De style roman, la plupart de ces monuments ont subi d’importantes dégradations au XVIe siècle, en 1569, par les troupes de Jeanne d’Albret et de Montgomery. En moins d’un mois, au pas de course, la soldatesque huguenote a brûlé un nombre important de lieux de culte. Généralement ce sont les clochers qui ont souffert le plus des saccages. Ils pouvaient servir de tour de guet ou de défense (clocher-tour). Les chevets ont mieux résisté. Plusieurs tremblements de terre ont également été à l'origine de nombreuses destructions.
1) Argelès-Gazost, 2) Adast, 3) Agos-Vidalos, 4) Arcizans-Avant/ Chapelle St Roch, 5) Artalens-Souin, 6) Ayros-Arbouix, 7) Ayzac-Ost/ chapelle Sainte Madeleine, 8) Beaucens/chapelle de Bédouret, 9) Boô Silhen-Couret/Asmets, 10) Cauterets/chapelle du Mercadau, 11) Gez, 12) Lau-Balagnas/ chapelle Sainte-Castère, 13) Ouzous, 14) Pierrefitte-Nestalas, 15) Préchac, 16) Saint-Pastous/chapelle Sainte-Marie-de-Lurp/Chapelle et abbaye laïque Saint-Germès, 17) Saint-Savin/chapelle N-D-de-Piétat, 18) Salles, 19) Sère-en-Lavedan, 20) Soulom/chapelle Sainte-Haularia/ chapelle Saint-Martin, 21) Uz/chapelle de Pouey Aspé, 22) Vier-Bordes, 23) Villelongue, Ortiac/abbaye de Saint-Orens.
N-B : à côté de la graphie officielle française se trouve quand il est différent le nom gascon d'origine extrait du livre de Georges Peyruc Le pays de Lavedan, édition Saber, 1987. La date qui suit est celle de la fusion des communes.
La fusion d'Argelès et de Vieuzac pour former la municipalité d'Argelès, par l'ordonnance de 1824 par Charles X, n'est pas à l'origine de l'église de la nouvelle commune. Il a fallu attendre près de 30 ans après ladite ordonnance.
L'église d'Argelès a été construite entre 1857 et 1860 en pierre grise de Lourdes. Vieuzac n'était plus paroisse depuis 1824. Les citadins étaient obligés d'aller dans l'église vétuste d'Ourout. La construction d'une nouvelle église demandée par l'évêque s'avérait nécessaire. Un terrain fut acquis en 1845, au centre du village, mais il manquait, malgré la souscription publique, près de 20 000 francs pour édifier la nouvelle église. C’est l’architecte Jacques Latour qui fut chargé de sa réalisation L'empereur séjournant à Saint-Sauveur, il lui fut demandé de l'aide. Celle-ci fut accordée et l'église dédiée à saint Saturnin (patron d'Ourout) fut inaugurée le 15 août 1861. Les cloches du XVIIIe siècle proviennent de l'ancienne église d'Ourout. Elles furent sauvées par les habitants lors de la demande par la Convention, en 1793, de céder à l’Etat toutes les cloches en vue de leur fonte pour en faire de canons. Les églises ne devaient conserver qu’une cloche pour le tocsin. Les locaux démontèrent trois des quatre cloches pour les enterrer et les sauver. Il s’agit de la cloche Santa Maria, 1747 de chez Dencausse de Tarbes, JHS Maria, 1756 de chez Dencausse de Tarbes et Sancta Maria, 1774, d’un fondeur inconnu.
Église d'Argelès-Gazost. Photo J.Omnès
A l'entrée à lemplacement des fonts baptismaux
À l'intérieur, on aperçoit rapidement, l'immense tableau du peintre lyonnais, Guillemet. Conçu vers 1863, il représente sainte Blandine dans la fosse aux lions. L’ange qui la survole vient lui apporter la palme du martyre. Il a été offert par l'empereur Napoléon III. Les deux autres toiles plus tardives sont attribuées au peintre lourdais Louis Capdevielle. Elles représentent la mort de saint Joseph et la Vierge de Pitié (Pieta)
Dans le bel encadrement doré avec cartouche, nous avons une copie d’une toile de Le Sueur déposée au Louvre, représentant L’Apparition de Jésus à Marie Madeleine.
Les retables modernes de style néo-baroque des chapelles latérales ont été commandés en Espagne et offerts par le chanoine Charriez des Sanctuaires de Lourdes lorsqu'il était curé de la ville.
Dans la chapelle de droite remarquez la petite statue de Bernadette sur la droite ; son regard est fixé sur la Vierge de Lourdes. Les trois personnages ont été réalisés par la soeur Mercedes, comme le panneau peint représentant la Cène.
Du XIXe siècle subsistent quelques boiseries dont les bancs et sièges de célébrants en bois de chêne et au décor néo-médiéval, cher à l’époque un grand lustre dans la nef et des vitraux historiés des ateliers toulousains Gesta et des vitraux grisaillés des ateliers Dagrand de Bordeaux
Dans la sacristie, se trouve l’armoire du trésor avec ostensoir et calices. À côté, beaux étendards brodés de fils d'or, dont celui de Saint -Saturnin.
Retable, photo J. Omnès
Panneau la Cène
La chapelle de l'Apparition de Lourdes.
La vierge de Lourdes, l'une des deux chapelles latérales. Sainte Anne enceinte, lisant
Sainte Blandine
La piéta, Jesus et Marie Madeleine
Le maître-autel en bois rectangulaire, peint et doré, ramené d'Espagne par l'abbé Charriez est constitué de trois panneaux aux décors de rinceaux. Photo J. Omnès
Sacristie armoire du "trésor" .
Étendard Saint-Saturnin. Photos J. Omnès
OUROUT
L'ancienne église d'Argelès à Ourout, mentionnée dans une bulle papale (Alexandre III) de 1167, était dédiée à saint Saturnin. Lors de la fusion en 1824, d'Ourout avec Vieuzac pour former Argelès, l'église d'Ourout sera désaffectée en 1863, après l'inauguration de la nouvelle église (1861) et découronnée de son clocher carré à toiture pyramidale, le chimboulet (petit clocheton) sera déplacé. Le retable a disparu, mais le banc seigneurial des d'Antin se trouverait, d'après Henri d'Agrain, à l chapelle du château du comte Roquette-Buisson, dont nous n’avons trouvé aucune photo. L’église abritait deux chapelles, l'une dédiée à sainte Catherine et l'autre au Saint-Sacrement
Elle servit de chapelle et d'annexe au collège voisin géré par le séminaire de Saint-Pé. Puis, elle deviendra propriété de la commune d'Argelès en 1907. En 1910, la municipalité décidera d'en faire une école de garçons. Les murs seront surélevés d'un étage et percés de grandes fenêtres. Elle restera école primaire et collège jusqu'en 1996. Elle recevra les ateliers de l'Esat (Établissement et Service d'Aide par le Travail) des sept vallées, ainsi que l'École de musique du Lavedan.
Porche d'entrée de l'enclos du cimetière de l'ancienne église d'Ourout. Photos J. Omnès
La niche du porche. Photo J. Omnès
À l'exception des murs, subsiste de l'ancien bâtiment, l'entrée latérale, en haut des marches. Abritée par un auvent, qui protégeait une statue de la vierge qui a disparue depuis la visite de C. Desmoulins en 1842, elle possède un linteau gravé en creux « P. Paillasso : I. Lacôtre obriers », doublé d'un écusson mentionnant « 1608 IHS et M. IHS » pour le monogramme de Jésus et M celui de Marie. Le bulletin de la SESV (spécial Argelès) nous fait remarquer que « obriers » était à l'origine à gauche, il a été mal replacé lors de la restauration du linteau. Par obriers entendez membre du conseil de fabrique.
On accède à cette porte par un porche monumental restauré il y a peu. Il est composé d'une arche de pierre et d'une niche sans statue. Il marquait l'entrée de l'enclos du cimetière, qui, d'après Georges Peyruc couvrait 39 lattes soit environ 3000 m² (Bulletin de la SESV 27 de 1996). Il était adossé sur sa partie droite au presbytère, et possédait un escalier à simple volée et un toit à double pente.
Il ne reste rien du mobilier et objets de cette ancienne église, si ce n'est le bénitier qui se trouve à l'église paroissiale.
L'église à son état initial, d'après un croquis de ?
Partie de l'ancienne église d'Ourout. Chevet, porte, chimboulet. Photo J. Omnes
croquis SESV spécial Argelès 2017
La ville abrite également la chapelle du couvent des soeurs de la congrégation Filles de la croix Saint-André. Cette congrégation s’est installée à Argelès en 1834, après un logement provisoire chez monsieur Saint-Pastous. Elles reçurent l’autorisation d’enseigner à des jeunes filles en 1835, puis édifièrent un couvent à partir d’une maison et d’une grange en 1837. Celui-ci fut agrandi en 1858 par l’achat de bâtiments contigus et une donation. En 1957, un étage est ajouté et transformé en dortoir pour les pensionnaires. La chapelle encore visible sera construite en 1967. Depuis ? le couvent est devenu la Maison de la Communauté des Communes de la vallée d’Argelès-Gazost
Chapelle du couvent
Ancien couvent devenu la Maison du Pays des Vallées des Gaves.
.
Chapelle du Sacré- Coeur -de- Montmartre
À gauche, ancienne chapelle et presbytère construite en 1929, pour la colonie de vacances du Sacré-Coeur de Montmartre, devenue depuis 1991, propriété de la paroisse, pour recevoir les oeuvres sociales. Voir la villa Bernadette dans le dossier Villas balnéaires.
Chapelle du château d'Ourout. Dans: "églises, châteaux ,fortifications de la Bigorre " de Raoul Deloffre et Jean Bonnefous, nous avons les détails suivants :
"A noter enfin dans le parc au sud de la tour ronde, une petite chapelle rectangulaire sans prétention. Elle est orientée Nord- Sud, juchée sur une petite dénivellation et on y accède par un étroit escalier. Elle est également construite en blocs de moraine parmi lesquels domine le granite. Un retable en bois doré provenant d'une chapelle démolie à Esquièze en est le plus bel ornement. Les fresques sur les murs sont inspirées des peintures de la voûte de la chapelle de N.-D. de Piétat au sud de Saint- Savin." Elle abrite l'ancien banc des seigneurs d'Ourout de la vieille église Saint-Saturnin.
VIEUZAC
Vieuzac, second village qui, avec Ourout a formé la commune d'Argelès-Gazost a perdu sa personnalité juridique en 1824, ainsi que sa nomination paroissiale, l'église d'Ourout prenant le relais. L' église de Vieuzac, dédiée à saint Pierre, fut vendue en 1860 à Mme veuve Lassalle, puis en 1872 à Michel Alicot qui l'a démolie pour agrandir son jardin. Elle se trouvait à proximité de la tour, et était initialement propriété d'un l'abbé laïque. Elle abritait une chapelle dédiée à saint Jacques régie par une confrérie de Saint-Jacques qui venait en aide aux pèlerins. Le maître-autel et une cloche auraient été récupérés pour l'église d'Ourout (1) qui sera partiellement démolie et transformée en école, ils passeront par la suite à l'église paroissiale actuelle d'Argelès-Gazost. Une plaque commémorative rappelant le rôle de l'église Saint- Pierre a été inaugurée le 8 août 2015.
Charles Desmoulins, membre de la société française pour la conservation des monuments, de passage dans la région écrivait en 1842 : " on [à Vieuzac] ne trouve plus qu'une très petite église du XVIIIe siècle"
Eglise Saint-Pierre, auteur et date du dessin inconnus.
Inauguration de la plaque commémorative
(1) Argelès et ses vallée d'Henri d'Agrain.
2) ADAST
C'est une église romane très remaniée, qui jadis avait un clocher-mur à deux cloches, typique du Lavedan. Une partie de l'église date du XVIIIe siècle, mais il y a très peu d'archives sur sa construction. Vers 1857, on y a ajouté la sacristie et la chapelle nord. Le clocher-tour date de 1887. Il a été construit après effondrement de l'ancien en 1860, qui remplaçait déjà le clocher-mur d'origine.
Dédiée à saint Barthélemy, cette église parait moderne, malgré son tympan roman historié (probablement du XIIIe siècle) en réemploi, situé au-dessus de l’entrée intérieure. Ce dernier abrite un chrisme orné d’un cercle de palmettes, d'un diamètre de 38 cm, assez peu commun et de belle facture. Les personnages qui l’entourent ne semblent pas du même sculpteur. Ils sont plus frustres. Le chrisme est supporté à bout de bras par un homme accroupi. Il est entouré de personnages énigmatiques : à droite, deux personnes. La première a été assimilée à l’archange Michel qui tiendrait enchaîné le monstre dragon à ses pieds. À sa droite, le personnage debout plus petit, vêtu d’une robe courte ou d’une chemise serait censé représenter pour certains auteurs, sainte Marguerite, sainte Mathilde ou Marthe, pour d’autres l’Eglise. A gauche du chrisme, deux « enfants (?) » semblent danser sur un personnage allongé. Celui–ci, tiendrai semble –il une pierre, dans la main de son bras droit levé. Certain auteurs y voient une scène de lapidation, les deux « enfants » seraient censé jeter des pierres. L’ensemble serait une interprétation théophanique représentée l’Apocalypse selon saint Jean, quand l’archange Michel vient terrasser le Mal (dragon).
Une analyse fine des deux scènes a été réalisée en 1974, par Marie-Louise Thèrel pour le bulletin de la société nationale des antiquaires de France (1).
À l'intérieur la neuf unique est bordée sur la gauche par une petite chapelle. Sur l’autel, le petit tabernacle du XVIIIe siècle décoré par le symbole de la Trinité a été rénové en 2002. Belle statue sur socle, d’une Vierge à l’Enfant. Les vitraux ont été offerts par les filles du célèbre docteur Calot (Berck), qui était alors domicilié au château Miramont ; ils datent des années 1920. Ils représentent à droite, saint Joseph (vitrail en mauvais état qui risque de tomber) et à gauche Marie et son Enfant.
En 1759, Cyprien Despourrin, seigneur de Miramont a été enterré dans l'église, puis à l’extérieur lors de la rénovation. Nous n'avons pas trouvé de trace de sa pierre tombale. A la disparition du cimetière contigu, il est possible que la tombe se soit trouvée sous l’emplacement de l’actuel du parking. Pour le moment nous n’avons trouvé aucun texte à ce sujet.
(1) https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1974_num_1972_1_8161
Église d'Adast. Photo J. Omnès
Superbe chrisme
Dessin de Bernard Pousthomis pour la SESV
3) AGOS-(VIDALOS)
L'église dédiée à saint Hippolyte, à la tour carrée, est située sur un monticule, probablement une ancienne motte féodale (1). Elle a pris la place en 1826, d'un ancien prieuré. Le village a été peuplé autour de ce prieuré en 1257, grâce à une charte du comte Esquivat de Chabanais qui accordait alors des avantages fiscaux. C'est le comte de la charte de la tour du moulin médiéval de Lourdes. L'entrée se fait par le jardin.
(1) Il a été découvert en 1975 puis en 1977, dans un jardin proche du presbytère, cinq sépultures du VIIIe au XIIIe siècle, construites sur les ruines d'un habitat de l'époque aquitano-romaine, riche en poteries indigènes et importées. L'une des sépultures est exposée au Musée pyrénéen (cimetière basque). Voir dossier Préhistoire-Protohistoire.
À l'intérieur, la nef centrale est bordée par deux chapelles latérales, dont celle de la Vierge qui possède un beau tableau fin XVIIe siècle (mentionné dans l'inventaire épiscopal de 1781) représentant la Sainte Famille se penchant avec douceur sur l'Enfant Jésus. Le tabernacle du maître-autel de la fin du XVIIe siècle est de l'atelier Jean I Soustre d'Asté qui travailla avec le doreur Jean Catau. Il ressemble à celui de Vidalos avec son Christ unique surmonté d'une tête d'ange et encadré de deux personnages. Notez à gauche du Christ, la Vierge qui pleure et à droite, Jean avec sa plume qui écrit son évangile. Le bas-relief de droite représente les âmes qui échappent à l'Enfer, aidées par des anges. Derrière l'autel, trône un saint Hippolyte (officier romain avec une épée bien longue) en stuc blanc arborant sa palme de martyr.
Historique
En 1093, l’église d'origine a été donnée au couvent de Saint-Savin (Sén Sabi) par les seigneurs locaux. Cette donation fut confirmée par le pape Alexandre III. En 1660, lors du tremblement de terre, l’église dut être en partie reconstruite et c’est au XVIIIe siècle que nous avons un descriptif bien précis, lors de la visite épiscopale de 1781. L’église fut rénovée en 1826, et le clocher élevé en 1832-1835. C’est à cette époque que furent construites la tribune et probablement la chapelle Saint-Joseph et la sacristie. La Vierge de la chapelle de la Vierge fut restaurée en 1963 (dorure à l’or fin). Au XIXe siècle, de nombreux accessoires furent offerts par des villageois, dont les cloches (1818, 1865) des statues (1901-1905), des vitraux (1885). On peut noter que l’église ne possédait pas de confrérie, ni de relique.
« On rapporte que lors de la démolition de l'ancienne église, il y a environ 30 ans [1828], on trouva une pierre sur laquelle étaient sculptées les armes des Templiers; elle fut enfouie, au dire des uns, sous les dalles du portail de la nouvelle église, au dire des autres, sous le seuil de la porte du presbytère. » Bulletin de la société académique des H-P, 1858. Instituteur Beauxis. Cette information est rapportée par Robert Vié, SESV de 1983 (page 179).
Un descriptif précis réalisé par Hubert Mathieu se trouve à la disposition des visiteurs à l’entrée de l’église.
Entrée de l'église
Plaque : Mgr Lacrampe archevêque de Besançon a été baptisé dans cette église
Saint Hippolyte. Photos J. Omnès
Tabernacle de Jean Soustre, détail. Photos J. Omnès
Tabernacle chapelle de la Vierge
La Sainte Famille, chapelle de la Vierge
Fonts baptismaux. Photos J. Omnès
Tribunes
3) ( AGOS)-VIDALOS
Église de Vidalos Photo J.Omnès
Tabernacle, étendard de Saint-Michel
L'église Saint-Michel a été édifiée au XIXe siècle. Beau tabernacle. La croix processionnelle a la particularité d'avoir le Christ d'un côté et la Vierge de l'autre. Lors des messes d'enterrement, la face du Christ devait être présentée au défunt ; dans le cas d'une femme, c'était la Vierge qui devait faire face à la défunte.
Croix processionnelle avec Jésus et Marie. Photos J. Omnès
4) ARCIZANS-AVANT
L’église Saint-Martin, d’origine romane, a été entièrement restaurée au XVIIe siècle. Elle est classée à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Son clocher barlong (rectangulaire) à double impérial galbé et couvert d’ardoise, date de 1759. Au milieu du toit, un clocheton abrite un chimboulet, c’est-à-dire une petite cloche au son clair qui annonçait l’élévation durant la messe. Un petit chrisme roman de 59 cm de diamètre orne la porte latérale de 1733. Une croix latine remplace le P (Rho) habituel et l'oméga classique sous forme de w est remplacé par un genre de fouet à battre le fromage, la lettre est suspendue non pas sur sa branche habituelle du X, en face l'alpha, mais sur celle plus basse ; l’alpha est collé au cercle et les S semble être un serpent au pied de la croix. Le sculpteur semble avoir oublié les codes de la symbolique du chrisme
Rare église ouverte à la visite.
Église d'Arcizans-Avant et son chimboulet. Chrisme simple. Photos J.Omnès
Dessin de Bernard Pousthomis pour la SESV
Cuve monolithe, ancien baptistère ? Photo J. Omnès
À l’intérieur
(1) Au XVIIIe siècle, le Saint-Esprit remplace Dieu le Père.
Le maître autel. Photo J. Omnès
Saint Pierre et saint Paul Photos J. Omnès
Chapelle Saint-Pierre, le reniement de Pierre, toile du XVIIIe siècle restaurée en 1998, auteur inconnu. Photos J. Omnès.
L'original au Rijksmuseum à Amsterdam, galerie Rembrandt
Chapelle de la Vierge ; mémorial guerre 1914-1918
Double tribune et baptistère du XIe siècle protégé par une armoire baroque. Photos J.Omnès
Bénitier monolithe médiéval, orné de quatre besants. Photo J. Omnès
La chapelle Saint-Roch
Arcizans-Avant abrite depuis des temps immémoriaux une chapelle dite de Saint Roch.
Nous avons connaissance de son existence dès 1656, grâce à un testament au nom de François Failhe-Debat, au bénéfice de ladite chapelle, rédigé par le curé Ostalis. Puis, de 1658 à 1697 nous apprenons, grâce à divers legs d’objets et ustensiles sacerdotaux, rédigés par le notaire Péré, que la chapelle avait parfois le nom de N-D de la Castère, du nom du lieu-dit.
La préparation des visites épiscopales en 1781, par le curé de la paroisse, Jean Lagarde, nous informe que la « chapelle champêtre » était bien lambrissée, planchéié, bien blanche et éclairée par cinq petites fenêtres (ADHP –G 1465). Par le même curé, lors de l’enquête épiscopale des paroisses de 1783, nous savons qu’elle « paraissait fort ancienne » et qu’elle était à l’origine de deux pèlerinages, le premier, la veille de l’anniversaire de la naissance de la Vierge et le second à la saint Roch.
Une légende nous raconte cependant que son origine remonte à une époque lointaine où un novice de l’abbaye de Saint-Savin découvrit en ces lieux le cadavre d’un chevalier assassiné. Une chapelle expiatoire aurait alors été construite à l’endroit du crime.
Lors de la Révolution, la chapelle et ses terrains attenants furent vendus aux enchères au sieur Soulé (ADHP-1Q-45).
Le 3 avril 20015, André Cuel, du village, cherchant son emplacement pense l’avoir trouvé au lieu-dit de la Castère, parcelle communale 102, aux croisements des positions VGS 84 (degrés décimaux) latitude 42. 993305556- longitude 0.10650000. En fait c'est au bout du chemin de la Castère (dera Castera) sur la hauteur, à droite du pylône. Ses restes de soubassements sont enfouis sous la végétation. Il faut avoir un œil averti. Espérons que la DRAC passe un jour mettre en valeur cette découverte. Mais en attendant, la municipalité a procédé en 2021, au débroussaillage de la zone et préparé un début de mise en valeur.
Accès
Au village, prendre le chemin qui donne accès au pylône sur la hauteur visible de loin. Presque au sommet sur la gauche une plaque de schiste indique l’emplacement.
Monsieur Cuel a réalisé un plan de masse qui laisse entrevoir une surface de près de 100 m². (1) . Plan ci-joint.
http://www.archivesenligne65.fr/collection/7593-proces-verbal-de-visite-pastorale-de-la-paroisse/?n=1
(1) Semblables à celles des chapelles St-Barthélémy à Bernicaze ou Saint- Georges (Sen Yorli) à Aspin
Plan de la chapelle réalisé par André Cuel en 2015, avec son aimable autorisation
L'emplacement se trouve dans le creux où ont été déposée les branchages du dégagement du site
Photo J. Omnès, juin 2021
Carte Cassini XVIIIe siècle
5) ARTALENS-(SOUIN) 1846
L'église romane d'Artalens dédiée à saint Pierre possède un chrisme de 70 cm sur linteau retaillé, dans une couronne composée de feuillages, avec un S renversé. Au XIVe siècle (depuis 1342), elle dépendait de Préchac. Elle a été remodelée après le fameux tremblement de terre de 1854. D'où les contreforts du clocher.
Église d'Artalens-(Souin). Photos J. Omnès
Photo de Philippe Roques ©, avec son aimable autorisation (F B)
Dessin de Bernard. Pousthomis pour le bulletin de la SESV
À l'intérieur, beau tabernacle du XVIIIe siècle, mais hélas repeint à la peinture dorée, ce qui donne à l'ensemble un aspect matière plastique. Seules, deux statuettes, saint Pierre et saint Paul un peu cachées par les candélabres ont échappées au désastre. La statuette supérieure sous le dôme, a disparue, elle e été remplacée par une croix de bois. Une insolite et rare statue de Bernadette, semble t'il en terre cuite, trône sur un socle. Elle représente la sainte sans son sabot de droite, son bas à la main. C'est une évocation de sa traversée du Gave, avant d'avoir eu son Apparition. Elle est signée Ozon et est datée de 1995.
Saint Pierre et saint Paul. Photos J. Omnès
Soeur Mercedes d'Ozon
Chapelles latérales. Photos J. Omnès
5) (ARTALENS)-SOUIN (soïn)
L'église de Souin est dédiée à Saint Michel. Beau sol de marbre blanc veiné, tabernacle du XVIIIe siècle.
Le Tabernacle surmonté d'un saint Michel terrassant le diable ; fonts baptismaux. Photos J. Omnès
Les statuettes mériteraient une rénovation, à droite saint Michel , à gauche ?
6) (AYROS)-ARBOUIX
Église d'Arbouix. Photos J.Omnès
À l'intérieur, le grand tableau de la crucifixion nous présente saint Martin et en arrière-plan saint Pierre. Le tabernacle en bois doré est relativement chargé de bas-reliefs et de statuettes. La partie centrale représente le Christ Ecce Homo, sujet récurent chez Jean Brunelo. Il est surmonté de Dieu le Père, sortant de son fronton en plein cintre, et lui-même se trouve sous une Vierge à l'Enfant. L'ensemble est encadré par deux cariatides. Les ailes du tabernacle, en retrait par rapport au coffre, sont recouvertes de bas-reliefs et de statuettes dans leur niche. Celles des extrémités représentent deux évêques : saint Martin et, pense-t-on communément, saint Blaise.
6) AYROS- (ARBOUIX)
Baptême de la cloche. Photo Nadita Carita
Vue du cimetière. Photo J. Omnès
Saint Germé avec sa crosse d'évêque et saint Louis avec son sceptre et le coeur du Christ planté de clous de la passion
Tabernacle. Toile les rois mages. Photos J. Omnès
Chapelles latérales en marbre blanc
Fonts baptismaux, on y trouve une fontaine en marbre noir, tribune
UNE INSOLITE CHAPELLE, LA CHAPELLE DE BOUIX
Ayros-Arbouix, dans le quartier de Bouix, abrite une étonnante chapelle privée. Construite en 1893, elle appartenait à l’abbé Hippolyte Lacaze professeur à Paris dans le 5e arrondissement. Il la vendit, avec la maison attenante, en 1913, à son oncle Bernard Lacaze, alors curé en Lot et Garonne. Un peu grande pour une simple chapelle familiale, on peut se demander à quoi pouvait-elle servir, sachant que chacun des deux villages proches, Ayros et Arbouix avait sa propre église paroissiale. En très bon état de conservation et très bien entretenue, elle possède un beau vitrail et un plafond décoré de fresques. Propriété privée elle ne peut être visitée.
7) AYZAC(Aïzac)-(OST) 1846
À l'intérieur
La chaire comporte un dorsal surmonté d'un abat-voix à lambrequin.
Deux chapelles complètent l'ensemble, celle de la Vierge à gauche et celle de Saint-Roch à droite.
Tabernacle richement décoré attribué à Jean Claverie. Photos J. Omnès
7) (AYZAC)-OST(Òst)
Èglise d'Ost. Photos J. Omnès
Dédiée à sainte Lucie, elle est d'origine médiévale et fut reconstruite au XIXe siècle. À l'intérieur, plafond en voûte étoilée.
Nous savons que le premier curé fut nommé en 1280. Et qu'en 1342, la paroisse d'Ost (armée) fut placée sous la juridiction de l'archiprêtre de Salles, avec toutes les paroisses de la vallée de Bat-Surguère.
En 1846, le village fut rattaché à Ayzac et en 1921, Monsieur et Madame de Lavedan de Cazaubon de la famille des seigneurs des lieux, revenant d'Argentine, restaurèrent l'église et lui offrirent l'autel et le tabernacle en marbre blanc. Le bâtiment et l'intérieur avec son tableau de La Crucifixion ont été rénovés en 2010.
C'est en 1668, que le clocher-mur traditionnel dans le Lavedan, fut remplacé par un clocher-tour à quatre pans de murs, plus solide pour recevoir des cloches.
Ost, autel et tribune. Photos J. Omnès
À l'intérieur, le choeur, séparé de la nef par un balustre de bois, est dominé par une toile du XVIIe siècle (1651) représentant le Christ au Golgotha. Il est entouré de quatre personnages : la Vierge en robe rouge (la passion), et manteau bleu (la virginité), à ses côtés saint Jean, l'apôtre préféré de Jésus en vert (l'espérance), Marie-Madeleine, au pied de la croix, en jaune (la lumière) et sainte Lucie sur la droite qui semble en présentation hors de la scène porte, pleine de douleurs, ses yeux sur un plateau et de l'autre main sa palme de martyre. Ce tableau a été restauré en 2010 par Martine Brethes.
Le bénitier, en pierre du pays, est supporté par un socle en forme de poire qui semble surdimensionné par rapport à la vasque.
Les fonts baptismaux sont recouverts d'une armoire à double porte de forme prismatique à panneaux à claire voie et au sommet conique.
Le confessionnal à trois pans coupés dont la loge principale, celle du curé, est fermée par une porte à décor en fuseaux parallèles et rayonnants en partie haute.
La chapelle de la Madeleine
Cette chapelle se trouve dans le quartier des Cagots d’Ayzac. Dédiée à Marie-Madeleine, elle possède un imposant chimboulet (clocheton) et un chrisme fruste. L'entrée est latérale, orientation Nord. Située dans une impasse sur le chemin de Tanturas (derrière la Fondation Boé), à nef unique et à chevet en cul-de-four, elle a été vendue comme bien national en octobre 1796 (18 vendémiaire an IV), à Lucien Guichard d'Argelès. Elle était enregistrée au cadastre de 1825, sous le même nom. Nous savons qu’elle a été restaurée en 1903, par l'abbé Mengelatte. En 1930, Raymond Hourcastagnou en fit don à la commune. Vers 1957, elle a été sauvée de l'abandon, grâce à l'intervention du guérisseur François-Ferdinand Boé. Elle a de nouveau été restaurée en 1991, par l'employé communal et des volontaires bénévoles. Chaque année à la Sainte-Agathe, aux environs du 22 juillet, a lieu une messe dominicale.
Si son origine médiévale ne fait aucun doute pour nombre de médiévistes et en l’occurrence Bernard Pousthomis qui a étudié son chrisme, (1) Benoît Cursente dans son ouvrage, les Cagots, page 279 (2), la date du XVIIe siècle et nous pousse à « faire le deuil d’une datation médiévale malgré son air de très grande ancienneté (3) ». Pour Bernard Pousthomis, cet édifice est caractéristique des petites églises rurales à nef unique de tradition romane avec abside semi-circulaire « ainsi que l’utilisation de la laie (4) dans la taille du chrisme. Ces faits « nous conduisent à l’attribuer à l’époque médiévale ». Datation qui nous semble plus proche de la réalité, malgré l’absence pour le moment de toute preuve matérielle.
Une rénovation de la toiture avec l’aide de la Fondation du Patrimoine est prévue pour 2024
À l’intérieur : un bénitier simple que l’on pourrait attribuer aux Cagots. L’ancienne décoration murale, ciel bleu parsemé d’étoiles dominé par un ange sonnant la trompette, accompagné d’une colombe, a été badigeonnée de blanc en 1991 ; reste la frise composée de feuilles et de fleurs. La statue de sainte Madeleine est d’origine inconnue.
(1) Bulletin Lavedan et pays toy, 1981, pages 15-16.
(2) Edition Cairn, 2018
(3) Influencé par Emmanuel Garland
(4) Effet de rayures produit sur la pierre par cet outil.
Chapelle Marie-Madeleine des Cagots d'Ayzac. Photos J. Omnès
Chrisme médiéval
Bénitier des cagots ; intérieur de la chapelle, suite à une conférence fin juilet 2023. Photo La Dépêche
Question de Guy Trousselle sur Facebook : rapport entre les Cagots et leur choix de Marie-Madeleine pour la dédicace de leur chapelle à Ayzac ?
La réponse est bien difficile car Marie-Madeleine représente à elle-seule plusieurs personnages : la Magdalena guérie par le Christ, la pècheresse aux parfums délicats et à la belle chevelure et la sœur de Lazare. Laquelle des trois a vu le Christ ressuscité, après avoir assisté à la descente de la Croix ? Cette ambiguïté du personnage en a fit une sainte de tous les extrêmes « tantôt somptueusement parée de tous ses bijoux, tantôt nue, seulement recouverte de sa longue chevelure en conversation avec un crâne. « Flamboyante pécheresse et modèle de pénitente » aux dires de Jacques Duquesne, elle a évangélisé la Provence. Elle est invoquée pour les peines de cœur. C’est la patronne des cardeurs, des parfumeurs, des plombiers, des prostituées repenties et des tonneliers.
Marie-Madeleine pénitente par Johannes Pauwelsz
Pour info, la Fondation Ferdinad Boé, guérisseur décédé de renomée, sur les hauteurs du vilage, rue de la Montjoie, abrite une petite chapelle. Nous ne l'avons jamais visitée.
8) BEAUCENS (Beucens)
Église Saint-Vincent, 1881.
Ancienne église, vue du château en 1910
Mais, de l'ancienne église peu de documents et de mobilier subsistent, si ce n'est un morceau de l' ancienne table d'autel médiéval découverte en 1976 par R. Coquerel. Longue de 1,45 m sur 0,84 m et 17 cm d'épaisseur, elle présente sur son chanfrein dix demi-boules sur sa partie avant et six de chaque côté, dont l'un est en partie brisé. Analysée par Bernard Pousthomis, celui-ci note que la surface est partiellement layée et comporte deux petites croix de consécration, gravées dans les deux angles de la partie avant. En 1976, elle était placée à gauche de l'entrée, dans le jardin du presbytère. Nous venons de la retrouver en juillet 2018, abandonnée, en partie couverte de végétation dans le jardin arrière. Une demande a été faite auprès de la mairie pour qu'elle soit placée dans l'église, afin d'éviter les dégradations. Cette table est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques (ISMH) depuis 2010.
Photo Bernard Pousthomis
Photo Dalle 2010 Ministère de la culture
Longueur environ 1,50m largeur 0,85 m épaisseur 17 cm.
Les supports de bois sont pourris. Photos J. Omnès
À l'intérieur, au-dessus de l'autel, trône sous une cloche de verre, une Vierge de bois polychrome du XIVe siècle. Cette vierge allaitant l'Enfant Jésus, provient de l'ancien hôpital de Bédouret aujourd'hui disparu. Il se situait entre le château de Beaucens et le village d'Artalens (Le panneau indique "Nourrice allaitant un enfant"). La chapelle de gauche, abrite une statue en bois doré.
Église de Beaucens. Bénitier en marbre noir veiné. Photos J. Omnès
Vierge allaitant l'Enfant Jésus N-D de Bédouret XIVe siècle.
Stalles-vitraux : au centre saint Vincent de Saragosse (né à Huesca) diacre-martyr, patron des vignerons, à droite saint Sébastien et à gauche saint Jean le Baptiste avec son oriflamme, patron des bergers. Photos J. Omnès
Chapelle de Bédouret
Le chemin, cairn-montjoie. Photos J. Omnès
LA CHAPELLE DE BEDOURET :
Située sur la route de Saint-Orens, sur les hauteurs, entre Artalens-Souin et Villelongue, cette chapelle de Bédouret, (synonyme de boulaie) dédiée à sainte Marie Vetule (1) aurait été construite en même temps que l'église de Soulom. Le chemin y donnant accès a été fréquenté durant des siècles par nombre de pèlerins qui venaient également s'abreuver à la source proche, mêlant piété chrétienne et superstitions ancestrales. Le lieu fait régulièrement l'objet de dépôts de fleurs et d’ex-voto. On peut partir de Beaucens, en se dirigeant vers le château, en prenant un sentier à gauche ou d'Artalens- Souin direction sud-ouest. Il faut compter environ 30 minutes dans les deux sens, mais d’Artalens, on descend et de Beaucens, on monte. La chapelle est mentionnée sur les cartes IGN 1647 ET
Historique :
En fait, nous savons qu'elle existait déjà en 1037 (ou 1040), car une charte de l'abbaye de Saint-Orens mentionne à cette époque, le pont de N.-D. de Bédouret. La chapelle et un hospice attenant, étaient l'objet de dévotions et de legs. Ils étaient situés sur le chemin de Compostelle et des sanctuaires espagnols. L'hospitalet ou espitau se trouvait de l'autre côté du chemin. Durant des siècles, trois femmes qui y vivaient, s'occupaient à soigner les pauvres gens. On les appelait les Bedouretas. La dernière, d'origine espagnole, a quitté les lieux pour Artalens, quand la voûte de la chapelle s'est effondrée (2). Le sanctuaire fut acheté en 1794, par le curé constitutionnel de Beaucens. Il le céda en 1828, à la commune. Mais faute de ressources, il fut abandonné et ne présente de nos jours que des ruines éparses. La vierge allaitant l'Enfant a été placée dans une montjoie de la place Sen Sebastia, j'imagine à Beaucens (ce n'est pas précisé), puis à l'intérieur de l'église de Beaucens.
Construction :
La chapelle aux murs de 80 cm d’épaisseur avait la forme de croix latine avec une nef de de 10 m de long sur 4 m. de large à laquelle étaient jointes deux chapelles latérales d’environ 2,50 m X 2, 50 m, un peu plus grande à droite. Celles-ci étaient dédiées à saint Roch et à saint Marc. Jouxtant la nef, mais avec une entrée par la chapelle de droite, avait été érigée la sacristie (environ 3 m X 2 m). L’entrée de la chapelle se trouvait sur le côté droit du transept, au départ du sentier.
Par la suite, après l’abandon, fut construit un enclos sur le côté extérieur droit, avec les pierres de la ruine et des schistes. Georges Peyruc en 1980, (2) réalisa un plan sommaire nous permettant de mieux comprendre ce tas de pierres éparses. Il mentionne la présence d’une éventuelle table d’autel dalle de 165 cm X 85 cm que nous n’avons pas trouvée et qui était située contre le mur extérieur de la chapelle de droite, sous une niche.
(?) Un rapport avec l’abbaye de Saint-Victor à Marseille ?
(1) Information de Robert Aymard dans les Sites religieux au Pays de Lourdes.
(2) Bulletin de la SESV numéro 10, page 189.
Plan Georges Peyruc, SESV, 1980
Bedouret hospices. Photo J. Omnès
Bedouret chapelle. Photo J. Omnès
Fontaine de Bédouret
9) BOÔ (Bò)-(SILHEN)
Porte XVIIIe siècle surmontée d'une coquille Saint-Jacques
Vous pouvez constater sur la photo, au-dessus à gauche, que le placard des fonts baptismaux et la chaire sont également décorés. Devant le retable, la statue moderne de la vierge de Lourdes et celle de Bernadette gâchent un peu l'harmonie de l'ensemble.
9) (BOO) - SILHEN
Dessin de Bernard Pousthomis pour la SESV
À l’intérieur, le retable de la fin du XVIIe siècle est fait de peintures en trompe-l’œil attribuées à Bernard Donzelot d'Asson. Le décor englobe les portes de la sacristie et les deux travées du plafond lambrissé (un peu comme à l'église voisine de Boô). Le très beau tabernacle de la fin du XVIIe siècle est attribué à l'atelier Soustre d'Asté. Sur la porte, le Christ est accompagné de la Vierge et de saint Jean. Aux extrémités, les deux panneaux sculptés représentent l'Annonciation (Vierge sur le prie-Dieu) et l'Assomption. L'ensemble est surmonté par deux anges adorateurs habillés à l'antique. Très beau décor peint des travées, avec des entrelacs et des rinceaux servant d'abris à des oiseaux tout en couleur. À gauche du tableau, la statue de l'homme portant un gril (instrument de son martyre ) est celle de saint Vincent, patron des lieux.
L'église est classée aux Monuments historiques.
À Silhen (Boô-Silhén) le long du chemin accédant au sommet de la colline le Buala, sur la gauche de la ferme Couret (Courèt), mentionnée sur la carte IGN 1647OT, se trouve un sarcophage qui sert de trop plein à un abreuvoir, alimenté par un captage de source, juste au-dessus.
Intrigué par sa présence hors agglomération et lieu d'extraction de pierre, nous avons appris des propriétaires de la ferme Couret, qu'à la place de leur triplex à animaux domestiques, il y avait une chapelle ! Et lors de la construction de leur muret, des ossements ont été mis au jour. Un petit cimetière ? Intrigué par de telles révélations, nous avons cherché la présence d’une chapelle à cet endroit insolite, loin de tout. Nous n’avons pas été déçus.Au début nous n’avons pas trouvé de trace sur la monographie de l’Instituteur (1887) ni d’inventaire épiscopal, ni d’indication sur le plan Cassini du XVIIIe siècle. Nous savons que le seigneur Pey de Silhen et son fils en 1170, ont fait donation de la moitié du fief aux moines de Sén–Sabi (Saint-Savin). Mais aucune trace dans les donations d’une chapelle, pas plus que dans la liste des ventes des biens du clergé en 1795, y compris ceux de Saint-Savin.
Il se trouve qu’en relisant Les Annales du Labéda de Jean Bourdette réédition Lacour 2001, tome 2 page 73, nous apprenons qu’il y avait bien là une chapelle dédiée à Saint-Savin et qui avait le titre d’église paroissiale, dépendant en 1342 de l’archiprêtré de Préchac ! Comment le propriétaire du lieu composé de deux fermes au nom de Sère a-t-il pu avoir l’autorisation de construire une chapelle et surtout avoir le titre de paroisse, avec les prébendes qui en découlaient. C’est un mystère.
Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que l’évêque La Roche –Aymon la mette « en interdit » et que son successeur, lui, supprime en février 1748, le titre de cure avec les bénéfices y afférant. Ils furent répartis entre le curé de Silhen et le Prieur de l’abbaye de Saint-Savin. Les propriétaires suivants furent les Cantou de Lézignan.
Le site mériterait quelques recherches archéologiques
9) ASMETS
Hameau de Boô-Silhen : sa chapelle est souvent ignorée des passants, car elle est relativement cachée au bout d'une impasse qui donne également accès à une maison privée, ancienne sacristie. Elle ne possède rien de particulier.
10) CAUTERETS (Cauterers)
À l'intérieur, elle possède un étonnant chemin de croix du peintre Baldi (1er prix mondial de peinture de la biennale d’Art Sacré en 1997). Dans le chœur, on peut admirer un important orgue moderne (1990) des facteurs Michel et Guilbert Pesce. Il est composé de 27 jeux, 2 claviers et 1878 tuyaux. Dans un coin, sur la gauche, la vierge blanche sous cloche est celle devant laquelle priait Bernadette, alors en cure à la pension Lapeyre. À cette époque, elle se trouvait dans le jardin.
Église de Cauterets. Photos J. Omnès
Chemin de Croix de Baldi. Photos J. Omnès
La Cène de Baldi. Photo J. Omnès
La vierge que priait Bernadette Soubirous
Le temple protestant
Il s’agit plus d’un patrimoine immatériel que matériel. Il reflète le degré de tolérance des Bigourdans envers la religion des Réformés dont les ancêtres ont été à l’origine nombreuses exactions dans la région, à l’époque de Jeanne d’Albret et de son représentant Montgomery.
Suite à l’importance grandissante de curistes français et anglais de religion réformée, la salle de l’hôtel de France n’était plus susceptible de satisfaire aux besoins du culte protestant.
Aidé par le pasteur de Bagnères, Emilien Frossard (1802-1881), le Consistoire d’Orthez décida en 1862, la création d’un temple, sur un terrain, rue de la Raillère, acheté par le chevalier de Nairac et offert au Consistoire des Eglises Réformées. Madame Meillon, née Albertine Senn, protestante d'origine alsacienne, épouse d'Edouard-Alfred Meillon, alors chef des cuisines de l'Hôtel de France et plus tard promoteur de l'hôtel d'Angleterre apporta son concours financier à l'édification du bâtiment.
De style néogothique, le bâtiment pouvant recevoir 200 personnes fut réalisé par l’entreprise locale Managau. Il recevait les réformés comme les Anglicans.
Par la suite, vers 1991, faute de fidèles, le temple fut abandonné et le mobilier vendu au musée du protestantisme d’Orthez à la maison Jeanne d’Albret. Le terrain situé dans un périmètre d’un site patrimonial remarquable ZPPAUP (Art L632-1 et L632-2 du code du patrimoine) est devenu propriété de Madame S. B.
En juin 2018, la chapelle, sans permis de démolir affiché (comme à Lourdes avec le bâtiment historique Saint-Jean du quai Saint-Jean) a été entièrement rasée pour faire place à un bâtiment. Une plainte a été déposée par des protecteur de patrimoine, auprès du Procureur de la République contre le propriétaire du fait du non affichage du permis de démolir ; ce qui les a privé de contester l'arrêté dudit permis.
Il est bon de préciser que l’ABF comme au quai Saint-Jean à Lourdes avait donné son accord « assorti de prescriptions » Ici, à l’inverse de Lourdes nous connaissons ces prescription de l’architecte des bâtiments de France : « il faudra aménager un espace vert en conservant au sol un marquage de l’empreinte du bâtiment par un pavage en dalles de schiste » Pourquoi il n’en a été pas de même à Lourdes pour la chapelle des cagots ?
(1) Information Marie-Paule Mengelle SESV 2008.
Ruines du temple protestant abandonné vers 1991, faute d'utilisateurs. Photos J. Omnès
Juin 2018 ce qu'il en reste
Intérieur déposé à la maison-musée Jeanne d'Albret à Orthez
Le nouveau temple
C'est le pasteur et le Conseil de l'Eglise Protestante Unis de France à Tarbes (les Réformés et les Luthériens se sont unis il y a quelques années) qui s'occupent des cultes à l’avenue du Docteur Domer ex-chemin Cancéru où se trouve le nouveau temple après la vente de l’ancien rue de la Raillère. Celui–ci officie en été et sert les autres temps de lieu de rencontre de jeunes avec le Gite d’étape voisin du Cluquet (Petite sieste).
Jean Begbeder (1894-1965) était propriétaire en 1937 du terrain sur lequel se trouvaient plusieurs structures immobilières : sa maison ou Soureilhade, le gite Le Cluquet et une baraque faisant office d’auberge de jeunesse. En 1992, le 19 septembre, après la vente du temple d’origine, rue de la Raillère, fut édifié face au gite, le temple qui sert aussi aux mouvements d’inspiration protestante. Jean Beigbeder avait légué par une dotation le 23 novembre 1963, Le Cluquet et le terrain attenant aux UCJG (Unions chrétiennes de Jeunes Gens). Ses nièces, héritières du reste vendirent la maison Soureilhade et la baraque de l’Auberge de jeunesse à des particuliers en 1990.
PS : Les UCJG = sous la forme anglo-saxonne au YMCA. J. Omnès
La chapelle orthodoxe
Maison d'une princesse russe, Sophie de Galitzine (Golitsyne en russse) le bâtiment sous le dôme servait d'église pour les orthodoxes. Photos J. Omnès
Ses initiales surmontées de la couronne princière. Photo J.-M. Prat
Chapelle du Marcadau
Située après le pont d'Espagne sur le plateau du Marcadau, elle a été édifiée en 1960.
Photo de Stéphane de Rafin FB.
Cliché de ?
Photo de Stéphane de Rafin
11) GEZ
Au sommet d'une butte, son clocher oblong domine la vallée d'Argelès. D'origine romane et cruciforme avec ses deux chapelles latérales, elle a été remaniée aux XVIIe-XVIIIe siècles. La sacristie se trouve derrière le maître-autel. Le linteau de la porte d'entrée est marqué 1611. L'église est dédiée à saint Germé.
Clocher, église de Gez. Photo J. Omnès
Linteau marqué 1611. Photo J. Omnès
À l'intérieur, petit retable sans grande valeur. Les quatre vitraux datés des années 1920, ont été offerts par la famille Loret
Deux des quatre vitraux : saint Jacques et saint Louis. Photos J. Omnès
Autel baroque. Noms des donateurs des vitraux et des anges. Photos J. Omnès
LAU-(BALAGNAS) 1846
Église de Lau Peintures de Berdou. Photos J.Omnès
Tribunes. Photos J. Omnès
12) (LAU)-BALAGNAS (Balannas)
L'église de Balagnas du XIXe siècle est dédiée à saint Laurent . Elle a subi plusieurs travaux en 1874 et 1878 (clocher et mur de soutènement), 1890 ( charpente), 1898 (ajout de la sacristie). Toute en hauteur et dans un cul-de-sac, elle a été entièrement restaurée en 2010 avec son cimetière.
Tabernacle de l'église de Balagnas. Saint Laurent et son grill, objet de son supplice.
Photo J. Omnès
Chapelle Sainte-Castère (Sainte-Marie de Castet)
Historique
Elle est citée dans une bulle pontificale d’avril 1167, celle d'Alexandre III attribuant aux moines de Saint Savin (Sen Sabi) nombre de fiefs, de villages, d’églises et de chapelles qui formèrent ce que l’on appelait le Pascal (Pascaou) de Saint-Savin. Dans cette liste (1) se trouve l’église Sainte-Marie de Castet dit Castet d’Abilhac (Avillac), château dont les ruines proches étaient encore visibles en 1963. Elles ont alors été photographiées (2). Ce fief noble avec sa chapelle a été octroyé au seigneur local par le comte de Bigorre avant 945 (3). Ce qui permet de juger de l’ancienneté du site.
Puis le fief, toujours cité comme biens de Saint Savin jusqu’en 1789, a été abandonné, château et maisons, suite à une épidémie de peste.
Mais, fin XVIIe siècle, la chapelle Sainte-Marie a été restaurée par un capitaine au long cours qui avait fait vœu de la remettre en état, s'il sortait d'une tempête, la vie sauve. Et elle devint pour une raison que j’ignore Sainte-Castère, sainte improbable, venant semble-t-il de Castet.
Agnès Mengelle dans la plaquette Sutton, Mémoire en image, évoque la possibilité d'utilisation de "quelques éléments d'un édifice médiéval" sans autre précision.
Il reste une question sur l'origine de cette chapelle : tout laisse à penser, dont le nom, que c'était la chapelle du château D'Abilhac, en face. Or, Jean Bourdette dans ses Annales des seigneurs d'Abilhac, évoque page 67 :" le fief contenait une Chapelle dans son enceinte" Là, nous sommes louin de l'enceinte du château. Et curiesement il précise pour le château :" on pouvait bien l'apercevoir [de la plaine] avant qu'on eut laissé grandir les châtaigniers qui aujourd'hui le masquent"! Or il n'yavait pas de châtaigner sur la palte-forme du château mais autour de la chapelle sur la colline. Comme si le château se trouvait également sur la colline de la chapelle Sainte-Castère ?! Cette confusion des lieux laisse perplexe.
Description
La façade est surmontée d’un petit clocher carré à redents à cinq paliers (penàus). Son petit chrisme ressemble à celui d'Artalens. Mais, réalisé sur une pierre friable, l'alpha et l'oméga ont pratiquement disparu, bûché ? Subsistent cependant les "chaînettes" brisées qui les retenaient, telles des breloques.
Elle a été restaurée en 1982 (toiture), puis en 1991, avec le don du maître-autel, par la famille Bergugnat. C’est tout ce qu’il reste du village de Castet.
Comment y accéder : à droite de la D921, juste après le pont, sur le rocher de Pentas, au lieu-dit Castet d’Avillac. Laissez la voiture au parking en face et montez la butte à pied. Environ 25 minutes d’un agréable sentier en milieu forestier, présence de nombreux moutons. Il existe un second chemin plus court après la centrale hydroélectrique de Lau- Balagnas.
À l’intérieur, on peut apercevoir, à travers la grille de fermeture, au fond de la nef unique, une statuette de bois trônant au-dessus de l’autel. Il s'agit de la copie de la statue romane de la Vierge au long pouce. L'original du XIIe siècle est visible au musée de Saint-Savin. Il semble que cette Vierge tenait un bâton (oriflamme ?) dans sa main, vu l'espace entre ses doigts. De même, l'Enfant Jésus aurait pu tenir un quelconque bâton. La statue repose sur un support décoré du XVIIIe siècle.
Les cloches, enfouies dans le sol pour éviter de partir à la fonte en 1789, n'ont jamais été retrouvées. Avis aux amateurs
(1) Les Annales du Labéda de Jean Bourdette, éditions Lacour, tome 1, page 346
(2) Bulletin de la SESV de 1982, pages 58
(3) Les Annales du Labéda de Jean Bourdette, éditions Lacour, tome 1, page 143. Sur la page 144, on apprend que le seigneur d’Abilhac habitait un véritable château fort dont les ruines avaient été vues par Bourdette vivant pas très loin, à Argelès-Gazost. Voir le dossier châteaux
La Vierge médiévale au Long pouce. Notez l'espace entre les doigts, à droite l'originale
Photos J. Omnès
Évolution de la création par Martine Palacio et Dimitri Lederet, auteurs de la restauration de la vierge enceinte de N-D de Piétat
13) OUZOUS (Ozos)
À l'intérieur, il abrite une statuette en bois doré de la vierge à l’Enfant et à la pomme du XVe siècle. Elle était autrefois au centre de la procession pour la fête locale du 15 août (Nostra Dama). La protection de la sainte vierge n’a cependant pas empêché, en décembre 1906, que des pluies torrentielles provoquent un important éboulement, emportant une partie du village et tuant neuf personnes.
Église d’Ouzous. Vierge à la pomme. Photos J. Omnès
La chapelle de la Gleisette (Glèisieta)
À la Révolution, le curé réfractaire vint se réfugier pour dire la messe, dans l'une des trois grottes d'Ouzous, la plus grande, appelée Gleisette-Glèisieta (petite église), surplombant le village. À l'intérieur, séparé de l'extérieur par un mur, il creusa une niche, en entrant sur la droite, qui aurait servi de bénitier. D'après La Boulinère on visitait encore en 1925, cette cavité comme une église. L'histoire légendée nous apprend que le maire, refusant sa présence, le chassa. Mais avant de quitter les lieux, le curé lui aurait dit : "je souhaite qu' il t'arrive malheur." Près de cent ans plus tard, en décembre 1906, de fortes pluies entraînèrent d'importants éboulements qui recouvrirent de boue, personnes et maisons, dont celles de la famille du maire. À la sortie du village, une stèle commémore l'évènement.
Voir plan dans le dossier préhistoire.
Grotte de la Gleiseita. Clichés Lavedan65.free.fr. Voir aussi le dossier patrimoine naturel : grottes
14) (PIERREFITTE)-NESTALAS (Nestalars)
L’extérieur
L’église Saint-Pierre de Nestalas (des nestes = torrents) du XIIe a été superbement rénovée en 2011. Le sanctuaire a été fortifié vers le XIVe siècle. Au-dessus de son chevet d’origine, présence de mâchicoulis avec un chemin de ronde reposant sur des contreforts en arcs plein cintre. et à chaque extrémité sur une console à triple redents.
L’entrée dite des Cagots à la base du mur de l'abside (certains évoquent une fenêtre romane) a été murée, puis rouverte à la fin des travaux de rénovation. Les corbeaux soutenant le linteau sont décorés de deux sculptures : un oiseau à gauche et deux poissons à droite.
Le clocher-tour à bulbe avec sa porte est du XVIIIe siècle, il remplace l'ancien clocher-mur. Il a un peu souffert lors du tremblement de terre de 1854. Le petit jardin qui se trouve devant la façade Sud, a pris la place de l'ancien cimetière.
Le presbytère bâtiment avec son balcon, accolé à l’église, face à une petite place, a servi un certain temps de siège de la CGT locale.
La légende veut, d'après M.de Lagrèze, qu’en 1369, les villageois refusèrent de participer à la garde et à l’entretien du ‘’château’’ de Saint-Savin sous prétexte que leur église nouvellement fortifiée suffisait à leur défense.
Porche classique de l'église de Nestalas. Photo J.Omnès. L'oméga du chrisme a été en en partie bûché. Dessin de Bernard Pousthomis pour le bulletin de la SESV.
Église de Nestalas. Photo J. Omnès
Avec le balcon, presbytère qui a été un moment le siège de la CGT. Photo J. Omnès
Église de Nestalas et l'ancien presbytère. Détail d'un des deux corbeaux de la porte latérale dite des Cagots. Photos J. Omnès
À l’intérieur du bâtiment à deux nefs, le plafond bleu étoilé à nervures est décoré vers l'autel de fresques dont le centre est occupé par la tête du Christ. Celle-ci est encadrée par les quatre Évangélistes et leurs attributs. Derrière l'autel principal, on peut admirer un beau retable, fin XVIIe siècle, en bois peint et doré. Il est attribué à Jean Brunelo comme le tabernacle. Il représente saint Pierre regardant Dieu au-dessus de lui, dans ciel, entouré d'angelots et tenant le monde dans sa main gauche. Saint Pierre avec deux clés, celle du paradis céleste et celle du paradis terrestre est encadré par deux colonnes torses décorées de pampres et de putti. Il repose sur un socle dominant un tabernacle richement décoré. Les panneaux latéraux avec leur aileron à enroulement sont décorés de têtes d'anges d'où pendent des guirlandes de fruits.
Ce tabernacle aux personnages plus fins, que l'on attribue aussi à Brunelo, évoque sur le panneau de droite, l'Annonciation et sur celui de gauche, la Nativité.
Les deux chapelles latérales du XVIIIe siècle, aux voûtes de bois peint, sont dédiées à saint Joseph et à Notre-Dame. Celle de Saint-Joseph abrite une statue sur fond de fausse tapisserie. Celle de Notre- Dame, avec son retable en forme de temple grec est composée d'un fronton triangulaire supporté par quatre colonnes lisses à chapiteaux doriques en imitation marbre. Le tableau représente saint Roch et son chien (1852). Il est l'oeuvre de Jean Chevauty, peintre de la ruralité catholique gasconne. Dans le cartouche de l'autel à la Romaine ; les lettres A et M entrelacées signifient Ave Maria.
Les culots supportant les nervures de la voûte ont une particularité que nous n'avons trouvé dans aucune église du pays ; ils sont composés d'un cornet conique garni semble-t-il de grenades (le fruit).La grenade est un fruit à haute valeur symbolique depuis la nuit des temps et sous de nombreuses latitudes. Symbole de la fécondité chez les Romains, celui-ci s'est transformé lentement durant la naissance de la chrétienté, en double symbole christique. En premier de par son éclatement qui répand ses multiples grains, celui de la charité et de l'amour du prochain par ses dons multiples. En second, c'est le fruit qui parmi tous les fruits connus, a la croûte la plus dure, de ce fait il enferme, réunit et protège ses graines mais aussi donne une cohésion au groupe compact pour qu’il puisse murir et acquérir la sagesse. Il est rarement présent dans les églises. Nous en avons retrouvé un dans la sculpture médiévale de l'église Saint Germain l'Auxerrois où un singe se bat avec un quadrupède pour s'approprier d'une grenade.
Les fonts baptismaux de belle facture bigourdane, possèdent leur trou d'évacuation, détail assez rare et des portes sculptées à claire-voie. L'ancien bénitier dit des Cagots a été transféré dans la nouvelle église, il date du XIVe siècle. Après rénovation, espérons qu’il reprendra sa place d’origine.
La tribune mérite aussi une attention particulière, elle est prolongée de la nef principale vers la seconde
À voir quelques belles maisons anciennes dans le secteur, rue Bossuet.
Clé de voute
L'un des 4 Evangélistes
Retable de Saint- Pierre. Photos J. Omnès
Saint Pierre et ses deux clés. Photos J. Omnès
Tabernacle, panneau de gauche, belle Nativité, à doite l'Annonciation. La finesse des personnages et de leurs têtes est loin des traits grossiers des anges des colonnes torses
La Nativité
.
Chapelle de la Vierge du XVIIIe siècle. Photos J. Omnès
La chapelle de droite dédiée à saint Joseph
Saint Roch et son chien. Sur le panneau de droite qui se trouve à la cathédrale de Tarbes, l'ange a quitté son bosquet et est venu soigner avec une plume semble t'il, la plaie de Roch.
Le tableau de Saint Roch
Ce tableau daté de 1852 est de Jean Chavauty, peintre d’origine italienne, de la ruralité chrétienne de l’Aquitaine. Il représente le saint assis à côté de son chien fidèle, qui venait tous les jours lui apporter de la nourriture. Roch montre à Dieu, symbolisé par les nuages rayonnants, la flèche plantée dans sa jambe et tirée par un ange se cachant à l’arrière, dans un buisson fleuri. De sa main gauche, il dirige le regard vers le Livre Sacré qui le sauvera de la mort. L’auteur semble dire que si Roch, atteint par la peste, symbolisée ici par la flèche de l’ange, respecte les commandements de l’Évangile, il sera sauvé.
Confessionnal avec armoire ajourée typique en Bigorre. Photos J. Omnès
Culots aux grenades. Photos J. Omnès Église Saint-Germain l'Auxerrois : singe et quadrupède se disputant une grenade. Photos J. Omnès
Vitrail commandé par l'abbé Pragnères, curé du village.
Photo J. Omnès
(1) Pour avoir plus d’information, adressez-vous à l’office du tourisme ouvert le matin.
14) PIERREFITTE (Peyrahita)- (NESTALAS)
Cette église cruciforme dédiée à saint Pierre est récente (1959-1960). Elle abrite l’ancien bénitier roman de Nestalas daté du XIVe siècle sur l'inventaire Mérimée. Ce dernier n’a toujours pas réintégré son emplacement d’origine. L’indication « Sans Gasia de Lacasa me fecit » est le nom du sculpteur des deux personnages, deux Atlantes qui soutiennent la vasque avec leurs épaules, certains auteurs y voient des cagots. L’un a les bras allongés le long du corps avec les mains reposant sur les cuisses supportant la cuve avec ses épaules, l'autre soulève la cuve avec ses bras levés. La cuve et les personnages sont sculptés dans un seul bloc, la base ronde dans un autre. Ces deux blocs s'emboîtent l'un dans l'autre.
Le sujet, celui des Atlantes (ou des cagots), est le même que celui de l’église de Saint-Savin et celui de l’ancienne église paroissiale de Lourdes qui se trouve au château fort, mais dans un piteux état, car il est resté à l’extérieur depuis son déplacement de 1907.
Origine de l’église de Pierrefitte
Tout visiteur peut s’étonner de la présence de deux églises à près de 100 mètre l’une de l’autre pour une si petite commune : Pierrefitte-Nestalas et ce malgré la loi de séparation des Eglises et de l’Etat
Il se trouve que l’industrialisation grandissante de ses activités industrielles ont fait accroitre la population dans les années 1950, l’église médiévale de Nestalas s'avérant trop petite et les travaux de restauration (et d’agrandissement) trop onéreux et compliqués juridiquement (église classé), une nouvelle église devenait urgente.
L’obstacle de la loi de 1905 qui interdisait toute subvention à un culte, fut alors contourné grâce à l’impulsion de l’abbé Mericq, en faisant prévaloir une ordonnance de 1937 du Conseil d’Etat. Celle-ci autorisait la participation de la commune à condition que le coût les travaux d’une construction d’une nouvelle église ne dépasse pas ceux des travaux de restauration de l’ancienne.
C’est ainsi que nous avons deux églises côté à côte, l’une propriété de la commune, l’autre propriété de l’évêché, gérée par une association diocésaine.
Bénitier Atlantes de Pierrefitte et copie de celui de Saint-Savin par Margalide Le Bondidier Photos J. Omnès
Les orgues avec l'organiste Pierre Barthez de Toulouse. Photo J. Omnès
15)PRÉCHAC (Preishac)
La mairie s'est installée dans le presbytère restauré.
Église de Préchac, porte classique 1727. Photo J. Omnès
Préchac dans l'ancien temps
À l’intérieur, le retable baroque du chœur a été très remanié avec ses colonnes torsadées, dont deux sont surmontées par des anges. La statue de l'évêque dans la niche de droite serait celle de saint Sernin, dans la niche de gauche, celle de sainte Anne ou de sainte Élisabeth. Certains experts pensent y déceler le travail de Jean Brunelo. En attique, Dieu le Père sous un ciel étoilé, sort d'un nuage, le monde dans sa main gauche, . Sur les côtés, deux tableaux en mauvais état. Celui de droite représenterait pense- t-on, sainte Anne ; celui de gauche représente saint Saturnin (Sernin) et le taureau de son martyre.
Sainte Anne ou Elisabeth Saint Saturnin (Sernin). Photos J. Omnès
Toile du retable, En attique, Dieu le Père. Photos J. Omnès
Sainte Anne et la Vierge Saint Saturnin (Sernin). Photos J. Omnès
Toile en cours d'analyse, mentionné sur la feuille : la vierge est couverte d'une coiffe bigourdane. Tribune et lutrin
Les deux chapelles latérales méritent une attention particulière pour leur tabernacle respectif . Celui de droite en bois polychrome très coloré, semble pouvoir être attribué à l'atelier Soustre, fin XVIIe siècle. Le coffre présentant Jésus sur sa croix est encadré de deux panneaux sculptés en bas-relief, délimités par deux paires de colonnettes torses. Le panneau de gauche qui attire notre attention par l'originalité du sujet, représente Jésus allongé, dépouillé de ses vêtements, avant sa crucifixion. L'ensemble mériterait une restauration.
Le tabernacle étroit de la chapelle de gauche en bois doré est probablement antérieur (1670-80). Il peut être attribué, avec ses colonnettes sculptées au tiers inférieur, puis lisses, à l'artisan méconnu, Simon Boisson, originaire de Montpellier. Il vint s'installer à Vic-Bigorre en 1670.
Chapelle de droite. Photos J. Omnès
Jésus mise en croix et au mont des oliviers
Chapelle de gauche, tabernacle XVIIe siècle. Vierge à l'Enfant. Photos J. Omnès
Statuettes d'anges en très mauvaus état et non fixées. Photo J. Omnès août 2022
Sainte Bernadette
16) SAINT- PASTOUS (Sent-Pastors)
Modillons. Dessin de Bernard Pousthomis pour le bulletin de la SESV
À l'intérieur, le retable se résume en un grand tableau représentant une crucifixion encadrée par la Vierge et un jeune garçon, probablement saint Pasteur. Toile de médiocre qualité.
Le tabernacle en bois doré, de grande dimension est par contre d'une grande richesse, entre les colonnes torses, les statuettes, les putti et les anges cariatides relevant leur draperie vers le nombril. Le coffre est orné d'un christ surmonté de la colombe du Saint-Esprit au-dessous de Dieu le Père enserré par deux arcs brisés en volutes d'un fronton d'une facture rare.
Ce coffre est encadré par deux bas-reliefs sous forme de médaillon en bois doré représentant à gauche l'Annonciation et à droite la Visitation. Quatre statuettes décorent l'ensemble. Elles représentent Pierre et Paul et aux extrémités, saint Roch sans son chien, tenant un hypothétique bourdon de sa main droite, et Jean l'Evangéliste.
Tabernacle de Saint-Pastous.
Le tabernacle
La chapelle de droite abrite une Assomption symbolisée par une Vierge rigide entourée de quatre anges. Le tout, en bas-relief de bois doré, probablement du XVIIe siècle. L'encadrement rocaille est plus récent. La chapelle de gauche abrite une belle statuette en bois doré de saint Roch.
Chapelle de droite : l'Assomption. Saint Roch du retable central
Sainte-Marie-de-Lurp
On vous conseille de visiter l’adorable petite chapelle romane : Sainte-Marie-de-Lurp, un peu plus loin.
Une bulle papale (Alexandre III) de 1167, confirme les moines de Saint-Savin (Sen Sabi) dans leur propriété du village de Lurp, mais cette bulle ne mentionne pas cette église. Il faut attendre 1342, lors d'un inventaire de l'évêque Pierre Raymond de Montbrun, pour voir mentionnée cette église et comme annexe de Sen Pastous (1). En 1768, elle recevra les paroissiens de Saint-Germès de la commune de Saint-Pastous, suite à la fermeture de cette paroisse, sur arrêté du 9 octobre 1752, de l'évêque de Tarbes, approuvé par lettre patente du roi en avril 1768 (2).
Vue de la chapelle Sainte-Marie-de- Lurp sur son piton. Photo J. Omnès Plan de la chapelle avec l'emplacement des fresques, 1983, F. Vidaillet.
Bien que remaniée au XVIIIe siècle, abandonnée, et récemment restaurée avec soin, grâce à des dons, elle possède un certain charme avec son imposant clocher-pignon à redents qui domine la vallée. Sa corniche d’abside du XIIe siècle, repose sur de petits modillons (consoles sur corbelets). Certains de ces modillons sont sculptés. Les motifs frustes sont souvent géométriques ; trois d'entre eux sont anthropomorphes ou zoomorphes. Elle possède un petit chrisme en provenance d’une église disparue (Saint-Germès) et deux portes latérales (en plus de la grande porte du clocher) dont une, celle du Nord, reste encore emmurée. Cette porte donnait accès à une petite chapelle ou à une sacristie. Il n'en reste que les traces au sol.
À l'intérieur, les murs de la nef, étaient au XVIe siècle, recouverts de fresques. Il en reste des traces. Frédéric Vidaillet dans la revue de la Société des Sept Vallées de 1984, a essayé de les reconstituer. Celles du mur ouest sont les mieux conservées. Elles font penser à un personnage identique répété en six exemplaires. L'abside hémicycle de 4, 30 m de diamètre et voûtée en cul de four. Elle est éclairée de trois baies, dont deux latérales et une axiale. .
Classée Monument historique, l'église est éclairée la nuit et visible de loin.
Clé en mairie.
(1) J.B. Larcher, glanages, T.I. no 74, pp.173-174.
Saint-Germès (église-chapelle et abbaye laïque)
Photos J. Omnès L'abbaye laïque. Photo J. Omnès
Il s’agit d’un vaste bâtiment de 26 mètres de long sur six mètres de profondeur, dominé sur sa façade principale orientée à l’ouest, d’un imposant escalier à double volée. Il est recouvert d’un toit d’ardoise à quatre pans, abritant six lucarnes et trois niveaux d’ouvertures. La porte d’entrée est surmontée d’un linteau décoré d’une couronne de lauriers indiquant 1890, ce qui pourrait laisser penser que ce bâtiment est récent. Information que pourraient confirmer les enduits fait en 2004. En fait, il s’agit d’un très vieil immeuble mentionné sur le plan cadastral de 1826, et dont le sous-sol possède des éléments médiévaux, mais qui a été au cours des siècles sensiblement remanié. La partie gauche de la façade, voisine de la chapelle, aurait semble-t-il été jadis séparé du bâtiment principal, d’où le décalage de la porte d’entrée. Cette partie aurait servi comme le suppose Thibaud de Rouvray dans son étude (1) de tour de logements indépendants pour l’évêque et les prêtres de la famille de l’abbé laïque, avec peut être une toiture plus élevée. Elle aurait été reliée par la suite au bâtiment principal.
De gros travaux ont été réalisé à partir de 1998, par l’actuel propriétaire ; dont la reconstitution des menuiseries en châtaignier, et surtout au niveau du corps de l’escalier qui avait tendance à se détacher de la façade. Le poulailler en ruine est devenu un garage.
Les fenêtres actuelles dateraient de 1890, date de grands travaux de réhabilitation. Les bâtiments annexes étaient composés de deux granges, de la chapelle et d’un poulailler édifié après 1826, sans compter verger, jardin, champs et prés.
Jean Bourdette dans sa notice de 1911, des abbés lays (abbés laïques) du Labéda (Lavedan) a consacré un chapitre à ceux de Saint-Germès.
(1) Bulletin de la SESV de 2018, pages 35-44.
Dessin de Bernard Pousthomis pour le bulletin de la SESV
Difficile à trouver. Il est placé sur le mur Est, de la grange Prat construite sur l'ancienne église et voisine de l'abbaye laïque.
La grange-chapelle abritant le chrisme sur son mur Est, à vérifier
17) SAINT-SAVIN (Sent-Savin)
Histoire légendée
Abbatiale de Saint-Savin. Photo J.Omnès
A gauche salle capitulaire -musée. Photo J. Omnès
Saint-Savin au XIXe siècle. Litho Jacottet
L'abbatiale, entrée façade ouest. Photos J. Omnès
Histoire
Au XIVe siècle, le bâtiment roman existant fiurent surélevé sur l'ancien toit de lauzes, avec un chemin de ronde. Cette galerie sera restaurée et modifiée en 1857. Le clocher octogonal central d'origine a été surmonté en 1678, d'un toit lui-même octogonal . Il subsistera jusqu'à la Révolution et sera remplacé par le toit conique en éteignoir que nous lui connaissons. La date exacte de la réalisation de ce dernier toit nous est inconnue. J'imagine après la Révolution, sur intervention peut- être de Prosper Mérimée (à vérifier).
Les moines règnaient en vrais seigneurs, ils rendaient justice, prélevaient la dîme et l'impôt sur le lait ou " casadure". La Révolution mettra fin à toutes ces prérogatives.
Les guerres de Religion du XVIe siècle furent fatales au monastère. En 1609, les bâtiments en délabrement n’hébergeaient plus qu’une douzaine de moines.
La suite à partir de la Révolution voir plus bas : église abbataile et monastère
PS : Jean Bourdette doute de la présence des Romains du Lavedan. Il date le Palais après 711, construit par les Wisigoths chassés d''Espagne arabo-berbère. Mais l'écrivain-chercheur comme de nombreux auteurs de son époque ne pensait pas que les troupes romaines de Crassus qui occupaient Lourdes s’étaient aventurées avec son cortège de civils dans l’arrière-pays, faute de preuves. Or, depuis sa thèse, cette présence ne fait aucun doute grâce aux trouvailles des sesterces d’Antonin, Marc-Aurèle, Maximin et Gordien à Arras et Arrens-Marsous, aux bains de Cauterets et de Gazost avec son autel votif, et celui d’Ourdon…
Le grand portail
Au Moyen Age, ce grand portail était peint afin de donner plus de relief aux sculptures des chapiteaux. Les intempéries ont fait disparaître ces peintures et les Révolutionnaires ont martelé le tympan, dont le visage du christ.
Celui-ci en majesté, debout dans sa mandorle, tient le Livre de vie dans sa main gauche et bénit de sa main droite. Il est encadré par les quatre Évangélistes sous leur forme symbolique : saint Matthieu en homme ailé, saint Marc en lion, saint Luc en taureau, saint Jean en aigle. Ce tympan est proche de celui de Sère.
Photos J. Omnès
A droite, le monstre à la large dentition et couvert d'écailles
L'hibou et les pies. Photo J. Omnès
Monstre de gauche. Photo J. Omnès
Monstre de droite. Photo J. Omnès
L'homme annonçant la Trinité de la main droite. Photo J. Omnès
Les chapiteaux historiés permettaient de faire comprendre l’Évangile aux plus simples. Malheureuse ment la disparition des enluminures et l'état de certains chapiteaux rendent sa lecture difficile.
On peut aisément distinguer deux monstres, face à face qui gardent l'entrée. D'après une plaquette de 1982, de l’abbé Jean Rivière, ayant reçu l'imprlmatur de l'évêque de l'époque Henri Donze : " le monde animal local est représenté par deux chèvres, floral, une fougère, stellaire, une étoile. Le "peuple juif aveuglé devant les enseignements du Messie," par deux hiboux, peuple attaqué par des pies censées représenter les peuples persécuteurs (!?). Étonnante explication dans cette la plaquette, qui, comme le monde médiéval, voit dans le hibou, le peuple juif qui vit dans l'ombre, car il n'a pas accepté la lumière du Messie. Cette vision négative a fait partie durant des générations de la représentation de l'antijudaïsme, mais de là, à représenter les pies comme les "peuples persécuteurs" c'est assez étonnant quand on connait l'histoire de l'Eglise catholique romaine vis à vis de ses "frères égarés". Quels seraient ces peuples persécuteurs, autres que ceux de la religion révélée ? Aussi étonnante est la signification de l’abbé Rivière, sur le personnage accroupi probablement déféquant : « c'est un esclave de ses passions, d'abord debout et gémissant (sculptures voisines), s'accroupit longuement (ici) pour se relever ensuite satisfait, toujours dominé par un horrible démon couvert d'écailles qui l'empêche d'élever ses pensées au- dessus des choses qui intéressent sa digestion » ! (sic). L’homme sur le chapiteau de droite à côté du monstre serait, censé lever la main gauche pour présenter les trois doigts symboliques de la Trinité. Il faut avoir une bonne vue tant la sculpture est actuellement usée.
L'ouverture en demi- lune sur le côté gauche, n'est pas un enfeu. Pour certains, ce serait une fenêtre utilisée par les Cagots pour participer aux offices. Cette version semble peu probable, dans la mesure où ces exclus avaient leur propre église au quartier Mailloc.
La porte latérale du côté sud surmontée d'un chrisme en réemploi provenant de l'ancienne église paroissiale Saint-Jean, ne date que de 1859.
Lors du tremblement de terre de 1854, la voûte a été fortement lézardée et le presbytère presque détruit.
Sur la facade sud
Pierre en réemploi, façade Sud, au-dessus de l'entrée de 1859 : un berger, son béret et son bâton et un oiseau ou un pèlerin en route vers Compostelle ?
Etonnante sculpture sur un contrefort.
L’église abbatiale et le monastère à partir de la Révolution
En 1791, à la demande de la commune, suite à l'état de délabrement de l'église paroissiale Saint-Jean, l'abbaye devint église paroissiale (1). Il ne restait alors au couvent que 3 moines : Dom Charles Gérard prieur (2) , Dom Nicolas Sudre syndic et Dom Daniel Estibayre.
L'église et le monastère furent vendus pendant la Révolution. Le docteur Labat acheta le monastère qu' il se garda de détruire . L'abbaye-église elle après sa nationalisation, servit en 1793, d’hôpital militaire aux soldats venus se soigner aux eaux d’arquebusades de Barèges. Mais une épidémie décimant une partie de ceux-ci ils furent évacués en 1795, sur Tarbes et Cauterets. Non sans avoir auparavant dévasté une partie du mobilier et avoir pillé la bibliothèque (3). l'Etat s'en fit l'acquéreur grace à 'intervention d'Achile Fould. Ce qu'il restait des bâtiments fut sauvé en 1838 de la démolition totale par Prosper Mérimée, alors inspecteur des Monuments historiques sous le Second Empire. Il classa le bâtiment aux Monuments historiques en 1840 et une commission syndicale créée à la même époque pris la relève dans la gestion des biens monastiques : forêts, estives et thermes. Mais les bâtiments furent à nouveau très endommagés à la suite d’un tremblement de terre en 1854. Du couvent, il subsiste cependant la salle capitulaire aux baies romanes et aux voûtes gothiques primitives, entièrement restaurées depuis peu.
Après les lois de 1905, lors de la nationalisation des biens du clergé, le diocèse racheta l'abbatiale et les bâtiments annexes (à vérifier) , sauf l'aile Nord transformée par la suite en école et mairie.
La croix de pierre de la place est de 1783. Le village, qui a su garder le cachet de jadis, a servi de décor au tournage du film Bernadette de Jean Delannoy. Et de toile de fond au roman de Paulo Coelho : Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j ‘ai pleuré.
(1) Elle se trouvait à l'emplacement du monument aux morts actuel. Il est aisé de se rendre compte où se situait le chevet.
(2) D'après Jean Bourdette. Pour Gustave Bascle de Lagrèze le dernier prieur serait Junot le 46e père abbé sans préciser de date. Histoire religieus de la Bigorre, 1863, page 275..
(3) D'après Jean Bourdette, les soldats auraient fait un trou dans le plancher pour arriver à la bibliothèque. Certains livres se seraient retrouvés dans les mains de quelques particuliers.
Toit de 1678
Gravure du XVIIe siècle Monasticum Gallicanum
Plaquette Saint-Savin, 1982.
Dôme sur culots. Photo J. Omnès
À l’intérieur
abrite un très beau buffet d’orgues du XVIe siècle (1557), de l'Ecole Toulousaine, reconnu comme l'un des plus anciens de France (1). Il porte les armes de l'abbé de Foix-Candale. Restauré en 1923 puis en 1995-1996 par Alain Sals et Charles Henry, le buffet est orné de masques (mascarons) dont la bouche s'ouvre grande par la machoirete inférieure alors que les yeux roulent, lorsque l’on joue, et ce, grâce à l'impulsion de soufflets. Tout au-dessus des tuyaux de montre, tournent sur un axe, une étoile à droite et un soleil à gauche en imitant le chant du rossignol. Certains érudits voient dans les mascarons, la représentation de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique (le monde connu à l'époque). Ils sont mis en action lors du Festival annuel de musique sacrée de Lourdes à Pâques, et un dimanche par mois, lors de la messe. Le soubassement a été refait grossièrement au XVIIIe siècle.. Ces orgues étaient également utilisés pour des fêtes profanes qui se déroulaient à l'intérieur de l'église. Les peintures du XVIe siècle, de la tribune, représentent d'un côté des décors floraux et des instruments de musique et de l'autre, sur la façade Est de ce qui était un ancien jubé, sept personnages sous des arcades. Ce sont alternativement des prophètes et des sybilles alors considérées, jusqu'au XVIe siècle, comme des annonciatrices de la parole de Dieu.
Tribune Est : le roi David avec sa lyre, la sybille Hellespont, le prophète Jérémie, la sybille Tibur, le prophète Isaïe, la croix à la main, la sybille Agrippa, un fouet à la main évoquant la flagellatiion et non visible, le prophète Daniel.(1) Il est mentionné en latin dans la partie postérieure de l’orgue : « Cet orgue fut élevé en l‘honneur de toute la Cour Céleste, en l’année 1557 »
Pendant que les mascarons claquent de la machoire inférieure, l'étoile et le soleil tournent en imitant le chant du rossignol. Cela ne dure que quelques secondes.
C'est la machoire du bas qui claque sur celle du haut. Photo J. Omnès
Le grand Christ en croix, au torse décharné est un bois polychrome sculpté des XIIIe--XIVe siècles. Il est d’origine espagnole. D'après l'abbé Jean Rivière (1952), l'imagier qui l'a sculpté a voulu "surtout exprimer les diverses phases de l'agonie de Notre-Seigneur"
Une tour eucharistique des XIVe-XVe siècles est située derrière l’autel. Elle est en bois doré de six mètres de haut avec trois étages. La voûte du premier étage est ornée de l'agneau pascal qui est entouré par six anges musiciens portant un violon, un luth, une guitare, une harpe, un psaltérion et un orgue portatif. On pense que le récipient contenant les hosties était suspendu avec une chaîne. C'était l'ancêtre du tabernacle (1). De nombreux visiteurs se posent des questions sur la présence de l’imposant cristal de roche dans le ciborium. Les autorités locales ont pensé qu’il serait bon de pourvoir le maître-autel d’un tabernacle et de rendre au ciborium du XIVe siècle sa fonction première. Aussi, ils demandèrent à un artiste, David Pons, imagier à Paris, de réaliser un tabernacle de conception moderne. Ce fut fait en 2005, avec ce cristal de roche évidé, dans lequel se trouvent les hosties consacrées. Le cristal possède une petite ouverture à l’arrière. Il repose sur un socle en bronze doré, soulevé par les six anges évoquant la Jérusalem céleste. L’inspiration de l’œuvre vient du livre de l’Apocalypse.
(1) Avant l’apparition du tabernacle au XVIe siècle, les espèces eucharistiques étaient placées dans un niche creusée dans le chevet ou placées dans une boite suspendues au-dessus de l’autel au moyen d’une chaîne, les tours oeucharistiques vinrent remplacer les récipients suspendus.
Ciborium et son cristal de roche. Photos J. Omnès
Sur les côtés du chœur en cul-de-four, deux vastes panneaux de bois peints du XVe siècle narrent en dix-huit scènes, la vie de saint Savin, celui de gauche a été nettoyé Les encadrements sont également du XVe siècle. La lecture se fait par le bas de gauche à droite, en remontant les trois étages. Exemple sur le panneau 1, on voit Savin quitter sa mère veuve.
Stalles en noyer à double rang du XVe siècle, l'une d'entre elles est décorée des armes de Mgr François de Foix- Candale abbé de 1540 à 1606.
Les chapelles
L'absidiole du transept Nord (à gauche) abrite une chapelle intitulée chapelle de la Vierge. Le maître-autel réalisé en 1857 est constitué d'une mosaïque de marbres des Pyrénées. La Vierge, oeuvre admirable de l'École flamande est du XVIIe siècle. La voûte et les murs ont été peints en 1858, par Chavanty. Les deux toiles du XVIIe siècle du fond, représentent l'Annonciation et la Nativité. Elles sont encadrées par de belles boiseries Renaissance.
Dans la chapelle de l'absidiole Sud, dédiée à saint Pierre, au vitrail dédié au saint, un très ancien autel de pierre date du IXe siècle. Il est surmonté d'un tabernacle doré réalisé au XIXe siècle, en 1847 marqué sur l'un des battants de droite. L'autel avec rainures, d'après l'abbé Jean Rivière (1952) serait une pierre sacrificielle païenne des VIII-IXe siècles. Elle mesure 1, 65 m sur 1, 09 m avec 20 cm d'épaisseur. Il pense qu'il s'agit d'un autel romain situé à Bencer et qui fut réutilisée par les premiers chrétiens du village.
Chapelle avec l'autel d'origine païenne du IX e siècle (temple antique) ; rainures de la pierre. Détail du tabernacle
À droite, l'autel sainte Catherine du XIIe siècle est surmonté d'une toile qui remplace le tableau de la sainte dont un simple morceau (la tête) présenté au Musée a pu être sauvé. Il se trouvait derrière le maître-autel. C'est là que venaient prier les habitants du Pascaou de Saint-Savin et de la vallée d'Azun, lors des messes funéraires (Voir dossier traditions - obsèques).
L'autel est un simple cube de pierres de 1, 70 m de long et de 0, 90 m de l'arge sur une épaisseur de 20 cm. Il ne présente aux angles aucune croix liturgique, mais au centre est encastrée une pierre consacrée.
Le tableau actuel encadré d'un retable Renaissance en noyer ciré, est une copie de la descente de la croix de Le Sueur faite par Dimier. Il a été réalisé après la peste de 1657.
Autel du XIIe siècle.sous le tableau ex voto à suite de la peste de 1653. Photo J. Omnès
À son pendant à l'extrême gauche (mur Nord) l'autel à la romaine intitulé N-D de Pitié est surmonté d'une peinture de l'école espagnole du XVIIe siècle, offerte en ex voto lors de la peste de 1654 qui a décimé plus de la moitié des habitants de la vallée. Le Christ est encadré à ses pieds, à gauche par saint Sébastien et à droite par saint Jacques ou saint Roch et saint Benoît à qui est dédié l'autel.
Chapelle de N-D de Pitié XVIIe siècle
Les trois chrismes moins connus
En plus du chrisme du porche principal se trouvent trois autres chrismes moins connus :
1) Le premier se trouve au-dessus de la porte latérale ouverte vers 1859 et qui provient de l'ancienne église paroissiale Saint-Jean-Baptiste. Dessin de B. Pousthomis
2) Le second se trouve sous l'auvent du musée, à la porte d'entrée des moines, porte ouest. Gravé sur un linteau droit, il mesure 42 cm de diamètre. Mais la pierre est en partie cassée, ce que ne mentionne pas Bernard Pousthomis sur son dessin de 1980. Le coup serait-il postérieur ?
Chrisme sous l'auvent ; le dessisnde B. Pousthomis (1980) ne mentionne pas cette fracture
3) Le troisième chrisme est assez énigmatique. Placé au sol dans le musée du trésor il est gravé sur le coté d'un linteau droit. Il semble que la partie centrale présente un certain cercle, une tentative de sculpture ? Par ailleurs, la pierre est percée de deux trous circulaires qui pourrait faire croire que la dalle a pu servir de support à une fontaine : tuyaux d'arrivée et évacuation. Il pourrait s'agir en fait du chrisme de l'ancienne église-chapelle des cagots de Mailloc (Mailhoc), en contrebas. C'est aussi l’assentiment du responsable du Musée, Jean-Vincent.
Le chrisme dans le musée. Deux trous traversent la piere comme pour son utilsation en évier, mais au dos ce n'est pas un creux genre vasque que nous avons découvert, mais une rigole.
Dessin de Bernard Pousthomis SESV, 1980
À l'arrière du tympan, la pierre est creusée d'une longue rigole Son utilité nous est inconnu.
Les cuves de l'église : bénitiers-fonts :
À Oloron-Sainte-Marie, les Atlantes qui supportent le trumeau central de l'église sont visiblement des maures, ce qui ne semble pas être le cas à Saint-Savin comme à Pierrefitte.
(1) Salven Guillotin mentionne dans son ouvrage (1996) que ce bénitier a été reproduit par Margalide Le Bondidier en 1931 pour le Musée pyrénéen au château de Lourdes. Exposé à l'extérieur, l'érosion du temps le rend méconnaissable.
(2) Salven Guillotin, archéologie midi pyrénéen, 1996
Le grand bénitier de forme décagonale qui repose sur une frise aquitano-romaine formée d'une corde entrecoupée de noeuds, serait une cuve de mosquée ramenée d'Espagne après les guerres d'Aragon (1094-1114).
La cuve baptismale qui se trouve en entrant sur la droite est représentée par un bloc de granit de 1, 30 m de diamètre et de 0, 80 m de haut. Elle est protégée par une armoire du XVIIIe siècle, semi- circulaire ajourée
Bénitier dit des Cagots (Atlantes). Bénitier de Nestalas. Photos J.Omnès
Copie au château de Lourdes réalisée en ciment par Margalide Le Bondidier en 1931. Photo J. Omnès
Grand bénitier
Détail du grand bénitier. Photo J. Omnès
Armoire ajourée XVIIIe siècle des fonts baptismaux. Photos J.Omnès
Les portes intérieures
Vers le bénitier dit des cagots, dans l'épaisseur des murs, la porte de style hispano-mauresque abrite l'escalier conduisant au clocher et aux combles. Une barre côté intérieur barricadait la porte pour se défendre des assaillants. Une seconde porte de même style à gauche, en entrant menait aux tribunes , elle a été obstruée après le tremblement de terre de 1854.
Accès aux combles.
Les peintures
des XVe, XVIIe et XVIIIe siècles, elles sont assez abimées et mériteraient toutes une bonne restauration.
Très surprenants sont les deux tableaux se faisant face. Ils retracent chacun en neuf compartiments, la vie du saint. On les date du XVe siècle. Les encadrements sont modernes. Seul le panneau de gauche a été restauré.
Photos J. Omnès
Toile du XVIIe siècle représentant Louis XIV commandant ses troupes. Un Rubens ? Il mériterait un nettoyage, comme la plupart des autres tableaux. Photos J. Omnès
Sainte scholastique en prière et saint Benoît ; toiles du XVIIe siècle
Les tombeaux
Le tombeau-maître-autel
De forme parallélépipédique rectangle et monobloc en porphyre noir, la pierre de ce tombeau viendrait d’une carrière proche, vers N-D de Piétat. Sur la face principale, quatre arcatures plein cintre reposent sur des colonnes géminées à chapiteaux ornés de feuilles. Les faces latérales sont lisses. À l’origine, sur ce sarcophage, que l’on peut dater du XIe siècle (1), était posée une grosse dalle de schiste. Elle a été remplacée au siècle dernier par du marbre d’Arudy. Le sarcophage abrite deux vases ronds en poterie, placés par Mgr Laurence en 1850, dans un reliquaire en fer. Dans ces vases se trouvait une matière terreuse mélangée à des débris d'ossements provenant du reliquaire du Musée. Ces matières de terre et ossements étaient placés avant 1634, dans l’ancien reliquaire de cuivre argenté qui est exposé au Musée du Trésor. On peut penser que le transfert du contenu du reliquaire à l’intérieur du sarcophage a eu lieu après 1634 (2).
L’emplacement du tombeau a varié au cours des siècles, tantôt il se trouvait seul, tantôt il servait de maître-autel, avec à l’arrière, la tour eucharistique toujours présente actuellement. Au XVe siècle, (avant 1656), il se trouvait avec la tour eucharistique, au milieu du chœur. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, sous Louis XV, que les moines installèrent un autre maître-autel en marbre de toutes les couleurs, bombé à la Romaine et plus proche du goût de l’époque et réalisé par les frères Mazetti. Il a fallu attendre 1948, et la restauration du sarcophage pour qu’il reprenne sa place initiale comme maître-autel. L’autel Mazetti fut alors déplacé dans une chapelle latérale, celle de la Vierge.
(1) 1036, date de la construction de la nouvelle abbatiale pour recevoir plus dignement les restes du saint, objet de pèlerinage.
(2) date de visite d’un pèlerin de Saint-Maur.
Autel saint-Savin
L'enfeu
Sur le mur Sud, dans l'épaisseur du mur est niché un enfeu du XIe siècle. Il est surmonté d'une statue de Saint Antoine. Il abriterait un couple, probablement le père et la mère de l'abbé Arnauld (1059) bienfaiteurs de l'abbaye. Monseigneur Laurence a fait ouvrir le tombeau en 1850. C'est à son ouverture que l'on a trouvé, posés sur des barres fer, les squelettes de l'homme et de la femme.
Enfeu surmonté d'une statue de saint Antoine.
Les stalles .
Détail des stalles du XVe siècle (28). L'abbaye n'a jamais dépassé 13 religieux. Photos J. Omnès
Le toit
Au XIVe siècle, le bâtiment roman existant a été surélevé sur l'ancien toit de lauzes, avec un chemin de ronde. Cette galerie sera restaurée et modifiée en 1857. Le clocher octogonal central d'origine a été surmonté en 1678, d'un toit lui-même octogonal. Il subsistera jusqu'à la Révolution et sera remplacé par le toit conique en éteignoir que nous lui connaissons.
Le nouveau toit posé au XIVe siècle sur l'ancien toit en lauzes est soutenu par de gros poteaux. Photos J. Omnès
Le clocher comporte quatre cloches
Pour en savoir plus, très intéressant petit film : http://patrimoines.midipyrenees.fr/visites-virtuelles/Hautes-Pyrennes/Saint-savin/fr/saint-savin/videos/chapitre-1.php
La salle capitulaire(XIIe siècle)
Cette salle de 8 m de long sur 6 m de large, antichambre du musée, abritait jadis jusqu’en 1791, les réunions concernant la gestion du Pascual de l’abbaye, dont les biens s’étendaient depuis 1070, jusqu’aux thermes de Cauterets. Elle est composée de six travées aux voûtes en ogive. Les deux colonnes centrales surmontées de chapiteaux sont antérieures au XIIIe siècle, leur soubassement est du XIe siècle. Les deux fenêtres encadrant la porte sont ornées par deux doubles chapiteaux historiés dont les significations pour l’abbé Jean Rivière échappent un peu au commun des mortels : aux nombres de rosaces, triangles, croix, collier l’abbé y voit les sociétés secrètes luttant contre l’Eglise, et au bestiaire serpent, corbeaux, cerfs, vaches il y voit des divinités orientales entourant satan : le visage à la barbe hirsute (fenêtre Sud). Son pendant de la fenêtre Nord, à la barbe « annelé » (1) serait le Christ.
(1) Avec boucles
L'
Entrée
Deux décors à entrelacs fréquents au Moyen Âge, à gauche chapiteau de St-Savin, à droite entrelacs château d'Arras (coll. privée). Photos J. Omnès
Entrelacs médiévaux, exemple de l'abbatiale de Saint-Pé
Chapiteau, détails. Photos J. Omnès
Les chapiteaux du cloître
Ce cloître était réparti sur deux étages. Après la Révolution et ses destructions, le cloitre supérieur n’existait plus et celui du rez-de-chaussée n’occupait plus qu’une aile où se trouve le trésor. Combien de chapiteaux géminés existaient-ils ? Difficile de le calculer. Sur le plan de Monasticum Gallicanum de 1659, on peut en dénombrer près de 90 . De nos jours, seuls subsistent 25 chapiteaux à Saint-Savin et une dizaine, de belle facture et bien conservés à l’abbaye de Tournay, quatre disparus de la fontaine Péghule à Argelès, et quelques uns chez des particuliers. Soit en tout une quarantaine. A l'abbaye de Tournay, grâce à la disponibilité du frère Michel nous avons pu admirer, ceux déposés dans les parties privatives de l’abbaye. Nous l’en remercions.
Le cloître au XVIIe siècle, 1659.
Belle ornementation de feuilles d'eau striées, genre fougères, doublées à l'arrière de feuilles à à crochet, supportant une boule ou un fruit.
Fait prtie des chapiteaux zoomorphes. les volatiles à têtes de monstre, genre léonin et à queue de serpent s'entrecroisent pour ne présenter qu'une tête par couple. Ces têtes semblent dévorer les queues des volatiles voisins. Le plumage est finement exécuté par des stries de factures différentes. Photo J. Omnès
Béatrice Morisson dans une importante étude de ces chapiteaux y voit d'énormes têtes de démons au sourire satanique et aux oreilles pointues. Dirigées vers le bas, on voit très nettement les arcades sourcilères qui se confondent avec la chevelure. Ces têtes reposent sur des feuilles d'eau dont les tiges partent des astragales. Elles sont bordées de fleurs à six pétales. Photos J. Omnès
En alternance tête de moine (?) et tige florale qui pourrait être comparée à une fleur de lis, symbole de la pureté, mais dont les deux pétales reptésentent la tête d'un volatile. Les coifures varient en fonction de l'emplacement les visages d'angle ont une chevelure à frange alors que ceux ceux du milieu ont une raie. Photo J. Omnès
Le trésor
Ce musée a été créé par le curé de la paroisse, Jean Rivière, vers 1950. On peut y admirer une statue de la Vierge Noire dite des Croisades, une Vierge au long pouce du XIIe siècle (venant de la chapelle de Sainte-Castère, symbole de la puissance de la miséricorde de la Vierge), une belle armoire aux reliques du XVIIe siècle, la châsse de Saint -Savin du XVe siècle, sous forme d’un petit château en cuivre argenté, des vêtements liturgiques et des bustes reliquaires ainsi que des chapiteaux du cloître disparu.
La Vierge Noire selon l’histoire légendée aurait été rapportée de Palestine par Centulle II, comte de Bigorre, alors âgé de 16 ans, de la première croisade de 1097 avec Gaston IV de Béarn, son demi-frère et Godefroy de Bouillon. D’après l’adjointe aux affaires socio- culturelles elle aurait été offerte à Saint-Savin par l’Abbaye de Saint-Victor de Marseille. Depuis janvier 2023 cette statue se trouve dans les ateliers de Julie Catalo pour restauration. On a déterminé qu’elle était couverte de cinq couches de peinture et qu’elle était en bois de noyer daté de 1164 à 1231. Donc entre la seconde et la sixième croisade, exit le don de Centulle II.
Vierge des croisades, photio Ministère de la Culture
Ouvert en juillet et en août, tous les jours, sauf le dimanche matin, de 10 h à 12 h et de 14 h 30 à 18 h 30. En basse saison, de septembre à juin, de 14 h 30 à 18 h 30. Participation : 2 € ; gratuit pour les enfants de moins de 16 ans. Visite guidée sur demande.
Le reliquaire de Saint -Savin
Ce reliquaire de Saint-Savin se trouvait avant la Révolution, dans l’abbaye, puis fut déplacé en 1793, lors de sa fermeture, dans une sacristie édifiée dans le bâtiment qui allait devenir l’annexe de l’hôpital de Barèges. Enfermé dans une armoire aux reliques, il rejoignit en 1992, la salle du trésor nouvellement créée.
La châsse de cuivre argentée réalisée au début du XVe siècle, à la forme d’une boîte rectangulaire, flanquée aux angles, de quatre tours cylindriques à toit en pinacle et surmontée d’un toit à forte pente. Le tout, repose sur quatre lions assis. La face principale est ornée de trois fenêtres, dont une centrale, plus grande, de forme gothique encadrée de deux autres, de forme rectangulaire. La fenêtre centrale permet d’apercevoir quelques ossements du saint. Cette ouverture est surmontée d’une statuette en ronde-bosse tenant une crosse abbatiale (bien que Savin ne fût jamais abbé) ou un bâton de pèlerin orné de feuilles ; les avis des experts divergent. Les sommets de la boîte et du toit sont ornés de trèfles finement ciselés. Sous la statuette on peut lire : « sancte Sabine ora proni bis ».
Reliquaire de Saint -Savin. Carte postale ancienne
Prison monacale de Saint-Savin
Grâce à Jean-Vincent Roux, responsable du musée du Trésor de Saint-Savin, nous apprenons l’existence d’une prison au XIIe siècle dans les murs de l’abbaye. Nous avons connaissance de ce lieu appelé « ergastulum » par le plan de 1678, extrait du Monasticum Gallicanum (1) et visible sur celui du bénédictin Plouvier de 1657. Et confirmation de l’enfermement de moines dévoyés, par Bermond de Mairosio ou Mayrosio (2) envoyé en 1246, par l’abbaye de Saint-Victor de Marseille. Envoyé pour mettre de l’ordre dans l’abbaye lavedanaise aux mœurs relâchées, peu propices au respect des règles bénédictines. Dans sa lettre-rapport, Bermond de Mairosio (Mayrosio), fait part des désordres qu’il a rencontré sans trop fournir de précisions et condamne quatre des cinq moines accusés, à cinq ans fermes d’emprisonnement et un à un an. Par Bascle de Lagrèze (3) nous savons que les moines condamnés à 5 ans furent Arnaud de Silhen, N. de Marchos et Pierre de Soulom et à un an, Arnaud du Plan.
Ce qui est moins connu c’est que cent ans auparavant en 1145, sous le « règne » de l’abbé Ramoun de Mayrosio (1145-1167), la prison eut un célèbre détenu, le moine Arnaout de Couhita. Ce dernier s’était enfoui en Espagne en emportant la caisse » du couvent suite à une infernale pensée « fraude diabolica deceptus. » Pris de remord ou d’ennui, il revint plusieurs années après (4) au couvent reprendre sa place. Le père abbé Ramoun ne l’entendit pas ainsi et le jeta au cachot. Aussi son frère Bernat de Couhita, bon chrétien commanda prières sur prières et versa chaque année une aumône jusqu’à ce que l’abbé Eméno II le fasse délivrer en 1180 ! (5)
(1) 168 planches répertoriant les 147 monastères bénédictins de France (XVIIe siècle).
(2) ou Bermonde de Mayrosco.
(3) Histoire religieuse de la Bigorre, édition Hachette-BnF, 1863 page 243.
(4) L’historien Marca ne précise pas la date.
(5) Annales de Bigorre Jean Bourdette, édition Lacour page 367 et Gustave Bascle de Lagrèze histoire religieuse de la Bigorre édition Hachette- BnF, page 270.
L’emplacement de la cellule trouvée par Jean- Vincent est situé juste après la salle capitulaire dans la première salle du Musée. Il y avait là une pièce de 4 mètres sur 3 avec une fosse d’aisance. Etaient-ils tous les trois dans la même pièce ? , rien ne le précise, mais nous savons qu’il y avait deux autres pièces de même dimension à côté, dans le prolongement, mais sans latrine. Au–dessus se trouvait probablement le dortoir comme dans de nombreux établissements de l’Ordre (dont l’Esacaldieu) avec une trappe le reliant à la cellule.
Pour plus de renseignement, lire le dossier réalisé par J-V Roux pour le bulletin de la SESV de 2018, numéro 49. Jean Vincent que nous remercions ici pour son aide est le responsable du mini musée de l'abbaye.
La chapelle des Cagots, Marie-Madeleine
L'église (chapelle) des Cagots se trouvait dans le quartier bas du village, le quartier Mailhòc ou Mailloc (maillet). Ces derniers avaient obtenu le droit de construire leur propre chapelle par le concile de Latran de mars 1179. Ils construisirent eux-mêmes la chapelle Marie-Madeleine et édifièrent leur propre cimetière à proximité. D'après Jean Bourdette cette chapelle s'écroula après la Révolution en 1794. Une grange fut construite à sa place. Ce serait, d'après les locaux, la grange qui se trouve sur la droite en descendant, face au lavoir abandonné et recouvert de lierre. Lors de travaux de pose d'égouts des ossements et des pierres tombales épaisses y furent mises au jour.
La dénommée chapelle des Cagots et le lavoir abandonné en face. Photos J. Omnès
La chapelle N.-D. de Piéta(t)
(1) Histoire religieuse de la Bigorre par Gustave Bascle de Lagreze, 1863, page 265.
La chapelle abrite la célèbre Vierge d’art populaire du XVe siècle (N-D de l’Espérance). La statue originale en bois peint a été déplacée au Trésor de Saint-Savin, suite à une tentative de cambriolage en octobre 2002. En 2007, Martine Palacio et Dimitri Lederet ont réalisé une « copie » un peu plus petite, en argile crue. Avec sa chevelure en forme de bonnet et sa main sur son ventre, cette statuette d’art populaire fait plus penser à un Nat birman qu’à une Vierge chrétienne. Il parait que le petit dessin sur sa robe, au bas du cou serait un lys renversé symbole de Joseph son époux, la pointe est dirigée vers son ventre qui engendrera Jésus. Ce type de vierge dit Vierge parturiente est assez rare de par le monde, une quarantaine, dont 23 en France. Si, au XIIIe siècle, elles étaient plus fréquentes après le Concile de Trente en 1563, L'Eglise a restreint cette représentation jugée un peu indécente.
Tribune, la belle voûte en plein cintre est décorée de peintures du XVIIIe siècle, représentant des oiseaux.
Lors d'une récente rénovation, ont été mises au jour quelques traces de fresques représentant une tête, ornée d'une barbe. Certains érudits la date du XVe siècle.
Fresque découverte récemment Tronc à l'extérieur, sur le chevet (arrière), 1903.
Photos J. Omnès
Fermée aux visiteurs, sauf sur rendez-vous pour les groupes. Tel : 05-62-97-02-23. Dans un avenir proche, il est prévu d’organiser des visites de Pâques à fin octobre, tous les dimanches et les jours fériés de 15 h à 18 h ; en juillet et août, tous les jours, sauf le samedi, aux mêmes horaires.
N-D de l'Espérance (Vierge enceinte), XVe siècle
Plafond lambrissé. Retable Jean Brunelo. Photos J. Omnès
Pieta, pièce centrale du retable. Photo J. Omnès
Les oiseaux célestes vus par Eric Bielle. Ce décor, proche de celui de l'église de Silhen (Boô-Silhen) fait penser aux cotonnades indiennes en vogue sous Louis XV (Comptoirs des Indes), probablement inspiratrices de cette mode. Photo de dessous le Christ aux liens.
Tribune Bénitier
Frise sous l'estrade.
Saint Joseph reconnaissable à sa fleur de lys, symbole de pureté (chasteté) entouré des généreux donateurs de la chapelle. Il s'agit probablement d'un ex-voto suite à l'épidémie de peste en 1650. Ce qu permet de dater le tableau. C'est le personnage de droite en bas qui montre sa plaie à la jambe ; généralement on invoquait saint Roch, voire saint Jacques rarement saint Joseph, lors d'épidémie de peste. Photos J. Omnès
Détails de la porte d'entrée.
Légende de la chapelle de Piétat
Cette chapelle a pour origine une légende qui remonte au XIe siècle : la veuve d’un preux chevalier mort en Terre Sainte voulut marier sa fille à un beau jeune homme revenu des croisades. La veille du mariage, elle apprit l’origine de son futur gendre : il était le fils illégitime de son défunt mari et d’une levantine chrétienne rencontrée à Jérusalem. La jeune promise se suicida et le beau jeune homme se repentit en faisant construire cette chapelle où il se retira du monde. Depuis le XVe siècle, le lieu est voué à Notre-Dame-de l’Espérance. Cette vierge était implorée par les couples désireux d’avoir un enfant et ayant quelques difficultés à en avoir un.
Précisions historiques : l'affaire du tribut
18) SALLES-EN-LAVEDAN (Salas)
Le porche clasique d'entrée de l'église abrite un linteau marqué 1776, avec au-dessus une niche abritant une Vierge à l’Enfant. Leurs yeux ont été excessivement soulignés.
R. Ritter dans son ouvrage de Lourdes à Gavarnie nous informe de la présence de "sculptures sur bois assez curieuses" D'après la photo (1936) il s'agit de deux Vierges à l'Enfant, l'une assise, l'autre debout. Celle assise semble tenir une pomme, comme la statue d'Arras. Elle devait se trouver dans la niche du portàu d'après une confidence faite à Thibaut Loriot de Rouvray, conservateur départemental des objets d'art et des antiquités.
Les vitraux historiés du XXe siècle ont été réalisés par des ateliers toulousains Henri Gesta et Saint-Blanca. Leur nom est mentionné sur les cartouches de gauche. Cf De Lourdes à Gavarnie Balencie-Ritter.
Le clocher abrite deux cloches des XIXe et XXe siècles.
L'église abritait deux chapellenies, celle de Saint-Jacques fondée en 1517 et celle de N.-D. de Meygolan fondée en 1526.
Église de Salles. Porche au linteau 1776. Photos J. Omnès
Portàu avec une niche de la Vierge encadrée par deux têtes énigmatiques. Photo J. Omnès
Après restauration en 2016
Restauration 2019 du mur d'enceinte et du cimetière
Vierge supposée à la pomme qui a disparu depuis la visite de R. Ritter (Cliché Ritter, 1936). Elle devait probablement se trouver dans le retable à la place de la statue de saint Jacques Celle de droite se trouve dans la niche au-dessus de la porte. Photo J.Omnès
À l'intérieur
Nef unique. Le très riche retable du maître-autel a été acheté en 1730 ou 1734, à la chapelle de Poueylaün. Il était dédié à la Vierge. Quatre colonnes torses ornées de pampres et de feuillages encadrent deux toiles, celle de droite représente saint Jacques et celle de gauche, saint Pierre. Au centre, une niche dominant le tabernacle, abrite une statue de bois ou de terre cuite dorée représentant saint Jacques. Elle a remplacée en 1781, d'après d'Agrain, la statue de la vierge d'origine Elle est surmontée à l'attique, par une toile évoquant l'Assomption de la Vierge. Ce retable est attribué à Jean I Ferrère. Cette attribution est contestée par certains érudits locaux.
Le tabernacle sur sa partie de gauche, représente l'agonie du Christ au Jardin des oliviers. Il est entouré des trois apôtres endormis à ses pieds : Pierre, Jean et Jacques. Sur sa partie droite, il représente le portement de la croix avec la présence de Véronique et son voile. Au centre, sur la porte : un christ en croix. Il est généralement attribué à l'atelier Soustre.
L'ensemble est chargé d'une décoration abondante sous forme de pampres, décors végétaux, putti et petits personnages nus.
Les fonts baptismaux exposent à l’attique, une toile peinte du XVIIIe siècle représentant la baptême du Christ par Jean.
Présence de quelques statuettes qui méritent une attention particulière.
Deux chapelles latérales : la chapelle aux riches décors dédiée à la Vierge a été réalisée en 1723. La statue du XIXe siècle, type médaille miraculeuse, remplace celle qui s'y trouvait.
La seconde chapelle dédiée au Sacré Cœur de Jésus a été édifiée en 1858, elle conserve des éléments du retable ancien de Poueylaün, dont une Piétat Mater dolorosa en bas-relief du XVIIe siècle, fixée contre un mur.
À l'étage de la tribune, une curieuse balustrade du XVIIIe siècle délimite un espace vide qui communique avec le rez-de- chaussée. Renseignement pris il s'agirait de l'emplacement du mécanisme avec poids d'une ancienne horloge.
Une plaque commémorative en marbre porte 13 photographies de soldats du village morts pour la France en 1914-1918.
La plupart de tous ces objets sont inscrits sur l’inventaire supplémentaire des MH, à la liste des objets classés monuments hitoriques.
Superbe retable, à gauche saint Pierre , à droite saint Jacques, avec la statue au milieu de saint Jacques.
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Photos J. Omnès
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Chapelle nord dédiée au Christ
Bas-relief. Piétat de Poueylaün XVIIe siècle. Photo J. Omnès
L'une des statuettes du tabernacle Vitrail de Saint-Blancat Toulouse, 1926
Balustrade protégeant un vide communiquant avec le rez-de-chaussée, emplacement de l'horloge
En face l'église, est située la farderne médiévale qui se trouvait dans l'enclos du château. Il parait que tranformée au XIXe siècle (1819), elle servait encore recemment à l'accueil de prêtres. La maison restaurée depuis a été vendue à une personne de Bordeaux. Le claveau représente 4 coeurs en forme de croix ; symbole que nous retrouvons sur la porte de la maison d'en face qui jouxte l'église et qui aurait été l'ancien presbytère.
19) SÈRE-EN-LAVEDAN (Sèra)
"- ce peut être un combat d’animaux, comme cela existe beaucoup dans l’art roman et qui prendrait sa source dans l’art oriental (symbolique très ancienne du combat du soleil et de la lune).
- Cela rappelle peut-être aussi les attaques d’animaux sauvages sur les troupeaux.
- Ce doit être en relation avec saint Blaise qui est le saint patron des troupeaux. Il est représenté en face, la tête coupé".
Église de Sère-en-Lavedan. Photo J. Omnès
Difficile de distinguer les 4 Evangélistes, à gauche, en bas le lion, au dessus l'ange avec la tête coupée saint Mathhieu ; à droite au dessous le taureau : saint Luc , au-dessus : l'aigle, saint Jean
Colonne de gauche.
À l’intérieur
Sère-en -Lavedan dénommé Sère-Argelès par Bernard Pousthomis, SESV 1980
Dans le chœur, éclairant la nef, sur les cinq baies, trois sont romanes. Elles sont encadrées de chapiteaux historiés et sont inscrites à l’Inventaire des Monuments historiques. Elles présentent quelques sculptures grossières de bêtes monstrueuses et au centre celles de deux évêques et d’une tête (comme à l’entrée). L'ancien panneau d'information à l'entrée évoquait en partant du nord (à gauche de l'autel) "un monstre accroupi, un hibou, [fenêtre suivante] un cavalier et un personnage à pied". [À la troisième fenêtre], "Samson, et deux animaux soudés avec une tête commune". Il est sûr qu'un meilleur éclairage permettrait de mieux analyser ces motifs.
Photos J. Omnès
Le poli très brillant du nouveau sol en marbre gris détonne un peu. L'ancien panneau d'information à l'entrée de l'église, annoncait également deux paires de colonnes, nous n'avons vu qu'une paire et un chrisme en réemploi au fond de l'église.
Abside en cul-de-four de l'église de Sère-en-Lavedan éclairée par deux étages d''ouvertures.
Photos J. Omnès
20) SOULOM (Solom)
D’après Jean Bourdette, c'est l’église la plus ancienne et la plus curieuse de la vallée (1). Probablement de la fin du XIe siècle. Sa présence est attestée au XIIe siècle, par une charte de 1100. Édifiée en l’honneur de saint André, elle a été fortifiée au XIVe, comme l’église de Luz et l’abbatiale de Saint-Savin. Depuis, elle possède un clocher-mur barlong, surmonté d’une galerie couverte et crénelée avec mâchicoulis, placée sur encorbellement. Un second chemin de ronde percé d’ouvertures régulières entoure l’abside et la nef. Les toits de ces surélévations du XIVe siècle, ont été réalisés sur les toits de pierre en bâtière d’origine. Ils sont soutenus par de gros piliers cylindriques creux reposant sur le toit d’origine, comme à l’abbatiale de Saint-Savin. L'édifice a été très restauré et transformé au XIXe siècle (1863) par l’adjonction d’une chapelle latérale avec une sacristie et du porche d’entrée. Il est inscrit aux Monuments historiques depuis 1942, après avoir été notifiée sur la base Mérimée.
Clé en mairie.
(1) Annales des sept vallées du Labéda de Jean Bourdette, 1898. Tome 1, réédition Lacour, p 227.
Soulom, gravure de Jacottet, 1836. fonds Ancelys
Église de Soulom. Photo J. Omnès
À l'intérieur
Le retable et son tabernacle en bois doré sont du XVIIIe siècle. Ils sont l'oeuvre de Castaignese, un sculpteur de Luz-Saint-Sauveur. Un tableau représente le Christ en croix encadré par saint André sur sa croix et de saint Étienne en diacre. La porte du tabernacle est décorée par une statuette de la Vierge, flanquée par celles de saint Pierre à droite et de saint Étienne à gauche.
La chapelle latérale Sud a été réalisée en 1790, alors que celle du Nord avec la sacristie n’a pu être réalisée qu’en 1863 après l’achat par la commune et sa démolition de l’ancien presbytère, propriété depuis la Révolution, de la famille Nogué. Il a fallu percer la nef en deux endroits.
Ces deux chapelles sont respectivement dédiées à la Vierge et à saint Joseph. Tableau de N.-D. du Bon Secours ; belle statuette de bois doré d'une Vierge à l'Enfant, Notre-Dame des Agonisants.
Tabernacle
Vierge à l'Enfant
Chapelles latérales. Photos J. Omnès
Légende
La tradition veut que cette église ait été construite en même temps que la chapelle N-D de Bédouret au-dessus de Beaucens. Les ouvriers étaient si pauvres qu’ils devaient se partager les truelles. Aussi se jetaient-ils les outils dont ils avaient besoin, par-dessus la vallée qui sépare les deux bâtiments. On dit que la Providence a permis que les deux édifices soient terminés en même temps. Par contre, il ne reste que des tas de pierres de la chapelle de Bédouret au-dessus du château de Beaucens. Voir photos des ruines au chapitre Beaucens.
Chapelle Sainte Haularia
Parfois appelée sainte Aularia ou sainte Haulaire (carte de Cassini). Cénac-Moncaut (1856) parle d'ermitage d'Aoulari, il s'agit en fait de sainte Eulalie en aragonais. La Bigorre était alors vassale de l'Aragon.
Ces ruines d’une chapelle romane, dont il ne reste que l'abside, sont situées à 30 minutes de marche, au Buala, au-dessus de Soulom. C’est l’une des promenades favorites des habitants et un but de découverte pour les touristes. Cette chapelle était administrée depuis le XIIIe siècle par l'abbaye de Saint-Savin, et ce, jusqu'à la Révolution, mais fut abandonnée par les religieux dès la fin du Moyen Age. Elle est administrée depuis 1841, par la Commission syndicale de Saint-Savin.
Certains chercheurs pensent qu'il s'agit d'un site cultuel ancien, de l'époque celtibère ( 150 avant J.-C), christianisé (1). La chapelle est orientée nord-est /sud. Les marches sont taillées dans le schiste ainsi qu’une sorte de trône et une armoire liturgique. Présence de fenêtres meurtrières au centre du chevet et sur les côtés de la nef.
Le site a été réaménagé en juillet 2005, par Jeunesse et Reconstruction, association qui regroupe des jeunes archéologues du monde entier, et ce après débroussaillage et traçage d'un itinéraire par trois Soulomnais (H.Bataillès, J. Boyrie et R. Fabrégat).
Dans les déblais de la chapelle avant ces travaux, quelques pièces de plomb ou de bronze blanc ont été trouvées. Comme un adorable chandelier miniature et une plaque de pèlerin du XIVe siècle (Coll. privée). Preuve du passage des pèlerins par ce site. Mais aucun denier celtibère. En revanche il existait vers 1902, d'après le Capitaine R.(2) :" sur ce qui fut l'autel, [...] deux morceaux de bois juxtaposés, naïvement sculptés au couteau par quelques pieux bergers et figurant la sainte. La statue est informe, écaillée et la foudre l'a fendue longitudinalement, insensible à ces misères."
L‘ermite local qui devint évêque d’Auch vers 410 jusqu’en 440 est saint Orens (Sanctus Orientus). Il est mort à Auch. Il est probable qu’il y eut un ancien village vers le gave, du fait de nombreuses ruines ; aucune fouille n’a été faite à ce jour.
Petit film par Karl Superd : https://l.facebook.com/l.php?
(1) Des morceaux de poteries celtibères auraient été trouvés. Nous ignorons sur quel support ces trouvailles ont été publiées.
(2) Bulletin pyrénéen 1902.
Chevet et marches d'accès taillées dans le schiste. Clichés Jacques Miswald
Armoire liturgique, périmètre de la chapelle. Clichés Jacques Miswald
Chapelle Saint-Martin
Située au hameau du Boussu, elle n'a laissé aucune trace de son existence.
21) UZ
L'église possède dans une niche, une statue peu connue. Elle symbolise l'un des miracles de l'ermite Savin, la guérison de l'aveugle Chromasius implorant le pardon, lors du retour des reliques du saint vers l'église abbatiale. Le chrisme de 36 cm de diamètre, sur linteau brisé proviedrait de la chapelle de Pouey Aspé, sur les hauteurs. L'intérieur de l'église a été rénové en mai 2013
Église de Uz. Chrisme restauré en 2013 Photos J.Omnès
Petit monument aux morts
Autel simple
Chapelle de Pouey-Aspé
La Chapelle de Pouey-Aspé : c’est à Pouey Aspé que l’ermite Savin, né en Espagne et disciple de saint Martin, vint vers 430. Il creusa son tombeau de pierre dans lequel il dormait et méditait par esprit de mortification. Pour atteindre la chapelle construite au XIXe sur l’emplacement de l’ermitage, près d’une source, traversez le village d’Uz jusqu’au parking. Du parking, comptez environ 25 minutes à pied sur les flancs de l'Escornecabre pour atteindre la chapelle. La source où venait se désaltérer Savin est en contrebas à 150 m. Entre les deux, les ruines visibles pourraient être celles d'un ancien hôpital.
On peut rejoindre par la source, le chemin. Une lucarne dans la porte permet de voir l'intérieur
Au fond, à droite, la pierre où dormait l'ermite
Chaque année, le dimanche le plus proche du 9 octobre (jour de la Saint-Savin), la statuette du saint se trouvant au Musée de l'abbatiale est amenée en procession à la chapelle de Pouey Aspé. Photos J. Omnès
Statuette du musée de Saint-Savin
22) VIER- (BORDES) 1846
Le 3 juin 1973, était baptisée l'une des cloches après avoir été refondue suite à des fissures. "Cette cloche baptisée MARIE BERNADETTE avait pour parrain JEAN MARIE CAYREY et pour marraine FRANCINE GRABETE. Sur son portique la cloche était habillée avec la robe de communiante d’une jeune fille du village, devenue célèbre par la suite et par un voile de mariée dont nous avons perdu le nom. Un grand moment de l’histoire de ce charmant village". Pouy Ardoun sur FB "Les amis du Lavedan" le24 janvier 2021
Église de Vier. Saint Laurent Photos J. Omnès
Photo1973 de Pouy Ardoun sur FB : Les amis du Lavedan le 24 janvier 2021.
Autel. Pendule?
Vier : Vierge au serpent Fonts baptismaux. Photos J. Omnès
22) (VIER)-BORDES (Bòrdas)
C'est une chapelle très ancienne de montagne dédiée à Marie. Sa construction daterait du XIe siècle. Mais on ne connait officiellement sa présence qu'en 1342, sur la liste des 29 paroisses de l'archiprêtré de Préchac (1). Vu la faible densité de foyers, on pense que son édification devait servir aux nombreux bergers en estives.
C'est une petite église à une nef, à l'abside en cul de four et une chapelle latérale. Un clocher-mur abrite deux cloches. Il est atteignable ainsi que la tribune par un escalier extérieur. Belle serrure ancienne. En façade, quelques traces de corbeaux laissent à penser que l'église était protégée par un auvent. Le chrisme sur linteau semi-circulaire à un diamètre de 51 cm. Une partie est cachée par la végétation.
À l'intérieur, on remarque de suite, que le sol est fait d'un plancher (moderne) comme dans les églises de montagne, le bois étant censé apporter plus de chaleur que des dalles de lauzes. À gauche, sur l'ouverture en plein cintre qui donnait accès jadis, à la chapelle Sainte-Catherine, ont été découverts, lors d'une rénovation vers 1990, un bout de fresque. Il représente un ange et la main d'un personnage. On peut imaginer que nous avons là, la représentation du martyr de sainte Catherine.
Le mini retable est décoré d'une toile représentant une Assomption (culte marial), elle est surmontée d'un double panneau peint où trône le Saint-Esprit (la colombe). Ce serait ce qu'il reste de l'ancien retable, dont Thibaut de Rouvray et Georges Peyrot, ont retrouvé quelques éléments manquants au niveau de la tribune, lors d’une visite en 2022 (2).
À l’entrée, à droite, le monobloc rectangulaire, en pierre du pays, décoré de besants est l'ancien font baptismal médiéval. Il était recouvert d’une planche de bois hérissée de clous. Il était fermé à clef. La fermeture en fer est encore en partie visible (3)
(1) Jean Bourdette Les Annales du Labéda tome2, réédition Lacour, 2001, page 72
(2) Bulletin de la SESV, 2023 pages 25-33.
(3) Confirmé par l’évêque, lors de sa visite en 1781. ADHP G 29/4
PS : Bordes se trouve loin de Vier, après un chemin sinueux et étroit.
Accès extérieur de la tribune Dessin de Bernard Pousthomis-SESV
Fresques dans la voute et au-dessus de l'autel. Photos J. Omnès
Fonts baptismaux Photos J. Omnès
Sacristie avec cheminée. Photo J. Omnès
Statuettes médiévales et panneaux du retable trouvés dans le grenier et sur la tribune, par Thibaut de Rouvray, en 2022. Avec nos remerciements
23) VILLELONGUE (Vialonga)
Église de Villelongue. Photo J. Omnès
À l'intérieur, la chapelle de gauche avec son autel tombeau à la romaine possède un tabernacle qui provient de l’abbaye de Saint-Orens. On l'attribue généralement aux ateliers Soustre d’Asté. C'est un très beau tabernacle en bois doré avec cariatides et pots à feu. Il est encadré par deux colonnes torses couvertes de vignes et est surmonté par une imposante statue de Joseph avec l'Enfant Jésus.
La chapelle de droite abrite une imposante Piéta insérée dans une niche néoclassique avec ses colonnes lisses aux très beaux chapiteaux de la seconde moitié du XVIIIe siècle (1775-1780). Le tout est généralement attribué à Dominique Ferrère. À l'attique, des angelots entourent le Saint-Esprit.
Le retable de la chapelle de gauche proviendrait, d'après certains auteurs, de l'abbaye de Saint-Orens. Il aurait été déplacé à la Révolution, lors de la vente des biens du clergé. Il est daté de la seconde moitié du XVIIe siècle et proviendrait des ateliers Ferrère (Jean Ferrère) de par le positionnement, peu habituel, des grappes et feuilles de vigne.
Les fonts baptismaux sont protégés par un ouvrage en bois sculpté et ajouré du XVIIIe siècle, provenant des ateliers lourdais Claverie. Cette armoire présente à son attique, dans du bois sculpté, le baptême du Christ par Jean-Baptiste inspiré d'un tableau célèbre de Pierre Mignard. La scène est encadrée par deux ailerons.
Reliquaires de saint Orens et de sainte Patience sa mère, en bois doré. Le creux correspond à l'emplacement où se trouvaient les reliques avant leur vol. En mai 2014, un inconnu a rendu les reliques. Voir ci-dessous la lettre du curé de Villelongue :
Chapelle de gauche Chapelle de droite. Photo J. Omnès
Sommet de l'armoire baptismale. Baptême de Jésus
. Les reliques retrouvées. Photo SESV No 46
Ce n'est que, lors de la remise en place des reliques retrouvées, avec un nouvel acte d'authentification de l'abbé Jouanolou (l'ancien ayant disparu) que l'on s'est rendu compte, que le morceau de la fameuse chaînette au pouvoir surnaturel se trouvait caché dans le pied du reliquaire, abandonnée par les malfaiteurs. Une cérémonie officielle, le 15 août 2014 officialisa le retour de ses reliques.
L'acte d'authentification note la présence d'un sac contenant : "une vertèbre cervicale (Atlas), une mâchoire, un radius et un cubitus, des fragments de vertèbre lombaire et de côte, deux mèches de cheveux, une boite métallique dans une pochette en tissus orange, tissu coloré avec mèches de cheveux et une chaînette aux vertus curatives"
Voir pour plus d'informations, le dossier Patrimoine humain, les premiers saints de Bigorre
La chapelle d'Ortiac
Adorable chapelle au clocher à pénaus du XVIe siècle, consacrée en 1580 (1) sur un terrain offert par un certain Johan deth Pi en 1565. Elle est dédiée à sainte Catherine, car elle reçut en son temps une partie du mobilier et des vêtements liturgiques de la chapelle Sainte-Catherine d'Orens.
Elle a été restaurée en 1961. On accède à la tribune réservée aux hommes par un escalier extérieur dont la porte est située sur le mur sud.
À l'intérieur, la chapelle de petite dimension, 5m X 11m, abrite un étonnant bénitier à quatre chapiteaux, dit de l'abbaye de Saint-Orens, posé sur quatre piliers-colonnes de bois. Il s'agit en fait, d'un chapiteau d'angle orné de têtes et de feuillages de l'ancien cloître récupéré après le tremblement de terre et creusé au XVIIe siècle par un artiste local.
Le tabernacle de la fin du XVIIe siècle, en bois sculpté et doré, abrite trois statuettes : une Vierge à l'Enfant encadrée en avant, à gauche, par sainte Catherine d'Alexandrie avec sa roue et sa palme de martyre, et à droite, probablement par saint Orens en habit de moine. La Vierge à l'Enfant, légèrement déhanchée est coiffée d'une coupole à grosses côtes. Un petit balustre à boules délimite la partie basse de la parties haute, alors que des colonnes torses encadrent les deux niches de la partie basse. Ce tabernacle se trouvait sur le maître-autel qui a disparu. Nous savons depuis peu qu'il a été réalisé par l'atelier Soustre. Robert Lacrampe dans le numéro 31 de 2000 du bulletin de la SESV faisait remarquer un rapprochement possible avec le tabernacle de l'église de Berbérust avec ce balustre à boules, la coupole et le chérubin au-dessus de la porte. Il en déduit que l'auteur pourrait être le même : Pierre Souverbie vers 1670.
L'autel en pierre actuel reposant sur deux pieds a été réalisé par le voisin entrepereneur.
Une grande vasque à l'entrée en calcaire blanc de près de un mètre de diamètre, repose sur un pied cylindrique d'époque récente. Cette vasque venant de l'abbaye de Saint-Orens est décorée de 14 boules-besants. Les deux gravures sous la forme d'une fleur de lys stylisée et d'une tige à trois paires d'arêtes pourraient être la signature du sculpteur.
Les deux crédences encastrées aux gravures forales viennent également de l'abbaye d'Orens.
L'Assomption de la Vierge sous cloche de verre est un cadeau d'un couple marié dans la chapelle. Il n'y a pas de date.
En 1781, dans l'inventaire pastoral, il y avait un petit tableau représentant la sainte.
Belle charpente en bois de tilleul.
Plan réalisé par Bernard Pousthomis- SESV avec l'aimable autorisation de Nelly
Clé à la mairie. Voir aussi le site de la mairie. Tabernacle de Soustre
Sainte Catherine et sa roue Saint Orens
Belle charpente en bois de tilleul Ex voto
Vasque médiévale
L'une des deux crédences Photos J. Omnès
Chapiteau-bénitier
Bénitier, détails. Photo J. Omnès
(1) D'après un parchemin détenu par Me Jean Corbeille, notaire à Tarbes.
L'abbaye de Saint-Orens (Voir aussi photos dans la rubrique trésors)
Acces-site
Histoire de l'abbaye-monastère :
L'abbaye aurait été fondée par des bénédictins, vers l'an 800, selon Jean Bourdette, proche des lieux où aurait vécu l'ermite Savin au IVe siècle, après son abri naturel d' A(o)uradé, au pied d'une falaise. C’est le plus ancien lieu de culte du Lavedan. Nous savons que la comtesse Faquile (Faquile), veuve du premier comte de Bigorre, Donat-Loup, décédé en 826 offrit en 829, aux bénédictins du site, pour le salut de l'âme de son époux vicomte et de sa famille, d'importants domaines champs avec animaux et vignes et de superbes ornements, vases, habits sacerdotaux (1). Le monastère était géré par cinq moines avec un abbé à leur tête. Plus tard vers le dixième siècle, l'évêque de Bigorre, Amelius, fit donation du village de Sireix- Beaucens. En 841, le monastère échappa aux pillages des Normands vu son implantation loin de toute voie. Et en 1040, il fut exempt de tout impôt et reçut un droit de pêche dans le ruisseau de l'Isaby, par les vicomtes du Lavedan. Aussi, il connut son heure de gloire du XIe au XIIe siècle. Vers 1064, le comte Bernard II et l'évêque de Tarbes, Heraclius rattachèrent pour relâchement des règles de saint Benoît, l'abbaye à celle de Saint-Orens d’Auch (Ordre de Cluny), le monastère devenait prieuré. En 1515, après le Concordat, le prieuré est mis en commende, c'est à dire que le prieur n'a plus l'obligation de vivre sur place. il devient un simple gestionnaire des revenus de son prieuré. Après quelques travaux de restauration, c'est la lente dégradation de bâtiments et la désertion des moines. En 1761, suite à un acte notarié concernant ces travaux de restauration (2) il ne reste plus que trois moines, le prieur Dom Pierre Escalarasse, le Père Soubirous et le fermier général, le curé Vergès d"Artalens. L'église est déconsacrée en 1786 (3) et les objets précieux sont descendus à l'église de Villelongue. Vendu en deux lots, comme bien national en 1786, les bâtiments servent de carrières de pierres.
Depuis 1974, après nettoyage du site, il a été réhabilité par la dynamique Société d’Études des 7 Vallées qui l’a sauvé de la ruine totale, grâce à de nombreux bénévoles qui déblayèrent les ruines et à la main-d’œuvre du régiment des premiers hussards de parachutistes de Tarbes qui entamèrent les premiers travaux de consolidation. Puis, il a été racheté, pour un euro symbolique, par Laure Latanne-Bey qui s’est lancée avec son association (4), dans une longue et difficile restauration. Voir le dossier Trésors du Lavedan. En 1983, le chevet est classé Monument historique et, plus tard la nef est inscrite à l'Inventaire supplémentaire.
(1) Histoire religieuse de Bascle de Lagrèze, page 189 pour la donation et 190 pour le détail des dons. Bourdette dans le tome 1 de ses Annales de Labéda, édition Lacour, page 89 mentionne que son fils Daton Donzat, confirme vers 850, la véracité de ces dons. Le Livre Vert de Bénac, BN , NAF 23.286 rapporte ce texte.
(2) Rédigé par le notaitre Soubirous , le 29 juillet 1761, ADHP côte 3E.44-647. folios 194-195
(3) Un chapiteau d’angle se trouve à la chapelle d’Ortiac
(4) Les amis du prieuré de Saint-Orens en Lavedan
Le monastère :
Depuis 1974, après nettoyage du site, il a été réhabilité par la dynamique Société d’Études des 7 Vallées qui l’a sauvé de la ruine totale, grâce à de nombreux bénévoles qui déblayèrent les ruines et à la main-d’œuvre du régiment des premiers hussards de parachutistes de Tarbes qui entamèrent les premiers travaux de consolidation. Puis, il a été racheté, pour un euro symbolique, par Laure Latanne-Bey qui s’est lancée avec son association (4), dans une longue et difficile restauration. Voir le dossier Trésors du Lavedan. En 1983, le chevet est classé Monument historique et, plus tard la nef est inscrite à l'Inventaire supplémentaire.
L'abbatiale Texte du Bouquetin boiteux (résumé des textes de Laure Latanne-Bey et de Bernard Pouthomis
« L'abbatiale, aujourd'hui aux trois quarts ruinée et partiellement restaurée en plusieurs étapes depuis 1973, a été édifiée selon un plan en croix latine regroupant une nef unique et courte, un transept large et saillant et un chevet composé de trois absides parallèles, tangentes et assez peu profondes. De dimensions modestes, sa composition ramassée s'adapte bien au site tout en étant très fonctionnelle. Le transept, véritable vaisseau transversal, permettait un large dégagement devant le chevet pour les besoins de la communauté monastique tandis que la nef, unique et courte, pouvait accueillir les quelques fidèles des villages voisins. Ce plan ordonne un espace interne simple, aux proportions équilibrées, donnant à un édifice assez modeste un caractère monumental. Le chevet est voûté en plein cintre, mais la croisée du transept était surmontée d'une curieuse voûte pyramidale à l'intérieur, englobée sous un toit de pierre à deux pans couvrant la totalité du transept. Ce mode de couvrement, très rare, voire unique, paraît cependant le fruit d'une restauration.
L'abbatiale, construite avec des matériaux locaux (schiste, calcaire, brèche) utilisés chacun en fonction de leurs aptitudes, est en grande partie des XIe et XIIe siècles, mais semble réutiliser, au moins en fondation et en partie basse, les vestiges d'un édifice préroman, plus petit. L'architecture, la structure et les volumes semblent privilégiés aux dépens d'une sculpture qui apparaît rare ou rudimentaire (billettes, oves). On note cependant l'utilisation, exceptionnelle dans cette partie reculée des Pyrénées, d'un seul élément de décoration du premier art roman méridional, c'est à dire des dents d'engrenage au chevet. Les quelques vestiges sculpturaux d'une qualité moyenne semblent dater principalement du XIIIe siècle et provenir du cloître (bases doubles, fragments de chapiteaux, chapiteau quintuple et vasque de cloître). »
L'une des deux chapelles rayonnantes -découverte d'un dallage
Petite histoire et légende de saint Orens :