N-B : à côté de la graphie officielle française se trouve quand il est différent le nom gascon d'origine extrait du livre de Georges Peyruc Le pays de Lavedan, édition Saber,1987. La date qui suit est celle de la fusion des communes.
1) ADÉ
Son église a un petit air de famille avec la Basilique Supérieure de Lourdes, c’est le même architecte qui l’a conçue, Léopold Hardy. Cette église à trois nefs est dédiée à saint Hippolyte et a été construite par la commune, grâce à des dons et des ventes de bois entre 1866 et 1878, sur l’ancienne motte féodale. Celle-ci donnait assise au XIe siècle, au château ayant appartenu aux comtes de Bigorre. Il a été détruit au XIVe (1360) par le parti anglais et ruiné définitivement au XVIe siècle. Lors des fouilles pour construire l’église, on a retrouvé quelques vestiges dont subsistent de nos jours quelques pans de mur, à l’est de l’édifice et dans les jardins du presbytère et quelques coquilles de Saint-Jacques. La cave du presbytère est l’ancienne armurerie du château. Elle sert de lieu de stockage.
À l'intérieur
Sur le porche, un tympan historié représente le martyr de saint Hippolyte, saint patron du village, dont une statue se trouve à l’intérieur. Beau sol de marbre veiné de rouge : marbre de Sarrancolin ? Sur les fonts baptismaux anciens qui font penser à ceux de l’église paroissiale de Lourdes, sont toujours visibles les ancrages du couvercle. Belle statue de la Vierge du XVIIIe siècle, écrasant le démon, serpent à double tête, dont l’une a été refaite. Elle mériterait une restauration. Toile de M.-R. Galand d’après le tableau de Mantegna. Suite à un cambriolage du tronc de saint Antoine, il a été réalisé un inventaire photographique complet.
CHAPELLE DU ROSAIRE
De l’autre côté de la N21, se trouve la petite chapelle du Rosaire. Reconstruite en 1887 (1787 selon Michel de la Torre) sur l’emplacement d’anciennes chapelles. On a découvert sur le linteau du porche l’inscription à la lecture malaisée : BERNAD COS. A. AEDE. EP COHADE IHS MAR 1006. Ce qui signifierait Bernardo consule, eam oedem extruxit P. Cohape, IHS 1006. L’étude faite par le C.P.I.E. nous précise qu’il faudrait lire 1606, à cause de la présence du IHS. En effet, le monogramme IHS d’influence latine signifiant Jésus-Christ Sauveur, postérieur au monogramme IHC d’origine grecque, n’a fait son apparition que vers le XIIIe siècle.
Le nom de P. Cohape serait, semble-t-il celui du constructeur. À l’intérieur, visible depuis la grille fermée, une belle Vierge à l’Enfant, en bois doré et peint du XVIIIe siècle. Pierre Pène dans Lourdes, les secrets fait dire au curé d’Adé qui s’adresse à Bernadette Soubirous : « Elle (la chapelle) a été construite il y a très longtemps contre le château d’Adé, au temps du comte Bernard… puis elle a été reconstruite sous Louis XIV à l’endroit où elle se trouve maintenant. »
Petites précisions historiques :
Le monogramme IHS, utilisé vers le XIIIe siècle par l’Eglise romaine, signifiait Jésus sauveur des hommes. Le I est la première lettre de son nom Iesus (en latin). IHS = Iesus Hominum Salvator. Jésus sauveur des Hommes.
Antérieurement, lorsque l’influence grecque était encore présente, les trois lettres : I, H et S désignaient toutes les trois Jésus (et non le I tout seul). Le I et le H étant les premières lettres et le S la dernière lettre du nom Ih-sous en grec. Il s’agissait à cette époque d’une abréviation en trois parties du nom du Christ. Donc ces trois lettres pouvaient signifier selon l’époque et l’influence grecque ou latine : ou Jésus ou Jésus sauveur des hommes
Dans les temps encore plus anciens, lorsque l’influence grecque était prépondérante, le monogramme utilisé était IHC-XP., il signifiait Jésus-Christ. IHC pour Jésus et XP pour Christus. De nos jours, l’Église orthodoxe a conservé le IC-XP pour désigner Jésus-Christ.
Ex-salle des gardes, église d'Adé Église d'Adé. Photos J. Omnès
Portail de l'église d'Adé dédiée à saint Hippolyte. Photos J. Omnès
Reste du rempart
Vierge du XVIIIe siècle Tête refaite
Saint Hippolyte
Toile de M.-R. Galand, l'adoration des Rois Mages L'original de Mantegna
LA CHAPELLE DU ROSAIRE
Chapelle du Rosaire. Photo J. Omnès
2) BARTRÈS
L’église médiévale fortifiée avec enceinte du XIVe siècle a été restaurée et reconstruite en partie, au XIXe siècle (1855-1887), car elle s'affaissait dangereusement. Au chevet, sur la partie la plus ancienne est encastrée une pierre en réemploi, un curieux bas-relief. Il représente peut-être Daniel sur le lion de son martyr. Il n'existe aucune explication sur sa signification. Un peu plus loin deux végétaux ressemblent à des fleurs de lis. Des contreforts de protection ont été édifiés pour protéger les murs des tremblements de terre. Le portail central porte la date de 1748.
L’intérieur est plus beau que ne le laisse supposer l’extérieur. Chœur à pans coupés du XIVe siècle, derrière lequel se trouve un très beau retable du début XVIIIe consacré à saint Jean-Baptiste. Œuvre de l'atelier lourdais Jean Claverie, il est classé Monument historique. Il a été restauré par l'atelier 32 à Tillac. Au centre, trône le baptême du Christ par saint Jean, le panneau de bois sculpté doré de droite représente la décollation du saint par un soldat d'Hérode à la demande de Salomé, belle-fille du roi d’Israël et celui de gauche, la visitation de Marie à Elisabeth qui attend la naissance de Jean, en présence de Joseph et de Zacharie. Chaque panneau est séparé par des colonnes torsadées couvertes de pampres. Les deux statues latérales représentent, à gauche saint Pierre, et à droite sainte Catherine d'Alexandrie, avec la roue et l'épée de son martyre et foulant de ses pieds, la tête de l’empereur Maxence, responsable de son martyre. Catherine est la sainte patronne des meuniers, d'où son importance dans le pays.
En attique, le panneau central nous offre une Assomption de la Vierge. Il est encadré par deux anges bordés par des médaillons genre camée, censés représenter Joseph et Marie. Certains y voient les portraits de donateurs.
L’armoire eucharistique du tabernacle est décorée d’une crucifixion, surmontée d’un dais abritant une vierge à l’Enfant. Elle est bordée aux extrémités par deux ailes torsadées. Entre celles-ci et l’armoire trônent plusieurs statuettes séparées par de petites colonnes torsadées. On peut reconnaître saint Pierre, saint Paul, saint Jean-Baptiste et saint Jacques. Ce tabernacle est attribué à Jean1 Ferrère. Il est classé Mobilier Historique (CMH) comme le retable, depuis 1984.
Les deux anges adorateurs sur socle sont récents (XXe siècle).
Les deux clefs de voûte du chœur évoquent le monogramme du Christ IHS (Jésus sauveur des hommes) et l'agneau, symbole de Jean.
L’armoire baptismale semi-circulaire est typique des réalisations de l'atelier Claverie, il date de 1707. Confessionnal baroque aux portes ajourées.
Église de Bartrès avec ses trois puissants contreforts .Entre les deux contreforts la pierre en réemploi.
Photo .J. Omnès
Au chevet, Daniel sur un lion ? Fougère ? Photo J. Omnès
Retable du maître-autel Saint-Jean Baptiste. Photos J. Omnès
Tabernacle
. Visite de Marie à Elisabeth. Photos J. Omnès
Ste Catherine d'Alexandrie, pendant de saint Pierre, les deux statues encadrent le triptyque
Chapelle latérale : l'Assomption. Clef de voute avec l'agneau de St Jean. Photos J. Omnès
Confessionnal baroque
Fonts baptismaux. Photo J. Omnès
3) POUEYFERRÉ
De même facture néo-gothique que celle d'Adé et de Lourdes, elle a été inaugurée en 1887 après de longs travaux, sur les restes de l'ancienne église, déjà noté en 1345, et qui se trouvait sur le chemin de Compostelle. Chapelle du château voisin, cette ancienne église fut entièrement ravagée en 1569, par les troupes huguenotes de Montgomery. Elle possédait une chapelle dédiée à saint Blaise. Interdite au culte au XVIIIe siècle, les messes seront alors dites à l'église de Saint-Germès voisine.
L'église actuelle datée de 1887, qui la remplace, car elle était en très mauvais état en 1860, possède en plus de l'ancienne à nef unique, deux bas-côtés imaginés par l'architecte Vincent Castillon, mais réalisés par Claude Cucherat de Gan. Elle est dédiée à N-D de l'Assomption. Le clocher porche abrite trois cloches, dont l'une provient de l'ancienne église de Saint- Germès, elle porte l'inscription Sancte Germerie Ora Pro Nobis, Noble Etienne Dangosse 1755. Dencausse. Les deux autres datent de 1880 et 1889. Ces cloches furent électrifiées en 1963.
À l'intérieur, la nef étroite abrite un mobilier de la fin du XIXe siècle. La cuve baptismale ainsi que les trois autels ont été réalisés par le sculpteur tarbais Menvielle, le confessionnal par le menuisier Palazo d'Argelès-Gazost. Les statues ont été offertes par l'abbé Lagües-Coulom de Pouyferré. Les vitraux typiques du XIXe siècle présentent plusieurs saints dont saint Germier, évêque de Toulouse au VIe siècle.
En contrebas, le renflement de terre pourrait recouvrir un dolmen ou une motte féodale.
Église de Poueyferré. Photos J. Omnès
Les deux chapelles latérales
Fonts baptismaux vitrail : saint Germier
La tribune
Ruines de l'église et de l'abbaye laïque de Saint-Germès (1)
Le quartier de Saint-Germès (Sen Germes) situé au Nord-Ouest de Pouyferré était le hameau d'origine de Poueyferré. Il y avait là une église du IXe siècle (2) et son abbaye laïque (château) au Nord de l'église. L'abbé laïque jusqu'à la Révolution appartenait à une famille de Saint-Pé, les d'Estournès. Ils prirent ensuite le nom de d'Angosse, dont l'un des membres, Jean, fut le dernier abbé de l'abbaye bénédictine de Saint-Pé.
L'abbaye possédait maison, granges, jardin, pigeonnier, parc et enceinte de 4 mètres de haut. La proprété brûla en septembre 1728. (3)
Progressivement l'église de Pouyferré qui se trouvait au début dans le château d'Antin remplaça l'église de Saint-Germès. Les pouvoirs de l'abbé laïque furent transférés à Pouyferré, ainsi que la cloche qui portait l'inscription Sancte Germeri. Ora pro nobis noble Etienne Dangosse.1755 Dencausse. Dencausse étant le nom du fondeur de Soues. Nous savons que l'église abritait un tabernacle surmonté d'un dôme où trônait une statue de la Vierge , encadrée des deux côtés, par deux statuettes représentant saint Pierre et saint Paul. Ce tabernacle a été réalisé par Joseph de Sarrat d'Orthez en 1677 (2). Nous ignorons ce qui est advenu de ce tabernacle. À partir du chrisme médiéval trouvé sur un mur d'enceinte, route de Peyrouse, de la maison de feu l'abbé Lalaque (photo ci-dessous), nous avons cherché l'emplacement de l'église Saint-Germès, du cimetière et de l'abbaye laïque voisine. Nos démarches nous ont amené sur un promontoire, chemin Sen Germe (et non à la naissance du ruisseau de la Garonne comme mentionné sur un document du C.P.I.E.). C'est là, sur ce promontoire qui était entouré d'un mur de clôture de 4 mètres de haut, que l'on peut envisager la naissance du premier foyer humain de Pouyferré. On pouvait encore apercevoir en 1915, nombre de ruines de l'ancien hameau. Au décès du propriétaire, les terrains ont été divisés entre les sept enfants de la famille et les pierres ont été utilisées pour diverses constructions. Il y avait là, les fonts baptismaux, des colonnes, des sarcophages (un est toujours sur place dans une propriété). Le cimetière au Nord-Ouest de l'église a été transformé en jardin. Il a servi jusqu'en 1836. Le mur de clôture dont il reste quelques pans est en cours de restauration partielle.
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Restes du mur d'enceinte, en cours de restauration en novembre 2015.
Maison chemin Esquerre : pierres de taille chanfreinées des XV-XVIe siècles, venant peut-être de l'abbaye laïque.
À droite, ce jardin est sur l'emplacement du cimetière Saint-Germès. Photos J. Omnès
(1) Saint Germier, ancien évêque de Toulouse au VIIe siècle
(2) Fiche de la commune réalisée semble t'il par le C.P.I.E. (Google).
(3) Jean Barbet, Histoire de Lourdes et de la grotte, 1892
Chrisme du IXe siècle de l'ancienne église; Il se trouve sur un mur le long de la D3 accédant à Peyrouse. Ancienne maison du curé Lalaque.
L'abbé Francez a réalisé en 1988, une petite plaquette sur ces deux églises.
VALLE DE BATSURGUERE
4) ASPIN- EN- LAVEDAN (Aspin)
L’église dédiée à l'Assomption est en pierres apparentes. Église romane reconstruite aux XVIIIe-XIXe siècles, Il ne reste pas grand-chose de l’église primitive, si ce n’est le chrisme du XIIe siècle exposé à l’intérieur et retrouvé dans le jardin du presbytère où il servait de marche pied (1). Notez que l’alpha et l’oméga sont liés à la croix Saint-André par une flèche. Le bâtiment actuel, à nef unique, a été restauré au cours du siècle dernier. Le clocher possède trois corbeaux sculptés, dont l'un représente une tête et l'autre un animal.
À l'intérieur, la belle cuve baptismale en pierre du pays, la chaise du desservant et la toile représentant une Vierge aux trois anges à l'étage de la tribune sont du XIXe siècle. La toile est en mauvais état. Il n'y a pas de retable, le maître-autel est en marbre blanc. Dans la revue de l'Académie de Lourdes, sur les églises locales, nous avons une photo de l'église avant sa rénovation de façade. Le site lavedan65.fr fait remonter l'origine du site à 672 (?).
(1) On peut lire dans un article de Pousthomis dans le bulletin de la SESV, page 106 de 1980 :" D'après les indications de Monsieur le maire d'Aspin, il semble bien que ce chrisme [qui avait alors disparu] ait été recouvert par la dalle de béton qui permet d'accéder à l'église" On l'aurait donc récupéré.
Église d'Aspin. Photo J. Omnès
Détail du clocher. Photo J. Omnès Carte postale ancienne
Le chrisme de l'ancienne église. Photos J. Omnès
Bénitier -Fonts baptismaux
La tribune. Photo J. Omnès
La chapelle Saint-Georges
Au nord d’Aspin, en descendant le chemin devant la villa de Monsieur Béguère, grand père de l’ancien ministre Douste-Blazy nous arrivons dans une zone fort riche en vestiges anciens. Nous sommes sur l’ancien chemin de Lourdes, au point 441 m sur le plan IGN au 1/25000, entre le gave de Pau et le ruisseau Lanusse. Il a été balisé depuis qu’il est devenu l’un des chemins secondaires de Saint Jacques.
Sur la butte qui se présente à notre droite, après les restes d’une ancienne carrière, se trouvent sur la hauteur, les restes des fondations de la chapelle sen Yorli ou Yorly (Saint Georges). Ce podio Georgii aurait servi d’après le manuscrit du moine Marfin du XIIIe siècle, à Charlemagne (avec deux autres points, à Pouyferré : podio Ferragut et à Adé : podio Yppoliti), à réaliser son hypothétique siège de Lorda. Effectivement nous avons, en contrebas, une belle vue directe sur La cité de Lourdes. En fait, l'origine de cette chapelle n'a toujours pas été élucidée. Il peut s’agir de la christianisation d'un ancien temple romain comme d'une construction carolingienne Seule une fouille pourrait nous faire avancer dans cette recherche. Le bâtiment de plan rectangulaire (3mX7m) dont l'entrée se situe au sud devait probablement servir de lieux de culte aux carriers locaux. De nos jours, mars 2023, tout est couvert de végétation, mais on peut encore apercevoir sous la mousse, quelques pierres (galets)
Ce qui est sûr c'est que cette butte était déjà occupée à la protohistoire. Différents chercheurs ont noté la présence d’une forge et des traces d’un habitat en matériaux légers (nodules de torchis, coupes, urnes et clous) probablement de l’âge du Fer Le censier de 1429, cite un enclos et un four à chaux (dans le creux), dont il ne reste pratiquement plus rien. Par ailleurs, des fragments probablement d’autel votif en marbre de Saint-Béat ont été trouvés sur place. Tout proche et plus bas, a été mise au jour, la partie supérieure d’un moulin à bras, d’origine aquitano-romaine en granit. Cette butte semble avoir été occupée jusqu’au XVIe siècle. Un plan ci-joint a été réalisé par J-L Boudartchouk d'après des relevés de 1992 et des observations diverses réalisées en 1987 par Jacques Omnès. Ce dernier a également trouvé à la même date des fragments d’amphores et de céramiques antiques sur le chemin du Moulin voisin de Plagnet, champs près du pont. Dans les champs environnants il se dit qu'ont ont été découvertes jadis, trois pièces d'argent celtibères et une pièce d'or de Charles V, confirmation de l'ancienneté du site.
Plan réalisé en 1992 par J-L Boudartchouk
Vue sur Lourdes en contrebas, derrière les arbres. Photo J Omnès mars 2023
Traces four à chaux dans le creux.
Carrière de marbre.
Traces de ruines de la chapelle en 2018
En 2023, tout est recouvert par la végétation
Route ancienne de Lourdes. Les ruines se trouvent au sommet de la colline. Le champ longe le ruisseau Lanusse
Photos J. Omnès
5) OMEX
L’église Saint-Saturnin : 1769, c’est la date de son déplacement de la grange-chapelle à l’emplacement actuel (voir ci-dessous). Elle est marquée sur le linteau. C'est un église à clocher-tour, avec porche un peu massif, elle possède une nef unique. Son accès a été récemment mis en valeur par l’apport d’énormes blocs morainiques de la région. Elle a été rénovée au XIXe siècle. La tradition populaire veut que les jours d'orage menaçant, on sonnait les cloches et on organisait une procession autour de l'église.
L’intérieur, abrite un beau retable baroque qui occupe toute la largeur de l’édifice. Ce dernier qui vient de l’ancienne chapelle romane (voir ci-dessous), a été restauré par des particuliers. Il représente, en bois polychrome, un Christ en croix, encadré par Marie et saint Jean. Les parties latérales auraient été rajoutées. Belles statues de bois représentant sur le volet de gauche, saint Saturnin et sur celui de droite, saint Pierre. L'attique est composé des personnages de la Trinité : Jésus avec sa croix, le Saint- Esprit sous la forme traditionnelle de la colombe et Dieu le père. Ils sont entourés d'angelots sur des nuages. Le tabernacle représente l’Annonciation. Il est attribué à l'atelier Claverie de Lourdes. Le coffre est décoré du triangle trinitaire en gloire.Surmonté de deux têtes d'angelots il est encadré à gauche par la Vierge en prière et à droite par l'archange Gabriel. Une cinquantaine de petits anges de bois sculptés tapissent l'abside couleur bleu ciel. On ne peut pas dire que la restauration de l'ensemble, aux couleurs vives, soit du meilleur effet.
L’armoire baptismale semi-circulaire en bois polychrome et aux portes ajourées est typique de l'atelier lourdais de l’époque.
D'après des textes locaux, une faderne (confrérie ou société de prêtres) aurait existé au XIVème siècle.
Église d'Omex. Photo J. Omnès
Intérieur du clocher, accès aux cloches. Photo J. Omnès La cloche du chimboulet Mais nous ne voyons aucune trace sur le toit du chevet, d'une tourelle. expostion Cénac Soues Nov 2023
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Chevet de l'église d'Omex. Photo J. Omnès |
Détail. Photo J. Omnès |
Tabernacle de Claverie |
Bénitier en marbre veiné de noir. Photo J. Omnès |
Fonts baptismaux de l'atelier Claverie. Photo J. Omnès |
Saint Pierre Saint Saturnin
L'attique La Sainte Trinité
Bénitier en marbre noir veiné et le récipient du tissus pour le baptême, il mériterait de se retrouver derrière les portes des fonts. Il y a le même à l'église de Saux
L’ancienne chapelle romane : elle se trouve à l’entrée du village sur la droite, en venant de Ségus. On aperçoit son chrisme à moitié caché par les herbes. Il s’agit de l’ancienne entrée de la chapelle du château des seigneurs d’Omex, actuellement transformée en grange. Elle appartient avec les bâtiments attenants à la famille Bordère, et jadis appartenait à la famille Doucette, d’où parfois leur nom de maison Doucette (propriété privée). Ces bâtiments ne manquent pas d’intérêt : il s’agit de l’ancien château des seigneurs d’Omex. Ils ont été plus que remaniés au cours des siècles. Le bâtiment haut qui sert de gîte rural, était l’ancienne tour. Tout autour de la propriété subsistent encore les bases des anciens remparts. Le propriétaire actuel, amoureux des pierres, a mis au jour dans sa grange une très belle dalle sculptée. Il s'agit probablement d'un couvercle de cuve sépulcrale romane représentant un évêque avec sa crosse. Certains y voient saint Saturnin, premier évêque de Toulouse. D'après l'inventaire du CPIE, une autre plaque du même style serait en place dans la maçonnerie de la grange. À l’intérieur de la maison, très belle fontaine murale du XVIIIe siècle, en marbre noir. Jusqu’en 1878, le maréchal Foch venait passer ses vacances dans cette belle maison, qui appartenait alors à sa marraine, Mme Normande.
Chrisme de l'ancienne église d'Omex. Photo J. Omnès
Chrisme de 43 cm au curieux omeg en form d flèche.
Saint Saturnin ? Photo J. Omnès
6) OSSEN
L’église Saint-Jacques à chevet plat, dont le clocher porche date de 1946 (l'ancien menaçait de s'effondrer), présente malgré son aspect extérieur un peu austère, un intérêt certain. Elle a été restaurée en 1861. Et en 2001, la couverture du toit a été refaite.
À l'intérieur, de l'époque romane, il ne subsiste que les deux piliers à l’entrée, avec leur bas-reliefs respectifs, bordés sur la hauteur par une frise sculptée de modules. Celui de droite, cachée par l’escalier, à mi-hauteur, représente un torse (Adam ou Ève ?) séparé par deux pommes d'un serpent-dragon. La scène est censée représenter le péché originel. Le beau retable à colonnes de marbre et baldaquin du type de celui de Bénac est de l’atelier Jean Claverie. Il est dominé par saint Jacques et a été réalisé en 1750. Le riche tabernacle est antérieur, il provient de l'atelier Soustre de la fin du XVIIe-début XVIIIe siècle : sur la porte, le Christ Bon Pasteur. Il est surmonté par une Vierge à l’Enfant encadrée par deux anges tenant une corne d’abondance servant de porte-flambeau. Son couronnement est représenté par une statuette du Christ ressuscité, posée sur un dôme à godrons de bois doré. Les statuettes du tabernacle sont, en partant de gauche : saint Paul, saint Sébastien, saint Pierre et saint Jacques.
La chapelle Sud est consacrée à saint Sébastien, patron de la confrérie des ardoisiers. Son corps assez tourmenté semble pétri de douleur, pour René Escafre, dans son ouvrage La Peste 1652-1655, page 104 (SESV); les blessures du supplicié souvent invoqué durant les épidémies de peste, rappelleraient les bubons de cette terrible maladie.
La chapelle du Nord représente la Vierge des agonisants prête à accueillir le mourant, assisté par un prêtre. Un retable proche se trouve dans l'église de Ségus. Certains érudits y voient la scène de la Dormition.
Ces retables des chapelles latérales sont attribués à l'atelier Claverie de Lourdes. C'est dans la chapelle Sud que se déroulaient les cérémonies de baptême, d'où la belle cuve baptismale de pierre sculptée.
Les vitraux évoquent saint Dominique, évangélisateur des Pays d’Oc et saint Stanislas, patron de la jeunesse.
Les boiseries du chœur en merisier ont été terminées en 1791, comme cela est indiqué sur l’une d’entre elles. Les bancs et les deux sièges étaient réservés au clergé. C’est dans cette église que le seigneur des lieux, Antoine (Antoni) de Bégole du parti des huguenots, a épousé en janvier 1581, la fille aînée du vicomte du Lavedan, Jeanne de Bourbon. Depuis, les guerres de Religion et les tremblements de terre ont passablement détérioré le bâtiment.
Le mobilier est classé, il bénéficie d'une protection Ins. Photo J. Omnès
Retable et son dôme à godrons, présentant saint Jacques. Photos J. Omnès |
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Vierge au lys |
Tabernacle La frise à modillons. Photo J. Omnès |
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Deux fonts baptismaux ?
Les chapelles latérales
St Sébastien La Vierge des agonisants. Photos J. Omnès
7) SÉGUS (Segús)
À l’entrée du cimetière, on est accueilli par une Mélusine aux longs cheveux, et à la tête disproportionnée, les deux mains posées sur son corps. Sont bien visibles la queue de la sirène et les nageoires latérales. Elle semble protégée à l'arrière par une tête humaine énigmatique. Cette pierre sculptée, érodée par le temps, pourrait être d'origine gallo-romaine.
L’église Saint-Pierre du XVIIIe siècle, aurait été construite à l’emplacement d’un ancien château et en partie reconstruite en 1859, après le tremblement de terre de 1854 (voûte effondrée).
En réemploi sur les façades de l’église, vous découvrirez six autres sculptures de même facture et toutes aussi étranges : sur un angle de mur, deux pierres représentent une sirène tenant dans la main gauche un miroir, l’autre main posée sur le sein droit ; devant elle un serpent la regarde, tandis que passe un oiseau. Quel récit mythologique ? Mélusine ou Dona d’Aygur (la fée des eaux) ? Mais la fée dragon, poisson ou serpent tantôt d’origine romaine tantôt d’origine celte, pratiquement universelle avant sa mise en prose par Jean d’Arras (1393-1394), a été reléguée par l’Eglise catholique au rang d’une représentation démoniaque, du fait, peut être de sa queue animale. Elle la reléguât au rang de représentation de la luxure, l’un de sept péchés capitaux que tout bon chrétien doit fuir. Elle fut alors généralement placée à l’entrée des églises avec tous les êtres démoniaques. Et toujours fidèle à son principe de christianisation de fées, déesses et dieux païens l’Eglise pour certains auteurs la transforma en sainte, sainte Venice. Cette sainte se baigne dans un baquet sans sa queue. En Béarn voisin, à Izeste, un linteau de porte représente la Mélusine de Jean d’Arras avec ses ailes et sa queue de dragon, coiffée d’un hennin médiéval.
Mélusine vitrail d'une église. Wikipédia
Sur l’autre face de la pierre, un christ aux longues mains, sur la croix. Dessous, une seconde pierre nous présente un animal composite : un oiseau terminé par une queue en forme de serpent. Sur l’autre face, encore un serpent.
Ce jeu d’énigmes continue sur le clocher avec quatre autres pierres, dont à gauche sur la photo, un cavalier chevauchant un quadrupède avec des pattes à cinq doigts. Lion ou dragon ? Certains y voient Daniel dans la fosse aux lions. Nous laissons vagabonder votre imagination… À droite, saint Pierre. Au-dessus, les deux corbeaux sculptés représentent une tête de loup et celle d’une femme. La porte à double vantail au linteau orné d'une coquille est de 1746.
Serpent à pattes et Mélusine. Photos J. Omnès |
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Saint Pierre |
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Le corbeau de gauche : tête de loup |
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Vu de face. Photo J. Omnès
Maitre autel
À l’intérieur, l'église a trois nefs, le retable central à bas-relief est fin Renaissance classique à six niches (XVIIe siècle).Il a été commandé en 1643 à Pierre Domec d'Arrens, petit-fils d' Assibat, auteur du maître-autel (disparu) de l'ancienne église paroissiale de Lourdes (église Saint-Pierre) (1). La niche du bas, au centre, est occupée par une Vierge à l'Enfant, elle est surmontée dans la niche supérieure, par un christ en croix. Les quatre niches latérales sont réservées aux quatre Évangélistes. En attique, dans une cinquième petite niche, saint Pierre patron de la paroisse domine l'oeuvre.
Dans une chapelle latérale, la chapelle Sud, un beau bas-relief en bois doré représente la Vierge des agonisants : "le salut de l'homme est dans sa fin". Auteur inconnu, mais cette oeuvre est à rapprocher du retable de la chapelle Nord d'Ossen.
La voûte ancienne de pierre, fissurée par le tremblement de terre, a été remplacée par une voûte de bois. Les deux vitraux modernes éclairant le choeur, représentent à gauche, saint Pierre et à droite, Jean-Paul II.
(1) ADHP, minutes Me Domec, 1643.
La Vierge des agonisants : Ségus et Ossen
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la pierre d'angle : http://polymathe.over-blog.com/article-16882240.html
S'agit-il d'un morceau de colonne de l'église ? Fonds A. Dole avec nos remerciements
8) VIGER (Vigèr)
Toute en hauteur, face aux Pyrénées, cette petite église à clocher porche, d'origine romane, consacrée à saint Martin, était accolée au château, dont elle devait probablement servir de chapelle. Deux sculptures du soubassement d'une colonne témoignent de sa datation. Contrairement à ce qu' indique le panneau d'information, elle ne pouvait servir de tour de guet contre les invasions sarrasines. Il n'y avait pas de tour de pierre au VIIIe siècle dans les Pyrénées et c'était plutôt des attaques de pilleurs aragonais, dont devait se prémunir la population. Et plus tard en 1569, des attaques des huguenots du Béarn.
À l'intérieur, face à l’autel, quelques rares éléments romans, dont, à droite du chœur, une base de pilier sculptée pouvant représenter la luxure : un homme au sexe démesuré surmonté de deux serpents s’accouplant. À sa droite, un second personnage vêtu d’un pagne (Ève ?), surmonté de deux oiseaux. Cette sculpture rappelle étrangement celle de l’église de Ségus. Le linteau de la porte de la sacristie en arc en accolade, porte la date de 1656. L’autel en merisier est l’œuvre de l’artiste contemporain Albert Abadie qui habite dans le village. Pour la clef, voir monsieur Joseph, le responsable des cloches, après la mairie, premier portail gris à droite. La restauration intérieure a été réalisée en 1972, celle de l'extérieur en 1995.
La sculpture de gauche représente l'homme aux deux serpents s'accouplant (ils sont sur la partie supérieure).
Eve Adam
Fonts
Autel moderne en merisier d'Albert Abadie. Photo J. Omnès
Tabernacle
À lire :
L'inventaire des villages du CPIE (Bigorre-Pyrénées), 2000 Centre Permanent d'initiative pour l'environnement, tapuscrit 2 tomes
Poueyferré, ses deux églises, Plaquette de l'abbé Francez, 1988