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 La Bonnette 3 Chateau fort hospitaliers tour guigne Accès jardins                   

                                                                                               

                                                             3)  Circuit de Lourdes Médiéval

Les textes que nous présentons sont dus principalement à la plume de Jacques Omnès, archéologue amateur, ex-propriétaire-restaurateur du Castet Naü d’Azun. Ils ont été proposés à la Ville de Lourdes pour l’élaboration d’un projet de parcours touristique « Evocation de Lourdes au Moyen Age ».
La réalisation de ce projet tardant, son auteur bénévole, pressé par le temps, nous a demandé de  publier ces textes afin d’en garantir une certaine existence. J'y ai rajouté quelques compléments d'informations.

                                                        PARCOURS EVOCATION DE LOURDES AU MOYEN AGE

Lourdes au Moyen Age est un parcours historique tentant d’évoquer l’importance de la cité médiévale de Lorda (Lourdes), avec son château fort, lieu de résidence des comtes de Bigorre au XIIème siècle, et ses deux lignes de fortifications aux douze tours.
Le Lourdes historique a été victime de son  développement économique depuis les évènements de 1858. Les destructions du patrimoine médiéval n’ont jamais cessé, jusqu’à une date récente. Seules deux tours des remparts sont encore visibles, dont une transformée en habitation collective.
C’est donc un cheminement en grande partie virtuel auquel nous vous convions, en espérant que les illustrations et les plans présents sur les panneaux arriveront, l’espace d’un instant, à vous faire approcher ce Lourdes médiéval.
Le parcours, réalisable en une heure, comporte 15 stations. Trois escaliers  le rendent peu accessible à des gens à mobilité réduite. Pour un accès plus aisé, le parcours peut-être fait à l’envers.

1/ Fort de Lourdes
C’est  une élévation défensive naturelle, placée au centre d’un bassin glaciaire, et défendue, pour partie, par le Gave. Le développement militaire, économique et politique du site vient de cette situation stratégique.

Antiquité. Certains auteurs y ont vu l’Oppidum novum de l’itinéraire d’Antonin. Rien ne permet d’appuyer cette hypothèse, malgré la présence de céramique de la fin de l’Age du Fer et de l’Epoque gallo-romaine. L’occupation du site est connue par des trouvailles, en remploi, relevant d’un lieu de culte (dévotion à Mithra) sur le replat dominant le Gave.
Haut Moyen Age. Un texte du XIIIème siècle conte le siège de la place par Charlemagne, en 778, contre le sarrasin Mirat. Ce récit, considéré comme légendaire, est à l’origine des armes de la ville.
Bas Moyen Age. Le premier château de pierre est antérieur à 1020. C’est la résidence des comtes de Bigorre jusqu’en 1195. Par ses grandes qualités stratégiques et défensives, le site comtal est l’objet de nombreux conflits, parfois ponctués de sièges, comme celui de 1407, pendant la guerre de Cent ans : le fort est repris au parti Anglais, qui le tenait depuis le traité de Brétigny (1360).
XVIème siècle.  Au gré des alliances et des conflits, il passe de mains en mains, dont celles du roi de Navarre, comte de Bigorre et futur Henri IV. Il fut pris et la ville dévastée pendant les guerres de Religion.
XVII-XVIIIème siècles.  Suivant les préconisations de Vauban, le fort a été grandement modifié pour résister au développement de l’artillerie. Sous Louis XIV, il deviendra prison d’Etat.
XIXème siècle. De très importants travaux du Génie modifient l’aspect général du site, avec la construction d’un système complexe de défenses sur les dehors de la fortification. La place s’enterre complètement pour mieux résister à la force de l’artillerie moderne. Malgré tout, le fort est déclassé en 1889. Il est racheté par la Commune en 1894.
XXème siècle. Pendant la Grande guerre, le fort, réquisitionné, sert de prison pour les soldats allemands, puis pour les soldats   d’origine alsacienne-lorraine. En 1921, à l’initiative du Touring Club de France, est inauguré le Musée Pyrénéen.

Chateau fort                                                      Le château vu de l'hôtel Solitude. Photo J. Omnès


2/ Jardins suspendus – Le rempart de ville
Les jardins suspendus du château fort de Lourdes doivent leur existence à la création d’une porte bastionnée permettant d’accéder à la basse-cour du fort (barry ou demi-lune). Cette porte, sorte de poterne moderne, a été mise en place, suite à la visite, en 1685, de Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, dit Vauban, ingénieur du roi. 

L’ouvrage a été réalisée avant 1715. Ce nouvel accès, côté falaise,  a nécessité la mise en place d’une sente créée par apport de terre. Durant les deux siècles qui suivent, des terrasses ont  été formées grâce au  soutien de murettes. L’espace créé a alors servi de potager à la garnison, libérant les anciens jardins dans le barry. En 1809, onze parcelles d’une centaine de m2  sont en place. Après 1858, elles sont exploitées par des propriétaires d’auberges et de pensions de famille du quartier du fort. A la fois potagers, poulaillers, porcheries, étendoirs à linge d’hôtels, elles sont peu à peu abandonnées avec la disparition de cette hôtellerie
Des travaux de nettoyage et des recherches de propriété ont été engagés en 2015 par Anjelika Omnès chargée alors du patrimoine municipal. Ils ont été arrêtés pour des raisons inconnues.
La porte dite de Vauban a été redécouverte pendant le nettoyage, lors de l'arrachage du lierre qui couvrait le mur des remparts. Sa description se trouve dans la thèse universitaire de Laure Latanne
Un aménagement de l’espace dégagé en jardin médiéval ou jardin pyrénéen serait un élément non négligeable pour l’attractivité de la cité. Il serait alors important de traiter les accès par la rue du fort  et les escaliers d’accès ainsi que de créer un escaler descendant au quai Saint-Jean. 

Le rempart de ville. L’extrémité Sud du fort présente deux grands assommoirs (1845) dominant le départ du rempart de la ville, qui est encore en place en 1734. Démoli pour le passage de la sente, il en subsiste quelques restes, dont deux  segments bordant la terrasse de la proche résidence hôtelière : celui de gauche est en moyen appareil  calcaire (XII-XIIIe) ; celui de droite  est en briques (XVe), mais est  malheureusement enduit. Il bordait un ancien escalier en pierre, à trois volées, donnant accès au plateau sous le château, qui comportait une tourelle de plan carré.


lice                                                        Lice : les jardins des soldats. Photo Margalide Le Bondidier



jardins 1
Aménagement des jardins suspendus, début 2015. Photo J. Omnès

Accès jardins Accès aux jardins par la rue du Fort

3/ Tour du Baüs – Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes

        Baous      Baous
Emplacement où se trouvait la tour, au passage piétons, rue de la Grotte. Sur la gauche, des escaliers étroits indiquent l'ancien emplacement du chemin de ronde. L'hôtel de Rome dans son jardin, abrite les arches romanes qui soutenaient ledit chemin. Photos J. Omnès
                                        

4/ Tour Lindro ou du  Castillet – Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes -Sépulture néolithique
Le souvenir de cette tour est peut-être dans le nom commercial de la toute proche  pension de famille « Le Castillet ».
Dans la cour de cette ancienne pension, construite sur le sommet d’une falaise (baüs), s’ouvre une galerie karstique qui renfermait une sépulture collective, avec les restes de sept individus, dont deux enfants, rapportable au Néolithique final (Datation C14 : 4.380 +- 140 B.P.). Le mobilier comprenait les restes d’au moins cinq poteries, dix-sept  pièces de silex,  un fragment de coquille de Cardium, et enfin une pointe de flèche en os, à soie, sans pédoncule, prototype de pointes en os connues à l’Age du Bronze dans le Sud de la France.

Entrée de la grotte du Castillet Entrée de la grotte du Castillet. Photo J. Omnès

Les sépultures préhistoriques. D’autres grottes sépulcrales sont connues dans le massif des Espélugues, comme dans les falaises de l’Arrouza. Les sépultures mégalithiques sont aussi présentes sur le territoire lourdais, comme au dolmen de Peyre Dusets (Néolithique-Chalcolithique), en bordure du chemin Henri IV ; comme des tumuli funéraires (Age du Fer), tels ceux sur les hauteurs du Buala, au Nord de la commune. 

5/ Tour de Guigne - Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes
La tour de Guigne doit son nom à sa position topographique permettant de regarder tout le bourg, comme le château,  en enfilade, du coin de l’œil. A l’époque moderne, elle a pris le nom du quartier, devenant la tour du Garnavie. Cette tour, propriété communale depuis l’origine, a miraculeusement survécu à l’urbanisation de la cité. En 1994, elle a été dégagée des maisons qui l’enserraient, pour être restaurée.

                                                     tour guigne             
                                                        Tour de Guigne. Photo J. Omnès                                        


6/ Chaussée et rue du Bourg
La chaussée du Bourg était le prolongement de la rue du Bourg, au-delà de la Carrerète (rue de la Grotte). La chaussée, comme son nom l’indique était une voie traitée à la chaux, pour durcir son sol caillouteux. Le chaulage était plus économique qu’un pavage.  Au n° 29 de la rue de la Grotte, à quelques mètres de la chaussée, se trouve, curieusement conservé, uniquement le pignon gauche en pierre de taille, d’une maison gothique à colombages, avec étage en encorbellement. Les archives municipales relèvent qu’en 1614, les consuls de la cité ont refusé la construction de maison contre le mur de la ville, en rappelant que c’est à ce niveau que, passant par les étages de maisons, les troupes huguenotes du baron d’Arros prirent la ville, et la saccagèrent.


                            Maisons 2 M A      Maison M-A
                             Maison du 29 rue du Bourg et son corbeau médiéval. Photo J. Omnès

La rue du Bourg, ou rue Noble, comme son nom l’indique, était la rue principale de la cité, entre la Carrerète et la porte Dembarrère. Là  se trouvaient les maisons nobles et bourgeoises, dont certains hôtels particuliers des XVII-XVIIIème siècles  sont encore visibles : au n°4 et en face, l’hôtel du général de division et baron d’Empire, Jean-Pierre Maransin ; à l’extrémité Nord de la rue, l’hôtel du général de brigade, comte d’Empire et pair de France, Jean Dembarrère. A proximité, au n°4 de la rue portant son nom, se trouve aussi la maison du baron d’Empire Jean-Pierre Duprat, commissaire ordonnateur de la Grande Armée.

Rajout Jean Omnès : C'est dans cette rue que se trouvait la chapelle Saint-Marc, à l'angle de la rue Baron Duprat; cette dernière appelée au Moyen Age carrèro d'eth Moundou (rue Moundon) abritait la maison commune où s'administrait la justice et où les consuls tenaient leur audience. C'est à cet endroit que fut construit sous Napoléon Ier (1808) le commissariat actuel  toujours visible.


                       Ecurie Maransin
                          Rue du Bourg, Maison Maransin. Photo J. Omnès

 Ecurie Maransin    Armes
                                       Ecurie Maransin, armoiries. Photos J. Omnès

7/ Tour de la Bonnette - Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes 

 
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                    Tour de la Bonnette transformée en appartements. Photo J. Omnès

 Maison des Hospitaliers de Saint-Jean - Bien des hospitaliers.

C’est à l’abri du rempart de la cité, derrière la  tour de Guigne, que se trouvait dès 1367, un ensemble de biens appartenant à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de Gavarnie.
Nous avons connaissance de ces bien au moins par deux documents :  l’acte d’affièvement de 1367 du notaire de Luz, Bernard de Périssère (1) et  le censier (2)  du notaire de Luz, Noguez, daté de 1493 (1). L’acte d’affièvement donne un certain nombre d’information sur les propriétés et les obligations à la charge du féodataire principal. Mais il a fallu attendre le XVIIe siècle, décembre 1675, avec l’arpentage par le Grand Prieur de Toulouse,  des biens de l’Ordre, pour avoir des précisions sur les lieux et surfaces des biens de l’Ordre :

 Ils comprenaient de nombreux contenanciers-fiefs à Lourdes et à  Sarsan (22 en tout). Dans le quartier des Pénétas (Espénettes), l’Ordre possédait une maison, appelée Cazaria de Gabarnio (Maison de Gabranie), avec environ cinquante arpents de terres « muraillées ». Cette maison,  alors dite d’Augaa,  avait un verger et des terres pour un journal (3). Elle était tenue par Jean de Lombes, dit d’Augaa. Elle « confrontait le chemin allant au camp Vesiau et les rochers voisins des murs de la ville ». De la Cazaria de Gabarnio, il reste de nos jours, rue des Espénettes, encore un tronçon de tour carrée, genre pigeonnier  entourée d’un jardinet (ne se visite pas, voir photo Google). Á cause de la proximité de cette propriété avec la tour de Guigne on a souvent appelé cette dernière faussement tour de Garnavie. L'une des origines de la confusion vient également de Joseph Camoreyt dans son ouvrage Histoire des trois belles églises de Lourdes où il mentionne cette tour comme faisant partie du fief Augaa.
Les autres parcelles étaient surtout situées à Sarsan : à la Coste de Malou, au Clauset de Sarsan, à Lane d’Anclade, à la Barthe de Lano.
V.-R. Rivière-Chalan en a fait un décompte complet dans plusieurs ouvrages.

(1)    ADHG H-Malte Toulouse 324 à  331.
(2)    Censier ou sansuau en gascon bigourdan : Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, registre foncier d'un seigneur contenant la liste de ses tenanciers et de leurs tenures avec les redevances et les services auxquels ils étaient astreints.
(3)    Journal : mesure agraire de terre qu'on peut labourer en un jour. 

                                                             hospitaliers
                               . Derrière ce mur, la tourelle de la Cazaria des Hospitaliers. Photos J. Omnès

tour espennette 3
La possession des Hospitaliers se situait rue des Espénettes. Il doit s'agir je pense de ce jardin et de la tourelle tronquée qui se trouve à gauche, toit pentu. Lors de ma visite cela ressemblait à un pigeonnier. Je n'ai pu y accéder depuis. Refus des propriétaires.


8/ Tour de Clèdes – Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes 

 Elle protégeait l'entrée Est de la ville, la rue de la carrerète (actuelle rue de la Grotte)

Petits fossés. Après la porte, premier carrefour perpendiculaire avec la carrerète. Au Moyen Age, ces fossés étaient en eau, cela l’impliquait l'obligation pour une des familles de la ville de faire taire les grenouilles, quand le comte était au château. Les petits fossés furent comblés pour donner naissance à la rue de même nom. Le rempart la bordant fut démoli, ou utilisé au bénéfice de la construction  de maisons. La rue des Petits fossés n’avait pas la qualité de la rue du Bourg. C’est ainsi qu’au milieu du XIXème siècle, on y trouvait un modeste logis,  dit le « cachot ». Cette appellation de « petits » fossés permet-elle de penser à l’existence de grands fossés ? 

                      Cachot         Petits fossés
                                          Rue des Petits fossés, le Cachot. Photo J. Omnès

9/ Tour de l’Horloge – ou des Embarrats - Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes 


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10/ Eglise Saint-Pierre et sa nécropole – Temple antique 
L’ancienne église Saint-Pierre, aujourd’hui disparue, était  à l’extérieur  du premier rempart. Il s’agissait d’une église-collégiale, un collège de chanoines prébendés l’ayant desservie jusqu’à la Révolution. Elle était construite sur une éminence (toujours perceptible à l’Ouest et au Nord), défendue par des fossés et des palissades : l’actuelle place du Monument aux Morts. Pendant la guerre de Cent ans, comme beaucoup d’églises, elle fut renforcée par un système  de chemin de ronde. A proximité se trouvait le « pourtal de l’Aurette ».

Lieu de culte païen - Eglise paléo chrétienne. A l’origine se trouvait ici un lieu de culte gallo-romain, comme le prouvent  trois  autels votifs, dont un dédié  à Tutèle, divinité des eaux. Deux fontaines coulent en contrebas de la place.
Durant l’Antiquité tardive (IVème ou Vème siècle), un premier édifice chrétien fut édifié. Ses substructions furent découvertes deux mètres sous le chœur de l’église romane, au milieu de restes  de tuiles de couverture à la romaine (tegulae  et imbrices). Une nécropole de sarcophages de pierre, de production locale (Béout) apparait vers la fin du Vème siècle, pour se développer à l’époque mérovingienne (VI-VIIème siècle). Cette nécropole s’étendait jusqu’au pied du rocher du château.

Eglise romane. Au XIème siècle, l’église romane fut construite par-dessus cette première église primitive. Nous savons qu’en 1085, c’est devant le porche de l’église que le comte Centot Ier recevait les hommages annuels de ses vassaux, comme ceux du seigneur d’Aster : un épervier à percher sur l’ormeau devant le porche, ou fournir six sols, à défaut de l’épervier. Ce cimetière perdurera jusqu’en 1804 (an XII), où il fut déplacé hors les murs, dans le quartier désert de L’Egalité, auquel il donna son nom. Cette église, dont l’architecture  évoluera au cours des siècles, fut démolie en 1904-1907 ; les autorités la trouvant trop petite et trop vétuste pour accueillir les foules de Lourdes. Son mobilier, comme certains éléments lapidaires, sont conservés au Musée Pyrénéen.
Ci-dessous : ancienne église paroissiale. Mine de plomb. Anonyme. Musée du Louvre, département des arts graphiques.

                             Ancienne église Saint Pierre à Lourdes 

                      Porte du XVIe siècle restaurée après les saccages des guerres de Religion

eglise 2                     

11/  Cuve baptismale de l’église du Sacré-Cœur
Cette cuve baptismale monolithique, d’un diamètre de 1,15 m, en marbre de Lourdes (calcaire à lumachelles, huitres fossiles), est d’âge roman. Elle se caractérise par la présence aux quatre angles de son socle, de quatre faces humaines, dont deux barbues, semble-t-il casquées à la mode du XIIème siècle. Le dessous de la cuve se réduit par une succession de retraits, dont le dernier  est décoré d’une torsade.  Le socle octogonal est un rajout moderne pour surélever la cuve.   Bernadette Soubirous a été baptisée en 1844 sur ces fonts qui étaient dans l’ancienne église paroissiale Saint-Pierre, rasée en 1904-1907.  

  
                             fond baptismal    baptistère      
                                                                   Fonts baptismaux, détail. Photo J. Omnès
                                                                 

12/  Sépulture de l’Age du Bronze – Voies antiques – Rue Traversière
Sépulture de l’Age du Bronze. Après la grotte sépulcrale néolithique du Castillet, se trouvait ici (sous l’escalier Nord) une sépulture collective en fosse, associée à une grande dalle, à l’origine dressée. Les restes d’un adulte et d’un enfant étaient associés à au moins deux vases polypodes rapportables à l’Age du Bronze moyen (1500-1200 av. J.-C.).
Carrefour antique. En 1990, les travaux de terrassements pour le parking souterrain ont aussi mis au jour un carrefour de voies antiques : l’une, d’orientation Ouest-Est, parallèle à la rue des Quatre Frères Soulas, ancienne rue Traversière; l’autre, d’orientation Nord-Sud, parallèle à la rue Saint-Pierre, était bordée par le lieu de culte païen. Les voies, composées de galets et de sable compactés, présentaient,  en direction Est-Ouest, des ornières produites par les roues des chars. Les bas-côtés, bordés de grosses pierres, comportaient une bande sableuse réservé aux piétons. Un as de Nîmes date ces voies de la fin du Ier siècle avant J.-C., ou du Ier siècle après J.-C.

La proximité d’autant de structures cultuelles est étonnante : la tombe de l’Age du Bronze, avec son menhir, a pu faire office de repaire pour la création du carrefour antique ; et c’est le long de cette voie qu’un édifice cultuel paléochrétien a recouvert un espace consacré par des autels votifs antiques. Et cette pérennité a perduré jusqu’en 1907, jusqu’à la démolition de l’église Saint-Pierre et à la fermeture du cimetière environnant. L’actuel Monument aux Morts prolonge l’esprit de lieu de dévotion.

13/ Porte des Arrieux–  Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes - Fontaine des Trois becs
Tour-porte des Arrieux. Au bas de cette rue Basse (carrère Bache), se trouvait la tour-porte de l’entrée Nord de la ville, avant la création de la chaussée Maransin et de son pont enjambant le ruisseau du Lapacca (les Arrieux ou Arrius). 
Fontaine des Trois-becs. Plus  près de nous, se trouve aussi au bout du passage et de la rue de la Fontaine, la fontaine aux Trois becs, dont l’origine, de par la topographie favorable, remonte probablement à l’origine de la cité. Une autre fontaine se trouvait aussi en haut de la côte d’Enjouan (1).
(1) Face à l'hospice-hôpital                                               fontaine 3trous

                                                                                Fontaine des  trois becs. Photo J. Omnès

Précisions : Cette fontaine était située dans l'enceinte de la ville, rue de la Fontaine la bien nommée, vers la rue du Bourg. Elle fut améliorée en 1811 avec un bec verseur, des reposoirs pour les seaux et un aigle impérial en terre cuite vernissée dans la niche prévue à cet effet. Puis, elle fut  entièrement rénovée en 1881, par le conseil municipal du 4 novembre  qui décréta :" La ville de Lourdes n'a dans son enceinte, pour abreuver les habitants qu'une fontaine dont la source très abondante sort du mamelon où elle est bâtie. Cette fontaine est dans le plus grand désordre"...
Donc, on régula la sortie de l’eau avec trois becs de cuivre et on édifia six marches pour y accéder. D’où son nom la fontaine aux Trois trous ou Trois becs. Elle est toujours visible, telle qu’elle était en 1881, à l’exception des six bandes de fer pour y asseoir les cruches et de l'éventuel aigle qui n'a fait l'objet d'aucun descriptif. On a jugé bon cependant de surélever la margelle d’accès et de placer un quatrième trou avec robinet, dans la niche de l'aigle. Elle débitait en 1872, 75 000 litres par jour  (assez pour 15 000 personnes). En 1895, vu son débit important 3l/s, on mit sous conduite la source pour alimenter le quartier de Saint-Frai (Hôpital N-D des 7 douleurs). D'après Roger Mézaille dans les Maires de Lourdes, édition Atlantica, l'eau de la fontaine aurait été analysée en 1899, et déclarée "mauvaises en tout et dangereuse".


14/ Porte d’Embarrère – Voir plus bas les tours médiévales de Lourdes
Entrée cavalière du fort-Chemin de Maupas
Porte Dembarrère. En fait, malgré sa dénomination courante au XVIIIème siècle, il s’agissait à l’origine il s’agissait à l’origine probablement d’une tour-porte importante, car elle donnait directement accès à l’extrémité Nord de la rue du Bourg.

 


  Mur M A       Dembarrère
Ce qu'il reste du mur de la porte Dembarrère. Hôtel  Dembarrère, surélevée vers 1920. Photos J. Omnès

Chemin de Maupas. Le bien nommé : « mauvais passage ». Dangereux par son exigüité, sa pente et surtout par la proximité menaçante de la rampe du château-fort percée de multiples fentes de tir. Le glacis séparant le chemin du rempart du fort, malgré sa forte déclivité, était loué par l’armée, en quatre lots, comme prés de fauche. Avec le développement des auberges et pensions de familles après 1858, ces prés pentus servirent aussi d’étendoirs pour draps d’hôtels.

   Maupas           Maups 2
Entrée chemin Maupas, à gauche.  Photo 2, le chemin est derrière les maisons, face aux remparts. Photos J. Omnès

15/ Chapelle Saint-Jean des Cagots
Qui étaient les Cagots ? Lourdes, comme d'autres villages des Pyrénées, a connu, au Moyen Age et jusqu'au XIXème siècle, une population victime de ségrégation, dont l'origine reste mystérieuse. Ces parias vivaient toujours isolés dans un quartier insalubre, à la périphérie du bourg ; à Lourdes, au-delà des moulins.  

L'origine des cagots reste incertaine. On a parlé de descendants de peuples vaincus, comme les Sarrasins ou les Wisigoths. Ils ont ensuite été assimilés aux lépreux. Pour éviter que se transmette leur éventuelle maladie, les cagots étaient cantonnés dans les métiers du bois (bûcherons, charpentiers), car on pensait que le bois ne transmettait pas de maladies. Le mot cagot ne vient pas de « chien de goth » comme on peut lire souvent, mais de la racine « cac » qui signifie sale ou laid. Si le terme « cagotz » n’apparaît qu’en 1551 dans « Fors et coutumes du Béarn », leur existence semble être citée bien plus tôt sous la forme « Christianum » (Lucq –de- Béarn, an 1000), « Gafo » (Navarre 1155), « Chrestiàas « (Gaston VII de Béarn 1288), « Gahed » (Testament de Pierre Amanieu 1300). Dans certaines églises de montagne, les cagots avaient leur petite entrée latérale et un bénitier réservé. A Lourdes, ils avaient leur propre chapelle.
Chapelle Saint-Jean. Nous savons peu de chose de cette chapelle Senjouan, ou Saint-Jean,  disparue il y a peu. Elle est désignée vers 1604 comme la « capelle de St-Jean -du -Gaou » (Gave), et aujourd’hui,  comme la chapelle des cagots. Elle était encore debout en 1872, où elle servait  de grange au propriétaire des Bains de Senjouan établis à côté. En 1911, le bénitier des cagots était chez Marceline Saint-Jean (70 ans), propriétaire du domaine du même nom. Elle déclarait que c’était son grand-père qui avait rasé la dite chapelle. Son père y a vu dire la messe. Son grand-père fit don à la paroisse de la statue de Saint-Jean-Baptiste (XVIIIème, classée MH), présentée actuellement dans l’église paroissiale ; et d’un tableau représentant le même saint (un temps dans la crypte de l’église).

   Creche animée Lourdes St Jean
La crèche animée à l'emplacement de la chapelle des Cagots et des bains Saint-Jean. Statue offerte à la paroisse
Photos J. Omnès

Bains Saint Jean St Jean Tabeau

Les bains de Saint-Jean sur la droite, où se trouvait la chapelle des Cagots. Toile représentant saint Jean


                         TENTATIVE D’INVENTAIRE DES TOURS ET TOURS-PORTES DE LOURDES

Lourdes, petite ville comtale au carrefour des voies ancestrales est-ouest et nord-sud  était protégée par des palissades, puis des remparts entrecoupés de tours de guet et de tours-portes. Leurs situations exactes ne sont pas bien connues et  pas évidentes à trouver, tant les destructions ont été nombreuses aussi bien en bâtiments qu’en archives.  Il semble qu’il y ait eu deux rangées de remparts, Bascle de Lagrèze confirme la double enceinte, dans sa Cronique de 1886, page 52 et il rajoute huit hautes tours. Suite à la pression démographique, surtout au XVIIIe siècle, ces remparts, puis leurs tours furent progressivement démolis, après ceux de la seconde enceinte qui n'est plus visible sur le plan de 1715.

E.  Duviau (1875-1928), ancien archiviste de la ville mentionne qu’au début du XVe siècle (1) la ville possédait des remparts armés aussi de huit tours : 1) la tour porte du Baous, 2) la tour Lindro,  4) la tour  de Guigne, 5) La tour-porte ? de Clèdes, 6) la tour-porte de l’Horloge,  7) la tour Mauhourat et  8) la tour porte des Arrious.  Le plan de 1715, nous offre quelques précisions, mais ne semble pas complet (1)

                          Lourdes 1715 001plan

                                    Lourdes XIV siècle

Arts Grahique et Patrimoine pour le service Médiation du Musée pyrénéen. Revue Pyrénées N0289, 2022, page 81.

Pour Pierre Lafourcade également archiviste de la ville (2) : "Au XVIe siècle , Lourdes (Lorde) alors se composait de six rues enfermées entre le château fort et le ruisseau Lapacca, les fossés et les roches du quartier du Garnavie où se dressait la tour du même nom. Aux angles de ce quadrilatère formé par les rues et les fossés du Levant, s'élevaient des tours munies de portes et de fenêtres barrées de fer. Elles étaien reliées entre elles par des murs épais."

Les six rues en question étaient :
1) la ue Carrerète actuelle rue de la Grotte haut,
2) la rue du Baous actuelle rue de la Grotte,
3) la rue Municipale  (du Porche pour J-P Thomas (3), actuelle rue Baron Duprat,
4) la rue des Petits fossés,
5) la rue Basse,
6) la rue du Château

 

                                lourdes tours 001

Estampe de 1650 environ, coll. Musée pyrénéen reprise par L'Histoire de Lourdes, édition Privat. En partant de droite, nous avons la tour-porte des Arrieux (Arrious) puis vers la gauche, l'église paroissiale et son enclos, A sa gauche la tour-porte semble être celle de la rue Marcaladouze, actuelle rue de Bagnères. Elle est censée être la tour de Mauhourat dans l'ouvrage cité (?). Derrière elle, nous avons probablement la tour-porte de la Carrerète (rue de la Grotte), ici marqué tour Clèdes (place Marcadal), derrière elle, la tour- porte du Baous et à l'arrière gauche, la tour de la Guigne (Garnavie). Manque la tour de la Bonnette.
La seconde partie de l'anceinte qui englobait l'égise Saint-Pierre a été rasée la première, elle n'existe plus sur le plan de 1715.
 
Restent quelqes doutes :
1) La tour porte de l'Horloge et la tour  Mauhourat sont-elles un seul bâtiment comme le suppose J_P Thomas dans Lourdes avant Lourdes ou la tour Mauhourat doublait-elle la tour porte de l'Horloge et était placée à l'entrée de la rue Municipale (rue Baron Duprat ) cemme le laise supposer un plan de Seyres indiquant près de l'église les restees d'une tour ? Sur l'estampe de 1650, ce sont deux bâtiments l'un derrière l'autre
2) Quel était le nom de la tour porte donnant accès à l'actuelle rue de Langelle ?
3) La tour de (las) Clèdes se trouvait-elle à l'entrée de la Carretère (rue de la Grotte) Voir les traces trouvées en 2022 au 6 place Peyramale.
4) Quel est l'emplacement exact de la tour porte des Arriès, près du ruisseau du Lapacca par rapport à la porte Dembarrère ? Probablment à l'angle actuel de la rue du bourg et du boulevard de la Grotte situé sur l'emplacement du ruisseau Lapacca.      

Partie du plan de 1715. Lourdes et ses remparts on ne trouve pas de trace de la seconde enceinte, qui  protégait l'entrée de la Carrerète (rue de la Grotte) et l'église paroissiale.

 Celles mentionnées par E. Duviau  sont :

1) La tour porte du Baous. ou de Baux, doit son nom à la falaise qui supportait la partie Sud de l’enceinte de ville, d’où partait la Carrerètte (petite rue), actuelle rue de la Grotte. L’urbanisation a fait disparaitre la vision topographique des lieux.  La tour-porte  carrée se trouvait  au milieu de cette rue, au niveau de l’Hôtel de Rome. Comme d’’autres tours de  la ville, elle mesurait 13,50 m de haut et avait un toit couvert d'ardoises. Elle etait reliée au château et à la tour voisine (tour Lindro ?) par une courtine. Elle servit de prison à plusieurs époques. Par exemple, en 1615, elle a eu pour locataire, Jean Bartette, dit Peteau. En 1820, 6000 frs de travaux sont effectués pour en faire une maison d’arrêt. Mais en 1871, la Commune décide de la raser, auparavant elle abritait le garde- champêtre Caillet, celui qui amena Bernadette Soubirous à l'interrogatoire du Commissaire de police Dominique Jacomet, le 25 février 1858. Sa démolition fut hélas rendu nécessaire par le développement des pèlerinages, depuis 1858. Le franchissement de la voûte de cette tour-porte devenait difficile pour les fiacres et calèches. La prison jugée insalubre a été déplacée  rue de Bagnères en 1843 (emplacement du Clair Soleil).

                                 Tour du Baous

                                                         Baous

                                             Emplacementde la tour-porte, au niveau du passage piéton

Cette tour devint après des travaux d'aménagement engagés en 1820 et arasement du quatrième étage, prison en 1824, lorsque celle des Petits-Fossés fut désaffectée. La ville de Lourdes vendit le local des Petits Fossés à un maçon, Jean-Pierre Taillade. Lui-même l’a ensuite légué à son neveu, André Sajous. C'est dans ce local que viendra se loger après 1858,  la famille Soubirous. Il prendra le nom de cachot. Cachot toujours visible et visité par de nombreux pèlerins.

le Baous Reconstitution par le Petit Lourdes

2) La tour Lindro (ou semble-t-il du Castillet), démolie en 1775, par la municipalité J.-P. Picqué. Son emplacement  était probablement derrière l’hôtel de Rome, en haut des escaliers, près de la grotte du Castillet. Cette tour est présente sur le plan de 1715. Il s’agit d’une tour quadrangulaire, ouverte à la gorge ; c'est-à-dire sans façade coté ville (Une tour semblable, la Bonnette,  est toujours présente à 220 mètres de là, à l’extrémité Est de l’enceinte).  

3) La tour de la Guigne, ou tour du Garnavie.  Proche de la tour Lindro, elle a survécu aux démolitions de 1775, et a  été restaurée en 1995. Parfois appelée tour des Anglais, de 16 mètres de haut, pour 5,30 x 6,50 m de côté, son entrée, à 7,25 m de haut, est côté ville, sur une façade moins épaisse (1,20 m) que les trois autres (2,30/1,95/1,40 m); et surtout, elle présente sur sa façade Ouest, la trace de l’ancrage du mur d’enceinte, sur huit mètres de haut, épais de 1,20 m. L’accès à la porte haute se faisait par un escalier en maçonnerie, dont il reste le soubassement. Le premier étage repose sur un cul de basse fosse accessible par un large trou d’homme. L’espace est réduit (1,80 x 3,50 m). Le second niveau, planchéié comme le premier, est éclairé par quatre baies quadrangulaires. Il comporte, sur la façade Est, des latrines  en encorbellement, sur double corbeaux. A droite de ces latrines, a été aménagé, dans l’épaisseur du mur, un escalier à double volée pour accéder à la terrasse reposant sur une voûte en berceau. La façade Sud de cette terrasse est armée d’une bretèche sur triple corbeaux. En 1846, la terrasse était couronnée par un parapet de 1,50 m de haut,  percé de meurtrières, hautes de 0,80 m : quatre sur la face Sud, trois sur les deux autres faces. À une époque indéterminée, une poterne a été ouverte dans l’angle Est avec le rempart. Elle a été supprimée par la suite. Cette tour, malgré l’absence d’éléments caractéristiques, est rapportable au XIIIème siècle.   

 tour guigne            tour Granavie                                      

La tour de guigne, dite parfois des Anglais Son cul de basse fosse. Photos J. Omnès

Jusqu’en 1875, la tour et ses importants restes de rempart étaient totalement isolés dans un environnement de rochers peu bucolique Ce qui fit dire à Emile Zola: « on prétendait que chaque samedi, les sorciers et les sorcières allaient faire leur sabbat à la tour de Gavarnie (sic), et pas un enfant, pas même une grande personne ne se serait hasardée de ce côté ». Elle a été plusieurs fois restaurée en 1601, 1657,1660, 1773, 1860, 1876 et 1880 (3).

4) La tour de la Bonnette vers le promontoire des Espénettes, toujours debout. Elle a été transformée en appartements. Elle n’est pas mentionnée sur la gravure de 1650. Une bonnette est une fortification en avant de la ligne de défense, ce qui est bien le cas ici. Cette tour défendant l’angle Sud-Est de la première enceinte, ouverte à la gorge (c’est-à-dire sans façade côté ville comme la tour Lindro). Construite sur une petite falaise (espénettes), elle dominait la place du marché (marcadal). Aujourd’hui, des aménagements, comme l’élévation de la façade devant nous, pour réaliser des appartements,  rendent cette tour de la Bonnette peu perceptible. Lors du tremblement de  terre de 1660, son « boisage » est tombé et a été porté dans la maison de ville par deux hommes. Ce « boisage » peut correspondre à un hourd de bois couronnant la tour.
Le rempart a été ouvert pour le passage de la ruelle, toutefois, il est toujours présent dans le mur de clôture de l’immeuble en vis-à-vis, au sommet des escaliers, à main gauche.

                 Bannette1   Bannette 2

                                                          La Bonnette 3

                                                                                Une tour à george. 

5) La tour (porte ?)  Las Clèdes ou Clèda ou Clèdes (des barrières ?) qui se trouvait à l’ouest de la place Marcadal, place du marché qui était hors les murs. Contrôlant l’entrée de la Carrerète (rue de la Grotte), elle a été démolie en 1775 par la municipalité J.-P. Picqué, car elle avait creusé un cloaque nauséabond au pied du marché. Sa destruction a fait l’objet d’un brevet du roi, donné à Versailles, le 4 juillet 1773.
Son emplacement exact n’est pas connu. Mais il est possible qu’elle se trouvait à l’entrée de la Carrerète (rue de la Grotte), car une partie de tour est visible dans les couloirs du 6 place Marcadal ainsi que du 2 rue de la Grotte (propriétés privées). Au 6 de la place un mur avec meurtrière orienté vers la place du Porche (tour de l’Horloge) est toujours visible.

Tour de Cledes 2 Tourde Clèdes 1

Au six de la place Marcadal. Photos J. Omnès

6) La Tour porte de l'Horloge ou l'Arreloge (1) : angle rue Baron Duprat (ex rue Municipale) rue des Petits fossés.
Au Moyen Age, cette tour-porte centrale, avec pont-levis ( ?), après franchissement des fossés en eau, donnait accès à la rue du Bourg (par l'actuelle rue Baron Duprat). A une époque plus récente, elle supportait l’horloge de la ville.  En 1581, pendant les guerres de Religion, elle fut saccagée par les troupes du baron d’Arros. Bien avant 1652, on échangea la vieille horloge contre une autre, avec le sieur Galiay, de Bagnères-de-Bigorre, moyennant un supplément de 150 livres. Galiay reçut également, en sus du prix, un brochet qui lui avait été promis. En 1745, celle-ci fut transportée sur le clocher de l’église paroissiale, aujourd’hui disparue. Un forgeron, désigné par la ville, était chargé de son  bon fonctionnement et recevait, pour cela, une allocation mensuelle.

Cette tour servit aussi de prison : « L’an 1643, le 22e du mois de décembre, est mentionné dans les archives de la ville, le décès de Cathaline de Laborde. Décédée dans la tour de l’Horloge de la ville où « elle estoit dettenue  prisonière, estant accusée d’estre sorcière ».                                                 

La traduction du parchemin ci-dessous est un peu difficile, vu la qualité de la copie donne à peu près ceci : La même année que dessus et les vingt et deuxièmes du même mois, environ à onze heures du matin, Catherine de Puarrou, veuve de feu Bertrand d’Abadie, native du lieu d’Omex, demeurant bordière [ ?] chez Maître Jean Peyrafite avocat, âgée d’environ soixante ans est trépassée en la communion de notre mère l’église dans la tour de l’Horloge de cette ville, où elle était détenue prisonnière étant accusée d’être sorcière ; le corps de laquelle a été enseveli le même jour dans le cimetière de l’église de ladite ville, confessée par moi. Communique Peyrafite prêtre et recteur susdit les dix et huitièmes desdits an p mois, sans qu’elle ait reçu les autres sacrements.
En marge : Catherine de la Borde, métayère du St peyrafite/sorcière

                                    parchemin 001 2

Très détériorée, elle a été démolie en 1775 par la  municipalité J-P Picqué

lourdes 7 001

Son emplacement exact : Il n’est pas connu, mais ce qui est sûr c’est qu’elle se trouvait dans le secteur de l’actuelle place du Porche devant l’entrée de l’ancienne église paroissiale. En principe elle devrait se trouver rue des Petits fossés, angle avec la rue Municipale (Baron Duprat). Sur le plan réalisé par l’architecte E. Seyres repris par M. Morales en 1992, ci-dessus, elle ou une autre tour porte, celle de Mauhourat ? se trouverait un peu plus au nord de l’église,  au début du haut de la rue Basse.

Remarques Ce plan de 1992, correspond à la place du monument aux morts, actuelle. Le carrefour romain supposé se trouvait probablement dans l'axe Nord-Sud  : bar des PTT-agence Orpi et rue des Frères Soulas - rue de Langelle (Postes, ancienne- propriété Laffite). LLe cimetière médiéval se trouvait au bord de la rue Basse, non mentionnée sur ce plan. La Commune souffre d’absence d’archives antérieures au XIVème siècle. En 1374, la ville fut incendiée par les troupes du duc d’Anjou. .   

7) La tour Mauhourat (Maourat : mauvais trou,  certains auteurs la nomment tour de l'Horloge ? Il semble qu’il y ait confusion,  dont chez J-P Thomas,  notamment. Il pense que la tour Mauhourat s'est appelée par la suite tour de l'Horloge.  Il la situe à l'angle de la rue Baron Duprat et de la rue du Bourg et non de la rue des Petits fossés, contredisant le plan de 1715  (3). Ce seraient probablement deux tours différentes ; l'une derrière l'autre. Nous savons que jusqu’en 1989, subsistait un fragment du rempart, englobé dans un bâtiment, avec porte en ogive, à l’emplacement de l’actuel parking du commissariat. Restes de la tour de Mauhourat et du rempart ?, c’est fort possible. Elle a aussi été démolie par la municipalité Picqué vers 1775.

8) La tour-porte des Arrieux ou Arrious (des ruisseaux). Au bas de la rue Basse (carrère Bache), se trouvait la tour-porte de l’entrée Nord de la ville, avant la création de la chaussée Maransin et de son pont enjambant le ruisseau du Lapacca (les Arrieux ou Arrius). On pénétrait dans la ville en se laissant glisser dans la pente de la Côte d’Enjouan, pour arriver au pont des Arrieux (place Jeanne d’Arc) où se dressait cette tour-porte, bordée à l’origine de palissades. Sa partie supérieure fut démolie pour cause de vétusté en 1604. Ses dimensions étaient de 7 x 8,30 m pour une hauteur de 13,50 m ; les murs avaient 1,50 m d’épaisseur. Nous savons, grâce aux archives municipales, qu’en 1632, des travaux de réparations furent faits « pour faire la guarde  à cause de la peste de Pontacq et Barlest ». Elle fut démolie en l’an XII (1804).

Il est parfois mentionné :

9) La porte d'Embarrère (Dembarrère) ou porte de Saint-Pé, rue du Bourg, au-dessus de la tour porte des Arrius. Il reste un pan de mur. Bien que sa dénomination date du XVIIIème siècle du fait de la présence de la famille Dembarrère, il s’agissait à l’origine probablement d’une tour-porte importante, car elle donnait directement accès à l’extrémité Nord de la rue du Bourg, et surtout à la rampe cavalière du château-fort. Il est probable que l’entrée de la rampe castrale, à dix toises de là, possédait son propre système de tour-porte, ou de châtelet d’entrée. En 1810, lors de la démolition de cette entrée de ville, à la demande de la famille Dauzat-Dembarrère  (hôtel particulier attenant), le « pourtet » mesurait 2,40 m de large, et était surmontée d’une galerie de défense.

                     Mur M A   Dembarrère

10) La tour-porte de Marcaladouze ou Marcaladosa (quartier fangeux),  actuelle  rue de Bagnères. La Tour de Marcaladouze pouvait se trouvait face à l‘extrémité Ouest de l’actuelle rue de Bagnères (rue de Marcaladouze ) ou à l'est de la pace Marcadal (3).  Un document de 1412, relatif à l’achat de terrains près de la porte de « Marcaladosa », la déclare sise près des fossés. Elle aurait été démolie en 1773.

11)La tour du cimetière. En 1991, au cours des travaux de terrassement du parking souterrain, furent mise au jour les fondations d’une tour carrée, de 7,70 m de côté, avec des murs en 2,30-2,50 m d’épaisseur, en bordure de la rue Basse, à gauche de l’entrée de l’église. Cela pourait-être  la tour de l'Horloge ou une tour proche de la tour de l'Horloge. Voir plan M. Morales 1992.

12) La tour du moulin fortifié de la Coustète ; au bord du ruisseau le Lapacca, actuellement recouvert.
Hors les murs, on peut rajouter la tour du Moulin, de l’ancien moulin comtal fortifié du Lapacca, et dont la démolition avait été prévue par la municipalité Artiganave. En aval du ruisseau du Lapacca, au pied de la Coustète, se trouve toujours cette tour du XIIIème siècle, dernier vestige d’un moulin, d’égales dimensions que celles de la tour de Guigne. Ne se visite pas. Voir le  texte dans patrimoine architectural, tours, châteaux.

tour moulin Tour du moulin

 

                                                                 
                           
(1) Histoire de Lourdes, oeuvre collective P. Lafourcade page 74  se pose la question si Mahourat = l'Horloge. Privat, 1993
(2) : Duviau Eugène (1875-1928) Le Vieux Lourdes et Les épisodes historiques de la Révolution française à Lourdes, Lesbordes Tarbes, 1911
(3) Lourdes avant Lourdes de J-P Thomas, pages 118 à 129  J et D, 1997



               
                                                         
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