



Certains textes sont complétés sur le plan archéologique dans le dossier préhistoire-protohistoire par Jacques Omnès, grand archéologue local, auteur de l'inventaire archéologique des Hautes-Pyrénes, édition Mauran.
Parmi la trentaine de grottes que couvre le territoire lourdais , nous avons choisi celles-ci :
1 Les Grottes des Sarrasins
2 La grotte du Roy - gouffre de la Reine
4 Les grottes voisines de celle du Loup- Les Spuguettes
5 Les grottes de la Soif 1 et 2
6 La grotte de la Chèvre
7 Dolines du pic du Jer
8 Grotte- abri pic du Jer
9 Grotte-gouffre du Coustala pic du Jer
11 Gouffre du Béout
12 Dolines d'Ech
13 Gouffre du Castet Muy
14 Grotte-tute de Massabielle
15 Grottes (3) Millas (Milhas)
16 Grottes du Castillet
17 Grotte de l'hôtel de Rome.
18 Grottes des Espélugues
19 Omex-Trou du Fou- Béout
20 Grotte-tute d'Uch-Branebac
21 Grottes-abris de l'Arrouza-Béout (1 à 10)
22 Grotte- abri Margot (Pic du Jer)
23 Grotte-tute de la Murguette (Pic du Jer)
24 Grotte La Hourna -Jim
Hors Lourdes
1 Agos -Bours -Miquette
2 Arrodets-ez-Angles l'Espélugue
3 Artalens-Souin-Grotte du Renard- Beaucens Grottes-mines d'Arribaut, voir à mines.
4 Aucun- grotte d'Estaing, grottre d'Arrreborocut, en préparation
5 (Ayzac)-Ost
6 Berberust-Lias -tute du Loup
7 Bétharram
8 Cauterets -Ma (u)hourat
9 Gèdre -Palasset, Arode
10 Gez-Argelès- Lou Hourrat de las Encantadas et lou Castet Sarazi en préparation
11 Hautacam- Broucassa-Brana
12 Jarret Grotte du Castet à Léret
13 Ousté-grotte du chat
14 Ouzous - La Gleizette
15 Pibeste abri sous roche-Pibeste- Mont-Alian,Viger-Péluhet
16 Saint-Créac
17 Rieulhès-Saint-Pé : cavité ferme Couret
17 Saint-Pé : Gouffre de la borne 109, les Coumates, Crèque Noëlle, gouffre du Hayau- Bouhadère, gouffres de Peybou, la Gleyse, Puts d'Aran, du Python, mini gouffre de la ferme Mourichi et grotte Couhet (Chaussette), grotte de la Résistance, de Faïouas, gouffre de la Palombière, grotte (gouffre) des Castets, de la Génie Braque
de la Colonne
18 Saint-Sauveur - Campus
19 Ségus- Chapelle au Moine
20 Villelongue - tute d'A(o)uradé - Gouffre de Nougarate
21 Vizos ou Esquièze - tute des Prouzous
Pour plus d'infos techniques le lien avec les spéléologues de Tarbes : http://gshp65.fr/Massifs/St-Pe/St-Pe-ClassementCav.html
Les plans topographique du GRAS sont diffusés par Karsteau sous licence "creative common by nc sa" ( accès libre non commercial). https://karsteau.org/karsteau/departements/departement.php?dep=FR65 ; cliquer sur les villes que vous désirez choisir.
Ces deux cartes du BRGM, inventaire des cavités souterraines du département des H-P, permettent de
mieux comprendre les emplacements de ces grottes. Elles sont essentiellemnt situées dans la bande du calcaire crétacé et jurassique
Développement: 550 m ; Dénivellation: 59 m (-29 m / 30 m).La ville a été bâtie autour d'un piton rocheux (sur lequel a été édifié le château fort), dans une cuvette créée par un glacier (Gavarnie) lors de la dernière glaciation wurmienne (50 000 à 12 000 BC), puis par le Gave après la fonte du glacier. Le sud de la cuvette ainsi creusée est dominé par les massifs calcaires karstiques, à dolines et cavités du Pic du Jer et du mont du Béout, tous séparés par la vallée du Gave de Pau. Cette grotte fait partie des nombreuses cavités formées dans ce monde karstique local. Plus de vingt répertoriées, rien que pour la seule ville de Lourdes.
S’il y a une grotte qui a fait fantasmer jadis de nombreux enfants de Lourdes, c’est bien celle des Sarrasins. Ils imaginaient un tunnel secret, allant jusqu’au château fort. C’est par ce tunnel que les Sarrasins auraient certainement dû prendre le château comtal. Mais pourquoi donc Charlemagne, au lieu d'assiéger le fort, n’avait-il pas utilisé ce souterrain ? La question est restée sans réponse.
Pierre Lafourcade, ancien archiviste de la ville, dans un de ses papiers, nous indique que lors de la bénédiction en 1928, par l'évêque-coadjuteur d'Angers, un des gardiens lui aurait affirmé que lors du siège du château par Charlemagne, Mirat aurait pu communiquer avec l'extérieur grâce à ce souterrain. Histoire largement légendée qui frappe cependant l'imagination. En 1939, sous la mandature municipale de Lucien Gazagne, le comité de défense passive engagea des démarches afin que les grottes puissent servir d’abri souterrain en cas d’attaque aérienne (2)
En fait, peu de gens connaissaient la présence de ce tunnel rocheux jusqu’en février 1926. C’est à cette époque que des ouvriers des carrières locales arrachant des pans de pierre de Lourdes, du massif de la rue des Pyrénées, découvrirent ces anfractuosités. Situées en plein centre, profondes de 800 mètres, avec un peu d’imagination, elles pouvaient attirer de nombreux touristes. Appelée grotte des Sarrasins et doublée d’une belle entrée de pierres apparentes, elle attira rapidement de nombreux curieux. D'après Pierre Lafourcade ancien archiviste de la ville de Lourdes : " Dans ce vertige des siècles, on croise le "Champignon géant âgé de 100 000 ans ; on passe, avec respect sous les "Grandes Voûtes.", La "Passerelle" jetée sur le gouffre profond donne une idée de l'infini et la "Grande Salle" inspire l'admiration et le respect."
Elle comporte 27 stations numérotées qui étaient présentées (les grottes sont actuellement fermées) aux visiteurs comme dignes d'intérêt. En descendant les marches, on apprend dès la station 2, que la cheminée a la particularité d'être un entonnoir inversé. L'eau était à l'intérieur et est remontée à la surface en forme de geyser. Il n'y aurait qu'une grotte en Europe, celle de Postumia en Slovaquie, qui aurait la même formation. La station 4 présente le boyau qui se dirige vers le château fort. Il est fermé au public. Belle stalactite-stalagmite à la station 6. La grande salle se trouve à la station 13, elle est à 114 m sous la ville. Nombreuses concrétions et cheminées sur tout le parcours.
Depuis 1928, elle a toujours appartenu à la même famille Abadie, puis Abadie-Redondo, et ce, jusqu’en 2000, date de sa fermeture. Cartes anciennes en noir et blanc de CParama
(1) On utilise parfois le pluriel car il y a en fait deux grottes qui se prolongent : celle dite des Sarrazins qui était visité par le public et la grotte dite de Bigorre peinture. Il n esemble pas y avoir de jonction entre les deux. Voir le plan du Gras de 1989 ci-dessous.
(2) Les Maires de Lourdes, édition Atlantica, 2006 ; page 615.
PS : les topographies des grottes locales peuvent être consultées sur le site Karsteau65 : https://karsteau.org/karsteau/departements/departement.php?dep=FR65 ; cliquer sur Lourdes.
Entrée de la grotte des Sarrasins. Photo J. Omnès
Plan : report J-P Cassou
Carte postale ancienne
Grotte des Sarrasins. Cartes postales offertes par les anciens propriétaires lors de notre visite. La Cascade
La grande salle Les aiguilles. Photos Redondo
Plan réalisé par les anciens propriétaires-exploitants avec leur aimable autorisation
En visite avec la propriétaire. Photo J. Omnès
Photos J. Omnès
Le cierge - Une gargouille. Ancienne photo de CPARAMA
2 LA GROTTE DU ROY (dénivellation 218 m, développement topographique 3 300 m)
Cette grotte anciennement grotte de la sarrasine (Hourat de la Maure) (1) se trouve au bas du vallon de l’Arboucau, en face des anciennes ardoisières de Batsurguère, au pied du soum d’Ech dont elle est l’émergence de ses eaux, proche du bois de Subercarrère (bois de Lourdes) et du terrain de tir et d’escalade. Elle communique avec un aven situé sur le flanc du soum d’Ech. Cette « crevasse », appelée gouffre de la Reine a fait l’objet de recherches approfondies, non terminées, par le spéléo club de Lourdes. L’objectif : rejoindre la grotte située à 320 mètres en contrebas.
La grotte, elle-même encaissée, est très accidentée et traversée par de nombreuses fissures laissant suinter des ruissellements d’eau. Ils se sont transformés en rivière souterraine, voir la petite vidéo ci-après de Véro et Dom.
Historique
Le succès commercial aurait pu être au rendez-vous dès son ouverture, en 1912, si le propriétaire, la famille Cazaux-Debat, avait trouvé l’argent nécessaire pour aménager les passages dangereux. Il faut dire, que cette grotte, pauvre en concrétions, (il en avait rajouté quelques-unes artificielles), les visiteurs, ceux d'après la guerre de 40, ont vite été blasés. Après quelques accidents, suivis de procès, la faillite de ce lieu «témoin du déluge» était assurée. Mal aménagée et surtout le réseau électrique mal entretenu, son exploitation a été interdite en 1958 (2). Le ruisseau a depuis été dévié.
Aussi, le Groupe de Recherches et d'Activités Spéléologiques de Lourdes (GRAS) et le club alpin français (CAF) section Lourdes, en profitèrent pour approfondir l’exploitation spéléologique des quelques 3000 mètres de boyaux. En 1989, le groupe de spéléologie Batsurguère (GSB) utilisa la sécheresse exceptionnelle de l’année pour explorer et topographier l’arrivée des principaux ruissellements. La grotte sert d'abri à de nombreuses chauves-souris, elle est fermée durant les périodes de reproduction.
Une adresse GRAS : Groupe de Recherches et d'Activités Spéléologiques de Lourdes c/o Jean Pierre CASSOU, Résidence Bel Air, 45 Ch. de Lannedarré. 65100 LOURDES.
Une petite balade de 5, 30 minutes avec le GSHP de Tarbes (2015) :
https://www.youtube.com/watch?v=YzMwUSUXry0
Une superbe descente de 11, 30 minutes dans le puits du Lavabo avec Vero et Dom et sortie sous l’ancienne entrée commerciale de la grotte (2018). Spectaculaire.
https://www.youtube.com/watch?v=4mCtpZOzjpo
(1) Voir la légende, dossier patrimoine oral-légendes.
(2) Les gérants des grottes touristiques lourdaises n’ont pas jugé bon d’adhérer à l’Association Nationale des Exploitants des Cavernes Aménagées pour le Tourisme (ANECAT) assurés de recevoir, sans grands investissements, nombre de pèlerins–touristes visitant la cité mariale.
PS : Lire Des cavernes et des hommes, chapitre 2 Entre tourisme et religion, les grottes de Lourdes de Christophe Gauchon, éditions Spélunca, page 99 à 153.
Plan du GRAS Entrée Grotte du Roy
Passerelle du lac – Grotte du Roy. Anciennes cartes postales La cascade
Panneau publicitaire, trouvé dans l’ancien garage Lavantès propriété Omnès.
Photos J. Omnès. Coll. privée. Publicité de 1914
Un petit film :https://www.youtube.com/watch?v=YzMwUSUXry0
Etat en novembre 2015. Toutes les constructions ont été démolies. Photo J. Omnès
Photo de l'entrée prise à travers la grille de fermeture. Sortie des eaux sous l'entrée (à sec en novembre 2015).
Photos J. Omnès Sortie des eaux, sous l'entrée. Photo J. Omnès
3 LA GROTTE DU LOUP (Profondeur 29 m (+16, -13), développement topographique 320 m)
Publicité 1914
Plan du GRAS
Bien connue des anciens Lourdais avec sa buvette à flanc de mini-falaise, à gauche de l’entrée du bois de Subercarrère.
Située à 409 m, dans un milieu de roches crétaciques, cette grotte est l'ancien lit d'un ruisseau souterrain. Le parcours nous présente des parois empreintes de traces du travail de l'eau. Elles ont en coupe, la forme caractéristique du 8. Au fond de la grotte, un gouffre de 25 m servait d'exutoire au torrent. De nos jours, l'eau sort à un niveau d'une galerie plus basse, formant un gour sur une corniche. Elle réapparait sous la falaise, près de la route d'Omex. De la galerie accessible au-dessus de cette route, on entendrait les coups de butoir de l'eau. Quelques concrétions sous forme de stalactites sont présentes vers le fond.
D’après son guide des Cavernes, édité en 1970, le journaliste spéléologue Pierre Boulanger écrit à propos de la Grotte du Loup « Découverte en 1908, la grotte du Loup dont l’entrée naturelle a été agrandie, est de modestes proportions. Convenablement aménagée, éclairée, sa visite est plaisante. Elle se trouve admirablement bien placée. »
Pour E-A Martel « C’est l’ancien trop-plein d’une résurgence qui jaillit un peu plus bas. Ses petites galeries recoupent un aven affluent tapissé de jolies concrétions et terminé par une ravissante conque d’eau bleue. »
J. Rousseau signale en 1929, la découverte par les fouilleurs des Espélugues (1860-1885) de "témoins d'industrie magdalénienne" dans cette caverne. Aucun des fouilleurs visés n'ayant signalé quoi que ce soit dans cette grotte, l'archéologue J Omnès a considéré en 1981, ce renseignement comme une erreur supplémentaire de l'inventaire Rousseau. En fait, les traces d'occupations anciennes ont été trouvées plus tard, en 1992, par J-L Boudartchouk, confirmée par R. Vié en 1993. Mais, il ne s'agit pas de magdalénien, mais d'une série de fragments de céramiques locales : urnes à fond plat, jatte de la fin de l'âge du Fer. Il a été également découvert que cette grotte a été occupée d'une façon irrégulière (courte durée) durant le Ve siècle comme refuge ou abri pastoral ? Des fragments de cruche, d'assiettes ont été retrouvés, un bol à céramique "luisante", et même un bout de lampe à huile du IVe siècle (époque aquitano-romaine).
En fait, cette grotte visitée depuis des générations par les Lourdais, était devenue à l’époque du romantisme, un lieu de curiosité apprécié des touristes se dirigeant vers Cauterets. Des guides locaux la faisaient visiter avec celles des Espélugues. « Lourdes avant Lourdes » entendez avant les Apparitions, avait une existence bien réelle et vivante. C’est ainsi qu’en 1825, George Sand est venue la visiter avec son mari et deux amis. Dans une lettre à sa mère non datée, elle raconte son exploration, voir ci-après
Exploitée avec la grotte du Roy, par la famille Cazaux-Debat depuis 1908, le bail municipal fut résilié en 1949 (1), suite à un long litige avec la ville. Litige dont l’origine venait des sanctuaires acquéreurs des Espélugues en 1869. Ceux-ci profitèrent du retour de la mense et des biens épiscopaux suite au vote municipal du 12 octobre 1939, pour bloquer la servitude menant à Milhas et au bois de Subercarrère et aux grottes de la famille Cazaux-Debat (2), et pour faire enlever par la mairie tous les panneaux des Cazaux-Debat mentionnant sur le territoire des sanctuaires, les dites grottes.
En juillet 1953, la ville signe à nouveau un contrat avec la famille Cazaux-Debat, qui doit fermer l'exploitation peu de temps après pour des raisons de conformité. Il était prévu une réouverture prochaine des grottes au public. Pas de nouvelle. En attendant les lieux sont squattés, les municipalités concernées ne semblent pas intéressées à ce patrimoine historique et Dieu sait dans quel état nous allons le retrouver après ce séjour prolongé du squatteur.
(1) Après appel, l’arrêt de la cour d’appel prononce l’expulsion et condamne les concessionnaires à 140 000 francs de dommages et intérêts.
(2) Les Maires de Lourdes édition Atlantica, 2006, page 665.
Photo Delcampe - Carte postale LL Le chemin menant au bois de Subercarrere et aux grottes. Il semble que ce soit le chemin qui longe le mur d'escalade qui est toujours fermé par les sanctuaires par un mur de béton.
La grotte et son chemin occulté par les Sanctuaires avec un mur de béton
Lettre de George Sand. Ma vie tome IV
« Nous avons été hier, à six lieues d'ici à cheval, pour visiter les grottes de Lourdes. Nous sommes entrés à plat ventre dans celle du Loup. Quand on s'est bien fatigué pour arriver à un trou d'un pied de haut, qui ressemble à la retraite d'un blaireau, j'avoue que l'on se sent un peu découragé, j'étais avec mon mari et deux autres jeunes gens avec qui nous nous étions liés à Cauterets et que nous avons retrouvés à Bagnères, ainsi qu'une grande partie de notre aimable et nombreuse société bordelaise. Nous avons eu le courage de nous enfoncer dans cette tanière, et, au bout d'une minute, nous nous sommes trouvés dans un endroit beaucoup plus spacieux, c'est-à-dire que nous pouvions nous tenir debout sans chapeau et que nos épaules n'étaient qu'un peu froissées à droite et à gauche.
Après avoir fait cent cinquante pas dans cette agréable position, tenant chacun une lumière et ôtant bottes et souliers, pour ne pas glisser sur le marbre mouillé et raboteux, nous sommes arrivés au puits naturel, que nous n'avons pas vu, malgré tous nos flambeaux, parce que le roc disparaît tout à coup sous les pieds, et l'on ne trouve plus qu'une grotte si obscure et si élevée, qu'on ne distingue ni le haut ni le fond.
Nos guides arrachèrent des roches avec beaucoup d'efforts et les lancèrent dans l'obscurité ; c'est alors que nous jugeâmes de la profondeur du gouffre : le bruit de la pierre frappant le roc fut comme un coup de canon, et, retombant dans l'eau comme un coup de tonnerre, y causa une agitation épouvantable. Nous entendîmes pendant quatre minutes l’énorme masse d'eau ébranlée, frapper le roc avec une fureur et un bruit effrayant qu'on aurait pu prendre, tantôt pour le travail de faux-monnayeurs, tantôt pour les voix rauques et bruyantes des brigands. Ce bruit, qui part des entrailles de la terre, joint à l'obscurité et à tout ce que l'intérieur d'une caverne a de sinistre, aurait pu glacer des cœurs moins aguerris que les nôtres.[...].
La grotte du Loup n'était qu'un jeu d'enfant. Nous y passâmes près d'une heure, et nous revînmes chargés de fragments des pierres que nous avions lancées dans le gouffre. Ces pierres, que je vous montrerai, sont toutes remplies de parcelles de fer et de plomb qui brillent comme des paillettes.
En sortant de la grotte du Loup, nous entrâmes dans las Espeluches [sic]. »
Relevé par J.-P. Cassou du GRAS
Ce panneau au niveau du chalet épiscopal a été enlevé en 2015. Photo J. Omnès
État actuel du magasin. Photos J. Omnès
La boutique en 2016. Dedans et au-dessus.
Photo J. Omnès
Juillet 2019, toujours squattée, refus pour entrer
4 LES GROTTES VOISINES DE LA GROTTE DU LOUP
Le long de la paroi verticale qui longe le chemin de la grotte du Loup est parsemé de nombreuses grottes dont, pour le moment, je n’ai pas trouvé de rapport de visite. Grottes préhistoriques, protohistoriques, simples cavités ? Certaines semblent se prolonger sur l’arrière des grottes du Loup. La première la plus visible derrière un éboulis (no 1) et facilement accessible elle se prolonge par un boyau assez étroit. La seconde (no 2) plus à droite, malgré sa vaste entrée sur un promontoire se termine à une dizaine de mètres de fond après une légère montée. Elle possède cependant un puits de lumière (gouffre) par lequel tombent tous les déchets de végétaux qui composent le promontoire. Plus intéressant, celle à quelques mètres à sa gauche (no 3) qui n’est pas visible du chemin. Son entrée de forme arrondie de possède pas de promontoire, après une descente légère, sa galerie assez étroite, qui nécessite parfois des passages accroupis est assez profonde et se prolonge par plusieurs autres galeries, dont l’une, sur la gauche abrite des restes de tube rouillé d'une chaise. S’agit-il d’anciennes installations des grottes du Loup ? Possible. Sur une paroi, une petite pastille de plastique triangulaire et luminescente, attire l’attention. S’agit–il d’une géolocalisation ? Une étude approfondie de cette cavité mériterait une petite expédition, à moins que celle-ci ait été déjà réalisée.
Encore plus à droite, à une hauteur conséquente et en apparence inaccessible, une quatrième grotte (no 4) sans chemin apparent d’accès, a servi de base pour la pose de poteaux électriques. Quelques restes de ces poteaux rouillés accrochés sont visibles à l’œil nu du chemin. Elle est très peu profonde.Grotte 1. Faute de lampe frontale, obligé de garder la torche dans la bouche. Photo Guy Trousselle.
Juillet 2019. La moins intéressante
Vue de la grotte 1
Grotte 3 à gauche et 2 à droite. La plus intéressante : la 3, relie probablement l'entrée officielle des grottres du Loup, à 10 m de là. Photos J. Omnès
Plan
Grotte 3 Triangle jaune plexiglas luminescent, point de géolocalisation ? Tube de fer d'une chaise.
Grotte 2 Le puits de lumière de la grotte 2 (doline) Photos J. Omnès
Grotte 4 : des supports de câbles électriques alimentant les grottes du Loup.
Au sol, de nombreuses coquilles d'escargots. Leur origine ?
Je cherche des précisions sur ces entrées. Plans du GRAS J-P Cassou
5 GROTTES DE LA SOIF 1 et 2
À l'est de la grotte du Loup, découverte en 1992, par Frédéric Joly, qui la baptisé ainsi. D'une trentaine de mètres de profondeur, elle abritait un cadavre de loup analysé par André Clot. Le départ est assez étroit et mériterait un dégagement, car c'est un boyau qui ne permet pas de se retourner. Pour sortir de cette entrée, il faut se faire tirer par une corde attachée aux pieds.
Tout au-dessus vers la gauche, se trouve le gouffre qui doit probablement communiquer avec cette grotte au niveau du réseau hydraulique : au fond du gouffre visité par des spéléologues des H-P coule un ruisseau. La visite nécessite une certaine expérience de spéléologie. Il est possible que cette eau atteigne en bas de la montagn, la ferme Ménigou avant de se jeter dans le gave. Une vérification méritetait un jour un traçage.
Pour y acceder sur la route d'Omex face au camping de la Forêt prendre le chemin d'estive qui monte. S'arrêter au niveau du bidon rouillé, et là, descendre à gauche. Il n'y a comme repère que la croix rouge sur un arbre, arrivé à celui-ci, allez sur la droite au milieu des arbustes et des houx jusqu'à une falaise. La grotte est une anfractuosité de la roche. Le gouffre est plus haut. Il faut suivre le chemin des vaches bien visible, qui arrive aux pâturages du Béout, le gouffre est presque au sommet sur la gauche. À flanc de rocher, il a été protégé de toute chute accidentèle.

Au bidon, descendre à 90 degrés à gauche
Départ, il faut dépasser le boyau étroit. Frédéric Joly. l'inventeur.
Photos J. Omnès
Au- dessus c'est un gouffre que l'inventeur a appelé la Soif 2. Profond d'une trentaine de mètres, il est analysé en 2020 par une équipe de spéléos de Tarbes. Au fond, coule un ruisseau. Il a été protégé de chutes accidentèles par un tas de pierre et des troncs de bois en travers du trou. Reste à savoir où sort sa résurgence.
Le gouffre de la soif
Ruisseau au fond
Photo d'un spéléo sur FB : Miguel Miguel, expédition les aquaterrestres du Lavedan
6 LA GROTTE DE LA CHÈVRE (grotte fossile recoupant une circulation pérenne). Voir aussi dossier préhistoire-protohistoire
Après un départ improbable jonché de bouteilles et de cannettes vides, un passage devant les restes d’un campement abandonné de sdf, la montée n’a pas été évidente et la montée de l’amoncellement de pierres devant la grotte pas facile à aborder. Mais, elle était là, cette bouche béante de pierre tant cherchée, devant nous, visible à travers une forêt de noisetiers.
L’entrée forme un abri de grande dimension : 9,50 m de large sur 8 m de profondeur et 4-5 m de haut. Le sol incliné vers le haut est parsemé de gros blocs éboulés, dont deux énormes qu’il faut contourner. Le plafond, dans sa majeure partie est plat. On distingue de chaque côté une diaclase. On constate quelques trous de sondages, probablement ceux de Dufourcet (1876), le célèbre exécutant du vidange des Espélugues à la demande des Sanctuaires. Les parois et le plafond sont toujours plats, sans mousse. L’abri se poursuit par une galerie d’une dizaine de mètres de 2 à 3 m de large et de 1m à 1, 50 m de haut. Le sol est graveleux et humide. La pente devient descendante et la hauteur diminue atteignant 40 cm à 1 m. Impossible de se retourner, il faut sortir en marche arrière. Après 20 m de galerie difficiles à traverser, on accède à une salle de 5 m sur 3 occupée par une laquette. Il est possible que la salle continue au-delà. A. Clot formule la même hypothèse. J’ignore si Jacques Omnès a dépassé la laquette.
L’abri fouillé par Dufourcet (1876), puis A. Clot (1969), Jacques Omnès (1976 et 1981) et J-L Boudartchouk en 1992, nous a donné nombre d’ossements de rennes, cerfs élaphes, bouquetins, capridés, renards communs. Ainsi que deux silex taillés, un bois de chute de cerf taillé et un artéfact (tessons sans décor) de l’âge de bronze puis deux autres tessons qui d’après R. Coquerel seraient du premier âge de fer (entre la Tène et l’époque romaine).
Il serait bon de prévoir un grand sac à dos pour descendre les cadavres de bouteilles que j’ai mis dans le coin gauche de l’entrée.
Pour y accéder on prend la D13 Qui va de Lourdes à Ségus, au carrefour de la forêt de Subercarrère prendre la route de la grotte du Loup, passer devant et continuer le sentier (ancien chemin) qui mène au Calvaire. Après 200 m monter la pente vers le Sud, face à un repli en forme de U de la paroi calcaire, l’entrée est en face, au milieu de noisetiers. Coordonnées Lambert, x : 404, 45 ; y : 91, 27 ; z : 465 m.
Plan André Clot, 1968. Coll. Jacques Omnès
Vue de la forêt de noisetiers. Photo J. Omnès
Vue de l'intérieur Photo M-J Boudassou.
Les deux blocs de l'entrée. Le passage se fait au milieu.
Départ de la galerie. Photo J. Omnès
Passage entre les deux blocs. Traces de fouilles à l'entrée. Photos J.Omnès
7 LES « GOUFFRES » DU PIC DU JER
Il paraît que c’est en voyant le succès commercial remporté par le gouffre du Béout, que le directeur de l’époque, du révolutionnaire téléphérique du Pic du Jer, M. Bénit, décida en 1956, de mettre en valeur les grottes du Pic. Elles sont composées de deux salles qui se trouvent tout au sommet, à près de 1000 mètres d’altitude. Le magnifique panorama classé alors deux étoiles au Michelin, ne suffisait plus à drainer les cars de touristes.
Il fit alors appel au célèbre spéléologue Norbert Casteret qui vint à Lourdes avec sa fille (1). Ils étudièrent les cavités. Son rapport fut succinct : ces grottes, appelées improprement dolines (2) par M. Bénit, n’avaient à ses yeux, guère d’intérêt. Qu’à cela ne tienne, la direction du Funiculaire agrandit les deux salles et creusa trois tunnels : le premier, de la gare à la première salle, le second, entre les deux salles et le troisième pour l’évacuation des pèlerins-touristes. Puis, on aménagea à grands frais l’ensemble, avec une sonorisation performante et des éclairages multicolores. On fit même venir de l’eau pour alimenter une petite cascade lumineuse. L’objectif : rendre le circuit ludique. On le compléta alors par des lampes au mercure qui rendaient les gens livides comme au musée Grévin alors en vogue, et à l’extérieur, par une galerie de miroirs déformants. Et le journaliste spéléologue Pierre Boulanger de conclure « Et le public rit, s’amuse, et s’en va, ravi et émerveillé. »
En fait, il s'agit de deux diaclases appelées localement gouffres qui sont réunies par une galerie artificielle. Plus de fond musical, ni de lumière au mercure, seule fonctionne toujours la petite cascade. Les chauves-souris dessinées sur le panneau d'accueil n'ont, hélas, plus de droit d'entrée, les gouffres-diaclases étant obstrués par des filets. Avec nos remerciements à J-P Cassou, mars 2020. Plan le plus regardé d'après J-P Cassou
Pour être complet, on ne peut passer sous silence, la présence sur le site durant quelques années, après 1956, du regretté Pierre Pène. Il savait faire rire les foules, avec un humour débordant. Il terminait ses discours, après une énumération de tous les pics visibles de la table d’orientation : « Moi, personnellement celui que je préfère, c’est le pic… aillon. Par ici la monnaie messieurs-dames. » Et les francophones de se « bidonner. »
En 1981, l’archéologue Jacques Omnès signala que les restes d’animaux déposés au Muséum de Lyon, dont une hémi-mandibule de cheval, trouvés dans les puits lors de l'aménagement touristique, avaient une origine quaternaire (2).Depuis peu, une association utilise les lieux pour fêter Halloween avec les enfants.
Voir dans le dossier patrimoine industriel la description du funiculaire.
(1) Il était déjà venu à Lourdes vers 1947 pour explorer la grotte de Massabielle.
(2) http://www.loucrup65.fr/pgie3798.htm
explication sur les dolines : http://fr.wikipedia.org/wiki/Doline
Gare de départ du Funiculaire en 2008. Photo J. Omnès
Entrée des "grottes'" Le second "gouffre" Photos J. Omnès
Hélène Sarniguet, la guide des grottes
Protection de l'entrée du gouffre. Photos F. Delanoé.
8 GROTTE - ABRI DU PIC DU JER
En cherchant la grotte du Coustala sur la pente Est du pic du Jer, lorsque l'on prend le chemin du GR face à la ferme Couderc entre Lousourm et Léret. dans le secteur, presqu’au bord de la route, un bosquet abrite un abri sous roche étonnant, voir ci-dessus, avec puits naturel qui alimente en eau la ferme : un tuyau métallique amène l’eau en contrebas.
9 GOUFFRE LE COUSTALA-JARRET
Superbe balade sur la pente Est du pic du Jer à la recherche d’un gouffre connu des seuls chasseurs. Cette grande faille formant deux falaises face à face tel un long et profond cañon terminé par un gouffre de petite profondeur a de quoi frapper tout visiteur. Il fait penser au gouffre de Nougarate à Villelongue. Le site recouvert de mousse est impressionnant et imprévisible caché par une forêt d’immenses buis totalement dévastés par les chenilles de la pirale. A 797 mètres d’altitude, sous le sommet entre Louzorm et Léret, il se trouve face au mont du Castet. Son accès n’est pas évident, seul un petit sentier face au dernier poteau électrique, probablement utilisé par les chasseurs, vu le nombre de cartouches abandonnées permet d’arriver en partie au bosquet utilisé pour nourrir les sangliers. Etonnamment ce gouffre ne renferme aucun squelette d’animaux, mais le sol est tapissé de galets de l'ancien glacier. Il est mentionné sur le plan IGN1647 ET.
Vue de bas en haut. Photos J. Omnès Entrée du gouffre, une merveille de la nature Le fond est tapissé de galets du gave de l'époque glaciaire
Le gouffre est au fond
Sortie du gouffre de l'auteur
10 GROTTE DE L'ERMITE JEAN-MARIE DU BÉOUT
Au pied du Béout vers les anciennes carrières de pierre sur un replat, se trouve une grotte, qui jadis a été l'abri d'un squatteur, un ermite, Jean-Marie, curé défroqué à ce que l'on disait localement. il passait une partie de sa journée à prier à la Grotte de Massabielle. Un nettoyage de la cavité a été réalisé en décembre 2018. Photos J. Omnès
Il faut monter pour arriver à la salle principale. Photos J. Omnès
À l'intérieur, après avoir monté quelques "marches". La lumière provient d'un puits de jour.
La cheminée éclairant la grotte. Photo J. Omnes Vue de la grotte. La ville de Lourdes se trouve en face
Photos J. Omnès
11 LE GOUFFRE DU BÉOUT
" Au sommet du Béout, visitez le gouffre de Lourdes- La plus prodigieuse découverte sur les hommes des temps les plus reculés- Pièces préhistoriques rappelant la vie des premiers hommes des cavernes - Des restes impressionnants d’animaux disparus - Des ossements soudés à la roche-Gouffre de 82 mètres de profondeur, avec un chaos merveilleux de rochers - Draperies de cristaux de l’époque glaciaire – Salles majestueuses et féériques – Accès facile au gouffre, même pour les personnes âgées et les enfants – Eclairages spéciaux – Guides – Ne quittez pas Lourdes sans avoir vu les fouilles du Béout dont on parle partout – Le spectacle le plus prodigieux !!! - Importante réduction pour groupes, militaires, enfants –Entrée gratuite à MM les Ecclésiastiques – A la gare supérieure : bar buffet. » Texte dithyrambique destiné vers 1970, aux pèlerins-touristes. »
En réalité 51m, il fallait bien vanter ainsi, le côté extraordinaire du site, face à la concurrence acharnée de son voisin, le Pic du Jer.
Un certain Monsieur Pèlerin, devant le succès incontesté du funiculaire du Pic du Jer, après un accord de concession avec la ville, décida à partir de 1898, d’équiper de son côté, le mont du Béout (792 m), d’un téléphérique. Les travaux débutèrent vers 1930 pour se terminer en 1944. Le système du téléphérique était proche de celui du Plan Praz (1928) qui fut adopté en 1952, par le Val d’Isère. Si le Pic du Jer arborait fièrement une croix à son sommet, le Béout lui, sera surmonté d’une immense étoile éclairée par intermittence, la nuit. Avec 10 montées de 420 voyageurs potentiels à l’heure, l’affaire pouvait être rentable. Mais cela ne satisfaisait pas son propriétaire. Il décida d’aménager le gouffre de 51 mètres de profondeur, voisin de la gare supérieure. Après une demande de conseil à Norbert Casteret, et malgré le coût exorbitant du déblayage du puits, pratiquement colmaté depuis des millénaires, il engagea les travaux. En fait, il voulait profiter des grues et ouvriers qui terminaient la gare supérieure. Il fit extraire des tonnes de pierre et de terre pour atteindre les 60 mètres en 1939.
Historique du gouffre
Les travaux interrompus par la guerre, reprirent après. Monsieur Pèlerin fit également creuser à flanc de montagne, un tunnel de 120 mètres de long pour arriver au fond de la cavité. Ce tunnel devait permettre aux touristes d’avoir accès au gouffre.
Dans ce tunnel artificiel, furent exposées toutes les trouvailles récupérées lors du chantier. Ce qui permettait au guide, d’allonger la visite par un petit cours sur la préhistoire. L‘inventaire de ce matériel : haches, silex, outils etc., a été fait par Jacques Omnès archéologue.
La billetterie pour le tunnel accédant au gouffre, photo Loucrup 65
Les visiteurs, après le Centenaire, se firent plus rares (71 415 en 1964. Un pic de 112 390 avait été enregistré en 1958, année du Centenaire) et les normes de sécurité, plus draconiennes. En 1990, le Béout dut arrêter son exploitation. En l'an 2000, les câbles furent démontés et l'une des cabines fut exposée sur le parking de la société pendant un certain temps. Le trou du gouffre fut fermé par une grille et l’entrée du tunnel par une porte blindée à la demande de la commune.
L''entrée du tunnel.
Richesse archéologique du gouffre
Le gisement préhistorique a été inventorié par Jacques Omnès dans son ouvrage Préhistoire et protohistoire des Hautes-Pyrénées, 1987, pages 117 et 118. Voir aussi le dossier Préhistoire. Ont été trouvé :
une sépulture multiple (au moins 2 hommes, 1 femme, 1 adolescent), à la côte -50 m, découverte lors de l'aménagement touristique en 1939. 2 éclats de silex atypiques. Musée du Béout (évacué). Musée Pyrénéen, coll. Gatas. La quantité des restes humains recueillis dans les déblais, à l'extérieur, laisse présumer une sépulture plus importante. La sépulture datée par Jacques Omnès en 1980 serait de l’âge de Bronze.
Ont été trouvé aussi des pierres avec traces de rubéfaction calorique, des os avec stries de décarnisation indiqueraient un habitat dans le gouffre. Récolte A, Grall, Ph. Abadie, 1985. La Paléopathologie est illustrée par un radius avec fracture consolidée en position vicieuse.
Et des animaux : Renne, Cerf élaphe, Bovidés, Ovi-capridés, Isard Ours, Blaireau, Renard, Chien, Oiseaux. Musée du Béout (évacuée) : Coll. Lacrampe. Des restes recueillis dans les déblais de la vidange portent des stries de décarnisation. Récolte A. Grall, Ph. Abadie, 1985. La faune d’animaux piégés et déchets culinaires.
Ainsi que des haches polies du néolithique trouvées dans les déblais par le fils de l'ancien exploitant. Renseignement Ph. Abadie, 1985.
Il y aurait donc deux collections, celle dite de Gatas que se trouveraient au Musée pyrénéen et celle dite de Lacrampe qui aurait été exposée sur place au mini musée, puis après fermeture à la mairie d’Ossen, et après un passage au musée Massey, serait à Toulouse (ou Montpellier) pour étude par la SRA (Service Régional de l’Archéologie). Voir le contenu des 7 vitrines dans le dossier préhistoire.
Mâchoire du gouffre du Béout. Publicité pour le gouffre sur la cabine
Ci-après coupe du tunnel-gouffre et proposition de balade.
http://static.blog4ever.com/2009/09/353 ... 756188.pdf
http://www.ladepeche.fr/article/2003/08 ... Beout.html
Sources : Incidences économiques du fait de Lourdes. Mémoire Institut d’Etudes Internationales, Jean Omnès, 1965. Guide des cavernes de Pierre Boulanger, N.E.L.,1970. Préhistoire et protohistoire des Hautes-Pyrénées, inventaire, de Jacques Omnès, Association Guillaume Mauran, Société d’Etudes des Sept Vallées, 1987.
Nombreuses photos sur un blog concernant les endroits abandonnés, dont le Béout : http://dead-places.over-blog.com/3-album-1918210.html
Station électrique au- dessus de la grotte artificielle. Photos J. Omnès
Grotte et débris du chantier. Tunnel pour accéder au gouffre.
Photos J. Omnès
Le gouffre et sa protection grillagée avec M-J Boudasou. Photo J. OmnèsEntrée du gouffre, dessin et mesure de ? en 1938. Collection Alain Dole, avec nos remerciements
Plan du GRAS. Ps : le gouffre est à Ossen
Descente au fond du gouffre, plus d'escalier à mi -chemin Anciennes vitrines
Gouffre vu du bas, plancher accedant à l'escalier de sortie. Photos J. Omnès
Photos J Omnès
12 LES DOLINES D'ECH
Au-dessus d'Omex, dans la vallée de Batsurguère, de nombreuses dolines, 6 ou 7, parsèment le paysage de cet univers karstique, comme des trous de bombes. On les aperçoit en montant au Soum d'Ech, en le contournant par sa face Est, face au Castet Miu. Sur la seconde photo, au fond c'est le village d'Omex.
De l'autre côté du mont, se trouve le bois de Subercarrère.
Photos J.Omnès
13 LE GOUFFRE DU CASTET MUI
Au pied de l'une de ces dolines, celle qui a un versant abrupt entouré de végétation, se trouve un gouffre de plus de 30 m qui a été visité, vu les trous de spit que l'on découvre sur la paroi principale. Une inscription en jaune en partie effacée indique : ADERS -37 m. Le trou de spit le plus visible se trouve à gauche du E rouge. Sur la carte ci-dessous les dolines et le gouffre se trouve au Sud-Est de la côte 788.
"Exploré par l'Abbé Bernard Abadie avant 1946 qui le nomme Puts de "Yan d'Aman". Repris par l'Association des Jeunes Lourdais en 1970 puis visité par le Groupe Spéléo Haut- Pyrénéen de Tarbes en 1975 qui étudie et explore le secteur. En 1979, l'Association Départementale d'Etude et de Recherches Spéléo explore le puits parallèle qui permet d'atteindre le fond actuel de -35m" (A. Dole)
14 LA GROTTE DE MASSABIELLE
S’il y a une grotte visitée et connue de par le monde, c’est bien la grotte de Massabielle.
En fait il s’agit surtout d‘un abri sous roche, d’une tute appelée par les locaux la tute aux cochons (et non aux moutons comme certains ecclésiastiques la nomment). C’est en ce lieu, que la petite Bernadette dit avoir rencontré la Vierge 18 fois en 1858. Elle abrite depuis, une statue de la vierge, exécutée en marbre de Carrare par Joseph -Hugues Fabisch, professeur des Beaux-Arts à Lyon, et ce d’après les indications de Bernadette qui ne reconnut pas son modèle, le cou étant trop court et les yeux trop dirigés vers le ciel. La plupart des béquilles et ex-voto en tous genres qui, durant des années étaient suspendus le long de la roche, ont été enlevés. On trouvait que cela faisait un peu cour des miracles. Au fond de la Grotte, à gauche, derrière l’autel, coule la célèbre source. Il est d’usage d’embrasser la pierre d’où suinte l’eau. Devant le site, l’emplacement où se tenait la sainte lors des Apparitions est marqué au sol. L’esplanade a été élargie grâce à un détournement des eaux.
Les légendes autour de la tute
Quelques ecclésiastiques, appuyés par des déclarations loufoques d’archéologues de seconde zone essayèrent d’expliquer la présence de la vierge dans cet endroit lugubre. Elle serait venue, d’après le père Fournou, supérieur des Missionnaires, aidé par les explications saugrenues d’un certain archéologue, M de Caumont, purifier de par sa présence, cette grotte à l’histoire satanique. D’après eux, ce lieu a été contaminé, souillé par des sacrifices humains. La pierre dans la niche des Apparitions, de nature différente de celle de la grotte, aurait été « une pierre destinée aux sacrifices en l’honneur d’une divinité païenne, de la déesse Vénus, très probablement. » C’est à la suite de ces affirmations fantaisistes et des rumeurs persistantes qui en découlaient, que l’évêque Mgr Choquet, demanda à Norbert Casteret, d’explorer la Grotte. Ce qu’il fit le 6 février 1940. La roche ronde de granit, que certains disaient venir de Mongolie, est un simple bloc erratique fluvio-glaciaire qui abonde dans la région.
N. Casteret fit un rapport complet de son inspection. Il le remit à l’évêque avec le relevé ci-après :
La grotte de Massabielle avant les Apparitions
Relevé Norbert Casteret.doc
Dessin de Norbert Catéret
15 LES GROTTES MILHAS (MILLAS)
Face aux Espélugues, le long du chemin du Calvaire, existent trois grottes appelées Milhas (Millas) du nom de la ferme propriétaire des terrains sur laquelle elles se trouvent.
Les grottes Milhas 2 et 3 ont fait l'objet de recherches archéologiques. Voir les chapitres Préhistoire et Glyptographique.
Relevé Jacques Omnès, 1979.
Milhas 1 est surtout un abri sous roche. Photo J. Omnès. Elle a un air de famille avec la grotte Masabielle proche.
Grotte Milhas 3, dite de Barbe à poux, Visitée par Albert Omnès en1974.
16 LES GROTTES DU CASTILLET
Elles font partie des nombreuses cavités préhistoriques de Lourdes. Les moins connues. Situées en pleine ville, leur sortie commune est située au 28, rue du Garnavie. Elle se trouve au bord du parking privé d’un ensemble immobilier. Il faut passer sous le porche. Cette sortie donne accès aux cavités dont la voie d’accès a été en partie cimentée et équipée d’une petite grille. Mais, on peut voir en contrebas avec une torche l’importance des cavités. Le site est assez étonnant. Ces cavités communiquent avec l’arrière de certains magasins de la rue de la Grotte, les entrées originales semble-t-il. Elles ont été signalées en 1892, par J.Barbet dans son guide sur Lourdes en précisant leur utilisation "pour y loger les animaux ou pour pièces de décharge". Elles ont aussi été utilisées comme chambre sépulcrale au Néolithique final. Un inventaire a été fait par l’archéologue Jacques Omnès. En plus des restes de sept cadavres, il a dénombré des fragments de poterie et de l’outillage osseux, dont une pointe de flèche sans pédoncule, d’un type rare du Néolithique final (1)
(1) Inventaire préhistorique de la commune de Lourdes. Jacques Omnès. Société des Sept Vallées, année 1981.
Entrée actuelle de la grotte du Castillet. L'entrée se trouve à la lettre b ; le c étant l'arrière des boutiques de la rue de la Grotte. Plan de E. de Valicourt, 1976. Photo J. Omnès
17 HÔTEL DE ROME
Jean Barbet dans son guide de 1893, fait mention d'une grotte située dans l'hôtel de Rome proche du Castillet. Elle aurait été convertie en chambre de débarras et cuisine. De nos jours, difficile de penser que cette pièce au fond du restaurant était une grotte ; elle a été entièrement cimentée.
18 LES ESPELUGUES
Grottes d’une importance capitale dans l’histoire de l’archéologie et de la paléontologie, elles ont été pour le grand public des siècles précédents, une curiosité spéléologique.
Dans une lettre de 1825, à sa mère, Georges Sand raconte ses péripéties lors de ses visites des « Espeluches », entendez Espélugues (et des grottes du Loup).
« En sortant de la grotte du Loup, nous entrâmes dans les Espeluches. Notre savant cousin, M. Defos, vous dira que ce nom patois vient du latin.
Nous trouvâmes l'entrée de ces grottes admirables; j'étais seule en avant, je fus ravie de me trouver dans une salle magnifique soutenue par d'énormes masses de rochers, qu'on aurait pris pour des piliers d'architecture gothique, le plus beau pays du monde, le torrent d'un bleu d'azur, les prairies d'un vert éclatant, un premier cercle de montagnes couvertes de bois épais, et un second, à l'horizon, d'un bleu tendre qui se confondait avec le ciel, toute cette belle nature éclairée par le soleil couchant, vue du haut d'une montagne, au travers de ces noires arcades de rochers, derrière moi la sombre ouverture des grottes : j'étais transportée. Je parcourus ainsi deux ou trois de ces péristyles, communiquant les uns aux autres par des portiques cent fois plus imposants et plus majestueux que tout ce que feront les efforts des hommes.
Nos compagnons arrivèrent et nous nous enfonçâmes encore dans les détours d'un labyrinthe étroit et humide, nous aperçûmes au-dessus de nos têtes une salle magnifique, où notre guide ne se souciait guère de nous conduire. Nous le forçâmes de nous mener à ce second étage. Ces messieurs se déchaussèrent et grimpèrent assez adroitement", pour moi, j'entrepris l'escalade. Je passai sans frayeur sur le taillant d'un marbre glissant, au-dessous duquel était une profonde excavation. Mais quand il fallut enjamber sur un trou que l'obscurité rendait très effrayant, n'ayant aucun appui ni pour mes pieds ni pour mes mains, glissant de tous côtés, je sentis mon courage chanceler. Je riais, mais j'avoue que j'avais peur. Mon mari m'attacha deux ou trois foulards autour 'du corps et me soutint ainsi pendant que les autres me tiraient par les mains. Je ne sais ce que devinrent mes jambes pendant ce temps-là. Quand je fus en haut, je m'assurai que mes mains (dont je souffre encore) n'étaient pas restées dans les leurs, et je fus payée de mes efforts par l'admiration que j'éprouvai.
La descente ne fut pas moins périlleuse, et le guide nous dit, en sortant, qu'il avait depuis bien des années conduit des étrangers aux Espeluches, mais qu'aucune femme n'avait gravi le second étage. »
Plan des grottes du GRAS (J-P Cassou) pour Loucrup65. Un second plan différent se trouve dans le dossier Préhistoire-Protohistoire Plan du GRAS J-P Cassou
Espélugues et non Espéluches. Son nom vient du latin spelunca (grottes) que les locaux de langue gasconne prononçaient Espelunca.
Petit cheval découvert par Léon Nelli
Transformation des Espélugues en temple chrétien
Lorsque jadis, je visitais ces grottes avec mon père, à la recherche de quelques ossements gravés à la lueur de simples bougies, je ne pouvais m’imaginer que nous étions dans l’un des plus anciens temples de la paléontologie. Il faut dire que les centaines de chauves-souris m’attiraient plus que les bouts d’os que l’on découvrait avec un grattoir de jardin.
C’est bien plus tard, grâce aux activités d’archéologue de mon frère, que je pris conscience de l’importance scientifique du gisement lourdais. Il faut dire que tout avait été fait par les Sanctuaires pour que l’on oublie cette présence humaine, d’il y a plus de 14 000 ans, d’avant le déluge. Ils n’hésitèrent pas, avec un certain Eugène Dufourcet (1) de faire vidanger totalement ces grottes de leurs contenus, en 1875. Un nombre considérable de wagonnets à phosphate furent utilisé et le mélange de la terre de nos ancêtres à des ossements de toutes sortes, d'homme et d'animaux, servit de remblai pour un accès plus facile aux grottes par les pèlerins. Elles devaient devenir un lieu de culte catholique par l’installation de la chapelle Marie Madeleine, avec un autel, fermée par des grilles.
(1) Juge au tribunal de Lourdes, archéologue amateur.
Les Espélugues transformées en lieu de culte
Les Espélugues privatisées, fermées par une grille. Planche des découvertes Nelli. Photos J. Omnès
Historique des fouilles
Peu de Lourdais savent que les grottes des Espélugues, christianisées par les Sanctuaires ont été parmi les premières grottes à avoir été fouillées par les archéologues. Et ce, dès les années 1860. Certaines découvertes qui y ont été faites continuent d’intriguer, plus d’un siècle plus tard, la communauté scientifique.
En 1860, les fouilles dans les bancs du diluvium intérieur d’Abbeville ont permis, grâce à la découverte de ses silex taillés par la main de l’homme, de conclure à l’existence sur terre de l’homme antédiluvien. Cette existence a été confirmée à Lourdes par Alphons Milne-Edwards la même année. Il deviendra plus tard directeur du Muséum d’Histoire naturelle.
Ces grottes étaient idéalement situées à mi-hauteur du flanc d’une montagne, offrant ainsi une protection contre les animaux sauvages. Tout était à portée de main pour assurer les besoins nécessaires à la vie : eau, gibier et poisson. Édouard Lartet aida Milne- Edouard dans ses recherches. Et les premiers coups de pioches mirent au jour nombre de fragments d’os et de mâchoires, se rapportant principalement au Cheval, à l’Auroch et au Renne. Puis furent découverts des outils, surtout de grosses aiguilles, un foyer et quelques ossements humains. Les fouilles se poursuivirent des années durant, avec, en 1873, l’arrivée d’Emilien et Charles-Louis Frossard et d’Eugène Dufourcet.
Eugène Dufourcet, juge au tribunal de Lourdes et archéologue amateur, fut chargé par les pères missionnaires qui venaient d’acheter la colline, de vidanger les grottes. Ils désiraient y installer un chemin de croix et une chapelle dans l’une des cavités. E. Dufourcet eut quelques années pour continuer ses fouilles. Il découvrit une sépulture de l’époque du Renne, un foyer avec de nombreux débris et outils, un bâton de commandement, des pointes de flèches en bois de Renne, des fragments de poterie, ainsi que des traces de foyers et un nombre considérable d’ossements et de dents.
Mais ces fouilles réalisées par un amateur, entraînèrent de nombreuses protestations au sein du monde scientifique. Menées sans aucune stratigraphie sérieuse, elles mélangèrent des couches de différentes époques, les découvertes protohistoriques se mêlant à celles du Magdalénien.
Les grottes furent promptement vidangées avec l’aide des ouvriers des Sanctuaires, dans des wagonnets de chemin de fer. Ils jetèrent pêle-mêle une importante décharge représentant la faune complète de l’époque quaternaire. Le talus formé devait permettre un meilleur accès aux grottes et à son nouveau Sanctuaire, appelé Marie-Madeleine, ainsi qu’au sommet du calvaire. C’est dans cet amas de terre et d’os que furent trouvées plus tard, en 1886, les plus belles pièces mondialement connues.
Pour la petite histoire locale, E. Dufourcet, dans son contrat avec les pères missionnaires, devait leur remettre la moitié de ses trouvailles (1).
Sources : Les archives secrètes de Lourdes, jean Omnès, Privé 2008.
(1) Pendant les vidanges des grottes des Espélugues organisées en 1873, par Dufourcet pour le compte des Sanctuaires, un grand nombre d’ossements et d’artéfacts a été répandu sur le devant des grottes pour former un terre- plain. Mais, une partie importante des trouvailles a été donnée aux Pères de Garaison. Contactés, il est impossible de savoir ce que ces trésors archéologiques sont devenus, disparus à tout jamais de la connaissance humaine. En revanche, nous apprenons que certaines pièces ont été données à des érudits et des sociétés savantes. Ainsi nous lisons dans le Bulletin de la Société des Sciences –Lettres et Art de Pau de 1878, tome VIII, page 6 : « Monsieur de Bordenave d’Abère a présenté de très curieux ossements provenant de la 5e grotte de Lourdes ainsi que des instruments de l’Age du Renne. L’objet le plus remarquable est selon lui, un fragment carboné de brancard funéraire. Ces objets lui ont été donnés par les Pères de Lourdes pour le Musée cantonal de Morlaàs qui s’enrichit de jour en jour. »
Le petit cheval et les trois galets gravés de Léon Nelli
Après des fouilles réalisées par de nombreux chercheurs, dont le pasteur Charles Louis Frossard et son père Emilien de la société savante Ramond, il fallut attendre 1886, Léon Nelli, qui inspecta régulièrement les tas de déblais déversés à l’extérieur de la grotte pour découvrir quatre pièces exceptionnelles : le fameux petit cheval tacheté et trois galets gravés. Le petit cheval est une statuette taillée dans une défense d’ivoire de mammouth. Il est aujourd’hui exposé au musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain- en- Laye.
Les trois pierres gravées portent des représentations anthropomorphiques énigmatiques, dont l’une évoque irrésistiblement un curieux « sorcier dansant. »
Ces trois pierres ont été examinées attentivement par l’abbé Breuil. Voir « Les archives secrètes de Lourdes. », page 191.
Récemment…
Plus tard en 1977, les abords de la grotte devaient réserver de nouvelles surprises aux archéologues. En juillet, des travaux d’aménagements pratiqués à 25 mètres sous l’entrée des Espélugues permirent ainsi à Jacques Omnès de mettre au jour « sous un déblai, des couches d’occupation […] avec une industrie lithique datée par carbone 14, de 11750 ans ». Le même chercheur a identifié dans une autre galerie un foyer daté de 13170 ans.
Dessin peu connu des Espélugues par Viollet le Duc. Vue de l'intérieur
Intérieur des Espélugues
L’un des trois galets gravés Le « sorcier dansant »
Dessins de ?
GROTTE-GOUFFRE D'OMEX
19 LE TROU DU FOU
Au Sud-Est du Castet Miu, à l'aplomb du stand de tir
"Le Trou du Fou est une cavité qui a été explorée de 2009 à 2015 par le Groupe Spéléo Haut Pyrénéen de Tarbes. Au départ ce n'était qu'un trou de 20cm de large... Son nom évoque une interminable désobstruction qui a duré 5 ans et portée par deux spéléos obstinés (B. Nurisso & A. Massuyeau) qui "y croyait" et qui nous ont entraînés dans cette aventure !
Du temps où le glacier "d'Argelès" descendant des montagnes recouvrait Lourdes de plus de 500 m d'épaisseur de glaces (il y a 20000 ans), Cette cavité, comme des dizaines d'autres dans le secteur absorbaient les eaux de fonte sous glaciaires qui ressortaient par la Grotte du Roy 350m plus bas.
Sur les pentes du Castet Miu rabotées par le glacier durant des millénaires, les cavités sous glaciaires se sont toutes bouchées par les blocs et sables morainiques (varves). Chaque cavité est un piège donc un vestige de ces époques anciennes intactes et non remaniées par l'érosion naturelle. Pour les scientifiques qui seraient intéressés, c'est un extraordinaire support qui permettrait de mieux dater les périodes glaciaires qui ont remanié la vallée de Lourdes / Argelès...
Le but des spéléos du GSHP de Tarbes était de pouvoir jonctionner avec la Grotte du Roy toute proche géographiquement... Et nous y avons cru surtout quand le bouchon fut percé et que les verticales se succédaient malgré des rétrécissements ponctuels...
Nous y avons atteint la cote de -186 mais une trémie de blocs stoppe toute progression. Dans une autre branche la cote de -180 a été atteinte sur un rétrécissement mais les chutes de pierres incessantes et aléatoires nous ont conduit par prudence de ne plus y retourner...
Ce gouffre est très étroit, glaiseux et sportif, de plus il suit une fracture qui nous décale d'une jonction potentielle... Une protection autour du gouffre a été dressée par les spéléos du GSHP, il a été totalement déséquipé en 2015. (A. Dole) Plan du trou coll. Alain Dole avec nos remerciements
Entrée du gouffre, photo de ?
20 LA GROTTE-TUTE D'UCH ou BRAMEBRAQUE (BEOUT) ou Massabielle 2 (1)
À l'Arrouza, au fond des anciens jardins ouvriers, le long du gave, il existe une grotte, genre tute de Massabielle, qui a servi, pour sa ressemblance avec celle des Sanctuaires, à Jean Delannoy pour ses films « Bernadette » en 1987 et « La passion de Bernadette » en 1989, ainsi qu’aux frères Larrieu, pour leur film Madona en 2001. Peu profonde avec un porche en arc de cercle largement ouvert sur la berge sa hauteur est d’environ de 4,50 m et sa longueur d’environ 9,00 m. Elle est peu profonde 3,50-4,00 m. Elle possède une galerie supérieure à laquelle on accède par une corde toujours en place.
En juin 2020, elle a été squattée par un chemineau (sdf).
Début 2021, les abords ont été nettoyés par les « Petits Pédestres » de Lourdes.
L'accès n'est pas aisé il faut prendre le GR101 (ancienne route d'Aspin, ancien chemin de Lourdes à Batsurguère et à la fin des escaliers de pierre, prendre à 10 m le chemin plus ou moins entretenu qui descend sur la gauche. On descend vers le Gave en contrebas. L'accès le long du Gave après la source d’Uch, au départ du GR, est rarement accessible (attendre les basses eaux). Pour les films de Delannoy, un pont de fer avait été jeté sur le gave pour un meilleur accès. Il reste en souvenir la présence du socle en béton et quelques goupilles éparses.
(1) Bramebaque o Bramevaque (brauvaca en gascon) est aussi un village près de Mauléon–Barousse et une grotte près de Campan.
Du gave , elle est cachée par les hautes herbes. Photos J. Omnès
La grotte-tute d'Uch, non indiquée sur les cartes IGN. Photos J. Omnès
À l'intérieur on accède en hauteur à une galerie, d'où la corde.
L'entrée est en face de l'usine hydroélectrique Latour, de l'autre côté du Gave
Socle de béton réalisé pour soutenir un pont mobile de l'armée traversant le Gave, pour la réalisation du film Bernadette de Jean Delannoy en 1987.
Un petit film de Karl Supperd : https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fyoutu.be%2FKBaW6FozEpA&h=rAQEROEjn
Nettoyage en 2021, par les Petits Pédestres. Photo Lindo Carillon
21 LES GROTTES- ABRIS-SÉPULCRE DE L'ARROUZA (BÉOUT)
La falaise de l'Arrouza au bord du gave abrite de nombreuses failles et environ 10 petites grottes que nous avons numérotées de 1 à 10 en partant du sud et en se dirigeant vers le nord. La 7 ou grotte du Chêne étant la plus réputée (Voir dossier préhistoire-protohistoire). Coordonnées Lambert : X 405600.00 Y 3090130.00 et z 420 m ou UTM 2511650.86 et 4774845.21. Elle a été bouchée en 1998, afin de la préserver de toutes recherches désordonnées ; elle est malheureusement située dans un ancien squat qui rend difficile son accès : déchets divers, grillages , tôles ondulées si cette grotte et sa voisine la 6 ont un intérêt archéologique, nous ne savons rien des autres : aucun sondage n'ayant été effectué. Voir dossier préhistoire.
22 GROTTE - ABRI MARGOT
C'est le nom donné par les locaux à une simple cavité avec cheminée perpendiculaire. Pour y accéder prendre à partir du four à chaux d'Anclades, le sentier qui contourne le pic du Jer. À 300 mètres après un replat herbeux sur la droite et le début de la sapinière et du chemin des VTT, descendre sur la droite la pente à travers les buis, il n'y a pas de chemin. La grotte se trouve à 50 mètres du sentier sur la droite (en descendant) d'une barre rocheuse.
La grotte est un peu surélevée contre une mini falaise, puits de jour à la perpendiculaire Coucou c'est moi, Rodolphe
23 LA TUTE MURGUETTE
Tout le monde connait la grotte de Massabielle, mais peu de personnes savent que le sol de Lourdes et de ses environs est truffé de cavités de toutes sortes : grottes, tutes, abris-sous roche, gouffres. Certaines ont fait l'objet résidence préhistoriques, d'autres de sépultures et d'autres enfin ont essentiellement partagé un important réseau fluvio glaciaire. La grotte-tute Murguette fait partie de ses dernières cavités. Située au pied de pic du Jer, du côté d'Anclades, elle a été étudiée par nombre de spéléologues, dont Jean-Pierre Cassou. Il analyse le phénomène de la naissance de ce boyau fluvio-glaciaire ainsi :
Le bouchon glaciaire de la tute Murguette (texte J-P Cassou )
"La tute [tanière, grotte] Murguette (Lourdes, Hautes-Pyrénées) s’ouvre dans les calcaires du Crétacé inférieur qui arment les reliefs de la zone nord-Pyrénéenne. La cavité, qui domine le gave de Pau (alt. 375 m) de 200 m, présente néanmoins des galeries en tube et les traces d’un important colmatage par des remplissages allochtones de type fluvio-glaciaire.
La cavité a évolué de bas en haut à partir d’un conduit préexistant (fig 4)
L’accumulation d’alluvions fluvioglaciaires dans la vallée du gave de Pau a contraint les circulations à s’adapter à la remontée du niveau de base. Un conduit de raccordement, de type puits-cheminée, s’est mis en place dans la partie aval de la cavité à proximité de l’émergence ; sous l’effet du colmatage, un creusement de type paragénétique s’est développé à l’amont."
Pour y accéder prendre le chemin longeant la face Est du pic du Jer au départ d'Anclades, face à la cheminée du four à chaux. À mi-chemin, entre le départ et l'arrivée à la gare basse du funiculaire, on rencontre un banc et un grand pierrier des deux côtés du sentier. Sur le côté gauche au bord près du banc se trouve l'une des entrées-cheminée, bouchée par trois gros blocs. L'entrée principale est à droite en contrebas à quelques mètres du chemin dans le pierrier.
Plan de J-P Cassou du
Entrée secondaire-cheminée bouchée par trois blocs
Derrière les trois blocs
Plus bas la seconde entrée Plus bas sur le pierrier
Boyau étroit à 5 m de l'entrée Inscription à gauche de l'entrée
Entrée
24 LA HOURNA
Grotte de la Hourna, ou grotte [du chien] Jim : il a été découvert plusieurs restes d’Ours des cavernes, dont des crânes, dans cette cavité située sur la limite intercommunale avec Saint-Vincent et Montaut (P.-A.). Les chercheurs furent successivement. de Valicourt, J.-H. Barthe (invent), 1976. Paradis, Barthe 1979 ; Clot 1980 ; Omnès 1981 ; Clot 1985. Son second nom de Jim vient des chasseurs qui l'ont trouvé grâce à leur chien.
Descriptif
Après l’entrée par une faille on découvre un labyrinthe de salles reliées les unes aux autres par de nombreux passages, souvent étroits et sinueux. Dans le niveau inférieur on peut voir la trace millénaire du niveau des eaux. Les stalactites sont assez réduites et parfois cassées par la main de l’homme ; présence de quelques animaux : chauve-souris (rares), salamandre, araignées. Plusieurs coquilles d’huitres sont incrustées dans les voutes. Des monceaux de terre et quelques branches d’arbre recouvrent une grande partie de ces cavités.
Accès
À Montaut devant la mairie prendre le chemin rural de Pontacq, jusqu'aux approches du village Saint-Vincent, à l'altitude de 350 m la grotte avec deux entrées se trouve à droite, en contrebas d'un champ en limite d'un bois ; on gare sa voiture à gauche sur le bas-côté, face aux restes des sondages de recherches de pétrole (couverture de pneus).
À droite entrée, plus bas une seconde entrée mais obstruées par des débris terre, branches.
La seconde entrée obstruée. Photos J. Omnès
Huître fossilisée Niveau de l'eau
Valérie cherchant une coquille d'huître fossilisée
Fond du niveau bas
Grottes du pays des vallées de Gaves, en dehors de Lourdes et de ses environs, par ordre alphabétique
Rappel :
Hors Lourdes
1 Agos -Bours -Miquette
2 Arrodets-ez-Angles l'Espélugue
3 Artalens-Souin-Grotte du Renard- Beaucens Grottes-mines d'Arribaut, voir à mines.
4 Aucun- grotte d'Estaing, grottre d'Arrreborocut, en préparation
5 (Ayzac)-Ost
6 Berberust-Lias -tute du Loup
7 Bétharram
8 Cauterets -Ma (u)hourat
9 Gèdre -Palasset, Arode
10 Gez-Argelès- Lou Hourrat de las Encantadas et lou Castet Sarazi en préparation
11 Hautacam- Broucassa-Brana
12 Jarret Grotte du Castet à Léret
13 Ousté-grotte du chat
14 Ouzous - La Gleizette
15 Pibeste abri sous roche-Pibeste- Mont-Alian,Viger-Péluhet
16 Saint-Créac
17 Rieulhès-Saint-Pé : cavité ferme Couret
17 Saint-Pé : Gouffre de la borne 109, les Coumates, Crèque Noëlle, gouffre du Hayau- Bouhadère, gouffres de Peybou, la Gleyse, Puts d'Aran, du Python, mini gouffre de la ferme Mourichi et grotte Couhet (Chaussette), grotte de la Résistance, de Faïouas, gouffre de la Palombière, grotte (gouffre) des Castets, de la Génie Braque
de la Colonne DISPARU ? A remettre
18 Saint-Sauveur - Campus
19 Ségus- Chapelle au Moine
20 Villelongue - tute d'A(o)uradé - Gouffre de Nougarate
21 Vizos ou Esquièze - tute des Prouzous
1 (AGOS)-VIDALOS
LA GROTTE DE BOURS
Cette grotte située dans les couches inférieures du calcaire liasien, à l'arrière du camping La Chataigneraie de Vidalos sur le monticule Nageau au bord de la RN 21. Elle abritait trois belles fées, terriblement attirantes, mais inaccessibles par le commun des mortels, mais pas insensibles à la beauté de certains mortels. Un jour, apercevant le seigneur des lieux, le sire Deneins, elles s'éprirent de lui. Afin de s'approcher dudit seigneur, elles creusèrent avec l'aide de leurs bergers, les hadous, un tunnel accédant au château. La décence de l'époque ne dit pas ce qui se passa. Mais l'on sut qu'il avait après cette visite, un ascendant sans nom sur ses sujets auquel participèrent les fées à chacune de ses actions. Nous n'avons pas trouvé cette grotte à légende.
Sur le plan archéologique :
Grotte de Bours : F. Garrigou signale qu'au pied de l'escarpement, dans lequel se trouve la grotte, le sol contenait des "os travaillés" et des restes de bœuf, mouton, chèvre,... Cette cavité, signalée aussi comme grotte à légende [Voir patrimoine oral, légendes], devait se situer, selon les indications géologiques, en bordure de la N.21, au pied du Nageau, au niveau de la carrière qui l'a probablement fait disparaître. Selon B. Pousthomis, vers 1979, un silex taillé a été récolté par un campeur du tout proche camping. DUPOUEY 1858-60 ; Dict. Arch. 1875; LUCANTE 1880 ; MORTILLET 1912 ; CLOT 1982 B.
LA GROTTE MIQUELLE chez Angel Lucante, Essai sur les cavernes, 1880.
Une chevrière au bon coeur aida lors d'une forte disette, plusieurs fées à surmonter leur faim. En remerciement, elles lui offrirent la grotte pour abriter son troupeau, grotte qui prit son nom.
2 ARRODETS-EZ-ANGLES
LA GROTTE DE L'ESPELUGUE
Mentionnée par Robert Borie dans ses Archives du Montaigu, elle se trouverait sur le chemin jacquaire de L'Espélugue qui part d' Arrodets et arrive aux Angles, derrière le château. Elle serait positionnée en contrebas sur le côté gauche du chemin de crête qui surplombe le gave de l'Echez. Elle a été partiellement comblée par de la terre. Elle n'est pas indiquée sur la carte IGN1647. On ne l'a toujours pas explorée.
Le chemin d'accès
3 ARTALENS -SOUIN
LA GROTTE DU RENARD
Elle est en bordure du chemin accédant aux prairies de fauche et aux granges (sentiers d'Emilie) , à 100 mètres de la mairie, en descendant à l'ouest direction Beaucens, elle est fléchée. C'est suite à un éboulement, qu'a été trouvé par M. Flies, en 2015, un biface de forme ovalaire du Paléolithique. Rare et importante découverte qui laisserait penser à une présence humaine dans la vallée d'Argelès dès le début de la fonte du glacier qui recouvrait la vallée. La tute du Renard proche, serait-elle un abri préhistorique comme l'indiquait une tradition orale séculaire ? Voir article dans le bulletin de la SESV de 2015, No 46.
Gerard Petit, le gouffre est à gauche, au fond du gouffre comblé de pierre, tête de bovidé Photos de J-M Poudevigne
Jean-Marc Poudevigne
LA GROTTE D'ARRIBAUT (ARRIBAOÛT)
Voir au dossier mines
4 AUCUN
GROTTE d'ESTAING ou ESTAINGEL
Au-dessus du lac, ,elle était encore fréquentée par l'ours en 1880, d'après F. Garrigou.
GROTTE D'ARREBOROCUT
5 (AYZAC)- OST
GROTTE D'OST
Située au- dessus d’Ost au sommet de la première barre rocheuse, elle est connue de peu de monde car difficile d’accès, surtout à l’arrivée. Elle ressemble à un abri sous roche, mais en fait abrite plusieurs petites cavités et gouffres. Elle ne semble n’avoir jamais été explorée et du fait de deux puits de lumière, elle est très peu humide. Seul un lit de feuilles mortes jonche le sol à l’entrée. A l’intérieur pratiquement aucune présence d’occupation animale ni d’ossements. C’est un super poste d’observation sur la plaine en contrebas face à la route qui part à Ouzous. Il est probable que ce n’est pas la grotte de Bours que nous recherchons, car cette dernière se trouverait sur le territoire d’Agos. En revanche cela pourrait être la grotte de Miquette, la chevrière au bon qui cœur aida lors d'une forte disette, plusieurs fées à surmonter leur faim. En remerciement, elles lui offrirent une grotte pour abriter son troupeau, grotte qui prit son nom.
L'un des deux puits de jour. Photo J. Omnès
6 BERBERUST-LIAS
Elle se trouve au-dessus de la vierge de Ger, et de la route menant au village ; abri-sous-roche sur le flanc pentu de l'Arrimont, avec traces de foyer à faible profondeur. Rares tessons (Néol. final-Bronze ancien). Bœuf domestique, Isard. Fragment huméral humain. Sondage M. Rodriguez, vers 1965. Coll. Rodriguez, Clot. BESSON 1966 ; OMNES 1980 A CLOT 1983 B. Une légende dit qu'un tunnel rejoint le village d'Ousté.
7 BÉTHARRAM
LES GROTTES DE BETHARRAM
(Profondeur 115 m (-98, +17), développement topographique 7120 m)
Sur la D152, à 15 km à l’ouest de Lourdes, elles sont à cheval sur les communes de Saint-Pé et de Lestelle-Bétharram
Historique
Considérées comme les grottes les plus insolites d’Europe, elles doivent leur notoriété à un Malouin, Léon Ross. Nous sommes en 1888, Ross s’intéresse au monde des grottes. Celles qu’il vient de découvrir, grâce à des bergers locaux, l’enthousiasment. Elles sont régulièrement visitées par des touristes anglais téméraires, en villégiature à Pau. Notre homme, photographe réputé, est un entrepreneur d’envergure. Il les aménage, forme une équipe de guides, se sert du Gave pour y installer une turbine et produire de l’électricité. Cette turbine donnera également de la lumière aux premiers hôtels lourdais, dont le Royal, et à la commune de Saint-Pé qui deviendra l’une des premières villes électrifiées de Bigorre. Dès 1904, les « pèlerins de la nuit » affluent de toute l’Europe via Lourdes. Le fils Albert prend la succession. Il signe un bail avec les communes voisines, leur assurant un revenu substantiel. Il creuse une sortie directe afin d’éviter aux visiteurs de revenir sur leur pas. Edmond, le petit-fils, prend la succession. Cette famille a de la suite dans les idées. Avec près de 300 000 entrées, Bétharram est l'une des grottes les plus fréquentées de France.
Les grottes
Ces grottes exceptionnelles nous offrent par la variété de leurs aspects, la clé de la création de la plupart des cavités. Formées sur cinq étages superposés, creusées par une rivière, elles sont reliées entre elles par des puits verticaux qui sont les anciens points faibles du lit qui ont cédé sous la pression de l'eau. La longueur totale des galeries est de quatre kilomètres. « C’est l’un des plus convaincants exemples de formation des cavernes par agrandissement des cassures du sol et aussi l’enfouissement progressif des eaux au sein des cassures. » E-A Martel La France ignorée.
Le cours d’eau coule maintenant à 80 mètres au-dessous de son lit initial, dans le cinquième étage, avant de se précipiter en cascades dans le gave de Pau.
La visite
La visite des grottes se fait sur les cinq niveaux creusés au cours des millénaires. On commence par le niveau supérieur, c’est la partie la plus ancienne et la plus riche en concrétions de toutes sortes. Belles formations de marmites, stalactites et stalagmites. De la féerie pure. On descend ensuite vers les étages inférieurs par plus de deux cents marches d’un escalier en fer. Les formations du "Cloître" que l’on peut admirer lors de la descente vers les étages inférieurs évoquent l’art gothique. Un poète local a chanté en vers, ces splendeurs :
« Un ange pour chanter la puissance de Dieu
A-t-il créé ces beautés un reflet des cieux ?
Serait-ce Lucifer, qui en infernaux jeux
Pour perdre les âmes, veut séduire les yeux ?
Ou le rêve d’un poète qui s’est réalisé ?
Ou le Palais enchanté de quelque merveilleuse Fée ? »
On atteint le niveau de la rivière transformée en lac, par la construction de barrages. La visite se continue en barque à fond plat, et se termine en petit train électrique. Lorsque l’on aborde la traversé du lac souterrain, le plafond de la salle de "l’Enfer" s’élève à 50 mètres de hauteur.


Ancienne affiche, collection personnelle Photo J. Omnès Grotte de Bétharram.
Photo J. Omnès
Le site en huit langues :http://www.betharram.com/
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8 CAUTERETS
LA GROTTE DE MA(U)HOURAT (Cauterets)
ou grotte du mauvais trou. Il s'agit de l'entrée d'une ancienne buvette qui a été aménagée en 1850, pour accéder à la source du même nom. Saint-Amans évoque déjà en en 1789, la visite de cette grotte : "A quelques toises de la cascade du Mahourat, on nous fit entrer dans la crevasse verticale d'un rocher, pour boire de l'eau qu'on nous dit très chaude. Cette eau très chaude, en effet, ne sent plus le foie de souffre dès l'instant même où l'on vient de la puiser, tant le gaz hépatique sulfureux qu'elle contient est volatil"
C’était une source buvette très fréquentée au début du siècle, l’eau sortait à 38 °C. A côté se trouve une petite source connue pour guérir des affections oculaires.
La buvette Photo J. Omnès
Au fond, la buvette. Photos J. Omnès
La buvette de Mauhourat
9 GÈDRE
GROTTE DITE DE PALASSET
On peut considérer cette appellation de « grotte » peu convenable pour cette anfractuosité dans le granit d’où sort ce torrent impétueux, le Gave d’Héas. En fait, c’est au XIXe siècle, en plein romantisme alors que les visiteurs se pressaient sur la passerelle à moitié rouillée et encore visible, accrochée au rocher de la rive droite, que ce nom lui fut attribué. La grotte avait séduit Ramond de Carbonnières, qui, dans ses Observations faites dans les Pyrénées en donnait en 1787, la description suivante : « D’une maison du village qui appartient au nommé Palasset, on peut descendre au niveau de ce Gave et le voir roulant dans l’obscurité de l’épais ombrage qui le couvre, y former une belle et tonnante cataracte et sortir furieux d’une voûte de verdure, comme des entrailles de la terre. » Il ne se doutait pas que l’année suivante, le barrage naturel qui protégeait la dite maison allait être emporté par un énorme flot, suite à des pluies diluviennes. Trois ans plus tard, les Palasset reconstruisirent en partie leur maison et aménagèrent escaliers et passerelle afin d’améliorer le point de vue et faire payer un « droit à l’image. » En 1910, l’affaire se développa et la maison se transforma en hôtel de deux étages. Si le guide Joanne de 1912, indiquait un tarif de 25 centimes (gratuit pour les clients de l’hôtel) pour admirer cette « fissure pittoresque », les patrons de ce qui est devenu un restaurant exigent des visiteurs contemporains, la prise d’une consommation. Voir la gravure d’Antoine Ignace Melling illustrant son Voyage pittoresque, La visite vaut bien une pause- café avant de « monter » sur Gavarnie.
"Grotte" de Gèdre. Photo J. Omnès
LA GROTTE D'ARRODE (GROTTE À LÉGENDE)
Cette excavation au -dessus de Gèdre est un abri naturel pour les bergers et les troupeaux par temps de pluie. Une jeune chevrière de Trimbareilles, menait souvent paître son troupeau composé de toutes les chèvres du hameau, aux environs de la grotte d'Arrode.
Un jour, ayant perdu un animal qui s’était un peu écarté du troupeau, elle dut retourner vers la grotte où la chèvre aurait pu se cacher.C’est alors qu’elle aperçut à l'entrée de la caverne un animal fantastique. Il se tenait couché, avec à côté de lui, un drap blanc sur lequel s'amoncelaient pièces d'or, bijoux, diamants et autres pierres précieuses. Suite dans Patrimoine oral, les légendes.
10 LES GROTTES DE GEZ-ARGELES
Lou HOURAT DE LAS ENCANTADAS, CASTET SARAZI, grottte-ancienne mine de plomb argentifère
Dans un rapport de la Société académique des H-P de 1859, il est fait mention de plusieurs mines : dont une mine de plomb argentifère, près d'un trou profond appelé lou Hourat déras encantadas (Le trou des fées) sur un lieu-dit appelé Castet Sarrazi. A 1004 mètres d’altitude. Elle aurait été, selon le texte, exploitée par les Maures.
Origine
Son origine est peu connue mais on peut faire un parallèle avec une autre mine près de Gavarnie, appelée Trou des Maures. La présence de Maures-Sarazins sur la route des invasions ne fait aucun doute, mais difficile de penser comme certains auteurs l’affirment, qu’il s’agisse de la présence d’individus épars, fuyards des armées défaites ; successivement celles de l’émir Al-Sam Ibn Malik al Khawati face à Eudes, duc d’Aquitaine à Toulouse en 1721, puis de l’Omeyade Abd al Rhamân, face au franc Charles Martel, près de Poitiers en 732. On voit mal ces vaincus se regrouper pour gérer des mines en plein pays hostile. En revanche il peut être avancé que ce serait une partie des prisonniers fort nombreux peut –on lire dans plusieurs ouvrages que Charles Martel aurait vendu comme esclaves pour le travail des mines. Les esclaves wisigoths étant vendus pour le travail des champs (2).
La mine ne serait également pas loin du lieu-dit lou Castet Sarrazi à 1004 mètres, représenté par une grande excavation. Déclarations de l'abbé Laffont. Voir aussi dossier Préhistoire, à Gez.
Les études
Charles Dupouey 1858-60 de la Société académique des H-P 1859 avec l’abbé Laffont et l’abbé Angel Lucante 1880. Cette probable galerie d'exploitation de plomb argentifère a été présentée par A. de Mortillet comme souterrain-grotte artificielle en 1908.
Comment y aller
On peut partir du mont de Gez, mais le plus simple est d’aller en voiture à la ferme équestre Bernicaze après Arras-en-Lavedan sur la droite. Arrivé à la ferme, la route devient plus étroite, faire encore 3 km, puis au carrefour, prenez à pied la piste balisée de droite qui mène au mont de Gez
(1) Il traversa les Pyrénées le Labourd la Bigorre et les Comminges avec 15000 hommes.
(2) Rhapsodie Pyrénéenne page 319, par Jean-Marie Lamblard, édition Loubatières, 2010.
- Du même abbé, il y aurait au sommet du Bergons, une mine d'argent '"très riche". Et il en signale d'autres au bois du Postdera.
Voir le dossier mines
11 HAUTACAM (LE)
LE PUITS DE BROUCASSA-BRANA
Il s’agit d’un petit gouffre sur le versant ouest du Hautacam, pratiquement à 50 m de la crête de Las Courbes au Pla de la Pène au lieu-dit Broucassa de broc (bruyère). Arrivé à la station il faut prendre à gauche le chemin pastoral, le trou se trouve sur la pente droite où broutent de nombreux troupeaux. Depuis 2017 les poteaux de protection en châtaignier, permettent de le voir de loin.
Découverte en 1979, par Simon Cahuzacq, accompagné de mon jeune frère Jacques, archéologue et de son fils Pierre, aucun plan alors n’avait été réalisé et sa trace perdue. Depuis, il a été retrouvé fin octobre 2016, par Roger Sere de Villelongue, accompagné de Christine Cahuzacq, fille de Simon. Son entrée de faible dimension est masquée par quatre pieds de bruyère (broc) dans un environnement pentu et à faible végétation. L’intérieur est en pente douce, mais hélas le fond sert de sépulture à de nombreux animaux morts, dont certains récemment, ce qui dégage pour le moment une odeur pestilentielle et retarde toute étude. En 2017, le puits a été protégé des chutes accidentelles d'animaux Jacques Omnès en 1979.
Les bruyères cachent totalement le trou
Le trou n'est visibe en 2017 qu'en écartant les branches
Mai 2017, le site a été protégé pour éviter les chutes accidentelles d'animaux. Le chemin passe juste à côté ! Photos J. Omnès
12 JARRET-LÉRET
GROTTE DU CASTET
MAIS OU EST DONC CETTE GROTTE DU CASTET ?
Inconnue des locaux, il s'agit d'après un texte de Jean Barbet (1), de la grotte de la bouche du Puits (grotta dera bouca ded Poutz) ou de la Chapelle de la grotte du Puits. Elle se trouve entre Léret et Lousourm au pied de la falaise du mont Castet (651 mètres d’altitude). Elle est aussi inventoriée par le BRGM sous l'appellation grotte du Castet du nom de la colline qui l'abrite. A ne pas confondre avec la grotte des Castets bien connue de Saint-Pé, qui est en fait un gouffre.
Cette cavité à l’entrée "étroite de 1 à 2 mètres de largeur possèderait d’après Jean Barbet une hauteur entre 15 et 20 mètres !, abondante en stalactites" !, pour se terminer par un "boyau étroit qui nécessiterait une position rampante". Il parait que ce boyau nous amène à Léret. La grotte toujours selon Jean Barbet, aurait, sous la Révolution, servi à des Girondins et d’abri à un prêtre réfractaire d’où probablement son nom de chapelle. Il paraît qu’au XXe siècle, elle abritait nombre de cristaux de calcite qui faisaient l’objet d'un commerce intense de la part des Lourdais.
Lors de la visite du secteur, nous avons fait le tour Nord de la montagne à 550 m d’altitude. La pente et forte et glissante. De nombreux éboulis de mélange de pierres et de terre ainsi que de nombreux arbres déracinés, entraînent une recherche difficile. Il existe bien une falaise avec quelques failles. Mais aucune trace visible de cavité à l’exception d’un trou qui semble avoir été bouché par mains d’homme. Cette fermeture, si fermeture humaine il y a, est assez étonnante par la précision des jointures entre les pierres. Sa position IGN : latitude 43°07’31.51’’ et Longitude 00° 01’93.76 W à 546m
Par son environnement sauvage et sa difficulté d’accès on ne voit pas très bien comment la cavité décrite aurait pu avoir autant de visiteurs. Pourquoi personne sur place ne connait ou n’a entendu parler de cette « chapelle » ? A suivre.
Pour y accéder, prendre la route qui mène à Lousourm, par Jarret, laisser son véhicule à la station d'épuration. La grotte se trouverait en face au fond du champ en lisière du bois et du ruisseau Lousourm. Ses coordonnées : Lambert 2 X 407779, Y 1788501 ; Lambert 93, X 453951, Y 6224039 et celle de l' IGN 43°04'23.94" N : 00°01'09.60 W. Au niveau de l'altitude, il y a une certaine confusion Barbet la situe à 621 m, le BRGM à 785 m (?) alors que la montagne ne fait que 631m ? En fait, elle est positionnée dans les 550 m.
(1) Guide de Lourdes et de la Grotte Édition Desclée, de Brouwer et Cie, 1892, pages 118-119.
Cavité bouchée ?
13 OUSTÉ
LA GROTTE DU CHAT (texte et photos de J-L Laplagne)



Photos J-L Laplagne avec son aimable autorisation
14 OUZOUS
Au-dessus d'Ouzous, à flanc de montagne, au bout du camin deth Saberos, se trouve trois grottes, les unes au -dessus des autres. La plus haute, visible sur la photo ci-dessous a pour nom la grotte du cochon, la tuta deth porc, d'après une histoire légendé. A côté, légèrement plus bas, se trouve une seconde grotte avec une inscription datée de 1803. Il s’agit de simples cavités sans boyaux. Elles ont du servir de tout temps d’abris.
Puis encore au-dessous, se trouve la plus grande cavité. Elle a deux entrées. Exposée au S.O.Cette tutte a servit sous la Révolution à un prêtre réfractaire pour célébrer la messe d’où le nom gleizette, signifiant petite église. Une niche à l'entrée sur la droite, servait bénitier. Les deux entrées étaient fermée par des murets de pierre. L’ entrée, près du bénitier possède toujours la pierre du sol avec sa feuillure et sa crapaudine sur laquelle reposait une porte de bois.
Ouzous 1
Ouzous 2
La gleyzette à double entrée
Plan Jacques Omnès La Gleyzette. Photo J. Omnès
Deuxième entrée jadis murée
Ce qu il reste du mur de protection. Photo de droite, à droite la niche-tabernacle.
Photos J. Omnès
Le bénitier dans l'entrée.
La pierre de l'entrée ayant supporté la porte. Photos J. Omnès
15 PIBESTE ( GROTTES ET GOUFFRE)
ABRI SOUS ROCHE
Près de la gravière du Pibeste : abri sous roche de 15m de large sur 3m de profondeur. Rumeur de trouvailles d'ossements de "mammouth", vers 1979. N'a pas pu être confirmée.
Des: os humain mis au jour, vers 1967, par un carrier au-dessus de la route, dans l’ensemble Nord. Restes cédés à un hôtelier d’Aspin. Renseignement par un carrier témoin,1979
Ont été aussi découverts : lame de silex atypique, poussoir en quartzite, céramique gallo-romaine et médiévale. Sondage A. Clot, 1971. Musée Pyrénéen, coll. Clot. CLOT 1972 B, 1973 E; LABROUSSE 1974.
En revanche, un sondage réalisé en 1971 par A. Clot a permis de recueillir quelques ossements d'animaux (Cerf, Renard et Ovicapridé) Plan A. Clot. Coll. Jacques Omnès
Photo-plan coll. Jacques Omnès
LA GROTTE DE VIGER
Mentionnée dans la carte archéologique de la Gaule-Les Hautes-Pyrénées page 267.
Cette grotte a été découverte en 1992, par Chr. Bernès et J.P. Besson à 990 m, sur le flanc du mont Alian. Ils ont été trouvé un dépôt d'origine funéraire qui pourrait appartenir au Haut- Moyen Age (VIe-VIIIe siècle) : restes humains et mobilier (un cinquantaine de pièces) dont une boucle de ceinture mérovingienne décorée, en bronze et son ardillon scutiforme en fer, une clochette en fer et son battant, une pointe à douille de fer, un disque tonique en tôle de bronze, une plaque de fer, un fragment d'une urne grise à pâte blanche, tournée, à décor peigné, ondul.. G Marsan dans De l'occupation ancienne de la montagne dans les Pyrénées et Travaux et recherches archéologiques de terrain. Viger. Exposé dans Bilan scientifique Midi Pyrénées, 1992, DRAC-SRA TOULOUSE. 1993., pages 121, 122.
LE GOUFFRE DU MONT ALIAN Plan André Clot, 1967, coll. Jacques Omnès
LA GROTTE DE PELUHET
Vers le col d'Andorre, dans le bois de Poutbelou, le groupe des spéléologues du 65 en visitant grottes et gouffre du secteur en décembre 2015, a découvert sous un tas de pierres faisant penser à une sépulture médiévale un tas d' ossements humains noircis par du charbon des nombreuses charbonnières qui ont perdurées jusqu'en 1914 et qui a ruisselé dans la cavité. Le crâne était absent. Une datation a été réalisée par l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie). Voir aussi le dossier préhistoire-protohistoire : le Bergons.
Fouille par la gendarmerie. Photos du GSPH
Environs de Saint-Pé, les charbonniers. Carte ancienne.
16 SAINT-CRÉAC
LA GROTTE DE ?
Marquée sur le plan IGN 1646 Est, pratiquement inconnue cette grotte, se trouve en contrebas du chemin qui part de Saint-Créac pour atteindre Ousté. Arrivé, après un gisement de marbre blanc, sur un terrain plat de prairie avant une première ferme, la grotte se trouve à flanc de falaise, sur la gauche, près du chemin mais l'accès direct est impossible, falaise à pic et broussaille dense. Il faut, avant d'arriver à ce replat, prendre un début de chemin qui descend sur la gauche afin de se retrouver au pied de la falaise. Corde et machette sont nécessaires, car il n'y a aucun accès. En rouge, le chemin Saint-Créac-Ousté
La grotte se trouve au fond des broussailles
17 SAINT -PE
RIEULHES- SAINT-PÉ
Sur les hauteurs de Rieulhès à la ferme Couret, dans une propriété privée ayant appartenue à une congrégation religieuse, puis aux Légioonnairex du Christ pour être transformée en centre équestre : Le "Poney fringant", se trouve un éperon rocheux. Cet éperon abrite deux cavités, dont l'une en forme de puits de quelques mètres de profondeur peut- être visitée. Une corde est nécessaire. La seconde n'a pas grand intérêt.


Les sentiers karstiques de l'abbé Abadie en 2016.
L'abbé Abadie. Photo OT Saint-Pé
Les environs de Saint-Pé dans la forêt de Tres Crouts, sont truffés de grottes et de gouffres. On en compte plus de 1500. Le milieu minéral du secteur est caractérisé par des couches géologiques carbonatées épaisses. Remaniées lors de la formation des Pyrénées, elles subirent ensuite d’importants phénomènes de plissements et de corrosion, principalement dus à l’eau chargé de gaz carbonique, qui ont sculpté le paysage et les sous- sol. Ce milieu calcaire, riche en dépression est appelé milieu karstique. En plus des grottes et des gouffres ce qui le caractérisent, c’est la présence de dolines. La doline est une dépression circulaire à fond plat souvent occupé par des résidus argileux rouges issus de la dissolution des calcaires.
La plupart de ces cavités demandent une certaine expérience dans la spéléologie, un équipement adéquat et un accompagnement de professionnels. Afin de connaître l’emplacement des principales excavations, l’Office de tourisme a réalisé un sentier "découvertes" appelé Sentier karstique de l'abbé Abadie, qui peut donner une idée du milieu naturel de ce massif. Il faut se rendre à Rieulhès et de là, prendre la direction ferme Cassadou, la dépasser et arrivé presque au sommet s'arrêter au grand panneau d'information sur la droite. Prendre le sentier, après un ruisseau une patte d'oie se présente à vous le chemin du haut vous mène au four à charbon de bois, celui du bas appelé ferme Cacha, aux différentes grottes et aux différents gouffres. Nous rejoignons successivement :
Pour la crèque Noelle et la grotte de la Bouhadère prendre la direction ferme Cacha. Le panneau derrière appelé sentier découverte nous mène au four à charbon de bois. Il serpente entre buis, hêtres et lapiaz recouverts de mousses et de lichens.
Madame Omnès en direction de la crèque Noelle, 2016
1) GOUFFRE DE LA BORNE 109
C'est le première cavité que nous rencontrons avant la patte d'oie.
Son nom est dû à la proximité de la borne 109 (mentionnant la limite entre la commune de Saint-Pé et la Réserve du Pibeste) Cette borne a été réalisée en 1892. Il ya 485 bornes sur 39 km. Ce gouffre à 7 mètres, à gauche de la borne a été découvert en 1982, du fait de son entrée discrète. Déblayée depuis, il est toujours en cours d’exploitation. C’est une succession de puits entrecoupés de passage étroits qui descendent à près de 108 mètres de profondeur. Son étendue sous terre et dont une partie passe sous la grotte des Coumates située à 500 m, est remarquable et fort impressionnante.
Gouffre de la Borne 109.
Décembre 2017, manoeuvres de secourisme dans le gouffre. Photo La Dépêche
2) GROTTE DES COUMATES (Tute des loirs)
C'est dans un ravin (coume= vallon étroit) marquant une fracture que se trouve cette grotte. C'est en fait, une "perte" ou un point d'absorption des eaux. D'après l'OT de Saint-Pé, elle aurait été explorée par l'abbé Abadie qui lui a donné un second nom, la tutte des loirs. Ce surnom serait dû à une aventure peu courante qui lui serait arrivé lors de son exploration, des loirs lui auraient subtilisé son gouter, pourtant caché et bien enveloppé. Profonde de 350 m avec un dénivelé de 70 m, on y accède en prenant le sentier au-dessous du gouffre de la Borne 109. Ce sentier se termine par la crèque Noëlle.
Grotte des Coumates. Cliché OT de Saint-Pé
3) LA GROTTE DU HAYAOU ou CRÈQUE NOËLLE, après la grotte de Coumates sur le sentier Abadie
À l'extrémité du chemin du milieu du "sentier" Abadie, à 820 m du départ et 100 m, au-dessous du gouffre de la borne 109. et après le gouffre du Hayau. Le chemin est en cours de balisage avec pour le moment des rubalises. Beaucoup de rochers et de troncs d'arbres déracinés. Cette caverne découverte en 1946 par l'abbé Abadie, M Lanoé et sa fille Noëlle. La grotte prendra le nom de Crèque Noëlle (Noèle) Elle découvrit la première, des dents d'ours des cavernes et des fragments de poterie médiévale, dont un col de vase de style commingeois avec son anse. Par la suite, elle sera régulièrement visitée par les spéléologues. En 1972, la découverte de quartzites taillés, par A. Clot, amène celui-ci à entreprendre un sondage de 3 m² dans l'entrée. Trois ans plus tard, en février 1975 Jacques et Albert Omnès accompagnés de l'abbé Abadie et de M Lanoé (à vérifier) font de semblables trouvailles d'outils sur quartzites patines. En mars 1975, ils découvrent une mandibule d'ours des cavernes (ursus spelacus) Durant toute l'année 1975, ils effectuent plusieurs sorties et un sondage de 3 m² , à 25 m de l'entrée. C'est une grotte creusée en régime noyé, ancienne perte qui absorbait les eaux de surface ; d'où les formes arrondies des cavités et les traces d'humidité des plafonds qui parfois produisent des gouttes à gouttes. Voir aussi le dossier préhistoire.
Jean et Jacqueline Omnès décembre 2016
Albert Omnès, l'abbé Abadie et M. Lanoé (à vérifier) avant la visite de la grotte en février 1975. Autre photo dans le dossier Préhistoire.
Col de cruche avec anse découvert par Noëlle Lanoé en 1946. OT de Saint-Pé
Relevé d'André Clot en 1972 revu en 1975, en pointillé, les zones de fouille, coll. Jacques Omnès
Dans la grotte en 1975, Albert Omnès à droite et Jean Lanoé (à vérifier). Les flèches indiquent la ligne d'humidité. Photo Jacques Omnès
Au fond, à droite, diverticule qui descend dans une galerie inférieure. J-F Delannoy
Traces de fouilles de 1972 ou 1975.
4) GOUFFRE DU HAYAU
On rejoint la grotte de la Bouhadère, en contrebas. Si Bouhadère désigne un soufflet d'air c'est parce qu'elle communique avec ce gouffre du Hayau, comme le montre le plan ci-dessous. La circulation d'air est accentuée par l'importante dénivellation entre les deux entrées.
Photo J. Omnès Photo OT Saint-Pé
Descente du gouffre par l'abbé Abadie
5) GROTTE DE LA BOUHADÈRE
Sur le sentier Abadie qui descend après la patte d'oie et se termine par la grotte de Pale. Découverte par l’abbé Abadie professeur de mathématiques au Collège Peyramale à Lourdes et géologue passionné pendant ses heures de loisirs, a nommé ainsi cette grotte qu’ il a découverte, à cause du souffle qu’elle dégageait. Une bouhadère étant un tube de bois dans lequel on souffle pour activer le feu. La cavité qui descend à une profondeur de 145 mètres et se développe sur 1 300 mètres, correspond avec le gouffre du Hayau dont l’entrée est située 80 mètres haut. Les spéléologues qui l’ont suivi, ont découvert des ossements de Loup, de Hyène et d’Ours des cavernes datant de 80 000 à 100 000 ans.
L'entrée relativement étroite donne accès à de belles salles où l'on peut se tenir debout.
Initiation à la spéléologie à la Bouhadère avec le GHSP :
Entrée de la grotte. Nom inscrit sur la gauche. Bref passage étroit.
Jean-François Delannoy nous montrant un gouffre avec ses pitons d'accès (relais sur chaîne)
6) LA GROTTE DE LA PALE ou tute des Gabarets.
La Pale = forme de pelle (la montagne). Les deux entrées sont au bord du chemin. On y accède après la grotte de la Bouhadère en descendant jusqu'à la bifurcation verte, puis en prenant le sentier montant à gauche, où, à 10 m se trouve un imposant tremplin de VTT. Cette grotte longue de 250 mètres, possède de nombreuses stalagmites et stalactites souvent cassées. De plafond bas, on rampe souvent. Elle nous offre sur son entrée, la trace correspondant au niveau des eaux de fonte des glaciers qui ont emprunté la vallée du Gave de Pau, lors de l’ère quaternaire. Les eaux ont suivi un passage entre deux strates de roches et sont ressorties un peu plus loin, donnant ainsi naissance à cette cavité avec deux entrées et à de nombreux gours (reliefs de calcaire serpentant au sol rendant la progression difficile. À l’entrée, elle présente des griffures d’environ 30 000 ans, d’ours des cavernes. La plaquette de l'OT, précise que l’action des eaux et des matériaux charriés à mis au jour le calcaire à faciès Urgonien, déposé au Crétacé inférieur. Ces dépôts apparus dans les mers peu profondes, il y a 110 millions d’années, sont caractérisés par des rudistes (animaux marins bivalves). À l’œil nu, ces fossiles se présentent sous la forme de cercles noirs, de quelques centimètres de diamètre se détachant du calcaire gris. Pas mal d'araignées, mais peu de chauve-souris y ont trouvé refuge.
En septembre 2017, de la cordelette réfléchissante a été mise en place pour délimiter les endroits de la cavité sur lesquels apparaissent des traces de griffades d'ours et de mains humaines datant d'environ 30 000 ans. Les spéléos et visiteurs pourront désormais observer ces vestiges sans risquer de les détériorer par leur passage. Merci à tous de respecter et de faire respecter cette protection.
La Pale entrée 2
La Pale entrée 1, étroite.
Intérieur, nombreuses stalactites et nombreux gours. Plafond bas.
Griffures d'ours. Photos J. Omnès
Petite vidéo de l'OT :
https://www.youtube.com/watch?v=RG3WmKBVRik
Pour comprendre le plan il faut l'inverser, l'entrée de droite est en fait à gauche sur place, c'est l'entrée1 quand on est face aux ouvertures.
Photo du spéléoclub de Lourdes, lors de la pose des cordelettes
Il existe d'autres grottes-gouffres, dont les plus connus sont : 6 bis) le Paybou, la Porte de la Gleyse et le Puts d'Aran
Gouffre de Paybou. Cliché OT Saint- Pé/ J.-C. Mengelle
Gouffre Porte de la Gleyse. Près du col d'Espades. Cliché OT Saint- Pé/J.-C. Mengelle
Puts d'Aran. Clicjhé OT Saint- Pé/J.-C. Mengelle
DIVERS
10) MINI GOUFFRE DE LA FERME MOURICHI
Sur le chemin menant chez les soeurs de Bethléem, il faut s'arrêter sur le terre- plein face au four à chaux, sur l'emplacement, transformé en espace ludique avec des personnages faits de bois divers. De là, part un sentier qui descend vers le ruisseau le Génie. Un pont le traverse, prendre à droite un chemin qui monte, peu marqué et qui nous amène à 500 mètres à l'aplomb du gouffre pas visible. Il est à 10 mètres du chemin, en contrebas. Il s'agit d'une ancienne doline effondrée dont la partie basse (entrée de la grotte) se touve à environ 10 mètres au-dessous.Le cheminement se trouve gêné par les nombreux débris de bois, pierres, feuilles tombées dans le gouffre.
Petit film de J-C Mengelle
Le pont sur le Génie
Gouffre vue du haut
En face de ce mini gouffre, de l'autre côté du ruisseau, se trouve, niché près d'une cabane, la grotte Chaussette ainsi appelée par Alain Dole car elle a la forme d'une chaussette. Grotte peu profonde. On peut tenir debout les six premiers mètres. Le fond se retrécie vite. C'est probablement après le retécissemet à la verticale que furent cachées les armes parachutées pendant la guerre sur l'Aühlet. Deux Saintpéens ayant été pris par la Gestapo, il fallut vite déplacer les caisses, une quinzaine et les transporter au nord du village à la grotte-gouffre qui pris le nom de grotte de la Résistance. Voir ci-dessous. En remontant le chemin au-dessus de la grotte, on tombe sur la ferme Mourichi.
12) GROTTE DE LA RÉSISTANCE
Situé à l'entrée de Saint- Pé, sur la droite en venant de Lourdes, face à l'intersection avec la route se rendant à Rieulhès, prendre le chemin qui mène à la ferme à 100 mètres, il ya une cabane faisant office de garage, prendre à gauche le large chemin au bout, monter le long de la barrière. Au niveau du piton rocheux, et de l'arbre ci-dessous, bifurquez à gauche c'est à une cinquantaine de mètres.
Cette grotte qui est en fait une large bouche, a servi de dépôt d'armes et de munitions pendant la dernière guerre.
La grotte de la Résistance, pour l'Escb est une cavité d'initiation parfaite, avec de la progression facile, des mains courants en place, des petites escalades, un puits de 11 m, et pour finir une dernière main courante nous amène au fond de la cavité... Mais dès le départ il ya un plan incliné, mieux vaut faire la descente avec un habitué.
On approche. Photo spéléo ESCB.
L'ouverture est en partie cachée par un rocher
Plan du GSHP, 1983
13) GROTTE DE FAIOUIAS (TUTE FAYOUYE)
Il s’agit d’une petite grotte (tutte) servant d’abri à moutons à 450 m d'altitude. Elle est située à gauche de la grotte de la Résistance, bien visible sur la colline de la Lit, 1 km avant d'arriver à Saint-Pé. Elle domine la RN637 au niveau de l'embranchement de Rieulhès. Elle a servi de repère à un ermite, ancien grognard de Napoléon, originaire du village. D’après l’abbé Abadie, notre homme était tailleur de pierre et travaillait souvent chez les paysans du coin (1).
En entrant sur la droite, à la lumière du jour, on peut voir sur la roche, un panneau gravé au burin. Le centre du panneau comprend une dédicace à Napoléon Ier, entouré de croix latines. On peut lire : LA GLOIRE et LONNEUR A se NAPOLEON VIVE NAPOLEON, entouré de croix latines et de deux dates : 1811 et 1818. Ont été ajoutés, des noms, dont de Jean Solité et Cosade et au-dessus Pamphile Abadie, serments d’amoureux d’après l’abbé Abadie (1 bis).
Petite vidéo de Jean-Claude Mengelle :
(1) La sanglier du Picharrot, édition Marrimpouey, 1972, page 15. (1 bis) page 28.
14) GROTTE-GOUFFRE DE LA PALOMBIERE
Le gouffre se trouve au pied d'une palombière : le trou en bas à droite sur la photo. Il a été découvert par Michel Bof. C'est certainement la cavité la plus concrétionnée de la montagne de la Pale. Les stalactites sont effectivement fort nombreuses, voir la vidéo ci-après.
Photo de Marc Chanliau
Vidéo réalisée par J-C Mengelle. Musique : Lento - Dee Yan-Key
15) GROTTE (gouffre) DES CASTETS
Prendre la direction du monastère des soeurs de Bethléem, montez sur la droite le chemin qui longe la Génie Braque, qui se trouve sur la droite. Au carrefour prendre à droite, on rencontre un petit pont, un marquage en rouge indique que vous êtes dans la bonne direction. La grottte-gouffre se trouve à 15 minutes sur le territoire de l'ancien camp de jeunesse (1940). Elle est à 30 m à l'arrière de la ruine de la ferme des Castets, qui est le long du chemin, dans le prolongement du mur de droite quand on est dos à la ruine, pignon arrière. Nous tombons sur une vaste doline couverte de broussailles et de ronces. La cavité correspond à un effondrement au milieu de la doline. Terrain humide glissant. Y aller impérativement avec un spéléologue affirmé.
Ce gouffre aux boyaux étroits a été visité par l'abbé Abadie en 1955.
16) AYGUO BLANCO-GÉNIE BRAQUE (résurgence)
C'est une petite grotte au beau milieu de la forêt de Tres Croutz dans le Massif de Saint-Pé-De-Bigorre. De cette grotte jaillit la partie visible de la rivière d'Ayguo Blanco (les eaux blanches) qui se jette ensuite rapidement dans la Génie Braque. L'exploration de l'amont de cette grotte donna du fil à retordre au spéléologue local le plus connu, l'Abbé Abadie en 1955. Outre les étroitures sévères qu'il ne réussit à franchir sans aller bien loin, il dû se plonger dans une eau à 4°C dont il ressortit, quelques dizaines de minutes plus tard, dans le plus simple appareil, ses sous-vêtements restés accrochés aux stalactites et éperons rocheux... Informations et photos Marc Chanliau