite forcée à partir du Bastan. Elle fournit 2, 50 MW de puissance et 10 GWh d'énergie
En 1956, c'est autour de Saint-Sauveur avec une puissance de 40 MW et une énergie de 120 GWh. Conduite forcée à partir du Gave de Gavarnie.Le Groupement d’Usines de Luz-Pragnères compte 5 barrages représentants 78 millions de m3 d’eau stockés, 40 km de galeries et conduites forcées et 30 prises d’eau ainsi qu’un espace découverte de l’hydroélectricité (ouvert au public toute l’année) sur la centrale de Pragnères. La centrale hydraulique de Pragnères, mises en service en 1953, est d’ailleurs l’une des plus importantes usines pour la production hydroélectrique de la chaîne des Pyrénées.
Au total, le groupement d’usine compte 185 MW disponibles pour le réseau électrique en moins de 3 minutes, avec une production équivalente à la consommation d’une ville d’environ 135 000 habitants.
Centrales de Luz
L'une des trois conduites forcées
Les usines du groupe d'Arrens (GCH) dégagent une puissance de 128, 60 MW pour une production annuelle de 378 GWh.
Dans les années 1950, quatre usines seront édifiées le long du gave d'Arrens : Arrens (1951-52) Migouëlou et Tucoy (1958-59) et Aucun (1960). En amont des usines de Nouaux et Lau Balagnas, toutes alimentées par la régularisation du lac naturel de Migouëlou à 2278 m, de 48 ha, grâce à un barrage de 274 m de 31 m de haut avec 9 voûtes et une chute de 1800 m ; les 17 millions de m3 du lac fourniront 70 GWh. De cette côte à la côte 444 (usine de Lau-Balagnas), tous ces ouvrages : barrages, conduites forcées, pylônes, superbes usines de pierre, lignes... seront l'oeuvre d'une importante main d'oeuvre étrangère, surtout espagnole et italienne. Ces réalisations apporteront une manne importante, appelée localement "manne céleste" aux communes traversées par les redevances payées par EDF.
LA CENTRALE DE MIGOUËLOU
Elle dégage une puissance de 33, 9 MW.
L'eau provient du barrage de Migouélou à 2278 m qui elle vient du lac Suyen. Elle est remontée par une station de pompage. Le barrage à 9 voutes construit en 1959, de 31m de haut et 274 m de long retient un lac de 48 ha, profond de 96 m. Il alimente 7 centrales.
A partir du barrage de Migouélou , l’eau est turbinée 7 fois par une chaîne composée respectivement des centrales de Migouélou, Tucoy, Plan du Tech, Arrens, Aucun, Nouaux et Lau-Balagnas avant de rejoindre le gave de Pau. L’eau ainsi turbinée par la chaîne hydroélectrique du Val d’Azun permet de produire l’équivalent de la consommation annuelle domestique d’une ville de 160 000 habitants, sans pollution, sans déchets, sans générer de gaz à effet de serre.
Barrage Migouëlou. Cliché Roland Dard.
Photo FB : les amis du pays de Lourdes-Lavedan et Pays toy Les conduites forcées Photo J. Omnès
LA CENTRALE D'ARRENS
À 907 m, elle dégage une puissance de 26 MW.
Conduite forcée d'Arrens
LA CENTRALE DU PLAN DU TECH
Elle sera réalisée en 1971, suite à la construction en 1949-50 du barrage du Tech. Ce dernier situé à 1207 m, de type voûte en béton, de 166 m de long et 33 m de haut retiendra un lac artificiel de 9,5 ha avec une capacité de 1,3 millions de m3. L'eau venant du lac Miguelou à 2278 m emprunte une conduite forcée pour être à nouveau turbiné et dégager une puissance de 2,3 MW
Barrage du Tech, le chantier. Photo Alix
On peut joindre l'autre rive grâce au chemin aménagé sur le barrage
La centrale du plan du Tech
LA CENTRALE DE TUCOY
À 1 263 m, elle dégage une puissance de 11,1 MW
Descente vers la centrale du plan du Tech. Tucoy conduite forcée, photo J. Omnès
LES CENTRALES D'ARRAS- NOUAUX
Le village d’Arras à 638 m a eu l’opportunité d’avoir deux centrales l’une en face de l’autre activés par des dérivations sur le gave d’Azun
L’usine Lemoine
La première centrale est celle du célèbre escroc illusionniste Henri-Léon Lemoine. Elle a été financée par la société Sud-Africaine de diamant la De Beers (dirigée par Julius Wernher) sur un terrain et avec des droits d’eau achetés en 1905 par H.-L. Lemoine. La centrale a été réalisée grâce à ses plans. Elle a été édifiée et gérée avec l’aide d’un ingénieur local par « Usines hydroélectriques du Gave d’Azun –H. Lemoine (1) » pour réaliser la transformation d’une poudre à la recette secrète en diamant, grâce une très forte puissance électrique. Voir l’affaire Lemoine ci-dessous. Le générateur des expériences de Paris n’étant pas assez puissant pour chauffer le four de ses expériences pour une production industrielle, une usine opérationnelle spécifique était donc nécessaire. Elle sera financée par la De Beers. Mais ses responsables, venus impromptus à Arras, ne trouvèrent qu’une classique usine hydro-électrique qui vendait électricité et force aux villages avoisinants grâce à deux groupes de 250 chevaux. Afin de distribuer du courant à Tarbes la société avait été remplacée en juin 1907, par la « Société Pyrénéenne d’électricité ». La centrale et ses hypothétiques fours ne semblent pas avoir fonctionné pour la fabrication prévue des diamants. En janvier 1908 la supercherie est confirmée après de nombreux doutes. Monsieur Lemoine est arrêté et mis en prison en 1909. Entretemps l’usine est mise en vente aux enchères et passe aux mains de la Société du secteur électrique de Montgaillard, le 12 mars 1909. A la fin de la guerre de 1914-1918 c’est Force et Lumière des Pyrénées au siège social à Paris, qui prendra le relais et fournira de l’électricité à Tarbes puis plus tard à Arras-Argelès, jusqu’aux nationalisations en 1946, des différentes entreprises de distributions qui passeront sous l’égide de l’EDF. Elle fonctionnera jusqu’à la mise en service en 1948, de l’usine en face, dite de Nouaux.
Le bâtiment sera transformé en bureaux, puis en logements pour le personnel et vendu en 2004 à un particulier d’Argelès-Gazost qui en fit un gîte. On peut encore voir les restes du canal de dérivation au pied du bâtiment.
PS : Un dossier sur cette usine a été réalisé par la SESV de 2012 par Christian Parrou.
Centrale Lemoine en construction. Carte postale ancienne de Loucrup65.
Ex centrale Lemoine août 2020. Photo J. Omnès
Julius Wernher. Photo Google
L’usine de Nouaux
En face, sur la rive gauche du gave, la centrale de Nouaux réalisée en 1948 (2) par « l’Union électrique du Sud » (3) et inauguré en 1949 utilise les eaux du Gave d’Azun par une prise d’eau et du Gave d’Arrens par dérivation, l’eau circulant sur un canal à ciel ouvert arrivant à un réservoir circulaire au nom de Sansou, puis dans une conduite forcée de 170 m. Sa production annuelle est de 90 GWh, (39GWh d’après Hydrelec.info ?) pour une puissance de 17 MW, grâce à deux turbines Francis. La centrale est gérée par le groupement d’exploitation hydraulique EDF-d’Arrens-Marsous. De l’autre côté de la route, la maison, propriété d’EDF qui devait servir à un éclusier, est de nos jours, mise à la disposition des chasseurs d’Arras.
(1) Ainsi nommé sur un tableau EDF des centrales locales
(2) Mecamont-Hydro précise sur un ancien bâtiment ?
(3) Qui deviendra EDF
Réservoir de Sansou. Photo J. Omnès
Canal d'arrivée au réservoir de Sansou. Photo J. Omnès
Centrale de Nouaux, à l'arrière conduite forcée. Photo J. Omnès
Ex- maison de l'éclusier. Photo J. Omnès
Canal de fuite. Photo J. Omnès
L'affaire Lemoine (1905-1908). Une escroquerie hors norme
"Un soir de première au théâtre des Nouveautés de Tarbes, durant l'entracte, Lemoine et Dazet, un avocat tarbais agent des relations publiques de Lemoine, jettent des louis d'or dans la foule : " Nous savons faire des diamants, nous aurons autant d'or que nous voudrons" (1) Et d'informer les journalistes présents que l'ingénieur Henri Léon Lemoine venait de découvrir le moyen de transformer de vulgaires charbons en magnifiques diamants, grâce à la chaleur dégagée de l'énergie électrique. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre, de Tarbes à Toulouse, de Toulouse à Paris puis à Londres où siégeait Julius Wernher gérant à vie du magnat du monde des diamants originaires d’Afrique du Sud, la De Beers. Monsieur Wernher fut tellement intéressé par le cette incroyable découverte, qu'il envoya une délégation à Paris (Quartier latin) pour assister à la première expérience. Le résultat était trop beau, à partir d’une poudre à la teneur tenue secrète, Lemoine au milieu d’éclairs et de fumée sortie d’un four chauffé à blanc par une forte énergie, présenta dans sa main une poignée de boart (poudre de diamant). Monsieur Lemoine fit comprendre aux représentants de la De Beers qu’avec une très forte chaleur réalisée à partir d’une usine hydroélectrique, il pouvait passer à la fabrication industrielle de diamants. Désirant obtenir le monopole et le brevet de la découverte, Julius Werhner offrit l’équivalent de 1 600 000 francs or pour la réalisation d’une usine. Le site fut choisi dans les Pyrénées à Arras-en-Lavedan Une société d’exploitation fut créée : l’ « Usine Hydroélectrique du gave d’Azun H. Lemoine » avec siège social à Tarbes. Elle sera remplacée en 1907 par la « Société pyrénéenne d’électricité ». Le terrain acheté en novembre 1905 et le droit d’eau en décembre 1905, les travaux purent commencer. Entretemps les expériences continuaient à Paris. Il fallait maintenir l’exaltation, un gros diamant sorti cette fois –ci des mains de l’illusionniste (il avait été acheté la veille par sa femme complice). Mais le doute commençait à poindre. Julius Wernher décida alors d’aller visiter avec un adjoint cette usine d’Arras. Il y découvrit une usine classique hydroélectrique se contentant de fournir de l’électricité dans la région, grâce à deux turbines.
Furieux d’être dupé, la De Beers porta plainte. Après une fuite rocambolesque à travers l’Europe Henri Lemoine fut arrêté à Paris en avril 1909.Il sera condamné à dix ans de prison dont six fermes pour exhortions de fonds. La « Société Pyrénéenne d’électricité » sera dissoute en mars 1908. Et l’usine rachetée aux enchères par la « Société électrique de Montgaillard ». Mais avant la découverte de la supercherie, la nouvelle avait fait le tour du monde, les actions de la De Beers s’étaient effondrées. Elles furent rachetées en secret en masse à Londres, par un mystérieux acheteur, ami des deux Français. Les achats cessèrent par manque de liquidités. L’argent de la revente à la hausse et celui restant des générosités de Julius Werhner déposés dans un coffre, ne fut jamais retrouvé.
Il se dit que l'épouse de Lemoine qui se faisait appeler Madame de Rigny, complice épousée en 1905, avait demandé et obtenu le divorce. Elle partit alors s'établir en Argentine, où elle avait fait miraculeusement fortune... En sortant de prison avant terme, son ex-mari a disparu, mais un peu plus tard, on a retrouvé sa trace par le faire- part de son décès qu'elle avait fait paraître...
(1) J. Lefrère, Le visage de de Lautréamont, Paris, Horay, 1970.
L'affaire Lemoine par Loucrup65, dossier assez complet : >> voir le dossier
Barrage-écluse
LA CENTRALE D'AUCUN
Edifié en 1960, elle est située à 837 m, au lieu-dit Bazaillac, elle dégage une puissance de 6,1 MW et produit une énergie annuelle de 23 GWh.
Elle a nécessité des conduites forcées à travers la montagne du pic d'Arrouy et du gave d'Estaing (Bat de Bun) par une galerie dénommée galerie d'Estaing, puis par un canal ouvert ou canal de Bazaillac qui amène l'eau à la centrale. Les baraquements de logement des ouvriers sont toujours en place près de la colonie des Cimes.
Départ de la galerie de dérivation sur la gave d'Estaing (Bat de Bun)
Labat de Bun (Estaing). Dérivation vers la centrale d'Aucun. Photo J. Omnès
La centrale elle-même :
LA CENTRALE DE LAU -BALAGNAS
Elle a été construite en 1932, par la société des Forces et Lumière. À 444 m, elle dégage une puissance de 31,3 MW à partir de quatre groupes, grâce à une chute de conduites forcées de 120 mètres.
Gérée par Hydro Val d’Azun qui regroupe 8 centrales, 4 barrages d’une puissance totale de 131 MW avec une production de 289 GWh/an couvrant les besoins d’une ville de 120 000 habitants, cette centrale a la particularité d’abriter deux unités particulières : un atelier d’intervention mécanique et un atelier spécialisé dans les réparations hydrauliques (usinage, soudure..) pour toutes les centrale du groupe (1).
En 20168-2019 elle procédé à un énorme chantier de modernisation estimé à 5 millions d’€.
Historique
Après de longues tergiversations de la ville d’Argelès désireuse d’offrir à ses curistes les bienfaits de la fée électricité, ses conseillers municipaux se décidèrent enfin à accorder à un certain Monsieur Guiter la construction d’une usine hydro-électrique. Mais surprise ce n’est finalement pas sur le territoire de la ville comme prévu qu’il la construisit en 1932, mais sur celui de Lau-Balagnas. Cela lui évitait toute polémique.
Son projet était de faire une prise d’eau sur la gave d’Azun et de réaliser un canal souterrain à travers du mont Barderou entre cette prise et le plateau d’Arcizans–Avant où devait s’édifier un réservoir duquel l’eau devait descendre par une conduite forcée sur les rotors de l’usine. Un contrat fut finalement signé entre la société Force et Lumière présidée par M Guiter et la ville d’Argelès, le 3 juin 1933. Après des démêlés entre la municipalité et Force et Lumière, au niveau des tarifs appliqués, la nationalisation en 1946 de toutes les sociétés d’électricité et la création d’EDF, fut perçu comme un soulagement. Cela n’empêcha pas Force et Lumière de rester concessionnaire jusqu’en 1949.
(1) Chiffres hydrelec info.
Les conduites forcées.
La Compagnie des Tramways de Lourdes achète en 1914, un moulin qui se trouvait sur le gave de Pau, à 7 km de Lourdes en direction de Saint-Pé. Elle a surélevé le barrage existant. Arrêtés à cause de la guerre, les travaux réprendrons très vite en 1916, probablement suite à une demande du ministère des Armées, car la centrale devait fournir de l’électricité à l’arsenal de Tarbes jusqu’à 6 mois après la fin des hostilités. La centrale servira après pour l’alimentation en énergie les tramways de Lourdes avec un câble haute tension jusqu’au dépôt près de la gare de Lourdes, rue Saint-Joseph.
Récupérée par Edf après la seconde guerre mondiale et rénovée en 1951, la centrale au fil de l’eau abrite trois groupes avec alternateur Westinghouse.
Ils totalisent une puissance installée de 1MW pour une production annuelle de 1, 56 GW/h
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Peyrouse sitée sous Pau
LES CENTRALES DE LA S.H.E.M. (S.N.C.F.)
La S.N.C.F. via la S.H.E.M. crée en 1929, gère plusieurs centrales, dont le siège social se trouve à Soulom : les centrales de Soulom I et II, celles d'Isaby, de Beaucens, de Préchac et d'Agos-Vidalos.
Par centrale, nous avons les chiffres suivants :
années construction puissance production/an
1913 Soulom I 8 MW 40 GWh
1958 Soulom II 30 MW 156 GWh
1992 Soulom II 10 MW 57 GWh Total Soulom : 48 MW et 253 GWh
1993 Agos -Vidalos 1 MW 8 GWh
1994 Beaucens 1, 6 MW 10, 60 GWh
1995 Préchac 2 MW 8 GWh
1997 Isaby 2 MW 8 GWh
La puissance globale serait de 54, 60 MW et la production annuelle de 287, 60 GWh. A vérifier
Ce qui correspond à la consommation annuelle d'une ville de 55 000 foyers.
Historique
La compagnie des chemins de fer du Midi (devenue S.N.C.F. en 1938), se devait dès que possible changer la traction à vapeur par la traction électrique, plus souple. À cet effet elle créa en 1929, la Société Hydro Electrique du Midi ou S.H.E.M. et celle-ci engagea des travaux importants à Soulom, Eget et près d’Eaux-Chaudes où se trouvait une forte potentialité hydraulique.
LA CENTRALE DU PONT-DE-LA-REINE
Située sur la commune de Viscos,le long de la ligne de tramway du PCL Pierrefitte-Luz, elle devait alimenter en électricicé les voitures des voyageurs qui utilisait alors l'énergie de la centrale du Calypso située sur la ligne Pierrefitte-Cauterets. Sa force en 1906, était de 1000 chevaux. En 1949, l’usine produira, grâce à une chute de 76 m, 60 GWh pour une puissance de 14 MW, avec deux groupes dotés de turbines Francis.
Photos J. Omnès
LA CENTRALE DE CALYPSO
C'est l'une des toutes premières centrales hydroélectriques de France. Edifiée en 1898 par la Compagnie générale hydroélectrique, située le long du gave de Cauterets et de la ligne du PCL Pierrefitte-Cauterets au lieu dit du Calypso (carrières), elle devait alimenter en énergie les voitures du tramway.
Àpartir du gave, une dérivation couverte de 800m fut réalisée au pied dune chute de 69 m, afin d'obtenir un débit de 2m3 /seconde provenant de deux conduites forcées de 65 cm de diamètre.
Matériel
"La centrale abritait alors 4 turbines mortrices de 300 CV, 4 turbines génératrices de 75000 watts système Thury, 450 tours, 4 dynamos génératrices de 105 000 watss, 1 petite turbine de 85 cv actionnant des dynamaos excitatrices de 11 000 watts, système Ganz , 650 tours, 1 tableau de distribution.
Le courant produit, 750 volts, en courant continu était conduit par des fils aériens en bronze siliceux jusqu'aux voitures munies de trolleys". Données de C Parrou dans Au temops du tramxway PCL-SESV.
A la fin de lexploitation en 1949, la centrale sera cédée à la SHEM
Première étape
Les travaux commencèrent en 1911 à Soulom, au confluent des gaves de Pau et de Cauterets, avec une réalisation de groupes de production de basses chutes sur le Gave de Pau.
Après une prise d’eau en amont, au Pont de la Reine et la réalisation d’une galerie à écoulement libre de 6 300 m, d’une chambre d’eau de 2 000 m3 et de trois groupes équipés de turbine Francis avec alternateurs monophasés (qui deviendront triphasé en 1915) la centrale put être opérationnelle en 1913. Très vite à cause de la guerre, l’électricité produite dut servir à alimenter des usines d’armement (poudreries de Toulouse et Angoulême)
Seconde étape
C’est celle de la réalisation de groupes de production de hautes chutes sur le Gave de Cauterets.
Après une prise d’eau en sortie de l’usine de Calypso (route de Cauterets) et la réalisation d’une galerie à écoulement libre de 3 000 m, d’une chambre d’eau de 22 000 m3 et de trois groupe équipés de turbines Pelton avec un alternateur monophasé et deux triphasés pour alimenter l’usine d’armement de la Nitratière, cette partie de la centrale fut activé dès 1915.
Prise d'eau au Calypso et au Pont de la Reine
Soulom en 1913
L'usine en 1913. Photos anciennes, plaquette 100 ans d'énergie renouvelable. 1913-2013
En rouge, les stations SHEM en jaune celle de l'EDF, manquent à gauche la station d'Isaby, à droite le Lac des gaves correspond à la station de Beaucens, manquent Préchac et Agos-Vidalos le long du gave de Pau, après le Lac des Gaves, plan trop large.
Les modernisations
Au fur et à mesure de l’évolution technique, il sera procédé à l’augmentation des puissances, à la modernisation des bâtiments, aux changements des machines et des équipements. Ainsi en :
1937 : il a fallu, suite aux crues importantes, modifier le système de protection des murs de défense du gave.
1942 : remplacer des groupes de production basses chutes, les groupes de type horizontal ont été remplacés par des groupes verticaux (turbines Francis de 5,2 MW).
1956 : agrandir l’usine par les locaux en béton que l’on peut voir actuellement.
1958 : construire un groupe de production de basses chutes en sous-sol : le BC4 avec une turbine Francis et un alternateur de 17 000 kW.
1985 : modifier des groupes des hautes chutes.
1987 : remplacer des conduites forcées des hautes chutes. Les turbines Pelton sont remplacées par des Francis et il est rajouté deux groupes de 10 500 kW dans une fosse pour augmenter de 5 mètres la hauteur des chutes.
Agrandissement des bâtiments en 1956. Photos plaquette 100 ans d'énergie renouvelable
En 2005, le groupe SNCF a cédé 40 % du capital de la SHEM.
Depuis janvier 2007, la SHEM est devenue partie intégrante d'Electrabel qui détient alors 99,6 % de son capital. Cet accord a permis à Electrabel France de disposer d'une base industrielle dans le marché français de l'électricité à partir d'énergie hydroélectrique comme avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR).
Lors d'une rencontre en avril 2007 avec le personnel de la SHEM, le PDG de Suez, Gérard Mestrallet a qualifié la SHEM de « superbe entreprise, unique par son histoire » : « Notre volonté est que la SHEM puisse se développer en toute sérénité. Nous avons de l'ambition pour la SHEM. Le groupe Suez est là pour l'aider ».
Depuis la fusion de Suez avec GDF pour devenir GDF Suez en juillet 2008, la SHEM a rejoint les filiales de la Branche Énergie France (BEF) pour devenir avec la CNR, le pôle d'expertise de l'hydroélectricité du groupe qui participe directement à son mixte énergétique.
Et maintenant la SHEM est filiale de "ENGIE"
Le site de Soulom
Les conduites forcées arrivant à la centrale de Soulom
Barrage en amont de la centrale de Soulom, l'eau provient du Calypso par une galerie de 3000 mètres
Conduite forcée. Photos J. Omnès
La source de Lor, proche, captée par ?. Photos J. Omnès
Emplacement de l'usine , du barrage-réservoir et de la source. Plan IGN 1647ET
Partie du plan du Val d'Azun
LA CENTRALE D'AGOS-VIDALOS
Construite en 1993 sur le Gave de Pau, sa puissance est de 1,35 MW et son énergie productible annuelle de 7 GWh. Autres informations : bassin versant 983 km², chute brute 4, 07m, chute nette 3, 30 m, type de turbine Kaplan, débit maximum 33 m3/s,
La centrale d'Agos-Vidalos avec sa passe à poissons - passage à canoës. Si ces dispositifs par paliers pour la remontée des saumons étaient déjà imposés au Béarn voisin avant 1789, il a fallu attendre la loi de 1919, avec sa notion de "rivières réservées" afin que les échelles à poisson fassent leur apparition. Mais ce n'est que très progressivement que ces dispositifs de règlementations environnementales furent aménagés. Photo R. Occelli.
Vue de Boô - Silhen
LA CENTRALE DE BEAUCENS Lac des Gaves amont
Construite en 1994 sur le Gave de Pau, sa puissance est de 1, 9 MW et son énergie productible annuelle de 10, 6 GWh. Autres informations : bassin versant 682km², chute brute 6,50 m, chute nette 5,90 m, type de turbine Kaplan, débit maximum 39 m3/s. Suite aux crues de 2013 elle est encours de démontage voir la seconde centrale, celle de Préchac ci-après.
LA CENTRALE DE PRECHAC Lac des Gaves aval
Construite en 1995, sur le Gave de Pau, sa puissance est de 1, 185 MW et son énergie productible annuelle de 5,8 GWh. Autres informations : bassin versant 689 km², chute brute 4, 50 m, chute nette, 3,55 m, type de turbine Kaplan, débit maximum 35 m3/s.
Suite aux crues du Gave de 2013 et la pression des environnementalistes, elle va être démontée avec la centrale de Beaucens. Sa présence a donné lieu à des débats passionnés sur les réseaux sociaux, résumés par le texte de l'ancien journaliste lourdais René Lacaze : "Il faut tout de même savoir que le blocage par le lac des gaves du transport solide naturel (graviers surtout) a contribué à un rédhibitoire appauvrissement de la population piscicole du Gave, quasi exclusivement composée de truites Fario, mais aussi de vairons, chabots, lamproies de Planer et.... saumons (1300 de retour en 2017).
Pour les truites, la régression a été très sensible, alors que le Gave était considéré auparavant comme l’une des rivières les plus riches d’Europe, avec jusqu’à 400kg de truites/ha.
D’après les études de ces dernières années, on serait tombé à 200/250, voire moins selon les secteurs !
Voilà comment un seul ouvrage, en empêchant les graves de circuler et d’apporter aux poissons le nécessaire renouvellement du substrat dont ils ont besoin pour se reproduire (une granulométrie particulière est requise) peut tout remettre en question en peu d’années.
Mais il faut peu d’années aussi, rassurez-vous, pour inverser la tendance si l’on met en œuvre les bons remèdes.
Ici ça sera l’enlèvement de la digue aval du défunt lac des gaves,
J’espère simplement que la nécessaire période consacrée aux études sera réduite à sa plus simple expression !
Mais j’ai quelques doutes..."
Suite aux crues de 2013 de gros travaux sont en cours pour sa démolition.
La rivière de contournement. Photos J. Omnès
LA CENTRALE D'ISABY
Construite en 1997, en pierre apparente sous la forme d'une grange à penàus (redents) en pierre apparente, elle a une puissance de 2MW et dégage une énergie annuelle de 9, 6 GWh. Autres informations : bassin versant 8, 9 km², hauteur de chute 419m, Type de turbines Peltan. Elle est alimentée par une prise d'eau sur l'Isaby, en amont de la cascade de Pradets
En face de la centrale, les bâtiments correspondent à une prises d'eau qui alimente avec celle de la cascade de Paspich en aval, l'usine Ferro Pem de Villelongue.
Photos J. Omnès
LES PETITES CENTRALES PRIVÉES AU FIL DE L'EAU (Sans conduite)
À la fin du XIXe siècle, l’équipement d’usines hydroélectriques à chutes étant pratiquement terminé, les centrales de petite hydroélectricité sur des cours d’eau continueront à se développer. On dénombrera en 1996, 300 centrales de ce type au fil de l’eau dans les Pyrénées, totalisant une puissance installée de 300 MW. Elles fonctionnent en continu alors que les centrales type lac-barrage fonctionnent de manière intermittente afin de subvenir le plus souvent aux demandes lors de pointes de consommation journalière.
Il y a environ 2000 centrales privées, de chute et au fil de l'eau, produisant quelques 5 milliards de kWh par an. La plupart de ces opérateurs vendent leur électricité à EDF telles les centrales de Lourdes, Ouzous, Saint Créac, Saint-Pé, Meyavbat, Couscouillets (Villelongue) et Villelongue...
Certaines sont regroupées autour de France Hydro Electricité.
Il s'agit d'une microcentrale appelée de Palouma au fil de l’eau, le long du ruisseau Hounteyde, au-dessus de l’ancienne scierie. Elle a pour coordonnées X : 43°00’33''N, Y : 0°01'12’’ E, Z :750.
Réalisée en juillet 1982, par Enelpal Energie dont le siège est à Lyon 04 72 41 08 08, pour alimenter X avec du matériel Hydrowatt. Elle a une puissance de X et une turbine de marque X
Lourdes- Latour
Historique
À l'origine se trouvait au XVIIIe siècle, au pied du pic du Jer, à l'entrée sud de la ville de Lourdes en venant d'Argelès, le moulin Latour. Il appartenait au maire Martin de Latour de Brie qui a été élu durant 4 mandats. Né en 1763, avocat au Parlement sous la Révolution et fort riche, il était propriétaire de ce moulin et de la scierie attenante ainsi que d’un autre moulin sur le Lapacca. François Soubirous, le père de Bernadette a été son employé. Il l'a vendu par la suite au docteur Dozous, celui de l' « affaire Lourdes ». Les deux personnages ont leur tombe au cimetière de la rue de l'Egalité.
Lors de la réalisation du funiculaire du pic du Jer en 1898 et la création de la Compagnie du Funiculaire du Pic du Jer (CFPJ) il devenait indispensable d’avoir de la force motrice. Celle-ci fut fournie en 1900, par les usines hydroélectriques de Vizens et de Lugagnan
En 1935, fut édifiée la microcentrale à la place du moulin Latour, en complément d'énergie de Vizens, la centrale de Lugagnan ayant été vendue à un particulier. La centrale Latour fut équipée de trois turbines Francis tournant à 78 tours/minute et produisant un courant de puissance de 500 kilowatts. (1)
L’évolution
En 2019, la Compagnie décida la mise en vente de ses deux centrales de Latour et de Vizens à deux sociétés : Hydrocop et Sudhydro, réunies dans une entité commune : Aqua65.
La première société est dirigée par Frédéric Bouvier. Elle est implantée dans les Alpes : 19 centrales (27 sur le territoire français). La seconde, installée à Lavaur dans le Tarn, dirigée par Philippe Ruffat possède deux centrales sur le gave de Pau et une sur le gave d’Ossau. La vente a eue lieu en 2020, pour un prix global non divulguée.
La production future de l'usine Latour
En 2019, elle est équipée de trois groupes Kaplan totalisant 400 kW. Il est prévu de les remplacer par un seul groupe de 500 kW. Ce dernier aurait de quoi couvrir la consommation moyenne de1400 foyers.
Le chantier qui va coûter à lui seul près de 3, 9 millions d’€, devrait se terminer en octobre 2024. Par précaution, suite aux crues de 2013, les transformateurs et armoires électriques ont été déplacés dans un endroit plus sûr. Deux échelles à poissons ont été aménagées et même une passe à canoé.
La gestion a été confiée à l'ingénieur hydraulicien de Sud hydro, Mathieu Behegaray.
(1) Le funiculaire du pic du Jer à Lourdes Jean Cassou et Roger Mézaille page 126150 Bulletin de la société académique des H-P. Cycle 2002-2003
Le groupe Kaplan : https://www.youtube.com/watch?v=71EopUDDJ04
Voir également la centrale de Vizens.
Affiche des travaux. Photo J. Omnès
La rampe du funiculaire de Lourdes a pu fonctionner grâce à l’énergie hydroélectrique de la centrale de Lugagnan (210 cv) et de celle de Vizens (260 cv) à 4 km du Funiculaire. Puis en 1935 celle de la microcentrale, érigée au moulin Latour à Soum de Lanne qui a remplacé l'usine de Lugagnanqui cs'est associé à celle de Saint Crac. Toutes ces centrales sont au fil de l’eau, elles fournissent de l'électricité pour le funiculaire (Vizens et Latour), mais aussi via Edf à la ville de Lourdes.
La centrale de Vizens construite en 1900 sur la rive gauche du gave avec une chute de 2, 60 m avec un débit de 10 m3 et une puissance de 260 chevaux (120 et 80 cv). Deux turbines mettaient en mouvement deux alternateurs.
En 1965, le système a été entièrement automatisé.
En 2000, elle se dote de trois turbines Francis et Pelton à 74 tours/minute qui produisent un courant de 15 000 volts avec une puissance de 750 kw.
De nos jours, les centrales de Vizens et de Latour sont propriétés de Daniel Soreau, via la Compagnie du Funiculaire du pic du Jer (CFPJ).
L'évolution
En 2019, il a été décidé de leur mise en vente à deux sociétés : Hydrocop et Sudhydro, réunies dans une entité commune : Aqua65. La première est dirigée par Frédéric Bouvier elle est implantée dans les Alpes : 19 centrales (27 sur le territoire français). La seconde, dirigée par Philippe Ruffat possède deux centrales sur le gave de Pau et une sur le gave d’Ossau. La vente a eue lieu en 2020, pour un prix global non communiqué. Il est prévu plus de 6M€ de travaux de modernisation.
Les productions futures
La production commune des deux usines Vizens et Latour cumulent à 3, 7 GWh/an. Il est prévu de la passer à 8GWh/an. L’unique groupe Kaplan fonctionnant à 400 KW sera complété par deux nouveaux groupes Kaplan de 500 KW chacun.
Le groupe Kaplan : https://www.youtube.com/watch?v=71EopUDDJ04
Lugagnan (Lourdes)
Erigée en 1900, lors de la réalisation du funiculaire du pic du Jer, comme la centrale de Vizens, elle devait fournir avec sa turbine à axe horizontal Francis une puissance de 120 chevaux transmise à un alternateur Brown fournissant 3250 volts. L’eau du Néez arrivant en hauteur sur la bute à l’arrière par un canal de dérivation accédant à un réservoir, un régulateur commandait l’entrée de l’eau en fonction des demandes du funiculaire. En 1935, après la création de l’usine Latour au pied du pic du Jer, la centrale s’est vue détachée du pic pour devenir autonome de la Compagnie du funiculaire Pic du Jer et vendre sa production à Edf. Cette centrale est placée à côté d’une ancienne chocolaterie des chocolats Margot, qui aurait appartenu à Pailhasson.
De nos jours elle est arrêtée.
Accès
Elle se trouve au fond du chemin privé au niveau du pont Neuf après le garage. Une grille en empêche l’accès. Et rien ne notifie la présence d’une centrale hydroélectrique.
Lourdes- Sanctuaires
Placé proche du sanctuaire à un endroit où le gave fait une courbe, quai Boissarie, nous devons ce bâtiment à l’architecte de la ville, Jean-Marie Lacrampe. Réalisé en 1894, le bâtiment a été restauré en 1937, date marquée sur la façade. Le dégrilleur est en amont le long du quai Saint-Jean, juste après le barrage. Cette centrale a été réalisée pour alimenter en électricité les Sanctuaires.
Avec ses deux turbines d’une puissance de de 200 kW chacune, elle produit annuellement 3000 MW/ h. Cette production suffit amplement à la consommation du sanctuaire, le surplus est vendu à EDF.
Début 2024 suite aux lois sur la transition écologique, la centrale et ses abords vont devoir être modifiés. En premier lieu avec la diminution de la vitesse de l’eau et la création de passes pour poissons (truites, saumons et anguilles). Puis avec la réduction au maximum de l’utilisation de l’énergie fossile.Emplacement de la centrale hydroélectrique des sanctuaires
Travaux sur le dégrilleur février 2024
Ouzous
Une micro-centrale a été réalisée en 1925 pour alimenter en électricité une maison. Puis, en 1927 fut créée la société Force et Lumière des Pyrénées dont le but était la mise en éclairage des villages d’Ouzous, de Gez, de Salles et de Sère. Le travail fut terminé en 1930. Mais nombreux furent les villageois qui refusaient l’électricité par atavisme et peur de mettre le feu à leur maison, préférant l’ancestrale chandelle de résine (candela d’arriosia), la lampe à huile ou à pétrole. Les volontaires, eux, exigeaient que les poteaux soient plantés devant leur maison par fierté de leur train de vie à montrer aux passants. L’électricité était mise en marche la nuit par un ingénieux système. Une vanne du moulin était soulevé à partir d’une maison proche, la maison Lavinha, à l’aide d’un câble tendu à partir d’un enrouleur à manivelle et supporté par quelques poteaux de transport de l’électricité. Comme les chutes d’eau subissaient des variations qui se transmettaient à la dynamo du moulin, les pertes et chutes de tensions étaient fréquentes. Ce qui faisait comparer la lumière produite à celle d’un ver luisant : lutzencrampa. Source : Sentier de découverte du massif du Pibeste
À l'entrée du village venant de Lugagnan
Dès 1885, Benoite Soubirous fait à la préfecture une demande d'autorisation d'installer une ligne électrique qui part de son moulin pour alimenter son hôtel rue de La Grotte, l'hôtel Moderne. L'usine est passée entre plusieurs mains. Sur la porte de la maison, un nom, Chez Benjamin. Maintenant le propriétaire LBH vend de l'électricité à EDF.
La maison d'habitation est à droite, l'usine au fond, le canal de dérivation passe dessous
Canal de dérivation, au fond, l'usine. Le Neez et à gauche l'écluse du canal de dérivation
Canal de dérivation, au fond, l'usine. Le Neez et à gauche l'écluse du canal de dérivation
Machine abandonnée sur le site
Saint-Pé
Centrale hydroélectrique privée du Bout du Pont à Saint-Pé-de-Bigorre.
D'après l'inventaire du CPIE de 2000, le projet de création de la centrale hydroélectrique pour remplacer la carderie arrêtée en 1970, nécessita une véritable enquête historique. Il fallait s'assurer que le droit d'eau existait à cet endroit. M. Toustard, le propriétaire des lieux, dut chercher des textes anciens chez le notaire de Saint-Pé, Maître Desmales. Un document daté de 1724, et venant de l'abbaye, confirmait que les moines avaient bien vendu à un certain Barthélemy Garet, un corps de logis ayant servi de martinet à étirer du fer pour fabriquer des faux. Il y a bien eu donc, vente d'eau. Forte de cette révélation, la famille Toustard avait toute la légitimité pour commencer les travaux. Ils furent engagés en 1979. L'usine fut opérationnelle fin 1980, début 1981. La SARL TEDELEC exploite cette centrale du Bout du Pont de Saint-Pé-de-Bigorre depuis 1981, date de sa mise en service. Créée par Jean Toustard, elle est maintenant dirigée par 2 cogérants : Pierre et Jean-Yves Toustard.
Caractéristiques de la centrale :
Autorisation : arrêté préfectoral du 11 juin 1969 jusqu’en 2044 (75 ans).
Turbinage au fil de l’eau.
Puissance maximale brute : 677 kW dont 177 kW fondée en titre .
o Débit maximal de dérivation : 24 m3/s.
o Hauteur de chute brute : 3,75 m.
o Débit réservé : 4,50 m3/s.
Située sur le gave de Pau, la centrale hydroélectrique « au fil de l’eau » produit une énergie propre (pas d’émission de CO2), une énergie renouvelable qui ne consomme pas d'autres ressources (l’intégralité de l’eau est restituée à la rivière).
La production annuelle est de 4,5 Millions de kWh qui permettent de subvenir au besoin en électricité domestique de 700 foyers (équivalent à la population de la commune de Saint-Pé-de-Bigorre plus celle de Peyrouse, sa voisine). De nombreux travaux de modernisation ont été réalisés en 2013, suite aux crues dévastatrices.
Centrale avec son canal d'amenée, avril 2023
Clichés Guy Trousselle
Ancienne Centrale privée des grottes de Béharram
Centrale au fil de l’eau.
En 1901, Léon Ross ayant pris connaissance de l’existence de grottes importantes dites de Bétharram, bien qu’à 90 % sous le sol de la commune de Saint-Pé, voulut profiter de la venue de millions de pèlerins à Lourdes proche, et du chemin de fer installé dès 1967. Il décida de les ouvrir au public en installant l’électricité.
Pour se faire, il construisit au fil de l’eau du gave à côté du pont des grottes, sur la rive droite, une mini centrale qui devait fournir le courant électrique non seulement aux grottes mais aussi au village de Saint-Pé et à l’hôtel Royal à Lourdes.
C’est alors qu’il fit appel à Donatien Plagnet, originaire de Barcelonnette, pour créer une usine hydroélectrique sur les lieux. Elle sera réalisée en 1902. Vers 1956, lors du monopole de l'EDF, la centrale sera fermée et la famille de Plagnet s’installera à l’entrée au dessus, dans ce qui deviendra une épicerie-buvette qui fermera en 2022.
La Centrale Matardonne
Ancien restaurant -bar, fermé en 2023
Vote du conseil municipal pour accorder un local à M. Ross pour l'électrification du village. Coll. A. Dole
Centrale privée
En face sur la rive gauche se trouve une minicentrale privée dont je n'ai aucune information. Sauf qu'elle vend de l'électricité à la SHEM
Le gérant de la SARL, Marc Delort, qui avait voulu augmenter la productivité de la mini centrale s’est vu refuser sa demande, en 2015, sur instance de H-P Sport Nature, afin de préserver le site utilisé par nombre de kayakistes venant de toute la France et d’ailleurs.
De l’autre rive, au départ des canoés-kayaks, le canal de dérivation est très visible et se transforme en quelques endroits en mini cascades. .
C
Canal de dérivation
En face de la route de Pau Cables pour les kayakistes . Photos J. Omnès
Vier-Bordes, usine Marcas
Le long de la route de Vier-Bordes, plusieurs sentiers partent de la droite pour descendre au ruisseau d’Aygueberden. Il faut prendre le premier chemin (à la côte 660, d’après Géoportail), qui part de la droite pour descendre au ruisseau d’Aygueberden. Au bout de celui-ci, à côté d'un moulin, se trouve une mini centrale puisant l'eau dans le ruisseau. Elle appartient depuis 1980, à la Société d'Exploitation Energie Hydro électrique (SEEHE) dont le siège est à Bordes, son nom centrale de Marcas. Aucune information n'est donnée sur sa puissance et ses éléments techniques. Propriétaire M Couture. Tel Le numéro de téléphone annoncé sur sa page : 05 62 97 24 20 ne correspond à rien.
Villelongue- Les Couscouillets
Construite en 1985 à Villelongue rue des Couscouillets près du torrent de l’Isaby, en bordure de la 2X2voies, cette petite centrale au fil de l’eau aux volets rouges, à l’allure d’un chalet, est l’une des 350 mini centrales des Pyrénées qui fournit et revend de l’électricité à EDF.
Il a fallu un investissement de près de 15 millions de francs à Jean-Marc Cerutti pour réaliser cet ouvrage qui occupe 100 m² avec une turbine Kaplan (utilisée pour les très basses chutes) et qui a obtenu le certificat ISPO14001 pour son respect des normes gouvernementales concernant l’environnement : passe pour poissons, utilisation de graisse végétale, tri des déchets, insertion dans le paysage.
Sa production annuelle est de 6 GWh (mentionnée 7 sur les cartes SHEM), l’équivalent de la centrale de la SHEM d’Agos-Vidalos (équivalent d’une consommation annuelle de 1 500 foyers). D’après son créateur la rentabilité serait réalisable au bout de 25 ans. Edf lui rachetait en 2007, l’électricité à 52 € HT le mégawatt pour la revendre aux particuliers 78 €. Chiffres 2018 ? La centrale est surveillée de près par Paul de Barros le sellier voisin. Depuis début 2018, d’importants travaux pour respect des nouvelles normes environnementales au niveau du dégrilleur et de la passe à poisson sont en cours.
Dernier cri de dégrilleur à droite, avant. Photos J. Omnès
LES PETITES CENTRALES PRIVÉES AVEC CONDUITES FORCÉES
Arbéost
Situé sur la commune d’Arbéost au bord de l’Ouzoum, cette centrale, fournisseur d’énergie pour le public a été créée le premier mai 1981.
Elle est gérée par La SAFHLOA (Société d’Aménagement des Forces Hydro-électriques de l’Ouzoum à Arbéost) à son siège aux Bourniquets (lieu-dit) Elle est dirigée par quatre sociétés : la société d’Aménagement des eaux pyrénéennes, la société Pyrénées énergie, Matren et Mataloup
Nous avons eu la surprise de découvrir que la société Mataloup appartenait à la famille Le Nail de Tarbes dont Jean-François est l’auteur phares des ouvrages régionalistes locaux.
En 2004, la SAFHLOA a eu un procès avec EDF qui freinait sa demande d’augmentation de puissance.
Les eaux alimentant la centrale viennent des prises sur les ruisseaux Litor et Baudes avec un dénivelé en conduites forcées de 385 m.
Sa puissance maxi est de 3505 W donnée par deux turbines Pelton à 750tr/min.
Sa production annuelle est de 12, 50 GWh ce qui correspond à la consommation d’environ 11 400 habitants.
Pour y accéder prendre le chemin des Bourriquets, c'est au bout. PhotosJ-C Labadie
Villelongue
C’est une importante centrale construite entre 1896 et 1902, le long de l’Isaby au-dessus du village de Villelongue, pour alimenter en électricité l’usine d’électrométallurgie de la Société pyrénéenne silico-manganèse, dont les ateliers se trouvaient en contrebas, de l’autre côté du gave de Pau. Après avoir changé de nom plusieurs fois dont la S.H.E.P., puis la SPSM. En 1978, elle est devenue, une filiale de Péchiney, via la Compagnie Universelle d'Acétylène et Electrométallurgique, la C.U.A.E.M. Le débit de la Centrale est de 0, 98 m3/s, sa puissance de 1,7 MW, et sa production annuelle de 20 GWh. Une partie du courant est vendue à l’E.D.F.
Historique
La Société des usines électrométallurgique des Villelongue, société belge, décide en 1898 d’édifier une usine de carbone de calcium dans la région de Villelongue. Pour se faire, il lui faut de l’énergie électrique, elle ira la chercher sur les chutes du ruisseau d’Isaby alimenté par le lac éponyme. Seront réalisés un mini barrage et un canal de 3 km, prolongé par une conduite forcée en tôle d’acier de 168 tronçons de 6,50 m. Celle-ci, avec ses 540 m de dénivellation sera la plus haute chute d’Europe entre 1900 et 1910. Le débit moyen du torrent est de 1100 litres/s (moins en décembre et janvier).
Conduite forcée sous la chambre d'eau. Photo Charles Guyot 2017
La centrale
Réalisée en 1896, elle fera 75 mètres de long sur 8 mètres de large abritera quatre alternateurs (1), deux excitatrices pour alimenter les rotors et un cinquième alternateur pour alimenter le village de Villelongue. Un funiculaire a permis jusqu’en 1975, d’apporter tout le matériel nécessaire. Celui-ci était ensuite transporté par des wagonnets Decauville.
(1) Un alternateur est un convertisseur d’énergie cinétique en énergie électrique.
La salle des fours
Derrière la salle des machines fut construite la salle des fours. Seize fours afin de fabriquer du carbure de calcium, puis du ferromanganèse.
Le chalet
La grande maison genre villa balnéaire toujours visible sur les hauteurs abritait les bureaux et l’appartement du directeur et la maison à côté de la centrale avec son jardin permettait de loger le chef de l’établissement.
À gauche, le chalet. Photo Charles Guyot, depuis Pouey Aspé, 2008
Changement de direction en 1901. La S.H.E.P.
L’importance de ces travaux et des erreurs commises sur la grandeur de fours amena la société belge à vendre son entreprise en 1901, à la Société des usines hydroélectriques des Pyrénées, la S.H.E.P.
Changement de direction en 1909. La S.P.S.M.
La S.H.E.P. vendit l’usine de transformation, sauf la Centrale, à une nouvelle société crée en 1909 : la Société pyrénéenne du silico manganèse la S.P.S.M. Cette dernière transforma complètement la fabrication en transférant l’usine à Pierrefitte afin de réduire les frais de transport et en réalisant pour la fabrication de silico manganèse, six fours dont quatre pour la basse saison. L’usine prit le nom courant de Silico. L’électricité étant fournie par contrat par la S.H.E.P. avec la construction en 1911, d’une ligne électrique de 5000 volts, mi enterrée mi aérienne.
Fusion S.H.E.P.-S.P.S.M. en 1918
Couverte de dettes, la S.H.E.P. devient une filiale de la S.P.S.M., avec un bail de longue durée pour la Centrale.
Travaux de modernisation jusqu’en 1930
Les machines de 1898 sont remplacées successivement par cinq groupes comprenant alternateurs GANZ, ALSTOM et CGE CREIL, turbines RUMBO, NEYRET BREGNER et GEF et deux excitatrices de 45 volts pour l’alimentation des rotors. Le denier alternateur CGE CREIL servant à la fourniture d’électricité pour le village de Villelongue.
Travaux de modernisation en 1977
Le groupe 4 qui comprenait un alternateur CGE et une turbine NEYRET BREGNER fut remplacé par un groupe PELTON de 7800 kW. Les groupe un et deux furent supprimés et le trois devenant un groupe de secours. L’automatisation devint totale avec renvoi au SILICO des informations sur la bonne marche. En 1978, le dernier emploi, celui du barragiste fut remplacé par un dégrilleur automatique.
La production annuelle atteignant 32 000 000 kW/an
Fusion S.P.S.M. –PECHINEY en 1978
Devant les contraintes économiques la S.P.S/M dut fusionner avec la Compagnie Universelle d’Acétylène et Electrométallurgie (C.U.A.M) filiale de Pechiney. D’où le panneau à l’entrée du site.
D'après les notes de Charles Guyot, dernier chef de la Centrale de Villelongue en 1978.
Ex -centrale de Meyabat (entre Pierrefitte et Cauterets)
UNE USINE HYDRO ELECTRIQUE PEU CONNUE MEYABAT
(entre Pierrefitte et Cauterets le long du gave de Cauterets)
Historique
Le centre de traitement du minerai de la Galène et les mines qui se trouvaient au-dessus (Vieille mine) avaient besoin de courant électrique. Une centrale sur le Gave de Cauterets en amont de la Galène fut édifiée en 1899, au lieu-dit Meyabat.
En 1919, à la reprise de mines par Peñarroya, la Centrale fut vendue à la Compagnie des chemins de fer du Midi lors de l’électrification de la ligne de tramway Pierrefitte-Cauterets. Une autorisation d’exploitation de l’électricité fut alors accordée pour 75 ans pour fournir et vendre du courant. Elle se prolongea en 1928, lors de la vente de la centrale à un certain Monsieur Gély qui la revendit plus tard à la famille Capmarti qui créa la Société Electro métallurgique. A la fin du bail, en 1994, un renouvellement fut demandé et refusé.
En 2013, la préfecture procéda à la fermeture définitive de ladite centrale. La société de la famille Capmari fut mise en liquidation judiciaire. Et l’usine se transforme lentement en vestige de patrimoine industriel. Les raisons du non renouvellement avancées par la préfecture furent que les capacités du gave de Cauterets n’étaient suffisantes pour permettre la survie de la centrale hydroélectrique à l'année. Avec un débit moyen de 7 m3/seconde, le gave de Cauterets avait été court-circuité par la centrale de Calypso appartenant à la Shem ex-Compagnie des chemins de fer du Midi, plus en amont et qui envoyait son prélèvement à Soulom par conduites forcées.
« Mais le problème n'était pas que celui-là, nous précise Philippe Capmarti, ancien propriétaire de l'usine. La Shem, propriétaire de Calypso et de Soulom, avait réalisé des travaux sur sa conduite en 1990, et avait recalibré cette dernière à 9 m3 au lieu des 3,7 m3 autorisés. Du coup, nous nous sommes retrouvés sans eau en aval ».
La centrale a du non, seulement fermer, mais aussi démanteler tout le réseau pour permettre la libre circulation des eaux. Éric Domps, ancien directeur du développement de la Shem, avait alors expliqué dans un communiqué à la Dépêche du 16 décembre 2010, que le bâti de l'usine de Méyabat avait bien été vendu en 1928 à des privés mais que la Compagnie du Midi (à l’origine de la Shem) avait conservé les droits sur l'eau. Autrement dit, les propriétaires ne pouvaient prétendre qu'aux eaux résiduelles. Quant au débit prélevé, « la mise à niveau des droits de prélèvement d'eau à 9 m3 a été actée le 16 octobre 1994, puis confirmée par un arrêté préfectoral en 2001 et correspondait aux droits de l'eau de 1928 » mais d’après Philippe Capmari certains termes du contrat de vente étaient contradictoires. Cette centrale faisait partie des grandes parmi les petites centrales. Elle produisait dans les 2 millions 500 000 Kwh par an avec l’aide de trois turbines Francis, dont une double.
Avant son abandon, la cheminée-soupape de sécurité. Photo Machinery for Metalliferous Mines, EH. Davies
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Philippe, à l'emplacement du barrage en amont de l'usine, avec à gauche le départ du canal de dérivation et vannes. Ce barrage a été démoli. Photo La Dépêche en 2010.
Passage du canal de dérivation. À droite : endroit où se trouvait le barrage, à sa gauche les vannes qui amenait l'eau sur le canal de dérivation. L'usine est à 300 m en aval
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Emplacement du dégrilleur et Philippe C. Photos J. Omnès. Février 2018
Accès à l'usine 300m en contrebas Les bureaux de l'administration
L'une des trois Turbine Francis
Générateur stator et rotor
BUN
L'ancienne centrale de Labat de Bun (Gave d'Estaing)
Sur la route de Bun à Estaing, sur la droite en face d'une trémie à gravier qui se trouve sur la gauche de la route, présence de ruines d'une ancienne usine privée d'hydroélectricité faisant venir l'eau par une conduite forcée. Nous n'avons pour le moment aucun historique. À suivre
Arrivée de la conduite forcée
Jean Charles Labadie a découvert les ruines d’une mini centrale hydro électrique sur le ruisseau des Cassiès, sur la commune de Ferrières au sud de la ferme Laurabel, productrice de fromages, qui elle se trouve sur la commune d’Arbéost.
Pour le moment, nous n’avons trouvé aucune information sur cette mini usine ; fournissait-elle et jusqu’à quand de l’électricité à Arbéost,
Photos Jean Charles Labadie
SAINT-PE
Mini –centrale hydro électrique du chantier de jeunesse
Suite au décret du 3 juillet 1940, instituant des chantiers de jeunesse, Saint-Pé a vu arriver nombre de jeunes conscrits, sous l’appellation groupe 30. Installés au début, dans la plaine (chemin des Grottes-ferme Gez), ils durent rapidement déménager dans les bois pour libérer des terres agricoles. Ils s’installèrent alors au Mousquet, près de la ferme de Mour(r)ichi (camp de Ségus) et à Sarrat. Ils construisirent nombre de baraquements en dur avant de de se charger de travaux d’utilité publique. C’est alors qu’ils édifièrent sur le bord de la Génie braque une mini centrale hydroélectrique, actuellement en ruine. Jugés trop près de la frontière espagnole, les Allemands exigèrent fin 1942, le départ de ces jeunes qui furent envoyés en Corrèze. Mais, ils avaient montrés indirectement aux paysans des alentours du village, les bienfaits de la fée électrique, proche de chez eux. Ils demandèrent alors à la mairie de Marcellin Toustard, l’électrification des écarts. Il a fallu attendre novembre 1951 pour voir le début de l’électrification de ces écarts (1)
On y accède par le chemin de Sep, en laissant son véhicule à la station de pompage et en descendant vers le ruisseau, un pont vous donne accès à la ruine. En continuant on arrive sur le plateau où se trouvent dans le bois, les restes du camp
(1) Pierre Pomès L’histoire de Saint-Pé-– de-Bigorre, Société académique des Hautes-Pyrénées, page 232
Photo Alain Dole
Support de la turbine, sortie de l'eau. Photo J. Omnès
(1) Pierre Pomès L’histoire de Saint-Pé- de-Bigorre, Société académique des Hautes-Pyrénées, page 232