La chaîne des Pyrénées et le parc national en particulier sont une zone refuge pour les grandes espèces de vertébrés. Il s'agit d'animaux sauvages (isards, ours, grands rapaces...) qui trouvent là, leur dernier espace de liberté. Ces animaux sauvages ne doivent compter que sur eux-mêmes pour survivre au sein de milieux naturels dont ils dépendent entièrement.
Le parc national des Pyrénées offre une plaquette qui décrit succinctement cette faune sauvage ainsi que la flore qui en font la richesse. Le parc abrite 75 espèces de mammifères sur les 167 de la faune française.
www.parc-pyrenees.com
Les animaux
1-l'ours brun, 2-l'isard, 3-le mouflon, 4-le bouquetin, 5-la marmotte, 6-le lynx, 7-le desman, 8-l'oreillard,9-l'euprocte, 10-le lézard des Pyrénées, 11-le crapaud accoucheur, 12-la truite fario, 13-la loutre d'Europe
1-l'araignée zélote, 2-le carabe des Pyrénées, 3-le bessoniella procera, 4-la rosalie des Alpes, 5-l'apollon, 6-le fadet des laîches
Les oiseaux
COURANTS 1-La palombe, 2-la perdrix des neiges, 3-le grand tétras,
1- * L’ours brun
L’ours brun des Pyrénées avait comme ancêtre l’ours des cavernes à qui il a repris la niche écologique il y a près de 15 000 ans. Bien que présent à cette époque dans la nature, cet ours est cependant assez rare dans l’art quaternaire. Si les grottes de Tibiran et de Gargas nous offrent quelques peintures pariétales, dans la région qui nous concernent, ce sont surtout des représentations sur pierres gravées. Les Espélugues de Lourdes, nous offrent plusieurs exemples grâce aux fouilles de Léon Nelli. Les peintures rupestres ayant toutes disparues pour diverses raisons.
Pierre gravée des Espélugues, à droite d'après une reproduction de l'abbé H. Breuil, musée Saint- Germain -en-Laye. Photo J. Omnès
Il vit 20 à 25 ans dans des conditions naturelles et atteint sa maturité sexuelle vers 4-6 ans. Le fameux ours brun des Pyrénées a été pourchassé par les paysans et les bergers durant des siècles. Il faisait épisodiquement des dégâts dans les troupeaux des estives. Au XIVe siècle, Gaston Fébus, un expert en la matière, dans son livre sur la chasse, le décrit comme un animal peureux et ce n’est que pressé par la faim due au long jeûne hivernal qu’il lui arrive de s’attaquer à un être vivant.
À partir du XVIIIe siècle, il fut considéré comme animal nuisible, aussi les bergers reçurent des primes pour chaque ours tué. Un certain Michel Py de Cauterets se vit offrir par Talleyrand, une pension à vie pour en avoir tué un grand nombre : 21 au total, pour la plupart dans le massif du Vignemale.
Parmi ceux qui ont contribués à la quasi disparition de l'espèce (1), on eut cité Casteix de Barèges, Genthiers, Latapie et Pouyhigaud de Cauterets, Jean Py qui en tua 15 et surtout son oncle, Michel, mentionné ci-dessus, plus de 21 bêtes à lui tout seul (2). Le guide de Cauterets Jean Latapie (1787-1870) a à son palmarès une quarantaine de bêtes. Certains tuaient les mères pour récupérer les oursons afin de les transformer en animal de foire. Ce sont les orsalhers ou oursaillès. Voir ci-dessous.
Le dernier ours tué en Val d’Azun l’a été en hiver 1947, au pied du Moun Né. Le chasseur Prosper Poulot, d’Arrens –Marsous, parada une dizaine de jours, son trophée attaché a à la calandre de sa voiture, à gauche sur la photo. On ignore le montant de la prime qu’il reçut ce jour-là.
Photo coll. privée O de Marliave. Prosper Poulot est à gauche.
Orsalher à Saint-Sauveur, vieille catrte postale
Piège à ours. Ger. Photo J. Omnès
Depuis 1972, Martii (Martin) est protégé et sa chasse interdite. Le Parc National et l’A.D.E.T. (Association pour le Développement Économique et Touristique) essayent tant bien que mal de sauvegarder la demi-douzaine d’ours qui a survécu au massacre, en indemnisant les dégâts occasionnés aux troupeaux. Mais les mentalités n’évoluent guère : des bergers n’hésitent pas à utiliser des appâts empoisonnés. Alors que le taux de mortalité accidentelle des bêtes dans les estives est d’environ 3 % (accidents, orages, maladies…), soit 15 000 têtes, on attribue à l’ours 0,008 % des dégâts, soit environ 178 bêtes pour l’ensemble des Pyrénées françaises (chiffres 2001). La présence de l’ours est bien compatible avec le développement pastoral et son image très positive auprès de l’ensemble des Français ne peut qu’apporter un plus à la région. Mais si l’ours se contente de peu : une brebis de-ci de-là, car omnivore, mais essentiellement végétarien, il effraie par contre le troupeau qui peut se jeter dans un ravin ou qui devient difficile à traire de par le stress qu’il a vécu. Il paraît que la peur peut faire tourner le lait. Très mobile à la belle saison, il peut parcourir jusqu’à 25 km en une nuit. Trois ours de Slovénie ont été transplantés pour sauver la race locale, deux femelles en 1996 et un mâle en 1997. Leur adaptation et leurs déplacements sont suivis par l’A.D.E.T. 05-61-97-48-44. Une ourse a cependant été tuée par accident (? !) en 1997.
Les deux ourses ont donné naissance à cinq oursons. Si en 1968, à la création du P.N., une trentaine d’ours survivaient, aujourd’hui, malgré les réintroductions, la disparition de l’espèce semble inéluctable en France, surtout si les derniers pasteurs du cru s’opposent toujours avec entêtement et violence à l’ours et à l’État salvateur (comme en mai 2003 dans la vallée de Luz). L’État se retranche derrière ses engagements européens en matière de protection de la faune sauvage et du maintien de la biodiversité : l’un des grands défis du XXIe siècle. Les 40 brebis attaquées en 2003 par un ours au comportement atypique soulèvent des débats passionnés. Est-ce une raison suffisante pour éliminer à jamais l’emblème des Pyrénées centrales et du Stado tarbais ? Ne peut-il y avoir aussi une réflexion approfondie sur le mode actuel d’élevage des ovins ?
Ours brun. Parc animalier. Photo J. Omnès
Squelette d'ourson. Musé d'Arudy 64. Timbre de l'ours gravé par Christophe Laborde-Balen
Les orsalhers
On appelait jadis ce plantigrade lo Mossou (le Monsieur), du fait de sa ressemblance avec l'homme. En effet, il se tient debout et utilise ses pattes avant comme des bras et les femelles allaitent leurs petits à la manière d'une femme qui donne du lait à son enfant. L'ours serait un homme puni des dieux. Au XVIIIe siècle, sa tête étant mise à prix, des paysans-chasseurs les plus aguerris y virent un moyen d’arrondir leur fin de mois, certains même en firent presque un métier, tel Pierre Py de Cauterets qui en tua à lui seul 21, vers le Hautacam. D’autres plus astucieux se contentèrent d’en capturer (les plus jeunes) et de s’en servir pour distraire les foules. Comme au Moyen Age avec les bateleurs et jongleurs qui allaient de ville en ville. Mais c’est surtout la Révolution française avec la surpression de l’indivision et du droit d’ainesse qui jeta sur les routes tous ceux qui ne pouvaient vivre dans le partage d’une ferme avec quelques vaches et légumes. L’apparition du mildiou de 1840 accentua les vocations d’orsalhers . Après les Tziganes nombreux furent les Ariègeois, surtout les habitants du village d’Ercé, alors peuplé de 3500 habitants, qui trouvèrent dans le dressage de ce plantigrade un moyen permanent de revenus. Ils parcouraient fêtes et foires pour faire danser l’animal aux sons de tambourins.
On les appelait en Lavedan les oursaillès. Certains étaient reconnus comme mages-guérisseurs, du fait de la connivence mystérieuse (pour les badauds) qui existait entre le maître et son animal. Comment un plantigrade aussi redoutable pouvait-il obéir à un homme dont la seule arme était un bâton et répondre à ses demandes de pitrerie ? Jadis aussi, le jour de Carnaval (Mardi gras) à Gèdre, des danseurs vêtus d’une peau d’ours mimaient des scènes de chasse.
Les orsalhers d’Ercé étaient si connu qu’après l’émigration d’un certain nombre aux USA, un des rochers du Central park de New-York où ils avaient l’habitude de se retrouver pourr évoquer le pays fut surnommé le rocher d’Ercé. Le plus connu d’entre eux s’appelait Bernard Rogalle. Sa famille émigra ensuite au Canada à Montréal.
RÉFLEXIONS
L'animal emblématique du Pays. Au parc animalier d'Argelès-Gazost. Photos J. Omnès
L'ours brun et sa symbolique
Dans les temps les plus reculés l’ours en Europe était objet de vénération, voire de culte, probablement considéré parfois comme un ancêtre de l'homme, vu sa façon de marcher sur deux pattes et de faire l'amour. Il était symbole de force et de puissance. Roi des animaux, il était présent sur de nombreux blasons afin de donner aux cités qui l’adoptaient une aura d’invincibilité, telles Bern, Berlin ou Madrid. Le plus légendaire des rois celtes, Arthur, n’avait-il pas emprunté son nom à l’ours : arth. Ce qui le rendait doublement roi.
Mais avec l’avènement du christianisme, et surtout après les conquêtes de Charlemagne sur les nations païennes, il devint de plus en plus nécessaire de le remplacer par l'animal emblématique de l'ancien testament, le lion, symbole des prédications évangéliques. L'ours étant inconnu des anciens prophètes. Aussi, tout fut fait pour rabaisser cet animal objet de culte païen, et lui donner une aura négative, comme le fit l’Eglise conquérante envers d’autres animaux. De brave, fier, courageux on lui attribua les pires vices : lubrique, colérique, paresseux. Non contente de le décrédibiliser, l’Eglise en fit un valet de saints, tout juste bon à porter les bagages des prédicateurs. L’histoire proche de la légende, rapporte que l’évêque de Couserans (Ariège) Monseigneur Valier, aurait offert un âne à son collègue et ami de Tours, Monseigneur Martin (futur saint Martin), pour lui faciliter les prêches dans la région. Le pauvre âne aurait été dévoré par un ours, que Monseigneur Valier captura et apprivoisa avec facilité car l’ours reconnut la suprématie de la vraie religion. En souvenir de cette mésaventure, il aurait donné le nom de Martin à celui qui avait apprécié la monture de son ami. La tradition populaire, par analogie, baptisa Martin les ours et… les ânes. Mais cette histoire légendée se multiplia avec de nombreux autres prêcheurs, comme saint Amand et saint Hubert.
l'ours et son image
L'ours de tout temps a fasciné les hommes, de par sa morphologie et ses postures. Il est l'un des rares plantigrades à pouvoir marcher sur deux pattes, il a été considéré comme maître du temps et de la vie. Il s'endort avec la nature et se réveille au printemps ; passeur des âmes de l’infra monde des cavernes aux lumières du ciel et du paradis on l'a souvent considéré comme un géniteur divin fécondant des femmes jusqu'à ce que l'Eglise en fit un être malfaisant, car porteur de rites païens et de vices humains. La découverte de la femme nue et sauvage vivant au sein d'un groupe d'ours vers 1800, en Ariège multiplia tous les fantasmes et les fascinations vis à vis de cet animal mythique. On retrouve dans certaines vieille civilisation, cette croyance d'animaux qui accélèrent le passage des âmes vers le divin comme en Sulawesi, les buffles, lors de leur massacre au décès de leur propriétaire. Ici Illustration de la Folle des Pyrénées, 1817.
Ours réduit à un portefaix de moines prêcheurs
Être malfaisant, il n’en fallait pas plus pour qu’il fût chassé sans vergogne. Devenu de plus en plus rare, donc moins dangereux, il a fallu attendre le XXe siècle pour qu’ il symbolise la douceur et la tendresse et 1903 avec l’aventure de Théodore Roosevelt qui donna naissance à Teddy Bear et la multiplication des ours en peluche. Le nounours était né.
Un youtube résumant la symbolique de l'ours à travers les âges, par Michel Pastoureau :
https://www.youtube.com/watch?v=m62F7VLpoVo
L'ours de Desca statue de la fontaine des 4 vallées à Tarbes :
L'ours et ses légendes
Timbre réalisé en 2019 pour la principauté d'Andorre
2-* L’isard ( Rupicapra pyrenaica)
C’est le nom donné au chamois des Pyrénées. Il est de taille plus petite que son cousin des Alpes, environ 70 cm au garrot. Vous pourrez en admirer tôt le matin dans le Parc National . Ce dernier a réussi à sauver l’espèce en voie d’extinction. Il vit généralement en hardes, dans les hauteurs protectrices, jusqu'à 2500 m d'altitude, où il escalade les parois abruptes. Sa tête marron et blanche est surmontée d'une paire de petites cornes. Il se nourrit d'herbacées, et l'hiver dans la forêt, de mousse et de lichens.
Isard, musée Arrens-Marsous. Photo J. Omnès Isard. Photo J. Omnès
Cet ovidé introduit dans plusieurs massifs européens est originaire de Corse. Curieusement, la nourriture des Pyrénées plus riche que celle de l’île de Beauté a développé des variétés différentes : l’espèce locale est plus grosse, à l’inverse de celle de la Corse ; ici, seuls les mâles ont de grandes cornes recourbées. Ces mouflons ont été introduits en 1980 dans la Réserve naturelle volontaire du Pibeste et d'Aoulhet (RNR de 5110 ha). Ils sont originaires du Caroux-Espinouse, massif héraultais.
Les introductions ont été menées à bien par la Fédération des chasseurs des Hautes-Pyrénées au temps où elle était présidée par Georges Lépineux, ancien de Terre Adélie dans les expéditions de Paul-Emile Victor. Un Lourdais Jacky Faréou, s’était aussi fortement impliqué dans cette opération ainsi que Joseph Mathieu, d’Agos-Vidalos, frère de l' ancien mairequi avait dirigé une entreprise d’enseignes à Lourdes.
Aujourd’hui, on en dénombre près de 350 qui ont tendance à se diriger vers l’ouest du massif, moins exposé aux sécheresses. L'ascension du pic d' Alian est un bon objectif pour en apercevoir..
Mouflon, cliché Google. Panneau à la porte des Vallées sur les mouflons du Pibeste.
Photo J. Omnès.
4-* Le bouquetin (capra pyrenaica)
Il a disparu du versant français en 1900, victime de la pression cynégétique. Il subsistait encore côté espagnol en Aragon en 2000. Ce bouquetin dans sa forme pyrenaica diffère de celui des Alpes par des cornes en lyre (à double courbure), alors que l’Alpin est à grande courbure simple. Il a été durant des dizaines de milliers d'années reproduit sur les murs des cavernes pyrénéennes, dont celles de Niaux en Ariège.
ses déplacements sur les pentes escarpées. Il ignore le vertige.
Il fait l’objet d’un projet de réintroduction par les parcs nationaux français et espagnols (Ordesa). En l'an 2000, il avait fait l'objet d'une tentative de clonage; le nouveau-né est mort quelques heures après sa naissance.
Le plan de réintroduction du bouquetin
Ce programme franco-espagnol prévoit la réintroduction de 160 capras pyrenaicas provenant de Gredos (Castille et Léon) et de Tortosa (Catalogne). Il doit s'étendre sur 9 ans, pour un coût global cde 1,1 M€.
Il était prévu, pour commencer, d'introduire dans la zone coeur (le PNP) à Cauterets, en avril 2013, vingt bouquetins, dont dix mâles et dix femelles. L'expérience devait être renouvelée en 2014, puis étendue dans le secteur du Pic Néouvielle, dans la vallée d'Ossau, et dans le Couserans en Pyrénées ariègeoises, En tout, 160 unités, pendant les prochaines années sur tout le territoire des Pyrénées. Avec les reproductions, on devrait atteindre à la fin du programme, 200 animaux.
L'espèce est protégée en France depuis le 15 septembre 2012. En Espagne, où elle prolifère dans les autres massifs, elle fait l'objet de plans de chasse, vu le nombre d'individus (près de 60 000). Certains éleveurs français, principalement les adversaires de l'introduction de l'ours, voient d'un mauvais oeil cette introduction. Ils ont peur d'une transmission de certaines maladies. L'administration a dû leur fournir toutes les garanties possibles, dont la mise en quarantaine des nouveaux venus. Ce n'est finalement qu'en juillet 2014, le 19, qu'aura lieu le premier "lâcher" à Cauterets, sous l'égide de Ségolène Royal, alors ministre de l'écologie.
Le bouquetin aux Pyrénées parJean-Paul Crampe, PNP-MonHélios, 2020
Capra pyrenaica. Cliché Google
5-* La marmotte
Animal disparu des Pyrénées depuis le quaternaire. En provenance des Alpes, il a été réintroduit, en 1948, à Barèges par le docteur Courturier, aidé de deux locaux, J.-M. et H. Sabatut, où il a parfaitement proliféré. Il se trouve de nos jours, présent dans tout le parc national et même en Espagne. Ce gros rongeur bien sympathique est reconnaissable de loin lorsqu’il fait le guetteur. Assis sur ses pattes arrière, dans la position du chandelier, il alerte la colonie du moindre danger par ses sifflements stridents. Celle-ci se replie alors dans ses terriers, dont l’entrée se trouve sous de grosses pierres. La marmotte hiberne pendant 6 mois. On peut dire que le retour de ce petit mammifère a été très bénéfique pour la survie de l’aigle royal. Il existe un DVD retraçant cette épopée vendue par René Theil : "Mémoire du Pays toy".
Marmottes au Parc animalier d'Argelès-Gazost. Photo J. Omnès
Petite histoire d'introduction. Il semblerait que tout ait commencé par les relations entre le chirurgien Couturier de Grenoble et J-M et H. Sabatut accompagnés d'A. Knobel. Ils décidèrent d’introduire des Alpes, le petit animal devenu l’un des emblèmes du Pays des vallées des Gaves. Six animaux furent prélevés de Var et introduits à Luz au sous- sol d’un chalet EDF, en attendant leur lâcher au cirque de Lys au fond du Barrada vers Pragnères. Par la suite, 2 ou 3 ans après, monsieur Couturier envoya 2 mâles aux protagonistes. Il fallut attendre 10 ans pour voir arriver le petit rongeur à l’Yse, au sud de Luz, et 15 ans au cirque de Troumouse.
6-* Le Lynx.
Le lynx pardelle Depuis 1967, de nombreux témoignages assurent avoir vu un lynx dans la région. Un cadavre a été trouvé en 1969, des traces en 1976 et des poils en 1982. Qu'en est-il exactement ?
Attente d'une réponse de l'ONCFS, antenne Massif Central et Pyrénées.
En attendant sa réintroduction, un superbe exemplaire au parc animalier d'Argelès-Gazost
Le chant du lynx :
https://www.facebook.com/trappeQC/posts/2463986683854707
Lynx, photo J. Omnès
7* Le desman des Pyrénées (galemys pyrenaicus ou rat belette des Pyrénées)
C'est un petit mammifère d’environ 50gr, endémique de la famille des talpidés (taupes) qui n’a été découvert et analysé qu’en 1811. Vivant le long des cours d’eau, il est appelé communément rat-trompette. Il fait penser à un petit rongeur, au corps couvert de longs poils noirs formant une fourrure dense et imperméable. Sa vue étant très faible ; c’est son long appendice nasal très mobile et couvert de « pastilles » organes sensoriels d’Eimer qui lui permettent de trouver et capturer sa nourriture : œufs et petits poissons, invertébrés. Ainsi que toutes larves d’insectes qui effectuent leur premier cycle de vie dans les radiers des rivières : larves d’éphémères, porte-bois, perles, que les pêcheurs appellent ici « petites bêtes » ou patraques d'après René Lacaze, grand pêcheur local.
Son milieu
Adapté à la vie aquatique avec ses pattes palmées, ses narines et trous auditifs obturables, sa queue d'environ 15 cm, servant de gouvernail, il ne revient à l'air libre que pour respirer. Très rapide dans ses mouvements, il supporte difficilement la présence d’autres desmans. C’est un solitaire fort discret et assez casanier, son territoire excède rarement les 500 mètres de long. Il se reproduit généralement entre février et mai, cela dépend de la température et de l'altitude. La période de gestation est estimée à 30 jours. La femelle peut avoir jusqu'à 3 portées par an, 5 petits par portée, au maximum. Le mâle est monogame.
Ses prédateurs
Il n’a pratiquement pas de prédateurs en dehors de chats domestiques. Son unique ennemi est l'homme qui pollue son biotope. D'après Jérôme Laffite du Parc National des Pyrénées, son aire de répartition a diminué de 60 % en 20 ans (1). Son biotope nécessite une constante attention, car il ne supporte aucune pollution et aucune perturbation à son habitat naturel, le long des rivières garnies de graviers et de galets où se cache sa nourriture. Les barrages hydro électriques sans rampes à poissons et les tuyaux sans crépine lui sont préjudiciables. Si son habitat est situé entre 300m à 1500m, il faut souvent monter vers les hauteurs là où les eaux sont pures pour le rencontrer. Mais, très vif la nuit et en agitation permanente, son observation est très difficile.
Ses cousins
Ses seuls cousins connus se trouvent dans le Nord-Ouest de l'Espagne, au Portugal ainsi que dans le massif de l’Oural, mais là l’espèce est bien plus grosse ; en moyenne d’un poids de 500 gr, comme un gros rat.
Espèce protégée
C’est une espèce protégée qui fait l’objet de plans nationaux et européens d’études et de sauvegarde.
Un petit film : http://www.parlons-jeunes.com/?page_id=5042
Un petit film étonnant du parc national : http://www.youtube.com/watch?v=sgjP-xlkyhc&feature=youtu.be
Une adresse : Institut européen d’études et de conservation du desman des Pyrénées. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
(1) Almanach des Pyrénées 2022, page 21
Desman des Pyrénées. Photo J. Omnès Musée Arrens
A Villelongue en juin 2017, photo Soulas Cagost avec nos remerciements
Nourriture du desman. Musée pyrénéen. Photo J. Omnès
Tuiles protectrices au bord de ruisseau où devraient passer les desmans et laiiser des straces de leurs passage (crottes). Pjoros J-C Labadie avec nos reerciements. Ne pas toucher ni déplacer
8-* L’oreillard (plecotus macrobullaris)
Il s’agit d’une très petite chauve-souris dotée d'impressionnants appendices auditifs, presque aussi grands que le corps, d’où son nom. Cet animal endémique des Alpes et des Balkans a été répertorié récemment dans les Pyrénées par pur hasard. C’est une collision en août 2001, avec le pare-brise d’un agent de l’Office national des forêts pyrénéennes qui a permis d'identifier ce chiroptère après analyses génétiques, comme originaire des Alpes. Il se serait adapté aux cavernes de nos montagnes. Son pelage long et doux est de couleur gris terne, à part au niveau de la gorge et du ventre où il est gris blanchâtre à jaunâtre. Il vit dans des cavités, des arbres creux, des grottes, proches de zones boisées. Il se nourrit essentiellement de papillons de nuit. Ce chiroptère atteint la maturité sexuelle entre 1 et 3 ans, selon le sexe et l'espèce. La portée compte généralement 1 seul petit, mais elle peut compter 2 petits dans le cas de jumeaux.Ce petit mammifère fait partie des espèces protégées.
Oreillard, cliché fr.academic.ru Guano de chauves-souris, engrais naturel.
Photo J. Omnès
9-* L’euprocte (calotriton asper)
Euprocte, cliché Gilles Pottier
Grotte de la Hourna. Photo J.Omnès
10- Les lézards des Pyrénées (Iberolacerta bonnali)
Il existe dans la chaîne des Pyrénées trois espèces endémiques de lézards. Ces mini dinosaures vivent à plus de 2000 mètres d’altitude. On les rencontre surtout au Balaïtous, au Vignemale, au Néouvielle, au mont Perdu et près de la Mongie. L’espèce vieille de plusieurs millions d’années, côtoie parfois le lézard commun gris de la plaine (podarcis muralis), dans les zones d’estives près des pierriers.
Les deux autres moins connues ont été inventoriées en 1990. Ce sont le lézard pyrénéen du Val d’Aran (Iberolacerta aranica) et le lézard pyrénéen d’Aurelio (Iberolacerta aurelioi ).
Lézard de Bonnal
Problèmes rencontrés en 2014, pour l'augmentation du domaine skiable de Barèges-la Mongie
http://www.sudouest.fr/2014/09/01/un-lezard-en-travers-de-la-piste-1656450-706.php
11-* Le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans)
Petit crapaud dodu de couleur gris brun, il atteint 4 à 5 cm de longueur. La femelle est plus grande que le mâle. Il se différencie du crapaud commun (Bufo bufo) par ses yeux proéminents aux pupilles verticales et ses pustules lisses et peu visibles. Le mâle reproducteur est dépourvu de callosités nuptiales et de sac vocal. En été, il porte les œufs pondus par la femelle, sous forme de chapelets agglutinés autour de ses pattes arrière. Son chant, fait d’une suite de notes flûtées est caractéristique de l'espèce. La reproduction (15 à 80 œufs) a lieu en montagne, une fois l’an, vers avril-mai. Sa durée de vie est de cinq ans.
On le trouve dans les Pyrénées jusqu’à 2400 m d’altitude, essentiellement dans la réserve naturelle de Néouvielle, vers Barèges et du côté de Saint-Lary. Il vit près des zones humides et hiverne hors de l'eau, dans des fissures ou des creux. L’espèce est protégée en France, Belgique et Luxembourg.
Dans les environs de 2011, ces crapauds succombaient en masse à cause d’un champignon qui sévissait et que l'homme pouvait avoir propagé quand il se servait de batraciens comme tests de grossesse.
Sa reproduction est relativement complexe à tel point qu’au XVIIIe siècle, lorsque le chirurgien Pierre Demours la décrit, les scientifiques ne le croient pas. Ce n’est qu’en 1872, que sa thèse fut accréditée par le naturaliste A. De L’Isle de Dréneuf.
Test de grossesse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Herp%C3%A9tologie/Le_saviez-vous_%3F/Test_de_grossesse
Crapaud accoucheur, cliché wikimédia, Christian Fisher
12* La truite fario
Truite des Pyrénées, grise, tachetée de points noirs, longue de 40 cm environ ; elle se distingue de la truite gold (importée des U.S.A.) par sa taille : 60 cm et par sa couleur, laquelle est pratiquement jaune rosé. Alevinage en montagne héliporté :http://vimeo.com/99806699 . Voir également le dossier gastronomique : truites.
Truite du Gave, ciché F. Duplan avec nos remerciements
Second centre d'alevinage Hount de Lavasses -Lourdes, après Cauterets. Ici ce sont des alevins de 510 000 truites et saumon qui sont élevés avant de les déverser dans les rivières et lacs de montagne.
13-* La loutre d'Europe
Elle est bien présente en Vallées des Gaves.
Texte du PLVG : "En tant qu’espèce d’intérêt communautaire, la loutre d’Europe fait partie des espèces ciblées par la démarche Natura 2000. En 2008, les inventaires réalisés dans le cadre de l’élaboration du document d’objectifs du site « gaves de Pau et de Cauterets » ont mis en évidence une population bien établie, avec un noyau reproducteur situé entre Lourdes et Pierrefitte. Mais les crues de 2012 et 2013 ont considérablement marqué son lieu de vie : les arbres et rives utilisés comme abris ou gîtes ont été emportés, le couvert végétal limité à ce constat s’ajoutent les nombreux travaux post-crue, qui ont pu être source de dérangement ou de nouvelles modifications de son habitat.
Suite à ces perturbations importantes pour l’espèce, le PLVG, animateur du site Natura 2000 des gaves, a souhaité évaluer l’état de colonisation des principaux cours d’eau du bassin du gave de Pau par la loutre d’Europe. Le travail a été confié au Parc National des Pyrénées pour l’amont et à l’Office National de la Chasse et la Faune Sauvage pour l’aval du territoire.
Les résultats des prospections menées entre février et mars 2016 sont très encourageants. En effet la loutre d’Europe a recolonisé l’ensemble des cours d’eau de la vallée des gaves : gaves de Pau, de Cauterets et d’Azun, le Bergons et le Bastan abritent tous l’espèce. Celle-ci fréquente aussi le lac de Lourdes dans lequel elle trouve une bonne source de nourriture."
Au parc animalier d'Argelès-Gazost
Les insectes
* L'araignée Zélote agregioide
Une araignée endémique. Il s’agit d'une araignée de genre Zélote appelée egregioide. De petite taille, environ 6mm, entièrement noire, elle a été découverte sur la commune de Betpouey par Sylvain Dejean et Samuel Danflous, naturalistes au Conservatoire d'Espaces Naturels de Midi-Pyrénées (CEN-MP), en 2012, à 1650 mètres d’altitude. Elle a la particularité de ne pas tisser de toile et de capturer la nuit sa proie au sol à découvert. Le jour elle se repose sous les pierres. Un seul spécimen a été découvert à ce jour celui de la photo.
Il s'agit d'une femelle le Parc poursuit ses recherches pour trouver d'autres spécimens.
Cliché Wikipédia
1-* Le carabe des Pyrénées (carabus iniopachy pyrenaus)
Ce petit insecte de la famille des carabidés est présent dans toute la chaîne des Pyrénées, depuis le Pays Basque jusqu'au Canigou. Il vit entre 1800 et 2500 m d’altitude. Il est actif de mi-juin à mi-septembre et se complait dans les amas de pierre et de rochers, dans les éboulis. Il se nourrit de larves d'insectes, de chenilles, de vers de terre, de mollusques... Les larves également carnassières vivent dans le sol. Elles se transforment en nymphoses après deux mues.Cet insecte fait partie d'une famille de près de 900 espèces, dont les plus connues sont : le carabe doré (carabus auralus), le carabe violacé (carabus violaceus), le carabe granulatus, le carabe sylvestre, le carabe embrouillé et le carabe clathratrus.
Le pyrenaus a la particularité d’avoir une carapace dont les coloris varient selon la région, alors que les pattes et les élytres restent noirs. Cette carapace peut varier du noir au vert métallique en passant par un rouge orangé.
2-* Le Bessoniella procera
Jean Pierre Besson, ancien élève du Lycée climatique d’Argelès devenu un éminent biospéléologue est à l’origine de nombreuses découvertes d’arthropodes (1) cavernicoles dans les Pyrénées, essentiellement vers le gouffre de la Pierre-Saint-Martin. L’insecte qui a fait sa réputation et a hérité de son nom est le Bessoniella procera. Il apparaît comme un véritable fossile vivant dont la présence dans les Pyrénées et la localisation au massif Cézy-Pic de Ger restent des énigmes biogéographiques. C’est une découverte remarquable puisqu'elle constitue, d’après les savants, le premier représentant européen de la sous-famille des Corynothrichinae, au sein de laquelle on peut lui reconnaître de lointaines affinités avec les genres Orchesellides d'Asie et Australotomurus d'Australie. Description : c'est un Orchesellide d'assez grande taille, dépigmenté (normal puisque vivant à l’abri de la lumière), sans cornéule (facette de l’œil), ni organe postantennaire. Il se caractérise par des griffes très longues et très fines, par un court mucron trilobé (extrémité-pointe en trois partie) et par la présence de macrochètes (ou soies) dorsaux très longs et peu nombreux. Cette nouvelle espèce est le premier représentant européen de la petite sous-famille des Corynothrichinae. Je n’ai trouvé aucune photo de ce Bessoniella procera (1) Invertébré au corps segmenté muni d’appendices articulés (Crabe, scorpion)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthropode
J-P Besson Macrochètes d'insecte
3-* La rosalie des Alpes
Rosalie des Alpes. Cliché www.valleeduthouet.fr
Habituée des hêtraies sans bouder les chênes et les frênes, elle a l'habitude de prendre le soleil aux heures chaudes d'été.
Les Papillons
5-* L'Apollon (Parnassius apollo pyreneica)
Il appartient à la famille des Papilionidae. Ce beau papillon de grande envergure est facilement reconnaissable par ses ailes postérieures toutes blanches et constellées d’ocelles rouges cernés de noir, et ses ailes antérieures également blanches mouchetées de larges taches noires. On le voit voleter sur les pentes de nos montagnes, au-dessus de 1 200 mètres, de juin à août. Il est plus grand que son cousin alpin.Sa chenille est noire tachée de rouge et sa chrysalide blanche. Il est protégé et interdit de chasse.
Cliché Détours en France no 7
6-* Le Fadet des laîches
Papillon rare, présent dans les tourbières du lac ce Lourdes.
Les tourbières bigourdanes et en particulier celles du lac de Lourdes abritent un papillon menacé d’extinction et protégé par l’Union européenne. Il s’agit du fadet des laîches ou de son nom latin du Coenonympha oedippus de la famille des Nymphalidae (sous-famille des Satyrinae) ; elle appartient au genre des Coenonympia. Ce papillon est communément appelé l’Œdipe et en anglais False Ringlet (le faux Ringlet). Le nom espagnol est plus poétique Lindos ojos = les beaux yeux.
Description : c’est un petit papillon de couleur marron dont les extrémités des ailes sont ornées de petits cercles ou ocelles (petits yeux) noirs plus grands et cerclés de jaune chez la femelle. Il ne vit que le temps d’un vol de juin à août ! S’il a pratiquement disparu en Belgique, Allemagne et Bulgarie, en France, l’espèce ne prolifère que par petits groupes dans des régions marécageuses. Son biotope est la molinie bleue.
Strictement protégé en Europe, en France le Fadet des laîches est inscrit sur la liste rouge des insectes par l’article 2 de l'arrêté du 23 avril 2007 qui fixe la liste des insectes protégés sur le territoire national. A Lourdes, dans la tourbière du lac, une action de sauvegarde et développement est menée conjointement entre la municipalité et Natura 2000
Photos Google
Photo prise à la tourbière de Lourdes en août 2023
7- L'azuré des moullières (Phengaris alcon)
L’Azuré des mouillères ou le Protée (Phengaris alcon) est une espèce de lépidoptères (papillons) de prairies et landes humides. Il se nomme en anglais Alcon Blue, et en espagnol Hormiguera.
Description :
C'est un petit papillon qui présente un dimorphisme sexuel, le dessus du mâle est bleu terne, brun grisâtre chez la femelle. Le revers est ocre orné de deux lignes de points noirs cerclés de blanc. Son biotope est la gentiane pneumonanthe.
Il hiverne à l'état de chenille. Celle-ci est soignée par des fourmis, d’où le nom espagnol.
Comme le Fadet, il vole en une génération, de mi-juin à mi-août.
C’est une espèce protégée en France, (article 3 de l'arrêté du 23 avril 2007
Photos Google
Les plus emblématiques
1-* La palombe
C'est le nom du pigeon ramier dans le Sud-Ouest. Elle est reconnaissable à sa collerette blanche et son poitrail rosé. La palombe d’Europe du Nord, non sédentaire passe au-dessus des Pyrénées lorsqu’elle va hiverner en péninsule ibérique, de fin septembre à fin novembre. Le 19 octobre est généralement le point culminant. C’est « à la Saint-Luc (qu)’il y a grand truc ». Le grand truc est un mythe, jamais vérifié. En fait, le pic de passage se situe plutôt actuellement le 27 octobre à la Saint-Jean (l’Évangéliste) avec un battement possible d’une semaine qui n’inclut jamais la Saint-Luc.
À droite palombe, couvant son oeuf. Photos J. Omnès
2-* La perdrix des neiges ou lagopède alpin (lagopus mutus)
Rare oiseau de la famille des gallinacés, adapté au froid. Son abondant plumage, l’hiver, devient blanc… comme neige. Camouflage indispensable pour survivre en haute montagne entre 2000 et 3 000 mètres. C'est le seul oiseau à avoir trois mues dans l'année, de gris pierre à blanc immaculé ; son mimétisme est adapté aux saisons. Oiseau étrange aux pattes ornées de raquettes plumeuses, il se nourrit d’insectes, d’aiguilles de conifères, de mousses et de lichens, comme le grand tétras. On le trouve également dans les Alpes. La nidification se fait à même le sol, dans une cuvette grattée,à l'abri d'un rocher et "aménagée" de quelques plumes, duvets et mousse. La ponte a lieu en juin et 6 à 8 oeufs sont couvés pendant quatre semaines environ. Sa population semblerait se stabiliser dans le parc. Pour en savoir plus : Wikipédia
Lagopède en tenue d'hiver. Cliché Wikipédia
3-* Le grand tétras ou coq de bruyère (tetrao urogallus)
Gros volatile, c’est le plus grand gallinacé d’Europe, il peut atteindre 1,20 m d'envergure. De couleur bleue et noire avec au-dessus des yeux une tache rouge, il mesure environ 90 cm de haut et pèse près de 3,50 kg. Il vit surtout en moyenne montagne dans les forêts de pins et de sapins ainsi que dans le massif du Néouvielle. Il se nourrit essentiellement de fruits, d’insectes (de fourmis) et l’hiver, d’aiguilles de pin. Assez farouche, sensible aux dérangements, on note surtout sa présence, lors des parades nuptiales en mai, car il attire la femelle en gonflant ses plumes et étalant sa queue, par de curieux cris bien audibles. Après l’accouplement, la femelle prépare le nid à même le sol, ce qui rend, hélas, l’espèce très vulnérable aux chasseurs. La ponte comprend six à neuf oeufs que la femelle couve durant quatre semaines.Voir les très beaux plans sur ce volatile dans le film Un homme un vrai des frères Larrieu.
Grand tétras, cliché www. oiseaux.net
Le Parc national et la réserve naturelle du Pibeste abritent 19 des 22 espèces de rapaces diurnes recensées en France. Leur importance vient du fait que les milieux naturels leur sont favorables, tant pour la nidification (falaises biens exposées) que pour la variété des terrains de chasse.
4-* Le vautour fauve (gyps fulvus)
Rapace de grande envergure. Avec ses ailes déployées, il peut mesurer jusqu’à 2,80 m. Il se déplace en groupe, en haute altitude, pour bénéficier des courants ascendants sur lesquels il peut planer plusieurs heures. Sa vue perçante lui permet de repérer de très haut sa pitance, souvent des cadavres de moutons. Les plus forts, après une parade d’intimidation, sont les premiers à manger. Ils sont nombreux dans la réserve d’Ossau. Ils ont tendance à se déplacer vers le Lavedan où l’on en dénombre près de 340 couples. L’Espagne en possède près de 4 500 couples ! Soit neuf fois plus que du côté français où il y avait seulement 70 couples en 1970. Ils nichent en groupe sur des corniches de falaises. Le nid volumineux fait de branchages ne reçoit qu' un oeuf qui sera couvé par le mâle et la femelle à tour de rôle durant deux mois.
Vautour fauve 2, assoc.vautour Baronnies Tête de vautour fauve, cliché J.-M. Lamblard avec nos remerciements
Vautour fauve, Argelès-Gazost. Rapace vu par un artiste soudeur d'Arras (Semaine de l'Abbadiale septembre 2012. Photos J. Omnès
5-* Le percnoptère d’Égypte (neophron pecnopterus)
Ce petit vautour migrateur, au superbe vol, est assez rare en France. Une cinquantaine de couples dans les Pyrénées, dont une quinzaine en Bigorre et trois dans la réserve naturelle du Pibeste. On l’appelle « Dame Blanche » dans le Val d’Azun et « Maria Blanca (Marie Blanque) » en Béarn voisin. Dans les vallées des Pyrénées, c’est lui qui annonçait le début des grandes lessives, lors de son retour au printemps. Tout comme les saumons, les percnoptères reviennent chaque année sur les lieux de leur procréation. Avec son plumage blanc cassé, ses ailes bordées de noir, il est facilement identifiable de loin, surtout grâce à sa queue, en forme de plume de stylo à encre. Sa drôle de tête pointue, toute jaune, se termine par un bec presque conique.
Afin de mieux le connaître et de le protéger, un plan de sauvegarde et de réintroduction a été lancé par le ministère de l’Environnement en mars 2002.
Percnoptère essayant de casser un oeuf avec une pierre au Donjon des aigles (Beaucens). Photo J. Omnès
Percnoptère en Lavedan. Cliché F. Duplan .
(1) En fait elle disait au début, après aqueró, une demoiselle.
Voir Le Guide du Curieux Pays de Lourdes, même auteur, même éditeur.
Un livre : Le vautour, mythes et réalités de Jean-Marie Lamblard Éd. Imago, 2001.
Une chanson par Escota si plau :http://escotasiplau.free.fr/frances/actu/CD2010/chant8.htm
Percnoptère d'Egypte, cliché nonox.net
Vautour de 3 m d’envergure et qui peut peser jusqu’à 6 kg. Le dessus des ailes est brun noir, le dessous et le dos argentés et son poitrail blanc ou orangé. Le poitrail est plutôt orangé-rouille à l'âge adulte dans l'espèce des Pyrénées, car le rapace se baigne dans des sources et des boues ferrugineuses, absentes ailleurs. Il parait que les teintes ocres orangés de son poitrail impressionnent ses conciurents ; les locauc l'appellent "cap arrouy" : tête rouge. C’est la touffe de poils noirs de son bec qui lui a donné son nom. Avec sa vue perçante, il a la particularité de se nourrir de déchets, lambeaux de peau, carcasses et os. Os pour les plus imposants qu’il transporte haut dans les airs, puis laisse tomber sur des rochers afin qu’ils se brisent. Sa vision étonnante lui permet de repérer son os et ses éventuels prédateurs (homme) à près de 700 mètres. Son système digestif lui permet de venir à bout des os et des cartilages. Situé au sommet de la pyramide alimentaire, il est très sensible aux polluants chimiques. On a en rencontré même dans des oeufs, traces de plombs de chasseurs, pyralène... En Espagne, on l’appelle le quebrantahuesos.
C'est le vautour le plus rare d'Europe. Il se laisse porter par les courants chauds qui s'élèvent du versant ensoleillé des vallées. Véritable voilier des airs, il n'a besoin que de quelques battements d'ailes pour se lancer. Le nid est construit sur des rebords de falaises abruptes entre 1000 et 2000 mètres d'altitude. La ponte est tôt dans l'année : janvier-février et ne comprend généralement qu'un ou deux oeufs que la femelle couve durant 8 semaines. Pendant la nidification, le couple parade près du site en décrivant de grands cercles. Il est en mesure de reproduire à l'âge de 10 ans
On estime à 150 couples dans la totalité des Pyrénées dont 36 du côté français et 17 dans le périmètre du parc, couples étroitement surveillés. On en rencontre en Corse et dans les Alpes, suite à une réintroduction réussie. En mai 2014, nous avons eu la naissance d'un poussin dans la réserve naturelle du Pibeste.
Gypaète barbu, cliché oiseaux.net , Yvon Toupin (9595) et J-M Laffitte
Oeuf de gypaète barbu, 1876, au Muséum d'histoire naturelle de Toulouse
Jeune gypaète, prise sur écran film du PNP
Un centre de sauvegarde, protection , réintroductio et reproduction du gypaète a été créé par le parc animalier d'Argelès-Gazost, dans le cadre du programme d'élevage européen (EEP). Quratre imposantes volières ont été créées à cet effet, au moulin Tresarriu près d'Argeles, entièrement rénové. On peut parrainer quelques rapaces comme Hera ci-dessous.
Un lien : http://www.parc-animalier-pyrenees.com/front/fondation/parrainage/hera/5
Une partie du centre, le moulin est au fond à gauche
Photo J. Omnès août 2022.
Il est présent dans le massif du Pibeste (reserve naturelle)
8-* L’aigle royal (aquila chrisaetos)
Symbole de puissance et d’adresse, il a longtemps été pourchassé, car il était supposé pouvoir capturer des moutons dépassant sa propre masse (3 à 6 kg). En fait, il se nourrit de lièvres, marmottes, écureuils, hérissons… Très protégé actuellement, il fait son nid sur des corniches inaccessibles. Chaque couple est cantonné dans un espace de 90 à 130 km². L'espace moyen entre deux nidifications est d'environ 10 km. Le nid est fait de gros branchages. La ponte a lieu vers mars. On estime la population du parc à 30 couples.
Aigle royal, musée d'Arrens-Marsous. Photo J. Omnès
9-* Le milan noir (milvus migrans)
Milan noir, cliché Aurélien Audevard
10-* Le milan royal (milvus milvus)
Il se différencie du milan noir, son proche cousin, par une queue plus fourchue et un plumage moins sombre, avec une zone claire sous les ailes à la base des grandes rémiges (plumes). Il est en partie charognard, car il est mauvais chasseur. Mais, devant l’imposante masse des vautours fauves, il attend sagement son tour quand il ne va pas dérober les proies (lapins, batraciens, oiseaux, reptiles…)à des rapaces plus petits. Quand il vole, il est facilement reconnaissable à sa queue-gouvernail très échancrée et ses ailes fortement courbées avec leur tache blanche aux extrémités. Son envergure est d’environ 1, 50m
En partie sédentaire à la différence du milan noir, il devient rare dans les Pyrénées où il est en diminution. La femelle pond en avril 2 à 3 œufs dans un nid fait de matériaux divers, généralement installés au faitage des arbres situés en Piémont, dans des bocages L’incubation d’ure environ un mois et les « poussins » ne deviennent indépendants qu’au bout de plus de deux mois. Les milans migrateurs qui nichent en Europe de Centre et du Nord se rassemblent en fin de journée sur des dortoirs nocturnes. Ils peuvent rassembler jusqu’à 300 individus.
Si l’espèce est en danger, c’est qu’elle est particulièrement exposée aux risques d’intoxication et d’empoisonnement (produits chimiques dont la bromadiolone (pesticide anticoagulant) utilisés dans la lutte contre les campagnols ou dans la composition des engrais, aliment des vers de terre. Dans le cadre du dispositif Vigilance Poison du Programme Pyrénées Vivantes, de nombreuses analyses sur des individus morts démontrent en Haute-Bigorre, l’utilisation irresponsable et illégale de ces poisons, qui anéantissent tous les efforts de préservation des grands rapaces.
À ces causes, il faut ajouter le braconnage, l’électrocution, et les collisions contre les câbles électriques Mais, la baisse importante des effectifs laisse perplexe. On pense que cela est surtout dû à la modification des pratiques et des milieux agricoles.
L’espèce est protégée sur l'ensemble du territoire national. Elle est inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux et à l’annexe II des conventions de Bern, de Bonn et de Washington, plus l’annexe CI Règlement CEE / CITES. Son classement en France est en cours de révision à cause de son état de conservation défavorable dans le pays.
L’espèce bénéficie d’un plan national de restauration sur l’ensemble de son aire de répartition en France dont les Pyrénées qui abritent de 15 à 20 % de l’effectif national Ce plan a été validé par le Ministère de l’écologie et du développement durable en 2002.
Cliché Jean-Loup Pidou
Fait divers dans le presse « 11 juillet 2012, dans la commune de Campan, près de Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, un Milan royal est découvert inanimé. Alors pris en charge par la Clinique vétérinaire de Juillan, ce représentant d‘une population en fort déclin est actuellement soigné par Hegalaldia, centre de soins affilié à l’UFCS (Union Française des Centres de Sauvegarde de la Faune Sauvage) situé à Ustaritz, dans le Pays Basque. Son relâché aura lieu ce jeudi 2 août, à 10h30 à Campan, dans les environs de son site de découverte. »
Présent dans les landes, prairies humides tourbières et marécage, ce petit rapace en activité tant diurne que nocturne, aime les espaces découverts et sauvages. Il nidifie sur le sol. Il se nourrit de petits mammifères et d’oiseaux (alouettes, merles, pipits). C’est un migrateur qui hiverne. Son vol fait de battements régulier peut se transformer en de brefs vols planés.
Description : le plumage brun sur le dessus, présente des liserés chamoisés sur le dos, le disque facial est surmonté de petites aigrettes à peine visibles et présente un bec noir.
Photo oiseaux.net
Les Corvidés
11-* Le chocard à bec jaune (pyrrhocorax graculus)
Hôte le plus bruyant de nos montagnes. Ce petit corvidé noir, cavernicole, grégaire, à bec jaune, et pattes rouges orangées, pousse des cris stridents qui font écho en montagne. Il niche dans les crevasses, souvent dans des gouffres appelés gouffres-dortoirs, situés entre 1300 et 1500 m. Un certain nombre de ces oiseaux noirs vit près du Pic du Midi et du cirque de Gavarnie. En vol, ils forment un "carrousel" : vol groupé, ailes déployées et tendues, puis d'un coup descente en piqué avec diverses acrobaties. Il a la taille d'une palombe, la femelle est légèrement plus petite.
Chocard à bec jaune, cliché Google
Pour plus d'informations. Dans Pyrénées 287, août-septembre 2021, lire l'article de Nanou Saint-Lèbe et Claude Dendaletche, pages 29 à 43.
12-* La corneille
Symbole des vicomtes du Lavedan, la corneille se trouve sur tous les blasons des villages dépendant de la vicomté.
Divers
13-* Le cormoran
Surprise ! En longeant le gave, vous avez cru reconnaître la silhouette d’un cormoran. En effet, cet oiseau marin remonte depuis quelques années le Gave de Pau (comme la Garonne). Les pêcheurs du Lavedan qui ne l’ont pas invité, voient d’un très mauvais œil la présence de ce volatile qui pille leurs rivières à truites. D’après l’association de défense du Gave de Pau et de son environnement ce seraient de 200 à 250 kg de truites par mois que pêcheraient ces oiseaux, rien que dans la portion le long de la 2X2 voies. Près de soixante cormorans s’y seraient sédentarisés. Certains pêcheurs... pourraient devenir chasseurs.
Cormoran , cliché Google
14-* Le venturon montagnard (serinius citrinella)
C’est un petit passereau montagnard de la famille des fringillidés. C’est un migrateur, mais certains sont devenus sédentaires et ce sont installés dans les forêts de pins à crochets dans la réserve du Néouvielle et autour du cirque de Gavarnie. Il se nourrit de graminées et d’insectes. Il installe son nid au sommet des pins et pond deux fois par an, en avril-mai et en juin-juillet. La femelle couve les quatre ou cinq œufs à chaque couvée, durant environ deux semaines.
Venturon des Pyrénées. Cliché T. Wisniewski
15*-Le courlis cendré
Oiseau limicole (qui vit sur la vase), il se reproduit sur un espace très étendu en Europe-Asie, d’où son surnom, courlis eurasien. Il peut vivre jusqu’à 30 ans. Il nidifie au sol
Description : c’est un oiseau assez imposant dans la famille des limicoles, d’une longueur de 50 à 60 cm avec un bec long et courbé. Il possède un plumage dans les marrons gris. La femelle possède un bec plus long que celui du mâle. Tous deux poussent un cri long et retentissant courli-i-i
La période d’observation lors de sa migration est de février à avril.
Par arrêté du ministère de la transition écologique, sa chasse est interdite jusqu’au 30 juillet 2027.
Photo Oiseaux.net
Lire :
Le vautour mythes et réalités Lamblard, édition Imago, 2001
Les oiseaux des Pyrénées de Philippe Carguil, éditions Sud-Ouest, 1993
Parc animalier des Pyrénées, le guide de Serge Mounard, édition Mounard, 2012
Le bouquetin aux Pyrénées parJean-Paul Crampe, PNP-MonHélios, 2020
De bois en estives topo guide de la réserve naturelle régionale du massif du Pibeste-Aoulhet, Sivu 2015