L’architecture militaire et noble
La région est parsemée de nombreux châteaux médiévaux dont la plupart sont en ruine et certains ne conservent que des amas de pierres à ras de sol. Ces châteaux contrôlaient les entrées des vallées pour protéger les habitants des incursions des pillards aragonais, navarrais ou basques, de la soldatesque des gens d’oïl, venue ravager le pays avec Simon de Montfort, ou de celle des partisans du parti anglais… ou français (quand les Anglais possédaient le Pays, après le traité de Brétigny en 1360). Puis de celle de Jeanne d’Albret avec ses huguenots dirigés par Montgomery. Parfois, ces châteaux étaient édifiés par les comtes de Bigorre pour surveiller leurs paysans souvent prompts à prendre les armes, en révolte contre le paiement des impôts, comme en pays toy (château de Luz). Parfois, ils devaient servir de résidence aux seigneurs et à leur famille, comme à Castelloubon ou à Omex. À l’exception du château de Lourdes, véritable forteresse qui entourait la ville d’une enceinte avec des tours de guet, presque tous ces châteaux étaient de taille modeste.
Ils étaient souvent composés d’une tour à trois étages dont l’accès se faisait à partir du premier étage. Le rez-de-chaussée, dont la salle était souvent voûtée, servait de lieu de stockage ou de prison. Cette tour était protégée par un mur d’enceinte de pierre. De nombreux bâtiments de bois, aujourd’hui disparus, complétaient le système défensif. Le château de Vidalos en est un parfait exemple. Après le château de Lourdes (appartenant aux comtes de Bigorre), l’un des plus grands châteaux de la région est celui de Beaucens, qui appartenait aux vicomtes du Lavedan. Il possède plusieurs tours et murs d’enceinte.
Quant à la situation, l’emplacement sur un piton rocheux comme à Lourdes, Luz, Geu (Castet Gelos), Agos, Castelloubon, n’était pas une règle générale. Certains étaient situés sur de simples mamelons comme ceux des Angles, d’Arcizans-Avant, de Poueyferré (Château d’Antin), d’autres sur des terrains plats comme ceux d’Omex (maison Doucet), d’Ossen (maison Jeanne d’Albret) ou d’Adé. Seul le château d'Arras est situé à flanc de montagne. C'est l'un des rares à être ceinturé par des fossés remplis d’eau (douves). Quant aux châteaux disparus, tombés en ruine après les guerres franco-anglaises, les tremblements de terre, la Révolution ou ‘’dépecés’’ par les voleurs de pierres, on peut citer ceux de Bern à Boô-Silhen, d’Abillac à Lau-Balagnas ou celui des vicomtes du Lavedan à Juncalas.
Comme pour les églises, nous évoluerons canton par canton en commençant par ceux de Lourdes.
1 LOURDES : château-fort / tour de Guigne/ tour de la Bonnette/ tour du Moulin/ tour de Lidrac/ Castet de Bern/ Maisons baron Duprat /baron Maransin/ Pavillon Henri IV.
2 CANTON LOURDES-OUEST : Adé, Pouyferré, Mourle. VALLE DE BATSURGUERE : Aspin, Omex, Ossen, Viger.
3 CANTON LOURDES-EST : Antalos, Arcizac-ez-Angles, Berberust-Lias, Gazost, Ger, Geu, Julos, Juncalas, Les Angles, Lugagnan, Lézignan, Ourdis-Cotdoussan.
4 CANTON DE SAINT-PE : Peyrouse, Saint-Pé
5 CANTON D'ARGELES-GAZOST : Adast, Agos-Vidalos, Arcizans-Avant, Argelès-Gazost, Ayzac-Ost, Beaucens/Couhitte, Boô-Silhen, Cauterets, Gez-Argelès, Lau-Balagnas, Lias, Nestalas, Préchac, Saint-Savin, Salles, Sère-en-Lavedan, Soulom, Villelongue.
6 CANTON D'AUCUN : Arcizans-Dessus, Arras -en-Lavedan, Aucun, Bun, Gaillagos, Sireix.
7 CANTON DE LUZ-SAINT-SAUVEUR : Gèdre, Luz-Saint-Sauveur-Esterre
1 Lourdes Ville
Le château fort
Historique
Le piton calcaire de 80 m de haut, verrou glaciaire bordé par le gave, fut de tous temps un point stratégique pour les hommes. Verrouillant la vallée d’Argelès et la route venant d’Espagne, il semble déjà fortifié du temps des Romains. Ce probable oppidum fut aussi un lieu de culte (adoration du dieu Mithra).
Peu après l’époque gallo-romaine, nous savons peu de choses, hormis le récit de légende sur le siège de Charlemagne contre le Sarrasin Mirat en 778.
La première mention sérieuse remonte à 1085, avec un texte relatant que le château fort était la résidence des comtes de Bigorre (XIe et XIIe siècles). Une lettre d’affranchissement de 1163, accordée à la ville, nous confirme la présence du comte Centulle III dans les murs de la citadelle. Le château est complété par une enceinte armée de neuf tours. Le fort subit de nombreux sièges sans succès, celui de Simon de Montfort en 1216, contre les comtes protégeant des Cathares, et celui dit de Du Guesclin, en 1373, contre le parti anglais. En effet, en 1360, le traité de Brétigny avait livré la forteresse comme toute la Bigorre au prince Noir, fils aîné du roi d’Angleterre. Ce dernier en confie la gestion à Pierre-Arnault, cousin de Gaston Fébus. Il est accompagné de six capitaines. Cependant, deux barons rallient le parti français et s’emparent de Tarbes. Pierre-Arnault, ses capitaines et leurs mercenaires, qui seront appelés Compagnons de Lourdes, dévastent et rançonnent la région, « aussi bien les marchands du royaume d’Aragon et de Catalogne que les marchands français, s’ils n’avaient fait aucun pacte avec eux ». Le pillage dure 46 ans « avec si grande foison de bêtes et de prisonniers qu’ils ne savent où les loger ».
Le roi de France ne peut laisser faire sans réagir. Le duc d’Anjou, son frère, assiège en vain la forteresse en 1373. Elle est imprenable. Il brûle alors totalement la ville, protégée par de simples palissades de bois. Il est à la tête de 15 000 hommes dont une grande partie vient des montagnes du Lavedan. Les habitants sont saufs, ils se sont tous réfugiés dans l’enceinte du fort. Fébus essaye de récupérer le château auprès de son cousin Pierre-Arnault. Celui-ci refuse de céder le bien confié par le prince Noir et le roi d’Angleterre, Fébus le tue dans un accès de colère.
Le château est alors gardé par Jean de Béarn, frère de Pierre-Arnault. Il est nommé sénéchal de Bigorre par le roi d’Angleterre, en remerciement de sa loyauté (et de celle de son frère défunt).
Après les prises en 1404, du château Sainte- Marie à Esterre et Castet Naü à Arras par Jean 1er de Bourbon, comte de Clermont, un premier siège a lieu autour du château de Lourdes, en vain. Il a fallu attendre le 26 novembre 1407 (1), pour que le comte, aux ordres du roi de France, aidé des Barégeois et des Azunois, reprenne le fort de Lourdes au parti anglais, après un long et pénible siège de 18 mois. En fait, les "Anglais", avec les Compagnons de Lourdes, ne quittent la forteresse avec celle des Angles que contre forte rançon. La levée de celle-ci concerna trois sénéchaussées : Toulouse, Carcassonne et Beaucaire et représentait 135 000 livres tournois. Cette somme énorme devait couper court au long siège fort onéreux. Le traité fut signé à Toulouse le 8 août 1407 (1).
Le comte fut alors nommé capitaine général du Languedoc, d’Auvergne et de Guyenne (Guïenne). Les sénéchaux de Bigorre, Arnaud I et Arnaud II, vassaux du roi de France, l’occupèrent successivement.
Le comte Jean, d’après Pierre de la Boulinère ne « força » la garnison anglaise que dix ans plus tard, en 1418, la capitulation aurait eu lieu en 1419 ? (2)
(1) Charles Postal Levée d’un subside dans le diocèse d’Albi www. persée.fr
(2) Davezac donne aussi cette date de 1417 ?
Jean 1er de Bourbon, comte de Clermont. Wikipédia
Vue de la rue de Pau. Photo J. Omnès
Vue de l'hôtel de la Solitude. Photo J. Omnès
Des guerres de Religion à 1870
Puis, en 1569, lors des guerres de Religion, les Huguenots de Jeanne d’Albret, reine de Béarn-Navarre et comtesse de Bigorre, en font leur place forte après sa prise par Bernard de Montaut, marquis de Bénac et futur sénéchal de Bigorre.
Peu après, le fort est repris par les catholiques commandés par le capitaine Bonasse, envoyé par le roi de France, Charles IX. En 1573, après la mort de Jeanne d’Albret, les huguenots de Bernard d’Arros, adjoint de Montgomery, essayent désespérément de reprendre le fort ; n’y parvenant pas, ils brûlent et pillent la ville ainsi que toutes ses archives. Les arrières de ses troupes sont cependant défaites au Pont neuf lors de leur retraite vers le Béarn. Après l’accession au trône de France, en 1594, du roi de Navarre, les guerres de religion cessent. Les Albret en profitent pour embellir et moderniser leur forteresse. C’est à cette époque (1593-1630) que sont supprimées les trois tours médiévales (dont une circulaire), trop vulnérables aux assauts de la nouvelle artillerie.
Par la suite, faute de conflits majeurs, l’édifice sert surtout de prison, telle une « Bastille pyrénéenne », pour les victimes des lettres de cachet et les huguenots récalcitrants. Cette affectation n’empêche pas cependant Vauban lui-même de venir à la citadelle en 1689, et de rédiger un important mémoire sur la consolidation et le remodelage des remparts. C’est à cette date qu’est construit le corps de logis des officiers (salle du Pyrénéisme) et reconstruite la chapelle. Y séjournent, le duc de Mazarin, le philosophe Maine de Biran, Bourbaki. Napoléon n’hésite pas à y enfermer l’ambassadeur d’Angleterre en Grèce, en cure à Barèges, Thomas Elgin, connu pour avoir dépouillé le Parthénon de ses frises au bénéfice du British Museum .En 1914-1918, y furent logés une vingtaine de prisonniers allemands.
Au Moyen Age, il y avait en plus du donjon carré, trois tours. Elles étaient encore présentes lors de la restitution du château à la couronne de France en 1407. La plus importante était entourée d’un mur. D’après Jean Bourdette (1) entre tour et mur on y plaçait des chiens comme alerte. Le château abritait aussi deux autres tours rondes, la Panaboussin et l’Anguillar également protégées par des murs démolis lors des attaques successives.
(1) Le château et la ville de Lourdes édition Jeanne Lafitte, page 147.
Cavalier Sud, au sommet à gauche et ascenseur à droite. Une forteresse inaccessible Rocher dlt el Aguila sur lequel se serait posé l'aigle de la légende. Il se trouve à gauche de l'ascenseur. Photos J. Omnès
Façade ouest. Photo J. Omnès
En 1921, le Touring-Club de France, grâce à l’ardente volonté des époux Le Bondidier, le transforme en Musée pyrénéen. Celui-ci devient rapidement le quatrième musée de France après le Louvre, Versailles et Fontainebleau. Depuis 20 ans, malgré son classement en Monument historique en 1995 et la volonté affichée de rénovation, il périclite pour ne devenir que l’ombre de ce qu’il était. Il reçoit moins de 100 000 visiteurs par an contre plus de 200 000 jusqu’en 1980. La ville, qui a repris la gestion du musée depuis la liquidation nationale du Touring Club de France( T.C.F.), n’a pas su ou pu redresser la barre. Elle a envisagé, à plusieurs reprises, de se débarrasser de ce magnifique site touristique, faute de politique culturelle ambitieuse (électoralement, il est plus intéressant de financer les clubs sportifs). Le musée fait partie des musées de France depuis 2002.
(1) son frère, Jean de Béarn, Pierre d’Antin de Bigorre (frère du seigneur d’Antin), Ernauton de Sainte-Colombe, Ernauton de Rostem, le Mongat de Sainte-Bazaille et le bâtard de Carnillac.
À propos des actions du duc d’Anjou et de ses montagnards lavedanais
« … Quand le duc et son conseil virent qu’ils n’en auraient autre chose et qu’ils perdaient leur peine, ils se délogèrent de Lourde ; mais à leur délogement, le bourg dessous le châtel fut tellement brûlé qu’il n’y demeura rien à brûler. Dans cet incendie furent consumés les chartes et les titres des privilèges et franchises concédés aux habitants de Lourde. »Froissart
Voir le détail des principaux points d'intérêts à la fin, à la rubrique 1000 ans de fortifications
La visite (en résumé)
On commence par une cuisine béarnaise et une chambre bigourdane. On passe devant la citerne de forme elliptique de 8X4 m ; puis curieusement on se trouve devant une exposition temporaire pour revenir à des salles d’ethnographie avec mobilier régional, ustensiles, vaisselle du XVIIIe siècle (faïence de Samadet), vêtements et jeux, dont le jeu de quilles, ancêtre du bowling. On continue par la salle « histoire du château » pour terminer par la salle sur le Pyrénéisme avec l’évocation des grands guides de montagne.
N’oubliez pas un petit tour au donjon (quelques marches). À l’origine, on y accédait par une échelle mobile et non par la porte actuelle. Ce rez-de-chaussée servait de cellier et de cave et ne communiquait nullement avec l’extérieur par une porte. Le toit, de même, est d’origine récente (1805) Il était destiné à protéger les prisonniers des intempéries lors de leur "promenade".
Le sommet était jadis découvert et garni de créneaux et de mâchicoulis. La plateforme servait de "tour à feux" pour les signaux prévenant les tours environnantes, de l'arrivée d'intrus. Seuls, sur les six étages le premier et le denier sont voûtés, les étages intermédiares sont formés de planchers, ce qui donne plus de stabilité au bâtiment. Une logette reposant sur des corbeaux encore visibles (sur le côté Nord-Est) permettait la présence permanente d’un guetteur.
Visitez l’esplanade avec les belles maquettes de pierre représentant différents types de maisons et d’églises fortifiées des environs. Celles-ci ont été réalisées, au milieu d’un jardin de plantes pyrénéennes, avec talent, par les premiers conservateurs, Louis et Margalide Le Bondidier. Les salles de paléontologie et de zoologie avec de nombreux animaux et oiseaux naturalisés ont été supprimées, de même qu’une collection de poupées représentant les différentes congrégations religieuses.
Petites maisons et villages.
Ces maisons ont été construites de 1926 à 1953, la dernière réalisation au fond du jardin est celle de Saint Bertrand- de- Comminges.
Cimetière basque avec ses sarcophages reconstitué
Photo prise le 17 septembre 2022. PhotoJ. Omnès
Les pièces exposées sont présentées d’une façon un peu vieillotte, sans aucune explication, et en français seulement. Seules, les dernières salles ont été un peu modernisées avec des traductions en langues étrangères. Le tout mériterait plus d’entretien et d’animations pédagogiques. Admirez la herse qui a conservé son treuil de bois et sa chaîne d’origine. N’oubliez pas un petit détour par la chapelle sur l’esplanade. Elle renferme un beau mobilier baroque dû à l’ébéniste lourdais Jean Dauphole. Ses retables, statues et autels proviennent de l’ancienne église paroissiale démolie en 1904. Petite boutique. L’été, sont organisées à heure fixe, trois visites commentées par jour ; en basse saison, sur réservation. Des expositions temporaires viennent régulièrement illustrer la richesse du patrimoine culturel local. En sortant vers la rue du Bourg, vous "tombez" sur le "cimetière" basque. Il expose des copies de pierres tombales discoïdales en béton réalisées par Margalide Le Bondidier.
Sarcophage mérovingien. Matrone romaine. Photos J. Omnès
Pour une visite détaillée, il a été prévu en 2015, un panneautage explicatif, vu que la forterese a été l'objet de nombreuses transformations, surtout pour la rendre accessible au public. La lecture architecturale n'est pas évidente pour le premier venu.
PANNEAUTAGE DES BATIMENTS DU FORT DE LOURDES
MILLE ANS DE FORTIFICATIONS
de Jacques Omnès - Photos Jean Omnès
1/Les armes de Lourdes et la légende de Charlemagne et de Mirat
En 778, Charlemagne fut appelé en Espagne par l’émir de Saragosse contre l’émir de Cordoue, souverain de la péninsule ibérique. Passant devant le château de Lourdes tenu par des maures, il tenta de l’enlever, et le prit après un siège assez long. Un document du XIIIème siècle, conte cette histoire :
« Mirat avait été plusieurs fois sommé de se rendre et de devenir chevalier de Charlemagne, après avoir reçu le baptême ; mais il répondit que tant qu’il pourrait se défendre, il ne consentirait à se soumettre à un mortel quelconque. C’est pourquoi, le roi, fatigué des ennuis d’un long siège, songeait à se lever. Or, il arriva qu’un aigle saisissant dans ses serres un énorme poisson du lac, le déposa intact sur un point élevé du château. Mirat se hâta de l’envoyer à Charlemagne, en lui faisant dire qu’aussi longtemps que son vivier lui fournirait de tels poissons, il ne craignait pas d’être pris par famine. Le roi fut déconcerté. Mais l’évêque du Puy-en-Velay, qui l’accompagnait, … alla vers Mirat et lui dit : « Puisque tu ne veux te rendre au roi Charles, qui est le plus illustre des mortels, rends-toi du moins à la plus noble dame qui ne fut jamais, la Mère de Dieu, Notre-Dame du Puy. Je suis son serviteur. Deviens son chevalier ».
A ces mots, Mirat éclairé d’en haut par un rayon de la grâce, répondit : « Je rends les armes, et je me livre avec tout ce qui m’appartiens à la Mère du Seigneur, à Sainte Marie du Puy ; je consens en son honneur à devenir son chevalier, et à me faire chrétien ; mais j’entends m’engager librement, et je veux que mon comté ne relève jamais que d’elle seule, soit pour moi, soit pour mes descendants ».
… Mirat… reçut le baptême, avec le nom de Lorus… Suivant l’usage des gentilshommes, il donna son nom au château, qui depuis lors s’appelle Lorde, au lieu de Mirambel, qui était son premier nom ».
Vitraux de la chapelle, en mémoire à a prise du château par Charlemagne. Blason de la ville. Photos J. Omnès
Evénement indiscutable, le 15 août 778, l’arrière garde de Charlemagne est attaquée par les Basques alors qu’elle franchit le col de Roncevaux. La chanson de Roland (XIIIème) a immortalisé ce désastre.
Charlemagne et Mirat en route pour le Puy. Les cavaliers maures ont une touffe d'herbe de Bigorre au bout de leur lance. Carte postale ancienne.
2/ Escalier « sarrasin » et première ligne de défense
Cet escalier n’est en rien lié à la présence sarrasine en Bigorre. Dans son état actuel, son âge doit être rapproché de sa représentation sur le plan de l’ingénieur Vauban, en 1685.
La guérite au-dessus de la porte été déjà édifiée entre 1750 et 1778 ; tandis que le tambour de l’entrée a été construit entre 1828 et 1839. Une petite basse-cour, un bastionnet construit entre 1840 et 1845, desservi par des escaliers, complètent ce dispositif de première ligne de défense (braie). Nous ne connaissons pas la configuration des lieux au Moyen Age : des ouvrages en bois, tels des palissades, pouvaient alors être jugés suffisants pour défendre une poterne à l’accès escarpée.
L'escalier. Photo J. Omnès
3/ Pont- levis
Ce pont-levis à bascule, pris entre deux demi-bastions (ouvrage à cornes), qui défend et défile l’ancienne porte de ville médiévale a pour origine les préconisations de l’ingénieur Vauban en 1685. L’ouvrage, intégré dans un système bastionné, a été restauré en 1819.
Le pont-levis encadré par un ouvrage "à cornes", c'est à dire en U. Portes à double battant. Photo J. Omnès
4/ Entrée piétonne du château roman
Ce corps de bâtiment du XIIIe siècle, traversé par la porte de ville, renferme, en particulier, une vaste citerne (8x4x4 m) endommagée pendant le siège de 1407 et un corps de garde installé en 1592. Il est modifié après 1685, par l’ingénieur Vauban, qui le fait surmonter d’un chemin de ronde, dont on voit les six ouvertures de surveillance ; tandis que l’extrémité Est a été fortifiée par une échauguette sur multiples redans, en 1832. De la même époque date la galerie de façade, côté cour.
L’étroite entrée romane (72 cm), élargie vers 1841, se fait par une porte défendue, à l’origine, par des vantaux de bois et par un assommoir. Au Moyen Age, le cheminement jusqu’à cette porte, qui peut être considérée comme une poterne, ou porte secondaire, devait être sans grand aménagement maçonné. Des défenses par des palissades de bois sont probables.
Sur la gauche de ce bâtiment, nous avons la façade Est de l’ancien logis roman, la sala, ou tinel, éclairée par quatre fentes de jour en grès (obturées). Le parement de ce mur, en petit appareil régulier, quasi cubique, est typique des X-XIe siècles. Nous avons là la plus ancienne sala de Bigorre conservée.
Appareil roman X-XIe siècles.
Ce tinel, se prolonge au Sud par un bâtiment en moyen appareil assisé, des XII-XIIIe siècles, que l’on retrouve en soubassement sur la majeure partie du site sur promontoire. Il est renforcé par un contrefort hémisphérique. À l’extrémité Nord de ce mur a été aménagée une bretèche-latrine. Ce bâtiment se prolonge au Sud par le cavalier Sud (XIIe-XIIIe) que contreforte une tourelle demi-ronde.
Entrée romane agrandie en 1841. Est visible l'arc de la voûte cassée. Beau travail de serrurerie à double clef.
Photos J. Omnès
5/ Entrée avec ascenseur
Le Musée Pyrénéen, propriété du Touring Club de France, inauguré en 1922, est dû à la volonté d’ Ernest Seyrès, architecte de la Ville de Lourdes, du Dr A. Meillon, administrateur du T.C.F. et de Louis Le Bondidier, secrétaire de la Confédération pyrénéenne. Dès 1929, devant le succès grandissant, il fut décidé la création d’un ascenseur permettant l’accès à d’avantage de visiteurs. Ce travail est dû à l’architecte Panieu. Pour ce faire, l’enceinte du fort fut ouverte dans l’axe de l’ascenseur, le chemin de ronde interrompu, le terre-plein sur lequel reposait la chapelle retaillé, faisant disparaître l’escalier d’accès à l’entrée Sud de la chapelle. Artificiellement, une voûte en béton armé fit la jonction entre la chapelle et l’ancien corps de garde.
Le chemin de ronde, dont on voit des consoles de soutènement à droite, derrière la chapelle, se prolongeait côté cour, à gauche de l’actuel passage, jusqu’à la grande échauguette, ouvrage en encorbellement sur multiples redans, construite en 1832.
Entrée artificielle pour accéder à l'ascenseur, creusée dans la roche. Sur le mur de gauche, traces de l'escalier donnant accès à la chapelle qui est au-dessus .
Ancienne entrée de la chapelle, murée au fond. Photo J. Omnès
La courtine (chemin de ronde) était supportée par les corbeaux au bas de la chapelle (photo de gauche), la contournait et arrivait au niveau de l'échauguette, photo de droite. Photos J. Omnès
6/ Ancien bâtiment roman avec citerne-Corps de garde
(Reprendre la première partie du texte Entrée piétonne du château roman).
7/ Latrines
Ces latrines à la turque, simple (officiers) et double (soldats), en encorbellement, sont probablement contemporaines de l’escalier construit en 1715. L’absence de siège percé, pour raison d’hygiène, a été compensée par des barres pour se relever.
Latrines officiers et soldats. Photos J. Omnès
Emplacement de l'ancienne latrine avant la réalisation de celle de 1715.
Photo J. Omnès
8/Cavalier Sud
Cette appellation moderne appartient au vocabulaire de l’architecture bastionnée propre à l’artillerie. Le sol roman (XIIème siècle) est aujourd’hui à trois mètres sous les niveaux actuels. Le dernier aménagement a été fait par surélévation des murs d’enceinte médiévaux, puis l’espace ainsi créé fut rempli de terre. Ainsi, les murs extérieurs, doublés par un massif de terre, pouvaient résister à la force des boulets de canon. Cette place avancée, elle-même, pouvait accueillir jusqu’à huit canons, comme le montre les fenêtres de tir. L’ouvrage est complété par une guérite, dite du Lavedan (1606), qui offrait abri aux artilleurs.
Sur la façade Est sont présentes les restes d’un contrefort hémisphérique.
Sur la façade Ouest, deux contreforts ont été confectionnés avec les restes d’une autre tourelle quadrangulaire, en applique, comportant une salle, aux murs en moyen appareil assisé, avec voûte reposant sur deux corniches en encorbellement. Est-ce la tour d’Anguilar (Aguilar ou nid d’aigle) mentionnée en 1407 ? Cette petite tour était encore présente sur le plan Vauban de 1685.
Place du cavalier Sud restaurée en 2014. Emplacement des canons, protégés par des doubles vitrages.
Photo J. Omnès
Évolutions du cavalier Sud et de sa guérite. Cliché Ville de Lourdes. La table d'orientation a été enlevée en 2014.
Etat en 2015 après travaux. Photo J. Omnès.
Canons du cavalier Sud. On ignore où ils se trouvent.
Façade Est du "cavalier" et son contrefort arrondi. Assommoir façade sud du cavalier. Photo J. Omnès
Le troisième canon. Nous ignorons où il se trouve maintenant
Autres canons
9/ Ancien grand logis roman
En 778, selon la légende, le château aurait fait l’objet d’un siège par Charlemagne, lors de son expédition en Espagne, à la demande de l’émir de Saragosse. De cette fortification du VIIIème siècle, probablement en bois, nous ne connaissons aucun élément.
A la fin du Xème siècle, ou au tout début du XIème siècle, le château de pierre est constitué. Il devient le siège du comté héréditaire de Bigorre, au moins depuis 1020. Dans les actes de l’époque, le comte est parfois dénommé le « senhor de Lorda » (ou Lorde). Le castet resta la résidence des comtes jusqu’en 1195, date de leur installation à Tarbes. A partir de 1213, il est livré aux hérétiques albigeois, puis à un des fils de leur vainqueur, Simon de Montfort ; enfin, pendant la guerre de Cent ans, aux Anglais, lors de la cession du comté au roi d’Angleterre en 1360 (traité de Brétigny) ; et ceci jusqu’au siège de 1406-1407. En 1425, il sera dévolu au comte de Foix-roi de Navarre, et sera alors gouverné par des capitaines.
Toute la façade Est, côté ville, est encore proche de son état originel ; comme la façade Ouest, côté Gave. Les quatre fentes de jour romanes, côté ville, ont été bouchées après 1685, modifiées en simple ouverture de tir ; après abaissement des seuils. En 1407, une double galerie de bois (hourds) couronnait le bâtiment. Le sol médiéval est en partie recouvert de remblais pour l’aménagement de l’escalier du cavalier Sud. C’est dans ce vaste bâtiment, appelé sala, tinel ou grande salle des actes (1407), que le comte de Bigorre recevait ses administrés. En 1407, la cuisine était dans le tinel. Le logis seigneurial, proprement dit, la camera, était attenant, avec d’autres chambres tournées vers la ville. Malheureusement, cet espace a été envahi par la construction d’une petite poudrière (entre 1601 et 1606), et d’une caserne à soldats, reconstruite en 1715 ; transformée en salles d’exposition en 1921. Et, après 1933, par un second bâtiment « néo bigourdan » à l’extrémité Sud.
Façade Est du logis roman (sala) qui couvrait tout l'espace vide ; sont visibles les quatre fenêtres au 3/4 bouchées et transformées en fente de tir après 1689. A droite, se trouve la caserne des soldats construite en 1715 sur une partie de la surface de l'ancien logis. Au fond, le toit à redents représente le bâtiment construit en "néo bigourdan" en 1933, pour augmenter le nombre des salles d'exposition.
Salle d'armes de 1715, construite sur l'emplacement de l'ancienne sala.
10/ Entrée cavalière par la rampe Ouest
Nous avons là, une partie du rez-de-chaussée d’une tour-porte médiévale (XII-XIIIème), réduite à son passage protégé. La lecture est délicate. À l’origine, le passage était défendu par une porte à chacune de ses extrémités. Celle s’ouvrant sur la rampe a un linteau droit reposant, d’un côté, sur un corbeau prismatique simple. A l’extérieur, elle était défendue sur son flanc gauche par deux meurtrières en grès ; et à l’intérieur par un assommoir et une fente de tir à un niveau supérieur. La rare herse métallique, actionnée par un treuil à cabestans, toujours visible à l’étage, présente un cadre avec linteau en accolade. Cette herse est à rapporter aux travaux d’aménagement de G. de Vize, ingénieur du comte de Foix-roi de Navarre, à partir de 1592. La mise en place du cadre de la herse a supprimé le ventail d’origine, qui a dû être remplacé, derrière la herse, par un double ventail, bloqué par deux barres.
Porte médiévale à un vantail (avant la herse) remplacée au XVIe siècle par une herse et une porte à double vantaux. Photos J. Omnès
Sur un plan du XVIIème siècle, la porte est précédée d’un projet de fossé. Curieusement, cette tour-porte dénommée Panaboussin en 1407, à l’époque moderne sera appelée « porte de secours ». C’est par cette porte principale que seuls chevaux et charrois pouvaient accéder à la place forte.
Le roi de Navarre décida de transformer la citadelle en une forteresse moderne pendant la période 1592-1630. C’est probablement à ce moment que furent arasées les trois tours médiévales, qui offraient trop de prise à l’artillerie.
11/ Logis des officiers
Le logis des officiers a été construit entre 1715 et 1725 contre la courtine médiévale, dont trois arcs de décharge, soutenant le chemin de ronde, sont encore visibles à l’intérieur, dans le fond des vitrines d’exposition. En soubassement de ce mur d’enceinte, sont encore visibles une série de baies romanes, dont deux encore intactes : cette présence révèle l’existence d’un bâtiment primitif sur le même emplacement.
12/ Cloche d’alarme
En période trouble, la nuit, la sentinelle devait sonner la cloche à périodicité régulière pour montrer qu’elle était bien à son poste. Cette cloche fut refondue en 1822. L'actuelle cloche vient de l'église de Saux. Elle en reparti en 2015, lors de la restauration du retable de la chapelle du hameau
La cloche actuelle vient de l'église de Saux, l'ancienne refondue est probablement celle du toit du donjon. Photos J. Omnès
13/ Donjon
Ce donjon, de 24 m de haut, avec des murs épais de 2 m, a probablement été érigé à la fin du XIIIème siècle, ou au XIVème siècle (en 1314, pendant les restaurations effectuées après la mise sous séquestre royal). Il a subi au cours des siècles un certain nombre d’aménagements. L’entrée primitive à plusieurs mètres de haut a été remplacée par des entrées en rez-de-chaussée, dont une seule subsiste (XVII-XVIIIème), donnant accès à un cachot. Elle dessert un escalier à vis de 104 marches. A chaque étage, se trouvent une chambre et une garde-robe équipée de latrines doubles, post médiévales, dont le conduit est visible côté Gave. Toutes ces chambres ont été transformées en cachot ; la place devenant prison d’état sous le règne de Louis XIV. C’est à cette époque que les grandes ouvertures rectangulaires, déjà en place, ont été renforcées par un barreaudage. Pendant la guerre de 1914-1918, le château, propriété de la ville depuis 1894, réquisitionné, a servi de prison aux soldats allemands d’origine alsacienne et lorraine : des caissons de bois, faisant puits de jour, avaient été placés devant les ouvertures. Le couronnement de mâchicoulis sur corbeaux à triple ressauts est interrompu, au Nord-Est par une logette d’angle pour guetteur. La plate-forme sommitale, sur voûte, a été mise en place, en 1698, pour servir l’artillerie. Le toit date de 1808. Ce donjon a été fortement endommagé lors du siège de 1407, qui a duré un an : sur sa façade Nord, on peut apercevoir une ancienne brèche ouverte par les boulets de pierre lancés par un couillard depuis la bastide de siège située sur une hauteur plus au Nord (Turon de gloire).
La tour et son conduit des latrines. Photos J. Omnès
14/La « Bastille des Pyrénées »
A toute époque, le château a servi de prison occasionnelle. Mais il devint prison d’Etat sous le règne de Louis XIV. Au XVIIème siècle, Dom François Lacombe, confesseur de Mme Guyon, considéré comme un dangereux doctrinaire sera enfermé de 1668 à 1698. En 1763, un nommé Boutan, conseiller au présidial d’Auch, accusé d’avoir écrit de lettres anonymes à l’intendant d’Etigny, écrit : « Les rigueurs avec lesquelles je suis icy traitté, toujours enfermé dans une chambre avec trois compagnons, obligé à me servir moy même, et de monter plusieurs fois par jour un escalier en vis de cent une marches, pour la moindre nécessité, me tournent la teste et les jambes m’y manquent. J’ai résisté à l’hiver, mais je crains de succomber à l’esté ». En 1767, le jeune duc de Mazarin, prince de Valantinois, fut détenu pour quelque aventure galante à la cour. En 1783, Maine de Biran, le futur philosophe, fut interné, à l’âge de 17 ans, à la demande de son père, comme d’autres fils dans l’inconduite.
En 1789, avec Bertrand Barère, le pays de Bigorre adressa une supplique aux Etats-généraux pour que « le château de Lourdes, demeure ancienne des comtes de Bigorre, ne soit plus appelé ni regardé comme prison d’Etat ; qu’il ne serve désormais qu’à la protection et à la défense du pays… ». Trois ans plus tard, le château est converti en maison de correction et de détention. Ainsi, l’ambassadeur d’Angleterre à Constantinople, Thomas Bruce, comte d’Elgin, le pilleur des frises du Parthénon, fut détenu arbitrairement comme otage afin d’obtenir la libération du général Boyer, prisonnier en Angleterre.
La prison connut surtout son contingent de complices de la conspiration Moreau (1804), la plupart des anciens chefs des Chouans, et autres réfractaires, émigrés et suspects, victimes des affres de la tourmente révolutionnaire.
D’octobre 1870 à mars 1871, le château accueillit 120 prisonniers prussiens et bavarois.
En 1914-1915, 300 prisonniers allemands furent emprisonnés, remplacés jusqu’en 1918, par d’autres prisonniers alsaciens-lorrains.
Prisonniers dans la cour au XVIIIe siècle
15/ Logis du gouverneur
Ce bâtiment à balcons de bois a été construit en 1592. Son toit à double pente a été modifié par la suite en toit en appentis pour ne pas dépasser de la courtine protectrice. Son agrandissement Nord a englobé les restes d’un double four à pain. A l’origine, ce bâtiment était indépendant du donjon auquel il était relié par un pont-levis. D’autres aménagements ont dénaturé ce bâtiment, comme la création d’un local administratif dans des latrines de 1665. Ce logis, avec toutes ses modifications, a été le siège du commandement de la forteresse depuis la seconde moitié du Moyen Age, jusqu’à aujourd’hui avec les locaux administratifs.
Le logis du gouverneur. Photo J. Omnès
Le logis du gouverneur en travaux mars 2023. Devant maquette des maisons pyrééenne de M. Le Bondidier
16/ Magasin des affuts
La création de ce magasin pour les affuts de canons se situe entre 1750 et 1778. Aujourd’hui, local technique, il laisse encore voir l’ancien chemin de ronde contre lequel il a été construit en appentis.
Inventaire de 1790 : 2 canons de calibre 8, aux armes du Béarn, de 6 pieds 6 pouces de longueur ;
4 canons calibre 4, de sept pieds de longueur, dénommés : Le Lion, du poids de 1112 livres ; L'Etonnant de 863 livres ; Le Remuant, de 1129 livres ; ces trois aux armes de France
et Philipus V, aux armes d'Espagne.
1 canon calibre ¼, dénommé Floconeau.
Magasin des affuts, local technique, un projet vise à restaurer l'ancien chemin de ronde qui se trouve derrière.
Photo J. Omnès
17/ Cavalier Nord
Ce cavalier Nord résume l’histoire du château.
- Reposant directement sur le rocher, en se penchant (déconseillé), on distingue encore le soubassement d’une grosse tour ronde, avec un moyen appareil assisé rapportable au XII-XIIIème siècle. Cette tour est mentionnée dans les comptes de réparation après le siège de 1406-1407.
- Fortement endommagée par le siège de 1407, par la catapulte installée à la bastide de siège Nord (Turon de gloire), elle a été arasée, peu après, pour laisser place à un premier bastion en briques complétant celui proche de Chausenque : une canonnière en grès est toujours visible en contrebas de la muraille.
- En 1606, devant la montée en puissance de l’artillerie, le site a été fortement remblayé pour doubler le rempart d’un bouclier de terre. C’est de cette époque que date l’échauguette de surveillance et de tir surplombant le socle rocheux du château. Elle a été reconstruite après le séisme de 1660.
- Sous le château, se distingue l’amorce de l’enceinte de la ville, dont il reste un élément sous forme de contrefort.
Cavalier Nord, à l'extrême gauche de la façade Ouest. Photo J. Omnès
18 /Chapelle
Cette construction modeste, appuyée contre la courtine dominant la ville, est probablement ce qu’il reste de l’ancienne chapelle castrale connue au XIIIème siècle, sous le nom de Chapelle Notre -Dame –du- Château. Elle a connu de graves désordres, comme lors des séismes de 1660 et de 1750, où elle s’est en partie effondrée. Ceci expliquant le mélange des types de moellons de ses murs. L’entrée primitive de cette chapelle s’ouvrait sur la façade Sud (côté ascenseur), au niveau du chœur. Condamnée, elle a été remplacée par une ouverture sans style sur la façade opposée. Au début du XXème siècle, le plafond en lambris présentait encore un décor peint, bleu pale, constellé d’étoiles or et argent, en papier collé. Le mobilier, essentiellement des XVII-XVIIIème siècles, provient de l’ancienne église paroissiale rasée en 1905.
Chapelle et sa sacristie. Photo J. Omnès
Ancienne entrée de la chapelle. A droite : entrée par l'escalier, traces sur le mur de gauche. Ce tunnel artificiel n'existait pas. Photos J. Omnès
19/ Bastion « Chausenque »
Ce petit bastion, tourelle à deux étages, ouverte à la gorge, a été construit en briques pour sa moitié inférieure ; en même temps qu’un tronçon de la courtine détruite en 1407, ou par un tremblement de terre. Tandis que la moitié supérieure est construite en tout venant. Chaque niveau comprend trois archères-canonnières, en grès, de type différent : courte archère pattée à croisillon associée à un trou, qu’elle surmonte, pour celles du bas (milieu XVe); et trou prolongé de sa fente de visée, pour celles du haut (plus tardif). Une canonnière du second type est présentes sous la proche extrémité Nord, elle aussi remblayée, en 1606, de plusieurs mètres pour renforcer la muraille contre les boulets d’une artillerie plus puissante.
La brique a été aussi utilisée pour le rempart de ville, dans le prolongement du cavalier Sud. Ce matériau était fort prisé par les ingénieurs de Gaston Fébus.
Bastion Chausenque. Photos J. Omnès
20/ Magasin aux poudres
En 1407, se trouvait ici le Roc de Mauconseil, avec une maison et une guérite de bois.
Après terrassement de la place, en 1844, a été construit, par sécurité en dehors du château, un magasin aux poudres. Au Nord de la poudrière, avait été aménagé un bassin de retenue d’eau, par la suite fermé en citerne. Chaque unité ayant une porte d’accès indépendante.
La poudrière
21/ Anciennes écuries et grange
Cette extrémité Sud de la braie comporte encore des restes de l’enceinte médiévale, englobés dans un mur refait vers 1847. Avant 1685, se trouvait une écurie pour le commandant de la place, agrandie par la suite, et complétée par une grange. L’écurie a été détruite par le séisme de 1750. Et la grange a été transformée en corps de garde avancé, toujours visible.
Intérieur de la grange. Fenêtre XVIIe Photos J. Omnès
22/ Basse-cour
Au milieu du XIXème siècle (1843-1850), tous les extérieurs sous le promontoire rocheux furent grandement modifiés par le génie occupant la place, par la construction d’une série de portes étagées tout le long du cheminement ; tandis que toute l’enceinte médiévale a été pour grande part démolie et reconstruite. Lors de ces travaux, de nombreux restes lapidaires antiques, en remploi dans la maçonnerie, ont été recueillis par les démolisseurs : autels votifs, dont un dédié à la déesse Tutela, têtes sculptées, dont celle du dieu Mithra (divinité honorée par les légionnaires romains). Il est probable qu’ils avaient été trouvés sur place, laissant supposer la présence d’un temple antique sur cette éminence dominant le Gave. Malheureusement, tous les remblais du XIXème siècle –sur près de quatre mètres de haut en certains points- ont rendus inaccessibles les niveaux des sols antiques.
Mithra et autel votif. Photos J. Omnès
23/ De l’occupation antique de la basse-cour à la demi–lune de Vauban
L’aspect actuel des dehors, dont cette basse-cour, a été entièrement remodelé par les aménagements du génie au milieu du XIXème siècle, suivant les préconisations de Vauban. Création d’une série de portes, de murs avec bastions, et mise en place de parapets de terre pour doubler les murs contre la force des projectiles de l’artillerie moderne. Ainsi, toute la basse-cour (barry, demi-lune) a été remblayée sur plus de trois mètres de haut. Il est donc difficile de connaître les sols d’occupation médiévale, comme ceux de l’antiquité.
Au cours des travaux du génie, furent trouvés des « monnaies celtibères, des débris d’armes, une tête d’aigle en bronze, des médailles, une inscription et un chapiteau de l’époque aquitano- romaine ».
« En 1847, on démolit …un mur qui me parut être du IIIème siècle, réparé au Xème. On recueillit des fragments de sculpture : une tête de femme en marbre, quatre mains gauches de diverses dimensions et de diverses époques…, des débris de torses, enfin des restes d’autels votifs… Les fouilles furent arrêtées par ordre du génie militaire ». Ce mobilier montre la présence d’objets liés au culte d’une divinité topique, et de Mithra, dieu fort apprécié des légionnaires. On peut donc supposer la présence d’un temple gallo-romain sur ce plateau dominant, au pied du piton fortifié.
Tête de matrone. Photo J. Omnès
Le barry ou lice. Photo J. Omnès
La lice avec ses jardins en ? ; photo Margalide Le Bondidier
24/ Porte Vauban
Porte de Vauban découverte lors du nettoyage des jardins suspendus. Elle était recouverte de lierre et cachée par de la végétation et côté fort, la cour avait été remblayée par trois à quatre mètres de terre.
Porte de Vauban. Photos J. Omnes
25/ le faux cimetière
Exposition de pierres tombales basques (copies) et de sarcophages. Voir le dossier Petits patrimoines architecturaux, les cimetières
26/ Entrée basse
Réouverture de cette entrée en juin 2015.
Elle se trouve sur plusieurs étages dans le donjon du château de Lourdes Au premier étage nous avons le bureau de Louis Le Bondidier, vu son embonpoint croisant il a fait faire une découpe en arc de cercle au plateau de sa table de travail. La cheminée à l’arrière est factice. A côté, est située une petite pièce appelée cabinet des estampes où nous retrouvons les ouvrages les plus célèbres sur le pyrénéisme, parfois en première édition avec nombre de dédicaces : de Carbonnières, Russel, Beraldi, Louis Le Bondidier...
Le secteur sud du château avant sa reconquête de 1407. Montage par Arts Grapphiqueet Patrimoine pour le service Médiation du Musée Pyrénéen 2018 ; bulletin Pyrénées N0289, page 81,
Le même endroit en 2022
Photo prise le 17 septembre 2022 (fête du centenaire du Musée). Photo J. Omnès
Pour les remparts et les tours enserrant la cité, voir le dossier circuits historiques au Moyen Age
Une découverte récente : La pierre énigmatique de Lourdes
En 1932, l’architecte de la ville, Mr Seyrès, découvrit une grosse pierre « rue de Bagnères, dans le jardin de la maison Berjanton. Cette découverte a été ainsi décrite en 1939, par l’abbé Joseph Camoryet : « d’environ 0, 70 X0, 70 m [elle porte] les signes suivants : 1) En haut une croix de Malte. 2) Deux lettres grecques parallèles : un alpha à droite, à gauche, une autre lettre grecque, oméga. Ces deux lettres alpha et oméga sont la première et la dernière lettre de l’alphabet grec ; elles sont de plus symboliques. Elles figurent le Christ, le commencement et la fin de toute chose. C’était aussi le chiffre en usage dans les sceaux de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. 3) Deux lettres M dont le sens est difficile à expliquer et qui figurent dans les anciens sceaux de l’ordre. 4) À gauche, il y a trois croix groupées : ce sont des croix potencées. 5) La ligne d’encadrement de tout le dessin est en forme de cœur. Le cœur, dit-on, était un des emblèmes de l’ordre de Jérusalem. »
Cette description approximative et relativement influencée par l’environnement sacré du prêtre n’a fait, hélas, l’objet d’aucune étude sérieuse ; seul Mgr Patrick Truchemotte, de l’Eglise gallicane, se lança dans une explication proche de l’ésotérisme.
Après maintes recherches rue de Bagnères, je suis « tombé » au 33, sur l’ancienne pension de famille Magda des Bergenton-Nicolau mentionné par Patrick Truchemotte. La source évoquée se trouvait effectivement plus ou moins cachée dans le jardin. La pension de famille Magda a été construite sur un ancien « contenancier » des hospitaliers de Saint-Jean ; et le triangle inversé au bas de la pierre « symbole de l’eau dans la figuration médiévale » (1), indiquait bien une source située dans les jardins de l’Houste Dieu (1). Depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours, cet endroit a servi de relais aux pèlerins. Ils venaient se rafraichir, venant de Bagnères, en route pour Santiago. Depuis peu, la pension a fermé ses portes pour devenir une maison particulière.
Par la suite, j’ai retrouvé cette pierre qui était depuis 1932, au château fort, lieu des dépôts classiques des trouvailles de Mr Seyrès. Elle était dans le jardin botanique, sans que personne n’ait remarqué sa présence.
Villa Magda, anciennement au 35 rue de Bagnères
Description d’après le relevé Omnès
Il s’avère qu’elle représente effectivement la croix de Malte sous laquelle se trouvent, non pas une, mais deux lettres grecques de l’alpha et de l’oméga, symboles du Christ : je suis le début et la fin de toute chose (Apocalypse de Saint-Jean). Pourquoi deux ? Question sans réponse. Leur curieuse position mérite également interprétation. Quant aux MM, ils seraient pour l’évêque, l’incantation de Maria Master, mais pourraient aussi représenter selon les informations de Guy Trousselle, sur Facebook, une haute distinction de l’ordre dont l’énoncé en latin serait : MIL. ORDI EQUITUM MENTO MELITENOS. Les trois croix potencées évoqueraient, toujours d’après le même évêque, « le pèlerinage de Jérusalem ou la protection de saint Jacques, codificateur des onctions de guérison. » Je reste assez perplexe devant cette interprétation. Quant au triangle inversé, nous n’avons aucune autre réponse que celle donnée : l’indication d’une source. En attendant qu’un expert s’intéresse à cette pierre, j’en resterai là, et ne m’étendrai pas sur les autres explications très libres fournies par l’évêque gallican.
(1) D’après P. Truchemotte La dorine et les secrets de Lourdes
La pierre énigmatique-Relevé Omnès
La Tour de Guigne
Rue du Garnavie. Tour d’observation (d’où son nom) d’environ 15 mètres de haut, du XIIIe siècle.
Histoire
Initialement elle s’appelait tour de Guigne, car elle servait à guigner, voir, observer puis au XVIIe siècle à la fin de son utilité elle prit le nom de tour du Garnavie, car à proximité, dès le XIIe siècle, se trouvait une dépendance de la commanderie de Gavarnie appartenant aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, l'ex maison d'Aubert-Aubaa (1). Garnavie venant de la déformation de Gavarnie. Le guide Adolphe Joanne de 1880, l’appellera la tour des Anglais (?). D’après E Duviau architecte de la ville il y aurait eu 9 tours jointes par des remparts.
Voir le dossier promenades médiévales.
En 1773, le maire de la ville, J.-P. Picqué devant la vétusté de ces tours décidait d'en raser quatre : la Cléda ou Clèdes (près de la place du Marcadal) la Lindro, la tour de l'Horloge et la tour de Guigne.
-En 1775, les démolitions sont terminées, mais demeurera la tour de Guigne pour une raison qui nous est inconnue.
-En 1846 la ville décide de la restaurer et demande un devis au sieur Bengfort.
-De 1934 à1936 la propriété légale n’étant bien définie la ville voulant détruire la tour en mauvais état essaye d’en faire une propriété de l’Etat qui avait détenu le château et certaines dépendances jusqu’en 1889, en vue de lui faire supporter les travaux de démolition1946 grace à Madame Lre Bondidier créatrice du musée pyrénéen, la tour est inscrite à l’inventaire des monuments historiques.
-1994, la tour engoncée dans de nombreux immeubles qui l’avaient jusqu ‘alors protégée de la démolition, voit les premières maisons mis à terre et prendre l’aspect qu’elle a actuellement.
Architecture
Haute de 16 mètres en 1894, elle forme un carré de 5, 3m0 X 6,50 m avec une épaisseur de mur de 2, 10 m coté campagne (Sud) et 1, 1
Côté Sud, extérieur à la ville les ouvertures sont minimes et au sommet une bretèche reposant sur trois corbeaux est accessible par la plateforme au sommet des escaliers.
Côté Est, c’est là que venaient de fixer les remparts et que se trouvait la porte de sortie dont on voit les traces de son encadrement. Elle est entièrement murée. Elle était protégée au-dessus par une seconde bretèche transformée par la suite en latrines pour le logis du second étage
Côté Nord, la masse de pierre au pied de la tour pouvait être le soubassement qui supportait une échelle pour accéder à l’intérieur de celle-ci. On peut aussi imaginer, d’après les plans Bengfort de 1846, que cette masse de pierre étant bien plus élevée qu’elle formait un escalier en pierre donnant accès à la porte qui se trouve à 7, 25 m. Porte de 0,70 m de large par 1, 90m de haut en plein cintre. Il s’agissait probablement d’un état de la bâtisse et non d’un projet.
L’architecte des Bâtiments de France a préféré créer un nouvel accès (bien moderne) qui passe côté Ouest par l’immeuble contigu.
Une étude complète a été réalisée avec plans, par Jacques Omnès pour le bulletin de la SESV de 1995, No26 pages 83 à 96.
Selon la tradition, les sorciers et sorcières se réunissaient jadis au pied de la tour de Guigne pour y célébrer sabbat.
Ces dernières années, la tour abritait les plâtres du sculpteur lourdais, F. Vilon. Ils ont disparu depuis.
Ps : un érudit local m’a fait part d'un souterrain qu'il aurait visité, mais il n'y a aucune trace de souterrain dans le cul de basse fosse ?
Pour en savoir plus, voir sa description dans le dossier circuits d'histoire et de légende
(1) Source V.-R. Riviere-Chalan
Façade Sud. photo J. Omnès.
Jacques Abadie à gauche, hôtelier et Jean Salles, président des Amis du Vieux Lourdes, et conseiller municipal à l'époque de Ph. Douste Blazy qui ont milité pour la sauvegarde et la mise en valeur de la tour en 1994. Photo La Dépêche
Façade Est. En pointillé le contour du rempart et en traits pleins celui de la porte basse. Traces du jambage
Brétèche surplombant la porte murée, transformée en latrines
Cul d ebasse fosse Journées du patrimoine septembre 2024
Tour de la Bonnette
En 2014, après plusieurs recherches, nous avons trouvé dans le cadre du tracé d'un chemin touristique médiéval, les traces de la tour de la Bonnette. En haut des escaliers de l'hôtel Sainte-Monique, se dresse ladite tour à "gorge ouverte" (1). Elle a été totalement transformée au cours des siècles : arasement, fenêtres modernes, intérieurs transformés en appartements, revêtements des murs par un enduit. Un mur rejoint les deux parties du U, ce qui lui donne son aspect actuel carré. Un passage fermé par une grille permet de longer le mur non enduit. La présence de tuf médiéval atteste l'authenticité du bâtiment.
Cette tour est située sur une aire escarpée (petites falaises) que cachent les bâtiments de la place Marcadal en contrebas, la banque Courtois, Orange et le Leffe. Sur le côté Sud, ce sont les escaliers des Espennettes qui marquent cette déclivité.
D'après Mgr J. Perrier la tour se serait effondrée en 1660 (2).
(1) En U.
(2) Lourdes au temps de Bernadette, éditions NDL 2015
La partie cimentée correspond au mur rajouté sur le U initial , afin de réaliser des appartements.
Photos J. Omnès
Une tour en U
Place du Marcadal, à l'arrière à gauche, cela pourait être la tour de la Bonnette
La Tour du Moulin
C‘est avec une grande satisfaction que nous apprenons que la mairie a décidé de mettre en avant la fameuse tour de l’ancien moulin fortifié de Lourdes, tour qui a failli disparaitre à jamais comme nombre de ses monuments historiques. Nous la remercions vivement dans l’attente d’une rénovation et mise en valeur.(septembre 2023)
La Tour du Moulin
Cette tour médiévale comtale d’un des rares moulins fortifiés de la chaîne des Pyrénées est depuis plus d’une cinquantaine d’années engoncée dans un hôtel qui a pris la place de l’ancien moulin démoli depuis 1958. Peu visible de l’extérieur et peu connue des Lourdais, cette tour n’en est pas moins une figure emblématique du Lourdes médiéval.
Construite au Moyen Age, pratiquement à l’extérieur de la ville, propriété du comte qui la louait via une charte d’affièvement, dont nous connaissons celle de 1270, elle se niche dans un creux au bord d’un ruisseau (2), le Lapacca, recouvert depuis, contre l’hôtel qui a remplacé le moulin et a abrité le chocolatier Mazuel. L’emplacement de ce moulin devait être fort ancien car l’un des architectes de la ville, Seyrès a trouvé en 1932, au bord du Lapacca, une meule de l’époque romaine. Ancienne propriété privée elle était relativement cachée, peu d’érudits se sont penchés sur son histoire.
C’est une tour classique proche de la tour de Vidalos construite par Centulle III, en 1175. Le rez-de-chaussée est en cul de-basse fosse avec une voûte en demi-cylindre, dans lequel on accède, en son centre par un trou d’homme de 0, 50 X0, 50m environ, depuis le premier étage. La porte d’entrée est sur la façade Sud. Avec le sol actuel, elle s’ouvre à 4-5 m de haut. L’ouverture a été agrandie dans l’aménagement de la tour en annexe de l’hôtel. Au premier étage, dans la chambre aménagée, est présente une fenêtre à fort ébrasement, sous l’enduit moderne, en ciment. Il s’agit très probablement d’une fente de tir.
Au second étage, se trouve une autre chambre avec une ouverture rectangulaire murée.
Pour ceux qui sont intéressés par la sauvegarde de cette tour médiévale, l'interview de deux de ses défenseurs, Jacques et Pierre Omnès : https://www.dailymotion.com/video/xto84a
https://www.dailymotion.com/video/xto7tz
Un article complet a été réalisé par Jacques Omnès dans le bulletin 46-2015 de la SESV (Société d'Etudes de Sept Vallées)
Tour du Moulin vers 1900.
Façade Nord de la tour en partie arasée. Photo J. Omnès
CHARTE D AFFIEVEMENT DU MOULIN DE PRUEDE
Que ce soit chose connue de tous ceux qui verront ou entendront [lire] ce contrat que Monseigneur Esquivat, par la grâce de Dieu Comte de Bigorre et Seigneur de Chabannais, ni forcé, ni contraint, ni trompé par aucune personne, mais de sa propre et agréable volonté pour [??] a donné en fief, en toute liberté, le moulin qui est à Lourdes devant le château et sous le ruisseau du Lapaca, près de Peyrotonis [??] pour dix sous morlaas de fief, chaque année à la Toussaint, et pour mille sous morlaas de droit d’entrée que le dit Pierre a payés, de telle sorte qu’il se déclare bien payé des dits mille sous d’entrée et des dix sous de fief annuel. [Cela ressemble fort à une vente, le prix de 1000 sous étant considérable, cent ans de droit annuel d’exploitation], à Pierre de Pruede et à son commandement [semble signifier le droit d’en disposer, entre vifs ou par testament].
Lequel moulin avec l’eau et avec le canal qu’il a et doit avoir en aval et en amont et avec tous les curages qu’il a et doit avoir et avec toute l’eau nécessaire depuis le lit du cours d’eau jusqu’au canal d’amenée et qu’il puisse la faire arriver ou l’arrêter comme selon l’usage sans que nul ne puisse s’y opposer, avec tous les droits qu’il a et doit avoir comme Monseigneur le comte Esquivat susdit les avait le jour où il l’a donné à fief, etc.
Sont témoins de cet acte, Raymond Gassie de Lavedan, Auger d’Abillac, seigneurs, François Layre, Seuras, gardes de Lourdes, et Trescens et Boyrie, citoyens de Lourdes, et moi Biclarraba, notaire juré de Tarbes, avec l’accord des deux parties présentes, j’ai écrit cette charte et y ai apposé ma signature.
[En latin] Fait à Lourdes, l’an du Seigneur 1270, le comte Esquivat de Chabannais régnant et R.A. de Coarase étant évêque.
Façade N.E. L'ouverture de la porte a été faite après 1958. Les corbeaux servaient de support à un hourd de bois. Photo de Claude Heintz. À droite : cul-de-basse- fosse avec son trou d'homme pour y accéder. Un treuil , comme au château d'Arras-en-Lavedan devait se trouver à l'étage du dessus.
Le mur de l'ouverture moderne au rez-de-chaussée, fait 1, 35 m d'épaisseur. Photo J. Omnès
L'accès de la tour a été agrandie, une porte-fenêtre a été créée au-dessus. L'enduit recouvre totalement le mur ancien. À droite, chambre du premier étage avec la fente de tir bouchée. Photos Jacques Omnès
Photo J. Omnès
Pour ceux qui sont intéressés par la sauvegarde de cette tour médiévale, l'interview d'un de ses défenseurs :
http://www.dailymotion.com/video/xto84a_affaire-tour-du-moulin-interview-de-jacques-omnes_news?start=5
Un article complet a été réalisé par Jacques Omnès dans le bulletin 46-2015 de la SESV
Pour mémoire, sur la difficulté pour sauver un bâtiment d'exception, de la démolition
Ephéméride du sauvetage à travers la presse écrite, la presse en ligne et la télévision.
4.10.1990 – J.B. La tour de la Coustète et le moulin de Pruède. Les Amis du Vieux Lourdes, n° 65, 1 fig.
2006 – Ville de Lourdes. Les Maires de Lourdes. Pau, Édit. Atlantica, 837 p., nb. fig. Cf. p. 29, 1 pl. ; p. 43, 2 C.P.A.
.12.2010 – PERMIS DE DEMOLIR-CONSTRUIRE L’HOTEL DE LA TOUR DU MOULIN
5.12.2010 – Yucatan. Un foyer « seniors » de 87 logements à Lourdes !!! Départ de l’affaire sur le forum de lourdes-actu (Philippe Subercazes, Frédéric Duplan). Des centaines de posts seront écrits sur ce site comme sur le forum de lourdes-infos (Gérard Merriot, Marc Lafitte) et celui des Esprits libres (J.-L. Laplagne).
22.12.2010 – Stop à la future destruction du dernier moulin fortifié des Hautes-Pyrénées : Permis de Construire Résidence Senior à la place de l’Hôtel de La Tour du Moulin à Lourdes. lourdes-infos.com, 3 fig. 23.12.2010 – La tour médiévale adossée à la chocolaterie Mazuel-Pailhasson va-t-elle être détruite ? lourdes-actu.fr, 5 fig., 1 audio.
23.12.2010 – Lourdes. Une tour médiévale menacée de destruction. Journal FR 3 Toulouse.
23.12.2010 – Sana. Une tour, des fous et un roi en échec. sana65100. centerblog.net.
27.12.2010 – Francine Depeyre. Lourdes. Patrimoine. Menace sur la tour du Moulin. La Dépêche du Midi, 3 fig.
27.12.2010 – Francine Depeyre. « L’aberration d’un projet démesuré ». La Dépêche du Midi, 1 fig.
27.12.2010 – Réactions de Jean-Pierre Artiganave, le maire ; Michel Rebollo, adjoint à l’urbanisme ; Maggy Poublanc, présidente des Amis du Vieux Lourdes. La Dépêche du Midi.
27.12.2010 – « La Tour prend garde ! » (Réaction du Maire et de l’Adjoint à l’Urbanisme). lourdes-actu.fr, 4 fig.
2X.12.2010 – Delphine Pereira. Tour du Moulin : polémique encore. « Chacun mène les combats qu’il peut ». La Dépêche du Midi, 2 fig.
28.12.2010 – Affaire de la tour du moulin : réponse à Monsieur le maire. Droit de réponse de M. Jean Omnès. lourdes-actu.fr, 8 fig.
29.12.2010 – Henri Soulet. La destruction annoncée de la tour du dernier moulin fortifié des Hautes-Pyrénées. Réflexion de l’écrivain Jean Omnès, historien pyrénéen. Le Petit Journal, 2 fig.
30.12.2010 - Virginie Minvielle. Lourdes. Vente de l’hôtel de la Tour du Moulin. « Quelqu’un a commis une boulette ». La Semaine des P., 1 fig.
30.12.2010 – Virginie Minvielle. Bâtiments de France – 3 questions à Janine Colonel – « On nous a caché la vérité ». La Semaine des P., 1 fig.
30.12.2010 – Citée dans « Les maires de Lourdes ». La Semaine des P., 1 fig.
30.12.2010 – Michel Corsini. La Tour du Moulin. Jean-Pierre Artiganave : Mes regrets vont en direction de la fermeture de la chocolaterie. L’Essor Bigourdan.
30.1.2011 – SARL Socabat. Résidence Senior « La belle chocolatière ». Tous les plans du projet. La Semaine des P., 3 fig.
30.1.2011 – Du côté de la mairie. Ce qu’en pense le maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave. Michel Rebollo, adjoint à l’urbanisme. La Semaine des P., 2 fig.
4.1.2011 – Francine Depeyre. Patrimoine. « Je veux sauver la tour et le site ». La Nouv. République des P., 2 fig.
5.1.2011 – Henri Soulet. Conférence de Presse du maire et de son adjoint à l’urbanisme. Réactions municipales aux déclarations de l’écrivain Jean Omnès. Le Petit journal, 1 fig.
5.1.2011- Henri Soulet. La Tour de Lourdes crée polémique. Vice de forme et manquement à la déontologie. Le Petit Journal,
6.1.2011 – Virginie Minvielle. Lourdes. Polémique autour du projet « La belle chocolatière ». « Nous irons jusqu’au bout ». Christian Agius et Jacques Omnès, membres de la commission extra-municipale, en charge de l’environnement, s’érigent contre la destruction de la Tour du Moulin. La Semaine des P., 1 fig.
6.1.2011 – 3 mm avec… Jacqueline Peyrot, Présidente de l’association « Vivre dans les Pyrénées ». La Semaine des P., 1 fig.
6.1.2011 – Michel Corsini. Lorsque Ch. Agius et J. Omnès apportent de l’eau au Moulin de la Coustète. L’Essor bigourdan, 1 fig.
11.1.2011 – Henri Soulet. Lourdes. Vice de forme et manquement à la déontologie. La Tour du Moulin. L’affaire est grave. Le Petit Journal, 4 fig.
11.1.2011 – L’écrivain Jean Omnès répond au maire. Droit de réponse de l’affaire de la Tour du Moulin. Le Petit Journal, 1 fig.
13.1.2011 – Lourdes. Vente de l’hôtel de la Tour du Moulin. La position du préfet Bidal. Dans un communiqué, le préfet s’en prend ouvertement à Janine Colonel, architecte des bâtiments de France. La Semaine des P.
13.1.2011 – Patrick Sacristan. Verrouiller la communication. La Semaine des P.
13.1.2011 – Christian Agius. La tour bientôt classée ? La Semaine des P.
14.1.2011 – Francine Depeyre. Patrimoine – La tour du Moulin conservée. La Nouv. République des P., 1 fig.
18.1.2011 – Henri Soulet. Dossier de la Tour du Moulin. Le Préfet des Hautes-Pyrénées communique. Le Petit Journal, 1 fig.
18.1.2011 – Henri Soulet. Le Comité de Vigilance Lourdais demande le classement de la Tour. Le Petit Journal, 1 fig.
18.1.2011 – Affaire de la Tour du Moulin, Jean Omnès précise. Le Petit Journal.
19.1.2011 – Henri Soulet. Eléments à charge contre le permis de démolir de la SCI La Belle Chocolatière du 3.10.2010. Le Petit Journal, 4 fig.
19.1.2011 – Lourdes. Jean-Luc Laplagne, communiqué du 13 janvier. Le Petit Journal, 1 fig.
19.1.2011- Henri Soulet. Les vœux de l’opposition municipale (extraits). Le Petit Journal, 1 fig.
19.1.2011 – Communiqué de Monsieur Jean Omnès. La Tour du Moulin Affaire privée ou publique. Le Petit Journal.
19.1.2011 – Henri Soulet. La Tour du Moulin – Article L531-14 du code du patrimoine. Le Petit Journal.
19.1.2011 – Lettre de Monsieur Jean-Luc Laplagne. Le Petit Journal.
20.1.2011 – Virginie Minvielle. L’avenir du projet « La belle chocolatière » Vers une sortie de crise ? La Semaine des P., 1 fig.
20.1.2011 – Que pensez-vous du projet ? Bruno Vinculés, Josette Bourdeu, Philippe Subercazes. La Semaine des P., 3 fig.
20.1.2011 – 3 mm avec… Les membres du comité de vigilance. La Semaine des P., 1 fig.
20.1.2011 – Virginie Minvielle. Parchemin retrouvé. La Semaine des P.
20.1.2011 – Francine Depeyre. Qui peut traduire un écrit de 1720 (sic) ? La Nouvelle République des P., 1 fig.
20.1.2011 – Francine Depeyre . « L’inventeur de la tour ». La Nouvelle République des P., 1 fig.
20.1.2011 – Michel Corsini. Jean-Pierre Artiganave : trois points d’actualité. L’Essor bigourdan, 1 fig.
26.1.2011 – Henri Soulet. Les vœux de Monsieur Philippe Subercazes. Du rififi à la commission de l’urbanisme. Le Petit Journal, 1 fig.
26.1.2011 – Henri Soulet. Les vœux de Monsieur Bruno Vinualès. Touche pas à notre Tour ! Le Petit Journal, 1 fig.
26.1.2011 – Communiqué de Christian Agius du Comité de Vigilance. La Tour comtale sauvée. Un nouveau projet à l’étude. Le Petit Journal.
26.1.2011 – Henri Soulet. Communiqué du collectif « Tour du Moulin 1270 ». Le Petit Journal, 1 fig.
26.1.2011 – Henri Soulet. L’assemblée générale des Amis du Vieux Lourdes. Le Petit Journal, 2 fig.
X.2.2011 – Henri Soulet. La Tour du Moulin inscrite sur les tablettes de l’Administration. Le Petit Journal, 1 fig.
28.2.2011 – ARRETE DE DIAGNOSTIC ARCHEOLOGIQUE PAR LE PREFET DE REGION
27.5.2011 – DEMANDE D’ANNULATION DU PERMIS DE DEMOLIR-CONSTRUIRE AUPRES DU TRIBUNAL ADMINISTRATIF
27.5.2011 – Rédaction. Le « collectif tour du Moulin 1270 » est créé. Président : Jean-Luc Laplagne. lourdes-infos.com, diaporama.
29.5.2011- Delphine Pereira. Le collectif de la Tour du Moulin est né. ladepeche.fr, 1 fig.
29.5.2011 – Naissance du collectif Tour du Moulin 1270. lourdes-actu.fr, 2 p., 5 fig.
1.6.2011 – Henri Soulet. Naissance du collectif « Tour du Moulin 1270 ». Le Petit Journal, 3 fig.
1.6.2011 – Hermance Hitte. Tour du Moulin. Le collectif de défense s’est monté en association. Le tribunal administratif est saisi. Ce qu’ils en disent. La Semaine des P., 3 fig.
14.12.2011 – Francine Depeyre. Lourdes. Tour du moulin : le pour et le contre. Jean-Luc Laplagne, président de l’association. ladepeche.fr
14.12.2011 – Delphine Pereira. Dito. Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes. ladepeche.fr.
15.12.2011 – Mathieu Houadec . L’affaire de la Tour du Moulin. Un happy end pour la tour. La Semaine des P., 1 fig.
16.12.2011 – Dossier de la Tour du Moulin : le collectif Tour du Moulin de la Coustète 1270 et le Comité de Vigilance Lourdais font des propositions, le maire de Lourdes refuse de les entendre. lourdes-infos.com, 7 fig., 2 pdf, 3 audios.
16.12.2011 – Tour du moulin : le Maire répond au Collectif. lourdes-actu.fr, 3 fig.
20.12.2011 – « Tour du Moulin » et Résidence « La Belle Chocolatière ». Jean-Pierre Artiganave, le maire, s’exprime. On prend les Lourdais pour des imbéciles, déclare le Maire. Une conception très particulière de l’intérêt général. Paradoxes. Le Petit Journal, 4 fig.
20.12.2011 – Henri Soulet. Conférence de presse du Collectif Tour du Moulin 1270. Pour un échange parcellaire. Le Petit Journal, 2 fig.
20.12.2011 – Affaire de la Tour du Moulin : Rappel des faits. Communiqué de Monsieur Jean-Luc Laplagne. Le Petit Journal, 1 fig.
22.12.2011 – Mathieu Houadec. Urbanisme. Tour du Moulin : réaction du maire « C’est scandaleux ! ». Le maire de Lourdes ne veut pas entendre parler de la proposition des défenseurs de la Tour. Pour lui, c’est un passage en force. (C’est quoi ce « bordel » ?). La Semaine des P., 1 fig.
22.12.2011 – Michel Corsini. Le feuilleton de l’année se poursuit. L’Essor bigourdan, 1 fig.
23.12.2011 – Lourdes : Communiqué de Presse des « Défenseurs de la Tour du Moulin ». lasemainedespyrenees.fr, 1 fig.
29.12.2011 – Dossier. Affaire de la Tour du Moulin. Communiqué de MM. Thierry Lavit, Conseiller Municipal, Jean-Luc Laplagne, Président du Collectif Tour du Moulin 1270, Jean , Pierre et Jacques Omnès, Christian Agius, Président du Comité de Vigilance. L’Essor bigourdan.
11.1.2012 – Henri Soulet. Droit de réponse des défenseurs de la Tour du Moulin au maire de Lourdes. Légitimité des défenseurs de la Tour. Un aveu navrant. Appel à la sérénité. Le Petit Journal, 5 fig.
12.1.2012 – Urbanisme. Affaire de la Tour du Moulin. Ils répondent au maire. Suite à notre interview du maire J.P. Artiganave, du 22 décembre 2011, les défenseurs de la Tour font jouer leur droit de réponse. La Semaine des P., 2 fig.
20.9.2012 – Lourdes. Dossier de la tour du Moulin. Pas touche à la tour. La Semaine des P., 1 fig.
20.9.2012 – Jean-Christophe Borde. A patrimoine, patrimoine et demi… L’Essor bigourdan.., 2 fig.
16.9.2012 – Rédaction. La tour (cachée) du Moulin : vedette des journées du patrimoine à Lourdes. lourdes-infos.com, 7 fig., 3 audios.
17.9.2012 – Lourdes : l’affaire de la Tour du Moulin ressurgit pendant « Les Journées du Patrimoine ». lourdes-actu.fr, 5 p., 3 audios, nb. fig.
19.9.2012 – Henri Soulet. L’affaire de la Tour du Moulin au cœur des journées internationales du patrimoine. Démolition de la Tour du Moulin. Le Petit Journal, 1 fig.
21.9.2012 – Sandrine Le Lay. Patrimoine. La tour du Moulin : « Un monument à conserver ». La Nouv. République des P., 1 fig.
21.9.2012 – Sandrine Le Lay. Lourdes. La tour du Moulin : « Un monument à conserver ». ladepeche.fr, 1 fig., 4 commentaires.
7.8.2013 – Henri Soulet. La « Tour du Moulin » un tapage de basse politique politicienne avec peu de choses. Valorisation du Patrimoine Lourdais. Le Petit Journal, 1 fig.
8.8.2013 – Sandra Cazeneuve. Lourdes. La tour du Moulin n’a pas été classée par la DRAC. ladepeche.fr. 1 fig., 4 commentaires.
8.8.2013 – La rédaction. Lourdes : La tour du Moulin, étonnante conférence de presse du Maire. lourdes-actu.fr, 4 fig.
12.8.2013 – Gérard Merriot. Pas de classement pour la Tour du Moulin : l’affaire est-elle vraiment finie ? lourdes-infos.com, 1 fig.
1.10.2013 – ANNULATION DU PERMIS DE DEMOLIR PAR LE TRIBUNAL ADMINISTRATIF
14.11.2013 – Jean-Christophe Borde. Le coin des affaires. L’Essor bigourdan.
Photo prise devant la tour de Guigne
Les défenseurs de la tour du moulin avant les élections municipales de 2015 ; promese de défense trahie après les élections. Photo pour Lourdes-info.
La tour de Lidrac
Tour énigme médiévale, probablement de l’époque anglaise 1360-1407. Elle se trouve à l’ouest de Lourdes, dominant e gave de Pau. Elle est enserrée à l'intérieur d'une tour plus moderne. L'épaisseur des murs qui atteignent plus de un mètre ne laissent aucun doute sur la nature d'une fortification. On peut imaginer une ferme fortifiée, comme il y a eu à l'opposé de la ville, un moulin fortifié ? Ou une tour de guet ou à signaux contrôlant l'entrée ouest de la ville, celle des incursions béarnaises. À la base, la tour a été percée de quatre ouvertures, une dans chaque mur. La ferme à côté possède également des murs très épais qui n'ont rien à voir avec ceux d'une ferme classique. Les murs sont faits de galets.
Nous savons par les sœurs de la congrégation que lors de l’achat du terrain avec la ferme et la tour celle-ci servait de stockage pour le foin. Et c’est sur la paille de ce foin qu’elles passèrent leurs premières nuits (1).
Un mini- musée a été réalisé en juillet 2020 au dernier étage par Philippe Cabidoche. Il raconte l’histoire de cette congrégation, son installation à Lourdes et son expansion dans le monde.
Mais l'absence de document ne nous permet pas d'aller plus loin pour l'instant, dans nos investigations. Son indication sur la carte Cassini et un dessin de Melling de 1818 et quelques photos sont les rares preuves de son existence ancienne... pour le moment. Rien chez Jean Bourdette dans les Annales. D'après Mgr J. Perrier, ancien évêque de Lourdes. C'était une tour de guet, contrôlant la vallée du Gave (2).
Origine
L’installation des soeurs dans cet endroit vient d’un projet de Mgr Laurence, alors évêque de Tarbes. Il confia au père Peydessus la création d’une congrégation qui s’appellera Religieuses de l’Immaculée Conception de N-D de Lourdes. Parties de la chapelle de Garaison, elles viendront s’installer après leurs vœux de 1863 au lieu-dit Lidrac, avec Marie Ducombe fondatrice de l’ordre. Le site prendra le nom de Petit couvent.
La tour doublée d’une grange fut achetée par le diocèse à une certaine Madame Dupont veuve.
(1) Texte abbé Fournier
(2) Lourdes au temps de Bernadette, éditions NDL, 2015
Carte postale ancienne, tour avec le campanile qui a remplacé le clocher
La même photo en plus net.
Murs épais, plus de un mètre. Photos J. Omnès
Castet de Bern, l’énigme pas résolue, mais il ya t-il une énigme ?
Un auteur, Pierre Lafitte-Matalas, ayant constaté l’inexistence de fortifications protégeant l’accès ouest de la ville de Lourdes, oubliant la tour de Lidrac, située au Petit couvent, à la sortie du bois de Subercarrère, en direction de Lourdes et la bastide de Croses (Pouyferré), il imagina qu’une fortification contrôlant la route de Saint-Pé –Rieulhès-Lourdes devait se trouver dans ledit bois.
Il constata la présence d’un monticule de 100m de hauteur sur la rive gauche du Gave de Pau, à 4 kms en aval de Lourdes à la côte 502. Sur un ancien cadastre de Lourdes section C1, le lieu est mentionné Castet-de-Bern. Sur le censier de 1429, folio 63, il est mentionné un Castet de Vern proche d’Asmès, qui pour l’auteur serait Omex, orthographié par Larcher (glanages, page 142) Ausmez. Sur le plan IGN1747 ET, il est marqué Caster de Bern. À partir de ces constatations, il imagine la présence non seulement d’un château avec tour mais aussi d’un hameau-bastide peuplé par des gens de Silhen. Il ne reste aucun vestige, aucune trace de ces implantations. Pour compléter le tableau, Pierre L-M affirme qu’il s’agit aussi d’un ancien « important oppidum » romain.
Seconde reconnaissance
Il se trouve qu' un second auteur, André Boyer (1), est parti sur les traces de Lafitte Matalas et essaye de donner des explications rationnelles. Il émet l'hypothèse, qu'au début du XIIe siècle, il y avait bien une fortification de bois avec des entrées de pierre. Celles-ci devaient protéger Lourdes, des invasions béarnaises. Mais le site fut abandonné, lors du don en 1281, de la Forêt de Tres Crouts aux moines de Saint-Généres devenu Saint-Pé, déplaçant la frontière de la Bigorre à l'ouest.
L'intérêt militaire disparaissant le site fut abandonné avant 1302 et sa population sinstalla à Boo-Silhen, autre adresse du Castet Bern. Voir plus bas. Mais pourquoi y construire un autre château sur ce nouveau tertre ?
(1) Un site fortifié dans le bois de Lourde bulletin de la sociétéRamond 2001, page 75 à 79.
Carte de P-L Matalas
CASTER BERN UNE BIEN LONGUE RECHERCHE EN FORET DE SUBERCARRERE DE LOURDES
Afin de compléter sa théorie sur la présence du caster Bern (1) dans le bois de Subercarrère de Lourdes, à la cote 489, André Boyer mentionne la présence de pierres taillées : « sur cette plateforme un rocher émerge du sol au centre, plus quatre blocs de granite proches à l’extrémité ouest de forme et de dimensions voisines. Ils pourraient provenir de l’encadrement d’une porte au débouché du chemin […] L’un m’a paru grossièrement épannelé, un second montre après nettoyage des preuves indiscutables de taille soignée et un troisième fait apparaitre après retournement un encastrement pour une barre transversale de blocage »
Accès
L’accès à la cote 489 est assez pénible, la plupart des chemins et sentiers qui s’entrecroisent n’ont pas été nettoyés depuis de années, c’est le domaine des ronciers et surtout de nombreux et énormes arbres déracinés qui jonchent les passages. Afin d’avoir une vue d’ensemble du site nous avons pris pour une troisième sortie, le chemin GR partant de la cote 411 sur le plan IGN 1646 E et traversant tout en long les trois tertres, le 512 si cher à Pierre Lafitte-Matalas, le 478, et le 489 si cher à André Boyer
Découvertes
Nous avons traversé la troisième colline d’est en ouest.
Nous n’avons pas trouvé, tant la végétation était dense, le rocher affleurant sur ce sommet qui ressemble effectivement à une plateforme. A l’extrémité ouest, près du GR (2) nous n’avons retrouvé dans la broussaille, les deux moraines couverts de mousse et fort ouvragées par le glacier.
A côté, gisaient deux pierres, dont on peut difficilement savoir si elles sont du domaine naturel ou un produit de l’homme, tant la taille, si taille il y a eu, parait bien curieuse. A quoi auraient pu servir ces pierres. Leur longueur est respectivement de 77 cm, et de70 cm.
Sous celles-ci nous avons trouvé le dessus d’une canette en alu et une pièce de monnaie très oxydée de Napoléon III datée de 1856.
Nous n’avons pas trouvé les deux autres pierres. Mais on peut se demander à partir de ces deux blocs, si on peut échafauder la présence dans les années mille, d’un fort, même en bois à cet endroit, protégeant Lourdes des invasions de l’ouest ?
Photos les deux pierres sur leurs 4 faces
La première pierre
La seconde pierre. Photos J. Omnès
Photos J. Omnès novembre 2024 des deux pierres. Une meilleure analyse va s’avérer indispensable. Si ce sont des pierres taillées, on peut effectivement se poser la question de leur présence dans un milieu si sauvage.
(1) Bulletin de la société Ramond, 2003, pages 75 à 79
(2) Juste au bas du O de Forêt de Géoportail
Actes notariés
Pour confirmer la présence de fortifications en bois, la découverte d’un acte notarié de 1622, dans l’inventaire des archives de St-Pé, où il est mentionné deux pièces de terre à Rieulhès aux lieux dits « Cuyalas de Begorre » et « Camp de Bern.»
Pour lui cette appellation camp de Bern ne peut qu’avoir un lien toponymique avec le Caster Bern (2) et confirme la présence d’un fort sur la colline.Il est écrit « L’appellation camp convient très bien au vaste emplacement aplani ceint d’une palissade en bois qui était sur la cote 489. »
Etonnante conclusion avec des rapprochements bien sujets à critique, camp pouvant désigner champ qui par ailleurs serait complété par un cuyala, rien de plus logique.
(1)Ecrit ainsi sur le plan IGN ; en principe Castet. Erreur de traduction par les cartographes ?
REPONSE D’ALAIN DOLE SUR CES PIERRES DE l’EVENTUEL CASTER BERN
Je ne sais pas si c'est naturel mais cette forme ronde n'est pas vraiment naturelle, à vérifier après nettoyage et décapage brossage au chlore (pastilles piscine) puis rinçage à grandes eaux si avec une lumière rasante tu ne décèle pas là des traces de pointerole. Auquel cas, une déclaration à la DRAC - SRA (Mme BERDOY) serait utile.
Normalement ce secteur morainique ne doit receler que des galets roulé. Il est toujours possible que le concours de circonstance (chocs entre blocs durant une méga crue) casse des blocs mais statistiquement pas sur toutes les faces.
Ensuite la thèse de ce monsieur se tient cette bute dominait le gave et le verrou de Peyrouse seul passage "praticable" en remontant le gave. L'autre voie était une voie gallo-romaine qui reliait Pau à Lourdes qui n'est autre que le chemin Henri IV.
Et c'est pourquoi ce coin était en Béarn car ce verrou naturel en faisait sa frontière. D'ailleurs sous le Col d'Ech, entre ce Col et le Mail de la Pélade, sur le flanc de ce dernier, le ravin identifié comme un ruisseau temporaire sur la carte se nomme la Coume de Begorre. Le ravin de la Bigorre, marquant avant la donation de St-Pé alors Béarnaise à la Bigorre (1070), la frontière entre ces 2 comtés !
Ce ravin donne naissance au Riu Tort qui passe au pied du vrai Castet Bern que tu as retrouvé !
Magnifique
Autres Castet Bern
Un autre auteur, Jacques Gardelles, dans son ouvrage Les châteaux du Moyen Age dans la France du Sud-Ouest, situe ce château fantôme dans le Val d’Azun.
Le castel Bern officiel
Ce qui est sûr c’est que le castel Bern officiel se trouve dans le Davantaygue (Dabant Ayga) à Silhen et qu’il était la propriété du comte de Bigorre (3), que le nom Gaston de Castel de Bern, bayle est évoqué en 1128 dans un acte de procès entre les moines de Saint Savin et les habitants du Val d’Azun (4).
Hubert Lacrampe de Silhen le situe dans la région de Boô Silhen, au sud d’Asmès et des Pujolles à l’Est de La Vigne. Il prend pour preuve trois actes notariés. Un de 1302 de Me Bernat de La Péna, un second document de 1313, censier-registres du Trésor de Chartres (archives nationales JJ12) et un troisième document qui est le censier de Bigorre de 1429, mentionné aussi par P-L Lafitte Matalas, mais avec une lecture différente. « Asmès n’est pas un lieu-dit et n’a rien à voir avec Omex […] Asmès et Silhen ne formaient qu’une seule commune. Pour cet auteur, le château se situait bien au turon Castro de Berno, délimité par un ruisseau (d’Ayros), un chemin public (de Saint-Pastous) et la ferme Vignolles de Silhen. Près de la côte 442m sur le plan IGN 1647 ET.
Son compte rendu a été rédigé par le bulletin de la SESV de 2001 (No 32, page 15).
Ci-dessous carte d'après les hypothèses d'Hubert Lacrampe (SESV No32).
Pour le castet Bern de Boô-Silhen, voir canton d'Argelès : Boô Silhen.
(3) Jean Bourdette, Les Annales du Labéda tome 2, page 234
(4) Jean Bourdette, Les Annales du Labéda, tome 1, page 318
LES MAISONS "NOBLES"
Maison du baron Duprat
Situé en centre-ville, près du monument aux morts, une plaque commémore l'ancien propriétaire, baron d'Empire. Cette maison possède un beau départ d'escalier sculpté.
Maison du baron Duprat, Lourdes. Photo J. Omnès
Maisons du baron Maransin
De son séjour à Lourdes, il reste sa maison natale, rue du Bourg, au 4. C’est l’ancien relais de poste dont l’annexe pour les fiacres, au numéro 5, avait été acheté par des Anglais pour être transformée en hôtel. Insolite revers de l’histoire pour quelqu’un qui a passé sa vie à combattre les Britons. L’hôtel vient d’être revendu en 2011 à un Lourdais, qui, après rénovation l'a transformé en appartements. La maison natale possède un beau départ d'escalier. Il reste également sa belle cantine militaire en loupe d’orme, son épée et ses décorations. Ces objets sont conservés (en réserve) par le Musée pyrénéen, avec son portrait peint par Chéry, tandis que son buste a été placé devant la Maison de l'Europe (ancien presbytère).
Maison et écuries du baron Maransin, rue du Bourg, avec ses armoiries. Photos J. Omnès
Blason Maransin. Photo J. Omnès
Le Pavillon Henri IV
Avant le changement de propriétaire. Photo appartenant à la famille Teilhard avec leur aimable autorisation
ll aurait été construit au XVIème siècle sur les consignes de Jeanne d'Albret, mère d'Henri IV, pour servir de relais lors d’un voyage entre la France et l’Espagne, et également de pavillon de chasse. Je n'ai trouvé aucune trace de cette origine. Le castel a, au fil des siècles, changé plusieurs fois de propriétaires et de locataires. Il semblerait qu’Isidore Nelli le responsable des travaux des sanctuaires y ai demeuré jusqu’à sa mort en 1900. En 1920, ii a été racheté par la famille Teilhard à Jean de Barreau (1). En 1955, M Teilhard (cousin germain du théologien Pierre Teilhard de Chardin) meurt. Ses six enfants se réunissent en conseil de famille et décident de vendre le Castel, ainsi que les terres autour à l'association Caritas dirigée par Mgr Rodhain pour réaliser un centre d'accueil pour pèlerins modestes, sous l'appellation "Cité secours catholique. "Le castel a servi pendant un certain temps de résidence à Mgr Rodhain après Isidore Nelli, constructeur en chef des sanctuaires.
Il existe un plan indiquant une maison les Coureilles ayant abrité le comte de Nelly (sic). À ma connaissance la maison les Coureilles devenue maison des soeurs de Bethléem, située en haut à droite de la cité ne semble n'avoir jamais abrité Isidore Nelli (avec un i) qui par ailleurs n'était pas baron me semble-t-il. Il aurait vécu jusqu'à sa mort en 1900 au Castel.
(1) Qui aurait donné le nom au lieu : Barau, prononcez Baraw
Photos famille Telhard avec leur aimable autorisation
Jardin du Castel. La grenouille qui déversait l'eau d'une source dans un bassin, actuellement propriété de la famille Teilhard au château de Momas (Béarn).
Plan Google, origine inconnue
À ma connaissance la maison les Coureilles devenue maison des soeurs de Bethléem, située en haut à droite de la cité ne semble n'avoir jamais abrité Isidore Nelli (avec un i) qui par ailleurs n'était pas baron semble-t-il. Il aurait vécu jusqu'à sa mort en 1900 au Castel. A vérifier. La maison Doucet fort ancienne appartenait au XVIIe siècle à la famille Bourrié. Elle a été entièrement restaurée en 2020
La toiture typique bigourdane a été transformée par Caritas. Les lucarnes ont été remplacées par des chiens assis et le retour en pignon a été supprimé. Le jardin a été rasé, de même que la maison voisine.
Photos J. Omnès
Linteau de la porte d'entrés au monogramme du Christ IHS ( le haut de la barre droite du h est cassée), avec peut être le M de Marie, le I avec deux crosses, accompagné du noeud de Salomon. Photo Marc Chanlieu.
Belle fenètre géminée avec coeur inversé, et fleur de lis à gauche. Elle a échappé aux Révolutionnaires de 1793. Photos J. Omnès
La maison Bourrié (ex ferme Doucet)
Escalier du XVIIe siècle. À droite, l'un des anciens propriétaires semblet-il. Au-dessous, la famille Doucet, les derniers propriétaires avant la rénovation et transfomation de la maison et de la grange
Triplex à animaux domestiques (pourailheràs). À gauche, avant sa transformation. À droite en 2020.
Plaque en fer de fonte d'époque Louis XIII (copie de ?) datée de 1640. Elle présente les fleurs de lis du royaume de France et les chaînes du royaume de Navarre. Elles sont entourées par le colier de l'odre du Saint-Esprit. En attique, la couronne fermée est surmontée de trois croix et à la base, nous avons un L B pour Louis Bourbon. Un original de cette plaque se trouve au musée d'Aquitaine de Bordeaux. Sur la photo de droite manteau de cheminée décorée du bonnet phrygien sur une pique, ou comment passer pour un fidèle royaliste à un bon républicain, après avoir enterré bien sûr, la plaque de fonte.
Tableau des années 1950, la grange à gauche a disapru depuis. En revanche, la propriété possède une source fort intéressante toujours en activité, elle alimente aussi plus bas, la Hount de Lavasse et son alevinage. C'est la même eau qui sort à la grotte de Massabielle.
Pour la suite, nous allons suivre le même itinéraire que pour les églises : Canton de Lourdes Ouest, Est, Saint-Pé, puis le Lavedan : canton d’Argelès-Gazost, d’Aucun et de Luz-Saint-Sauveur.
1-CANTON DE LOURDE -OUEST
2-CANTON DE LOURDES- EST
3-CANTON DE SAINT- PE- DE- BIGORRE
4-CANTON D'ARGELES-GAZOST
5-CANTON D'AUCUN
6-CANTON DE LUZ-SAINT-SAUVEUR
Cliquez sur l'image pour agrandir le plan
Source : plan Guide du Curieux Gavarnie-Lavedan, Jean Omnès, éd. PyréMonde, 2004
1-CANTON DE LOURDES-OUEST
1-Adé, 2-Poueyferré, 3-Aspin, 4-Omex, 5-Ossen,6- Ségus, 7-Viger
1-ADÉ
Restes du château des comtes de Bigorre
L’église a été construite sur l’ancienne motte féodale qui donnait assise au XIe siècle, au château ayant appartenu aux comtes de Bigorre. Il aurait été détruit au XIVe (1360) par le parti anglais. Lors des fouilles pour construire l’église, on a retrouvé quelques vestiges (et armes), dont subsistent de nos jours, quelques pans de mur (à l’est de l’édifice et dans les jardins du presbytère). La cave du presbytère est l’ancienne armurerie du château.
Entrée de l’ancienne salle d’armes du château disparu et bout de remparts. Photo J. Omnès
2-POUEYFERRÉ
Le château d’Antin
Le château d’Antin : au sommet du village, sur un tertre, se trouvait dès 1145, une fortification. Réaménagée au XIVe siècle, par la famille d'Antin, elle fut remplacée au XVIIe siècle, par un château de style classique. Propriété au XIXe siècle, de la famille Pied, le château fut acheté par la commune en janvier 1867. Il a été transformé en église dans sa partie Nord, presbytère dans la partie Sud, salle d'école et logement de l'instituteur et depuis peu en logements collectifs, après la démolition des granges et écuries. Du premier château, seuls subsistent à l'arrière, de rares murs. La base de tour était celle du clocher de l'église. Pour voir la façade, il faut passer par le chemin qui monte à côté de l’église. Les ruines sont à l’arrière, près du cimetière dominant la route.
Emplacement château d'Antin. Façade et arrière. Photos J. Omnès
Corps de logis en trois parties avec un corps central à quatre travées flanqué de deux ailes à deux travées.
Photo J. Omnès
Le château de Mourle
Le conseil municipal de Lourdes a vendu à Achille Fould en 1856, des parcelles de bois de Mourle et des landes de la métairie dite de Bouchède, sur l’une des rives du lac de la ville. Puis, en 1861, la commune de Peyrouse lui a vendu sur les hauteurs, un petit immeuble qu'il transforma en "château" en y ajoutant des écuries en contrebas le long du chemin contournant le lac. La propriété héritée par son arrière petit- fils Aymar (1925-1986) à plusieurs reprises secrétaire d’Etat, fut vendu hors écuries abandonnées, à Philippe Douste-Blazy alors maire de Lourdes. Il baptisa la propriété « La bergerie » A son départ de la cité mariale, Il a vendu sa « Bergerie » à un particulier d'origine écossaise. La propriété abrite deux bassins de pierre du côté du lac. Ces bassins, alimentés par un ruisseau, l’un au-dessus de l’autre et aux murs verticaux, sont noyés dans la broussaille. Sans plus ample information, il semblerait que cela soit des bassins-réservoirs de poissons. Les murets sont trop élevés pour être des abreuvoirs.
La bergerie ; à droite la maison principale, la bergerie est à l'arrière
Ce qu 'il reste des écuries d'Achille Fould, ancien ministre de Napoléon III
Réservoirs à poissons ?
Vallée de Batsurgère
3-ASPIN
Porte et fenêtre gothique, manque la colonnette de la fenêtre géminée. Fenêtre Renaissance. Photos J. Omnès
Grange du village. Étonnantes pierres en remploi qui proviennent d'un encadrement de château ou de maison noble. Encadrement de fenêtre. En grattant nous avons découvert cette boule qui est en fait une tête humaine.
4-OMEX
Le château d’Omex
Le vestige le plus visible de la rue est l’ancienne entrée de la chapelle romane du château, représenté par un chrisme du XIe siècle, dégagé de son crépi en 1976. La moitié du mur Sud de la chapelle a été abattu en 1947, pour ajouter une extension en L plus adaptée aux engins agricoles. Sur le mur Nord, une baie a été occultée. La chapelle castrale a servi d'église paroissiale jusqu'au XVIIIe siècle (1769). Le propriétaire actuel, amoureux des vieilles pierres, a mis au jour, intégrée dans la maçonnerie, contre une pile, une très belle dalle sculptée, probablement un couvercle de cuve sépulcrale romane, représentant un évêque avec sa crosse. Certains y voient saint Saturnin, premier évêque de Toulouse. Jusqu’en 1878, le maréchal Foch venait passer ses vacances dans cette belle maison, qui appartenait alors à sa marraine, Mme Normande.
Les bâtiments attenants ainsi que la grange, jadis appartenaient à la famille Doucette, d’où parfois leur nom de maison Doucette (propriété privée). Ils ne manquent pas d’intérêt, loin de là : il s’agit de l’ancien château des seigneurs d’Omex. Il a été plus que remanié au cours des siècles. Le bâtiment haut qui sert de gîte rural, était l’ancienne tour gothique. Tout autour de la propriété subsistent encore les bases des anciens remparts, et l'occupant en 2014, M. Bordere a mis au jour de nombreuses pierres sculptées dont des claveaux et des fragments de linteaux. À l’intérieur, très belle fontaine murale du XVIIIe siècle, en marbre noir.
Restes du Château d'Omex. Pierre représentant probablement saint Saturnin. Photos J. Omnès
La tour d'Omex
Sur la colline morainique, dans le bois, on peut voir les fondations d’une tour carrée. Complètement oubliée, car absente des cadastres du XIXe siècle, il a fallu la ténacité de plusieurs Bigourdans : Mrs Vié, Cahuzacq, Claracq et Varichon à partir des écrits de Jean Bourdette (1) pour faire des recherches sur cette seigneurie disparue autour du XVIe siècle.
Les ruines de la tour, c’est ce qu’il reste du château du seigneur Bernat de Doumec d’Aoutmets (1300). Il était vassal de la châtellenie de Castelloubon. On sait que dès le XVIIe siècle, vers 1638, le château construit sur la motte féodale entourée de fossés et protégé probablement par une enceinte, était déjà ruinée et abandonné par ses propriétaires originaires de Pontacq. Une partie des pierres a servi à la construction de la grange en contrebas
En 1983, le site a été dégagé des broussailles par Messieurs Cahuzacq et Varichon de la SESV. Un plan simplifié a été réalisé par R. Vié, dans l'ouvrage Lavedan et Pays toy numéro 15, page 47. Il présente une surface sommitale plane d'environ 40 m² entourée de fossés et abritant les vestiges d'une tour destinée à la défense, aux murs en galets de 1, 45 m d'épaisseur, formant un carré de 5,60 m de côté (mesures extérieures). Quelques tessons de poterie du XIVe-XVe siècle ont été mis au jour et assemblés pour réaliser une cruche. Celle-ci a fait l'objet d'une étude sur le bulletin de 1987 de la SESV, page 111.
On y accède en contournant par la droite la colline (chemin de la Tour). Laissez votre véhicule sur le premier terrain accessible (décharge de gravats). C'est au sommet du bois qui domine le village, sur la gauche.
Principaux propriétaires connus par Jean Bourdette :
1300 : Bernat de Doumec d'Aoumets (1293-1300 (Enq. Roy)
1541 : Cataline d'Aoumets
(1) Notice des seigneurs d'Aoumets, Toulouse, 1905.
Au sommet de la colline. Photo J.Omnès
Motte féodale. Photo J. Omnès
Cruche vernissée découverte par S. Cahuzacq. Photo R.Vié, 1982. À droite, emplacement de la tour.
La cruchette trouvée est d'un type local fréquent au haut Moyen Âge. Son bec verseur cassé, on peut supposer que c'était le même que celui d'une poterie identique trouvée à Tarbes et reproduit sur le dessin. La pâte compacte est fine et de couleur rouge clair ; l'anse de section quadrangulaire légèrement torsadée part de la lèvre du récipient pour joindre la panse au haut de la partie conique. Le bord de la lèvre est décoré d'une bordure de petites incisions, de même la anse porte des crans incisés. On peut imaginer que ces incisions sont là à titre décoratifs mais aussi à but de consolidation. La partie haute interne du col, ainsi que la partie supérieure de la lèvre formant gouttière sont recouvertes d'un vernis staminifère (à base d'étain). Plan Vié, bulletin SESV 1983, p 47.
NB : un chercheur ami a trouvé en 2015, sur la colline, un denier celtibère.
5-OSSEN
Le village avec sa rue principale en cercle englobant les maisons du village ancien ressemble à un bourg médiéval qui devait être entouré de murailles. D'après J. Bourdette il abritait plusieurs seigneurs appélés alors co seigneurs se partageant les richesses locales. Il ne reste pratiquement rien de ces périodes anciennes, si ce n'est quelques ruines méiévales
Le château de Bégol(l)e
Le château de Bégole : rue du château Bégolle (avec deux l ?) en face de l’épicerie. Une maison forte seigneuriale, dont le fief était vassal de la châtellerie de Castelloubon, se trouvait à cet endroit, au point le plus élevé. Son propriétaire actuel, désireux de construire une villa sur le terrain a diminué de moitié, la hauteur de la tour afin de réduire l’ombre projetée sur sa maison ! Il ne reste maintenant que des murs, peu visibles de la rue. D'après R. Deloffre et J. Bonnefus, la façade Sud de la tour possède deux étroites baies allongées, superposées à encadrement calcaire avec un reste de moulures. L’origine de ce castet vient de la famille d’Aoussen (Jacobus de Ossenio) qui donna vers le XIIIe siècle, son nom au village, Ossen. La fille de Foulque d’Aoussen, Na Guiraouta, se mariant vers 1300, avec le seigneur Pey II de Bégole (Bégolle), le château fut transmis à la famille de ce dernier. Elle le garda jusqu’en 1610. Vers 1920, le château fut racheté par le grand père du maire de l’époque, Gabriel Cazenave. Il ne fit aucune rénovation et le château menaçant ruines vers 1940, on utilisa alors les pierres pour la reconstruction du clocher en 1946 et de quelques granges alentour.
Quelques riverains se sont étonnés que ce patrimoine puisse être rayé de la carte, ils ne reçurent aucun appui tant de la municipalité qui voulait le raser pour en faire une école communale, que de la presse locale de l’époque peu au fait des problèmes de patrimoine.
Nous reproduisons ci -dessous une partie de l’interview de la Dépêche du 30 11 1998, de Gabriel Cazenave, «Si l'on construit au pied des ruines, il faudra diminuer la hauteur des murs. On ne peut pas faire prendre de risques aux occupants de la maison. A tout moment les murs risquent de s'écrouler. Et si nous avions les moyens de rénover, on le ferait». Et l’article de conclure : « En attendant la suite des événements, l'architecte pressenti pour dresser les plans de la maison s'est rapproché des services des Bâtiments de France. Quant à la commune, elle n'aurait probablement pas les moyens de racheter la parcelle et les restes de ce château.»
Des belles ruines qui existaient encore vers 1950, voir la photo d’archive, ci-dessous, il ne restait, à notre dernier passage, en 2004, qu'un pan de mur. Tout ce gâchis patrimonial pour une simple villa, alors que ce ne sont pas les terrains constructibles qui manquent dans le secteur.
Château de Bégole Ce qu’il reste, hélas, du château de Bégole
L'entrée monumentale se trouve de l'autre côté de la propriété, elle est ornée d'une fleur de lis. A moins qu'il ne s'agise d'une entrée en réemploi lors du démentèlement vers 1940.
Pour plus de détails, voir le dossier Petits patrimoines, les portàus.
Deux maisons dans l'enceinte primitive supposée de l'ancien château, probablement des annexes, possèdent de belles fenêtres. Celle de droite est ornée d'une adorable petite tête humaine, et à sa base, de personnages. Un couple avec un enfant suivi par des figurines sous les montants sculptés, paraissant tenir à la main un instrument aratoire.
Christianisation de la maison à la belle fenêtre ?
Les différents propriétaires de Bégole
Premier propriétaire connu, la famille d’Aoussen, dont
Foulque d’Aoussen (ou de Ossenio) de 1297 à 1300,
Jacob de Ossenio vers 1342
- puis la famille Bégole vers 1429 avec
Pey II de Bégole, époux de Na Guiraouta
Foulque d'Aoussen.
Antoni de Bégole
Jean II de Bégole, oncle d’Antoni qui épouse Jeanne de Bourbon, fille du vicomte du Lavedan, Aner. Vente en 1586, puis rachat en 1596, du domaine à Samson d’Abbadie de Pontacq.
Paul de Bégole, l’un des cinq enfants de Jean II.
- Vente en 1610, à la famille de Sabiac
Bourtoumiou de Sabiac, jusqu’à
Germaine de Sabiac, jusqu’en 1657, quand elle épouse Jean-Hector des Tournès d’Angosse.
Famille d’Angosse :
de 1657 à 1789 avec Jean Paul des Tournès d’Angosses, le dernier seigneur d’Ossen
Famille Cazenave
1920-1940 Gabriel Cazenave ; démantèlement.
La tour d’Estibayre
Cette tour se trouve derrière l’école, au sommet d’une falaise, dominant une zone marécageuse dont la source qui se trouve dans le secteur, sert d’affluent au ruisseau qui sort sous terre, à la Merlasse à Lourdes, puis se jette dans le Gave au niveau de l'écloserie de truites, à la hount des Lavasses. Voir Patrimoine naturel, les sources.
En fait de tour, il ne reste que des ruines d'une tour arasée couverte de tôles, servant de dépôt à la mairie. Cette tour devait servir de point de défense à l'entrée du village. Sa date de construction est inconnue, mais on sait qu’elle a appartenu à l' abbé-lay d'Ossen (Aussen), Antoine Guillaume de la famille d’Estibayre, élu député de la noblesse aux Etats Généraux de 1789 (1). Elle servit de prison. Un Estibayre, Rogé, a été seigneur du domec d’Omex (Aoumets) au XVIe siècle (2).
La ferme, en face possède des pierres en réemploi de la tour, dont un linteau daté de 1574 et des piliers couverts de gravures étonnantes, des besants, des croix et un homme avec un chapeau orné d'une plume.
Il ne reste actuellement qu'une portion de tour carrée de 5 à 6 mètres de haut avec deux niveaux ouverts à l’air libre, une tôle a été posée sur le second niveau par protection. Les pierres d’angle sont taillées dans de gros blocs et les murs édifiés en pierres et galets. Une restauration mériterait d’être engagée. Il est probable que nombre de pierres de la forteresse aient été utilisées pour la construction de l'école à côté. »
À notre passage en 2021, il ne restait plus rien, la tour a été entièrement rasée par une municipalité très éloignée des préoccupations patrimoniales. Le seul lien avec l'ancienne présence de cette tour est le nom de la place des parkings : place du Château (sic) d'Estibayre !
(1) Jean Bourdette Annales du Labeda, édition Lacour, tome 4, page 191.
(2) La famille d’Estibayre, originaire du royaume de Navarre s’était installée à Pontacq. Elle est à l’origine du blason d’Ossen, à une différence près : les deux faucons ont été remplacés par deux corneilles
Photos J. Omnès. Ce qu'il reste en 2017, de la tour d'Estibayre, au sommet d'une falaise
Place du chateau d'Estibayre, parking
2021 Il ne reste plus rien
Étonnante pierre en remploi venant probablement d'un des châteaux ruinés du village. Elle se trouve à l'entrée du village par l'ancienne route, à l'arrière de la falaise du château d'Estibayre. Placée à l'envers. Nous ignorons pour l'instant ce qu'elle représente.Sur le poteau de droite, une date visible avec le soleil rasant : 1574.
Ce qu'en pense J-F Le Nail, ancien archiviste du département, contacté :
"Cette inscription d'Ossen figure depuis longtemps dans mon dossier Epigraphie du Lavedan, ou plutôt elle y dort comme peu utilisable. En effet, incomplète, à moins de retrouver la partie manquante, il est difficile d'en proposer une lecture utile. Elle paraît concerner une oeuvre de construction. Les deux premières lignes pourraient appartenir à une sentence morale, la troisième être la date d'achèvement, la quatrième le nom du propriétaire bâtisseur (Carrère est le nom d'une maison d'Ossen attesté au XIVe s.). Mais de tous ces éléments le début manque et rend la suite hasardeuse. Par ailleurs, dans cette écriture, un même graphisme représente des S et des L, des U et des N, ce qui complique encore les choses.C'est donc avec toutes réserves que je lis, à titre provisoire :
FASAS CAUSA QUE NOS A
ASA QUE DEU FINIR
2 SET DIE 27 JUIN
?ANOLO DE CARRERA"
Le second groupe de pierres, face au château d'Estibayre sert de poteaux à un garage-grange. Elles sont gravées de curieux signes. Les blocs du bas sont creusés de trois traits, pour être surmontés de blocs à deux traits et ensuite de blocs à un trait. La partie basse semble représenter un personnage couvert d'un chapeau à plumet. Au-dessus, nous avons un certain nombre de croix et d'arbalètes surmontés de blocs où sont gravés six besants. Il est coutume d'attribuer cet ensemble au château en face.
Homme au chapeau. Photo J. Omnès
Château seigneurial d'Ossen (Aoussén)
Au bout du Cami du Castet le bien nommé se trouve sur une plateforme au sommet d’un plateau morainique posé sur une motte féodale, les restes d’une fortification avec un segment de fossé côté sud. L’accès escarpé est protégé par un mur de soutènement noyé dans la verdure et surmontant le chemin. Le côté nord est le plus escarpé au-dessus de la route d’Ossen à Omex. Il est couvert d’un bosquet
Sur le côté sud on arrive après le chemin sur une prairie (propriété privée) Au fond de la prairie on distingue bien la motte actuellement arborée. C’est là qu’en 1984, Cécile Trémolet a réalisé trois sondages. Ceux-ci ont permis de découvrir l’existence d’une construction rectangulaire de 16, 50m X 9,40 m, en moellons liés au mortier, comprenant deux pièces séparées par un refend, dont les substructions ont permis de mesurer l’épaisseur des murs : 1m à 1,65m. Sur la partie sud ont été dégagés les fondements d’un donjon oblong de 7mX4m de mesures intérieures. Il a été trouvé quelques artéfacts non détaillés et de la poterie des XIVe-XV e siècles. Abandonné pour une raison inconnue, le château a été démembré par les locaux pour l’obtention de matériaux de construction.
Les propriétaires successifs sont difficiles à trouver, cars, nous savons qu’Ossen (Aoussén) au Moyen Age, abritait plusieurs seigneuries , Robert Lacrampe dans Mémoires de Lourdes - la vallée de Batsurguère, page19, précise que sur le censier de 1429 indique que sur 22 foyers, 12 seulement payaient des redevances à Pey Arnaud de Bégolle, le seigneur le plus connu les XIVe et XVe siècles. Il propose donc le titre de coseigneurs aux propriétaires de ces fiefs nobles. Mais nous avons peu d’information sur ces coseigneurs si ce n’est l’abbé laïque, Raymond de Boaria (Ramoun de Boyrie) (1), les abbés de Saint-Pé et de Saint-Savin et « plusieurs autres » Le Chevalier Foulque mentionné dans le Annales de Bourdette a occupé le château Bégole de 1297à 1300 (2).
Cécile Trémolet indique dans son rapport une famille de Ossano (3). En fait, Jacob de Ossano occupait aussi le château voisin de Bégolle de 1300 à 1342. Nous sommes devant l’absence de traces précises des premiers occupants de cette fortification.
(1) Les annales de Jean Bourdette, édition Lacour, tome 1, page112 Questionnaire de l’évêque en 1783.
(2) Les annales de Jean Bourdette, édition Lacour tome 1, page 480, enquête de 1300.
(3) Note archéologique ADFLFl-Occitania en ligne en mars 1997
Départ du chemin Restes de remparts ?
Motte castrale
Fouille de Cécile Trémolet (1985)
En centre village
Cet écusson à droite d'un pilier d'un ancien porche d'une maison du village est en fait le claveau du dit porche. Il est mentionné : 1668 (le 8 sous forme de X) R. Bor Marchand. Le R représenterait le prénom Robert d'après le propriétaire actuel.
D'après l'inventaire du CPIE il y aurait écrit 1663.R.EOR.MARCH AN I.
Maison d'Ossen, armoirie à droite du pilier d'entrée. Photo J. Omnès
Autres ouvertures
6-SÉGUS
Les maisons nobles
La Maison noble de la rue Labasse. Maison de notables des XVe-XVIe siècles, appelée château de Ségus ou maison Capdevielle. C’est une propriété privée. Elle possède une belle porte d’entrée en ogive permettant d’accéder à la remise et à l'étage par un escalier extérieur. Celui-ci est éclairé par des fenêtres à linteaux en accolade. Ce dernier comporte toujours cheminée, évier, placard mural, et une belle fenêtre géminée avec coussièges du XVe siècle. La loge à cochons se trouve sous l’escalier. De la rue, on peut apercevoir en réemploi sur la façade, un chapiteau roman très proche de celui de l’église : sirène au miroir, serpent et poisson sur une face, et bovidé avec sa cloche, sur l’autre. Cette maison, vu son intérêt historique et architectural, mériterait une restauration minutieuse.
Façade de la maison noble. Photo J. Omnès
Détail maison noble de Ségus. Photo J. Omnès
Arrière de la maison noble. Photo J. Omnès
Sirène (Mélusine) au serpent
Bouche à feu ?
La maison en face
Maison voisine
La maison Couture : sur le bord de la carrere Longue (côté Omex), belle fenêtre à meneaux de type XVIe-XVIIe siècles, sur une maison de famille du XIXe siècle. Elle semble en réemploi, venant probablement du château de Bégolle d'Ossen Le propriétaire contacté l'ignore. Elle semble bien récente. Un détail : les coquilles Saint -Jacques avec des feuille de chêne au bas des jambages. Ce serait d'après Jean-Marie Prat la marque du maître tailleur de pierre, Jacques Soubise
7- VIGER
Le village abritait jadis le château du seigneur des lieux, qui au XVIIIe siècle, n'était autre que Despourrins. Cyprien Despourrins acheta en 1746, la seigneurie du village à Dominique d'Asson.
Il restait, il y a peu, des traces de tour. Un porche détruit permettait d'accéder à la cour depuis un escalier à flanc de colline. La clé de voute portait la date de 1760. Le propriétaire actuel du site (appelé maison Prat), Albert Abadie a trouvé un certain nombre de poteries lors de l'aménagement de sa pelouse. Sa maison possède des portes sculptées modernes qu'il a réalisées lui-même. Sculpteur sur bois, monsieur Abadie a aussi réalisé l'autel de l'église. La grange en face a été restaurée en habitation (gîte) En face, de l'autre côté de la rue, belles fenêtres Renaissance, probablement en réemploi et venant peut-être du château disparu.
Emplacement sur la butte du château du seigneur de Viger. La maison qui jouxte ce terrain et appartenant à Albert Abadie, a comme dénomination la Maison Prat. Sur la photo de droite, le terrain de l'ancien château est à droite de la maison. Photos J. Omnès
En face, curieuses fenêtres fin Renaissance, de par leur forme. Elles proviennent probablement du château Despourrins A droite : sortie d'évier de la maison Prat
2-CANTON DE LOURDES-EST(Baronnie des Angles-Castelloubon)
1-Antalos, 2-Arcizac-ez-Angles, 3-Berberust-Lias, 4-Gazost, 5-Ger, 5 bis- Germes sur l'Oussoet, 6-Geu, 7-Julos, 8-Juncalas, 9-Les Angles, 10-Lézignan, 11-Lugagnan, 12- Ourdis-Cotdoussan
1- ANTALOS
L’abbaye laïque. hameau de Saint-Créac devait, pensions-nous, posséder une chapelle. Sur les cartes Cassini est indiqué un bâtiment représentant un hameau, sans chapelle, ni église, mais les chapelles n’y sont pas toutes référencées. Aucun document familial ne fait référence à un baptême à Antalos. Aussi, il a fallu trouver une autre source d’information. La recherche est partie d’une mention d’une abbaye laïque d’Antalos dans le dictionnaire des familles françaises anciennes ou nobles du XIXe siècle, volume 14. Nous apprenons que cette abbaye entra dans l’escarcelle de la famille Dufourc (de Duffourcq (1), vieille famille noble de Bigorre de Pouyastruc, lors du mariage d’un de ses membres, Anné de Dufourc avec l’héritière de ladite abbaye, Muniguette Peyregne. Le mariage date probablement de 1715-1716.
Grâce au linteau de la porte de la maison trouvée, nous savons qu’en 1757, elle appartenait à Antoine Dufourc (avec un seul f), fils du couple. Le linteau mentionne JESUS MARIA SPES NOSTRA ANTOINE DUFOURC IHS LAN 1757. D'après l'un des descendants de la branche de Bun, il s'agirait peut-être de la date de reconstruction ou de réaménagement de l'abbaye laïque, pour être mise au goût du jour, car elle ne représente aucune date habituelle (mariage, décès, baptême). Des caractères avant et après le nom ont été bûchés à la Révolution, il y avait à gauche noble et à droite écuyer. Antoine n'a pas eu d'héritier. Après 1818, la maison s’appelait Grésillon. Elle a été vendue en octobre 2018, à Eric G. Les fenêtres à accolade du XVIe siècle et le porche de la grange au-dessous, grange Dusserm, viendraient de l’abbaye laïque qui a été "rabotée" sur le côté droit, pour faire place à la nouvelle entrée du jardin et auraient été utilisées en réemploi après la rénovation de 1757. C’est une supposition assez étayée en attendant confirmation. À l'intérieur de l'honorable maison, il ne reste qu'une très belle porte de placard XVIIIe siècle. Nous savons par J. Bourdette que Dufourc d'Antalos était encore abbé lay en 1789 et avait représenté la noblesse pour l'élabortion du cahier des doléances et l'élection des députés pour les Etats Généraux.
Certains auteurs pensent que la maison de Peyregne, épouse d’Ainée Dufourc serait celle au-dessus appelée maison Laffon. Le couple des enfants de Peyregne aurait aménagé plus bas en 1757 ? L’information est à creuser.
Maison Laffon, ex Peyregne ?
Le chanoine a vécu dans la maison Laffon, stèle du cimetière de Saint-Créac.
Maison Dufourc et sa plaque
Grange Dusserm avec les probables ouvertures de la maison Dufourc lors des rénovations en 1757.
Armes des Dufourc d'Antalos
Les propriétaires au XVIIIe siècle : Anné Duffourc de Piemontois (1685-1743) a épousé vers 1715-16 Domengea dite Muniguette Peyregne d’Antalos, héritière de l’abbaye laïque du hameau éponyme. Ainé viendrait de la famille Dufourc (de Duffourc) originaire de Pouyastruc et installée à Bours. Ils auront en 1717, un fils Antoine, dit sieur d’Antalos et d’Anthan après son mariage avec Marie d’Anthan (1720-1780).
Le couple aura un fils Etienne Du(f)fourc (1744-1818), sans descendance. Après cette date, ce sera la famille Dufourc de Bun qui gèrera les titres nobiliaires.
Les Duf(f)ourc ont représenté la noblesse aux Etats de Bigorre de Bigorre, et en 1789 choisi les députés pour les États Généraux (J. Bourdette, page 191, Annales de Bigorre)
(1) L’orthographe du nom est assez mouvante. La Révolution est passée par là, la particule saute et le nom prend parfois un f parfois deux.
2-ARCIZAC-ES-ANGLES
Un des premiers villages sur la route de la vallée de Castelloubon en venant de Lourdes. Ruines d'un château du XIVe siècle.
3-BERBERUST-(LIAS)
Présence d'une maison d'un abbé laïque mentionnée dans les annales de Jean Bourdette (1). la probale maison ci-dessous :
À côté de l'abbaye laïque, présence d'une grange aux ouvertures anciennes, probablement du XVIIe siècle qui laisse supposer que s'était jadis une maison d'habitation. Dans la rue, curieux pilastre à la fleur de lis. La partie basse semble avoir été bûchée. L'abbé lay du village représentait les nobles aux États de Bigorre (1).
(1) Bourdette, les Annales du Labéda 1692, éditions Lacour, tome 3, page 400
Maison du XVIIe siècle
3-(BERBERUST)- LIAS
À Lias se trouvait un seigneur ou Domec qui possèdait un moulin banal. Nous avons connaissance par un acte notarié en date du 22 octobre 1428 (1) que les habitants de la région avaient obigation de faire moudre leur récolte au moulin du seigneur, qui lui, se devait moudre dans les 24 heures faute de quoi, ils pouvaient aller moudre ailleurs.
(1) Les Annales du Labéda de Jean Bourdette, édition Lacour, tome 3, page 230
4- GAZOST
Étonnante maison du XVIIe siècle, dite maison Lahoun avec de nombreux éléments d'époque. Pierre au-dessus du linteau, marquée 1613 ou 1617 surmonté d'une croix. Probable abbaye laïque. L'abbé lay du village représentait la noblesse aux Etats de Bigorre (1). Nous n'avons pour l'instant, aucun document sur ce bâtiment qui sert de grange. Sauf que l'inventaire du C.P.I.E. 2000, mentionne que cette maison aurait servi de prison. Les propriétaires actuels habitent maintenant une maison moderne dans le village.
(1) Les Annales de Bigorre, 1692, page 400.
Fenêtre géminée du XVIIe siècle.
5-GER
Maison Pradas qui aurait été surélevée avec les pierres du castera qui devait se trouver sur la colline
à l'arrière gauche. Propriété privée. Photos J. Omnès
Les parchemins détenus par les vendeurs ne concernent pas cette propriété
Parchemins du XVIIe siècle
5bis - GERMS-SUR-L'OUSSOUET
Les tours
Cette commune aurait abrité au Moyen Age trois tours, tours de guet ? Elles se suivent sur le plan Cassini de 1786, du nord au sud. Nous avons la tour Du Bat (Debat), la tour det Mieilh ou tour du Aulie(s ?) et au sud la tour Dessus. Nous n’avons trouvé aucune information sur leur existence et utilité, même dans la monographie des instituteurs ici celle de Courrège en 1887. En revanche l’abbé Abadie avec son compère Simon Cahuzacq aurait retrouvé en avril 1980, les ruines de celle du Dessus : tas de pierres au pied du relais de télévision qui se trouve sur un mamelon déboisé (1). Nous cherchons des infos à leur sujet
(1) L'abbé Abadie, ouvage dirigé par Alain Dole en autoédition, octobre 2021, page 161
6-GEU
Le Castel Jaloux
Castel Gelos ou Castel Jaloux construit sur un piton rocheux de 100 m, dominant la vallée d’Argelès permettait de contrôler la région du Lavedan. On accède aux ruines par le chemin qui part de l'arrière de l’église Saint-Martin.
Ce que l’on voit sont les restes d’un château fort du XIVe siècle construit probablement sur l’emplacement d’un ancien château du XIIe siècle, le Livre Vert de Bénac évoque en 1156 un « senhor » de Geu.
Histoire
C’est certainement l’un des plus vastes châteaux de la région, mais aussi l’un des plus endommagés. Il appartenait à un fils puîné du vicomte de Lavedan. Il fut occupé de 1373 à 1404, par le parti anglais dont en 1384 avec Jean de Béarn, alors gouverneur du château de Lourdes et sénéchal du roi d’Angleterre. Sa reprise en 1404 par Jean de Bourbon, comte de Clermont, permis au vicomte Arnauton (Arnaout) du Lavedan, sénéchal de la Bigorre seigneur de Castelloubon de reprendre son bien. Mais il l’abandonna rapidement si bien qu’il tomba en ruine, sans oublier que lors de leur départ les Anglais avaient pris le soin de le démanteler pour le rendre inutilisable. Il ne fut jamais restauré. Une restauration fut bien envisagée en 1593, par le vicomte du Lavedan, Jean-Jacques de Bourbon Lavedan, mais les habitants du cru s’y opposèrent, les armes à la main. Ils démolirent les premiers murets et jetèrent les matériaux de construction dans le vide. Texte de G. Mauran : "Lorsque feu messire Jean Jacque de Bourbon, vicomte de Lavedan, voulut faire rebâtir le château de Geau, en l 'année 1593, ce furent les Salezans (1), conseillés et guidés par le sieur de Meylogan d'Arzans, qui lui dénoncèrent la cessation du nouvel œuvre et, en belle compagnie et bien armés d'autres montagnols (montagnards), ruinèrent l'ouvrage commencé et dispersèrent les matières (matériaux)."
Les trois séismes qui suivirent en 1660, 1751 et 1752 précipitèrent sa destruction.
(1) Habitants de Salles
Les bâtiments
L'approche se fait par niveaux successifs. Au Sud, la première terrasse franchie, on ne pouvait accéder à la seconde sur le flanc Est du château, qu'en traversant un fossé de 2 m de large. Puis la montée s'effectuait par une rampe. La crête était ceinturée par une enceinte de 130 mètres de long sur 15 m de large doublé au Nord-Est par un éperon rocheux. Le dernier relevé date de 1866, il a été fait par Anthyme Saint-Paul, il en a même réalisé un plan édité dans Bulletin monumental, 1867. De nos jours, il reste vraiment peu de chose de cet ancien et puissant castel. Le dernier élément conservé en élévation est la porte d’entrée voûtée en plein cintre de 3 m de haut et de 1, 30 m de large (P sur le plan). Elle est encadrée par deux contreforts imposants de plus de 8 m de haut, fermée par une barre coulissante. Cette porte surmontée d’une fenêtre à coussiège donnait accès à la première enceinte qui protégeait le donjon (N sur le plan).
Ruines du château de Geu sur le piton. À ses pieds, carrières. Photo J. Omnès. Ce qu' il reste en 2015.
Petite histoire
Ce château n’ayant pas, semble-t-il, de puits, une fois par semaine, toutes les femmes valides du village, afin de maintenir la citerne pleine, avaient pour corvée de monter une cruche pleine d’eau puisée dans le gave proche.
Plan 1867 d'Anthyme Saint-Paul
Gravure de E. Sadoux pour Pyrénées françaises de Paul Perret,1881.
Vu par Gustave Doré
Photos J. Omnès, prises en 2017
Premier rempart. Photo J. Omnès
Maisons nobles
Première maison dite la Colonie :
Maison à penaus appelée la Colonie. Sa porte est marquée MA HSI R 1606, en fait ce devrait être IHS (Marie- Jésus sauveur des hommes) suivi de la première lettre du propriétaire R de l’époque. La fenêtre était géminée, on voit le départ de la colonne derrière le volet. Cette propriété probable abbaye laïque (1), appartenait au XXe siècle à un prêtre de Bergerac, du nom d’Henri Gallice. Décédé en 1996, il accueillait dans différentes maisons des jeunes de Dordogne en insertion sociale en leur apprenant des rudiments de travaux du bâtiment. A Geu, le site, un moment colonie de vacances, sert de nos jours sous le nom d’association Saint Joseph, de maison d’accueil pour pèlerins.
(1) l'abbé lay du village représentait la noblesse aux États de Bigorre. Les Annales de 1692 de Jean Bourdette, édition Lacour, tome 3, page 400.Seconde maison
dite Le Prieuré. Propriété du prêtre girondin Galice, elle pourrait être l'ancienne abbaye laïque, du fait de la qualité de son architecture et de sa proximité avec l'église. D'origine médiévale, mais en mauvais état , elle a été, à la demande de l'Architecte des Bâtiments de France, détruite, puis remontée pierre par pierre (1). Elle possède encore de beaux restes. Un escalier de pierre extérieur accède à l'étage. Encadrement de pierre avec linteau mouluré en arc en accolade. Fenêtre du XVIIe datée 1633 avec les initiales du propriétaire. Présence d'un corbeau en façade et dans le jardin d'une meule dormante de moulin employée comme dessus de table. Four à pain saillant sur la façade ouest.(1) Inventaire C.P.I.E. 2000.
Elle possède un balcon-galerie sur le pignon sud. Photos J. Omnès
Fenêtre XVIIe siècle, en façade, marqué sur le linteau 1633 et I.DVDVV. (?)
Corbeau sculpté de soutènement. Photos J. Omnès
Troisième maison
L’ancien domec de Geu
Il s’agit d’une maison forte, probablement du XIVe siècle, constituée d’une tour oblongue. Cette dernière a été en partie arasée de ses derniers étages et recouverte par un toit d’ardoises à double pente. Elle a été occultée sur sa façade la plus large donnant sur la rue, par l’implantation au XIXe siècle, d’une maison totalement accolée. Afin d’utiliser à partir de la maison, les pièces de la tour, une ouverture a été réalisée au-dessous d’une meurtrière, dans l’épaisseur du mur de 1, 10m.
En cours de restauration par un Palois depuis plus de 10 ans, on peut constater que la pièce du rez-de-chaussée ne comportait pas de fenêtre, seules des meurtrières offraient un peu de jour. L’une de celle-ci a été élargie lors de la construction de la maison du XIXe siècle, pour donner plus de lumière. Les corbeaux initiaux sont toujours en place.
De l’historique de la maison, nous savons peu de chose, sauf que, vu son appellation habituelle « La prison », elle aurait probablement servit de prison, lors de la révolte des paysans de Gascogne contre les armées du roi en 1654.
La bataille du Mauvais Pas, (Maous Pas)
En 1654, les paysans de la Haute-Bigorre qui avaient souffert de la peste se sont vus obligés de loger et entretenir les troupes du roi, en guerre contre l’Espagne. Et ce, contrairement à leurs privilèges ancestraux qui en faisaient les gardiens de cette frontière. Le soulèvement des Montagnards imposa l’envoi de troupes à Lourdes, puis dans l’arrière-pays. A Geu (Géou) où ils campèrent près du gave et du gué de Boô Silhen, au lieu-dit Maous Pas de Boô (1). Mais ils furent pris à partie par les Montagnards alertés de leur présence. Obligés de faire demi-tour, ils perdirent nombre d’hommes fantassins et cavaliers et quarante chevaux. Le reste de la troupe se réfugia à Geu dans l’église « la maison de Pouy » (2) où ils furent assiégés. Le commandant de la troupe M. de Bétous fut gardé en otage contre la libération des soldats, hors leurs armes et une rançon de 7000 livres. Il est probable que l’appellation « la prison » de cette demeure vient de ce fait d’armes (3).
Lutte contre la gabelle –le guet de Boô
Dix ans plus tard ces lieux furent à nouveau le site d’âpres combats à cause de la gabelle
(Impôt sur le sel). Gabelle que Colbert essayait d’imposer dans le pays alors exempté. Une révolte, dite des Invisibles, dirigée par un certain Audijos, le Robin des bois gascon se forma. Il souleva le Sud-Ouest, dont le Pays basque le Béarn et la Lavedan, contre les troupes royales des Dragons, commandées par le marquis de Saint-Luc, représentant de Colbert.
En février 1665, poursuivi par ces troupes dirigées alors par l’Intendant Pellot, Audijos trouva refuge en Lavedan (3). Après plusieurs escarmouches, une certaine résistance paysanne s’organisa. Ce qui donna le temps à Audijos de fuir en Béarn. Après un accord de soumission acceptable par les Montagnards, les Dragons et autres cavaliers avec l’accompagnement du comte de Toulouse se dirigèrent le 18 mars 1665, vers Ourout (Argels), par ce même passage de Mau Pa, au sud de Geu, où se trouvait le guet qui permettait de passer d’une rive à l’autre. Ce qui faisait de ce site du sud de Geu un endroit stratégique (4). Il permettait au Moyen Age, aux Jacquets (pèlerins de Saint-Jacques) selon l'endroit où ils se trouvaient à ce niveau, d'aller soit à l'abbaye de Saint-Savin sur la rive gauche, soit à l'abbaye de Saint-Orens sur la rive droite.
On peut penser que ce guet se trouvait au niveau du pont de fer actuel (voie verte)
C’est à ce moment que les Azunais descendirent pour aller à leur rencontre. Mais c’est une autre histoire.
Laurent Chenaux, directeur des chanteurs montagnards de Lourdes a réalisé un opéra en deux actes : Béline et Martin sur ce fond historique, où une héritière du pays tombe amoureuse d'un dragon déserteur. Pièce jouée à Lourdes le 30 novembre à la salle Robert Hossein.
(1) Mauvais pas car la montagne à cet endroit rejoignait le Gave. Par la suite l’extrémité du rocher fut explosée pour faire du sentier, un chemin à voiture. cf Jean Bourdette les Annales du Labéda, tome 3, page 244.
(2) Le château de Geu proche, était alors déjà à l’état d’abandon.
(3) Jean Bourdette les Annales du Labéda, tome 3, page 244.
(4) Les Annales du Labéda, édition Lacour, tome 3, pages 273 à 303. Le passage du guet, page 292.
Lire Histoire des révoltes pyrénéennes de Paul Bouygard, édition Gascogne, pages 81 à 101.
Et Audijos, gabelle en Gascogne, Société académique de Gascogne 1893-1894 (516p)
Le doumec (maison noble) derrière la maison aux volets bleus. Photos J. Omnès
Meurtrière élargie au XIXe siècle pour donner du jour à la pièce. Porte ouverte dans le mur de 1,10m dans l'axe de la porte d'entrée, au-dessous de la meurtrère. Présence des corbeaux d'origne soutenant le plancher
L'ancienne grange à la superbe fenêtre Renaissance en réemploi.
Fenêtre d'Aucun déssinée par l'instituteur du village lors de sa monographie (1887)
Quelques réutilisation de pierres nobles :
Soupirail
7-JULOS
Le castera
Il s'agit d'un des sites défensifs les plus anciens de la région dont il ne reste pratiquement plus rien. Il s'agit du Castera ou Camp de César : tout en haut du défilé du Monge, point élevé (565 m) dominant l’entrée nord de Lourdes (420 m) avec aménagements apparents. Un fossé le protégeait sur plusieurs centaines de mètres de long. On pense qu’au Xe siècle un édifice se trouvait au sommet. Il devait servir de guet pour le château fort de Lourdes. La plate-forme a été entamée à l’ouest par des fouilles au XIXe siècle. On y a trouvé des tombes médiévales et des armes. Elle servait jadis pour les feux de la Saint-Jean.
8-JUNCALAS
Maison de la vallée
Le village de Juncalas servit, d’après certains auteurs, de résidence aux comtes de Bigorre. Les terribles tremblements de terre de 1750 et 1854 en ont effacé toute trace ancienne. Mais la communauté des communes du Castelloubon (13 communes) a réalisé en 1994, afin d’apporter à la commission syndicale de la vallée, un instrument de travail avec un bâtiment à fonction intercommunale. Il se devait en mémoire du passé des comtes de Bigorre, d’avoir une allure médiévale. Cette « maison de la Vallée de Castelloubon » respectueuse de son environnement et de l’histoire ancienne est un très bel exemple du résultat d’une intercommunalité réussie. Elle a été réalisée par le cabinet d’architecture Voisin-Dobignard. Une fière tour de pierre surmontée d’un hourd stylisé invite le visiteur à un arrêt de détente.
Ce castel symbolique avec ses annexes : salle communale, bibliothèque et restaurant populaire au bon rapport qualité/prix, abrite parking, toilettes, ainsi qu’un monument aux morts commun pour toute la vallée. Deux grands plans informatifs complètent l’ensemble.
Maison de la vallée Castelloubon.
Plan Cousin-Dobignard
9-LES ANGLES
Le château
Son nom viendrait du latin angulus (angle ou terre en forme de coin) et non de l’occupation anglaise, comme certains l’affirment à tort. Ce village s’appelait les Angles (Angulis, Ancles, ou Incles) dès 1110, soit plus de deux siècles avant l’occupation anglaise. Les Angles faisait partie des plus anciennes baronnies du comté. Certains auteurs la font remonter au IXe siècle. Jean Bourdette pensait qu’elle était contemporaine de la création du comté même. Les Angles était le siège d’un archidiaconé qui recouvrait dix-sept paroisses.
L’enquête de Bigorre faite en 1300, par ordre de Philippe le Bel, dans l’affaire de la succession de Pétronille, énumère les barons au nombre de neuf. Elle place le baron des Angles au 5e rang.
Le château est situé sur un mamelon boisé. Il avait jadis un plan polygonal, proche du triangle. La tour, gros donjon cylindrique, a été construite vers 1300 par une des plus anciennes familles de la noblesse bigourdane. Elle était composée de trois niveaux : un rez- de chaussée éclairé par des meurtrières, un étage composé d’une grande salle percée de hautes fenêtres, un second étage en retrait et un dernier étage sous comble qui desservait le chemin de ronde crénelé. On pense communément que dès 1100, devaient se trouver sur cette colline certaines fortifications faites de bois. Le château a été échangé en 1310, contre trois possessions dans le Gers. En 1360, par le traité de Brétigny, il est devenu anglais jusqu’à sa reprise par le parti français en 1404.
En ruine depuis des siècles, il a été sauvé vers 1980, par son actuel propriétaire, après rachat à la commune, avec la gageure de transformer un « tas de cailloux » en habitation moderne. Cette résidence principale a été complétée en 2006, par l’aménagement de la tour-porte carrée, en gîte touristique de prestige.
La route d’accès actuelle est récente ; on parvenait jadis au château, depuis le village, par un chemin escarpé. Du château fort d’origine, il reste quelques longueurs de la seconde enceinte avec une fenêtre ruinée, la tour- porte carrée et le gros donjon rond sur motte : massif avec ses près de 10 m de large et 12 m de haut.
Jadis le château était entouré d’une enceinte totalement disparue et qui était séparée du fort par un large fossé.
Très délabré par le temps et les hommes, avec ses niveaux planchéiés, il possédait en 1980 encore de rares conduits de latrines dans l’épaisseur des murs, une cheminée engagée, des fenêtres à deux coussièges et une partie de sa couronne de doubles corbeaux.
La plupart des ouvertures modernes et des commodités ont été installées par l’architecte des M.H., dans la reconstruction des parties manquantes de la tour. Tout cet ensemble défensif était protégé par de profonds fossés secs, toujours visibles. L’été, ce château abrite des expositions artistiques. Le lieu classé Site inscrit en 1943, est ouvert au public pour les Journées du Patrimoine. L’accès est bien indiqué par la D.D.E.
Gîte de caractère : aménagé dans la tour-porte du château. Grand standing pour deux personnes. Réservation et renseignements Monsieur et madame Cernaix : 05-62-42-93-63. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Les Angles, le château, au fond le donjon, à droite le gîte. Photo J. Omnès
Vue d'Artigues dans le brouillard
10- LÉZIGNAN
L'existence d'une abbaye laïque "abbadia S. Petri de Lesinhaä" est citée dans le Livre vert de Bénac ou Censier de Castelloubon en 1405. Elle est rappelée dans l’inventaire épiscopal de 1783. Ancien presbytère de Lézignan, l’abbadia est devenue école du regroupement scolaire de la communauté de communes de la Baronnie des Angles. Elle jouxte l'église paroissiale.
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11-LUGAGNAN
Manoir du XIXe siècle, sur les hauteurs de la route qui mène à Jer en venant de Lourdes. Ensemble avec corps de logis à un étage.
L'élévation principale possède cinq travées avec une porte centrale à double vantail surmontée d'un balcon. La toiture à la Mansart est décorée de trois lucarnes alternant deux oeils- de- boeuf ouverts sur le brisis.
À l'intérieur, beau départ d'escalier sculpté.
Vue sur les Pyrénées
Rampe d'escalier sculpté
12-OURDIS-COTDOUSSAN
Descriptif de structure pyramidale à trois niveaux, les différentes compositions étaient adaptées au terrain. Au sommet se dressait le donjon barlong, deux enceintes le protégeaient. Chaque enceinte était flanquée d'une tour ronde en saillie
Les bâtiments étaient composés de deux corps de logis ; celui de l'ouest abritait trois chambres "à deux planchers", et celui de l'est, appelé Ventajou, deux chambres. Entre les deux, se trouvait le donjon, une citerne et une chapelle voûtée. La première enceinte en contrebas protégeait deux chais, l'autre enceinte à 30 m environ, des petits logis accrochés aux pentes.
L'édifice était assez complexe car il servait de forteresse et de résidence seigneuriale. Le donjon a été pratiquement arasé, et la tour cylindrique dont nous voyons les restes est l'une des deux tours circulaires du rempart. Anthyme Saint-Paul, en 1866, a réalisé un descriptif, illustré d’un plan (Bulletin monumental, 1867).
Une visite nécessite l'accord du propriétaire, car il s'agit d'une propriété privé et l'accompagnement d'un guide connaissant bien le site, car vu le nombre de fossés, de trous et de falaises l'accession est assez dangereuse surtout que la vue est souvent occultée par nombre de buissons de buis.
Il reste encore quelques murs épars, dont celui de la chapelle, de la tour d'angle, du donjon (la basse fosse).
Plan d'après A. Saint-Paul, 1866.
Vue sur le village à partir des premiers remparts
Fond de la tour barlongue et à droite l'entrée. Photo J.Omnès
Mur de la chapelle.
Cul de basse fosse du donjon, Ruines tour ouest
Vue sur le chemin de Saint-Jacques
Le village était situé sur un chemin de Compostelle.
Sous les ruines, sur la falaise Nord, se trouve une étroite galerie naturelle remontante de près de 25 m de long, modifiée par l’homme à certains endroits. La légende l’a transformée en caverne profonde remplie d’or. Voir le dossier Patrimoine oral, les légendes.
Je n’ai hélas, conservé aucune photo du site.
Les ruines du château se trouvent au sommet de ce mamelon. Photo prise de Cheust. Photo J. Omnès
3-CANTON DE SAINT -PE -DE- BIGORRE
1-Peyrouse, 2- Saint-Pé,
1-PEYROUSE
LES-DEUX « BASTIDES » DE PEYROUSE
L’ancienne Bigorre abrite une douzaine de villages que l’on peut qualifier de bastides, ville neuves au Moyen Age, le long des limites territoriales. Ce sont celles de Castelbajac, Lannemezan, Lubret-Saint-Luc, Montgaillard, Peyrouse, Rabasteins-de-Bigorre, Réjaumont, Sère-Rustaing, Tournay et Vidalos. Pour la région qui nous concerne nous analyserons Peyrouse avec ses deux bastides et Vidalos
Peyrouse
Tout le monde est d’accord pour voir dans ce nom, le gascon Peirosa : terre pierreuse de couleur rougeâtre. Michel Grosclaude nous rappelle que c’est ainsi que la commune est citée en 1308. Les dites pierres sont en fait les nombreux blocs de granit formant les épandages morainiques.
Peyrouse a été fondée en 1308, par le sénéchal Jean de Mauquenchy pour le compte du roi de France Philippe IV le Bel. C’est le village situé à deux kilomètres à l'est de Saint-Pé. Bastide (1) sans titre de paréage connu, elle a été édifiée à partir d'une charte de 60 articles, accordant à ses nouveaux habitants quelques privilèges. Sa présence, sous le titre de Petrosa est confirmée en 1342, par la création d'une paroisse. Le schéma original : la grande place avec deux rues parallèles n'a guère évolué depuis cette époque. Le peuplement est demeuré modeste malgré les efforts de son successeur, le sénéchal Pierre de Crozes (Pey de Cros). Et sa voie de crête, voie royale des invasions de la Bigorre par le Béarn resta sans défense. Seul le seigneur Jean-Hector d’Estornès eut quelques succès en évitant aux habitants de supporter la charge de logement des gens de guerre. Mais la population resta toujours très limitée. Ce qui n’empêcha pas Pierre de Crozes 23 ans plus tard, de vouloir réaliser une seconde bastide à côté de Peyrouse, en contrebas vers le gave (3). Reste à connaître l’origine de la tour sur le blason du village.
La bastide dite de Crozes fondée en 1331, par un paréage royal, fut présentée par le Sénéchal Pierre de Crozes comme une bastide destinée à désengorger la surpopulation du Pays Toy. Mais l'idée est restée à l'état d’ébauche. En fait, suite à la création de Peyrouse, il semblerait que Pey de Cros, à cause des guerres de Cent ans, voulut protéger le château de Lourdes en amont du gave, sur la rive droite (2). Le plateau choisi, au nom postérieur de « Batailhé », se trouve à l'emplacement du camping actuel, dominant le gué, presque face à Rieulhès. Mais l’absence d’eau, obstacle à tout siège prolongé lui fit abandonner ce projet. Les efforts faits par le sénéchal furent un échec. La peste de1348 et 1361 y fut aussi pour beaucoup. Il n’y eut pas le moindre début de construction importante, malgré quelques débris déterrés lors de labours (4). Les montagnards prévus pour le peuplement restèrent chez eux. Ils furent aussi, protégés par la décision royale de 1338, qui empêcha tout transport de personnes contre leur gré dans les nouvelles cités-bastides.
(1) Les bastides dans le Sud-Ouest de la France étaient, à partir du XIVe siècle, des villes nouvelles fortifiées, au plan quadrangulaire, réalisées dans des buts militaires ou politiques.
(2) Le passage par la rive gauche dans le bois de Subercarrère (Lourdes) à hauteur de Sarrastets aurait été à la même époque, protégé par une fortification évoqué par Froissart et repris par Pierre Lafitte-Matalas et appelée « Castet Bern ». Pierre Pomès dans son ouvrage « L’histoire de Saint-Pé-de-Bigorre », page 58, donne crédit à cette information. Cependant, on n’a jamais trouvé le moindre indice matériel de la présence d’une telle fortification, malgré le dessin fort précis de Pierre Lafitte-Matalas.
(3) La carte de l’ouvrage de Charles Higounet, « Les villeneuves et les bastides de Gascogne » 1970, page 131 présente les deux bastides côte à côte : Peyrouse et Cros.
(4) Pierre Lafitte-Matalas La bastide de Crose, hameau de Saint-Pé de Bigorre, 1985, 160 p.
PS : lire aussi Bastides des Hautes-Pyrénées de Jacques Dubourg, édition Monhélios, 2019.
2- SAINT-PÉ-DE-BIGORRE
La maison Bayo
La maison du capitaine Bayo, rue principale à Saint-Pé, 19 rue du général de Gaulle. Le capitaine Bayo fut tué par les troupes huguenotes en 1570, lors du siège de Tarbes.
C’est une belle demeure Renaissance avec ses fenêtres en larmiers et appuis débordants descendant à angle droit et dont les culots sont décorés de petites sculptures. Celle de droite représente une tête d'homme surmontée de celle d'un chien. À gauche, elle est surmontée par une tête de bovin. Au rez- de- chaussée, le portail en anse de panier et à l’arc au motifs de cordages enroulés est surmontée par une fenêtre gothique à l’appuis débordant. La façade est classée.
La maison Lias.
C’est une imposante maison médiévale de 1250, en partie reconstruite en 1662 après l'achat par le père du premier maire de la cité (1692), Guillaume Lias, à la famille For-Mysette.
La façade principale du XVIIe siècle à quatre travées et trois niveaux, nous offre une très belle porte au linteau orné d’une pierre gravée indiquant : A. DOMINO. FACTUM. EST/ ISTUD PER. GUILHELMUM. /LIAS. ANNO. DOMINI/1662 (1). 1662, il s’agit de la date de remaniement de la maison plus ancienne, par Guillaume Lias, riche marchand de la région. Il fut aussi premier consul en 1686 puis en 1690. La corniche est surmontée d’un tympan semi circulaire, lui-même surmonté d’un tympan plus petit, triangulaire.
La partie la plus ancienne se trouve dans la cour avec la tour- escalier-pigeonnier octogonale et sa belle porte de style gothique, ornée d’un tympan triangulaire à motifs géométriques. Elle est surmontée de trois fenêtres au linteau en arc en accolade. On peut classer l’ensemble du début du XVIe siècle. Le bâtiment était desservi initialement par l’escalier de cette tour restaurée qui servait aussi de clocher, la cloche est toujours présente, ainsi que de nombreux boulins au dernier étage.
L’arrière avec ses façades des XVe et XVIe siècles est hélas en mauvais état. A l’intérieur du corps principal du bâtiment, un très bel escalier de 1650, à balustres, dessert aussi tous les étages. Présence de nombreuses portes aux linteaux en arc en accolade et fenêtre à croisées.
Propriété de la commune, son nom actuel est école primaire Sainte-Elisabeth. En 1983, elle était dirigée avec un pensionnat par les sœurs de la Croix et abritait un musée d’instruments et outillages ruraux dont certains éléments se trouvent à la Maison carrée de Nay.
Dans la revue Saint-Pé, édition de Guillaume Mauran, 2020, page 39, Stéphane Abadie évoque les différentes transformations réalisées par Guillaume Lias à partir de 1662.
(1) Les cinq premiers mots sont tirés du psaume 118 et se traduisent littéralement par : "C'est de l'Eternel que cela est venu". Si on adapte la phrase à la maison et en ajoutant la fin, Thibaut de Rouvray propose comme traduction : C'est par la volonté de Dieu que cela a été fait par Guillaume Lias, l'an du Seigneur 1662.
Façade arrière XVe-XVIe siècles à restaurer . Photos J. Omnès
Façade arrière. Photo J. Omnès
Escalier XVIIIe siècle de l'intérieur
Départ de l'escalier. Photo J. Omnès
L'escalier de la tour. Photo J. Omnès
Escalier de la tour. Photos J. Omnes
Porte dans la tour. A gauche de la fleur de lys, il y a une seconde tête stylisée. Elles ressemblent aux têtes du porche de l'église de Salles. Photo J. Omnès
La maison du général Vergez
Mairie et à gauche Office de tourisme. La mairie est abritée depuis 1913, après avoir été une gendarmerie, dans la maison natale du général napoléonien Jean-Marie Vergez (1737-1831). Ce dernier, « héros » des guerres de la Révolution et de l’Empire s’est illustré en arrêtant en mars 1796, Charette, le chef des Chouans
Le bâtiment, au niveau des combles tout en hauteur du style des maisons béarnaises est décoré de deux grandes fenêtres à meneaux du style XVIIème siècle. D’après Pierre Pomès, elles auraient été mises à cet endroit lors d’une rénovation en 1984 pour remplacer deux chiens assis, voir photo ancienne (1). Les autres ouvertures ont été refaites au XVIIIème siècle. A l’arrière, les sept ouvertures (quatre fenêtres et trois portes dont certaines à meneaux et à corniche à moulure (celles du centre) semblent d’époque XVIIe siècle, comme celles de la façade arrière de la maison Lias.
A côté la maison abritant l’Office de tourisme nous présente sur sa façade arrière une belle fenêtre au linteau en arc en accolade décoré d’une fleur de lis et deux gravures en relief incrustées dans un cercle, l’une représentant une croix pâtée, l’autre, une étoile à cinq branche genre pentagramme.
(1) Nous en ignorons l’origine
(2) « Flâneries dans les rues de Saint-Pé », Pyrénées, 1986, n°4, p 417.
Mairie, ancienne maison du général Vergez
Avant les travaux de 1984.
Photo Alix
Fenêtre posée en 1984
Arrière XVIIe siècle de la maison du général ; la cheminée au premier étage.
La cheminée qui a été supprimée lors de la rénovation.
Fenêtre XVIe siècle, à l'arrière de l'Office de tourisme. Photos J. Omnès
La Tour Péninolle (Péniscoles)
À Saint-Pé, au sommet du quartier Génères, quartier d’origine du village, se trouve sur le turon le long du cami Calhabet (chemin du tas de cailloux), une tour barlongue de pierre. D’après la revue Pyrénées 48, de 1986, la motte qui serait une motte féodale, aurait été fortifiée et un fort permettait de contrôler les passages, le long du Gave. Si cette tour a pour nom « tour Péninolle », nous avons un certain doute sur son origine médiévale. Aucune pierre de tuf, meurtrière, encadrement ancien, autour de la pierre décorative récente sur la façade principale. En mars 1986, l'abbé Abadie avec Simon Cahuzacq affirment avoir trouvé le lieu originel du château qu'ils dénomment Peniscoles. Ils le situent au 8 de la rue chez Madame Capdevielle (1) Il est probable que le bâtiment actuel ait été édifié avec les pierres (tas de cailloux) de l'ancien château.
X396361, Y 3091880, Z 327
(1) l'Abbé B. Abadie auto-édition dirigée par A. Dole, octobre 2021, page 162
Tour Péninolle. Le 8, c'est la maison à droite Photo J. Omnès
Le 8 rue Caillabet
La maison de L'Esquille
Cette maison connue sous le nom d’hospice Saint- Frai devenue Ehpad est en fait la maison dite de l’Esquille qui au Moyen Age avait servi de demeure à Philippe de Montfort, comte de Squillace et de Castres, alors gouverneur de 1259 à 1265 du Château de Lourdes pour le compte de son couin Simonde Montfort, comte de Leyceister (Leicester). Ce dernier le reçut en donation en 1258, de son petit neveu d’Esq(u)ibat, comte de Bigorre (1) avec Mont-de-Marsan, la vicomté de Marsan et les châteaux de Tarbes et de Mauvezin (2) Elle fut transformée après probablement maintes modifications depuis son origine, dont à la Renaissance, en hôpital aux alentours de 1860, par les sœurs Chaubert aidées d’une autre dame au nom de Victoire Crabé.
Le bâtiment en L est composé de deux corps ayant pour axe une tourelle surmontée d'un lanterneau, où se trouve l'éscalier distribuant les pièces d'habitation. La partie de droite semble la plus ancienne. Elle abrite plusieurs fenêtres à meneaux horizontaux. Au premier étage une à corniche débordante, transformée en fenêtre est composée de piedroits posés sur des dés à poines de diamant et au second une fenêtre surmontée d'un étonnant large linteau triangulaire. Un motif en réemploi du XVIIe siècle ?
(1) Ou Eschivat de Chabannais IV (1256-1283) petit-fils de Pétronille.
(2) Arch. Nat., Trésor des Chartes du Royaume, t V, page 145.
Récupération d'un porche ancien dans une structure moderne :
Large portail en marbre local aux piédroits à moulures gothoiques avec un arc en anse de panier décoré d'une moulure en corde enroulée. La façade du XIXe a été démolie en 2021 Photo J. Omnès août 2021
4- CANTON D'ARGELES-GAZOST
1-Adast, 2-Agos-Vidalos, 3-Arcizans-Avant, 4-Argelès-Gazost, 5-Ayzac-Ost, 6-Beaucens, 7-Boô-Silhen, 8-Cauterets, 9-Gez-Argelès, 10-Lau-Balagnas, 11-Lias, 12-Nestalas, 13-Préchac, 14-Saint-Savin, 15-Salles, 16-Sère-en-Lavedan, 17-Villelongue
1-ADAST
Le château de Miramont
On l’aperçoit très bien de l’église du village, au milieu de son écrin de verdure, sur la colline qui longe la route menant à Saint-Savin. Propriété privée, il ne se visite que lors des journées du patrimoine.
Histoire
Ce château (de) Miramont, de la fin du XVIIe siècle a été remodelé au XIXe. Il fut habité au XVIIIe siècle, par le poète Cyprien Despourrin(s), syndic de la noblesse et subdélégué de l’Intendant d'Etigny. C’est sa mère, Gabrielle Caubotte qui transforma l’ancienne et austère demeure médiévale de Mansion Loup, premier vicomte du Lavedan (910-940), en agréable demeure aux larges pièces et grandes ouvertures.
D'après Jean Bourdette, cette demeure, d'un très ancien fief noble, abrita successivement les familles nobles des Beaucens au XIIIe siècle, des Miramont de 1300 à 1474, des Serres de 1474 à 1505, des d'Antist de 1505 à 1662, des Lamarque de 1662 à 1686, des Caubotte de 1686 à 1698 et des Despourrins de 1698 jusqu'à 1840.
Vendu en très mauvais état par la famille Despourrin(s) par adjudication en 1840, à Abbadie-Gay de Sazos, ce dernier entreprit les travaux nécessaires pour lui rendre le lustre d’antan.
Il devient en dernier lieu, propriété de Joseph Crampes, plus connu sous le nom de Jacques Chancel, après l’avoir acheté en 1970, aux soeurs du docteur Jean-François Calot.
Le château reçut d’illustres visiteurs comme F.-A. Boïldieu (1775-1834) qui avait émis le désir d'y organiser une "ferme artistique" à l'intention des créateurs nécessiteux (1), plus tard par Georges Sand, Nicolas Sarkozy et François Bayrou.
Le domaine -l'extérieur
Le domaine d’origine du fief Miramont s’étalait sur trois communes : Adast, Saint-Savin et Pierrefitte avec une superficie de 18 ha. Il dépassait à l’ouest, la route actuelle de Nestalas-Saint-Savin et à l’est le sentier des Châtaigniers devenu voie communale. Au sud, sa limite était la colline Cassiet.
Lors de la vente en 1840 à Monsieur Abbadie-Gay de Sazos, nous apprenons que le domaine est composé de prés, de bois-taillis, de pâtures, de vergers à fruits (dont des noyers) et d’une vigne. Il abritait également le château, ses cours, une grange et deux moulins avec leur réservoir d’eau, dont l’un, pensons-nous, à huile de noix sur la commune de Saint Savin, proche de la route. La chapelle domestique non mentionnée pour une raison que nous ignorons, l’est pourtant dans l'enquête épiscopale de 1783. Un seul moulin l’est dans plusieurs actes notariés de 1679, 1681 et 1723. Le second probablement à noix aurait donc été construit plus tard ? (2)
Lors de la revente, fin 1904, à Lourdes par l'avocat avoué Barthe, au docteur Calot de Berck, suite à une liquidation judiciaire, nous apprenons que le domaine amputé d’une partie, était constitué par le château, appelé manoir de Miramont, par un moulin (3), ainsi que d’une volière, d’écuries, de granges, d’une chapelle domestique, de vergers, jardins, bois, futaies, châtaigneraies, d’une vigne et d’un bassin-vivier. Mais curieusement pas de pigeonnier.
Il est probable que c’est lors de cette vente, que des parcelles, celles couvrant le bois de châtaigniers et son sentier soient devenues communales.
Les claveaux des fenêtres des pignons latéraux sont décorés d’une coquille Saint-Jacques, est-ce peut-être en l’honneur de la proximité du chemin jacquaire ? A notre connaissance aucun texte ne le mentionne. Ou par souci de décoration ?
Après le décès en 2015, de Jacques Chancel, il sera peut-être remis à une association caritative. Jacques Chancel a été inhumé dans la crypte de la chapelle où se trouvaient les dépouilles du couple Calot qui ont été transférées en 1970, au cimetière d’Arrens. Cyprien Despourrin(s) lui, pour une raison inconnue, a été inhumé dans l’ancien cimetière d’Adast, disparu depuis.
Nous n’avons trouvé aucune date de la vente ou dation à la commune d’Adast du sentier et de la châtaigneraie éponyme menant à la colline Cassiet, ni de la construction de la chapelle qui n’apparait pas dans tous les inventaires.
L'intérieur
Le château abrite une cuisine moderne mariant l'ancien, une superbe cheminée, un sol d'époque avec d-énorme dalles, un évier d'une seule pierre locale. Le plafond a été peint sur place par l'amie de J. Chancel, Mady de La Giraudière. À l'étage il a fait aménager une bibliothèque sur les 4 murs d'une pièce haute de deux étages. Toute en superbe bois réalisée par l'entreprise de Jean Salé d'Oloron Sainte Marie.
http://www.madydelagiraudiere.com/peintre-naif-biographie.php
(1) Information dans Hommes et femmes célèbres des H-P de Christian Crabot et Jacques Longué, éditions Bonneton, 1994.
(2) Inventaire repris par F. Galan et G. Peyruc, bulletin SESV 1984, page 131.
(3) où est passé le second ?
Délimitation du Domaine à Adast, y ajouter de l'autre côté de la rue, les terrains sis à Saint-Savin
Carte postale ancienne.
Vue de la route de Pierrefitte-Adast. Photo J. Omnès
Pignon à la coquille Saint Jacques
Vue de la route de Pierrefitte à Saint-Savin
Vanne réservoir et premier moulin. Photo J. Omnès
Premier moulin
Second moulin. Photos J. Omnès
Les différents propriétaires
Adast le château de Miramont est occupé
- À l’origine par les vicomtes du Lavedan
- Puis par :
la famille des Lavedan de Beaucens, avec
Arnaud de Lavedan, dit d’Aragon de 1145 jusqu’en 1340, avec Arnaud III de Lavedan.
- Vient ensuite la famille de Miramont, avec Guilhem 1er de Miramont jusqu’à Bancaflou de Miramont, fille de Ramon–Arnaut, qui, en 1480, avec son mariage avec Serres change de famille.
- la famille de Serres avec
Jean-Aymeric de Serres, époux de Bancaflou, de 1480 à 1505.
- la famille d’Antist, par le mariage de Jeanne de Serres avec Jean 1er d’Antist en 1505, jusqu’en 1653 avec le mariage de Marie-Jaquéta d’Antist, fille de Gabriel II d’Antist avec François Gaston de Foix.-
-la famille de Foix avec Gaston de Foix en 1653, qui vend la maison au notaire d’Arrens, Pierre Lamarque en 1656.
- la famille Lamarque avec
Pierre Lamarque, pour passer à la famille de son petit-fils Dominique Caubotte en 1677.
- la famille Caubotte de Miramont jusqu’en 1692, quand Marie-Gabrielle Caubotte épouse Pierre Despourrin, abbé laïc d’Accous.
- la famille Despourrin (s) ou Despourri avec
Pierre Despourrin, époux de Gabrielle Caubotte de Miramont en 1692
Cyprien Despourrin (1698-1759), seigneur de Viger (abbé laïc) Il décède dans le manoir en 1837
- Vente du domaine à l’abandon par adjudication par les héritiers Despourrin, dont Jean et Joseph-Cyprien-Magdelaine, en 1840,
à Abbadie Gay de Sazos. C’est lui qui donna au domaine, l’aspect actuel après d’importants travaux.
-Jean-François Calot d’Arrens, chirurgien à Berck et ses soeurs de 1906 à 1968 (J-F décède dans le domaine en 1944.
-Il devient propriété de Joseph Crampes (Jacques Chancel), animateur de télévision, en 1970, jusqu'à son décès en janvier 2015. J. Chancel sera inhumé dans la chapelle de la propriété.
2-AGOS-VIDALOS
Historique
La célébrité actuelle du lieu vient de sa tour rectangulaire que l’on aperçoit de la route, à gauche, perchée sur la colline (verrou glaciaire), en venant de Lourdes. Cette tour de 18 m de haut et de 6 mètres de côté est le dernier vestige d’un château construit sur ses terres en 1175, par le comte de Bigorre, vicomte de Marsan, Centulle III (dit Centot), pour défendre la vallée des incursions incessantes des pillards aragonais, basques ou navarrais.
Cette position dominante « du castel bieilh » a certainement été utilisée comme place de guet depuis des temps très anciens, avec communication par feux avec le donjon de Vieuzac, au sud et celui de Gélos (Geu) et de Lourdes au nord
Occupé un temps par les vicomtes de Soule, dont Ramoun-Guilhem, qui le vendirent en 1228, au comte de Bigorre Bozon de Mathas, 5e époux de la célèbre Pétronille (Peyrona), comtesse de Bigorre qui le consolida. Tandis que son petit-fils et héritier, Esquivat de Chabanais, favorisa vers 1236, l’arrivée de nouveaux paysans pour cultiver les terres autour du château, par des avantages fiscaux. Vu leur réticence, il aménagea en face, du côté du Pibeste en 1257, une bastide dotée d’une charte de coutumes et privilège en accordant aux nouveaux venus, les poblans, des lopins de terre ou casaux (1). Malgré les quelques « immigrés » venus de Trescrouts, après la cession de la forêt, aux moines de Saint-Pé, ce fut un échec. D’autant plus important qu’en 1331, lors de la création de la bastide voisine de Crozes, près de Peyrouse, nombre de paysans déménagèrent avec les matériaux de leur demeure (il en fut de même vers 1420 avec des départs pour Silhen (1). En 1360, après le traité de Brétigny la Bigorre devenait anglaise, avec la forteresse de Vidalos. Leurs vassaux bigourdans maintinrent une garnison jusqu’à l’arrivée de Jean de Bourbon, représentant du roi de France Charles V, jusqu’en 1404. Le château fut alors abandonné après avoir été démantelé (2)
La tour et les murs ont été en partie reconstruits, ce qui fait dire à Jean Bourdette dans ses Annales que le château était en bonne conservation en 1648. Ce qui permit à Pierre d’Abbadie son châtelain d’obtenir un droit de geôle auprès de Sénéchal, avec droit de pilori et de fourches patibulaires (3) Puis, il ne fut plus entretenu et les remparts servirent durant la Révolution, de carrières de pierres aux locaux.
1903. On peut remarquer l'absence totale de végétation
La situation contemporaine
La commune en est de nos jours propriétaire. Grâce à l’action énergique d’une association de sauvegarde, son aménagement permet la visite libre du public. De 18 mètres de haut et de 6 mètres de côtés, avec des murs épais de 1, 50 m, le donjon s’est en parti écroulé en 1981. Il a été reconstruit entre 1994 et 1997, avec l’édification d’un muret tout autour figurant les traces de l’ancienne enceinte. La tour abrite trois niveaux ; on peut atteindre la plate-forme supérieure par un escalier métallique. Jadis, l'accès se faisait au premier étage, face au gave, à six mètres de haut par une échelle mobile .L’accès était défendue par une meurtrière et quelques mâchicoulis. Les pièces des deux étages sont assez exiguës. Le rez-de-chaussée est aveugle. Ce niveau bas était un cul de basse-fosse (remise ou prison). La toiture n’était pas en terrasse, mais interne, à double pente, avec un écoulement des eaux à travers les murs, grâce à une série de trous (comme à la tour-porte de l’église de Luz).
(1) Bastides des Hautes-Pyrénées de Jacques Dubourg, édition MonHélios, 2019, page 19.
(2) En 1360, le domaine comtal au traité de Brétigny devint anglais. En 1404, le roi de France, Charles V procéda à la reconquête des châteaux de Bigorre : Sainte Marie, Arras (Castèt Naou d’Azû), Géou (Geu) et Lourdes.
(3) Les Annales du Labéda, Jean Bourdette édition Lacour tome 3, pages 192à 196
LE MYSTÈRE DU PUITS DE LA TOUR DE VIDALOS
En mai 2022, le long du mur Est, proche de l’entrée artificielle de la tour médiévale, une tranchée pour le passage de câbles électriques a fait apparaître un puits immédiatement recouvert de terre par l’entreprise chargée des travaux. Mais prévenu par courriel, j’en ai informé immédiatement le 11 mai 2022, la Drac qui a accusé réception, puis l’architecte Jean-Jacques Durancet, alors en charge de travaux d’aménagement sur ladite tour. Après visite des lieux, nous avons demandé une réouverture du site par courrier du 2 juin 2022 à la mairie, ne serait-ce que pour vérifier si l'obturation avait été bien exécutée dans les règles de l'art, afin d'éviter tout accident futur. J’ai demandé au spéléologue et ami, Alain Dole, en lui envoyant une photo laissant apparaître le trou lors des travaux de câblage, de réaliser une analyse géologique de ce trou. Ce dernier en fit part au groupe de spéléos des Hautes-Pyrénées, le GSHP.
Résultats
Cette découverte inopinée nous a permis de nous rendre compte que le sol initial avait été surélevé d’un mètre environ, que le site ne présentait à cet endroit, aucune cavité voûtée, ni sous-sol, contrairement à des plans et analyses géologiques de MM Marcos et Calvet. Lors de recherches administratives, nous avons appris (1) qu'un puits de 38 m aurait été creusé dans la roche en 1932, après accord municipal, par les frères Boueyrie ! (2) Mais rien ne fut annoncé et les bases de cette recherche (documents, pv de conseil municipal n'ont jamais été fournis).
Le 21 mai 2023, soit un an après notre découverte, nous avons eu la surprise, Alain Dole et moi-même de recevoir, via le GSHP (Spéléologues des H-P), un rapport de la Drac en date du 20 mars 2023. L’étude a été faite directement par la DRAC, sans la présence des personnes engagées dans l’affaire, dont l’architecte chargé des travaux d’aménagement.
D’après le rapport de la Drac, il s’avère qu’il s‘agit bien d’un « puits indubitablement artificiel, parfaitement vertical et rectiligne […], éventuellement médiéval de 40 m, de 1, 60m X 1, 20m !, […] creusé dans du calcaire métamorphisé et du schiste ». Le rapport précise : « Vu l’ampleur des travaux, il n’y a pas de raison de penser à des travaux contemporains qui auraient pu pousser à une telle persévérance dans un environnement de roche compacte encaissante » Ce rapport n’indique pas à quoi aurait pu servir ce puits. Aucune présence d’eau n’a été mentionnée, ni de dépôt d’artéfacts. Il a été remarqué un simple remplissage de déblais récent, lors des travaux d’électricité sans doute.
Un mystère demeure donc : à quoi pouvait servir ce puits de 40 m taillé dans la roche, de dimension respectable 1, 60m X 1, 20m ? Ce qui demande des mois et des mois de travail dans des conditions difficiles. Il y avait-il, il y a 1000 ans, une nappe phréatique, ou l’eau du gave proche arrivait-elle à ce niveau ? Au-delà des déblais modernes du chantier en surface tombés dans le trou, quelle est l’épaisseur de la couche sédimentaire. En 1000 ans, bien des choses ont dû tomber dans ce puits qui a demandé une certaine maîtrise pour ce genre d’œuvre d’art, vu la profondeur et la présence de gaz carbonique dans le fond.
Une étude plus approfondie mériterait je pense d’en savoir plus sur cette œuvre surprenante.
(1) Bulletin dactylographié municipal
(2) Nous doutons de cette prouesse
DU NOUVEAU A LA TOUR DE VIDALOS (mai 2019-mai 2022)
À la description classique de la tour et de son rempart, on peut ajouter depuis peu une série d’informations qui nous sont parvenues par l’intermédiaire de l’ami J.-J Durancet, architecte. Un radiesthésiste ingénieur en génie civil, Alain Calvet, aurait trouvé grâce à ses baguettes, son téléphone Status, son GPS et sa boussole, quelques distorsions ou anomalies magnétiques dans le sol de la tour de Vidalos, dont certaines confirmeraient le début d’étude de l’ancien architecte des bâtiments de France, M. Marcos
Au niveau de la tour, la présence d’un sous-sol d’environ 5m de haut aurait été immédiatement décelée. Il serait prolongé par un boyau de 1,20 m de large et de 5 m de long. Une voûte avait été décelée au départ de la tour en 1992 par M Marcos.
Au niveau des murailles : deux citernes (ou puits) ont été décelées au nord-ouest et au sud-est. La première de 6 m de profondeur et de 1,20 m de diamètre. La seconde avec les mêmes dimensions mais située sous le mur-ancien rempart.
Et tout au fond, dans la partie sud des remparts, une bâtisse a été décelée avec une entrée de 2m et un conduit de cheminée. Attenant à ce bâtiment un sous- sol de 5 m de haut, accessible par une trappe de 2mX1m
Il serait bon qu’un jour une administration se penche sur ces découvertes. Leurs preuves matérielles ne doivent pas être bien difficiles à exhumer. La fondation Marcos aux archives départementales (A.D.H.P.) devrait être un bon départ.
Plan J.-J. Durancet
Plan Calvet
Plan Marcos 1992
Bastide ou bourg castral ?
Certains érudits locaux se posent la question de savoir si Vidalos doit être classé dans la rubrique bourg castral ou bastide. Dans une note de l’ouvrage de Jacques Dubourg, l’éditeur penche pour le bourg castral en citant une partie de la charte de 1257 : « sequitur affranquimentum quod comes omnibus hominibus qui veniunt casare se gel populare in castro de Bidalosio »
Ne peut-on imaginer la juxtaposition de deux entités différentes ? : le château situé sur un territoire privé du seigneur protégeant les quelques masures d’un bourg castral des alentours et dans la plaine de l’autre côté de la voie Lourdes –Argelès, au pied du Pibeste, la bastide de peuplement de 1257, aux terres offertes aux nouveaux venus avec les privilèges accordés ?
(1) Bastides des Hautes-Pyrénées de Jacques Dubourg, édition MonHélios, 2019. page 19.
(2) En 1360, le domaine comtal au traité de Brétigny devint anglais. En 1404, le roi de France, Charles V procéda à la reconquête des châteaux de Bigorre : Sainte Marie, Arras (Castèt Naou d’Azû), Géou (Geu) et Lourdes.
La tour avant travaux novembre 1994. Photo J. Omnès
Tour de Vidalos et son rempart. Photos J. Omnès. À droite, cliché de Karl Superd, qui montre bien la position dominante dans la vallée d'Argelès, du château d'Agos
Tracé des remparts vu du haut de la tour
Victor Hugo, de passage dans la région en 1843, en a sorti un ouvrage intitulé Voyage dans les Pyrénées (1). Il y écrit entre autres … Chaque articulation des vallées avait son château qui apercevait les deux châteaux des deux vallées voisines et correspondait avec eux par des feux […]
Le donjon de Lourdes voyait les trois tourelles du château de Pau (2) qui apercevait la tour carrée de Vidalos, laquelle pouvait communiquer par des signaux avec l’antique Castrum Emihanum bâti par les Romains et relevé par Charlemagne sur la colline de Saint-Savin, qui se rattachait à travers les montagnes à la forteresse féodale de Beaucens. Les signaux s’enfonçaient ainsi de tour en tour de la vallée de Luz jusqu’au château de Sainte Marie dans la vallée de Gavarnie jusqu’à la citadelle des Templiers (3). Les châtelains des Pyrénées comme les burgraves du Rhin s’avertissaient les uns les autres. En quelques heures les baillages étaient sur pied, la montagne était en feu. »
Il faut retenir de cette description un peu romancée que des feux sur les différentes tours des vallées jusqu’à Lourdes pouvaient prévenir en un temps très court, les invasions venant du Sud comme du Nord. Mon regretté ami Pierre Pène, avait à une époque envisagé de refaire l’expérience à partir de plusieurs tours. J’ignore ce qu’est devenu le projet.
Source : Les archives secrètes de Lourdes , Jean Omnès, éditions Privé, 2008, p. 278.
Les principaux propriétaires :
1175 comte de Bigorre, Centulle III à partir de 1175, vente à
Fortaner de Lavedan
Estiénéta (Etiennette) Bénétrix, fille de Centulle III et épouse de Bernat, comte de Comminges ( second époux).
Bernat et Comtors, sa seconde épouse, fille du vicomte de la Barthe.
Bernat et Marie de Guilhem, sa troisième épouse, fille de Guilhem, seigneur de Montpellier en 1197.
1197-1215 Peyrona (Pétronille) fille de Bernat et d’Estiénéta, épouse de Gaston de Moncade
1215-1215 Peyrona épouse de Don Nuno.
1216-1216 Peyrona épouse de Guy de Montfort
1216-1225 Peyrona épouse d’Aynard de Rancon
1225-1239 Peyrona épouse Boson de Mathas, seigneur de Cognac
1239-1248 Matha, fille de Boson de Mathas et de Peyrona
1248-1257 Comte de Leycester de 1248 à 1257. 1256 Charte de Vidalos capitaine Pety d'Astugue
1257 Bernat d’Aure d’Asté, chevalier d’Aragon et époux de Frigade de Lavedan.
1284-1429 Sénéchaux de Gascogne, avec séquestre
1429-1778 Sénéchaux de Bigorre
1789 Famille de Neys
1793 bien national
1933, inscription à l’inventaire des sites.
1994, restauration jusqu’en 1997.
1997, Propriété de la tour par la commune.
(1) Edité en 1910.
(2) Exagération bien romantique. Il est peu probable que de la tour de Vidalos ou de Lourdes on pouvait apercevoir des feux venant du château de Pau.
(3) J’imagine qu’il veut parler de l’ « hospitalet » des chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean- de- Jérusalem (Ordre de Malte) édifié dans un creux et qui à mon avis ne devait pas être bien visible des autres forteresses aux alentours. A vérifier.
(4) Ancien rapport municipal
3-ARCIZANS-AVANT (Arcizas-Daban)
Le château dit du Prince Noir
Cliché Dédé Cuel d'environ 1958, avec nos remerciements . Les rectangles sont les fondations qu'ils restent des barraquement des mouvements de jeunesse pendant la guerre.
Château dit du prince Noir. Photos de J-C Truffet
Plan de Ritter
Ce château érigé au sommet d’une colline boisée à 634 m d’altitude était censé surveiller le passage entre Saint-Savin et le val d’Azun
Au donjon du XIIIe siècle (1286) (1) sur trois étages (ruiné de nos jours), fut accolé vers 1500, un corps de logis divisé en deux compartiments carrés, terminés par un donjon carré et flanqué d’une tourelle à pans coupée au centre des deux façades. On entre dans la tourelle qui abrite l’escalier, de plain-pied par une porte gothique à anse de panier, ornée de moulures prismatiques. De nombreuses fenêtres éclairent le château, les unes en ogive, les autres en plein-cintre. L’enceinte a disparu (2), mais elle est facilement repérable au bord des fossés.
Le château d’origine a appartenu aux seigneurs d’Arcizas-Daban (Arcizans-Avant) depuis 1050 (cartulaire de Saint-Savin), jusqu’à la fin du XVe siècle, puis à différentes familles nobles, mais jamais à la couronne d’Angleterre, contrairement à de nombreux textes. Il ne faisait pas non plus partie du Pascaou (Pascal de Sen Sabi (Saint-Savin) (3) Son appellation « Prince Noir » est erronée. Comme tous les châteaux environnants, il était sous la suzeraineté du roi d’Angleterre depuis le Traité de Brétigny de 1360. Manaout, seigneur d’Arcizans, a rendu hommage en 1362, au fils ainé du roi d’Angleterre, Edouard de Woodstock (1330-1376), devenu prince d’Aquitaine. Cela n'empêche pas Paul Perret dans son ouvrage Les Pyrénées françaises (1881), d'attribuer sa construction aux Anglais (1360), d'où, selon lui son nom de château du Prince Noir. Abandonné en 1789, par la famille propriétaire, les bâtiments ont été inscrits à l’Inventaire des Sites en 1944. Le logis a été en partie reconstruit en 1972, avec des ouvertures (trop) modernes. Le sauvetage de cette ruine entre 1970 et 1972 est l’œuvre de la famille Doyen-Zwaempoed. En 2004, le domaine faisait chambres d’hôtes.. Cette construction médiévale a été relativement protégée des pilleurs de pierre, car le parc a été utilisé un certain temps en camp de jeunesse. L’ensemble est plein d’intérêt, et la vue magnifique. Propriété privée, il ne se visite pas.
Pour ceux qui veulent en savoir plus : http://roger.roucolle.pagesperso-orange ... avant.html
Roger, originaire du pays, ancien membre des Bigourdans de Paris, est un passionné de généalogie.
(1) Mentionnée du XIVe siècle dans la plaquette municipale en ligne
(2) Mentionnée visible dans la plaquette municipale en ligne : « il ne reste aujourd’hui que le donjon et le mur d’enceinte » ?
(3) Jean Bourdette dans le tome 1 de ses Annales, page 126 à 131 (édition Lacour) explique longuement cette non-appartenance qui lui a été attribuée, suite à une erreur du copiste de l'Historique du Pascaou.
Photo J. Omnes
Carte postale ancienne
Vignette E. Sadoux, 1881 pour l'ouvrage de Paul Perret
Les principaux propriétaires
- La famille d’Arcizas
Bernat d’Arcizas ver 1050.
Arnaut Guilhem 1er d’Arcizas vers 1080.
Ramon Arnaut 1er d’Arcizas, de 1000 à 1114,
jusqu’à Manaut III dit Manautou d’Arcizas, fils de Ramon de 1459 à 1493.
Sa fille Louise
Arnaut -Guilhem de Majourau 18e seigneur d’Arcizas de 1500 à 1530 (environ).
Bourtoumiéou de Majourau de 1530 (environ) à 1583.
Louise de Majourau, fille de Bourtoumiéou.
Elle épouse Georges de Castets.
- Famille Castets
Georges de Castets de 1583 à 1597 (environ).
Louise de Castets fille de Georges environ de 1597 à 1613.
Elle épouse Albiciade Le Blanc de Labatut qui vend la seigneurie à Antoine de Mont d’Uzer.
- Famille Mont d’Uzer
Antoine de Mont d’Uzer de 1614 (environ) à 1626.
Pierre- Jean–Auguste de Mont d’Uzer, fils d’Antoine de 1626 à 1660.
Jean-Antoine de Mont d’Uzer, fils de Pierre de 1660 à 1669 à
François de Mont d’Uzer qui vend la seigneurie à la famille Dallier en 1746.
- Famille Dallier
Joseph Balthazar Dallier de 1746 à 1767.
- Divers
Puis Jean-Louis de Berné de 1768 à 1770 (34e seigneur d’Arcizas).
Joseph de Rolland achète la seigneurie en 1772 qui revient à sa mort (1775) à son épouse Izabet Toinette de Mont d’Uzer.
- Famille de Mont d’Uzer
Izabet -Toinette de Mont d’Uzer et son nouveau mari, François-Xavier de Bélesta jusqu’en 1789. Le château est alors abandonné.
En 1902 Rémi Pahu achète la propriété
- Famille Anthian Sarbatx
Gabriel Anthian Sarbatx à partir de 1903.
Savin Anthian Sarbatx. Le château est abandonné. Les ruines sont achetées en 1970 par Doyen Zwaempoed.
Dans le village, une maison noble
Maison noble avec tour du XVIIe siècle qui a appartenu à Marguerite Durocher. Lampe sur le linteau et porte de cachet moderne ! Photos J. Omnès
Meurtrière probablement venant du château voisin. Grange face au bistrot Chez Pierrot. Photo J. Omnès
4-ARGELÈS-GAZOST
Le Château d’Ourout.
Grille du château avec ses lettres RB, photo J. Omnès
Importante propriété privée (non visitable) appartenant à la famille du comte de Roquette-Buisson. Ancienne résidence des seigneurs du Doumec d’Ourout vassaux du comte de Bigorre, mentionnés en 1273, dans le livre vert de Bénac, c’est la même famille qui ‘occupe actuellement par transmission directe ou mariage, mais la première mention connue du château remonte à 1080. On peut l’apercevoir (difficilement) du bas de la ville, ou en montant la D918 (côte d’Arras) sur la gauche. Très rares visites libres lors de certaines journées du patrimoine. Un des seigneurs d’Ourout a été gouverneur du château de Lourdes entre 1649 et 1666. La propriété est le cœur de verdure de la ville haute. La tradition veut que le site, le soum d’Ourout, était occupé par un oppidum romain. En fait, il contrôlait la voie romaine d’Espagne. Il a toujours servi à la construction de forts. Durant la Révolution, les bâtiments ont servi de magasins.
Plusieurs hôtes de marque ont habité cette résidence, dont Henri Russel et le compositeur Gustave Fauré, ami de la grand -mère de Monsieur le comte Hugue. Il parait que le prince de Galles qui devait y passer ses vacances, n'a pu faire entrer sa calèche, tant elle était large et la rue d'accès étroite. Il a dû annuler ton séjour.
Les bâtiments
C’est un ensemble impressionnant des XIIe, XVIe et XIXe siècles, caché dans un superbe parc. Les traces de fondations que l’on découvre dans le parc près de la chapelle dont un socle octogonal bordé de quatre têtes humaines, datent, pense-t-on, du XIe ou XIIe siècle. Par contre, les murs du donjon carré, le plus ancien (et du corps de bâtiment central) fait de de moraines granitiques datent du haut Moyen Age : XIIe siècle. Très remanié avec ses 5 m de côté, il monte jusqu’à 20 m. Il garni de petites ouvertures rectangulaires et de meurtrières horizontales.
Les deux autres tours carrées avec leurs fenêtres à meneaux, datent des XVe- XVIe siècles. L’une des tours abrite un escalier et est surmontée d’un hourdage avec meurtrières. Elles sont encastrées dans le corps du logis et ont été bien remaniés au XIXe siècle. Date de la même époque, la tour ronde avec des fentes de tir de mousquet, sans encadrement de pierre.
Au XIXe siècle aussi, on a percé quelques ouvertures ainsi que construit une terrasse en premier étage, avec une vue face à la montagne. L’architecte était Jean-Jacques Latour.
Sur le linteau du portail d'entrée du parc le devise des d'Antin d'Ourout :" James arré"- Jamais ne recule. Ce portail n'existe plus, mais demeure l'inscription en gascon, au-dessus de la porte d'entrée du château.
D'après Bonnefon, nous devons noter : « dans le parc, au sud de la tour ronde, une petite chapelle rectangulaire sans prétention. C'est en fait une grange aménagé en 1833, par Maxime de Roquette-Buisson pour y entreposer les oeuvres de sas collections d'objet religieux.
Elle est orientée Nord- Sud, juchée sur une petite dénivellation et on y accède par un étroit escalier. Elle est également construite en blocs de moraine parmi lesquels domine le granite. Un retable en bois doré provenant d'une chapelle démolie à Esquièze en est le plus bel ornement. Les fresques sur les murs sont inspirées des peintures de la voûte de la chapelle de N.-D. de Piétat, au sud de Saint- Savin. » Nous n’avons pu voir hélas l’intérieur de cette chapelle qui fait sans doute partie de la zone la plus ancienne du château.
Le parc
En 1830, la demeure était encore entourée des fossés médiévaux et de traces d'enceintes fortifiées. L'amitié entre Maxime de Roquette-Buisson (Voir la liste de propriétaires ci-dessous) et Placide Massey fut à l'origine de la création d'un jardin en 1835, lors du mariage de Maxime de Roquette-Buisson avec Marie de Saint-Pastou. Ce jardin fut transformé en parc et agrandi lors de la rénovation du château en 1863, par l’architecte Jean Jacques Latour. C'est alors que furent plantés nombre de conifères (cèdres, mélèzes, pins sylvestres, abiès) provenant probablement de la pépinière Massey, en cours de liquidation. La luxuriance fut vite au rendez-vous, du fait de l'abondance de l'eau, grâce à ses cascatelles et ses rigoles dévalant de ses pentes. Eau qui permit la réalisation de bassins et de donner à l'ensemble, un cadre bien pyrénéen avec des espèces végétales locales.
Certains arbres, notamment les grands pins sylvestres et les épicéas, ont été plantés par Placide, en même temps que ceux qui ornaient les lacets descendant à la grotte à Lourdes dont il ne reste plus que quelques exemplaires.
En février 2010, une formidable tempête au nom de Xynthia mit à bas nombre d'arbres majestueux, dont des cèdres centenaires. Mais ce malheur permit une plus grande aération pour les espèces qui survécurent.
Dans le parc on peut apercevoir une table d’orientation signée Ledormeur. L’ensemble constitué par le château, le parc et la chapelle est classé Monument historique depuis 1995.
Photo de M-J Carita
Placide Massey , jardin de Tarbes. Photo J. Omnès
Pour les fans de généalogie, la seigneurie d'Ourout a appartenu successivement, depuis 1080, aux familles suivantes :
• De 1080 à 1273 ?
• De 1273 Jusqu'en 1424 aux Ourout (senhor de Orod)
• De 1424 jusqu'en 1483 à la famille d'Arcizas
• De 1483 jusqu'en 1539 à la famille de Laneta
• De 1539 jusqu'en 1578 à la famille de Mayouraou
• De 1578 jusqu'en 1778 à la famille d'Antin
• De 1778 jusqu'en 1871 à la famille de Saint Pastou
Depuis 1835, présence de la famille de Roquette-Buisson, à la suite du mariage de Marie de Saint-Pastou (descendante de Hyacinthe de Saint-Pastous, baron de Bonrepaux décédé en 1871), avec Maxime de Roquette-Buisson.
Château d'Ourout.
En 2023-24 après un important "lifting" Photo Antoine de Roquette Buisson avec nos remerciements
Carte postale ancienne Photo prise en juin 2015. La tour du XIXe est percée de meurtrières à mousquet factices (les petits trous visibles aux différents étages)
Arrière du château, tour carré du haut Moyen Age, à l'extrême gauche début du toit terrasse. A droite le blason d'Ourout : l'ours surmonté d'une étoile. Blason qui fait partie de celui de la ville d'Argelès. Photos J. Omnès
Base à tête d'homme d'un ancien pilier médiéval. Fenêtre Renaissance avec un protomé (femme tronc). Photos J. Omnès
Belles fenêtres Renaissance. Inscription en gascon au-dessus du linteau de la porte. Photos J. Omnès
Après un important ravalement 2023-2024. Photo Antoine de Roquette Buisson avec nos remerciements
Le « Château » de Vieuzac
Dès l’arrivée dans la ville haute, sur la gauche, on remarque la tour derrière un mur imposant. C’est ce qu’il reste de la propriété qui constituait une abbaye laïque, de la dernière famille noble, celle du seigneur d'Ourout, Jacques-Hector d'Antin.
Historique
Cette tour faisait partie d’un ancien château du XIIIe siècle qui lui été adossé et dont il ne reste plus rien. Toujours visible en 1665, mais fortement ruiné, son propriétaire avait désiré se faire construire une maison avec ses pierres (acte notarié Me Noalis 11 août 1665)
Une partie de la propriété revint par donation, vers 1770, à Jean-Baptiste Lassalle, seul fils naturel de Jacques-Hictor. Cet héritage d'après le terrier de Vieuzac se composait d'une grande maison d'habitation avec sa grange attenante, sa fournière ses vergers, jardin et basse-cour, ainsi qu'un "pigeonnier" (la tour).
La seconde partie fut vendue par Jacques-Hector, en octobre 1777 à Jean Barère, parent au 4e degré et père de Bertrand Barère, le Conventionnel. Il était composée, d'après acte passé devant Maître Duhort, d'une maison basse, et d'un moulin à trois meules, d'une scierie, de terres, mais aussi et surtout du titre avec les privilèges y afférent, d'abbé lay (abbé laïque). Bertrand, devenu de Vieuzac fut élu député du tiers état, et non de la noblesse, car cette portion de "seigneurie" n’était pas assez importante. Paul Perret qui ne semble pas le porter dans son cœur dit de lui : « la légende a voulu faire un marquisat pour Barère qui y était né. Ce personnage trop célèbre fut avocat tout simplement, puis conseiller à la Sénéchaussée de Bigorre qui le députa aux Etat généraux ; la toque vaut peut- être le heaume mais ce sont deux couvre-chefs différents »
Le bâtiment et ses transformations
La tour massive mesure environ six mètres de côté et une vingtaine de mètres de haut. Elle était entourée d'une basse-fosse. L'entrée se faisait comme à la tour de Vidalos par le premier étage avec une échelle. Elle est actuellement agrémentée de deux fenêtres trilobées. Les autres ouvertures sont récentes. Le tout était entouré de fossés et de contrescarpes. Si, en 1783, la tour était mentionnée au Compost, comme pigeonnier, c'était plus probablement à l'origine une tour de guet, voire de signaux qui communiquait par des feux avec celle de Vidalos et le fort de Saint-Savin aujourd'hui disparu, et que les derniers propriétaires ont transformé en tour d'habitation. D'où ces "méchantes" ouvertures modernes, dont certaines étaient ornées de balcons aujourd'hui disparus Il n'existe aucune présence de boulin à l'intérieur.
Ces restaurations sont l’œuvre principale de Clémentine Wallace, épouse de Jean- Baptiste Lassale, qui deviennent propriétaires en 1858 (à vérifier) de l'ensemble de la seigneurie et rachètent également en 1860, la chapelle Saint-Pierre avec son cimetière attenant, à la commune en lui cédant une partie de terrain pour la percée de la route de Lourdes. Clémentine fit probablement boucher les meurtrières, ouvrir la porte du rez-de-chaussée, en façade ouest (visible de la cour), et ouvrir quelques fenêtres avec balcons. Le propriétaire suivant, en 1873, Michel Alicot, député d’Argelès-Gazost fit raser, d'après Raoul Deloffre, les biens immeubles dont la chapelle et sauf la tour qu'il restaurera avec son fils, en utilisant pour le couronnement, les corbeaux du château d’Arras (castet Naü). La nouvelle église d'Argelès étant terminé en 1860, celle de Vieuzac délabrée put être démolie, la ville ayant fait réserve de la cloche et des autels, ornements et statues. Le cimetière fut rasé après translation des cendres vers le cimetière communal.
Monsieur Alicot, propriétaire " fort éclairé" se fit construire en 1884, après la démolition des corps de bâtiments anciens, à côté de la tour rénovée, une imposante et incongrue villa de style « gothico-balnéaire ». La ville, aujourd’hui propriétaire des lieux, a transformé cette villa, dite villa Alicot, en Maison des associations et a construit un centre de retraite dans le parc public où poussent de magnifiques conifères de plus de 30 mètres de haut.
Tour de Vieuzac, façade ouest Tour de Vieuzac, façade sud et est. Photos J. Omnès
Avec les ouvertures et balcons de Clémentine Wallace. Cliché Henri Bégué
Ouvriers et probablement M Alicot, avec le chapeau, lors de la restauration de la tour. Cliché H. Bégué avec son aimable autorisation..
La seigneurie de Vieuzac et son église Saint-Pierre. Gravure de ? La tour a encore son toit
NB Les passionnés d'histoire peuvent trouver dans le bulletin de la SESV de 2007, page 147, un texte tiré du journal de Margaret Jones, parente ou amie de Cémentine Wallace, en date du 16 juin 1867, la description minutieuse du logis et de la tour.
Plan cadastral
Les principaux propriétaires :
- Famille des Vieuzac
de Arnaut Guilhem de Vieuzac vers 1080.
à Donat de Vieuzac 1273.
- Famille de Barège
Claria, fille Donat, épouse de Gaillard de Barège à partir de 1290 jusqu’à
Antonia de Barège, fille d’Arnaut III de Barège, pour passer en 1519, aux Majourau.
- Famille Majourau d’Arras
Ramon Arnaud de Majourau, époux d’Antonia de Barège en 1519, jusqu’à 1608 avec Antonia de Majourau. Durant quelques années le domaine est géré par son neveu Gaston d’Armagnac, seigneur de Horgues (1608-1612) pour revenir aux Majourau avec
Louis de Majourau 1612-1619.
Thomas de Majourau, fils de Louis, 1619-1647.
- Famille d’Antin
Thomas de Majourau vend la propriété en 1647, à Germain II d’Antin, seigneur d’Ourout.
Ourout et Vieuzac appartiennent à la même famille. Puis, nous avons :
Jean-François d’Antin, de 1667 à 1702
Jean-Hector d’Antin, fils de Jean-François, de 1702 à 1714.
Jacques-Hector d’Antin, fils de Jean-Hector, de 1714 à 1778. Il lègue une partie du domaine à Jean Baptiste Lassalle.
l'autre à Jean Barère.
- Famille Lassalle
1770 Jean- Baptiste Lassalle une partie de la seigneurie
1789 la totalité jusqu'en 1873.
- Famille Barère ou Barrère
Jean Barère 1778 à 1788 une partie de la seigneurie.
Bertrand Barère, son fils 1788- 1789.
- Divers
En 1858 ?, J-B Lassalle et son épouse, Clémentine Walace
En 1873, Monsieur Alicot, également propriétaire d'après Paul Perret du Castet Nou d'Arras (?)
En 1976, Maison de retraite d’Argelès-Gazost
La tour Mendaigne
C'est la belle tour qui se trouve au centre-ville, près de l'office de tourisme. Il s'agit d'une tour du XVIIIe siècle (1751) qui appartenait à l'étude d'un notaire d'Arrens. Avec son clocher, encadré de quatre clochetons, qui font penser à l'église de Baudéan, elle fait partie des bâtiments emblématiques de la ville. En fait, c'est ce qui reste de la maison du notaire qui tombait en ruine. Rachetée vers 1957, par la municipalité, elle se trouvait à l'emplacement de la terrasse et du bureau de l'office de tourisme. Initialement, la tour faisait une vingtaine de mètres de haut, mais l'édification de la terrasse a enterré une partie de celle-ci. De 2,20 mètres de côté, elle possède encore le balcon de fer forgé d'origine et, sur le linteau de la fenêtre sous le balcon, l'inscription :"A designatore nomen domini benedictum habitant inusque sitin sempiternam (anno jubile 1761)/ Que le nom du seigneur soit béni dans l'éternité par le fondateur, et demeure toujours avec les habitants (année jubilaire 1761). La municipalité en a fait un poste d'observation météorologique. Actuellement la petite salle du bas sert de dépôt des documentations de l'Office de tourisme. La famille Mendaigne a son caveau au cimetière de la ville.
Belle vue du belvédère devant la tour, sur les Pyrénées.
Tour Mendaigne. Photo J. Omnès
Divers
Maison forte avec deux meurtrières et une fente de tir. La restauration, hélas, cache l'empreinte médiévale de la bâtisse. Certaines pierres seraient en réemploi. Photos J. Omnès
Quartier de la Croix rouge, maison fortifiée ? En attente de documentation
Le long de la route Argelès-Val d'Azun, en face du cimetière
Etonnant promontoire de guet ?, dominant la route, dans le Quartier de la Croix rouge. Photo J. Omnès
Quelle était cette construction sur le rocher ? Delcampo
5-AYZAC-OST
Le château de la Vieille tour ou l'oustau de Cazabou
Le château de la Vieille tour d'Ost : sur la droite en venant de Lourdes. C’est la belle tour carrée du XIVe siècle, recouverte de lierre, propriété d’une comtesse. Le président Mitterrand en déplacement en Bigorre venait parfois rendre visite à ses bonnes relations en hélicoptère, au grand dam des voisins, dont mon oncle occupant l’ancien moulin de la propriété d’origine, derrière. Ces jours-là, les villageois voyaient leur village transformé en camp retranché. Sur la monographie des instituteurs de 1887, la tour est mentionnée du XIIIe siècle, peut- être par la présence du fief d’Ost mentionné dans le Livre vert de Bénac (1274). Elle a peut- être été restaurée au XIVe siècle par le premier propriétaire connu : Ramon de Cazabou, 1361.
Le bâtiment
Cette tour carré du XIII-XIVe siècle, couvert d’un haut toit pointu à quatre pans est surmonté d’un couronnement de créneaux et de mâchicoulis fort restaurés. Malgré ces restaurations récentes, le tout a fière allure. Nous n'avons aucun plan ni descriptif de la propriété.
D’après la monographie de 1887, la chapelle castrale était toujours présente. Le moulin le long du Bergons, hors de la propriété actuelle a été restauré vers les années 1970, par un hôtelier Lourdais (Architecte Monsieur Cousin).
La Vieille Tour à Ost. Photo J. Omnès
Les propriétaires
Son origine connue remonte au XIVe siècle, avec la
- famille de Cazaubon-Cazabou. Elle commence par Ramon de Cazabou en 1361, pour continuer jusqu’à Jeannette de Cazaubon en 1480. Elle se marie avec Jean Ier du Lavedan et le fief passe à la famille de Lavedan.
- Famille de Lavedan de Cazaubon avec Jean 1er, dit Jeannot fils naturel de Ramon Garcie VII de Lavedan et époux de Jeannette de Cazaubon en 1480. Cette famille gardera le château même après la Révolution, mais perdra son nom Lavedan et son titre seigneur de Cazaubon. Dominique de Lavedan de Cazaubon s’appellera Cazaubon. Il épouse Marie-Louise Couget en 1799 et décède en 1826.
Le fief appartiendra durant plus d’un siècle aux descendants des Cazaubon, dont une partie de la famille émigre en Argentine. En 1968, le domaine revient à Suzanne Cazaubon, fille d’Albert. Elle épouse Maurice Augustin Perrard en 1937. Leur fille, Jacqueline épouse en 1956, le comte polonais Ladislas-Jules-Adam-Thomas Tarnowski.
- Famille Tarnowska Le dernier propriétaire est la comtesse Jacqueline Tarnowska.
Un emplacement d'un château peu connu, à Ayzac
Actuellement, sur le site, il y a une maison appelée par la commune, "le château" et qui possède des éléments du XVe siècle (portes et fenêtres). C'est une propriété privée qui ne peut être visitée. Le propriétaire actuel nous informe que l'historique de la maison se trouve dans le fonds François Faure du musée basque à Bayonne.
Le château (doumec) d'Ayzac
Arrière du château à gauche, fenêtre à meneaux. Photos J. Omnès
Le domaine, sous Napoléon III, a été la propriété de Mr Cardogan lieutenant- colonel de l'armée britannique, dont le tombeau en marbre blanc de Carrare se trouve à la droite de l'église. Il est décédé en 1851.
L'urne qui est tombée n'a pas été rescellée
Les familles seigneuriales propriétaires d’après Jean Bourdette
- Famille dite d’Ayzac
1060 Guilhem –Fort
1070 Garcie-Arnaout
Pas de traces
1238 Ramon-Gulhem
1292 Yourda
1300 Ramon-Guilhem
1361 Augé
- Famille d’Ost
1450 Augé d’Ost
1480 Ramon, époux de Jacquette, fille du seigneur de la Pène de Sère
1492 Nabarrine d’Ost
1500 Augé héritier de sa sœur Nabarinne
1541 Fortané qui aurait fait don du domaine au seigneur de la Péne de Sère
- Famille de la Péne de Sère (originaire de Barèges)
1550-1567 Françis de Barèges
1567-1582 Ramoun
1585-1603 Guiraut
1603-1630 Jacques Bernat
1630-1669 Jacques
1670- 1696 François II de la Hitte
1696-1769 Alexandre de Barèges
- Famille de Boussés de Lagrange
1769-1780 Laurent de Boussés (allié aux Despourrins)
1780-1789 Charles-Alexandre
La seigneurie Soulaas d'Ost ou Monda (en préparation)
Les familles seigneuriales propiétaires d’après Jean Bourdette
1445-1489 Famille de Miramont
1480-1504 Famille de Serres
1505-1654 Famille d'Antist
1654 1665 Famille de Foix-Rabat
1665-1767 Famille de Monda
1767-1781 Famille de Castelbajac
1781-1789 Famille de Mua Barbazan
Dans le village d'Ayzac
Maison de maître, linteau de la porte en accolade et imposant poulailler avec un pigeonnier accolé
6-BEAUCENS
Le "donjon des Aigles"- Historique
Situé sur un mamelon rocheux au sud du village, le château surplombe et surveille la vallée du Davantaygue et celle de Saint-Savin. Le donjon des Aigles est l’appellation touristique de ce château médiéval des vicomtes du Lavedan. Ce château a succédé à celui de Castelloubon vers l’an 980, car le comte de Bigorre, d'après le Livre Vert de Bénac avait donné le village aux moines de Saint-Savin sous réserve d'usufruit en faveur des vicomtes du Lavedan, installés au château de Castelloubon. Le site leur plu, il réunissait de meilleures conditions de défense que celui du précédent château. L'un des premiers occupants célèbres fut Arnaud (Arnaout) 1er, fils de Raymond Garcie 1er. En 1118, Arnaud participa au siège de Saragosse et à la Reconquête contre les Maures d’Espagne A sa mort en 1145, on pense qu'il passa dans les mains de la maison d'Aragon. De 1360, après le traité de Brétigny, il devint propriété des Anglais jusqu'en 1404, pour redevenir propriété des vicomtes du Lavedan. Puis les mariages successifs firent passer le domaine, des mains des vicomtes du Lavedan à celles des familles de Lyon, de Bourbon, de Montaut-Bénac, d’Orléans et de Rohan-Rochefort.
Entre-temps, il subit quelques détériorations lors des guerres de religion en 1569, pillé et ravagé par le Capitaine Palats. En 1660, il accueilli Madame de Motteville venue dans la région pour le mariage de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz. Au XVIIIe siècle, pendant la Révolution, le propriétaire Charles de Rohan, prince de Rochefort s’enfuit en Autriche. Le château fut alors en partie incendié (1792). Acheté par le ministre A. Fould en 1846, il a subi un tremblement de terre en 1854. Restauré en partie en 1855, le donjon consolidé en 1975, il a été revendu en 1987 aux exploitants actuels pour des exhibitions de rapaces. Ces derniers le restaurent peu à peu grâce aux gains des entrées du spectacle qu’ils ont créé.
Le château
Les amateurs de vieilles pierres peuvent faire le tour du domaine. Le château a encore de beaux restes : on accède par quatre portes à la tour du midi du XIIIe siècle et au milieu de l'ensemble, au donjon et la courtine du XVe. La première porte en arc en tiers-point (ogive) des XVe-XVIe siècles est à encadrement de blocs taillés de marbre et de calcaire. Jadis elle était surmontée d'un édifice crénelé avec meurtrières pour arquebuses, dont il ne reste que cinq corbeaux. Le donjon derrière le mur d'enceinte, à l'arrière de cette porte en assurait la défense. Passé la seconde porte en arc à anse de panier, avec meurtrières et jadis fermé par une herse dont il reste les rainures, à 10 mètres de la première, on accède à la basse-cour, vaste espace de 50m par 30 m qui sert de nos jours aux spectacles des rapaces. Un passage voûté, étroit, restauré en 1865, permet de pénétrer dans la cour intérieure. A l'est l'ancien corps des logis à deux étages construit au XVIe siècle, soudé au poste de garde est ouvert par trois portes voûtées qui donnent accès à une cour. Il est orné de trois petites fenêtres pourvues de coussiège, dont l'une est à arc trilobée. Plus au sud, d'après Anthyme Saint-Paul (1866) la petite porte percée dans le mur d'enceinte devait donner accès à la chapelle, actuellement petite terrasse.
Il a rarement été assiégé, peut-être du fait de sa situation sur un piton, et de l’astucieuse position de la porte d’entrée au bout du chemin. Vous constaterez que les murailles sont sur le côté droit du cheminement, le côté des assaillants qui ne portaient pas de boucliers. On n’avait pas encore la bombe à neutrons, mais on avait des idées. Le corps de logis principal comporte encore ses cheminées et ses cadres d’ouverture. En attendant une hypothétique reconstruction, les propriétaires ont su présenter leurs rapaces tout au long d’un cheminement archéologique, souligné par un aimable décor de verdure fort soigné.
Belle lithographie de 1860, de J. Schroeder (1828-1897) montrant l'état du château à cette époque. Envoi de Marie Mansuis de Villelongue.
Château de Beaucens, l'accès. Photo J. Omnès
Robadia
Vignette E. Sadoux 1881
Donjon principal. Des XIVe et XVe siècles, de 4,80 m sur 5,96 m et 25 mètres de haut avec des murs de 1, 20 m, il était couronné de machicoulis, supportés par les corbeaux que l'on peut voir. La porte se trouvait au premier étage ; on y accédait par une échelle. Il n'y avait aucune fenêtre, si ce n'est des meurtrières à différents niveaux. Devant, je pense que c'est la citerne. A vérifier La seconde entrée avec herse
Photos J. Omnès
Pour les fans de châteaux, une description complète, agrémentée de photos et de plans a été faite par G Ballencie et R. Ritter dans De Lourdes à Gavarnie, édition Privat, 1936 pages 121 à 138.
Plan Pousthomis-A. Saint-Paul
Les principaux propriétaires
- Les vicomtes du Lavedan dont :
Manson Loiup, 910-940, puis
Aner Mans, de 940 à 960.
Amélius 1er, de 965 à 979.
Fort Aner, de 960 à 1023.
Et ainsi de suite, jusqu’à Louise du Lion, fille Jeannette de Lavedan et de Gastounnet du Lion. La maison change de dynastie lorsque ladite Louise du Lion épouse en 1490 Charles, bâtard de Bourbon.
- Les Bourbons
Charles, de 1490 à 1502.
Hector de Bourbon, fils de Charles de 1502 à 1525.
Jean de Bourbon, frère d’Hector, de 1525 à 1590.
Et ainsi de suite jusqu’à Marie de Gontaud Geniès qui cède en 1643 tous ses biens aux Montaut de Bénac.
- Les Montaut de Bénac
Philippe II Montaut de Bénac , 27e vicomte de Lavedan, de 1643 à 1654.
Philippe III Montaut de Bénac de 1654 à 1684.
Françoise de Montaut Bénac, sœur de Philippe III, de 1684 à 1717. Puis la maison, passe en 1717 aux Orléans avec Alexandre est nommé héritier par sa tante Françoise.
- Les Orléans avec :
Alexandre d’Orléans, 30e vicomte de 1717 à 1765 dont la dernière héritière Marie-Henriette-Charlotte-Dorothée épousera en 1765,
le prince Charles- Jules-Armand de Rohan de 1765 à 1789, dernier et 31e vicomte de Lavedan.
- Les Rohan
Marie-Henriette Charlotte Dorothée, fille d’Alexandre d’Orléans et épouse du prince Charles de Rohan parti en exil, vend tous ses biens en 1802 à Etienne-Marie Paisselier, puis c’est la vente aux enchères avec :
- Divers
Bernard Philippe Gertoux, sous-préfet d’Argelès, de 1803 à 1836.
Françoise d’Estagnet, 1836.
Barthélémy et Jean-Philippe Cazayous (père et fils) de 1836 à 1846.
Jacqueline Hortagnéou, veuve de Barthélémy, vend en 1846, le château à Achille Fould, député des Hautes Pyrénées.
Tremblement de terre 1854, restauration du château et vente à ?
Le donjon des Aigles à partir de 1987.
Gravure tirée de "Voyage architectural et historique de l'ancien comté de Bigorre de Cénac-Montaut, pas d'auteur de la gravure.
Le manoir de Couhitte (Cohita)
Résidence privée qui ne se visite pas. Ce manoir d’un ancien fief noble est situé au nord de la commune de Beaucens, au milieu d’un espace boisé, au sommet d'une colline, dans un site sauvage. (Certains ouvrages le confondent avec le château d’Ayret voisin, sur la commune de Préchac). D’une seigneurie réputée, celle de la Ribera de Davantaygue (Dabant-Ayga), représentante aux Etats de Bigorre, ce domaine remonte au XIIe siècle (1). L’actuel bâtiment appartenant actuellement à un Lourdais a conservé son noyau médiéval, son aspect fin XVIIe siècle : corps de logis rectangulaire, flanqué de deux petites tours et d’une tourelle de latrines. L’ensemble comprend toujours chapelle dédiée à saint Pierre (2), pouralhèra-porcàu et grange. Le moulin, lui, a disparu. Avec ses dépendances, il a été classé en 1998, à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Sur la porte d’entrée, le blason en pierre du pays a été fixé sur le blason d’origine qui a été bûché lors de la Révolution. Il a été réalisé par le sculpteur d’Arras J-J Abdallah. Il a été repris en pâtre, dans la cuisine sur le manteau de la cheminée, un écartelé représentant 4 lions. D’après le propriétaire la charpente aurait été refaite par des Cagots.
À l’intérieur la cuisine mérite une attention particulière avec un étonnant chauffe-plat à l’ancienne et bien sûr l’évier en pierre d’origine. Au-dessus du blason sur le manteau de la cheminée, trône l’épée de Pierre Vergez, ancien propriétaire en 1787, officier du roi Louis XVI, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis et époux de Louise d’Estrade d’Esterre. Sous la Révolution, il devint en 1790, vice-président du Directoire départemental et termina sa vie comme juge de Paix du canton de Préchac.
(1) Notice des seigneurs de Couhitte en Labéda, fief de la commune de Beaucens (Béoucèn) de Jean Bourdette.
(2) Historique de la cure dans Les Annales du Labéda de Jean Bourdette, édition Lacour, tome 3, page 429
Manoir de Couhitte, entrée. Photo J. Omnès
Façade latérale. Photo de
Vue arrière l'hiver. Photo de ?
Chapelle du manoir, détail fenêtre. Photos J. Omnès
Blason des Lescure Ecartelé: aux 1 et 4 d'azur au lion d'or ; aux 2 et 3 d'or au lion d'azur . Epée de Pierre Vergez
Chauffe-plat ou potagère du XIXe siècle
Le pouralhèra-porcaù. Photos J. Omnès
Les propriétaires successifs
Ce fief est passé durant des siècles de mains en mains entre différentes maisons nobles dont les tenants habitaient ailleurs.
Le premier propriétaire connu est Ramon (Raymond) de Beaucens vers 1320.
Famille de Lavedan
Auger de Lavedan dit de Couhitte, de 1392 à 1429 le "héros" de la reprise du château de Sainte-Marie sur les Anglais.
Arnaut de Lavedan dit de Couhitte, fils d’Auger de 1440 à 1470.
Bertrand de Lavedan, dit de Couhitte, fils d’Arnaut, de 1472 à 1483
Arnaud Guilhem de Lavedan dit de Couhitte
Jean de Lavedan dit de Couhitte, fils d’Arnaut Guilhem, de 1525 à 1530. Dernier des seigneurs de Couhitte ?
De 1530 à 1547 absence de traces
En 1547, nous passons aux seigneurs d’Arras
Antoine de Castet Nau.
Etienne 1er de Castet Nau.
La propriété est vendue aux Montaut de Sen Sebé (Saint Sever ou Saint-Sivier)
François de Montaut de Sen Sebé de 1579 à 1623.
Bernard de Montaut de Sen Sebé, fils de François, de 1623 à 1627
Antoine Montaut de Sen Sebé, fils de Bernard, de 1628 à 1638
Roger de Montaut de Sen Sebé 1638-1669
Françoise Montaut de Sen Sebé, sœur de Roger qui épouse en 1669, Louis II de Lescure.
Louis II de Lescure, vend la propriété en 1691, au Lourdais d'Estrade
Famille d’Estrade
Bernat (Bernard) d’Estrade, de 1691 à 1728.
Jean-Baptiste d’Estrade, fils de Bernat, de 1729 à 1760. Sa fille, Louise-Thérèze épouse Bernard d’Astaing d’Estampes, ils restent propriétaires avec Jean-Paul Barthélemy d'Astaing d'Estampes jusqu’en 1787.
Les Vergez-Labit
Elle devient ensuite en 1787, la propriété de Pierre Vergez, puis de son épouse jusqu’en 1835. Nous avons ensuite :
Dominique Vergez, fils de Pierre.
Joséphine Vergez, fille de Dominique, jusqu’à son mariage en 1848 avec Henri Labit.
Marie-Henriette-Pauline Labit, fille de Henri.
Elle épouse Jean-Paul Lacaze.
Les Lacaze
Irène Lacaze, fille de Jean-Paul épouse Blaise Peré, ils sont propriétaires jusqu’au décès de ce dernier : 1964,
leurs enfants Maria et Joseph Lacaze surnommés eths de Blasi, décédés respectivement en 1984 et 1998 sans descendance.
Divers
L'actuel propriétaire est Louis Fourcade.
L’exotique blason de la famille lourdaise d'Estrade : de gueules au palmier d’or posé sur une terrasse de sinople, un lion d’argent appuyé contre l’arbre. Armorial de l'abbé de Vergès
Celui de la famille Lescure se trouve à l’intérieur, sur le mur de la cuisine
TEXTE MINISTERE DE LA CULTURE
Siècle de la campagne principale de construction
4e quart 17e siècle
Siècle de campagne secondaire de consctruction
14e siècle, 15e siècle
Année(s) de(s) campagne(s) de construction
1692
Description historique
Bien que des mentions d'un seigneur de Cohitte apparaissent depuis le 12e siècle, la seigneurie n'apparaït pas dans la grande enquête de l'année 1300 ordonnée par Philippe le Bel qui tenait alors la Bigorre séquestrée dans ses mains. Cependant, deux documents nous en révèlent l'existence au 15e siècle. Il s'agit tout d'abord d'un hommage du 16 juillet 1445 rendu au château de Beaucens, à Ramon-Gassie VII, vicomte de Labéda par Arnaout, seigneur de Cohitte. En second lieu, un ordre de service militaire donné en 1483 par le même Ramon-Gassie VII à noble Bertran, seigneur de Cohitte. Ramon-Gassie XII était suzerain sans doute comme vicomte de Labéda car les vicomtes ne possédèrent Beaucens qu'à partir de 1410 et que le fief de Cohitte constituant en fait une enclave, ne fut véritablement constitué que par démembrement de la seigneurie. Les auteurs qui se sont attachés à retracer la suite des détenteurs de la seigneurie en soulignent la grande difficulté. Un hommage de 1600 en fait la description suivante : "à haute estaige bastie" intégrant dans sa basse-cour, une tour, une petite église et un moulin. En 1692-1693, Bernard d'Estrade entreprend une importante campagne de réfection avec surélévation du "toit en pavillon", percement d'une porte d'entrée armoriée et deux escaliers dont un "en lanterne, à balustre en noyer" dans l'aplomb et au-dessus de la porte principale. La physionomie qui nous parvient aujourd'hui relève à l'évidence de cette campagne de travaux menée au 17e siècle. Le rendu est fort modeste mais possède tous les traits en réduction du domaine fortifié, à savoir, position dominante, tours d'angles faiblement percées, barbacanes, lucarnes de surveillance, murailles en gros appareil. L'utilisation récente de la demeure a su lui conserver cette force d'évocation qu'aucun environnement suspect n'est venu altérer. Le logis est entouré de bâtiments ordonnancés dans une vocation agricole et le plan de la demeure répond à la sobriété des extérieurs.
Protection
Nature de la protection de l'édifice
Inscrit MH
Date et niveau de protection de l'édifice
1998/01/19 : inscrit MH
7-BOÔ-SILHEN
Château de Pouts
Les ruines en 1998
Photos J. Omnès, avec l'aimable autorisation du propriétaire
Maison noble d’origine très ancienne, au nom de seigneurie de Pouts, dont il ne subsiste pas grand-chose. Ses ruines, encore importantes en 1830, sont situées au fond du terrain de camping Deth Potz à Boô Silhen.
Nous apprenons son existence par sa mention dans un jugement de 1150, lors d’un procès entre les moines de Saint-Savin (Sen Sabi) et Outou II de Soulom. L’objet du litige : un moulin de Nestalas. Les juges étaient la comtesse Bénatrix qui se trouvait alors au château de Pouts, assistée de deux magistrats. La propriété comprenait une grande bâtisse, borde, jardin, parc où se trouvait l’église de Silhen et plusieurs champs.
Les différents propriétaires connus sont :
1423 Pey de Couhitte, à Bourtoumiéou de Bidalos, seigneur de Doumy, puis par vente par autorité de justice à
l’ abbé lay de Lucarré, remise en vente par autorité de justice à :
Me Thomas de Meylougaa seigneur d’Arzaas, avocat.
Famille Labéda
1615-1630. Cession à son petit-fils François Ier de Labéda, seigneur de Cazaubon d’Os, vendu en
Famille Montesquiou
1630-1660 à Antoine de Montesquiou, seigneur de Sen-Pastous
1660-1664, son fils Gabriel de Montesquiou
1664 Marie de Cardeilhac, veuve de Gabriel de Montesquiou
Famille Labéda
1664-1693 Récupération de la propriété par Gabriel de Labéda, fils de François Ier de Labéda, les trois propriétaires antérieurs n’ayant jamais soldé leur achat.
1693-1738 Jean-François Ier de Labéda, fils de Gabriel
1738-1741 François II de Labéda, frère de Jean-François, seigneur de Cazaubon
1741-1751 Jean-François II de Labéda, fils de Jean-François Ier
1751 - ? David de Labéda, frère de Jean-François II
Divers
1893 Nobilos, ancien commissaire de Police à Argelès
1903- famille Coste
Castet de Bern
Présence d’une motte féodale en bordure du chemin vicinal joignant Saint-Pastous à Silhen, c’est le Castet Bern. Quelques pierres de mur subsistent au sommet, au milieu de l'herbe. On peut remarquer quelques trous dûs aux chercheurs de souvenirs et aux sondages effectués en juillet 1984, par Cécile Trémolet qui a mis au jour quelques traces de mur d'enceinte (probablement ceux que nous avons vu) et une foyer. L'occupation serait récente (XIVe siècle) mais de courte durée, car sur le censier de 1429, le site est considéré comme vacant.
Cette découverte avec d'autres (monnaies Centulle de Morlaas) met à mal les théories de P. Lafitte Matalas dans Bigorre au Moyen Age, 1981 qui situe avec force détails le Castet Bern dans le Bois de Lourdes.
Certains chercheurs locaux, comme Frédéric Joly penchent pour cette théorie. Mais ce dont ils parlent n'est qu'un verrou glaciaire tapissé de nombreux moraines. Sous preuve du contraire.
Une fouille minutieuse pourrait nious donner plus d'informations.
C'est en haut. Photo J. Omnès
s
Vue du sommet
Quelques traces de murs enfouis dans l'herbe. Photos J. Omnès
8-CAUTERETS
Le château de Cauterets (tour)
Origine
Nous savons par Jean Bourdette (1) que le comte Ramoun, pour éviter les flammes de l’enfer fit donation en 945, à l’abbaye de Saint-Savin, via une charte, de la vallée de Caoutarés (Cauterets) avec tous les droits affairant : Pascàou, pacages, bains avec charge pour elle d’y construire une église et un château.
Mais, il fallut semble-t-il, attendre le XIIe siècle, face à des agressions aragonaises, que le château fut édifié sur un rocher, dominant le gave. On sait que ce château existait en 1316, car nous savons par une sentence de 1317, accordant aux habitants de "Caouterés-Déssus" de venir s'installer sur la rive droite du gave, qu’il existait sur un rocher près du gave, un château médiéval ou plutôt une tour de guet qui appartenait aux moines de Saint-Savin. Elle était censée protéger les bains, des incursions aragonaises (2)
En 1341, d’après Jean Bourdette, les moines auraient obtenu par lettres patentes du roi Philippe VI, le privilège d’y arborer le panonceau royal et les fleurs de lys.
En 1755, cette masse rocheuse a été taillée pour réaliser la rue de la Raillère.
D'après Alphonse Meillon, cette donation de Ramoun serait un faux du XIIe siècle.
De nos jours
Lentement abandonné, le château était déjà ruiné à la Révolution, mais des fondations étaient encore visibles en 1900, sur cette plateforme rocheuse appelée au siècle dernier le rocher de Labédat, du nom de la maison du boulanger, à l'endroit nommé la Tourette.
Le site se trouve maintenant dans un jardin, à l’intérieur d’une propriété privée, rue de la Tourette (en fait une impasse). On comprend à première vue, l'importance de sa position dominante. Mais vu l'absence du propriétaire il nous a été difficile de voir au sol les arasements à partir de la rue.
(1) Annales tome 1, édition Lacour, page 120
(2) Annales tome 1, édition Lacour, page 210
PS Voir aussi la maison- isba de la princesse Sophie de Galatzine
La rue de la Tourette présentée par la flèche
Pierres de l'ancienne tour ? Au fond, le précipice vers le gave. Photo J. Omnès
8 bis ESTERRE voir à la fin Luz-Saint-Sauveur
9-GEZ-ARGELES
Cette fenêtre trilobée à double colonnette que nous pouvons admirer au Petit musée d'Aucun appartenait à la maison Galan de Gez. Il ya d'autres éléments sculptés qui laisse entrevoir une maison d'une certaine facture noble. Nous avons retrouvé son emplacement. La maison se situait derrière ce mur à son extrémité. Il ne reste plus aucune trace. Le petit -fils de l'ancienne propriétaire Galan, habite en face, de l'autre côté de la rue. Rare photo ancienne dans l'ouvrage de Ritter-Balencie de Lourdes à Gavarnie, 1936, page 86.
La maison Galan était située derrière ce mur, au fond.
Il s'agit de la base recevant la colonne d'une fenêtre géminée. La base est ornée d'animaux sculptés. Coll. privée. La photo est mal prise : sur le dessus il y a un creux rond dans lequel venait s'encastrer la colonne. Il parait qu'il existe une plaquette sur ce domec Galan.
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10-LAU-BALAGNAS
Le château fort dit d’Abillac ( Avillac ou Abilhac)
Au quartier d’Abillac près de la D101 menant à Saint-Savin, avec ses restes de tours rondes et carrées, a été rasé en 1965, pour permettre la construction d’une maison. Triste fin pour un château dont l’existence remontait au XIe siècle.
1963 : nostalgie de la tour médiévale ? Plan de la tour ronde de M. Sevrain, pour le bulletin de 1983, de la SESV
Emplacement du château. Photo J. Omnes
Historique
Les seigneurs d’Abillac sont signalés dès le XIe siècle. Il sont mentionnés dans le Livre Vert de Bénac en 1272, comme seigneurs de Castet, village du site disparu : « lo senhor deu Castet ». D’après Jean Bourdette (1) ils auraient plus ou moins abandonné leur demeure en 1422.
Jean Gabriel d'Abilhac, dernier mâle de sa race y passa une partie de l'année 1585. Après lui ses successeurs n'y parurent qu'accidentelement surtout après une terrible épidémie de peste au XVIIe siècle."Le château trop délaissé, se délabra peu à peu et finalemenent tomba en ruines " (1)
Nous savons par un inventaire que cette demeure seigneuriale « vieilles maison du château et sa chapelle » devint propriété des moines de Saint-Savin entre 1744 et 1789. Il est mentionné comme « Castet de l’abbat ». Mais pour ce qui concerne la chapelle, il n'existe à notre connaissance aucun lien avc la chapelle Sainte-Castère située sur la colline voisine. Voir le dossier églises.
En 1854, l’instituteur d’Argelès, Dupouy évoque « les restes de quatre tours, dont trois circulaires […] et des débris de murs de fortifications (qui) semblent entourer ces constructions »
La monographie des instituteurs de 1887 de Lau-Balagnas, l'évoque comme une vieille tour dominant le village, dont les habitants la font remonter aux maures.
Dans l'ouvrage de Lourdes à Gavarnie, 1936, Raymond Ritter et G. Balencié évoquent ces ruines : « Un peu plus loin, à quelques 30 mètres et à gauche de la route [celle qui est parallèle à la route pour Saint-Savin] on aperçoit, drapés de lierre, les faibles vestiges d'un petit château fortifié composés de deux pans de murs, les restes d'un donjon, soudés à angle droit par une tourelle cylindrique et une petite tour carrée. »
On ne peut que déplorer la disparition de ces vestiges qui ont marqué notre histoire. Et ce, pour une maison au style et aux coloris douteux, qui malgré sa tour moderne (à la place de l'ancienne ?) ne pourra jamais remplacer le charme indéfinissable de ces pans de murs disparus à jamais.
Les différentes familles propriétaires du fief (1)
Falille d'Abilhac
Famille de Fleurence
Famille de Pouy
Famille de Poudénas
Famille de Dignaou d'Argelès
Famille de Pérès d'Argelès
Les moines de Saint-Savin ( séne -Sabi)
Famille Monda de Vic
Le bâtiment en 1963
Michel Sevrain, dans le bulletin de la SESV de 1982, évoque avec quelques photos peu lisibles tirées d’un petit film réalisé par Robert Bégué vers 1960 et des dessins, la triste fin de ce patrimoine médiéval.
La carte postale ci-dessous probalement de la même époque est plus parlante.
Le château a été construit sur une plateforme dominant la vallée d’Argelès et contrôlant l’accès à Saint-Savin. Cette position devait suffire à sa défense car aucune trace de fossés n’a été découverte.
D’après ce que nous savons lors de sa démolition, il y avait deux tours, l’une ronde au Sud, l’autre carré ; elles étaient reliées par des murailles arrivant à angle droit sur la tour ronde.
La tour carrée : haute de 4 mètres possédait trois pans en pierre de taille, le quatrième avait disparu
La tour ronde, tour d’angle de 6 mètres de haut et de 2 mètres de diamètre possédait des murs de 30 à 40 cm d’épaisseur avec une porte Sud à 3 m du sol. Celle-ci faisait 2 mètres de hauteur ; au-dessus, la tour était arasée. Au centre de la tour, presqu’au niveau de la porte, il y avait un cul de basse fosse accessible par une trappe de 60 cm de côté, sa profondeur de deux mètres était dallée en plan incliné de 30 ° prolongé par un entonnoir sortant de la tour à 1, 5 m du sol. Voir plan de Michel Sevrain. La sortie faisait 15 à 20 cm de côté. Cette sortie est appelée « dallot » par M. Sevrain (2)
(1) Notice des seigneurs d’Abilhac, Toulouse, Privat 1900, page 68.
(2) Un dalot avec un l est une petite ouverture dans une maçonnerie pour l’écoulement des eaux
Trouvailles
Bernard Pousthomis dans le numéro de 1983, du bulletin de la SESV, évoque la découverte de poteries anciennes sur le site par M. Sevran et Le Gallou, avant la démolition des vestiges. Cette découverte d'environ 300 tessons, a été classée sous deux rubriques : les poteries communes et les poteries fines. Si avec les premières, la datation s'avère difficile car ces poteries sont identiques sur plusieurs siècles, avec les poteries fines qui évoluent au gré des modes, on peut avancer une fourchette de datation acceptable entre le XVe et le XVIe siècle.
Il est à noter que des poteries identiques ont été retrouvées à Saint-Orens et à l'Escaladieu
11-LIAS voir Berbérust-Lias canton Lourdes -Est
Le village possède un bâtiment qui pourrait être les restes d'une probable tour médiévale. Face à l'église, de 9, 40 m sur 6, 20 m, elle a été transformée en grange et a servi sous la Révolution, en 1789, de lieu pour le dépôt des doléances, plaintes et remontrances. L'ensemble de la propriété avec sa maison, a appartenu au siècle dernier à la famille Estaun de Lourdes, elle possède une belle porte en plein cintre faite de mosaïques de marbre, dont de marbre rose du Hautacam et une seconde porte en ogive appelée porte des Anglais. (Informations Monique Estaun). C'était l'ancienne abbaye laïque.
Belles fenêtres géminées dans la rue voisine, rue Bossuet qui était la rue principale du village. Elles sont décorées d'une rosace-fleur au niveau du linteau. Ce décor se trouvant sur deux maisons différentes, il ne sert donc pas, comme les autres décors de linteau de maison bigourdane, à se différencier des maisons voisines. On peut imaginer, les fenêtres ayant par ailleurs la même architecture, qu' il s'agit d'un travail de compagnon de passage. Sous l'une d'entre-elles, le noeud de Salomon pourait être la marque du tâcheron. Le détail est très fin.
Doléances de Nestalas, signatures. Archives départementales côte 276/14 Pierrefitte-Nestalas
Porte dite des Anglais (?) Mosaïque de marbres
Crépi qui dénote sur la façade médiévale, la colonnette de la fenêtre a disparue
Rue Bossuet, face à l'église. Photos J. Omnès La pierre du bas de la fenêtre présente une fine gravure en noeud de Salomon. Là aussi, la colonnette a disparue. Bel enduit à la chaux de la façade. Photos J. Omnès
13-PRÉCHAC
Château d'AreytLes derniers propriétaires lotirent le domaine et vendirent séparément la grange qui se trouve en contrebas sur la droite de la route, et la bergerie qui est située dans les hauteurs. D'après des locaux, cette grange aurait servi de faderne aux curés de la région ; il sembleraie en fait que la faderne était plus haut sur la gauche où l'on peut voir un poulailler et des murs ruinés. La grange aujourd'hui habité, aurait servi au logement d'un métayer. Le "chateau" est une propriété privée qui ne se visite pas (comme la grange), mais qui avait été loué un temps via airbnb. Dans le champ, sur la gauche, avant l'entrée présence d'un châtaignier remarquable de 4 à 5 siècles appelé Châtaignier de Ramond.
L'arrière avec son kiosque
Vue de airbnb
Propriété des d’Estrade
Bernard d’Estrade vers 1730 à 1780
Louise d’Estrade, nièce de Bernard, épouse de Pierre Vergez, de 1780 à 1829
Jacques Bergé inventeur et escroc, avec coupe du bois de chênes et saisi par la justice du château
Rachat par les Domaines
Guy Burkhardt conférencier international, propriétaire de magasins à l'enseigne Champion de 1984-1985 à X.
La grange :
La grange -maison d'habitation. La façade avec le jardin de la maison, sont du côté gauche non visible, elle abrite un poulailler jouxtant la maison. Le devant de la grange est pavé par une belle callade réalisée par le propriétaire actuel. Voir le dossier callades.
Le moulin-habitation imposant se trouve en face, en contrebas le long du ruisseau. Il a été entièrement restauré.
(1) Guillaume-Loup est mentioné dans les annales de Jean Bourdette, accordant, avec d'autres seigneurs, nombre d'"immunités" à l'abbaye de Saint-Orens, en 1060. Les Annales du Labeda, édition Lacour, tome 1, page 177.
14-SAINT-SAVIN
L'abbaye de Saint-Savin était au Moyen Âge protégée par un château fort (rue du Castet et du Castillou, cadastré 274) à l'ouest du village. Bâti au XIe siècle, vers 1087, il était complété par une ceinture de murs très épais dont certains pans sont encore visibles. Ceux du jardin détruits par le tremblement de terre de 1660, ont été reconstruits en 1683. Ces murs étaient percés de trois portes : la porte principale qui se trouvait devant la cour devant l'entrée de l'église, il ne reste plus rien, une seconde porte à l'Ouest du logis abbatial permettait d'accéder à l'écurie et aux hangars et enfin un portillon qui était situé à l'extrémité Nord du jardin.
Le château et les murs ont été restaurés au XIVe siècle sans l'aide des habitants d'Adast et de Villelongue qui refusèrent cette corvée, ils se dégradèrent vers le XVIe siècle pour ne rester pratiquement rien de ceux-ci à la veille de la Révolution. Si ce n'est un pan de tour et un bout de muraille qui a été en partie utilisé comme mur pignon pour deux granges.
En 1341, d’après Jean Bourdette les moines auraient obtenu par lettres patentes du roi Philippe VI, le privilège d’arborer le panonceau royal et les fleurs de lys sur toutes leurs propriétés, ils correspondent au "Pachal" de Saint-Savin.
Restes de la porte du château. Photos J. Omnès
Utilisation de la muraille pour l'édification de deux granges. Photo J. Omnès
Une ferme fortifiée ? : la Villa Bencus à Saint-Savin
Elle est située à l'entrée du village, côté Pierrefitte, sur la droite, face au lavoir au 38, rue du Cap de la Gelle, dans l'un des trois quartiers du village au XVIIIe siècle (Trey, Castet et Cap de la Gelle). Cap de la Gelle étant à l'origine de l'implantation du hameau. Cette ferme avait le nom de Bencus, nom des premiers propriétaires durant des siècles. La première église, église primitive Saint-Jean, se trouvait accolée (1). La villa Bencus ou Bila Bencer étant souvent dénomée par la tradition palais Emilien.
D'après Jean Larcher (1696-1777) dans Glanages, elle fut la propriété jusqu'en 1759 de la famille Bencus (censier de 1429, puis terrier de la mairie de 1759, art 374, p. III). Par la suite, ce fut celle du notaire Forcade. D'après Larcher, c'est là qu'aurait été descendu le corps de Savin, au presbytère jouxtant la villa et l'église Saint-Jean. Ces informations ont été reprises par l'Académie des Hautes-Pyrénées, dans son bulletin du 1 janvier 1932, page 110. Bulletin repris en ligne par Gallica.
D'après les documents du XIIe siècle (Bréviaire), cette villa était une exploitation agricole. Les traces de tour ancienne (XIIe-XIIIe siècle) font supposer qu'elle pouvait ressembler à une ferme fortifiée. Des différences d'appareillage, l'apparition de chaînages d'angle délimitant une tour carrée dans la masse de la construction principale, ainsi que des meurtrières encore visibles, laissent à penser que l'édifice, très remanié, date en partie du Moyen Age. Ces parties anciennes sont englobées dans une architecture de type pyrénéen à toitures d'ardoises à pans évasés, agrémentées de balcons de bois et d'ouvertures en bois étroites. Il y a des traces de construction des XIIIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Sources ministère de la Culture. La façade et la toiture sont inscrites à l’inventaire des M.H., par arrêté du 2 novembre 1976.
(1) Arch. H.-Pyr., H,110, fos 295-297 ; H. III, f°240
Maison du XVe siècle, gravure de Sadoux (1881) pour l'ouvrage de Perret , face à la maison Bencus Elle se trouve toujours là avec une fenêtre supplémentare au rez-de chaussée et avec les meurtrières occultées par le crépi moderne. La route a été abaissée. Au siècle dernier, c'était la maison du maréchal ferrant, dont la forge se trouvait à gauche dans le jardin, d'après l'ancienne propriétaire.
Il ya eu pas mal de restauration depuis la gravure. Seule la fenêtre centrale semble d'époque
Détail de la belle fenêtre
15-SALLES
Le Manoir d’Arzaas (eth castèth d’Arzaas)
Situé entre le château de Vidalos au nord et de Vieuzac au sud, près de l'église Saint-Jacques, cette demeure mentionnée comme castra en 1285 et salas aux cartulaires de Bigorre et de Saint-Savin (1348) , fut durant des siècles celle des seigneurs d'Arzaas qui disposaient d'un droit d'entrée aux Etats de Bigorre
Cette ancienne sala (logis seigneurial) aurait donné son nom au village. La tour carrée du XIIIe siècle de plus de sept mètres de côté et de 17 mètres de haut, présente plusieurs fenêtres géminées avec coussièges (bancs dans l’épaisseur du mur), éclairant les étages, ainsi qu’une ouverture en meurtrière donnant du jour au cul-de-basse-fosse. Son entrée primitive était en hauteur au niveau du premier étage (entrée aujourd’hui passant par le logis mitoyen). Son couronnement anachronique en béton armé, comme ses planchers sur hourdis, datent des années 1960, quand le lieu avait été transformé en night-club, après avoir été cabaret en 1884, école avec logements des instituteurs en 1887 (0), débit de tabac en1902 et café -restaurant entre 1976 et 1995.
Un mur de soutènement fait de gros blocs sert de substratum à la plate-forme du manoir. Ce dernier, à l'exception de la tour, a été remplacé au XVIe siècle par un logis indépendant de la tour, tel que nous le voyons aujourd'hui ; la porte d’entrée, avec linteau en accolade, lui faisait face. Au siècle suivant, le logis a été modernisé par un agrandissement sur le côté gauche, mitoyen avec la tour. À l’arrière, le bâti a été élargi par une construction sur le rocher. Toutes les ouvertures extérieures du logis datent de cette ultime modernisation : XVIIe siècle
La tour Les mâchicoulis (1) et les merlons (2) de la tour sont récents, mais effectués avec les mêmes matériaux que ceux des murs d'origine : galets de moraine. Et, côté Ouest, la fenêtre géminée plein cintre avec colonne et voussures et l'étroite baie qui se trouve au-dessous seraient des éléments de réemploi. Nous trouvons la même fenêtre géminée, mais sans sa colonne, sur la façade Nord. Est-elle aussi en réemploi ?
L’escalier de bois intérieur est du XVIIe siècle. À noter un curieux bénitier encastré près de la porte du logis.
(0) Monographie des instituteurs, 1887
(1) Avancées en pierre au dessus d'un chemin de ronde ou d'une porte par lesquelles les assiégés versaient des projectiles sur les assiégeants.
(2) partie pleine du créneau.
Les propriétaires
Famille d’Arzaas
Fort Gassie vers 1060
Bernat fils ou petit- fils de Fort, 1136 à environ 1150
Guilhem 1292 à 1306
Douat, fils de Guilhem, 1306 à ?
Pey de Cazaubon en 1391 par son mariage avec la petite fille de Douat d’Arzaas.
Famille Couarraze
Margalida, fille de Pey épouse Ramon de Couarraze, 1417 à 1438
Austora, fille de Margalida, 1438 à 1480
Assibat, fils de Margalida, 1480 à 1498
Guilhem Arnaut, fils d’Assibat, 1498 à 1520
Jean, fils de Guilhem Arnaut, 1520 à 1573
Jeanne, fille de Jean, 1573 à 1620 environ
Famille d’Abadenc
Jeanne de Couarraze épouse Jean d’Abadenc
Marie, fille de Jeanne et de Jean, 1620 à 1643
Jeanne d’Anti d’Arzaas, fille de Marie et de Pey d’Antin
Elle épouse en 1618 Fabian de La Barrière
Famille La Barrière
Fabian, époux de Jeanne d’Anti d’Arzaas, 1644
Saubat ou Salvat, fils de Fabian, 1644 à 1673
Françoise fille de Fabian
Famille d’Asta (Estain) d’Estampes
Ramon d'Asta second fils de Jean-Pierre d'Asta et de Anne de la Motte
Françoise épouse en 1650, Ramon d’Asta (ou d’Estain)
Jean-François, fils de Ramon, 1678 à 1707
Jean, fils de Jean-François, 1707 à 1767
Bernat, fils de Jean, 1758 à 1787
Jean-Paul Barthelemy, fils de Bernat, 1787 à 1789
Vente en 1820 du manoir par le dernier Asta d’Etampes.
Divers
Horgassan, 1820 à ?
Denis Cousté
Jacques Loustau
Catalina Coustié et son époux Jean Bat, de ?à 1884. C’est elle qui transforme les lieux en cabaret-débit de tabac.
Thomas Cazenave Labessan qui loue à la mairie pour en faire une école, bail de 7 ans (Voir monographie instituteur 1887)
Jean Bat, fils de Catalina Coustié
Elizabeth Gouarde
Josephine Mouret née Adélaïde Cazenave, 1936 à ?
Elizabeth Mouret, fille d’Adélaïde
Céline Lousteau, 1956 à 1966, transformation en nigt-club
Gérard Léon Laurent Dessay, 1966 à 1976
Alphonse Marcel Peluhet et son épouse Paulette Raymonde Cayrey, 1976 à 1995
Albert Danjau et son épouse Renée Nourry, à partir de 1995. Le chateau sert de lieu de réunion à l'association Médiéval aux pays des sept vallées siégeant à Beaucens
Photos J. Omnès
Façade en 2016. les murs ont été crépis.
Ci-dessous plan de la monographie des instituteurs de 1887. Il est assez étonnant car il est peu proche de la réailté. Au rez-de chaussée, il manque la porte d'entrée pourtant ancienne, l'escalier en pierre accédant à la partie arrière surélevée (cuisine) absente du plan ? Et cet escalier de pierre (voir photo) ne démarre qu'au 3/4 de la pièce. C'est de la pièce arrière non mentionnée que part l'escalier pour les étages. Premier étage et combles non mentionés, ainsi que l'accès à la tour, également non mentionnée tant sur le plan que dans la monographie elle-même. Au premier étage, manque également une fenêtre.
Faut-il voir dans ces absences, une volonté délibérée par l'instituteur, afin d'accentuer le côté sombre des lieux pour avoir sa demande de nouvelle école satistaite ? La question peut être posée.
Monographie des instituteurs de 1881. Archives départementales, avec nos mentions en rouge
façade Est
Fenêtre Ouest. Détail du chapiteau dont les traces de sculpture ne correspondent pas à ceux de la retombée du linteau. Photos J. Omnès
Au fond, porte de la cave cellier ; à droite au fond, derrière le bar, non visible, l' escalier donnant accès à la seconde salle actuellement les cuisines
L'escalier donnant accès aux cuisines surélevées et aux étages. Jacky Marquès en bouffon, pour les médiévales du village. Cheminée.
La sala dans la tour. Photo J. Omnès
Sala à l'étage et fenêtres à cousièges. Photos J.Omnès
L'entrée à la sala de la tour par l' escalier du XVIIe siècle. Photos J. Omnès
DANS LES ENVIRONS DE SALLES
Maison noble- ferme fortifiée de l'Ha(r)rious
Sur l'ancien chemin du Bergons se trouve un complexe de ferme-ruines et des traces d'un moulin en contrebas qui laisse supposer, vu l'emplacement et les détails architecturaux, qu'il s'agit d'une très ancienne propriété d'origine médiévale, modifiée à la Renaissance. Vu son emplacement au sommet d'une falaise proche du gave et sur la route des incursions des Béarnais, voleurs de bétail, on peut penser qu'il s'agit d'une ancienne ferme fortifiée protégeant le village de Salles.
D'après certains locaux, c'était un passage obligé par lequel on passait pour avoir accès aux estives du Bergons et au Béarn, en payant une taxe au seigneur d'Arzaas. Il fallait passer sous les deux porches en arcade, dont l'un est actuellement occulté. Pour d'autres, c'était un ancien moulin fortifié, dont le bâtiment en ruine, au-dessus, servait également de scierie. L'eau venait d'un canal de dérivation, Voir le plan, ci-dessous. Il ne reste plus de trace de ce canal.
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La ferme et ses annexes en ruine se trouvent sur un replat dominant une falaise. Au bas de celle-ci, le Bergons et les ruines d'un moulin.
Le bâtiment encore en état possède deux ouvertures plein cintre, celle-ci est la plus ancienne. Présence de deux fenêtres de tir murées des deux côtés de la fenêtre. Vu un départ d'escalier de l'autre côté, on peut imaginer que la maison avait un étage.
Belle ouverture Renaissance. À droite, linteau avec deux gravures rares : entrelacs et deux cercles
Façade principale, sur le pilier droite de cette entrée partait une nouvelle arcature avec une seconde porte qui donnait probablement accès à l'étage de ma partie droite (ex-partie d'habitation), par un escalier de pierre dont il reste quelques soubassements, à droite de la palette en bois. Sur la photo de droite, encoches de la serrure médiévale.
Motif de décoration du linteau d'une des fenêtres. On peut le retrouver sur un chapiteau du château médiéval d'Arras-en- Lavedan, photo de droite.
Détail d'un linteau, coeur renversé. Evier de pierre dégagé des ronces. Photos J. Omnès
Intérieur du bâtiment. PhotosJ. Omnès
Le moulin fortifié correspond aux photos ci-dessus
Terrain du bas proche du torrent, restes d'un moulin ?
16-SÈRE-EN-LAVEDAN
Le seigneur de Sère était vassal du vicomte du Lavedan. Depuis le XIIIe siècle, le domaine était composé d’un logis avec deux tours et d’une chapelle actuellement église paroissiale. Il reste une tour carrée tronquée à 6-7 mètres de haut Celle-ci est en partie cachée par une belle maison de maître de 1864. Cette demeure a remplacé un logis seigneurial du XVIe siècle, dont quelques éléments lapidaires sont visibles, scellés dans les façades des communs. Tout cet ensemble, avec l’église, forme une agréable place. Le dernier habitant du château fut le seigneur de Sère (seigneurie de La Péna), Charles-Alexandre de Boussès de Lagrange. Après son émigration en 1792, suite aux conséquences néfastes de la Révolution, son domaine fut vendu le 4 septembre 1795, maison, jardin et parc à un certain Joseph Abbadie (1). Ses successeurs démolirent au XIXe siècle, l’une des deux tours et les corps de bâtiments pour édifier la maison visible actuellement.
Charles -Alexandre, mousquetaire du roi, commandant du régiment Artois en 1775, a du se réfugier à Coblence comme de nombreux émigrés. Il a du revenir en 1813 juste avant le retour du roi Louis XVIII, car nous le retrouvons dans l'Annuaire de l'état militaire de France de F.G. de Levrault Paris, rue de la Harpe, 1828, comme militaire en 1813, 65e de ligne (?). Dans le même annuaire nous trouvons Louis-Joseph Boussès de Lagrange, capitaine qui quitta l'armée en 1834 et décéda en 1864. Un parent probablement.
La Tour
L’état actuel
Fort ruiné la tour n’atteint plus aujourd’hui que 6 à 7 mètres de haut et deux niveaux. Un, la cave sous le plancher du rez-de-chaussée. Il est pour l’instant rempli de gravats et le second abritant une a salle aux beaux volumes avec voûte en berceau mais sans ouverture extérieure si ce n’est de petites cavités pour l’écoulement des eaux. L’ouverture au plafond devait servir pour accéder à l’étage supérieur par l’escalier de marbre décrit par le curé Laffont. Maintenant on y accède par une échelle. L’entrée dans la tour devait probablement être à l’étage supérieur aujourd’hui disparu. On devait y accéder soit par une échelle, soit à partir du logis disparu.
Quelques éléments de pierre du château ; photos J. Omnès avec l'aimable autorisation des propriétaires (mai 2019)
Un cochon ?
Explications de J-F Le Nail ancien archiviste des Hautes-Pyrénées, contacté (septembre 2019)
La pierre en question que j'ai photographiée jadis, à la fin des années 70, me paraît être un linteau de porte ou de fenêtre, ou un élément qui était à l'origine inséré au dessus d'une ouverture.
Bien que manque sa moitié droite, on reconnaît sans aucun doute au centre les lettres liées MA et IHS, symboles de la Vierge (MARIA ou AVE MARIA) et du Christ (IESUS HOMINUM SALVATOR). Ces deux symboles sont liés graphiquement entre eux, le MA surmontant le IHS. A rapprocher du linteau sculpté de l'hospitalet d'Arrens, daté de 1591 (F. et A. Lalanne, Chronique du sanctuaire Notre-Dame de Poueylaün, t. I, Bordeaux, 2017, p.41-43).
À gauche, deux possibilités. Les deux lettres liées par une cordelière, peuvent se lire Alpha et Omega, cette dernière étant alors renversée à gauche de 90° par ignorance ou fantaisie du sculpteur; ou simplement A et B : ce pourrait être alors les initiales du maître de la maison, auteur d'une reconstruction ou d'un aménagement réalisé au cours du XVIe siècle; et à droite, auraient pu se trouver d'autres initiales, celles de l'épouse. Deux hypothèses entre lesquelles il est difficile de faire un choix, en raison de l'absence de la moitié droite de l'inscription.
J'ai peut-être laissé aux Archives des notes sur cette maison. Je m'en assurerai lors d'un prochain passage et vous tiendrai au courant
Les différents propriétaires
À l’origine, nous avons la maison de La Pèna
Le premier Garcie Arnaout de La Pèna vers 1280 à Jeanne de La Pèna 1555.
Puis la famille Baradgin (Barège)
François Baradgin, époux de Jeanne de La Pèna, de 1555 à 1568.
Le dernier de la famille, Alexandre de Barège, de 1696 à 1768. Il n’a pas de descendance.
Les biens passent au neveu Laurens, famille de Boussés de Lagrange
Le dernier, Charles-Alexandre de Boussés, époux de Jeanne Despourrin, de 1709 à 1795, confiscation des biens par la Révolution. Charles -Alexandre craignant pour sa vie avait émigré fin 1792.
Joseph Abadie de Sère, 1795 à ?
Achat en 1864, par X pour être remplacé par une maison avec conservation d’une tour (la ruine actuelle).
Famille Cantet à partir de 1905. Jean et Jacqueline Cantet de Mérignac et leur fils François qui restaurent la tour depuis 2010.
17-VILLELONGUE
La Maison d'Arbouix
Photos J. Omnès
Il s'agit de la maison dite d'Arbouix, originellement Arbox, dont il ne reste que deux tours. L'une possède un beau porche en anse de panier. Daté de 1668, il est marqué des initiales PA pour Pierre d'Arbouix (1). La maison appartenait au notaire du village, puis à sa soeur qui la vendit en 1614, à Jean et Sébilia La Trescheyrie. Ils prirent le nom d'Arbouix et leur descendance par alliance nous mène à Jean de Rousille, gouverneur du château fort de Lourdes, à Joseph Lamothe, notaire à Lourdes et à Jean Daure, Conseiller et receveur du roi à Lourdes également.
Ces tours avec la maison d'habitation récente, ont été mis en vente en avril 2022 par l'agence Européenne de gestion d'Argeles-Gazost
(1) Fils de Jean Latrescheyrie dit d'Arbouix
Dessin de M. Bodelot; coll. privé. Avec nos remerciements
La maison Dupont
À Villelongue, une maison imposante, autre que celle des Arbouix qui a un aspect plutôt médiéval, attire l’attention de par sa façade au fronton triangulaire
Il s’agit de la maison de la famille des notaires Dupont. Les deu Pont s’installèrent d’abord à Cauterets, depuis le milieu du XVe siècle, d’après la première date connue d’un acte : 1429, puis comme notaires à Pierrefitte (1) et Villelongue (2). Elle s’appelle aussi maison Lavedan, famille successeur des Dupont.
Elle a été construite en 1775, comme le laisse supposer le linteau de la porte sur rue, probablement par Jacques Guillaume. Cette date n’a pas été renouvelée sur la porte donnant accès au jardin. La bâtisse étonne par son fronton en forme de triangle. La serrure sur la porte du jardin représente le monstre d’Isaby en fer forgé.
La charpente et la toiture ont été entièrement refaites en juin-juillet 2002 par l’entreprise Jean-Marie Prat d’Aucun, ancien charpentier, entre autres, de la tour du château du Caste Nau L’acrotère supérieure était ornée d’une curieuse coquille Saint-Jacques, décorée d’une représentation en laiton du monstre d’Isaby, animal légendaire que l’on retrouve comme nous venons de l’écrire, sur la serrure en fer forgé. Le centre de la coquille présentait une pièce d’argent de Napoléon III soudée. Sa signification nous échappe. Protection contre les mauvais esprits ?
À l’intérieur, beau départ d’escalier sculpté du XVIIIe siècle, peut- être des ateliers Claverie de Lourdes, à vérifier. La maison abrite également un coffre de mariée de la fin du XVIIIe siècle.
C'est depuis 2020, un Logis de France.
- (1) Michel Dupont (1598-1610) notaire à Pierrefitte
- (2) Jean-Bernard Dupont notaire royal (1693-1720), suivi de Jean-Pierre, (1723-1766), de Jacques Guillaume 1767-1780, Joseph Boyrie, époux de Jacquette Dupont, Jacques (1801-1833). Une étude de la généalogie de cette famille a été faite par le collectif archives notariales de la SESV, dans le numéro 35 de 2004.
Un grand merci à Jean-Marie Prat pour nous avoir prêté ses photos de chantier.
Façade côté rue
Côté jardin. Linteau côté rue : 1775
Coquille Saint-Jacques sur le fronton, porte- bonheur. Au centre, le serpent d'Isaby, au milieu dans ce que J-M Prat appelle l'enclume, celle du forgeron de la légende d'Isaby (Voir le dossier légendes), il tient un pièce d'argent (Napoléon). L'intérieur est vernissé et sur la gauche, on aperçoit des éclats de soudure d'étain
Belle rampe d'escalier du XVIIIe siècle, ateliers Claverie de Lourdes ?
Plaque de cheminée du XVIIIe siècle, les fleurs de lys ont été coupées pendant la Révolution
Plaque Napoléon 1er, après son maraiage avec Marie-Louise d'Autriche en 1810, la couronne remplace le N. À droite serrure en fer à la forme du serpent légendaire d'Isaby.
5- CANTON D'AUCUN
1-Arcizans-Dessus, 2-Arras-en-Lavedan, 3-Aucun, 4- Bun, 5-Gaillagos, 6- Sireix
1-ARCIZANS-DESSUS
Le domec du village
Domec d'Arcizans -Dessus ; l' arrière, la tour abrite l'escalier Photo J.-M. Prat
À gauche, l'arbre de vie et ses deux chèvres (1).
Le village abrite une maison gothique du XVe siècle appelée localement le château. C’est la maison en face de la fontaine, au large porche en en arc en plein cintré. Maison du seigneur local, elle était protégée par un rempart qui allait jusqu’au second porche marqué 1621 ou 27. Un mur d'enceinte entourait la propriété. Sa fenêtre trilobée est dépourvue de ses colonnettes. Sur le linteau historié on peut découvrir gravé, l’image classique de l’arbre de vie sur lequel broutent deux chèvres (1). Son appui est gravé de motifs floraux difficiles à discerner. Une seconde fenêtre en façade ouest possède encore son linteau à deux arcs en accolade, élément décoratif double assez rare.
La maison abrite au rez-de-chausssée une pièce qui faisait office de saloir, on y entre par la porte en ogive de droite. La ventilation était obtenue par la meurtrière obturée. Elle abrite aussi une chapelle au curieux linteau gravé. Il est divisé en deux. Et est censée représenter 12 personnages, six, tête en haut, six, têtes inversées. Ce serait parait-il la représentation des 12 apôtres. Pourquoi les 6 inversés ? D'après J.-M. Prat il 'agirait "d'une scène d'enterrement avec prêtre, enfant de choeur, assistants en farandole et en sens inversé les joueurs de cornemuse pour la cérémonie". Par la porte de gauche on accède à la partie noble à l'étage, grâce à un escalier de pierre hélicoïdal. Beau linteau de cheminée en pierre du pays d'une seule pièce avec blason bûché.
Frise des 12 personnages Illustration de Lourdes à Gavarnie de Ritter et Balencie, 1936.
Appui de la fenêtre. Photo J. Omnès
Arc à double accolade. Imposante cheminée au manteau de pierre à un seul tenant et au milieu blason bûché. Photo ancienne de J.-M. Pratde époque du propriétaire Gorce, Bonicel depuis 2014.
(1) D'après J.-M. Prat il s'agirait d'une chèvre et d'un âne. Ils représenteraient les anciens propriétaires Abbadie de Soubirou et le fils de Thibault d'Arcizac. Lettre du 27 01 2021.
L'abbaye laïque derrière l'église, elle mentionne sur son linteau Abadie 1760. En face, une pierre en réemploi mentionne Abadie 1746.
D'après Jean Bourdette(1) la maison était tenue au XVIIe siècle par une abbesse (abesse-laie) : Catalina d'Abbadie.
(1) Jean Bourdette, notice des abbés lays du Labeda.
Maison ancienne au toit restauré Août 2019. Photo J. Omnès
2-ARRAS-EN-LAVEDAN
Le château ou Castet Naü (Castèt Naou) d’Azun, parfois dénommé Castro Novo
Naissance
La date réelle de son édification nous est inconnue. Pour certains érudits, dont Jean Bourdette, le château aurait été édifié par le comte de Bigorre Centulle (Centot) III (1148-1178), au XIIe siècle afin de conforter le château de Vidalos bâti en 1175. Edifié sur un flanc du mont d'Arras, à l’entrée du val il devait protéger le pays des envahisseurs béarnais ou aragonais, tout en surveillant ses sujets… Mais certains éléments de l'architecture font plutôt penser à une construction postérieure, comme le milieu du XIIIe siècle, avec les corbeaux en quart- de- rond ou les fenêtres géminées simples ou encore les pièces de monnaie trouvées dans son enceinte. Remi Laffon dans sa thèse écrit par prudence : « il semble que nous puissions la rattacher au contexte de la fin du XIIe siècle, début XIIIe siècle dans la continuité de la politique dynastique des Centulle visant à structurer le comté. »
Seules dates sures
Nous avons la présence dans un acte d’un Jean de Castel Nau (Castèt Naou) en 1240. Et d’un Jean Bernat de Couarraze dit de Castèt-Naou commandait le château en 1260 au nom du comte. Si la fourchette 1240-1260 était retenue, la construction daterait au moins de l'époque de la comtesse Peyrouna et du capitaine Jean de Catel Nau (1191-1251) ou du comte d'Esquibat de Chabanne (1251-1283) Quant au château lui-même sa première mention connue date du 14 octobre 1280 (1)
Pourquoi cette appellation château neuf ? La réponse n'a jamais été donnée clairement. Jean Bourdette pense que ce château comtal a été édifié après celui de Vidalos (1175), ou, seconde hypothèse parce qu'il est postérieur à celui de Montperlé, résidence seigneuriale du village, appelée localement « Castet Biey », et dont il ne reste plus rien. (2)
(1) Glanages de J-B Larcher extraits de l’inventaire des titres de La Loubère. ADHP :1 Mi52 à 1 Mi77.
(2) Jean Bourdette Les annales du Labéda, édition Lacour, page 431
Histoire
Annexé un temps, en 1360, à la couronne d’Angleterre, pendant la guerre de Cent ans, il sera repris en 1404, après le château Sainte-Marie de Luz, par le comte de Clermont, Jean de Bourbon, vassal du roi de France, aidé d’Augé de Coufitte (Auger Coffite) de Barège et des Azunais (300 hommes d’armes et 150 arbalétriers) au capitaine Guilhem Arriou qui le tenait au nom du roi d’Angleterre. A sa reprise, le comte de Bigorre confie sa gestion par donation au commandant Bernard II de Couarraze de Laloubère. Famille qui confia la garde dès 1500, aux seigneurs locaux les Mayouaraou, puis au capitaine d’Ourout. Abandonné au XIXe siècle, il servit de carrière pour les maisons environnantes. Les corbeaux du donjon furent même prélevés pour la tour de Vieuzac. Il avait disparu sous la végétation quand, en 1996, un archéologue de Lourdes a décidé de le racheter pour le restaurer scrupuleusement. Beau travail sous le contrôle des Bâtiments de France.
La construction
Le plan représente une enceinte polygonale de dix m de haut et de 2 m de largeur, accessible par une courtine et protégée par des douves qui étaient remplies d’eau provenant du ruisseau la Moulette. Elle abrite deux tours
La tour carrée : du XVe siècle à l’entrée à moitié arasée. Cette tour de 10 m sur 9 m de côté, aux murs d’environ 2 m d’épaisseur est bâtie en saillie sur la gauche de la porte d’entrée, afin de la protéger grâce à deux meurtrières carrées dans le mur Sud-Sud-ESt. Son entrée visible est récente. Elle a été pratiquée par les restaurateurs pour accéder à l’intérieur. Le sol est dallé de schiste. On devait entrer par l’enceinte, depuis le chemin de ronde (courtine). Sa seule fenêtre à meneau se trouve sur la façade Sud-Ouest, côté cour à 5 m de haut. Ancrée sur le mur d’enceinte la hauteur définitive de la tour est difficile à évaluer
La tour ronde-Donjon plus ancienne (XIIIe siècle) construite au centre sur une petite butte a été entièrement restaurée à l’exception de l’escalier hélicoïdal extérieur en bois sur consoles. De 6,42m de diamètre, elle mesure 18 m de hauteur et devait probablement être surmontée de hourds de bois reposant sur les corbeaux, recouverts d’un toit d’ardoise. On accède de nos jours à la porte à 7 mètres de hauteur, à l’aide d’une échelle métallique par une logette en encorbellement protégeant la porte d’entrée. Les murs en galets de 1 mètre d’épaisseur ont une petite ouverture à la base éclairant légèrement le cul de basse-fosse. Le logis du capitaine ou camera se trouvait à l’étage supérieur où l’on peut voir la seule fenêtre côté Nord. Elle est agrémentée d’un coussiège (banquette). On y accédait de l’intérieur par une échelle et dans le cul de basse-fosse qui servait de réserve, ou de prison, par un trou d’homme à l’aide d’une corde activée par un treuil ou bourriquet. A droite de la fenêtre se trouvait une porte qui devait semble –il donner accès aux latrines.
La porte d’entrée de la seconde moitié du XIVe siècle, en arc en tiers- point chanfreiné culmine à 3 mètres de haut sur une largeur de 1, 80 m. Elle est protégée par la tour carrée sur sa gauche et devant, par un probable portail à bascule en cours de réalisation, ancré sur une barbacane de 5 m de haut. Et au-dessus par les mâchicoulis de l’enceinte. Sur la base des pieds-droits sont sculptés un petit motif végétal en relief.
Avant les travaux. Photos Jacques Omnès
Arras le château. Photo J.Omnès
Vu sous la neige février 2015
L'entrée avec sa porte basculante en cours de réalisation
Porte d'entrée protégée par les Machicoulis
Arras, le donjon. Photo J. Omnès
Poterne. Sculpture pied-droit de l'entrée Photos J. Omnès
Château d'Arras, « omnes m’a fait », le dessin est une réplique aux armoiries près, d’un château de G. Fébus.
Une vidéo : https://vimeo.com/135234404vhttps://vimeo.com/135234404
Le chateau d'Arras-en-Lavedan est l'authentique château du Prince Noir par rapport à celui d'Arcizans-Avant (souvent appelé à tord château du Prince Noir), du fait de son appartenance à la couronne anglaise après le traité de Brétigny en 1360 jusqu'en 1404, date de sa reprise par le comte Clermont, aidé des Barégeois pour le compte des rois de France.
Treuil pour descendre dans le cul de basse fosse Photo et réalisation J-M Prat, ébéniste d'Aucun
Les principaux propriétaires
- Les comtes de Bigorre et rois de France
Le constructeur supposé par certains auteurs : Centule (Centot) III comte de Bigorre, de 1163 à 1177.
Lui succédèrent :
Estiénéta, sa fille, de 1177 à 1191.
Pour d'autres auteurs le constructeur serait
1191-1251 : comtesse Peyrona (Pétronille) avec le capitaine Jean de Castelnau ou
Esquibat de Chabannes, de 1251 à 1283, petit-fils de Pétronille (Peyrona) de Bigorre.Avec le capitaine Jean Bernat de Couarraze de Castèt Naou mentionné dans un actef en 1260
Constance de Moncade, de 1283 à 1292.
Philippe le Bel et Jeanne de Navarre, de 1292 à 1305.
Louis X le Hutin, fils de Jeanne, de 1305 à 1316
Charles le Bel, frère de Louis X, de 1314 à 1328.
Philippe VI de Valois, de 1328 à 1350.
Jean II le Bon de 1350 à 1360. D’après J. Bourdette 1362, arrivée du Prince Noir à Lourdes
- La couronne anglaise après le traité de Brétigny de 1360 dont :
Edouard III, de 1360 à 1377. D’après J. Bourdette 1362.
Richard II, de 1377 à 1399.
Henri IV de 1399 à 1404.
- La couronne de France récupère le château avec :
Charles VI, de 1404 à 1422 avec le même commandant Guillèm Arriou.
Charles VII, de 1422 à 1426. Avec le commandant Jean de Grailly, comte de Foix en 1425
- Il est cédé par Jean de Grailli à:
Bernat de Coarraze (Couarraze de Castèt Naou), de 1426 à 1445. Descendant des capitaines du château
Jean Ier de Coarraze, son fils puiné, de 1445 à 1470.
Bernat II de Coarraze, fils de Jean, de 1477 à 1510.
Jean II de Coarraze, baron de Bernat, frère de Bernat, de 1510 à 1537, Jean n’a pas d’enfant.
- La seigneurie passe de la famille des Coarraze à celle des Castètnaou de Laloubère avec :
Claude de Coarraze-Castètnaou, seigneur de Laloubère, cousin de Jean, de 1537 à 1563.
Jean de Castètnaou de Coarraze, fils de Claude, de 1563 à 1580.
Etienne Ier de Castètnaou de Coarraze, frère de Jean, de 1580 à 1642.
Etienne II de Castètnaou de Coarraze de 1642 à 1678.
Jean-François de Castètnaou de Coarraze, de 1678 à 1704.
Rogé César de Castètnaou de Coarraze, fils de Jean-François, de 1704 à 1731.
Henri- Philippe de Castètnaou de Coarraze, brancheaîné de Pontacq, de 1731 à 1733.
Jeanne-Françoise de Castètnaou de Laloubère et son époux, Ramon de Palarin de Toulouse, de 1733 à 1757.
Jean Joseph de Palarin leur fils, puis à son décès sans enfant, à nouveau le père Ramon
- Les Palaminy
Samuel Eymar seigneur de Palaminy, conseiller au pareùent de Toulouse de 1757 à
Guichar d’Arras et retour aux Palaminy faute de paiement jusqu'en 1879
- Divers
Etienne Antarriéou qui vend les corbeaux en 1879 à Monsieur Alicot d'Argelès
Antoine Latapie-Hour d’Arrs, de 1891 à ?
Sabine Latapie Montagnez, de 1891 à 1905.
Louis Montagnez, fils de Sabine, de 1905 à
Marcelin Dominique Montagnez et Marie Elisabeth Dioze de Marsous à
Jean-Baptiste Anclades et Léonie Peydomec d’Arras, en 1932.
Lucien Lavit et Isbelle Lavit-Carrey, de 1932 à 1996 vendu à
Jacques-Pierre Omnès 1996, les ruines et les terres environnantes .
NB : Sources diverses dont les Annales du Labeda de Jean Bourdette, éditions Lacour, 2001 page 56
Découvertes 2014
Si Jean Bourdette (1907) situe l’édification de ce château comtal au XIIIe siècle, le baron Jean-Paul-Isidore de Castelnau, dans ses Preuves de la noblesse (1782) la situe à 1244, sous la gouvernance de Messire Jean de Castelnau. (D'après notre liste ci-dessus la construction serait antérieure) Or, il se trouve que le propriétaire actuel, afin d’aider la réalisation d’un mémoire de fin d’étude d’un étudiant en archéologie médiévale de l’université de Pau, Rémi Laffont, a réalisé avec ce dernier, une analyse des quelques 166 pièces de monnaie découvertes lors des travaux de rénovation.
Il se trouve que les pièces plus anciennes datent de saint Louis (Louis IX 1224-1270). L’intérêt de cette étude est de nous dévoiler les différents occupants du fort à travers les siècles. Si nous trouvons nombre de monnaies françaises, béarnaises, navarraises aragonaises et, anglaises, le plus étonnant est la présence de pièces portugaises. On peut penser que lorsque le roi d’Angleterre envoya des troupes au Portugal afin d’aider Jean à devenir roi du pays, sous le titre Jean 1er, les 600 vétérans anglais de la guerre de 100 ans revinrent en 1385, en Aquitaine devenue anglaise depuis 1360, ils étaient accompagné de soldats portugais qui occupèrent les nouvelles places fortes d’Edouard III et de son fils le prince de Galles, plus connu sous le nom de Prince Noir.
Ici les plus vieilles pièces trouvées à gauche : Louis IX et les deux à droite Philippe IV. Photos Jacques. Omnès, pour la thèse de Remi Laffont.
Pièces portugaises et espagnoles
Ps : pour ceux qui sont intéressés voir le dossier sur le bulletin de la SESV no 45 (2014)
Deux autres "châteaux"
Le village était également le siège de deux autres constructions fortifiées, proches de véritables châteaux. L'un de ces châteaux dit de Montpellier ou de Montperlé ne possède plus aucune documentation à son sujet. Nous savons seulement que son propriétare était vassal des vicomtes du Lavedan. Avant l'an 1000, le seigneur de Montperlé, d'Arras, possédait les terres dites de Sirèch (Sireix) ; il les donna en fief à des cadets et cadettes d'Arras qui voulaient s'y établir. Cette colonie est à l'origine du village de Sireix. Son emplacement n'a pas été retrouvé. Certaines personnes du village interrogées pensent qu'il se trouvait de l'autre côté du gave d'Azun sur les terrains Garcie. A vérifier. Il a été habité en 1408 par Aougé d'Arras.
L'historien R. Ritter évoque à tort la tour cylindrique, à côté de l'ancien presbytère, mais sans être sûr qu'il s'agisse de l'emplacement recherché. Cette tour de l'abbaye laïque a été un moment transformée en pigeonnier. Il est probable qu'elle appartenait à la maison des abbés laïques du village. Curieusement Jean Bourdette reprend cette histoire de chateau avec sa tour cylindrique et quelques ruines enclavant l'église, sans donner plus de précision, mais en indiquant la destuction de l'ensemble en 1890 !? (1)
(1)Jean Bourdette. Les Annales du Labéda, éditions Lacour, 2001, page 465.
Le château : Doumec d'Arras ou Castet
La seconde maison fortifiée est celle dite de Doumec. Son historique a été évoqué par Annette Parrou dans la revue de la Société des 7 vallées, Lavedan et Pays toy, no 1977. Il s'agit de la maison ou Doumec des seigneurs du coin, les Mayouraou. Sur l'emplacement du château primitif, nous savons que les Mayouraou ont élevé un castel avec donjon, ce qui donna au lieu, le nom de Doumec d'Arras. Les Mayouraou émigrèrent vers 1650 à la maison de l'abbé laïque, évoquée ci-dessus et donnèrent en afièvement avant 1654, leur château, aux Horcentut. Blaizia Horcentut d’Adast l’apporta en dot à Cyprien d’Espourrins lors de son mariage en février 1718. Mais en 1800, le petit-fils de Cyprien, Joseph le vendit au couple Dominique Massot-Bordenave et Domenge Houerie d’Arras. Celui-ci le laissa tomber en ruine et leur fils Jean-Baptiste, notaire à Tarbes, seul héritier s’en désintéressa, il ne restait que la tour en 1830. Ces ruines furent vendues à Jean Nogué puis à un entrepreneur. Ce dernier avec les pierres de la tour construisit l’école actuelle. Avant la Révolution le site avait également servit provisoirement d’école à l’abbé Cardesus.
Il se dit que le triplex à animaux domestiques se trouve sur l'emplacement de la tour carrée. On peut toujours visiter l'endroit, avec un peu d'imagination... Il s'agit de la maison Barbère dans le bourg (cadastre 757).
Le notaire tarbais avant de se séparer de son bien arrasien n’avait pas hésité à enlever l’encadrement avec l’imposte de la porte d’entrée qu’Anette Parrou appelle porte Toscane et un académicien des Hautes-Pyrénées porte épigraphique, pour le placer dans sa résidence secondaire à Sarrouilles. On pourrait ajouter porte énigmatique. C’est l’abbé Joseph Dulac qui fut le premier à déchiffrer le texte et à faire le lien avec la famille Horcentut d’Arras. Mal gravé le O étant mêlé au H la lecture n’était pas aisée. Il fallait lire : « Peu et paix. P(ierre) Hor, 1654 » Hor pour Horcentut, 1654" Ce qui signifierait que lorsque l'on se contente de peu, on a la tranquillité. Dicton d'un philosophe du XVIIe siècle.
Après quelques recherches, nous avons retrouvé ce linteau à Sarrouilles, sur la route principale de Semeac à Trie, en bordure de la voie.
Nous avons trouvé aux Gerbes (un quartier d'Arras), un linteau avec la même mention Peu et Paix daté de 1665. Voir le dossier portes et linteaux dans petit patrimoine architectural.
Mine de plomb de C. Maurice représentant les ruines du doumec et sa porte .
Emplacement du doumec d'Arras. La tour se trouvait devant le poulailler (à gauche de la maison, dont les pierres d'angle ont été récupérées sur les ruines du doumec). Photo J. Omnès
PEU ET P
AIX P HOR
1654
Au-dessus, la date 1869 est celle de la construction de la maison. On observant de près on constate que ce linteau est formé sur les côtés, de deux impostes de fenêtre.
Un grand merci à Sally la propriétaire actuelle pour son accueil..
Dans le village, face à l'école et au château, autre doumec, dit de Granhou ou Gragnou, avec sa porte cochère du XVe siècle, composée d'un arc en ogive, doublé d'un arc en plein cintre. Elle appartenait au XVIIe siècle à Pey de Hour ou Pierre Hor, voir ci-dessus.
Doumec de Granhou ou Gragnou. Entrée du XVe siècle qui donne accès à un hall, une porte en ogive donne accès à un salon avec une grande cheminée malheureusement totalement destructurée.. Photos J. Omnès
Accès au salon, arc en ogive
Ce qui semble être l'ancienne cheminée
Entrée principale linteau daté 1688.
Malheureusement la maison a été totalement déformée par des ajouts successifs et la porte masquée par cet abri.
La partie de droite a malheureusement défiguré la façade avec sa porte daté de 1688. Seule est visible la petite fenêtre sur la gauche. La maison propriétaire de la famille Blanc (1) a été mise en vente avec une pertie du terrain, ancien camping, en 2019.
(1) On trouve pafois le nom de Fourré pour désigner cette maison
L'Abbadiale-sa tour
Il ne reste de l'ancienne abbaye laïque édifiée vers l'an 1000, que la tour dont on peut voir la photo ci-dessous. Nous avons des traces des premiers abbés lays : les Aougé en 1300, les Gacharnâout en 1305, les Abbadie jusqu'en 1391, puis les Arcizans jusqu'aux environs des années 1500, puis les Mayouraou, les Castet, les Salles et enfin les Parage. Les Mayouraou, la plus importante famille habitait vers 1577, les deux maisons nobles à la fois : le Doumec et l'Abbadiale et tant qu'abbé laïque. Mais au XVIIIe siècle le bâtiment fut abandonné, en ruine par sa non occupation, les quelques moines de Saint- Savin obtinrent par l’Intendant l’accord de raser le bâtiment et de récupérer les matériaux à un prix déterminé à l’avance. En 1778, ils rasèrent le bâtiment ne laissant debout que la tour que nous voyons aujourd’hui.
Un bâtiment a été construit en ? , sur l’emplacement pour servir de presbytère, puis de siège d'association culturelle.
On peut mentionner que Jean Bourdette (1) semble attribuer cette Abbadiale à la famille des seigneurs Montperlé en évoquant un château avec tour cylindrique enclavant l’église paroissiale et démoli en 1890. Annette Parrou dans le bulletin de la SESV de 1977, précise que nous ne connaissons pas l’emplacement du château de la plus vieille famille locale si ce n’est que sur les "Couas de Pélefigue" et le "Baou de Sabathès", sans plus de précision.
La tour
En revanche, la tour cylindrique est toujours debout, de 8 mètres de haut, avec des murs de 2 mètres d'épaisseur, elle a encore fière allure, malgré le fait qu'elle ait été abaissée et surmontée d'un toit à huit pans posé ultérieurement. L'ouverture supérieure a été tronquée par l'avancé du toit. La salle basse visible par une porte à l'Est est voûtée, elle est surmontée par deux baies perpendiculaires superposées, dont la plus haute a été tronquée comme mentionné.
(1) Les Annales du Labéda de Jean Bourdette, éditions Lacour, 2001, page 465.
Tour de l'Abbadie, l'intérieur. Photo J. Omnès
L'abbadiale- centre culturel actuel, emplacement de l'ancienne abbaye laïque à côté de la tour. Photo J. Omnes
Belle maison ancienne XVIIe ?
Bellle maison en cours de rénovation du XVIIe siècle avec bouche à feu sur la gauche. Maison Cazayous-Vignole parfois appeleé Thouet. Photo J. Omnès
3-AUCUN
La tour médiévale Photo de Ritter de 1936
À l’entrée du village, la tour du XIIIe siècle à deux triples meurtrières est ce qu’il reste de l’ancienne maison fortifiée, probable commanderie des Templiers, chargé de protéger le pays des invasions des voisins du Sud, essentiellement les Sarrasins lors de la Reconquête. Aucun est mentionné en 1285 comme castra (château) et villae (village). La présence militaire noble (probablement moines-soldats de l'ordre des Templiers) est confirmée par un acte de 1314. Certains érudits, dont Patrick Ferrant d’Arrens et Jean-Marie Prat d'Aucun, pensent que cette tour a dû être réduite dans sa hauteur.
Description
La tour actuellement mesure 6, 70 m sur 8,10 m et les murs x m d'épaisseur . Elle est adossée au Sud au logis qu'elle domine de 6 mètres et à l'arrière Ouest à une maison..
Sur la façade Est de la tour, en arrivant dans le village, on peut voir la porte d'entrée protégée d'un auvent. Elle est bien sûr récente. Les entrées des tours-donjons étaient toujours en hauteur. A sa droite se trouve une archère allongée. Elle éclaire l'ancien cachot vouté, dont on accède par une porte donnant sur le logis, et fermant de l'intérieur. Une trappe dans la voûte serait censé permettre aux pénitents en disgrace d'écouter les prières des moines soldats qui se trouvaient au-dessus, selon Jean-Marie Prat. Cette cellule est éclairé par deux archères à double ébrasement ou rayère (de rayon de soleil), celle visible sur la façade Est et une autre lui faisant face à l'Ouest, mais plus visible du fait de la présence de la maison d'habitation contre le mur de la tour.
Certains pensent qu'il pourrait s'agir de la chapelle
Au premier étage, à gauche l'ouverture obstruée était l'entrée des latrines sur corbeaux toujours visibles. À sa droite, l'ouverture carrée est partagée en trois baies par deux montants de pierre. Elles sont étroites et tout en hauteur.
Au second étage, la petite ouverture à encadrement de galets et de moellons est bouchée. Son linteau semble être en schiste
Le troisième étage abrite la grande fenêtre sous le toit à quatre pentes qui semble avoir été réduit. L'ouverture recevait jadis une belle fenêtre ogivale othique dont le dessin a été réalisé à partir d'éléments disparates récupérés un peu partout, par J-M Prat. Voir photo ci-dessous.
Sur la partie du logis le soubassement d'une fenêtre porte la date 1749.
Sur la façade Sud, on peut voir encore le four à pain, l'écoulement d'un évier ainsi qu'une entrée étroite. Au premier étage, la porte d'entrée en hauteur de la tour est cachée par le bâtiment. Ses corbeaux sont décorés par deux scupltures : une croix Saint-André à boules que l'on retrouve dans une maison du village, au 7 rue Barbé, ce qui fait dire à Jean-Marie Prat qu'il s'agirait des mêmes propriétaires, les Templiers, et une étoile à huit branches correspondant à un symbole religieux: l'apprentissge du chemin de la spiritualoté, de la naissance du Christ à la rédemption qu' il apporte aux hommes.
7, rue Barbet silo à grains desTempliers ? Porte d'entrée de la tour
Etoile à huit branches, peu visible. Photo J.-M. Prat
Sur la façade Nord, au troisème étage comme sur la façade Est se trouvait également une fenêtre bordée par deux coussièges toujours visibles, de part et d'autre de l'ouverture. Nous ignorons où elle se trouve.
Façade Nord, dernier étage fenêtre à coussièges. La fenêtre disparue a été reconstituée en dessin par J-M Prat avec des éléments épars retrouvés. Voir ci-dessous. Photo environ 1980.
Ouverture de la façade Nord, reconstituée par J-M Prat d'après des élements architecturaux retrouvés par J.-M. Prat. Le chapiteau et son socle ont été vendus par Maître Adam de Tarbes, en avril 2012, ref 9706, 150 €. D'après J. M. Prat il ont été réalisés en marbre local de Saint-Marttin, carrière qui sert de promontoire à l'école de parapente (veinages de gris et blanc avec stries orange.)
Elle resemble à celle qui se trouve dans le musée lapidaire d'Aucun :
Photo J. Omnès
Photos J-M Prat avec nos remerciements.
Photos anciennes environ de 1980 et inédites, elles représentent les fenêtres divisées en trois parties visible de la cour, façade Est. D'après J-M Prat le charpentier du village, la pierre en bas à droite serait un urinoir, il est prolongé à l'extérieur par un becquet que l'on pourrait croire d'un évier. (photo du haut)
La maison façade Ouest a été au XIXe siècle, une auberge au nom de : O 20 100 O (au vin sans eau).
Maison fortifiée d’Aucun. Photos J.Omnès
Façade Est du logis
La fenêtre dessinée par J.-M. Prat se trouvait au dernier étage.
La tour, plan J-M Prat
Dessous photo vers 1980, de la porte d'entrée au premier étage, côté intérieur avec fermetures par traverse et traverse à guillotine. Les deux sculptures : croix Saint-André et étoile à huit branches se trouvent sur les corbeaux, à l'extérieur. La porte de droite, non indiquée sur le plan pourrait être le départ d'une coursive, façade Ouest. Elle est obstruée.
Façade Sud évier à l'étage et four à pain. Photos J. Omnès
Les deux ouvertures Est-Ouest du cachot (ou de la chapelle ?). Photos J. Omnès
À l'église Devant la façade, sont exposés des blocs d'une fenêtre ogivale gothique provenant de cette maison ou d'une église
C'est un remarquable exemple d'une fenêtre historiée probablement du XIIIe siècle. Il parait qu'il faut lire les cartouches de droite à gauche, influence arabe ? La colonne centrale a été volée vers 2000. Ritter a réalisé un dessin de cette belle fenêtre dans l'ouvrage de Lourdes à Gavarnie (1936 ) et la situe du XVe siècle. Paul Perret dans son ouvrage Les Pyrénées françaises (1881), la date du XIVe siècle et l’indique encastré dans le mur d’une chaumine (1). Pour lui, cette fenêtre est de facture espagnole et le lion léopardé serait l’emblème du Prince Noir [?]).. Une vignette pour son livre a été réalisée par. E. Sadoux. Cette chaumine se trouvait jusqu'en 1937, de l'autre côté de la rue vers l'église. Lors de l'élargissement de la rue, le pan de la façade principale a été démoli et la fenêtre récupérée par la commune et mise dans le jardin de l'église, après avoir nettoyé les lobes de leur ciment.
En fait, elle serait antérieure, Thibaut de Rouvray, ancien conservateur, pense aussi au XIIIe siècle.
(1) Chaumine petite maison rurale couverte de chaume
La fenêtre vue par Paul Perret, sujet de la gravure de E. Sadoux, 1881. Fonds Ritter.
Dessin de Sadoux,1881. Les quadrilobes sont recouverts de ciment
La maison après élévation et transformation : nouvelle façade en recul pour l'élargissement de la rue
Fenêtre de la maison forte ou d'une église ?
Détail du bestiaire
Ce genre de masque se retrouve sur le porche de l'église de Salles et en encadrement de porte dans une résidence de Saint-Pé de Bigorre, la maison Lias, photo de droite
Gravure de ? Interprétation assez fantaisiste des illustrations animales et des visages-masques que nous retrouvons sur le porche de l'église de Salles, à l'intérieur d'une maison ancienne (maison Lias) de Saint-Pé-de Bigorre.
En face de la tour du XIIIe siècle il y avait une bâtisse qui abritait deux belles fenêtres médiévales. Nous apprenons leur existence par la monographie de 1887 de l’instituteur Gérad Gay. Paul Perret dans son ouvrage de 1881, n’en parle pas malgré la richesse de ces ouvertures (non visibles de la rue), elles ornaient la Maison Crampes, devenue Maison Darros (d’Arros). En 1348, c’était la maison de l’archiprêtre Pey de Monbrun. Elle avait peut- être un rapport avec la tour ? Mais, suite à un incendie dans les années 1915, la moitié de la demeure a été démolie. Sur la photo de la carte postale réalisée par Labouche (1). Il ne reste plus que la partie de gauche restaurée et appartenant maintenant à la famille Darros. Sur la partie de droite arasée depuis l’incendie, les fenêtres en pierres taillées furent jetées à la décharge de Laspoueye où certaines furent récupérées par Antoine Fourcade pour son musée lapidaire Celle de la figure 2 ressemble étrangement à la fenêtre de Geu, Simple hasard ? Même sculpteur ou propriétaire ?
De la seconde fenêtre (fig 2), il ne reste malheureusement dans le jardin que le corbeau de droite. Il représente un bras offrant un bouquet composé de trois trèfles (2). G Gay l’instituteur l’a dessiné insérée dans l’ensemble de la fenêtre pour sa monographie (3).
(1) ADHG Labouche, Aucun, 1917 ref 26FI65
(2) D’après J.-M. Prat ce corbeau qui viendrait de la tour fortifiée du village. Ce bras offrant trois trèfles représenterait le vœu des templiers lors de leur intronisation dans l’Ordre des Templiers : « je passerai les mers pour délivrer mes frères, je donnerai secours de mon bras à l’Eglise, au roi contre les princes infidèles, tant que mes ennemis ne seront que trois ».
(3) ADHP. Page 22, fig 3. Les monographies des instituteurs, 1887. Aucun.
Détails
La seconde fenêtre
Corbeau droit de la seconde fenêtre. Un bras offrant trois trèfles
Les deux belles fenêtres médiévales d’Aucun
Belle maison XVI-XVIIe siècle ?. En face maison Domec, dont il reste ce linteau trilobé
Dans la même rue, corbeaux et sculptures arcade en accolade
Son pignon à meurtrière et son linteau en arc en accolade, difficile de voir une date
Une autre maison ancienne :
Aucun, quartier bas, maison du XVIIe siècle aux "restaurations"douteuses
Seule la fenêtre marqué 1683 subsiste
4- BUN
La maison a appartenu à la famille Dufourc (1) d'Anthian, successeur de la branche des Dufourc d'Antalos. La maison a été vendue à la commune par l'héritière du dernier Dufourc de Bun, Gabriel (1872-1960), Madame Lacoste, vers 1980, pour être transformée en mairie. Les Dufourc ont donné à la royauté, nombre de prêtres et d’officiers, ce qui leur a valu, sous la Révolution, certains déboires, d'autant qu' ils représentaient la noblesse aux Etats de Bigorre. Un des Dufourc, fut sous la tourmente révolutionnaire, curé de Saint-Savin. Nous lui devons le sauvetage du contenu du musée du Trésor de l'abbaye. Il emporta dans une charrette tout ce qui pouvait être sauvé, dont nombre d'ouvrages de la bibliothèque bénédictine et le manuscrit de la vie de saint Savin.
Afin d'assoir leur légitimité en tant que successeur de la branche d'Antalos, les Dufourc de Bun signaient "Noble Dufourc d'Antalos, écuyer".
(1) écrit parfois avec deux f : Duffourc.
Les gros poteaux en maçonnerie supportant un toit d’ardoise ont curieusement été doublés par deux poteaux en pierre du pays surmontés d’une boule. Probablement pour pouvoir fixer la grille d’entrée. Les signes religieux, un calice et un ciboire, peints sur ce portàu pourraient faire penser que nous avons affaire à une maison qui aurait pu être le presbytère, en fait, il s'agit de la maison d'une famille noble bigourdane les Dufourc dont les membres étaient abbélays (abbés laïques). Ces signes sont renouvelés sur la façade de la belle maison, qui est devenue la mairie, sous la forme d’ostensoirs surmontés d’une croix.
Le poulailler (triplex à animaux domestiques)
Belle et vaste poralhèra de 1820, de la maison de l'abbélay (abbé laïque) du village, originaire de la famille noble des Dufourc (branche de Bun). Le dernier représentant fut Gabriel Dufourc (1872-1960). Le bâtiment à l'abandon a été admirablement restauré par la municipalité après la vente de la propriété à l'abandon, dans les années1980, par les héritiers des Dufourc, la famille Lacoste. Cependant, l’escalier de pierre d’accès à l’étage qui se trouvait sur la droite a dû être supprimé.
5- GAILLAGOS
Maisons gothiques, dont la « maison de l’ange », avec ses petites ailes décorant le linteau de la grande porte en ogive. À l’étage, présence d’une fenêtre géminée à deux colonnettes (celles-ci ont disparu) fermée par un peu esthétique volet en contreplaqué. Archère murée. Il s'agit de la maison Maignac ou Magnac, le plus gros propriétaire terrien du village. Guillaume de Magnac fonda en 1592, la chapellenie Sainte-Catherine de l'église de Gaillagos (1).
Photos J. Omnès
(1) Jean Bourdette, Les annales du Labeda, tome 2, édition Lacour, page
Traces de l'ancienne résidence seigneuriale ?
En contrebas de l'église, nous avons des traces de murs qui laissent penser qu'il s'agit de l'emplacement d'un ancien château du seigneur local. L'enceinte supposée, toute couverte de lierres et de ronces entoure un terre-plein bien dégagé depuis peu. Le tout domine la vallée. Il reste même quelques pierres taillées, dans ce qui pouvait être l'entrée.
Comme un mur d'enceinte, ces ruines ne possèdent aucune ouverture et leur longueur ne laissent aucun doute, il ne peut s'agir d'une ancienne ferme ou grange.
Aucun document, aucune étude ne nous sont parvenus à ce jour. Et la mémoire des locaux est totalement vide sur ce sujet. À suivre...
Informations par FB par Christian Montuelle : Enceintes, peut-être. Auparavant, il y avait un " carerrot" qui longait ce mur, il a été remblayé il a environ 25 ans, ce terrain n'était qu'un amas de ronces que la communes a pris en charge l'entretien.
Le château d'après madame et monsieur Guillot, illustres érudits d'histoires comme vous, se trouvait à la maison Arrouyan, environ 70 m à l'ouest.
Les éléments de baies que vous avez dernièrement évoqués et photographiés en serait issus, c'était monnaie courante que de récupérer ou vendre des matériaux...
Dans cette maison Arrouyan, posée sur un endroit dominant la façade nord Est, est particulièrement et anormalement épaisse. Autrefois, depuis le palier de la cage d'escalier, il y avait une ouverture qui semblait donner accès entre deux murs. Le passage fût de longue date obstrué. Il se disait que c'était un passage secret.
Cette maison a encore quelques jolis Éléments. Ainsi qu'une ou deux meurtrières obstruée.
Photos J. Omnès
Entrée supposée
6- SIREIX-SIRECH
Avant l'an 1000, le seigneur de Montperlé (Montpellier), d'Arras, possédait les terres dites de Sirèch (Sireix) ; il les donna, avant de partir en croisade dont il n’est jamais revenu, en fief à des cadets et cadettes d'Arras qui voulaient s'y établir. Ces deux territoires formaient alors un vic (1). Cette colonie est à l'origine du village de Sireix. L’emplacement du château de Montperlé à Arras n'a pas été retrouvé de manière certaine. A Sireix en revanche son second château abandonné (« en quenouilles ») a été démantelé au XIIIe siècle et une habitation fut construite à sa place pour loger les abbés laïques. D’après le conservateur en chef des Landes de Gascogne, François Lalanne, l’abbaye était située à l'emplacement de la maison d'Abbadie, abbesse-laye de 1637 à 1707. Le bâtiment est appelé de nos jours, Maison Toulouzet. Vers 2014, ce bâtiment aux enduits de sable et de chaux fut démoli pour construire la maison moderne que l’on voit actuellement.
C'est dans ces lieux, que l'on a trouvé un bénitier de pierre, vendu chez Me Adam à Tarbes par Jean-Marie Prat, charpentier d’Aucun et une rare lanterne des morts en pierre avec niches ogivales où la propriétaire actuelle Madame Toulouzet y aurait trouvé des bouts de cire. Ce qui prouverait l’existence d’une chapelle, celle du château ? Cette lanterne est toujours visible.
Ces Abbadie ont donné naissance à Bernadotte 1763-1844 (roi de Suède sous le titre de Charles Jean XIV). Son arrière-grand-mère était Marie Abadie (1637-1707 épousa Domenge Habas. Ils eurent une fille (entre autres), Jeanne (1728-1809), qui épousa Henri Bernadotte en 1754. De cette union est né en 1763, Jean futur roi de Suède (3)
Mais d’après un autre Toulouzet, Philippe, maire du village, les choses ne sont pas si simples que cela au sujet de l’emplacement de l’abbaye laïque. Il fait remarquer que d’habitude les abbayes laïques sont situées près des églises ce qui n’est pas le cas ici ; et que les abbés laïques de Sireix ont pour origine les familles Toulouzet- Sépet- Trésarieu. Celles-ci très proches entre elles, possèdent différentes maisons dans le village.
Pour conclure que nous ne savons pas exactement où se trouvait l’abbaye laïque
Certains habitants situent l’abbaye laïque dans la maison Sepet toujours debout, sur les hauteurs
Par ailleurs un voisin de Philippe T., fait une distinction entre l’abbaye laïque et le château qui aurait pu
d’après lui, être construit au lieu-dit Montperlé à la sortie du village. Nous n’avons pas trouvé ce lieu-dit
PS Au cimetière du village nous pouvons voir trois tombes au nom de Toulouzet.
(1) Jean Bourdette les Annales du Labéda tome 1, pages XIV, 455, 2001
(2) Jean Bourdette les Annales du Labéda, tome 2, page 15 édition Lacour, 2001
(3) Bulletin du Musée Bernadotte (1960) revu par F. Lalanne.
Emplacement éventuel du château du sire de Montpellier à Sireix, puis de la maison des abbés laïques
Bénitier présenté par J.-M. Prat comme étant celui du château Montpellier de Sireix ? et vendu comme tel par Henri Adam de Tarbes le 1er avril 2012, réference 9706 ( 160 €). Photo J.-M. Prat
Photo J-M Prat
Lanterne des morts en pierre, rare. On mettait des bouts de bougie dans les alvéoles à ogives. Visitée en juillet 2022, elle est toute couverte de mousse.
Rosace à six branches au-dessus de la cheminée. Photo J-M Prat
Tableau de la généalogie des Abadie de Sireix par François Lalanne
Maison Sepet, présentée parfois comme l'abbaye laïque. Photo J. Omnès
Les 3 tombes Toulouzet du village. Photos J. Omnès
6-CANTON DE LUZ-SAINT-SAUVEUR
1-(Esquièze)-Sère 2-Gèdre, 3- Luz-Saint-Sauveur 4 -Sazos
1 (ESQUIÈZE) -SÈRE
A Sère, présence d'une tour visible de l'église. La linteau de sa porte, marque 1681
2-GÈDRE
Gèdre possédait jusqu’aux années 50, une tour médiévale (comme la tour du moulin de Lourdes) qui servait de clocher à l’église construite en 1627, probablement sur l’emplacement d’une église plus ancienne. Cette tour, unique vestige historique, a été rasée pour faire place au monument aux morts actuel.
Les érudits locaux la datent du XVe siècle. Il est probable qu’elle succède à une tour plus ancienne ou qu’elle a été réaménagée au XVe siècle avec des ouvertures plus amples. Probable tour de guet, elle appartenait donc comme l’église, à l’Ordre des hospitaliers de Saint-Jean-de- Jérusalem, créé en Palestine en 1099, pour la protection et l’accueil des pèlerins. D’après Jean Bourdette, l’ordre était présent à Gavarnie et à Lourdes (tour de Guigne) en 1144.
Ne subsistent que quelques photos et un texte provenant des commissaires de l’Ordre des Hospitaliers de Saint- Jean venus en 1638, faire un relevé de leurs propriétés dans la région.
Dans ce texte du commissaire de l'Ordre on peut lire :
« Au-devant de ladicte porte [celle de l’église], il y avait une tour supportée par un costé sur les murailles de l’église, de l’autre par des pilliers de pierre avec trois arceaux de mesme pierre que le bas, servant de porsche et le haut du clocher a deux estages. Le premier est une petite chambrette de deux cannes de long et douze pans de large, il y a une petite cheminée de pierre et trois fenestres de trois costés avec leurs fermures. La porte pour y entrer est du costé de la tribune. L’autre estage a quatre fasces, deux fenestres de chaque costé avec une cloche. Le couvert est faict d’ardoises… »
Carte postale ancienne
La Vieille tour, on y remarque les traces d'ancrage de l'église sur le mur de droite. L'église est derrière
3- LUZ-SAINT-SAUVEUR
Le château fort de Sainte-Marie (en fait situé sur la commune d'Esterre)
Photo Omnès de l'usine hydro électrique Vu par Victor Hugo
Avec l 'aimable autorisation de Loucrup65
Sur l'emplacement de la chapelle, la source est un peu plus haut
Historique :
Il fut probablement construit ou du moins agrandi par le comte Centulle III de Bigorre avant 1178 (1), pense- t-on pour protéger la vallée des incursions aragonaises, tout autant que des actes d’indépendance des Barégeois qui s'étaient manifestés antérieurement contre la comtesse Béatrice et son fils Centulle II. Dans une enquête royale de Philippe le Bel en 1300, nous apprenons que le comte dépensait sept sols tournois pour la solde de la garnison (quatre hommes).
Il est d'usage de rappeler l'existence antérieure d'une chapelle Saint-Martin devenue prieuré Sainte- Marie mentionné dans la bulle papale d'Alexandre III de 1167. Voir le dossier patrimoine bati, églises.
Au début du XIVe siècle, il aurait été occupé par les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Pendant la guerre de Cent Ans, il passe après le traité de Brétigny (1360) sous le parti anglais avec Jean de Béarn, gouverneur de Lourdes. Puis, il est repris et brûlé en 1404 (en même temps que le château d’Arras) par le comte de Clermont, Jean de Bourbon aidé des Toys (Barégeois) commandés par Augé de Coufite (ou Cofitte). Durant cette guerre de Cent Ans, il servit pendant « l’occupation anglaise », à plusieurs reprises, de repaire pour la soldatesque transformée en brigands de grands chemins ; un peu comme les Compagnons de Lourdes. Avec une particularité : un de leurs chefs était un Cagot (c’est ce que dit la légende).
Le château fort perd de l’importance à l’apparition des bombardes. À la fin du XVIe siècle il est considéré comme "muraille ruinée. "Au XVIIe siècle, propriété de l’abbaye de Saint-Savin, il est déjà en ruine. A la Révolution, le 8 brumaire an IV, il est vendu au notaire Couget de Luz, comme bien national en même temps que le prieuré et transformé en grange. En 1843, il reçoit la visite de Victor Hugo, qui l’immortalise par quatre dessins. "Vers 1800, la chapelle du château était en ruine et fut détruite. Vers 1880-90, les demoiselles Fabas (propriétaires du château) ont fait construire une niche et placèrent une statue de N.D. de la médaille miraculeuse (photo du haut). la statue a été détruite vers 1980 par des jeunes de colonie de vacances, certainement des "sauvageons" "(correspondant de FB)...
Auourd’hui, propriété privée, il est sous la gestion d’une association municipale qui l’a fait restaurer en 1988. Visite libre. Vue sur la vallée.
(1) Date du décès de Centulle III, d'après Raoul Deloffre et Jean Bonnefous Eglises, châteaux et fortifications de Bigorre édition Jet D, page 26 ; 1284 d'après J-L Massoure citant le procès de Bigorre dans Le pays toy, édition Langues et civilisations romanes page 125. De nombreux ouvrages citent seulement "Xe siècle par le comte de Bigorre", sans précision.
Le Château
L’entrée à l’Est se fait à partir d’une terrasse couverte de prairies alors que l’ouest, le sud et le nord sont limités par une falaise dominant les cités d’Esterre et de Luz.
De nos jours, est toujours visible surplombant la falaise : la tour sud ou donjon rond crénelé de 10 mètres de haut et d’environ 4,70 m de diamètre. Présence de latrines sur la face est qui domine la falaise. Côté Sud la base du mur est talutée.
La tour nord carrée de 12 mètres de haut, crénelée à l’est et percée de meurtrières. De 6,50 m sur 5,40 m, les murs ont une épaisseur de 1,20 m. Construite sur plusieurs niveaux, l’épaisseur des murs varie avec la hauteur.
Une courtine d’une quinzaine de mètres et de 7m de haut constituée de deux murs accolés lie ces deux tours. Ce mur est percé d’une porte d’entrée en plein cintre de 3,50 m de haut, et de 1,50 m de large.
La seconde esplanade coté falaise, à l’ouest délimitée par un mur est accessible par un escalier de trois marches. Cette seconde esplanade est limitée au bord de la falaise par un muret moderne qui part en fait de la tour ronde pour arriver à la carrée. Probablement à l’emplacement des anciennes murailles. Plan auteur inconnu.
Dessin de 1792
La source
Vu par Guy Trousselle.
La maison Gradet-Poque-mairie
C’est l’une des plus grandes maisons de Luz-Saint-Sauveur. Elle abrite actuellement la Mairie. Elle appartenait au XVIIIe siècle à la famille Gradet-Poque qui en resta propriétaire presque jusqu’à nos jours et sans discontinuité. Au XIXe siècle, de 1828 à 1830, Pierre Gradet entreprit des travaux d’agrandissement avec l'aile perpendiculaire de style balnéaire et d’embellissement pour en faire l’une des plus belles demeures de la vallée. Les jardins, un potager et de nombreuses annexes, descendaient alors jusqu’au Gave, avant la percée par l’administration, fin XIXe siècle de l’avenue Saint-Sauveur. Cet axe routier coupa alors la propriété en deux. Nombreux furent les invités, souvent pyrénéistes, comme Lady Chatterton, qui fréquentèrent la maison. Le grand salon servit un temps aux architectes de Napoléon III pour étudier l’avancement des travaux entrepris dans la région par l’Empereur. Il y tint même un conseil des ministres. La bibliothèque servait souvent de salle de lecture aux notables locaux. La dernière descendante, Suzanne Poque fit don du domaine à l’Ordre Saint-Jean-de -Jérusalem (Ordre de Malte). Après la vente de tout le mobilier, la maison et le jardin passèrent alors en 2007, dans l’escarcelle de la commune. Reste une belle cheminée Empire aux pieds de lion de marbre blanc de Saint-Béat.
C’est dans cette maison lors de travaux d’aménagement de la mairie que fut trouvé, dans l’épaisseur du plancher de la bibliothèque, 883 pièces d’or, par les ouvriers de l’entreprise Pratdessus. Trésor estimé à 80 000 €.
Entièrement rénovée, la maison abrite, en plus des services municipaux, six logements saisonniers, un centre de loisirs pour enfants, des locaux pour le troisième âge, et le mini musée Napoléon III. Le parc sert parfois comme théâtre de verdure.
La mairie, hélas des bâtiments annexes ont été rajoutés aussi bien devant que derrière, détruisant sa belle harmonie.
Façade arrière de la mairie donnant sur les jardins
Maison de La Roncière
Il s’agit d’une maison forte remaniée au cours des siècles, dont en 1786, attestée par une inscription sculptée. Il est fort probable d’après J.-F. Le Nail que c’était la demeure de l’abbé lay qui aurait été par la suite donnée par la famille Saint-André aux hospitaliers de Saint-Jean de Gavarnie. En dehors de la bâtisse elle-même avec ses hauts murs, ses deux galeries superposées au barreaudage de bois et sa fenêtre géminée, elle possède dans son jardin deux belles sculptures en réemploi. La première qui sert de linteau au porche donnant accès au jardin, est décorée de deux singes musiciens, l’un jouant de la cornemuse et l’autre du hautbois. Scène que nous pouvons retrouver dans l’église de Saint-Germain l’Auxerrois. Au centre, se trouvaient les armories qui ont été buchées pendant la Révolution. Celles-ci sont surmontées d’un mascaron représentant une tête à gueule ouverte par où devait sortir de l’eau. La seconde pierre sculptée décore la fontaine, elle est ornementé de figures géométriques classiques dans la région : rosaces, rose, marguerite, noeud de salomon.
L’ardoise dans le jardin avec une inscription de bienvenue en tibétain est là pour nous rappeler le tournage du film « Voyage aux Pyrénées » des frères Larrieu, dont des scènes ont été tournées dans cette demeure.
Beau portàu
Ancienne maison forte.
Le blason central a été bûché. A droite et à gauche, singes musiciens. Photos J. Omnès
Singe au biniou de l'église Saint-Germain l'Auxerrois. Photo J Omnès
Détails des gravures. Photo J. Omnès
Les remparts de Luz
Par différents documents, nous savons que l’église fortifiée au XIVe siècle, par les hospitaliers était également entourée de remparts. Trois portes en 1358, permettaient les accès au site : la porte de Bier, face à Labatsus, la porte d’Espagne près du marché (marcadal) et la porte de Tarbes, face à Esquièze. On subodore qu’il existait un château qui devait se trouver pense-t-on à l’emplacement actuel de l’hospice. Ces remparts ont résisté aux différents assauts des bandits Miquelets après plusieurs restaurations, mais n’ont pas résisté à la venue des premières voitures attelées venant d’Argelès. Car en 1774, après 10 ans de travaux périlleux la route réalisée par l’intendant d’Etigny était terminée et la première voiture attelée entrait dans la petite ville. Les remparts gênant leur circulation, on procéda à leur démolition. Les habitants les plus proches se serviront alors des pierres pour des constructions privés. Il reste peu de vestige de ces pierres, si ce n’est un linteau daté de 1763, une maison en pierres apparentes avec une meurtrière, et un soubassement de mur longeant le parc Claude Massoure de la mairie. François Pujo de Luz qui a étudié l’existence de ces remparts et à qui nous devons certaines précisions a réalisé un tracé supposé de ces remparts. Seules certaines parties ont pu être reconstituées. En tracé rouge sur le plan.
Plan F. Pujo, avec nos remerciements
Traces deml'ancienne muraille. Photo F. Pujo. Emplacement d'une ancienne porte. Photo J. Omnès
4 SAZOS - ABBAYE LAIQUE
La tradition orale veut que cette maison était l'abbaye laïque du village. Elle était tenue durant des siècles par les comtes de Souillac. Bien qu'habitant au château du Berdou en Périgord, l'un d'eux, le comte Jean George de Souillac avait toujours un oeil sur les activités du village. C'est lui qui joua de son influence pour l'arrivée d'un nouveau curé en 1785.
Elle est devenue la maison des anciens
Dans l'ovale tenu par deux griffons protecteurs de la maison, de ce linteau en anse de panier, il est mentionné : A. ABADIE-D1831 G- B. ABADIE. Ce sont les propriétaires de cette ancienne abbaye laïque d'après la tradition orale, devenue maison des anciens . Cet ovale est encadré en partie haute par deux serpents, symboles de la renaissance (cf les mues) et en partie basse par deux éléments de végétaux. Sous l'étoile, dans la clef d'arc : une étoile à cinq branches, symbole céleste, bordée de deux marguerites classiques, deux petites dans un cercle et une plus grande dans un losange.
Lire : Châteaux-forts en Lavedan par Anaëlle Chauvière Lycée Marie-Curie Tarbes sous la dirction de M et Mme Mengelle, édition SESV, 2006
Églises, châteaux et fortifications de la Bigorre par Raoul Deloffre et Jean Bonnefous, édition J et D, 1998
Voyage archéologique et historique dans l'ancien comté de Bigorre par A. Cénac-Moncaut, édition Telmon-Didron, 1856.
Une excursion archéologique dans la Bigorre par Anthyme Saint-Paul, 1866.
Le Castet Naü d'Azun à Arras-en-Lavedan, mémoire de master de Rémi Laffont, université de Pau et des Pays de l'Adour, 2016
Le château et la ville de Lourdes par Jean Bourdette, 1899, reprint Jeanne Laffitte, 1995.