Montjoies (mounjoya) des villages lavedanais, modestes éléments du petit patrimoine rural.
Petites constructions en dur, abritant dans une niche, derrière une porte grillagée, une statuette de la Vierge, plus rarement d’un saint ou d’une sainte. Ces petits oratoires, lieux de prière, sont les témoins de la ferveur religieuse populaire, peut-être les témoins d’un passé très ancien. Les villageois y sont encore très attachés : en attestent les bouquets de fleurs fraîches entourant les statuettes.
L’étymologie la plus plausible est que le mot est formé sur un terme francique se décomposant en mount-gawi, du germanique munden : protéger et du gothique gawi : district, territoire. Protection, repère sur le chemin, un mot qui résonnait joyeusement à l’oreille du voyageur fatigué lorsque, sur son chemin, il trouvait une montjoie l’invitant à gagner un lieu de repos accueillant et chaleureux. À la fin du XVe siècle, Jean de Tournai mentionne, dans une de ses relations de pèlerinage, les montjoies, souvent de simples amas de pierres, qui lui ont évité de se perdre dans la neige : « Nous boutions nos bourdons bien souvent dans cette neige jusqu’au bout, pour savoir s’il n’y avait point de montjoie et quand nous ne trouvions rien nous nous recommandions à Dieu et allions toujours et quand nous oyons que notre bourdon cognait, nous étions bien joyeux car c’était à dire qu’il y avait une montjoie ».
Croix de Ferro en Galice Croix sur un amas de pierres à Betpouey
[Origines : il est raisonnable d’imaginer que, comme furent édifiés sanctuaires et églises romanes sur des sites de cultes païens, ces oratoires des campagnes, expressions de la foi des populations rurales, reprirent et christianisèrent d’anciennes constructions païennes le long des chemins antiques, commémorant la mort de proches avec invocation des dieux. Les régions romanisées étaient riches de ces monuments appelés piles ou tourraque en Gascogne que l’on ne pouvait confondre avec les milliaires chargées d’indiquer les distances. Ces piles, piliers à niches, servant de cénotaphes et d’abri pour les dieux protecteurs furent détruits en grand nombre sur les ordres de saint Martin ou remplacés par des édicules chrétiens avec croix et saints qui se multiplièrent dès le haut Moyen Age.] Jean Omnès
Tourraque de Lacouture à Biran (Gers). Photo Google
Les endroits où ces montjoies furent construites étaient des lieux sacralisés, lieux de cultes païens, antiques autels votifs, où le culte d’un saint remplaça le culte d’une divinité païenne.
Montjoie à Gazost (Palouma) à l’emplacement présumé
d’un autel votif gallo-romain Croix de Gardette, Saligos pierre levée
Les montjoies étaient, le plus souvent, des repères :
À l’image des pierres levées (en Lozère, les pierres dressées sont appelées des montjoies), des roches bornes-frontière (marquées d’une croix et christianisées sous le nom de Pierres de Saint-Martin) ou des cairns servant de repères dans les régions polaires ou en montagne, les montjoies marquaient les chemins, les limites d’un pâturage, d’un village ou d’un pays.
En Lavedan, ces montjoies se trouvent aujourd’hui aux croisements de vieux chemins, à l’extérieur des villages, souvent annonçant une église, autrefois lieu d’asile.
Montjoie à Ayzac Ségus, croisement rue de Batsurguère et chemin de Pujo
Comme les nombreuses croix qui les ont peut-être quelquefois remplacées et que l’on trouve aussi aux carrefours des routes et des chemins, les montjoies étaient le but de processions, notamment au printemps, le jour de la Fête-Dieu, ou pendant les journées des Rogations au cours desquelles le prêtre bénissait les bêtes, les champs et les futures récoltes ou encore le 15 août, fête de l’Assomption de la Vierge Marie.
Ces montjoies pouvaient être aussi des monuments commémoratifs ou funéraires :
À Villelongue, une montjoie abrite une statue de sainte Agathe, probablement d’origine païenne, récupérée par les chrétiens qui, retrouvant le mythe des pierres sacrées qui pouvaient faire pleuvoir, en ont fait un objet de culte que l’on plongeait dans le torrent en cas de sècheresse. Volée en 1973, la statue a été reproduite à partir de photos par le sculpteur local Jean-Jacques Abdallah. Reproduction de la statue de sainte Agathe
À Arrens, la tradition orale rapporte que la montjoie du chemin de Batbère, renfermant une statue de St Vincent, fut construite à l’endroit où avaient été enterrées dans des fosses communes, les 1300 victimes de l’épidémie de peste de 1652.
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Saint -Vincent. Batbère,Arrens Sainte Agathe Villelongue
Il est possible que d’autres, parmi les nombreuses montjoies rencontrées marquaient des lieux de sépulture, les emplacements de tombes de gens du peuple enterrés aux carrefours des chemins, comme c’était la coutume lors des périodes de disette ou de famine du Haut Moyen Age.
Ces montjoies abritaient une statue divine, la Vierge généralement, attestant dès le Moyen Age de la dévotion populaire à Marie, mère de Jésus. Les statues anciennes que l’on admire aujourd’hui dans les chapelles ornaient peut-être ces petits oratoires : la statue en bois polychrome (aujourd’hui dans l’église de Beaucens), de « Notre Dame de Bédouret », vierge nourricière, vénérée autrefois dans la chapelle du sanctuaire de Bédouret, très ancien hospice et lieu de pèlerinage, avait été placée dans la montjoie érigée à l’entrée nord du village de Beaucens.
Dès la fin du XIXe siècle, après les apparitions de Marie à la grotte de Massabielle et le développement du culte marial, des statuettes de la Vierge de Lourdes ont remplacé les anciennes statues.
Rue de Boularic, Aucun Hautacam
Beaucoup de montjoies ont vraisemblablement disparu, suite aux aménagements divers des routes et villages ; d’autres, anciennes, ont été reconstruites, repeintes et de nouvelles montjoies ont été édifiées, à l’occasion de missions ou en action de grâce, comme, par exemple, à Cauterets, la montjoie érigée en 1942, à 3005 m d’altitude, au sommet de la Grande Fache.
Marie-Paule Mengelle
Montjoie-Saint Denis et les montjoies
À un lecteur du site les Amis du Lavedan et du pays toy qui demandait s’il y avait un rapport entre le cri de guerre Montjoie-Saint Denis et les montjoies je ne peux que me reporter pour simplifier au texte trouvé sur Google : cri de guerre des Capétiens, « Montjoie Saint-Denis ! » a succédé au simple « Montjoie ! » des XIe et XIIe siècles.[…] Mais, à Bouvines (27 juill. 1214), alors qu'autour d'Otton on crie « Rome ! », autour de Philippe le cri de guerre est « Montjoie Saint-Denis ! ». Par la suite, en Bourgogne on a dit « Montjoie Saint-André ! » ; en Anjou « Montjoie Anjou ! » Le cri des ducs de Bourbon était « Montjoie Notre-Dame ! » ; celui de la maison royale d'Angleterre « Montjoie Notre-Dame Saint-Georges ! »
L'origine du cri de guerre est malaisée à établir, mais évidemment liée à celle des monts-joie. Ce mot, masculin et féminin, a désigné, entre autres, une colline, un tas de pierres, une bannière royale, un oratoire. On pense communément, en France, que mont-joie procède d'un francique mundgawi (« protection de territoire » ou « Protège le territoire ! »). Mais cette explication a contre elle le fait que l'on trouve en Bretagne (fort peu touchée par les invasions franques) à la fois des Montjoie et des Bre Levenez, toponymes qui signifient exactement la même chose, les uns et les autres fort anciens. D'autre part, en Cornouaille et au Pays de Galles, on retrouve des toponymes du type Bre Levenez. Enfin, ces collines, ces tas de pierres appelés monts-joie sont, d'abord, des collines situées près d'une route ancienne, des tas de pierres pareillement localisés, occasionnellement au col d'une montagne, et quelquefois associés à un dieu ou aux défunts. On observe des faits semblables dans des pays fort divers (Afrique, Madagascar, Nouvelle-Zélande, etc.). Mont-Joie ne peut donc être qu'une traduction pure et simple du gaulois, où le terme de « joie » a un sens très étendu, comme ses prototypes celtiques (cornique, levene ; irlandais, failte, etc.) qui sont également une formule de salutation et évoquent les joies de la vie future. »
Autres Montjoies,
Lourdes-Anclades
Hameau d'Anclades, statue de la Vierge.
Sur les hauteurs du hameau se trouve une grande statue de la Vierge de 1,80 m sur un socle de pierres taillées provenant des carrières proches
Ce n’est pas à proprement parlé une montjoie, mais un lieu de procession jadis régulièrement fréquenté autour du 15 août, afin d’obtenir la protection de Marie sur le village, qu’elle domine de la hauteur de l’éperon rocheux appelé eth Turoun, situé à l’est du hameau.
En fonte, elle a été offerte à la ville de Lourdes, par la famille Mouret du hameau. Marie Mouret, née en 1846 fut témoin des Apparitions et a été voisine de Bernadette lorsqu’elle se trouvait à l’hospice de Lourdes. Sa sœur Léontine lui succéda en 1862, pour entrer dans les ordres, celle des sœurs de Nevers. Cette statue dont j’ignore le nom de l’artiste, provient d’une fonderie parisienne. C’est une copie de celle de la tombe de la famille dans le village. Le monument fut inauguré vers 1880 (1), par l’abbé Couture, curé d’Ayné qui fut vicaire de la paroisse d’Anclades (1875-1888).
Elle a fait l’objet en 1999 d’une tentative de vol ; les malandrins surpris par son poids l’abandonnèrent dans un taillis. Remise à sa place, le socle fut restauré et crépi. Il faut dire que deux ans plus tôt, cette statue tombée dans l’oubli était sortie de l’anonymat relatif, car elle fut l’objet d’une grande fête organisée par l’association familiale du village en présence du maire de l’époque PH. Douste-Blazy et du curé Quidarré. Le socle mériterait une nouvelle restauration.
Montjoies à la Cité secours catholique et au village des jeunes, Lourdes. Photo J. Omnès
Cantons de Lourdes-Est, Vallée de Castelloubon (photos J. Omnès)
Arrayou-Lahitte, Berbérust-Lias, Gazost, Ger, Gez-ez-Angles, Germs, Julos, Ourdon, Ousté(Arrayou) Lahitte
Monjoie à Gazost Photo J. Omnès Montjoie dédiée à sainte Bernadette 1952, Berbérust. Photo J. Omnès
Montjoie à Berbérust, dédiée à saint Roch Germs 1990, avec niche dédiée à la vierge. Photos J. Omnès Berbérust et saint Roch.
Ger, N-D de la Baraillette protégeant les troupeaux. Erigée vers 1945 par le curé du village.
Ourdon, Vierge de Lourdes. Lias, sur une hauteur,à l'entrée du village. Photos J. Omnès
Sud d'Ousté, rare montjoie cylindrique qui fait penser à une pierre dressée christianisée. Elle est à rapprocher de celle de Lias.
À droite, borne frontière à la sortie de Lahitte, peut être à l'origine du nom du village ? Photos J. Omnès
Julos : N-D de Lourdes Gez-ez-Angle. Photos J. Omnès
Poueyferré, hommage à Bernadette Soubirous.
Sur la côte de Viger à quelques 200 m de l'ancienne asticotière.
En mars 2015, Thérèse Wagner découvre cette monjoie, qui avait fait l'objet d'un article de presse ; elle était complètement occultée par de la verdure. Voir seconde photo.
D'après des textes anciens : Sur l'ancienne route de Lourdes par Batsurgère se trouve un monument en pierre du pays avec un ex-voto en marbre blanc portant l'inscription: " Reconnaissance à Marie". Il a été édifié en mars 1954, sur la côte de Viger près de l'ancienne asticotière (équarrissage de Viger). Ce monument abrite une niche dédiée à la Vierge. Sur le support a été gravées dans le ciment, deux fleurs encadrant la statue. Sur la fleur de droite, une inscription: 1957. Sous la statue, sur toute la largeur du socle, une seconde inscription :"Hommage à Marie". Ce monument a été érigé pour commémorer plusieurs accidents, dont le déroulement aurait dû être fatidique à ses auteurs. Il est souvent fait mention de l'accident de la voiture à cheval des deux religieuses de la Congrégation des soeurs de Sainte-Marie en 1946 et en 1954 qui ont été sauvées de justesse. On parle également de la chute dans le ravin de la voiture Citroën de la famille L... de Pierrefitte, dont les éléments, le père, la mère et les deux enfants furent sauvés miraculeusement in extremis. Certains évoquent d'autres évènements identiques qui se sont déroulés à cet endroit étonnant. Nous ignorons le nom du constructeur de l'édifice, certains pensent qu'il s'agit du guérisseur Ferdinand Boé d'Ayzac-Ost, propriétaire du terrain.
La Montjoie à nouveau visible après nettoyage du secteur.
Uz
Petite montjoie avec la statuette de Saint-Savin sur la route de Poueyaspé (maison particulière.)
Vier-Bordes-Cagost
Viscos
Montjoie Arrens et Montjoie Marsous : Marie et sainte Anne. Photos J. Omnès
Arrens. Cette montjoie a été érigée à l'entrée de l'ancien cimetière des pestiférés.
LA MONTJOIE D’ARRENS
Celle-ci a été érigée en 1653, lors de la grande peste, où selon le seigneur d’Ourout « tout Arrens failhit à périr ». Soignés par Jean Gendre médecin de Toulouse assisté de son valet et accompagné dans leur rude tâche par deux « désinfecteurs », aussi originaires de Toulouse, les pestiférés rarement guéris constituaient une menace pour les survivants. À Marsous, les morts étaient si nombreux (700) et si contagieux que l’on enseveli les corps hors du cimetière, dans un verger (berger) proche, appartenant à un certain Jean des Bourgès. À Arrens, l’hécatombe atteignit 1300 personnes ! Mais d’après les actes notariés révélés par René Escafre, dans son livre La peste de 1652 à 1655, il n’est évoqué que le terrain de Jean des Bourgès de Marsous qui fut indemnisé pour la cession et la transformation de son terrain en charnier. Ce type nouveau de cimetière, dit des pestiférés, éloigné du cimetière, terre sacré de l’église de la paroisse, se multipliera en terre bigourdane. À Arrens, à côté de Marsous, il sera installé sur une butte dont nous ne connaissons pas le nom du propriétaire de l’époque, mais devenu aujourd’hui propriété de Jean- Guy Domec du centre équestre. Il sera précédé d’une montjoie particulière, équipée d’un bénitier sans socle, qui doit provenir d'une église, et était probablement rempli d’eau bénite. Cette montjoie abrite une statuette qui représente probablement saint Jean Discalceat dit Santig, franciscain de Quimper qui périt en 1349, en soignant les pestiférés. Des travaux récents (2016) sur la parcelle derrière la montjoie, ont permis de mettre au jour, nombre d’ossements attestant la présence du charnier. Le chantier a été immédiatement recouvert de terre. Aucune étude des ossements n’a été envisagée à ce jour.
Des ossements ont été mis au jour entre les arbres.
Photos J. Omnès.
Sur le chemin montant d'Arrens au col du pic du Pan, derrière le terrain de sport, étonnante Montjoie à flanc de coteaux boisés. On y accède par des blocs de pierre servant de marche. Elle abrite dans un creux couvert, genre petite grotte, deux statues de la vierge de Lourdes. Ce creux semble être celui d'une source ancienne, actuellement asséchée et dont la vasque de réception se trouve devant, couvert de mousse et qui sert de pot pour fleurs.
La vasque servant de récipient pour fleurs
Arrens-Marsous/Pouey-Laün. Sainte Anne qui apprend à lire à Marie enfant. Réalisée en 1859, cette montjoie se trouve sur l'emplacement d'une chapelle dédiée à la sainte, et détruite sous la Révolution. Le bénitier est celui de ladite chapelle. À droite à Sireix, à l'intérieur statue de la vierge de Lourdes.
Curieuse peinture à Arcizans-Avant, en bord de route. Arbéost-Ferrières. Photos J. Omnès
Aucun. Bernadette. Photos J. Omnès
( Arrens)-Marsous. La Vierge et Bernadette. Photos J. Omnès
(Arrens)-Marsous, Joseph et Jésus enfant
Bun
Gaillagos, niche à la vierge de Lourdes Sireix, dédiée à Marie
Liste des montjoies donnée par l'annuaire diocésain :
Adé, Agos, Anclades, Argelès-Gazost, Arrens, Aspin-en-Lavedan, Ayzac, Barlest, Beaucens, Betpouey, Cauterets (2), Esquièze, Ferrières, Gavarnie (2), Julos, Juncalas, Luz, Marsous, Omex, Ossen, Rieulhès, Saint-Pé, Salles-Argelès.
Montjoie-monument dédié aux morts pour la France, en bord de route Saint-Pé / Peyrouse. Photos J. Omnès
Montjoie dédiée à sainte Marguerite. A proximité de ce grand calvaire se trouvait en effet une chapelle Sainte-Margalide, d'après Thibaut de Rouvray, ce devait être Marguerite d'Antioche, pas Marguerite Marie. Photos J. Omnès
Peyrouse, montjoie après restauration en 2015. Photo J. Omnès
Les Croix et plaques de mission.
Mission d'Ayzac-Ost 1940.
Bartres : le lieu appelé de la Haille (proche de Haillade ?) a une origine très ancienne. Il abritait peut être un tumulus (celui de la Haillade). Afin de christianiser ce sol probablement païen, il a été jadis placé au sommet, une croix de bois qui a été remplacée après sa chute vers 1940, par une imposante croix de béton de 6, 50 m de hauteur, réalisée par un local en 1950. C’est vers cette croix, que chaque année, les habitants du village se dirigeaient pendant trois jours en procession solennelle pour les Rogations. Elle mériterait une restauration et mise en valeur ; ce qui semble t’il ne saurait tarder.
C'est en haut de la butte. Photo J. Omnès
Croix du Bergons sur une moraine
Betpouey, croix de mission ?, 1747 ; photo de J-L Laplagne
Chèze en descendant sur Saligos, 1873.
Gez-Argelès 1930
Juncalas. Rare croix de pierre de la fin du XVIIIe siècle (1782). À son pied, deux vasques, bénitiers médiévaux ornés chacun de quatre besants.
J'ignore si elle devenue croix de mission. À droite croix de la même époque à Asté.
Par comparaison, autre croix de pierre à Saint-Savin ressemblante, datée de1783.
Lourdes, croix celtique offerte par les Irlandais en 1913. Rare photo du journal Le Pèlerin du 5 octobre 1913.
Nous apprenons que ce don a été réalisé lors du pèlerinage national irlandais.Près de 3000 pèlerins, des centaines de malades étaient venu à Lourdes avec leur primat, le cardinal Logue, porter à la Vierge le salut de la verte Erin. Durant leur séjour Marie aurait récompensé de leur ferveur, les Irlandais, en accordant quatre guérisons jugées par le Pèlerin comme miraculeuses. Il s'agit de Michael Downey, James Mac Allister, le père Lynch de Kilmessan et le père Kiernan de Killendfield. Il faut placer ce pèlerinage dans le contexte de la guerre civile Irlandaise larvée contre les "Orangistes protestants,fanatiques de l'Ulster se préparant à ensenglanter l'Irlande catholique". C'est à Lourdes que les pèlerins étaient venus "puiser force et courage auprès de la Vierge de miracles"
Paréac, mission 1943. Photo J. Omnès
Préchac proche de celle de Saint-Savin. A droite Lau-Balagnas -Sainte-Castère, édifiée en 2000, probablement sur une ancienne croix. Une procession a lieu chaque année en septembre.
St Pé Croix de mission
Saint-Savin, croix de Pélissou . Photo J. Omnès
Mission 1903, N-D de Piétat (Saint-Savin)
Soulom 1951. L'une des plus récentes du pays. Photo J. Omnès
Uz, sans date, elle .ressemble à à la croix de Pélissou de Saint-Savin
Croix de montagne
La croix du Viscos.
Elle serait à l'origine d'une histoire plus ou moins légendée : une bergère qui appelait ses brebis égarées au sommet de la montagne (2141 m) ne fit pas attention à son bouc souvent belliqueux, qui et aux cris de ralliement, fonça sur la jeune fille et la précipita dans le ravin. En sa mémoire, les locaux décidèrent d'édifier une croix au lieu de sa chute mortelle. En 1900, ils amenèrent par pièces détachées à dos de mulet, cette croix de fer que l'on peut toujours admirer au sommet du mont. A l'inauguration, une messe fut célébrée en sa mémoire.
La croix du Béout
Les trois croix du pic du Jer (en préparation)
Statues monumentales de vierges (en préparation)
Anclades
Coumély
Gavarnie
Ger
Salles
Troumouse
Anclades (hameau de Lourdes)
Sur les hauteurs du hameau se trouve une grande statue de la Vierge de 1,80 m sur un socle de pierres taillées provenant des carrières proches
Ce n’est pas à proprement parlé une montjoie, mais un lieu de procession jadis régulièrement fréquenté autour du 15 août, afin d’obtenir la protection de Marie sur le village, qu’elle domine de la hauteur de l’éperon rocheux appelé eth Turoun, situé à l’est du hameau.
En fonte, elle a été offerte à la ville de Lourdes, par la famille Mouret du hameau. Marie Mouret, née en 1846 fut témoin des Apparitions et a été voisine de Bernadette lorsqu’elle se trouvait à l’hospice de Lourdes. Sa sœur Léontine lui succéda en 1862, pour entrer dans les ordres, celle des sœurs de Nevers. Cette statue dont j’ignore le nom de l’artiste, provient d’une fonderie parisienne. C’est une copie de celle de la tombe de la famille dans le village. Le monument fut inauguré vers 1880 (1), par l’abbé Couture, curé d’Ayné qui fut vicaire de la paroisse d’Anclades (1875-1888).
Elle a fait l’objet en 1999 d’une tentative de vol ; les malandrins surpris par son poids l’abandonnèrent dans un taillis. Remise à sa place, le socle fut restauré et crépi. Il faut dire que deux ans plus tôt, cette statue tombée dans l’oubli était sortie de l’anonymat relatif, car elle fut l’objet d’une grande fête organisée par l’association familiale du village en présence du maire de l’époque PH. Douste-Blazy et du curé Quidarré. Le socle mériterait une nouvelle restauration.
(1) Je ne connais pas la date exacte Tombe de Mouret au cimetière
Coumély (chaos de)
Gavarnie
La vierge N-D des Neiges. Visible de loin, cette statue de Firmin Michelet a été érigée sur le sommet du turon de Hole (1519 m) en 1927. Une souscription avait été organisée en 1925, par l’évêque de Tarbes et Lourdes, aidé par le club alpin et le comte de Saint-Saud. Le curé de Gavarnie a suivi les travaux, gérés par l’architecte originaire des Eaux-Bonnes, Bertrand Gabriel Andral. Une terrasse et un mur de soutènement en moellons et dalles de schiste fut nécessaire pour aménager le socle imposant, qui est en fait une chapelle-oratoire de 7m sur 7m, réalisée en gros moellons. La statue de bronze de 6000 kilos a été amenée sur place par pièces ( 5 ou 6 ) à la force des bras par 40 volontaires. L'opération a durée deux mois. On peut lire sur la façade Dna nivium ora pro nobis ou N-D des Neiges priez pour nous. L'intérieur de la chapelle abrite un autel surmonté d’une croix en granite. Sur le devant de l'autel, les trois croix de Malte peintes en noir sur fond or, sont là pour rappeler la présence des chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean à Gavarnie.
Il parait que la statue a été peinte en blanc pour éviter sa fonte par les Allemands en 40-45. À vérifier.
Photo Jean Bernard
Photo J. Omnès L'Illustration du 20/08/ 1927
Ger
Notre -Dame de Baraillette, au-dessus du village ; un chemin balisé mène à la statue.
En partant du chemin de Baraillette, on rencontre un réservoir d'eau, il faut continuer jusqu'à atteindre au bout de 15 minutes, la statue. Vue sur le village de Ger. Photos J. Omnès
Le 13 juin 1937,lors du conseil municipal, Mr le maire a exposé la demande faite par l'abbé Borde, propriétaire à Ger, de dresser une statue de la vierge sur le plateau de la Baraillette au-dessus du village. Le conseil municipal a approuvé cette demande, aux conditions que l'édifice ne gène pas les troupeaux qui pâturaient et que les frais de construction et d'entretien soient à la charge du demandeur.
Par la suite, une messe a été célébrée chaque 15 août, sur le plateau de la Baraillette, où les villageois s'y rendaient en procession. La dernière messe a eu lieu en 1966. Information P. Sassus.
Saint-Pé
La vierge du Montagnou :
Inaugurée en mai 1954, par la paroisse et le séminaire sur cette petite montagne (montagnou) dominant le village, elle a été réalisée en « terre de fer spéciale », patinée de bronze sur cuivre. Elle représente la Vierge Marie de la rue du Bac. Elle écrase de ses pieds sur le globe terrestre auréolé d’étoiles, satan force du mal, représenté sous la forme d’un serpent. Je n’ai pas compté s’il y avait les 12 étoiles correspondant aux 12 apôtres. Elle ouvre grand ses bras et ses mains au monde pour l’inonder de ses grâces. Pourquoi la Vierge du Bac et pas celle de Lourdes ?, je n’ai pas trouvé d’explication. Une restauration semble nécessaire et urgente.
Pour y accéder, en arrivant à Saint-Pé venant de Lourdes, prendre la rue en face la maison à la tour ; on gare sa voiture au parking, la montée indiquée par le chiffre 8 est facilement accessible. Comptez 10 minutes depuis le parking. Bel endroit agrémenté de bancs.
Salles-Argelès
La statue de la vierge domine le village à 1206 m au Soum det Moun. En métal peinte en blanc réalisée en sept tronçons assemblés, elle mesure 1,90m de haut. Posée sur un socle en maçonnerie de forme trapézoïdale de 1, 30 m de haut sur un côté et 1,85 m de l'autre, elle a été inaugurée en avril 1929, grâce à une souscription organisée par le curé du village, Brunet. Certains pensent qu’elle aurait été érigée suite à la terrible avalanche de boue d’Ouzous en 1906, qui s’est terminée par plusieurs morts, afin de mettre la population du territoire sous la protection de Marie. L'environnement d'une ligne à haute tension n'est pas du plus bel effet Photo Google
Pour y accéder, il faut joindre le plateau de Caucy en passant par le col de Soueys, comptez environ deux heures de marche.
Troumouse Photo J. Omnès
La statue monumentale de la vierge de Lourdes qui se trouve à 2119 m d’altitude, au centre du cirque, érigée par le Père Crabé a été inaugurée sur son socle conique de pierres, le 14 août 1900, par Mgr Schoepfer. « Elle est destinée à attirer sur nos pâtres la protection de la Vierge Immaculée… » Montée en partie détachée à dos de mule, elle a été restauré avec son socle le 13 août 2000.