1) Arcizac-ez-Angles, 2) Arrayou-Lahitte, 3) Arrodets-ez-Angles, 4) Artigues, 5) Berberust-Lias, 6)Bourreac, 7) Cheust, 8) Escoubès-Pouts, 9) Gazost, 10) Ger, 11) Germs-sur-L'Oussouet, 12) Geu, 13) Gez-ez-Angles, 14) Jarret-Ayné-Louzourm, 15) Julos, 16) Juncalas, 17) Les Angles, 18) Lézignan, 19) Lugagnan, 20) Ourdis-Cotdoussan, 21) Ourdon, 22) Ousté, 23) Ossun-ez-Angles, 24) Paréac, 25) Saint-Créac/ Justous/Antalos, 26) Sère-Lanso.
1) ARCIZAC-EZ-ANGLES
C’est l’un des premiers villages sur la route de la vallée de Castelloubon, en partant de Lourdes.
Pas grand-chose à voir, si ce n’est l’église Saint-Caprais (ancien évêque d’Agen), avec son clocher-mur du XVIIIe siècle, couvert d'ardoises et sa fenêtre romane près de l'entrée.
À l'intérieur, sa nef unique et ses deux chapelles latérales à chevet plat ont été redorées en 1864.
Elle abrite un retable en triptyque sur fond bleu ciel du XVIIIe siècle (vers1770) cachant un chevet plat. On l'attribue, avec l'autel à la romaine, à l’atelier Dominique Ferrère. Il représente l'évêque d'Agen, saint Caprais encadré par deux saints : saint Roch et un saint inconnu, peut-être saint Dominique et quatre colonnes en imitation faux marbre. Un petit dôme-baldaquin recouvre la partie centrale. Notez les beaux drapés des anges adorateurs, de part et d’autre du tabernacle, sculpté en 1737, par Cazaux d’Asté.
La toile au-dessus des imposants fonts baptismaux estimée du XVIIIe siècle, représente le baptême du Christ. Elle ressemble à une copie d'une oeuvre réputée de Pierre Mignard (1666) que l'on retrouve dans nombre d'églises bigourdanes.
Les chapelles latérales, celle du sud dédiée à la Vierge, abrite une Vierge à l'Enfant du XVIIIe siècle et celle du nord dédiée à saint Joseph, abrite un petit retable avec tabernacle attribué à l'atelier de Lourdes, Claverie. S'il est daté du XVIIIe siècle, la statue du saint en plâtre, elle, est récente, elle est du XIXe siècle. Les autels de ces chapelles ont été redorés en 1864.
À voir également son beau mobilier : confessionnaux, chaire, siège de célébrant.
Bernadette et sa famille vécurent une dizaine de mois dans ce village qui possédait alors quatre moulins et deux scieries, alimentés par l’eau de l’Échez. Celui de la famille Soubirous se trouve au bout de l'impasse du Moulin. Il ne reste rien de l'ancien bâtiment et des meules.
En face de l’église se trouve le chemin du Castet. Le on dit populaire veut qu’il n’y a jamais eu de château sur la butte, mais un tunnel qui rejoindrait le château des Angles plus loin. A ce jour personne n’a trouvé ce tunnel légendaire.Le retable de Ferrère. Photos J. Omnès
Le dôme Ange adorateur
Au-dessus de la chaire
Tabernacle du retable central Fonts baptismaux et toile représentant le Christ. Photos J. Omnès
Chapelle Sain-Pierre, Chapelle de la Vierge. Photo J. Omnès
Saint Caprais, afin d'éviter les persécutions de l'empereur Maximien, se cacha dans une grotte. Mais poussé par le courage de sainte Foy, il en sortit pour accepter son martyre. Une source aurait jailli de l'intérieur de la grotte.
2) ARRAYOU (-LAHITTE)
La sacristie a été restaurée en 1989.
(ARRAYOU)-LAHITTE
Si le clocher- porche est récent (1912), l'église dédiée à saint Michel a été restaurée aux XVIIIe et XIXe siècles et a conservé en réemploi à l'arrière, un petit chrisme et une pierre gravée d'une coquille Saint-Jacques datée de 1731. Ils devaient probablement appartenir à l'église antérieure.
À l'intérieur, le sol a été restauré en 2014. De nombreuses plaques d'ex-voto ou commémoratives décorent la tribune. Nous n'avons pas trouvé de trace du retable et de la statuaire du XVIIIe siècle de la chapelle latérale Nord, mentionnés dans l'inventaire des villages des Hautes-Pyrénées du CPIE, 2000.
Saint Michel terrassant le diable. Photos J. Omnès
3) ARRODETS-EZ- ANGLES
C'est un petit édifice du XIXe siècle à contreforts et clocher- tour dédié à la Toussaint. Il a été détruit par un incendie en 1747, qui détruisit aussi nombre de maisons du village.
À l'intérieur, la nef unique et le chevet en hémicycle abritent une toile représentant une crucifixion datée de 1702, venant probablement de l'église de Labassère.
Église d'Arrodets-ez-Angles. Autel. Photos J. Omnès
4) ARTIGUES
Le porche classique est daté de 1752.
L’église dédiée à Saint-Jean-Baptiste abrite un beau retable du XVIIIe siècle (vers 1760), représentant le macabre spectacle d’une décapitation. Divisé en trois parties, la scène centrale de la décapitation est surmontée d'une colombe qui représente le Saint-Esprit en gloire. De chaque côté de la scène, dans des cadres dorés, délimités par des pilastres en faux marbre, trônent deux statues en haut-relief. Elles représentent saint Jean le Baptiste avec son agneau (le Christ) et saint Jean L'Évangéliste avec son aigle emblématique. L'ensemble a été restauré en 1868 et inscrit aux Monuments historiques en 1983.
La décollation de Jean Baptiste. La tête décapitée est offerte à Salomé, fille du roi Hérodote. Elle présente un plateau au bourreau alors que le corps de Jean git au sol. Photos J. Omnès
Détail, la décollation de Jean-Baptiste. Vierge au chapelet. Photos J. Omnès
Tribune. Beau confessionnal du XVIIIe siècle. Photos J. Omnès
Emplacement du hameau de Castres disparu au XVe siècle, en contrebas du village actuel, au bout d'un chemin. De l'église il ne resterait que le bénitier. Les villageois n'ont pas pu me dire la date et les raisons du déplacement du village vers les hauteurs, tremblement de terre, guerres, glissement de terrain ?
5) BERBÉRUST-(LIAS)
Linteau avec croix 1856
Présence d'un ex-voto de marbre blanc en remerciement au Bon Pasteur, pour le retour des prisonniers de guerre de 1945. Très beaux vitraux.
Retable attribué à Jean Claverie. Photos J. Omnès
Retable de Jean Claverie
Saint Jean et saint Pierre
Tabernacle de 1670 (Soubervie)
Chapelle latérale Tribune Photos J. Omnès
Siège des Abbadie (Abbadie Roselyne)
Meuble à chasubles
5) (BERBERUST)- LIAS
L'église de Saint-Jean-Baptiste de Lias est plus petite. Elle est imbriquée dans son environnement proche. Son clocher-mur possède deux baies géminées. Beau porche début XVIIe siècle, protégé d'un auvent.
Église de Lias. Beau porche, début XVIIe siècle. Photo J. Omnès
À l'intérieur, son retable du XVIIIe siècle est composé d'une toile représentant la Crucifixion : la croix est encadrée par Marie et saint Jean-Baptiste. Elle est bordée de deux statues de bois doré : Saint-Jean-Baptiste à gauche et Saint-Faust, en habit d’évêque, à droite. Le plafond vouté est composé de lambris de bois. Balustrade en bois tourné de la tribune. En 1783, existait un presbytère proche.
Retable et son attique. Photos J. Omnès
Saint Jean-Baptiste et saint Faust. Photos J. Omnès
6) BOURRÉAC
Son mobilier est restreint : il est composé d'un bénitier en marbre gris encastré et orné d'un bandeau horizontal et de godrons, probablement du XVIIIe siècle, de fonts baptismaux en pierre locale, de quelques statues du XIXe siècle et d'un autel en marbre blanc avec incrustations d'onyx. Il a été offert par Romain Dubarry (1) Monsieur Thibaut de Rouvray, conservateur des antiquités et objets d'art a fait un inventaire complet en avril 2016.
(1) Inventaire des églises nationalisées de 1906.
Église de Bourréac. Photo J. Omnès
Détail du clocher avec ses contreforts
La cloche de 1664, sous les escaliers. Tribune de l'église de Bourréac.
7) CHEUST
l'église et son clocher-tour.
Plaque gravée 1654. Photo J. Omnès
Au sujet de cette plaque que j'ai faite analyser par J.-F Le Nail, fin septembre 2016. Sa réponse :
l'état d'usure de cette inscription latine laisse subsister pas mal d'obscurités...
Je lis (ou crois lire) :
1re ligne: O N ou M, puis à l'extrémité, peut-être S P puis un jambage incliné appartenant à un M ou un N
2e ligne: AR (lettres liées?) I M EX ELEMOS
3e ligne: INIS . P R EX SUMPB et signe abréviatif des lettres us
4e ligne: ECLAE (ces deux dernières lettres liées) FUIT FACTA
5e ligne: AO (lettres surmontées d'un signe abréviatif) 1654 puis un signe symbolique
La première ligne est trop usée pour être interprétée. Elle devait indiquer l'objet de la construction, un mot latin au féminin (porte, fenêtre, sacristie?). Le début de la seconde ligne reste obscur. On lit ensuite EX ELEMOSINIS (grâce aux aumônes) P R (?) EX SUMPTIBUS ECLESIAE FUIT FACTA (fut faite aux frais de l'église) ANNO 1654, suivie de la marque probable du graveur ou du maçon-entrepreneur.
Pour résumer, cette inscription me paraît garder le souvenir d'une modification apportée à l'édifice, faite en 1654 (époque de la peste), grâce à des aumônes et aux frais de la fabrique.
Sait-on si cette pierre est en place ou si elle a pu bouger ? Il faudrait la voir dans son contexte, l'élément d'architecture où elle est placée. Je ne sais si un nouvel examen sur place nous éclairerait. Cela vaudrait quand même la peine d'essayer.
Affaire à suivre...
L’église Saint-Celse, sur un promontoire, est entourée de maisons (ancien presbytère) et de son cimetière. Son accès n’est pas évident : il faut ouvrir la porte d’un porche daté de 1654, au sommet d’un escalier. Le presbytère est construit sur ce porche, ce qui fait dire "quand on se rend à la messe on passe sous la chambre du vicaire". C'est probablement une ancienne église fortifiée au clocher-tour. Elle a été remodelée aux XVIIe-XVIIIe siècles, avec une entrée dans le clocher datée de 1785. Ce dernier est surmonté d'un rare clocheton.
Retable. Photos J. Omnès
Attique : Dieu le père encadré par deux colonnes surmontées de cassolettes et encadrées par deux anges sonnant de la trompe.
À l’intérieur, l'église à trois nefs abrite un très beau retable composé de trois volets encadrés de colonnes torses ornées de pampres et reposant sur des cariatides. Le panneau central au bas-relief de bois polychrome, présente l’apothéose de saint Celse, ancien diacre. Les deux autres panneaux plus petits, résument la vie du saint : la présentation de Celse jeune à son père spirituel saint Nazaire et sa mort par décapitation à Milan. En attique Dieu le père regarde la scène pendant que les deux anges qui l’encadre annonce par leur trompette l’apothéose du saint au martyr.
Le deux colonnes extrêmes sont surmontées de pots à feux
Cet ouvrage serait de l’atelier de Jacques Galy de Toulouse. L'inventaire des villages des Hautes-Pyrénées du C.P.I.E. 2000, le date de 1661. Il a également réalisé le retable de Cotdoussan, d'où la similitude de la scène de décapitation. Il a été inscrit aux Monuments historiques en 1973.
Le tabernacle bien postérieur, encadré par deux anges serait de Dominique Ferrère (1760-1770). Tout en hauteur, l’armoire eucharistique est encadrée aux extrémités par deux anges adorateurs.
L’autel droit est de style rocaille, daté de 1770. Recouvert d’un antependium, il présente en son centre un médaillon au saint Esprit (la colombe) nimbé d’une gloire.
La chapelle N-D abrite une toile représentant une vierge à l'Enfant peinte en 1676, par Suberbie de Bagnères.
Le plafond vouté en plein cintre, du type nef de bateau renversée est recouvert de lambris de couleur rouge.
Beau lutrin en forme d'aigle, doré à la feuille. Mobilier XVIIIe siècle qui mérite un détour comme la chaire, la chaise de l'officiant et le meuble à chasubles dans la sacristie. Statue de vierge à l'Enfant qui tient la nuque de sa mère. En bois doré.
et peint, elle date du XVIIIe siècle. Dans la sacristie, belle croix de la Passion.
L'ensemble a été admirablement restauré
Un escalier donne accès à l'unique tribune.
Les plats de quête
Suite aux remarques de C. Dupont sur la disparition d’un plat de quête de l’église de Cheust, je me suis rendu au village. Le plat aux âmes du purgatoire est toujours en place. Il est en place, avec le second plat intitulé le Saint-Sacrement représenté par un ostensoir. Ces figurines servant de poignée.
En fait, les plats, le Saint-Sacrement et les âmes du purgatoire et qui se trouvent au musée pyrénéen ne seraient pas des copies, mais des doubles de la même inspiration, comme ceux des églises de Cheust et d’Asté (1).
Lors de l'inventaire de l'église pour le livre Trésors baroques, en juillet 2020, Thibaud de Rouvray, alors responsable du patrimoine et conservateur des antiquités et objets d'art, les a décrits et photographiés.
En revanche à la chapelle de Pouey Laün ont disparu les figurines d’un autre plat dont il ne reste que le plateau. Si l’église de Cheust ne possède aucun descriptif et aucune photo, celui de la chapelle de Pouey Laün, disparu avant l’inventaire de 2015, a été décrit par le baron d’Agrain : « plat en bois tourné et polychromé, portant au centre une statuette de la Vierge, en bois également […]. Plusieurs autres églises, entre-autres, celles de Campan, Beaudéan, en possèdent d’inspiration identique. » Source : H. d’Agrain, Arrens et la chapelle de Pouey-Lahun, Ed. Hunault, Tarbes, 1928, pp. 91-92)
(1) Dans l’ouvrage « 50 ans d’acquisition du musée pyrénéen 1920-1970 », page 148, il y a l’information suivante : plat de quête, copie de celui l’église de Cheust. Acquisition 1936. Hauteur 136, diamètre 200 ; inventaire 56.26.1. Plat de quête en bois sculpté représentant le Saint-Sacrement peint rouge et or.
Et dans le catalogue "Regards neufs sur l'art religieux dans les Hautes -Pyrénées, page 770, nous avons la description d'un plat du purgatoire identique à celui de Cheust, provenant de l'église Saint-Saturnin d'Asté : "plat en buis peint en faux marbre vert pour le plateau tilleul peint pour la figurine sculptée, représentation symbolique des âmes du purgatoire avec les flammes peintes en rouge. Le plateau porte l’inscription "Purgatoire" sur le bord. Cat. n° 42, p.31. XVIIIe siècle D. 310
Tabernacle attribué aux Ferrère. Photo J. Omnès
Chaise de l'officiant, lutrin et statue de saint Celse. Photos J. Omnès
Meuble à rangement de chasubles, la double porte a disparu, plat de quête de part et d'autre. Dessous croix de la Passion. Photos J. Omnès
Âmes du purgatoire Saint-Sacrement. Photos J. Omnès, janvier 2023
Plateau sans poignée (volée) de l'église de Pouey Laün. Photo Arnaud Lalanne avec nos remerciements
Tribune. Photo J. Omnès
Saint Celse ? : Wikipédia Saint Celse : http://fr.wikipedia.org/wiki/Celse_de_Milan
Pour ceux qui ne peuvent visiter l'église souvent fermée :
8) ESCOUBÈS- (POUTS)
L'église d'Escoubès est dédiée à saint Jean Baptiste. Du XIXe siècle (1889), elle offre peu d'intérêt, si ce n'est le linteau sculpté en réemploi sur la façade Est de son porche.
À l'intérieur, présence d'un bas-relief mettant en scène la crucifixion. Il y a dans la sacristie un "banc à quête" qui servait à trier la monnaie. Clef chez un particulier. Statuaire des XVIIIe et XIXe siècles. Etonnnant fonts baptismaux à compartiments.
Le linteau
Il s'agit d'après R. Ritter d'un linteau de fenêtre de la fin du quinzième siècle, "orné d'étranges sculptures." Ce linteau en pierre de Lourdes, de petite taille, daterait de la fin du XVe siècle. Il proviendrait de l’ancienne église. Il manque la partie de droite qui probablement représentait les deux portes identiques à celles de la partie gauche et qui évoquerait symboliquement, la Jérusalem céleste qui en fait comportait douze portes. Voir le linteau de l’église de Viey.
Le panneau central divisé par une crucifixion à son zénith est composé de deux scènes dans une figure géométrique.
Celle de droite, abrite une Piétat ou Vierge de la Pitié. Assise, en robe, la tête couverte d’un voile descendant sur les épaules, elle tient sur les genoux le corps de son Fils couronné. Elle lui passe le bras droit sous les aisselles et relève avec sa main gauche le bras qu'elle applique contre son sein.
Celle de gauche, plus énigmatique, représente une femme debout tenant dans la main droite un glaive avec lequel elle frappe la tête couronnée du corps qui s’allonge à ses pieds et de la main gauche porte une boite. La signification échappe à de nombreux érudits. Le corps allongé serait-il celui du Christ ? La boite, le livre de la Loi ?
Certains voient dans cette femme, le symbole de la Synagogue juive à l’origine de la mort de Jésus et de citer saint Augustin : « Et vous aussi, six juifs, vous l'avez tué. Comment l'avez-vous tué. Avec le glaive de la langue, car vous avez aiguisé vos langues. Et quand l'avez-vous frappé, sinon en criant : crucifiez-le, crucifiez-le » (St Augustin, œuvres complètes).
Et pour compléter leur interprétation, ils pensent que sur le fragment disparu, ce n’est pas la suite de la Jérusalem céleste qui aurait été sculptée mais « autant pour symétrie artistique que pour antithèse avec le temple à gauche, le sculpteur [a] probablement ciselé une basilique, qui est une caractéristique de l'Eglise, comme le temple, l'est pour la Synagogue. »
L’absence de cette partie n’est hélas pas là pour confirmer ou infirmer cette interprétation.
Plus simple serait la représentation de sainte Barbe foulant à ses pieds, son père persécuteur. Elle est souvent représentée avec un livre et une épée, celle de son martyre.
Saint Paul est également représenté ainsi.
Sous les deux scènes, un lys, symbole tant de la royauté que de la pureté (celle de sainte Barbe ?). Il a été classé monument historique en juillet 1907.
Partie gauche
Partie de droite
Linteau de l'église de Viey avec les arcades de la Jérusalem céleste.
Le banc de quête
8) (ESCOUBES)-POUTS
L'église de Pouts à nef unique, dédiée à saint Pierre est des XVIIe-XVIIIe siècles. Avec son clocher-mur, elle est plus pittoresque que celle d'Escoubes, bien que de taille plus modeste. À l'intérieur, le tabernacle baroque en bois doré surmonté d'un petit dais et qui ressemble à celui d'Arcizac-ez-Angles, réalisé en 1737, par Cazaux d'Asté, serait d'après l'inventaire du C.P.I.E. 2000, de Jean Claverie.
Il est surmonté d'un tableau représentant saint Pierre en pied, peint par Benezet en 1883.
Imposant bénitier du XVIIIe siècle.
Saint Pierre
Tabernacle orné d'angelots
Tabernacle d'Arcizac-ez-Angles, à quelques kilomètres
9) GAZOST (Gazòst)
Égise de Gazost.
L’église Saint--Jean-Baptiste au clocher-mur est des XVIIe-XVIIIe siècles sur un site ancien, l’entrée repose sur deux bases médiévales en réemploi. Suite au tremblement de terre de 1854, les murs ont été très lézardés.
À l’intérieur, la nef unique est bordée de deux chapelles latérales. Au centre, une toile représentant la crucifixion, est encadrée par une statue de bois représentant à gauche saint Jean et une seconde représentant à droite, saint Faust (rare dans le Lavedan). Belle voûte en plein cintre en bois, genre carène de bateau. Tronc de saint Antoine en bois sculpté, il représente une église avec clocher. Fonts baptismaux. Le mur intérieur sous la galerie abrite des corbeaux médiévaux dont l'un est orné d'une tête humaine en mauvais état. L'église a été restaurée récemment.
L'autel votif
On a trouvé en 1908, pendant des travaux, un autel votif païen de 20cm X 60cm de hauteur bordé en haut et en bas par deux moulures, dédié à Belgoni, la déesse des eaux portant l'inscription BELGON DEO, IULUS CERTUS. V(otum).S (olvit).L (iben) .M (erito). (Au Dieu Belgoni, Julius Certus, avec une juste reconnaissance, en accomplissement d'un voeux). Labbé Médan évoque cette trouvaille dans un article publié dans la revue de Gascogne 1909 pp.194 à 203 : " Un nouveau Dieu dans l'Olympe pyrénéen." L'autel était situé dans la sacristie de l'église, à droite de la porte d'entrée. il a été scellé dans le mur à environ 1, 30 cm de hauteur. Etudié par Simon Cahuzacq, il a disparu depuis les travaux de rénovation. Mais des photos ont été prises par Simon Cahuzacq et Astugeviellle. Une photo se trouverait en mairie. L'inventaire du C.P.I.E. pense que l'auteur serait un colon romain arrivé dans la région au 1er siècle avant J.-C.. Il aurait appartenu aux légions du proconsul Crassus Marcus Vicinius. On pense communément que cet autel se trouvait près des sources captées.
Élements médiévaux : corbeaux et assise de l'encadrement de la porte
Cruxifition Saint Faust
Chapelle latérale. Photo J. Omnès
Photo J. Omnès
Fonts baptismaux- Sacristie emplacement à droite de la porte de l'autel votif
L'autel votif romain. Photo S. Cahuzacq
10) GER
Adorable église romane au clocher-mur avec porche surmonté d'un clocheton (chimboulet). Reconstruite au XVIIIe siècle, après son déplacement du bas du village, trop proche des eaux stagnantes du gave, porteuses de maladies. . Elle a été agrandie sur cet emplacement de l'ancien cimetière en 1860. Elle possède une nef unique et deux chapelles latérales, ainsi qu'une entrée peu courante à l'Est, du côté de la place. La date de 1864, du linteau indique celle de la fin des travaux. Elle est dédiée à saint Gilles, saint du VIIe siècle. Son édification serait liée à la fondation de l'abbaye de Saint-Gilles dans le Gard. Les attributs de Gilles sont la biche, la crosse et le lys.
À l'intérieur, le décor est moderne. Les deux statues anciennes des chapelles sans références représentent dans la chapelle de droite, saint Joseph et dans celle de gauche, la Vierge.
Le tabernacle qui provient de l'ancienne église, repose sur le maître autel, sans retable. Il est en bois doré du XVIIIe siècle, on ignore l'auteur. Il représente, accompagné de colonnettes torses et d'angelots joufflus, l'Annonciation de l'ange Gabriel devant la Vierge. Les tableaux du chemin de Croix auraient été offerts par Napoléon III.
L'inauguration de la rénovation de la place avec la fontaine a eu lieu le 25 novembre 2011.
Église de Ger. Photo J. Omnès
Porche de l'église de Ger
Les chapelles latérales
Bénitier, armoire baptismale
Ancienne calade à l'entrée de l'église. Photos J. Omnès
Saint Gilles, abbé bénédictin du VIIIe siècle, décédé en 725, conseilla Charles Martel.
Petite histoire du village : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1774930649485798&id=100009066414429
11) GERMS-SUR-L'OUSSOUET (Germ) Créée en 1810
Cet ancien écart (hameau d'été) de Cotdoussan au pied du pic de la Clique, a été érigé en commune en 1810.
L'église Saint-Jacques au clocher-tour et porche a été construite par le curé du village avec une souscription locale et des aides financières extérieures, entre 1887 et 1889. Mais la voûte ne sera terminée qu'en 1904. Nous pensons qu'il y avait une chapelle avant, vue la position dominante des lieux. Plusieurs contreforts renforcent le bâtiment. Problèmes de tremblements de terre ? . Statue de la Vierge réalisée par le père Pibou en 1876.
À l'intérieur, beau confessionnal du XVIIIe siècle. Nous n'avons aucune autre information sur cette église, mais la balustrade de la tribune est ancienne, elle est identique à une balustrade du XVIIIe siècle. Récupération ? A vérifier
b
Commémoration de la construction 1887. Beau confessionnal du XVIIIe siècle. Photos J. Omnès
Autel
12) GEU
L’église de Saint-Martin, avec son pignon à penàus (redents) et son clocher-tour carré à courte flèche est cependant d'origine romane du début du XIIIe siècle. D’une grande simplicité, cet édifice à nef unique, sans transept et à chevet semi-circulaire à pilastres (contreforts) et à modillons frustes, mérite un détour. Deux des quatre contreforts sur la façade nord ont été supprimés pour réaliser deux grandes ouvertures. Et certains modillons (4) côté sud, paraissent sculptés.
Son entrée à trois voussures, dont la première a été réalisée dans deux contreforts plats, la clef de la première voussure abrite le plus petit chrisme du Lavedan, 22 cm de diamètre. À l'ouest, le bâtiment se termine par un mur pignon à redents protégés par de larges dalles de schiste. À l'est, au centre du chevet dans l'arcature plein cintre, se trouvait une meurtrière encore visible. Le clocher et la sacristie sont plus tardifs.
Église de Geu. Photo J.Omnès
Meurtrière et modillons
À l'intérieur, sa nef unique est couverte d'une voûte en berceau brisé. L'abside est voûtée en cul-de-four. Cette nef sans transept abrite un bel autel de bois blanc sculpté et une vierge en majesté assise sur son trône d'origine médiévale (début du XIVe siècle). Elle a perdu l’Enfant Jésus qu’elle tenait sur ses genoux. Elle fait penser à celle de sainte Castère. Elle est inscrite au Monument Historique depuis 1999 et mériterait une restauration et une meilleure protection. La statue en bois doré au-dessus du tabernacle représente saint Martin en habit d’évêque, il est surmonté par le Saint-Esprit rayonnant.
Les fonts baptismaux sont protégés par un encadrement de bois de forme arrondie typique de la région. Les peintures des voûtes et des murs datent de 1869. Elles ont été exécutées par le peintre décorateur tarbais C. Malherby.
Une trappe de bois près des fonts baptismaux cacherait selon la légende un tunnel donnant accès au château.
Pour les curieux la trappe ouverte donne sur un trou comblé de terre.
Pour les amoureux du patrimoine la Vierge a été mise à l'abri par une paroissienne (début 2020), mais, d'après Monsieur, le maire aucune restauration n'est prévue pour le moment (27 01 2020).
Fonts baptismaux. Photos J. Omnès
La tribune Photo J. Omnès
Saint-Martin La trappe donnant accès au tunnel selon la légende. Photos J. Omnès
Vierge du début XIVe siècle. Photo J. Omnès
13) GEZ-EZ-ANGLES (Gez)
Minuscule village de 21 habitants. L'église est dédiée à saint Louis, protecteur de la France et de la monarchie (1214-1270). Elle date du XVIIIe siècle. Le porche de 1752 donne accès à une nef unique, voûtée en plein cintre avec du lambris.
À l'intérieur, son maître-autel tombeau à cadre et médaillons ainsi que son retable aux couleurs vives sont attribués au Lourdais Claverie. Le retable est composé d'un grand tableau représentant une crucifixion, il est encadré à gauche, d'une statue de saint Jean Baptiste et à droite d'une statue de saint Pierre. Le tabernacle est attribué à l'atelier Soustre.
Les panneaux latéraux représentent la Visitation et l'Annonciation. Très beaux fonts baptismaux. Le bâtiment a été rénové en 1991-1993.
Église de Gez-ez-Angles. Photo J.Omnès
Retable et son maître-autel. Photos J. Omnès
Saint Jean-Baptiste et saint Pierre. Photos J. Omnès
Superbe tabernacle attribué l'atelier Soustre. Photo J. Omnès
La visitation et l'Annonciation. Photo J. Omnès
Fonts baptismaux au très beau soubassement de pierre, armoire arrondie typique de la région.
14) JARRET
L'église de Jarret en pierres apparentes est relativement discrète, derrière une maison et sur un petit monticule, probablement une motte féodale. D'origine romane, à nef unique et à chevet plat, elle a été très remaniée. Son clocher-mur à deux baies a été surélevé à la suite d'un tremblement de terre au XVIIIe siècle. On aperçoit encore les traces des deux ouvertures anciennes. Le portail est gravé d'un 1767.
À l'intérieur, un retable plat abrite trois statues de bois dorées : au centre saint Martin, il est encadré par saint Pierre à gauche et saint Paul à droite ; il tient une épée dans sa main gauche. Il est inscrit avec le tabernacle à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Très beaux vitraux récents.
Retable. Cliché Cathy Moreno
Vitrail vu de l'extérieur représentant Bernadette.
14) AYNÉ
Hameau pittoresque de Jarret, avec son bassin à canards. L'église au clocher-mur dédiée à saint Roch se trouve au fond du village, accolée à une maison privée. La clé du portail marque 1768.
Elle abrite un retable plat simple, composé de trois statues surmontées d'une gloire représentée par la colombe du Saint-Esprit. Les statues elles, représentent le saint patron statue en plâtre, encadré par Marie à l'Enfant et Joseph.
Église d'Ayné. Photo J. Omnès
Saint Roch. Photo J. Omnès
Marie et Joseph. Photos J. Omnès
Fonts baptismaux d'Ayné
À côté de l’église, présence d’un très beau corps de ferme ancien, la ferme Sens, avec ses incontournables palmiers ; la maison fait gîte. Cette propriété datée de 1868, est située sur l’emplacement d’une abbaye laïque, qui, au XVIIe siècle, appartenait à la famille Sens. Certains membres de cette famille furent au service de l’église d’Ayné, sous le nom de Sanctis. De cette époque, il ne reste qu’un passage entre les bâtiments actuels de la ferme et l’église, ainsi que la disposition du toit qui couvre celui de l’église.
14) LOUZOURM
Hameau de Jarret. Totalement à l'écart des voies de passage, ce hameau possède une petite église au clocher-mur dédiée à saint Jean-Baptiste.
L'intérieur est sobre, le retable est composé d'un tableau daté de 1852, encadré au- dessus par le saint-patron, et sur les côtés par Marie et Joseph. C'est Joseph qui tient l'Enfant Jésus. Bénitier monolithe en pierre du pays en assez mauvais état.
15) JULOS
L’église Saint-Pierre. Belle église romane à clocher-mur du XIIe siècle et chevet à pan coupé. Sur une hauteur, elle était probablement entourée d'une enceinte fortifiée. Son clocher, dont on peut voir la trace de deux anciennes baies a été surélevé.
Le tympan de l'entrée, avec son chrisme, a été réemployé, lors de la réfection de la porte et sert de pilier à droite. Le monogramme du Christ est bordé par une clé faisant référence à saint Pierre et une fleur de lis stylisé. Le poteau supportant l'auvent est marqué 1651.
Cette église était rattachée à l'abbaye de Saint-Pé. À l'arrière de l'église, subsiste dans le chevet, une ouverture médiévale surmontée d'une petite tête humaine.
Église de Julos et son ouverture à la tête d'homme. Photo J. Omnès
Détail du porche. Photos J. Omnès
1651, date de la reconstruction de l'église. Le tympan à droite est placé à la verticale comme support du la nouvelle imposte. On remarque le rond de la clef à droite et la fleur de lys stylisée à gauche. Photos J. Omnès
À l’intérieur, l’abside polygonale de la nef centrale est décorée par un important retable représentant le reniement de saint Pierre. Ses trois volets sont séparés par des colonnes torses enroulées de pampres. Seul le panneau central : le Christ remettant les clefs à Pierre est ancien, il date du XVIIe siècle. On l’attribue à Jean Ferrère. Les statues de chaque côté du panneau central représentent saint Pierre avec sa clé et saint Paul avec son épée. Ce panneau central est surmonté par l'Assomption de la Vierge, encadré par les attributs des deux saints : l'épée de Paul et la tiare du premier pape de l'Eglise, Pierre. Les deux bas-reliefs au pied du retable représentent une scène de la vie de Pierre.
La gloire en attique semble avoir été posée ultérieurement par l'atelier Claverie. Elle montre la Trinité sous forme de triangle rayonnant, entourée d'une nuée d'angelots.
Notez l’originalité du tabernacle, très rocaille et sans ailes, où l’agneau pascal couché sur un livre (l’Ancien Testament ?) est surmonté d’une ombrelle. Encadré par deux anges, il est aussi attribué à Jean Claverie. L'autel est très travaillé et présente un ovale dans lequel on peut reconnaître le "reniement de saint Pierre" à Rome. L'homme est à genoux et le coq se trouve perché sur le côté gauche et sa clé symbolique accrochée à une branche.
Le plafond en fausse voûte, revisité au XIXe siècle est peint en trompe-l'oeil sous forme de briques.
Belle armoire baptismale du XVIIIe siècle, à panneau ajouré, classique en Bigorre.
Le tableau en relief à gauche, représente la Crucifixion avec la Vierge et Jean accompagnés de Pierre, il s'agit probablement d'une partie d'un retable disparu. Sur la voûte, les trois peintures évoquent des épisodes de la vie de Saint Pierre, symbolisée par le coq, la barque, la mitre de premier évêque de l’Eglise catholique romaine et la clef.
L’édifice a été superbement restauré en 1994, avec la terre et la pierre du pays.
Retable XVIIe siècle de Ferrère. Tabernacle de Claverie. Photos J. Omnès
Tabernacle. Attique Photos J. Omnès
Saint Paul avec l'équerre et saint Pierre avec la clef. Photos J. Omnès
L'un des deux panneaux bas-relief Armoire baptismale à panneau ajouré
Le Christ, la Vierge, saint Pierre (à gauche) et saint Jean à droite. Photos J. Omnès
Chapelle de Julos-Les Granges, située avant Julos. Elle a été bâtie sur les vestiges d'une église plus ancienne.
Elle est dédiée à saint Martin. Photo J. Omnès
16) JUNCALAS (Juncalàs)
L’église de l’Assomption des XVIIe et XVIIIe siècles est classique avec son clocher-mur et sa nef centrale voûtée en berceau plein cintre. Portail classique daté de 1679. Lors du tremblement de terre de 1854, le mur sud a été très endommagé, il a dû être consolidé.
Église de Juncalas.
Beau porche classique du XVIIe siècle. IHS 1679 ; Photos J. Omnès
À l'intérieur, elle abrite un beau retable monumental en trois volets représentant l’Assomption de la Vierge. Elle est emportée par cinq anges, et sort d'un tombeau à moitié couvert d'un linceul blanc. Elle est encadrée par saint Michel avec sa balance et et son épée, terrassant le diable-dragon, et N.-D. du Rosaire, accompagnée de saint Dominique et de sainte Thérèse. Ces trois panneaux de bois sculpté polychrome, très rocailles sont séparés par des colonnes torses à rinceaux, couverts de pampres enlacés. On les attribue aux ateliers Soustre (1705-1707) d'après un acte notarié d'octobre 1705, de Maître Guichard, notaire à Juncalas (1). Le CPIE l’attribue à Jean Claverie de Lourdes, et le date de 1768, d'après un "bail à besogne" déposé dans les minutes de Me Caubotte notaire de Lourdes (2). En fait, seul le panneau du maître-autel serait de l'atelier lourdais.
À l'attique, Dieu le père tenant le globe terrestre, entouré d'angelots domine la scène. À noter les deux oiseaux (aigles ou cormorans ?) en bois doré aux extrémités des panneaux latéraux ; cette présence animalière est peu courante dans les églises bigourdanes, à l'exception du Pélican, symbole du Christ. L'ensemble est très surchargé. Voir le symbolisme de l'aigle plus bas.
Le tabernacle du XVIIIe siècle remplace celui du XVIIe siècle qui a disparu.
Beaux retables du XVIIIe siècle dans les deux chapelles latérales. L'une est dédiée à la Vierge, l'autre au Christ. Ils sont presque identiques avec les angelots en attique, le tableau de fond et la grande statue de bois doré encadrée par deux colonnes.
Dans la chapelle de gauche est suspendue une belle croix ornée des instruments de la Passion : échelle, tenaille, marteau...
Une plaque commémorative de marbre rend hommage à Mgr Laurence (1790-1870), évêque de Tarbes et Lourdes qui vécut à Juncalas comme barbier du médecin du village.
(1) ADHP
(2) Le texte se trouve dan le bulletin de la SESV d'Argelès-Gazost de 1987, page 188.
Monumental retable de l'église de Juncalas. Photo J. Omnès
Juncalas tabernacle. Photo J. Omnès.
En attique les deux aigles (ou cormoran ?). Dans la symbolique chrétienne, l’aigle est censé représenter l’image de Dieu et parfois du Christ, car il est le symbole de la résurrection. Il parait que lorsqu’il vieillit, son plumage se fait lourd et sa vision se voile. Aussi, sentant la fin proche, il se rapproche du soleil qui lui brûle le voile de ses yeux et plonge trois fois dans l’eau qui le rajeunit. Photo Eric Bielle pour le Bestiaire baroque, édition Jour des Arts, 2015.
Panneaux latéraux du retable : saint Michel et N-D du Rosaire. Photos J. Omnès
Maître-autel avec la colombe du Saint-Esprit de Claverie. Fonts baptismaux. Photos J. Omnès
Chapelles latérales dédiées à Marie et Jésus. Photos J. Omnès
Chaire surmontée de l'ange. Photo J. Omnès Croix de la passion. Photos J. Omnès
Plus loin, avant le cimetière : chapelle Saint-Roch. Ce saint est fort répandu tout le long de la chaîne pyrénéenne, sur les routes des pèlerinages (Rome et Saint-Jacques). Pèlerin en grande tenue avec son chapeau à large rebord, orné de la coquille Saint-Jacques, vêtu de la cape avec son esclavine ou couvre épaule de cuir, et avec les accessoires de la longue marche : le bâton (bourdon), la gourde et la besace. Sans oublier le chien, compagnon de voyage. Cette chapelle a été édifiée après une épidémie de peste en 1690. Vendue sous la Révolution à un habitant de Juncalas (M. Noguès), elle a beaucoup souffert du tremblement de terre de 1854 et a dû être reconstruite en 1886 (inscription de la date en façade). Elle a été rendue au culte en 1889. Les locaux avaient pris coutume de faire bénir le bétail devant l’édifice.
Pendant la première guerre, une souscription a permis d'ériger à l'extérieur une statue en fonte de la Vierge de Lourdes. De deux mètres de haut, elle a été bénie en 1912.
Chapelle Saint-Roch. Photo J. Omnès D'après photo M. Minuzzi
17) LES ANGLES
L’église Saint-Étienne du XVIIe-XVIIIe siècle, avec son clocher-mur, est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Chrisme en réemploi en chaînage d’angle. Il proviendrait de l'ancienne chapelle haute ou faderne. Escalier à l’arrière du clocher pour accéder aux cloches. Chevet à pans coupés. Vitraux contemporains.
À l’intérieur, a été classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, en décembre 2002, l’ensemble du mobilier est du XVIIIe siècle, dont le retable en trois panneaux encadrés de colonnes torses et le tabernacle. Le panneau de droite représente la Lapidation et celui de gauche le Jugement de saint Étienne. Le tabernacle évoque La Fuite en Égypte et la Nativité. Les deux statues d’ange en bois doré, de chaque côté de l’entrée du chœur, sont attribuées à l’atelier des célèbres Ferrère (Marc et Jean).
Le retable a été rénové vers 2019, par l'atelier Moreno d'Odos.
La chapelle latérale est dédiée à saint Joseph avec son retable du XVIIIe siècle. De même que les confessionnaux, datés de 1739.
Le plancher a été refait en 2023
Chrisme en réemploi. Photo J. Omnès
Les Angles- Le chevet. Photo J. Omnès
Retable et tabernacle, panneau central saint Étienne. Panneau de gauche : le jugement de saint Étienne ; celui de droite représente le martyr du saint par lapidation.
Rénovations de l'atelier Moreno. Photos J. Omnès L'ange de gauche a été descendu de sa place.
Bénitier monolithe, marbre du pays. Photos J. Omnès
Chapelle latérale représentant saint Joseph et l'Enfant Jésus
Fonts baptismaux Sainte Catherine et sa roue dentée Photo J. Omnès
Chapelle Saint - Barthélemy-des-Angles
Entre les Angles et Anclades sur la colline Eth Arbes, près de la borde de Bordolou où se trouve une montjoie, il y avait une chapelle dite prieuré d'Auzon ou Azon. Elle a servi de carrière de pierres pour les maisons voisines. Il parait que régulièrement les labours font resurgir des moellons (CPIE, inventaire des vilages des Hautes-Pyrénées tome 1). Le dernier prieur connu fut Cyprien Larmand 1769-1793. Le bâtiment fut rasé à la Révolution.
La faderne
Cette maison propriété d'un parent a été jadis la chapelle du château, puis détruite en partie pendant les guerres de Religion, elle a été transformée en faderne. Une porte en pierre de taille au linteau en arc en accolade se trouve toujours à l'intérieur. En 1860, la bâtisse a servi d'école et de local à archives. L'instituteur était logé dans l'aile sud.
Faderne et chrisme supposé quand la faderne était la chapelle du château
Porche à l'agneau pascal. Photo J. Omnès
18) LÉZIGNAN
Église de la Toussaint (anciennement Saint-Pierre) au clocher-porche. Construite fin XVIIe siècle, elle a été largement remaniée, surtout le clocher, au XIXe siècle, après le tremblement de terre de 1854. On accède à l'intérieur par un porche classique de la fin du XVIIe siècle, en marchant sur des dalles tombales.
Très beau retable. Si le panneau central d'origine inconnue est daté de 1690, date mentionnée sur le panneau d'information, les panneaux latéraux sont attribués à Jean Ferrère : colonnes torses, rinceaux et grappes très baroques. Le superbe panneau central et le tabernacle, eux, seraient de Dominique Ferrère (donc plus tardif). Ce panneau représente l’Assomption de la Vierge, entourée d'un grand nombre d'angelots. Elle est encadrée par la statue d'un évêque et celle de saint Jean. D‘après l’Académie de Lourdes dans sa plaquette (2006), la somptuosité de ce retable serait due aux fermiers généraux qui souhaitaient faire du village leur « quartier général ». Afin d’asseoir leur prestige, ils auraient décidé de mettre en valeur l’église et son retable.
Le tabernacle classique du XVIIIe siècle, restauré en 1999, est gardé par deux anges adorateurs, invention du Bernin, en bois taillé, peint et doré.
Les deux retables latéraux seraient de Claverie. Ils sont respectivement dédiés à la Vierge de douleur et à saint Blaise.
Clé en mairie ou chez le marguiller au fond d'une impasse, à côté de la fontaine.
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Porche de l'église de Lézignan
l'Assomption de la Vierge. Photos J. Omnès
Retable, détail : ange adorateur de gauche Pierre encastrée dans le chevet. Nous ignorons ce qu'elle représente
Chapelles latérales. La Vierge de douleur et saint Blaise. Photos J. Omnès
Vierge à l'Enfant. Photo J. Omnès
20) LUGAGNAN (Luganhan)
À l'intérieur, belle boiserie avec chaise de desservant et chaire. Le maître-autel en pierre de pays réalisé par Voldoire de Lourdes, est encadré par deux statues, l'une représentant une vierge à l'Enfant et l'autre, saint Saturnin. Fonts baptismaux typiques de la région, avec sa fermeture en volets de bois de forme convexe. Les vitraux modernes en entrant ont été réalisés par un maître vitrier local. L’un d’entre- eux représente saint Michel Garicoïts de Bétharram. Lors de la restauration en 2013, du beau confessionnal XVIIIe siècle, à l'intérieur a été découverte une peinture sur bois représentant saint Saturnin. Ce confessionnal servait de placard à balais !
Photos J. Omnès
Après la rénovation de 2013.
L'église après rénovation. et saint Saturnin Photos J. Omnès
Autel réalisé par Voldoire, en pierre du pays
Fonts baptismaux XVIIIe siècle
Intérieur du confessionnal XVIIIe siècle. Photos J. Omnès
20) OURDIS-Ordits-(COTDOUSSAN-Côtdossan) 1960
La chapelle d’Ourdis, adorable petite église dédiée à saint André, évangélisateur de l'Ukraine, à abside demi-circulaire ressemble à une grange surmontée d’un petit clocher. En 1342, elle fut annexée à l'église de Cotdoussan. Elle a été offerte par Ricaut Abadie descendant d'abbés laïques gestionnaires le l'église. Son nom est gravé sur le porche afin que personne ne l’oublie.
Tabernacle
Petit retable avec saint André (sa croix est en forme de Y)
20) (OURDIS)-COTDOUSSAN
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Église de Cotdoussan. Photo J. Omnès
À l'intérieur, le pavage est en dalles deschiste. Le maître-autel, le tabernacle et le retable sont classés Monuments historiques. Le retable représentant saint Jacques aurait été sculpté par le Toulousain Jacques Galy, habitant Cotdoussan. Il était associé à Hélie Courau de Lourdes. L’ensemble monumental en bois doré a fait l’objet d’une importante restauration, avec la volonté de restituer l’état d’origine, décrit dans un contrat de l’époque (1662) rédigé par le curé Jean Bale. Terminé en 1669, le panneau central présente la montée au ciel de saint Jacques, entre deux jacquets à genoux, portant besace, gourde, galérus (1) et imposant bourdon ; avec pour « toile » de fond, l’église du village. Il est séparé des panneaux latéraux par des colonnes torsadées. Sur le panneau de gauche, Jacques sort de sa prison, et sur celui de droite, il est décapité sur ordre d’Hérode et devant celui-ci.
Exposition à gauche de l'autel d'un bâton de confrérie, il manque une pièce au sommet.
D'après l'inventaire du CPIE de 2000, l'église aurait abrité une confrérie du Très-Saint-Sacrement de Notre-Dame-de-Montserrat et de saint Jacques le Majeur. Et d'après cet inventaire, le mur sculpté aurait été le dossier du banc de la confrérie.
Dans la sacristie, un coffre de confrérie du XVIIe ou XVIIIe siècle, en bien mauvais état, mériterait une restauration.
Il possède trois serrures, ce qui nécessitait la présence de trois membres de la confrérie pour l'ouvrir. Il a servi aussi de tronc, d'où les fentes sur la couvercle.
(1) Chapeau à larges bords
(2) Contrat ADHP, 3E.44/303
Attique : Dieu le père Maître-autel à la romaine en bois peint. Photos J. Omnès
Détail cariatide Détail d'ornementation. Photos J. Omnès
Panneau de gauche ; sortie de prison, la corde au cou. De droite : décapitation devant Hérode.
Photos J. Omnès
Panneau central : l'apothéose du saint
Le tabernacle, manquent les statues des extrémités. Photo J. Omnès
Un des panneaux : Sainte Catherine d'Alexandrie
Bâton de confrérie Mur gravé 1661
Cloche datée de 1730. Cliché de J-L Laplagne
Les fonts baptismaux
Pierre de linteau XVIIe siècle, la première, datée164(7 ?) trouvée dans l'enceinte de l'église et la seconde datée de 1616, insérée dans un mur proche de l'église. Photo J. Omnès
21) OURDON
L'église romane à nef unique et à chevet semi-circulaire est dédiée à saint Pierre aux liens. Située sur la butte, suite au tremblement de terre de 1854, elle a été reconstruite en 1898 et restaurée en 1999. Son fragment de fresque sur la façade (tentation d’Adam et Ève) a pratiquement disparu : Ève en femme serpent, enlacée autour de l'arbre tendait la pomme à Adam ; reste l’emplacement. Les piédroits du portail sont gravés de plusieurs croix de tailles différentes.
Église d’Ourdon et l'emplacement de la fresque. Photo J. Omnès
Rénovée en 2020-21. Hélas, l'emplacement de la fresque et le peu qu' il restait a été recouverte d'enduit. Difficile de se déclarer chantre de la préservation du patrimoine (Nouvelle République du 30 mars 2021) et de participer à un tel massacre. Photos J. Omnès
Église d'Ourdon, le chevet. Porte au-dessus une date en fer forgé : 1898. Photo J. Omnès
Restaurée en 2020-21
Porte marquée 1898, et ses pierres avec des croix : marques de tâcherions ?
Nef et fonts baptismaux. Photos J. Omnès
À l'intérieur, pas de retable, ni de tabernacle baroque, peu de mobilier sous la voûte plein cintre lambrissée. Sur le mur nord, ouverture par un arc plein cintre, sur une chapelle.
Lavoir avec son cabenèro pour rafraîchir le lait. La belle maison du curé Vergé (1845), une des rares encore debout, a servi de mairie et d’école. Notez le beau fronton gravé sur le linteau. Ainsi que les deux rangées de chevrons peints en alternance en vert et rouge.
À voir, le petit autel votif aquitano-romain en marbre blanc probablement de Saint-Béat découvert par S. Cahuzacq et étudié par R. Coquerel en 1980. Il est encastré dans le mur du cimetière avec l’inscription « Ulia Paterna V. S. L.M. » La cassure en haut à gauche cache la première lettre qui devrait être un I. On devrait lire IVLIA. Ce qui voudrait dire "Julia Paterna a accompli son voeu de bon gré et à bon droit" : traduction de V(otum).S(olvit).L(ibens).M (merito).
De 25 cm de haut par 15cm de large, il manque au bas la moulure complète, mais surtout au sommet le nom de la divinité à qui est adressé cet ex-voto.
On pense d'après la calligraphie et la qualité du marbre qu’il est du Ier ou du IIe siècle.
Cet exemple d'autel votif est l'un des rares trouvés en Lavedan avec celui de Cauterets (Pose Vieux) et de Gazost. On peut constater que tous les trois se trouvent en hauteur à plus de 800 mètres (comme celui de la chapelle Marie Madeleine en Soule). Les divinités de la foudre et des eaux étaient probablement à l'honneur. On peut constater qu'à ce jour aucune stèle n'a été trouvée en plaine. Lourdes à la porte du Lavedan étant un cas particulier où la présence romaine ne fait aucun doute vu les importantes trouvailles.
22) OUSTÉ (Oste)
L’église dédiée à saint Pierre a été reconstruite après le séisme de 1660, puis après celui de 1854. Le presbytère a été rajouté en 1783, mais a dû également être reconstruit après le tremblement de terre de 1854. Des contreforts ont été rajoutés.
À l’intérieur, étonnante fontaine en marbre noir veiné du XVIIIe siècle. Au-dessus du font baptismal, dans une armoire, est exposée une poterie médiévale trouvée dans le chœur de l’ancienne église. Quelques statues de plâtre. Le tabernacle est curieusement situé dans la chapelle latérale.
La poterie découverte par le curé lors du tremblement de terre de 1857, se trouvait dans le tombeau de l’autel. Il l’a replacé après avoir mentionné sur une note, sa trouvaille et ce qu’elle contenait : « des reliques authentiques. » Récupérée par la suite, elle a été analysée par Roland Coquerel. D’après lui, ce serait une poterie du haut Moyen Âge, entre le VIe et Xe siècle. Ce pot en pâte grise foncée, ne porte aucune décoration, anse et bec verseur ; quant aux reliques, qui à ma connaissance, n’ont pas été analysées, il est pratiquement sûr qu’elles ne viennent pas de saint Pierre. L'armoire de la sacristie abrite trois statuettes du XVIIe siècle à restaurer : un Christ, saint Blaise. et une vierge à l'Enfant.
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Église d'Ousté. Photo J. Omnès
Fontaine XVIIIe siècle Fonts baptismaux avec poterie romaine.
Photos J. Omnès
Cliché de Jean Landelle
Tabernacle XVIIe siècle, cliché ?
23) OSSUN-EZ-ANGLES
Petite église classique des XVIIe XVIIIe siècles, dédiée à saint Pierre, au curieux clocher- mur transformé en clocher- tour sur contreforts.
À l'intérieur, l'église à nef unique abrite un beau plafond récent en carène de bateau. Le tabernacle restauré aux couleurs vives restauré en 1990 est de l'atelier Ferrère d'Asté (XVIIIe siècle). Il s'apparente à celui d'Ossen (Vallée de Batsurguère). Il est encadré par deux toiles représentant saint Pierre avec la clé du Paradis et saint Paul avec l'épée.
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Saint Pierre Saint Paul
Plafond rénové en carène de bateau. Photos J. Omnès
24) PARÉAC
L’église de l’Assomption au clocher-mur, type peigne (1) des XVIIe-XVIIIe siècles, vient d'être restaurée en 2023. Un escalier extérieur en bois permet d’accéder aux cloches. D’après le CPIE, des traces de polychromie seraient visibles sur l'encadrement de la porte en 2000 (C.P.I.E.). Je ne les ai pas retrouvées. Des deux côtés de la porte, sont sculptées une fleur de lys et une feuille de chêne avec un gland. Un auvent à l’entrée, protège des intempéries, les paroissiens et des renforts des deux côtés, protègent le bâtiment des séismes
Le sol du devant est orné d’une belle calade en galets.
(1) Le clocher-peigne, l’une des variétés du clocher-mur, est formé par un mur percé de baies alignées dans lesquelles sont placées les cloches. Photos J. Omnès
À droite, après restauration en décembre 2023
Sculptures à droite représentant une fleur de lys et à gauche une feuille de chêne avec un gland. Photos J. Omnès
Belle calade de 2023. Photo J.Omnès
À l’intérieur,
des fresques des XVe et XVIe siècles ont été mises au jour lors de travaux, puis restaurées ; on peut y distinguer saint Michel avec son épée en tenue d'ange et une frise aux cygnes.
Le superbe retable baroque provient pense-t-on du célèbre atelier Marc Ferrère (1). Cette œuvre, classée Monument historique et datée d'environ 1715, représente sur une vaste toile l’Assomption. Encadrée par deux pilastres dorés et rouges, elle est doublée par les statues de Jean l’Évangéliste avec son aigle à gauche et de saint Joseph avec semble-t-il, une fleur de lys à droite (1). Elles sont abritées dans deux niches aux liserés rocaille, surmontés de têtes d’angelots. A l’attique, deux anges allongés sur un fronton en plein cintre de part et d’autre de l’axe central, tendent leurs bras vers la Vierge de l'Assomption et annoncent au-dessus, les têtes de chérubins ailés et le plafond étoilé. Le C.P.I.E. mentionne dans son inventaire saint Matthieu. À vérifier.
Le tabernacle que l’on attribue aussi à l’atelier de Marc Ferrère, représente sur la partie centrale du coffre en trapèze, une crucifixion. Sur les deux panneaux latéraux, nous avons à gauche, l'Annonce faite à Marie par l'archange Gabriel et à droite, la visite de Marie à sa cousine Elisabeth. Les quatre niches bordées de colonnettes torses abritaient les statuettes de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Deux ont disparues : Marc et Luc. Les deux restantes se trouvent aux extrémités de l’ensemble. Le réceptacle du calice est surmonté d’un panneau décoratif cintré agrémenté de rinceaux en bas-relief. Il est bordé par deux volutes cassant les lignes droites afin d’adoucir la présentation du petit meuble. Le très beau maître-autel tombeau en bois doré du XVIIIe siècle représente, dans un médaillon, N-D de l'Assomption. Elle est entourée d'angelots et de rinceaux végétaux. Le plafond bleu constellé d’étoiles a été restauré en 1995. L’église possède une rare statue en bois doré, une Vierge à l'Enfant du XVIIIe siècle, qui ne peut être exposée, vu sa valeur.
Une belle chaire en bois peint du XVIIIe siècle occupe le mur nord de la nef. Les stalles de la même époque sont apposées de chaque côté de la nef.
(1) Thibaud de Rouvray dans Trésors baroques, sconde édition Jour des Arts, page 112, pense également que le retable vu son équilibre et son harmonie dans les détails, proviendrait des ateliers Claverie
Tabernacle, panneau de gauche l'annonce à Marie , de droite, la visite de Marie à Elisabeth. Photo J. Omnès
Chaire en bois peint. Attique du retable. Photos J. Omnès
Fresques aux cygnes, ange Photo J. Omnès
25) SAINT-CRÉAC (Sent-Creac)
Église au clocher-mur à nef unique, remaniée maintes fois et dont l’accès est protégé par une étonnante verrière sur ossature en fer. Elle est dédiée à saint Cyriaque. La cloche de droite est datée 1866. En septembre 2013, l'église a été entièrement rénovée par l'entreprise Cantero et la verrière a été enlevée.
À l’intérieur, les fresques de l’abside (1935) sont l’œuvre de Mathieu, peintre lourdais. Le bénitier polygonal en pierre, restauré à plusieurs reprises, présente quelques sculptures difficilement visibles : une fleur de lys, une croix, un marteau, un nœud et un serpent avec un oiseau. La propriétaire de l'abbaye laïque d'Antalos Domengea -Muniguette Peyregne avait sa chaise marquée avec ses armoiries
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Église Saint-Créac. En rénovation en septembre 2013. Photos J. Omnès
Eglise restaurée en 2013. Photo J. Omnès
Fresque, fonts baptismaux. Photos J. Omnès
Deux anges présentent dans un médaillon, un personnage de profil.
Monument aux morts, un second se trouve à l'extérieur. Photo J. Omnès.
Saint Créac ou Cyriaque, patriarche de Constantinople au VIe siècle, aurait eu le pouvoir d'arrêter miraculeusement une crue devenue dangereuse pour le village, du torrent le Neez.
25) JUSTOUS
Ce hameau de Saint-Créac possède une petite église dédiée à la Toussaint, à nef unique et à chrisme de 42 cm de diamètre sans gravure, sur linteau en bâtière. Peut être était-il orné d'un chrisme peint, faute de moyen financier ?
À l'intérieur mur décoré de peinture en imitation faux marbre. Toile représentant la crucifixion au-dessus du maître autel. Le tabernacle du XVIIIe siècle.
Tête humaine sur le côté
25) ANTALOS
Autre hameau de Saint-Créac
À LA RECHERCHE DE LA CHAPELLE D’ANTALOS
L’abbaye laïque.
Ce hameau de Saint-Créac devait, pensions-nous, posséder une chapelle. Sur les cartes Cassini est indiqué un bâtiment représentant un hameau, sans chapelle, ni église, mais les chapelles n’y sont pas toutes référencées. Aucun document familial ne fait référence à un baptême à Antalos. Aussi, il a fallu trouver une autre source d’information. La recherche est partie d’une mention d’une abbaye laïque d’Antalos dans le dictionnaire des familles françaises anciennes ou nobles du XIXe siècle, volume 14. Nous apprenons que cette abbaye entra dans l’escarcelle de la famille Dufourc (de Duffourcq (1), vieille famille noble de Bigorre de Pouyastruc, lors du mariage d’un de ses membres, Anné de Dufourc avec l’héritière de ladite abbaye, Muniguette Peyregne. Le mariage date probablement de 1715-1716.
Grâce au linteau de la porte de la maison trouvée, nous savons qu’en 1757, elle appartenait à Antoine Dufourc (avec un seul f), fils du couple. Le linteau mentionne JESUS MARIA SPES NOSTRA ANTOINE DUFOURC IHS LAN 1757. D'après l'un des descendants de la branche de Bun, il s'agirait peut-être de la date de reconstruction ou de réaménagement de l'abbaye laïque, pour être mise au goût du jour, car elle ne représente aucune date habituelle (mariage, décès, baptême). Des caractères avant et après le nom ont été bûchés à la Révolution, il y avait à gauche noble et à droite écuyer. Antoine n'a pas eu d'héritier. Après 1818, la maison s’appelait Grésillon. Elle a été vendue en octobre 2018, à Eric G. Les fenêtres à accolade du XVIe siècle et le porche de la grange au-dessous, grange Dusserm, viendraient de l’abbaye laïque qui a été "rabotée" sur le côté droit, pour faire place à la nouvelle entrée du jardin et auraient été utilisées en réemploi après la rénovation de 1757. C’est une supposition assez étayée en attendant confirmation. À l'intérieur de l'honorable maison, il ne reste qu'une très belle porte de placard XVIIIe siècle.
Certains auteurs pensent que la maison Peyregne épouse d’Ainée Dufourc serait celle au-dessus appelée maison Laffont. Le couple des enfants aurait aménagé plus bas en 1757 ? L’information est à creuser.
La chapelle
L’absence de chapelle sur les cadastres ne signifie point qu’il n’y a jamais eu de chapelle, même si l’héritière des Peyregne avait sa chaise armoriée à l’église de la paroisse de Saint-Créac et levait la dime en tant qu’abbélay, dans toute la paroisse dont Justous et Antalos faisaient partie. Il se trouve que le procès-verbal de la visite épiscopale des églises de 1770 ne mentionne pas d’église, elle indique cependant une chapelle en ruine, sans autre précision (2). Par ailleurs il se dit que la maison en question possédait une dalle de schiste qui aurait servi d’autel pendant la Révolution pour les prêtres réfractaires. Il n'ya plus de trace de cette présence. Dans le même ordre d’idée, nous savons que la maison Laffont (ancienne maison Peyregne ?) possédait, il y a peu encore un oratoire. Oratoire qui servait à l’oncle d’Albert Laffon , Jean-Baptiste, chanoine. (3). A vérifier
Maison Laffon ex maison Peyregne ?
Au cimetière de Saint-Créac. Photo J. Omnès
Les propriétaires au XVIIIe siècle :
Anné Duffourc de Piemontois (1685-1743) a épousé vers 1715-16 Domengea dite Muniguette Peyregne d’Antalos, héritière de l’abbaye laïque du hameau éponyme. Ainé viendrait de la famille Dufourc (de Duffourc) originaire de Pouyastruc et installée à Bours.
Ils auront en 1717, un fils Antoine, dit sieur d’Antalos et d’Anthan après son mariage avec Marie d’Anthan (1720-1780).
Le couple aura un fils Etienne Du(f)fourc (1744-1818), sans descendance. Après cette date, ce sera la famille Dufourc de Bun qui gèrera les titres nobiliaires.
Les Duf(f)ourc ont représenté la noblesse aux Etats de Bigorre de Bigorre,
(1) L’orthographe du nom est assez mouvante. La Révolution est passée par là, la particule saute et le nom prend parfois un f parfois deux.
(2) AD Tarbes cote G26
(3) Information des Toy, anciens occupants de la grange Dusserm en contrebas.
Armes de Dufourc d'Antis-Antalos : d'azur à trois croissants d'argent au chef cousu de gueules chargé de trois glands d'or. Armes qui se trouvent bûchées sur le linteau de la maison de Bours.
La Maison Dufourc (Antoine) Le placard XVIIIe siècle, rare reste de la maison d'origine.
Pierres en réemploi dans la grange Dusser
26) SÈRE-(LANSO)
L’église Saint-Vincent de Sère-Lanso, au clocher oblongue, possède un portail daté de 1754 succédant au séisme de 1750. Celui-ci est protégé par un long auvent d'ardoises. Le clocher a dû être reconstruit après le tremblement de terre de 1854.
À l'intérieur, l'église abrite un maître-autel tombeau galbé à la romaine orné d’un médaillon à guirlandes surmonté d’un retable avec tabernacle. C’est une œuvre globale du XVIIIe siècle de la main de Jean Claverie.
Le retable représente une grande statue de saint Vincent en tenue de diacre, avec sa palme de martyre, encadrée par les statues d’une Vierge à l’Enfant et de saint Michel terrassant le dragon (diable). Elles sont dominées en attique par un Saint-Esprit en gloire sous sa forme symbolique, le triangle. Deux doubles colonnes de faux marbre, à chapiteau corinthien, sont surmontées par des anges adorateurs de bois doré. La balance au-dessus de saint Michel nous rappelle qu’ il est aussi « peseur d’âmes ».
Le tabernacle d’une grande richesse décorative présente un coffre eucharistique en saillie décoré d’une crucifixion, surmonté d’un dôme ajouré tout en courbures, enrichi lui aussi d’une croix, mais plus imposante que celle du coffre eucharistique. Ce dernier est présenté comme une scène de théâtre, grâce à deux têtes d’angelots situés au-dessus et soutenant un rideau relevé.
L'ensemble, retable plus tabernacle, est classé Monument historique depuis 1983.
Le mobilier comprend également un moule à hostie, aussi du XVIIIe siècle, mais nous ne l'avons pas trouvé. Intéressants fonts baptismaux. Aucune information n'est offerte sur place et la porte de l'église est souvent fermée. Voir la clef à l'entrée du village chez Mr le Maire.
Église et portail de Sère-(Lanso). Photo J. Omnès
Saint Vincent au centre. Photo J. Omnès
La Vierge Saint Michel. Photos J. Omnès
Saint Vincent Tabernacle Jean Claverie.
Photos J. Omnès
Maître autel à la romaine.
Photos J. Omnès
Fonts baptismaux. Nous n'avons pas trouvé le moule à hostie. Ici un exemple de presse trouvé au Petit musée d'Aucun.
Photos J. Omnès Celui de Sère présenterait la Crucifixion, l'Agneau mystique et l'Ascension.
Tribune
Exemple de moule à hosties
26) (SERE) LANSO
À l'extrémité Nord du village, cul de sac séparé de Sère par une dépression, accessible par un sentier. L'accès par la route est différent de celui de Sère. La route part du col de Lingus. Il s'agit d'une petite église romane reconstruite après le tremblement de terre de 1752. Elle possède un petit chrisme des XII-XIIIe siècles, sur son portail sud, hélas recouvert en partie par de l'enduit . À nef unique, elle abritait une confrérie, celle de N.-D. de Montserrat.
Petit chrisme, sacristie. Photos Jean Omnès.
Église sur la butte.
À lire :
Inventaire des villages des Hautes-Pyrénnées, CPIE, en deux volumes , 2000.
Trésors baroques Tarbes-Lourdes-Pyrénées de Thibaud de Rouvray et Laure Latanne-Bey, éditions Jours des Arts, 2021