LES ARMOIRIES DU COMTÉ DE BIGORRE
D'or à deux lions léopardés de gueules, armés et lampassés d'azur, passant l'un sur l'autre. » L'origine du blason reste mystérieuse. Tout au plus, peut-on constater qu'il est identique à celui de la ville de Chabanais. ... Les armes des Chabanais seraient ainsi devenues celles de Bigorre
Blason sur la façade 1930 des archives de Tarbes restauré en 2021Pour Armand d’Avezac (1800-1875) dans Essai historique sur le Bigorre tome 1, page 243, édition Bnf, l’héraldisme a été institutionnalisé en 934, par Henri l’Oiseleur, roi de Germanie lors de l’instauration de tournois. L’usage deviendra général lors des croisades.
Pour Guilhem Pépéin dans Esprit gascon sur Facebook : '' Il faut savoir que les études sérieuses sur l’héraldique des trente dernières années ont démontré que les armoiries sont apparues en Europe occidentale pendant la période comprise entre 1130 et 1160, et que leur usage s’est répandu ensuite progressivement des rois et des grands seigneurs (ducs, comtes, vicomtes etc.) à l’ensemble de la société. Ces mêmes études, dont la tête de pont en France fut Michel Pastoureau, ont également montré que ces armoiries étaient au tout début des emblèmes personnels qui sont assez rapidement devenus des emblèmes dynastiques ou familiaux. Ce n’est que lorsqu’une dynastie, famille ou « maison » dirigeait un territoire depuis plusieurs générations que leurs armoiries avaient tendance à être associées à ce territoire. Et encore ceci n’était pas automatique car si la famille disparaissait d’une manière ou d’une autre, il arrivait que ce soient les armoiries de la nouvelle famille ou « maison » qui dominait ce territoire qui remplace les précédentes et soient in fine à l’époque moderne considérées comme celles du territoire en question (ex : de la vicomté de Limousin avec la maison bretonne de Penthièvre à la fin du XIVe siècle qui remplaça les armoiries des précédents vicomtes de Limoges)".
Ceci posé, il est ainsi bien plus facile de comprendre ce qui va suivre.En 1996 dans son ouvrage titré « Pétronille de Bigorre. Une comtesse d’oc et d’oïl » l’auteur André Delpech explique pages 137-141 que les armoiries de la Bigorre ou plus précisément du comté de Bigorre ne sont pas issues des comtes autochtones, mais proviennent des seigneurs de Chabanais en Angoumois (dép. Charente) dont l’un des membres (Eschivat IV de Chabanais) avait hérité du comté. Cette thèse, quelque peu gênante, on peut le concevoir, pour nombre de Bigourdans, est étayée par l’auteur qui reproduit pages 142-143 de son livre un superbe monument funéraire sculpté d’un seigneur de Chabanais qui se trouve encore de nos jours dans l’église de Grenord qui se trouve dans la commune de Chabanais et qui porte les armoiries aux deux lions passants. Comme nous savons qu’Eschivat de Chabanais s’est fait enterrer, comme le demandait son testament, à l’abbaye de l’Escaladieu en Bigorre, et que le style des sculptures de ce monument ne peut être que du XIIIe siècle, il ne peut s’agir en toute logique que du tombeau de Jourdain II, seigneur de Chabanais, père d’Eschivat, qui avait épousé Alix de Montfort, héritière du comté de Bigorre. Comme les branches cadettes des Chabanais portaient toujours les mêmes armoiries aux deux lions passants (sur fond jaune, « d’or », ou blanc, « d’argent) et qu’elles n’avaient aucun liens familiaux avec la Bigorre, il semble évident qu’il s’agit bien des armoiries de la famille des seigneurs de Chabanais, les Matha-Chabanais. Les successeurs d’Eschivat IV à la tête de cette seigneurie, ont d’ailleurs gardé ces armoiries (« D’or à deux lions passants de gueules ») si bien que la commune et ses habitants de Chabanais les emploient encore de nos jours.
André Delpech se demandait donc qu’elles pouvaient être les « véritables armoiries de Bigorre » (p 141), question faussée dès le départ puisque les armoiries étaient alors dynastiques et non territoriales. On peut juste supposer, puisque la précédente dynastie qui donna des comtes de Bigorre était celle des vicomtes de Marsan (de 1129 à 1194), que ces comtes devaient porter comme armoiries « Losangé d’or et de gueules », soit celles que les branches cadettes de cette famille (co-seigneurs de Marsan et seigneurs de Cauna) ont porté par la suite.
Nous ne reviendrons pas ici sur la tumultueuse vie de Pétronille de Bigorre, comtesse de Bigorre (de 1194 à 1251), de son vrai nom gascon Peyrone. Pétronille était en réalité Pétronille de Comminges, puisqu’elle était la fille du comte de Comminges Bernat IV et de « Stéphanie, dite Béatrice » de Marsan. Elle eut cinq maris, dont deux lui donnèrent des filles : Gaston VI de Moncade, vicomte de Béarn ; Nunó Sanç, comte de Roussillon ; Guy de Montfort ; Aymeric de Rancon et enfin Boson de Matha-Chabanais. Pétronille fit épouser sa fille aînée Alix de Montfort, héritière du comté de Bigorre, au frère de son dernier Jourdain de Chabanais. Les deux eurent comme enfant Eschivat de Chabanais (+ 1283), le dernier comte indépendant de Bigorre (1255-1283). À la mort de ce dernier, les querelles de succession furent un tel imbroglio que le roi de France Philippe le Bel, toujours prompt à profiter des situations ambiguës, saisit « provisoirement » le comté en 1292 et le rattacha au domaine royal… Cependant le procès devant le parlement (cour de justice) de Paris pour la possession du comté de Bigorre va durer avec des interruptions jusqu’en 1503 ! Le comté allait être la proie de plusieurs prétendants au XIVe siècle, et tout particulièrement les comtes de Foix – vicomtes de Béarn et les comtes d’Armagnac qui se faisaient une guerre intermittente.Il nous reste au moins deux empreintes du sceau du comte de Bigorre Eschivat (ou Esquivat) de Chabannais. L’un tiré d’un acte de 1256 est partiellement conservé et montre juste l’écu aux deux lions rampants, l’autre provenant d’un acte de 1276 est complet et permet de lire autour de l’écu aux deux lions rampants : « Sceau d’Eschivat, comte de Bigorre et seigneur de Chabanais » (Sigillum Eschivati, comitis Bigorre et domini Chabanesii). Nous avons également conservé le sceau (1284) de sa seconde épouse Agnès de Foix où l’on voit à sa droite les armoiries aux deux lions rampants et à sa gauche les armoiries des comtes de Foix d’où elle provenait.
Récemment en 2016, on a interprété qu’un chevalier portait les « armoiries de la Bigorre » sur un vitrail de la cathédrale de Chartres. L’historien Stéphane Abbadie pense qu’il s’agirait peut-être de la représentation de Boson de Matha-Chabanais, le cinquième et dernier mari de Pétronille de Bigorre. Il est assez difficile de l’affirmer sans aucun doute et si ce vitrail a un bien un lien quelconque avec les Matha-Chabanais puisqu’il est bien possible qu’un seigneur non identifié des régions situées au nord de la Loire ait porté les mêmes armoiries qu’eux. En effet, les vitraux de la cathédrale de Chartres représentant des personnages à cheval avec leurs armoiries et leurs bannières datent du premier quart du XIIIe siècle. Ils se concentrent sur les seigneurs proprement « français », c’est-à-dire originaire des régions septentrionales, et il y a peu de probabilités qu’elles représentent des seigneurs tout fraîchement intégrés à la sphère d’influence capétienne tels que les Boson-Matha.
André Delpech supposa, à tort, que ces armoiries devinrent celles du comté de Bigorre lorsque l’assemblée des trois états de Bigorre rechercha au XVIIIe siècle les armoiries de leur province et qu’elle ne trouva que les sceaux d’Eschivat de Chabanais. Mais il s’agit d’une erreur. En 1425, le comte de Foix et seigneur de Béarn Johan Ier, obtint finalement du roi de France Charles VII le comté de Bigorre en échange de son soutien politico-militaire contre le roi d’Angleterre Henri VI, qui prétendait être Henri II de France et qui dominait le nord du royaume de France. Dès ce moment, ce comte ajouta au traditionnel écartelé de Foix et Béarn, des armoiries censées représenter le comté de Bigorre. Celles-ci étaient similaires à celles portées par Eschivat de Chabanais. Elles devaient, en effet, être visibles sur les sceaux présents sur beaucoup de documents conservés de son règne comtal et on peut supposer aussi sur des monuments peints (peintures, sculptures etc) datant de ce même règne. Le plus surprenant est qu’il l’ait fait figurer « sur le tout », c’est-à-dire au centre de l’écartelé de Foix-Béarn comme si le comté de Bigorre avait une place centrale dans ses possessions. Géographiquement, tel était le cas et historiquement, c’était une extraordinaire victoire de la maison de Foix d’avoir réussi à rattacher à ses possessions ce comté contigu au Béarn disputé depuis plus de 125 ans aux comtes d’Armagnac.
Comme les Foix-Béarn issus de la maison de Grailly, puis les Albret qui leur succédèrent par mariage continuèrent à rattacher des terres à leurs possessions, et prétendaient à d’autres, leurs armoiries se complexifièrent avec le rajout de nombreux quartiers – dont le plus important était celui montrant les armoiries du royaume de Navarre – et les armoiries qui étaient devenus celles du comté de Bigorre furent alors décalées vers la « dextre » (notre gauche en langage héraldique) comme le montre une miniature représentant le roi de Navarre, comte de Foix et seigneur de Béarn Francès Fébus. Elles demeurèrent ainsi dans les armoiries complètes des rois de Navarre de la maison d’Albret, jusqu’à l’avènement du roi de Navarre Henri III sur le trône de France en tant qu’Henri IV (1589).Enfin, évoquons le cri de guerre des comtes de Bigorre. Un cri de guerre était souvent associé aux armoiries d’une dynastie ou d’une famille et il est parfois devenu à terme leur devise familiale (leur maxime, en anglais « motto »). Nous ignorons quel fut le cri de guerre des comtes de Bigorre avant 1284, mais son usage s’est maintenu par la suite comme le démontre la bataille de Mascaras ou du Pas de Larré qui se passa entre des Bigourdans pro-français et des Gascons pro-anglais de la garnison du château de Lourdes dans les années 1370 ou 1380 (avant 1388). Le grand chroniqueur Jean Froissart nous transmet son récit grâce à celui qu’Espan du Lion, un grand serviteur de Gaston Fébus lui fit en 1388. Tandis que les hommes de Lourdes criaient au combat « Saint Georges ! Lourdes ! » (saint Georges étant le cri de guerre des Anglais), les seigneurs bigourdans fidèles au roi de France criaient de leur côté « Notre Dame ! Bigorre ! ». Il faut savoir en effet qu’en 1062, le comte de Bigorre Bernat II avait placé lors d’un pèlerinage au Puy-en-Velay son comté sous la protection sacrée de Notre-Dame du Puy[-en-Velay]. Le cri de guerre « Notre Dame ! Bigorre ! » est donc en toute logique un héritage de cet acte de dédication qui marqua l’histoire de la Bigorre, même au niveau de la succession au comté, l’Église du Puy prétendant par la suite au XIIIe siècle avoir la suzeraineté sur le comté. Une autre variante plausible du cri de guerre des comtes de Bigorre a pu être simplement « Bigorre ! Bigorre ! », la répétition du nom de la terre du seigneur étant un grand classique des cris de guerre médiévaux. Cela nous est suggéré par la devise des Castelbajac, qui fut l’une des quatre ou cinq grandes familles nobles du comté de Bigorre au Moyen Âge et dont la devise est toujours aujourd’hui « « Bigorre ! Bigorre ! Castelbajac ! ».
TENTATIVE D’EXPLICATION SUR L’ORIGINE DU BLASON DE PETRONILLE, COMTESSE DE BIGORRE
Par Michel Peyrégne, auteur sur ce site patrimonial de l’analyse du blason d’Argelès-Gazost.
Pour Michel Peyrégne, le blason des deux lions léopardés passants qui serait d’origine locale, propriété de la comtesse, à l’encontre de la thèse d’André Delpech, qui en fait un blason venu de l’extérieur (Chabanais), adopté par Guy de Montfort mari de Pétronille en 2016, aurait pour base le nom même de Pétronille (Petronilla)
D’après lui, il y aurait dans Pétronille l’anagramme Leone (lion)! Et même grâce aux deux ll , deux lions.
De là, à copier le léopard passant du duché d’Aquitaine dont au XIe siècle la Bigorre était vassale, avant de devenir celle de l'Aragon,, il n’ ’y aurait eu qu’un coup de crayon pour modifier le graphisme en doublant le léopard en les plaçant l’un au -dessus de l’autre et lui faire tourner la tête avec un regard vers l’avant.
Ce n’est qu’une hypothèse insiste-t-il. Hypothèse bien faible pour confirmer l’origine bigourdane de notre blason.
Voir le bulletin SESV N°55/2024, page 108
Bibliographie sommaire :
- A. Delpech, Pétronille de Bigorre. Une comtesse d’oc et d’oïl, Atlantica, Biarritz, 1996, réédition 2003.
- Jean Froissart, Chroniques, Livre III, Le manuscrit Saint-Vincent de Besançon, éd. P. Ainsworth, étude codicologique par G. Croenen, t. I, Genève, éd. Droz, 2007 p 163 (mention du cri de guerre « Notre Dame ! Lourdes ! »).
- Laplagne Barris P. Sceaux gascons du Moyen Âge, Paris-Auch, 1888-1892, p 140-141 (Dessins des sceaux d’Eschivat de Chabanais et du sceau de sa femme Agnès de Foix).
- Le cartulaire de Bigorre (XIe-XIIIe siècle), éd. Xavier Ravier, en collaboration avec Benoît Cursente, Paris, 2005, acte n° XXVIII, p 47-48 (Le comte de Bigorre Bernat II consacre son comté à l’église Notre-Dame du Puy-en-Velay).
- L. Merlet, Procès pour la possession du comté de Bigorre (1254-1503), Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, année 1857, Volume 18, p 305-324.
Sites webs : Sur les armoiries « de Bigorre » de la cathédrale de Chartres :
https://www.ladepeche.fr/.../2333046-a-chartres-le...https://www.nrpyrenees.fr/.../56431-a-chartres-le-mystere...
Sur la bataille de Mascaras ou du Pas de Larré : http://lieux.loucrup65.fr/pasdelarre.htm
ORIGINE D'APRES ETIENNE PAISNEL courriel du 22 03 2021
« …Je travaille actuellement sur l'identification du vitrail 114 de la cathédrale de Chartres que certains attribuent à Boson de Matha ou à Eschivat de Chabanais.
Je rejoins totalement votre conclusion. Il ne s'agit en aucun cas de l'un ou de l'autre. (Les Matha descendent des Angoulèmes, et les Chabanais sont éteint dès le XIIIème siècle.)
D'après mes recherches et mes documents personnels, je puis vous affirmer sans nul doute qu'il s'agit du gendre de Guy de Montfort, Raoul Paynel dit Tesson qui porte d'or à deux lions de gueule passant, armés, lampassés et couronnés d'azur.
Par ailleurs, Raoul Paynel est l'époux de Pétronille de Montfort, fille de Pétronille de Comminges. Son père, Guillaume est croisé aux côtés des Montfort, pair d'Angleterre et ami d'Henri III, beau-frère du Duc de Bretagne. Les liens de la famille Paynel avec l'Angleterre suffisent à expliquer l'intervention des gouverneurs de Guyenne dans la succession de la Bigorre, son occupation lors de la Guerre de Cent Ans et son annexion à la fin de la dite guerre. Les Paynel sont alors Chambellan du duc de Bourgogne, principal opposant à la Navarre et à la couronne de France puisque Empereur et roi d'Espagne avec Charles Quint.
Si le blason des Paynel n'est pas effacé de l'histoire de Bigorre, c'est peut-être aussi parce qu'ils sont cousins avec les rois de Navarre.
Ces armes sont attribués à la famille Paynel depuis au moins 1238 et seront portées jusqu'en 1789 sous diverses formes. Les historiens considèrent en général la branche d'Hambye, portant d'or à deux fasces d'azur et neuf merlettes de gueules en orles ce qui fait oublier l'existence des autres armes.
Je vous invite à consulter les armoriaux européens, notamment l'Armorial de la Toison d'or aisément accessible sur le site de la BNF ou l'armorial le Breton sur le site des archives nationales, avec plus de 20 sources différentes provenant tant de France que d'Angleterre ou de Belgique, soit bien plus que tout autre proposition. Cette famille est seule à pouvoir être identifiée par ce blason. »
Etienne Paisnel, docteur es Histoire, spécialiste de la noblesse normande.
RAPPEL POUR LES BLASONS
La source de ces blasons vient en premier de http://www.passion-bigorrehp.org/
puis de http://www.armorialdefrance.fr pour les mises à jour. Les principaux contributeurs de ces armoiries sont Jean-Paul Fernon et Daniel Juric.
Ses mobiliers classiques locaux
.Il y a queqlues exceptions quand le roi de France accordait des privilèges à certaines abbayes dont Saint-Savin.
Ecartelé aux 1 et 4 d'or, à trois pals de gueules ; et aux 2 et 3 d'or, à deux vaches, accornées, accolées et clarinées d'azur ; sur le tout d'or, à deux lions léopardés.
Nous avons ici les vaches clarinées du Béarn, les pals de Foix et les lions léopardés de Bigorre.
La documentation la plus sérieuse nous vient de l'Armorial de Bigorre de l'abbé de Vergès de Sazos. Né en 1737, il est surtout connu pour ses travaux de généalogie des grandes familles.
(1) Aucun, Beaucens, Argelès-Gazost.
Un des rares ouvrages sur les blasons locaux. Société académique des Hautes-Pyrénées, 2009-2010 Textes de Stéphane Abadie et Julien Gaillard
LES COMMUNES DE HAUTE-BIGORRE SANS BLASON OFFICIELS
Il y a 15 villages répertoriés sans blason officiels (non votés en conseil municipal).
65 001 - ADAST
65 020 - ARCIZAC EZ ANGLES
65 045 - AUCUN
65 056 - AYZAC OST
65 107 - BOURRÉAC
65 164 - ESCOUBES POUTS
65 202 - GEZ
65 011 - LES ANGLES
65 348 - OURDIS COTDOUSSAN
65 352 - OUZOUS
65 355 - PAREAC
65 396 - SAINT SAVIN
65 420 - SERE EN LAVEDAN
65 458 - UZ
65 463 - VIELLA
En gras, notre tentative d'interprétation. Elle évoluera en fonction des trouvailles et des courriels des lecteurs
Sont répertoriés ci-après les blasons des villages des cantons de 1-LOURDES OUEST ; 2-LOURDES EST ; 3 SAINT-PE ; 4 ARGELES GAZOST; 5 AUCUN ; 6 LUZ-SAINT-SAUVEUR ;7 D'OSSSUN
Lourdes
(BO) Blason du XVIIIe siècle
De gueules aux trois tours d'or, ouvertes, ajourées et maçonnées de sable, celle du milieu plus élevée et sommée d'une aigle contournée d'argent, tenant dans son bec une truite du même, à la champagne cousue d'azur, chargée d'une chaîne de six montagnes d'or, posées sur une rivière aussi d'or, ondée d'argent mouvant de la pointe.
Blason évoquant l’histoire légendée de Mirat d'après le moine anglais Marfin au XIIe siècle (G. Marès le situe en 1118, d'autres auteurs évoquent le XIIIe siècle sans précision), visant à confirmer les droits du Puy -en -Velay et du roi de France sur la Bigorre (Procès de Bigorre). On peut remarquer que le manuscrit évoque un poisson et non une truite comme dans le blason. Et que la truite n'était pas le poisson le plus répandu dans les plats locaux. Le brochet était le poisson roi et le lac comme l'étang de l'You proches étaient des viviers à brochets
Le blason initial de la ville au XVIIIe siècle (1720), un héron au poisson dans son bec, venait peut être du blason de Jean de Béarn. Voir ci-dessus : d’argent au héron de sable dévorant un poisson de même.
De nombreux villages n'ont pas encore de blason officiel Ce sont : Adast, Arcizac-ez-Angles, Aucun, Ayzac-Ost, Bourreac, Escoubes-Pouts, Esterre, , Gez-Argelès, Ourdis-Cotdoussan, Ouzous, Sère-en-Lavedan, Uz ,Viella. Au fur et à mesure d'adaptation d'un blason, nous le mentionneront avec un BO (Blason officiel)
1- Canton Lourdes-Ouest
Adé, Aspin, Bartrès, Omex, Ossen, Poueyferré, Ségus, Viger.
Adé (BO)
Parti, au premier d'argent à la tour de sable ouverte et ajourée du champ, au second d'or à la vache passante colletée et clarinée de gueules sur une terrasse de sinople.
Ce blason représente l’ancien château d’Adé (à la place de l’église paroissiale) et la vache lourdaise (origine à Adé). Il ressemble à celui de Geu et de Barthe.
Aspin-en-Lavedan (BO)
D'or à la vache de gueules accompagnée de trois taons de sable.
Les pâturages d'Aspin, propices à l'élevage de la race laitière lourdaise, amenaient avec leur rassemblement, une prolifération de taons qui se montraient forts agressifs envers les passants. D’où le sobriquet, les taons pour les habitants. En 2015, la commune a légèrement modifié les meubles : la vache est statique et les taons ressemblent plus à des avions !
Bartrès (BO)
D'azur à la croix latine tréflée d'or, chargée au pied de la lette B capitale de sable, accompagnée en chef de deux étoiles aussi d'or .
La lettre B symbolise-t-elle la présence de Bernadette dans le village chez sa nourrice ou la première lettre de Bartrès ? Aucune information ne nous a été donnée par la mairie. Jean Védère fait mention d'une croix de rogations.
Omex (Aumets)
D'or à la bande d'azur chargée de trois étoiles d'argent, adextrée d'un annelet de gueules. A gauche, blason adopté par la municipaloté, à droite celui dessiné par de l'abbé de Vergès dans son Armorial
On peut constater que l'annelet est à gauche et non à droite comme il est décrit et comme il est représenté dans l'armorial des familles noble de l'abbé de Vergès, photo de droite. Adextrée étant peut-être traduit par la mairie par à côté, en marge ?
Il s’agirait d'après Léon Sarniguet de la représentation du blason du seigneur d’Omex, Guillaume de Castelnau. Les Castelnau-Laloubère, Henri-Philippe et son fils Guillaume, furent effectivement au XVIIIe siècle, seigneurs du domec d'Omex. Ils le revendirent en 1751, aux Coufitte.
D’après L. Sarniguet, la bande d’azur chargée des trois étoiles fait allusion à leur alliance et l’annelet rouge représente l’anneau de soumission des anciens chevaliers. Il est une marque de grandeur, de noblesse et de juridiction. Nous retrouvons les trois étoiles et l'anneau rouge dans le blason de Ségus.
D'après l'Armorial de Bigorre de l'abbé de Vergès, il y a eu la présence à Omex d'un seigneur d'Ossen au même blason ainsi décrit : D'or à la bande d'azur chargée de trois étoiles d'argent et adextrée d'un annelet de gueules par concession du baron de Bazillac dont il était hommager.
La municipalité n'a pas retenu le blason des d'Estibayre, vieille famille noble béarnaise (Pontacq) installée à Omex en 1538 après le mariage de Roger avec Jeanne, fille d’Antoine du Domec d’Omex et dont le rayonnement dépassait la vallée de Batsurguère. Elle était également abbé lay d' Ossen.
Elle avait pour blason un écu d'argent à 2 faucons d'azur affrontés en chef, becqués, onglés et grilletés d'or, au lévrier de gueules passant en pointe, colleté et bouclé d'or, devancé d'une flèche de sinople en pointe du canton dextre.
Blason de Dom Denis d’Estibayre (1771) dessiné par Robert Lacrampe pour Mémoire du Pays de Lourdes no5. Là aussi dextre devrait peut-être pris dans le sens de en marge, ou à côté ?
Ossen (Aussen) (BO depuis 2013)
D'or au lévrier de gueules surmonté de deux corneilles (ex faucons) de sable.
Nous retrouvons le lévrier des d'Estibayre, mais les faucons ont été remplacés par des corneilles.
Poueyferré (BO)
D'argent à la levrette dressée d'azur, colletée de gueules, accompagnée en chef de trois branches de cerisier fruitées au naturel.
Blason de la famille de Navailles, dont Dominique-François (1702-1727) suivi de J-B Xavier de Navailles ont été marquis de Poueyferré. En héraldique le lévrier est le chien le plus répandu.
Ségus (Segús) (BO)
D'azur à une tour donjonnée de trois tourelles d'argent, celle du milieu plus élevée, le tout maçonné de sable, sommant un mont de sinople chargé d'un annelet d'argent, au chef cousu d'azur chargé de trois étoiles d'argent.
D'après L. Sarniguet, ce seraient les armoiries de Guillaume de Castelnau, seigneur d’Omex, de Ségus et d’Osse. L’anneau représenterait l’anneau de soumission des anciens chevaliers. Il serait une marque de grandeur, de noblesse et de juridiction
D'après Jean Védère, l'annelet serait signe de la valeur guerrière. Nous avons vu pour Omex, que les premiers seigneurs de ce village étaient les d'Estibayre dont le blason était d'argent à 2 faucons d'azur affrontés en chef, becqués, onglés et grilletés d'or, au lévrier de gueules passant en pointe, colleté et bouclé d'or, devancé d'une flèche de sinople en pointe du canton dextre. Dom Denis d'Estibayre (1771). Voir Omex
Viger (Biger)
D'argent à trois corneilles de sable.
Blason proche de la famille Lavedan. Ces trois corneilles proviennent des armoiries des familles de "Pujo d'Espourins", seigneur d’Espourrins, vicomtes de Viger, Lugagnan, Ger, dont le château se trouvait à l’entrée du village.
2- Canton de Lourdes-Est
Arcizac-ez-Angles, Arrayou-Lahitte, Arrodets-ez-Angles, Artigues, Berberust-Lias, Bourreac, Cheust, Escoubès-Pouts, Gazost, Ger, Germs-sur-L'Oussouet, Geu, Gez-ez-Angles, Jarret-Ayné-Louzourm, Julos, Juncalas, Les Angles, Lézignan, Louzourm, Lugagnan, Ourdis-Cotdoussan, Ourdon, Ousté, Ossun-ez-Angles, Paréac, Saint-Créac/ Justous/Antalos, Sère-Lanso.
Arcizac-ez-Angles
De gueules au mont alésé de sinople* sommé d'un château de sable, accompagné de trois étoiles de six rais d'or.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.
Ce blason évoque l’ancien château sur butte du XIVe siècle (ruines) qui dépendait de la baronnie des Angles.
Arrodets-ez-Angles (BO)
D'azur au mont d'or chargé d'une roue de gueules et sommé d'une croisette latine d'argent, au chef d'or chargé d'un grillon passant de sable.
Village de crête qui dépendait de la baronnie des Angles. Cette croix sur la colline évoquerait l'histoire légendée de la croix à miracle d'un ermite et qui revenait chaque fois à sa place lorsque des bergers facétieux la faisaient rouler en bas, dans le ravin
(Voir le dossier légende). Quant à la roue, elle viendrait de l'activité de ses habitants qui fabriquaient, du XVIe au XVIIe siècle, des roues, des timons de charrue etc., d'où le nom du village. Le grillon évoquerait le sobriquet donné aux villageois : ets grilhous. Dans l'inventaire du CPIE 2000, nous apprenons que les villageois élevaient des grillons dans les ateliers, ils les nourrissaient d'un mélange de farine et de débris" de bois ?
Artigues
D'or à l'arbre terrassé de sinople, accosté de deux ânes affrontés de sable, au chef d'azur chargé d'une croisette cléchée, vidée, pommetée de douze pièces d'or accostée de deux étoiles du même.
Rare blason avec la croix des comtes de Toulouse (?) . Jean Védère nous fait part des riches pâturages où paissaient nombre de vaches (race lourdaise), d'ânons et de petits mulets (race de Batsurguère). Blason similaire à ceux de Campistrous, Grailhen, Poumarous et Pintac.
Berbérust-Lias, 1846 (BO).
De gueules au mont de sinople sommé d'une tour donjonnée de trois pièces d'argent, au chef du même chargé d'un chien de sable accosté de deux corneilles du même.
Village perché, où un seigneur local aurait élevé un château au XIVe siècle. Il ne reste aucune trace de ce bâtiment.
Jean Védère évoque un renard au lieu et place du chien.
Bourréac
?
Cheust (BO)
De gueules à un château donjonné d'argent ajouré de sable posé sur une colline de sinople et surmonté d'une couronne antique d'or ; au comble cousu d'azur chargé d'une étoile à quatre rais accostée de deux étoiles à six rais, le tout d'or.
Il s'agit probablement du château de Castelloubon des vicomtes du Lavedan surmonté de leur couronne.
Escoubes-Pouts, 1846.
D'or à une tour de sable avec son mur crènelé de chaque côté, soutenue de deux loups affrontés du même.
Nous ignorons pour l'instant l'origine des loups sur ce blason. Allusion aux seigneurs de Castelloubon ou au dernier seigneur de Couhitte, Jean de Couhitte ? Il avait épousé en 1526, Jeanne de Castelnau-Laloubère ; les loups étant représentés sur le blason de son épouse : les loups de Laloubère.
Gazost (BO)
D'or à deux vaches de gueules, clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre.
Identique au blason du Béarn et proche des blasons de Bun, Gaillagos, et Mazerolles
Ger
D'azur au mont de sinople sommé d'une maison de sable, ouverte et ajourée d'argent, surmontée d'un soleil d'or
Ces armes sont fautives.
Il évoque l'origine du peuplement du village. La tradition veut que la première maison édifiée dans le secteur ayant comme nom Yer (?), devenu Ger, Jer ou Gers (1), était celle de serfs. Par économie, ils édifièrent une grande maison, éloignée de tout hameau, sans étage et pouvant abriter trois familles. Cette maison est appelée maison chinoise dans l'inventaire du C.P.I.E. En fait ce nom a été donné à cette maison par les autochtones, car elle ne ressemblait en rien aux maisons locales. Le secteur fut appelé quartier chinois. Le village est parti de ce noyau urbanistique. Il se trouve maintenant au bout de la rue principale sur la droite, près de l'ancien presbytère.
Ce blason est illustré dans le Rôle des vassaux de Castelloubon (1721-1786) sous le no B5600 aux archives des Pyrénées-Atlantiques. Il a été reproduit par la mairie sur ses actes administratifs. De cette maison viendrait le sobriquet des descendants de ces premiers habitants : ets cagalets, les chiches. "L'économie des gens de Ger irait jusqu'à l'avarice" Rosapelly.
(1) L'origine du nom serait Yer qui serait devenu Ger. Et qui voudrait dire en bigourdan, terrain gazonné sur la montagne
Germs-sur-l’Oussouet, commune en 1810. (BO)
Parti au premier d’argent au merle de sable posé sur une branche de même, au second de sinople aux deux vaches passant l’une sur l’autre ; le tout sommé d’un chef d’azur chargé d’une fleur de lys d’or accoste les deux flèches haute de même, celle de dextre en barre et celle de senestre en bande.
Tous les attributs classiques du Lavedan après 1607 : les deux vaches, la fleur de lys et la corneille qui est ici un merle ( ?). Les deux flèches comme sur le blason d’Arbéost. Aucune information de la mairie pour l'instant. Jean Védère pour les deux flèches opte pour l'évocation "du caractère fier et batailleur des autochtones."
Geu (BO)
Parti de gueules à la tour crénelée de quatre pièces d’or ouverte et ajourée du champ sur une terrasse d’azur, au second de sinople à la vache d’or accolée et clarinée d’azur passant sur une terrasse de même.
La tour évoque le castet Gelos du XIVe siècle sur sa butte (ruines), ancienne résidence d’Arnauton du Lavedan, sénéchal de la Bigorre. Démantelé par le parti anglais en 1404, avec des tentatives de reconstruction à leur départ de Bigorre. Voir le dossier château.
Gez-ez-Angles (BO)
D'or à la bande de sable, au chef d'azur chargé d'une croisette d'argent.
Jarret (BO) commune en 1836.
D'azur à la bande d'or chargée de l'inscription JARRET en lettres capitales de sable et accompagnée, en chef, d'une aigle au naturel essorante au vol adossé et élevé d'argent et, en pointe, d'un lion d'or.
Même blason que celui de Sère-Lanso et des Angles. Il s'agit en fait du blason de l'amicale ABA qui s'occupe des animations de la baronnie.
Julos (BO)
De gueules à un château d' d'argent maçonné de sable posé sur un mont en sinople et accompagné de trois étoiles de six rais d'or posées deux en chef et une en pointe.
Ancienne possession de seigneurs de Laloubère.
D'après Jean Védère, le château serait censé rappeler lou castera, l'ancien castrum romain sur la hauteur de Julos.
Juncalas (BO)
D'azur aux deux corbeaux affrontés de sable posés sur une branche de sinople, au chef d'argent chargé d'une étoile de six rais d'or.
Rappel du sobriquet des habitants ets courbachs, les corbeaux, venant de leur origine espagnole ? Jean Védère nous fait part d'une étoile à 8 branches (?).
Les Angles
D'azur à la bande d'or, accompagnée en chef d'une aigle au naturel essorante au ol adosséet élevé d'argent, et en pointe d'un lion aussi d'or.
Il s'agit en fait du blason de l'association ABA chargé de l'animation de la baronnie, d'où blason identique pour Jarret et Sère-Lanso
Lézignan (BO)
D'or à la vache de sable.
Etonnante vache noire (non clarinée d'azur). Les habitants étaient éleveurs de la laitière de race lourdaise.
Lugagnan (BO)
D'azur à la croix d'or
Blason probablement très ancien d'un seigneur local dont nous n'avons à ce jour, trouvé aucune trace.
Jean Védère nous propose deux pistes : la commémoration d'une histoire légendée évoquant une nuit fort ancienne du 29 novembre où une "croix d'étoiles" fut aperçue dans le ciel, et la seconde, l'érection d'une croix sur l'un des contreforts de la montagne lors de la création de la première ardoisière. Tout cela reste à vérifier.
Blason choisi par la mairie en 2014, pour rappeler les tailleurs d'ardoise avec leurs outils, qui ont fait la prospérité du village.
Ossun-ez-Angles (BO)
De gueules à la croix estrée d'argent cantonnée aux 1 et 4 d'un ours en pied d'argent, aux 2 et 3 d'une feuille de fougère en barre du même.
Jean Védère citant le paléographe Jean Larcher évoque un marquis d'Ossun (seigneur d'Azereix, de Bartrès, Les Angles et de Saint-Luc dont les armoiries seraient identiques.
Ourdis-Cotdoussan, 1960.
D'argent aux deux chauves-souris volantes de sable, l'une sur l'autre, au chef d'azur chargé d'une fleur de lys d'or.
Il évoque le sobriquet des gens d’Ourdis : ets tinhahus d’Ordis (Rosapelli). De nombreuses chauves-souris venaient la nuit dans les étables s’alimenter en insectes. L’histoire légendée dit aussi qu’elles étaient nombreuses sur le mont Prat, près d’un tombeau.
Ourdon (BO)
D'or à la cotice en barre de gueules chargée de l'inscription OURDON en capitales d'argent posées à plomb et accompagnée de deux taons de sable, au chef de sinople chargé d'une croisette d'argent
Il y a probablement un rapport avec le sobriquet, les taons donné aux habitants. Voir le dossier sobriquets, patrimoine linguistique.
D'après Jean Védère, ce blason viendrait du Second Empire et mettrait à l'honneur les taons, qui au Moyen Age, avaient attaqué le seigneur local, fort mal disposé envers ses serfs, et dont le cheval en se cabrant tua son maître. D'où l'origine du sobriquet.
Ousté (BO)
D'azur à la chaîne de montagnes de sinople aux pics enneigés d'argent mouvant des flancs et de la pointe, et à trois vautours éployés d'or, deux en chef sur l'azur, celui de senestre la tête contournée, et un en pointe sur la chaîne de montagnes.
Pour simple info les anciens blasons :
D'argent à la fleur d'églantier feuillée de trois pièces au naturel, à la bordure de sable chargée de six besants d'or
.
Un autre blason
Ici, nous avons une fleur d'aubépine. Et aucune explication sur l'existence de ces deux blasons et leur signification. La mairie a demandé en 2005 à un artiste lourdais, de réaliser un nouveau blason, devenu le blason officiel (au-dessus). Il est censé représenter trois vautours qui évoqueraient le sobriquet réel sur les oustéens, sauf que ces vautours ressemblaient à s'y méprendre à l'aigle polonaise, avant une reprise par l'auteur pour mettre la collerette de plumes autour du cou et modifier le bec.
Paréac
De gueules au mont isolé cousu de sinople sommé d'un château de sable, accompagné de trois étoiles à six rais d'or.
Saint-Créac
D'azur à la croix latine d'or issant de deux fasces ondées d'argent.
Sère-Lanso, 1846.
D'azur à la bande d'or chargée de l'inscription SERE-LANSO en lettres capitales de sable et accompagnée, en chef, d'une aigle au naturel essorante au vol adossé et élevé d'argent et, en pointe, d'un lion d'or.
Même blason que celui de Jarret, en fait c'est celui de l'amicale ABA chargée de l'animation de la baronnie des Angles.
3-Canton de Saint-Pé- de-Bigorre
Barlest, Loubajac, Peyrouse, Saint- Pé
Barlest (BO ) (CO)
D'azur au pal engrêlé d'argent, à la croix du même brochant sur le tout.
Loubajac (BO)
D'azur à la tour donjonnée d'or, accompagnée en chef de deux oiseaux de sable et en pointe d'une fleur de lys d'argent.
Un château à Loubajac ? Même blason que celui d'Esterre et d'Arcizans-Dessus, qui en revanche a un lys d'or (?)
Peyrouse (BO)
D'azur à une tour donjonnée d'or maçonnée de sable sur une montagne au naturel chargée d'une navette d'argent, au chef cousu d'azur chargé d'une étoile de 6 rais d'or surmontée d'une couronne du même accostée de deux quenouilles d'argent , celle de dextre en bande et celle de senestre en barre.
La colline rouge aurait un rapport avec le nom : Pierre rouge. Depuis le XVIIIe siècle, les habitants étaient d'habiles tisserands. D'après Jean Védère, la tour serait une tour à signaux sans précision. Ne serait-ce pas la tour de l'ancienne bastide ?
Saint-Pé- de- Bigorre (BO, CO)
L'ancien blason du monastère de Saint- Pierre (Saint-Pé, en langue locale) date probablement des environs de 1022, date de l’édification de l'abbatiale par le duc de Gascogne, Sanche Guillaume. Les clefs et SAINT PE évoquent saint Pierre, devenu saint patron du village.
Nous avons l'une des premières descriptions des armes de Saint Pé par J.-B. Larcher en 1765 qui développe le relevé fait sur l'une des cloches de l'abbatiale en 1601 :"deux clés soutenues de deux chaînes courantes"Larcher avait eu connaissance d'un sceau municipal de 1765 qui se décrivait ainsi : "sceau ovale, 2 clefs en sautoir adossées, les anneaux en bas ; à la jonction des clefs une main destre en fasce et fermée tenant une palme qui soutient elle-même une couronne fleurdelisée. Le bas de la palme se termine par les lettres entrelacées DRS (Deus Regem Salvet) ; d'un côté de la tige de la palme les lettres SAI, de l'autre NPE. En chef 2 étoiles à 8 raies chacune ; en pointe, une autre étoile"
Le blason moderne est une copie approximative de l'ancien : la palme du martyre de saint Pierre a été remplacé au XXe siècle par un épi de blé. Mais ce sceau est rarement utilisé.
Photos de Stéphane Abadie : Blason moderne à droite
Blason modene : la palme de martyr a été remplacé par un épis de blé. Photo DStéphane Abadie
4- Canton d’Argelès-Gazost
1 Adast, 2 Agos-Vidalos, 3 Arcizans-Avant, 4 Argelès-Gazost, 5 Artalens-Soin, 6 Ayros-Arbouix, 7 Ayzac-Ost, 7 Beaucens, 8 Boô -Silhen, 9 Cauterets, 10 Gez, 11 Lau-Balagnas, 12 Ouzous, 13 Pierrefitte-Nestalas, 14 Préchac, 15 Saint-Pastous, 16 Saint-Savin, 17 Salles, 18 Sère-en-Lavedan, 19 Soulom, 20 Uz, 21 Vier-Bordes, 22 Villelongue- Ortiac.
1 Adast
À droite, blason de la famille d'Espourrins rectifié par Jean-Paul Fernon. Avec son aimable autorisation.
D'azur aux deux massues de sable passées en sautoir, liées d'argent, accompagnées de trois têtes de maure de sable, le tout surmontant trois épées de gueules en pal.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.
Les trois têtes de maure proviennent du blason originel de la famille (d'Esparros) qui vient d'Aragon (acte de Sallent de 1328). Elles ornaient les blasons des familles nobles ayant combattu les Sarrasins. Quant aux deux massues ?
Armorial de Bigorre de l'abbé Vergès : la famille d'Espourrins-Esparros, seigneur de Miramont était aussi abbé lay de Viger. Le blason est identique : d'azur à deux massues d'argent liées et passées en sautoir accompagnées de trois têtes de maure de sable en chef et de trois épées de gueules en pointe.
2 Agos –Vidalos, 1846. (BO)
D'azur à une tour carré d'argent maçonnée , ouverte et ajourée de sable accostée de deux chèvres affrontées d'or grimpantes, le tout sur un pont de sinople ; à la champagne ondée d'or chargée de 2 burelles ondées aussi de sinople.
La tour évoque celle du château de Vidalos. Construite en l’an 1175, sous le règne de Centulle III dit Centot, elle était un poste de guet du château fort de Lourdes. Les chèvres étaient la richesse du pays dont le surnom de ses habitants était eths crabers (les chevriers). Dicton : "Que vau mes estar crabèr a Agos que curè a Viscòs ou "Que baou es esta crabé à Agos que curé de Biscos" - Mieux vaut être chevrier à Agos que curé à Viscòs. Les chèvres étaient pour les locaux, une bonne source de revenus.
3 Arcizans-Avant (BO), reproduit vers 1990 par la mairie.
D'azur au château d'argent maçonné de sable et ajouré du champ posé sur une motte isolée de sinople soutenue d'une paire de ciseaux ouverts aussi d'argent, au chef du même chargé d'une étoile de six rais d'or accostée de deux corneilles de sable becquées et membrées de gueules.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.
La tour représente le château faussement dit du Prince Noir. D’après Roger Roucolle, dont la famille paternelle est originaire du village, une très jolie légende voudrait que, combattant les maures sous la bannière d’un roi d’Aragon, un seigneur d’Arcizans aurait proposé à ce dernier une entreprise si périlleuse que le souverain la regardant comme impossible, lui aurait promis un merle blanc s’il arrivait à ses fins. Il faut croire qu’il réussit, les Arcizanais blasonnaient « d’azur à merle d’argent » sur l'emblème d’origine, dont nous ignorons où il se trouve. Pour Jean Védère, ancien fonctionnaire à la préfecture, il s'agirait des corneilles de la vicomté. D'après lui également l'étoile d'or ferait allusion au courage des seigneurs des lieux qui s'illustrèrent dans les croisades, contre le parti anglais et les huguenots béarnais.
Quant aux ciseaux en terrasse qui datent du XVe siècle, ils viennent probablement du sobriquet sur les habitants : d’Estalhanceta (estalhants veut dire ciseaux). Les habitants étaient réputés comme tisserands avec un esprit affuté.
Jean Védère rappelle la légende de la "hount d'era encantado" où une jeune fille, fut attirée par un ruban flottant sur l'eau de la fontaine. Elle tira longtemps sur celui-ci qui paraissait fort long. Sa mère l'appelant, elle coupa le ruban avec ses ciseaux pour récupérer le morceau qu'elle tenait dans ses mains. Elle ne savait pas qu'au bout du ruban se tenait une fée, Margalide qui attendait d'être délivrée. Furieuse celle-ci jeta une malédiction sur la mère de la jeune fille qui mourut le lendemain. Voir le dossier Légendes, dans patrimoine oral.
4 Argelès-Gazost (BO)
Écartelé : au premier quartier d'argent à la hure de sanglier en rencontre de sable défendue aussi d'argent soutenue de trois pieds aussi de sanglier de sable de front rangés en pal, au deuxième quartier d'azur à l'ours en pied d'or gravissant une montagne d'argent surmontée d'une étoile aussi d'or, au troisième quartier d'or à la vache de gueules allaitant son veau contourné du même, au quatrième quartier coupé au I d'azur au roc d'échiquier d'or et au II d'or aux deux fasces (1) de gueules.
(1) Appelées parfois burelles (blason d'Aucun)
Cet écusson est complexe : il est censé représenter les quatre principales familles qui ont occupé les deux seigneuries d'Ourout et de Vieuzac ayant formé la commune d’Argeles.
Au premier quartier, en haut à gauche : la hure et les trois pieds de sanglier pour Vieuzac. Ce sont en fait les armoiries de la famille Majourau, seigneurs d'Ourout et de Vieuzac.
Au second en haut à droite, l’ours gravissant la montagne, pour la prétendue famille Ourout d’origine. En fait, il s’agit d’une composition artificielle récente, éloignée des canons de l’héraldisme tant aux couleurs (or sur argent) que sur la position de l’ours qui devrait être passant, arrêté ou en pied
Au troisième, la vache et son veau pour la famille de "Barège", seigneurs de Vieuzac et prédecésseurs des Majoureau à Vieuzac
Au quatrième, en bas à droite, ce blason censé être celui d’Ourout est en fait celui de la famille Roquette –Buisson, originaire de Rouergue et propriétaire actuel du château par mariage, en 1835, avec Marie de Saint-Pastou héritière de Hyacinthe de Saint Pastou, baron de Bonrepos, seigneur d'Ourout, décédé en 1871.
Historique
L’idée de prévoir un blason représentant la ville d’Argelès-Gazost vient de la demande du Musée Pyrénéen du château fort de Lourdes qui avait décidé lors de la création du Touring club, de faire figurer dans une de ses salles des panneaux représentant les armoiries des cités pyrénéennes, de l’Océan à la Méditerranée. La demande effectuée par voie de presse en 1924, fut suivie par la ville d’Argelès-Gazost par un rapport réalisé par M. Gaurichon. Les archives communales avaient été consultées en vain, sans découvrir de renseignements utilisables pour la réalisation du projet de ces armoiries. Une recherche historique a été réalisée. Le nom de Gazost a été ajouté en 1891, à la suite du branchement des sources de Gazost sur Argelès. Le mot Argelès qui remonte à 1290, vient du quartier septentrional du village d’Ourout qu’il absorba et déborda sur le village de Vieuzac qu’il finit également d’englober suivant une ordonnance royale de 1824. Les deux villages absorbés étaient le siège chacun d’un domec.
Le blason retenu devait représenter les familles nobles de ces deux domecs. En fait, seul le premier quart (la hure de sanglier) et le troisième (la vache) correspondent respectivement à la famille Majourau (Mayourou), seigneurs d’Ourout et de Vieuzac (pour le premier) et à la famillede "Barège", prédécesseurs des Majoureau à Vieuzac (pour le troisième) ; le quatrième (le roc d’échiquier) appartient à la famille Roquette –Buisson du Rouergue et le troisième quart (l’ours) est pure invention.
Les armes proposées à la mairie proviendraient d’un vieux manuscrit du livre de raison du comte Maxime de Roquette. Manuscrit repris sur un tableau de Pierre de Roquette-Buisson offert à la ville d’Argelès-Gazost. Ce sont ces armes qui ont été adressées au musée pyrénéen et ont été adoptées par la municipalité dans sa séance du 14 juin 1924.
En fait d’après l’héraldiste Michel Peyregne (1), le blason d’Argelès aurait dû être le suivant : « Parti au 1 d’argent au rencontre de sanglier de sable défendu d’argent soutenu de 3 pieds de sanglier du même, posés 2 et 1 qui est du seigneur Majourau et donc symbolise Ourout et VIeuzac ; au 2, d’or à la vache allaitante de gueule qui est des Barège-Vieuzac. »
Portail d'entrée du château Roquette Buisson ; à gauche le blason de l’ours, ici descendant avec la mention « Ourout Soy »- je suis Ourout (1) ; à droite les armes complètes des Roquette-Buisson avec la mention « Jamés Arré » –Jamais en arrière. Photos J. Omnès
(1) En fait la maxime aurait dû être « Ourout que soy » même si l’ours n’a pas été l’emblème d’Ourout même si ce nom évoque un ours, probablement une reproduction de celui d'une gravure murale du château. Michel Peyrégne situe ces gravures aux environs de 1900, sur commande de Georges Roquette-Buisson.
Sur la carte postale ci-dessous de la collection historique des châteaux de France ci-dessus nous avons à droite le blason complet de Roquette Buisson surmonté d’une couronne comtale (1) et à gauche une compilation, semble t’il inspiré du livre de raison de Jean François d’Antin d’Ourout. Il est surmonté d’une couronne baronniale (Marie de Saint Pastou ?, descendante des barons de Bonrepos et des seigneurs d'Ourout).
Michel Peyregne (1) le décrit ainsi : « Nous avons un écartelé de 4 quartiers avec : au 1 les classiques armes d’Antin dont la branche aînée fut duc et pair de France : d’or à la clef de sable en pal, adextrée de trois tourteaux de gueules posés 2 et 1. Au 2 d’or à la vache de gueules allaitant son veau du même des Barèges-Vieuzac. Au 3, un oiseau d’argent au champ d’azur (hachures horizontales), qui est la colombe d'argent de la baronnie de Bonrepos posée sur une branche de sinople, tenant dans son bec une clochette d'argent liée de gueuele, surmontée à senestre d'une fleur de lys d'or. Et au 4 d’or à 3 merlettes d’argent qui résulte semble-t-il, d'une mauvaise interprétation des Armes du Lavedan, par confusuion des trois corneilles avec trois merlettes et avec de plus, non respect de la règle de contrariété des couleurs.
Plus bas : sa reproduction en couleur par Michel Peyrégne.
(1) La couronne comtale est asez étonnante dans la mesure ou il s'agit d'une famille de vicomtes. Voir le bordereau de conscription du fils de Maxime de Roquette-Buisson qui mentionne Maxime : vicomte.
Les armes complètes des Roquette-Buissson
(1) Michel Peyrégne de Juillan 65290
Bordereau de conscription du fils de Maxime de Roquette-Buisson qui mentionne Maxime : vicomte.
Couronne vicomtale :
Détail
L'ours en question avec son étoile fait parti d'une sculpture décorative du château
L'ours du château d'Ourout. Photo J. Omnès
Pour la petite histoire, c’est Albert Abadie de Viger qui a été chargé de la peinture de ces blasons pour le musée pyrénéen. Malheureusement ses fresques des blasons des villes et villages de Bigorre sont actuellement occultées par des vitrines de présentation.
Le blason de la ville respectant l'origine des familles seigneuriales locales aurait dû, d'après Michel Peyrégne, être le suivant :
« Parti au 1, d’argent au rencontre de sanglier de sable défendu d’argent soutenu de trois pieds de sanglier du même, posés 2 et 1 qui est du seigneur Majourau et donc symbolise Ourout et VIeuzac ; au 2, d’or à la vache allaitante de gueule qui est des Barège-Vieuzac. »
Artalens-Souin, 1848 (BO)
D'argent au serpent ailé de sable posé en pal, au chef d'azur chargé d'une étoile de six rais d'or accostée de deux croissants du même.
Rappel de la légende du lac d’Isaby et de son dragon. Voir patrimoines humains, dossier légendes
Ayros-Arbouix, 1846 (BO).
D'azur à la fasce ondée haussée d'argent, accompagnée en chef des inscriptions AY à dextre et AR à senestre en lettres capitales du même et en pointe d'un arc couché d’or, cordé de gueules, sur lequel est ajustée une flèche d'argent, empennée et ferrée d'or.
Symbole de la fusion des deux communes : AY et AR. D'après Jean Védère, Bouix qui vient de buis, aurait eu sur sa hauteur jadis, une zone en forme d'arc, couverte de buis. Nous avons un doute sur cette interprétation.
Ayzac-Ost, 1844.
D'azur au rocher de sable sur une champagne ondée de sinople chargée de trois fasces ondées d'argent, au chef du même chargé d'une étoile de six rais d'or accostée de deux corneilles de sable.
Il s’agit des fameux rochers de Balandrau, pierres à légendes. Les corneilles représentent la vicomté du Lavedan.
Armorial de Bigorre de l'abbé Vergès : la famille d'Ost ancienne famille du Lavedan. Blason d'argent à trois chevrons d'azur, accompagnés de trois corbeaux de sable, deux en chef, un en pointe.
La famille Mûa, anciens seigneurs d'Ost qui possédait la terre de Barbazan -Debat [Canton de de Séméac] ° et de Sarniguet [Canton de Bordères-sur-Echez]. Son blason : D'azur à la montagne de huit copeaux d'argent, au chef d'or chargé de trois merlettes de sable.
Beaucens (BO)
Parti, au premier d'argent aux trois corneilles de sable, celle de la pointe posée sur une branche de sinople, au second d'or aux quatre pals de gueules.
Siège de la vicomté du Lavedan, les corneilles représentent les armoiries des vicomtes du Lavedan qui logeaient au château. Le Lavedan passa (avec la Bigorre) sous l’autorité, en 1425, de Jean Ier de Foix (Grailly), comte de Foix, de Bigorre, vicomte de Béarn (1), d’où les pals sang et or. Le château de Beaucens, fin du Xe siècle, faisait partie des trois châteaux des vicomtes du Lavedan, avec Castelloubon et Geu. Leurs possessions comprenaient la vallée de Barèges, l'Extrême de Castelloubon, les villages de Ger, de Geu et de Lugagnan.
(1) Marié en première noce en 1402, à Jeanne de Navarre, fille de Charles III, roi de Navarre et d'Eléonore de Castille.
Mariée en secondes noces en 1422, à Jeanne d'Albret, fille de Charles Ier et de Marie de Sully.
Marié en troisièmes noces en 1435, à Jeanne d'Urgel, fille de Jacques II, comte d'Urgel et d'Isabelle d'Aragon.
Armorial de Bigorre de l'abbé Vergès : Estrade, seigneur de Couhitte, ancien fief de la commune de Beaucens, dont il reste de nos jours une maison seigneuriale. Son blason : De gueules au palmier d'or posé sur une terrasse de sinople, un liond'argent appuyé contre l'arbre.
Famille Lavedan, anciens vicomtes du Lavedan dans le Castelloubon, barons de Beaucen(s). Famille éteinte. Blason : D'argent à trois corneilles de sable becquées et membrées de gueule.*
Boô–Silhen (BO)
De sinople aux deux renardeaux au naturel passant l’un sur l’autre.
Allusion probable au sobriquet sur ses habitants : eths vopats de Silhen les renardeaux (Rosapelly) ou ets bonparots, la finesse des petits renards (Robert Palisso dans Lavedan et Pays toy numéro 32).
Cauterets (BO)
D'azur à la montagne d'argent sur une plaine de sinople, sommée d'un choucas essorant de sable accosté de deux chaudrons de gueules.
La montagne rappelle la situation géographique de la ville. D'après le site vppyr.fr, les chaudrons seraient remplis l'un d'eau froide (torrent glacé) et l'autre d'eau chaude (source sulfureuse à 55°C) Ce qui rappellerait l'origine du nom de la ville : Cauterets = chaud et froid (?).
En fait Cauterets viendrait de caoutares, nom bigourdan (caldares en gascon, caldarez en aragonais), signifiant sources d'eau chaude.
Mais Alphonse Meillon, enfant du pays et le philologue Gérard Rohlfs, donnent une seconde signification : celle de chaudron, cautèr en bigourdan. Reste à savoir pourquoi deux cauteres.
Le chaudron indispensable à la vie pastorale, ustensile coutumier des bergers qui l'utilisent pour fabriquer leur fromage.
La précision du "choucas", oiseau fréquent dans la région est acceptable, vu la tache grise de l'oiseau derrière la tête.
Gez-Argelès
Le menhir, il s’agit en fait du Calhau de las Brouches, ou Caillou de la Sorcière : "pseudo-dolmen" sur plan incliné à 45°: énorme dalle erratique de 4x5x1,5 m, calée horizontalement par un 2e bloc de granite de 1,6x1,6x1 m. L'ensemble forme abri. Azimut 64°. Les branches de châtaigniers indiquent la richesse locale réputée : les châtaignes. Eras castanhas de Iès : Les châtaignes de Gez
Il se trouve dans un site boisé dominant la vallée, après le cimetière nouveau. Photos. J Omnès
Lau-Balagnas, 1846. (BO)
D'azur à la fasce ondée d'argent, accompagnée de deux canards cousus de sinople et en pointe d'un canard d'or.
Ce blason fait penser à celui d’une des branches cadettes des vicomtes du Lavedan, les Astain (g) d’Estampes. Mais l'un des deux blasons familial (2) à quatre quartiers est composé de « trois fasces ondées d’argent et de trois merlettes de sable. » Une merlette est un oiseau représenté de profil, les ailes contre le corps, dépourvu de becs et de pattes. Aurait-on confondu merlettes avec des canards ?
Selon quelques auteurs, les merlettes signifient les ennemis vaincus et défaits ; si elles sont de gueules, elles représentent l'ennemi tué sur le champ de bataille ; si elles sont de sable, elles représentent l'ennemi dans la captivité. Selon d'autres, elles désignent les croisades ; leur bec et leurs pattes coupées marquent les blessures qu'on y a reçues ; d'autres enfin pensent que l'usage de représenter les merlettes sans bec ni membres, est venu des anciens hérauts, qui se servaient de petites pièces d'émail carrées pour figurer ces petits oiseaux sur les cottes-d'armes et boucliers, et ne s'arrêtaient point à en marquer les extrémités.
Sur la reproduction florale, les deux canards cousus de sinople semblent s'être transformés en merles.
En définitive le blason ci-dessous proposé par Jean-Paul Fernon a été adopté en juillet 2015 comme blason officiel.
(1) Le second blason est : "d'azur à trois fleurs de lis d'or au chef de même"
Les deux canards sont remplacés par deux corneilles de la vicomté.
Ouzous
Aucune information .
Pierrefitte-Nestalas (BO), 1901.
Le rocher fait référence à la topographie du village. Peyra-Hita signifie pierre borne. Celle qui limitait Nestalas de Soulom. C'est de cet endroit que partait le chemin muletier conduisant à la communauté de Cauterets et de ses bains. Les corneilles représentent les armes des vicomtes du Lavedan et la fleur de lys la protection royale accordée à l'abbaye de Saint-Savin, propriétaire de la seigneurie de Nestalas, suite à la lettre patente du 13 octobre 1341 de Philippe VI.
La pierre levée aujourd'hui disparue, se trouvait contre le pignon de la maison au balcon, place Henri Russel. Elle était encore visible en 1925 (Document de M. Poque).
Préchac (BO)
Les deux volatiles seraient des corneilles lavedanaises. La fasce ondée d'argent représenterait, d'après Jean Védère, les quatre affluents du gave : Aygue-Berdeu, Bayet Ylats et Bastillous.
Saint-Savin (non officiel)
La vierge sur un rocher évoque celle du miracle de Poueylaün. Voir le dossier patrimoine humain, légendes. La croix de l’ordre des chevaliers de Saint-Jean fait référence à l’hospitalet jouxtant ladite chapelle.
En 1341, d’après Jean Bourdette le moine abbé aurait obtenu par lettres patentes du roi Philippe VI, le privilège d’arborer le panonceau royal et les fleurs de lys en l'abbaye de Sén Sabi (Saint-Savin), en son château de Caouterés (Cauterets), ses maisons seigneuriales de Nestalas, de Soui (Soin), de Biéla (Viella), de Biélalounca (Villeleongue), Agos, Ourout, et Marsous et toutes autres dépendances de l'abbaye.
Saint-Pastous
D'après Jean Védère, ce blason devrait rappeler l'édit royal du 13 octobre 1341, par lequel Philippe IV accorda son patronage à l'abbaye de Saint-Savin (Sen Sabi) dont dépendait Saint-Pastous. D'où, d'après lui, la fleur de lys d'or et la cloche. L'aigle signifierait l'existence ancienne d'un oppidum (comme à Lourdes). Il paraît que les villes possédant un oppidum avaient l'habitude de mettre un aigle dans leur blason (?). À vérifier.
Salles (BO, 2015)
Évoque le château de Salles (château d’Arzaas, XIIe-XIIIe siècle) et les trois corneilles des vicomtes du Lavedan.
D'après Jean Védère, le fond rouge évoquerait la vaillance des Lavedanaises qui contribuèrent à la victoire des montagnards sur les envahisseurs huguenots (1569) !?
Sère-en-Lavedan
Village dépendant de la seigneurie de la Pena. D'après Jean Védère, ce blason évoque la présence d'un hospitalet sur la colline de Sère. Le mobilier évoque l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et le pèlerinage à Compostelle.
Armorial de Bigorre de l'abbé Vergès : Famille Lapène famille fondue au XVe siècle dans celle de Barèges de La Hitte. Blason : D'azur à l'aigle éployé d'argent.
Soulom (BO)
Identique au blason de Viger (armoirie des seigneurs d’Espourins) et très proche du blason de la famille des vicomtes du Lavedan où ce sont des corneilles orientées vers l’ouest : trois corneilles de sable becqués de gueule.
Uz
Vier-Bordes, 1847 (BO).
Sur le blason présenté par Jean Védère la fasce d'argent est une ondée censée représenter les cinq ruisseaux irrigant les pâturages
Villelongue (BO)
Evoque la légende du dragon du lac d’Isaby. Voir dossier sur les légendes. La route (cami) représente la topographie particulière du village tout en longueur de part et d’autre d’un chemin. Quant aux cinq billettes, elles seraient censées représenter les maisons bordant la cami.
Les deux lettres I et M représenteraient les deux ruisseaux qui traversent le village I pour l Isaby et M pour le Malin.
5-Canton d’Aucun
Arbéost, Arcizans-Dessus, Arras-en-Lavedan, Arrens-Marsous, Aucun, Bun, Estaing, Ferrières, Gaillagos, Sireix.
Arbéost, 1743 (BO).
Arbéost Germs-sous-l’Oussouet
Parti, au premier d'argent à la corneille de sable perchée sur une branche du même, au second de sinople aux deux vaches d'or passant l'une sur l'autre ; le tout sommé d'un chef d'azur chargé d'une fleur de lys d'or accostée de deux flèches du même, celle de dextre posée en barre et celle de senestre posée en bande.
La fleur de lys ici symbolise l’accession en 1743 du hameau d'Herrère-Dessus en commune : Arbéost, par arrêt du conseil d’Etat. Les "meubles" du blason rejoignent les symboles classiques du Lavedan : la vache et la corneille. André Fourcade dans son ouvrage, a remplacé les deux flèches par deux fers de lance, probable allusion, dit-il , au minerai de fer de la région. Voir le blason de Ferrières. Pour Germs, il évoque pour les deux flèches, la combativité et la hardiesse de ses habitants (?).
Arcizans-Dessus (BO), Dessus a remplacé Soubirou.
D'azur à la tour donjonnée d'or, accompagnée en chef de deux corneilles affrontées du même et en pointe d'une fleur de lys d'or.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.Ce blason ressemble à celui de Loubajac.
Évocation d'une probable tour fortifiée des XIII-XIVe siècles, érigée par les vicomtes du Lavedan. Corneille du Lavedan et fleur de lys royal.
Blason sur la mairie
Arras- en-Lavedan (BO). Le blason se trouve sur l’imposte de la porte de la mairie.
D'azur à la fasce d'argent chargée d'un sanglier de sable défendu aussi d'argent et amputé de sa patte antérieure dextre, accompagnée, en chef, de trois corneilles aussi de sable becquées et membrées de gueules et, en pointe, d'un château sommé de trois donjons couverts et girouettés d'argent et maçonné de sable.
* ll y a là non respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (Sable/azur).
Le château à trois tours représenterait, d'après la mairie, le Castel Nou (Naou) qui domine le village, mais aussi les deux autres châteaux du village : Montperlé (ou Montpellier et le Doumec. Voir le dossier sur les châteaux. Quant au sanglier, surmonté des trois corneilles du Lavedan, il n’a que trois pattes. Il s’agirait peut–être de la commémoration des tributs à verser aux abbés de Saint-Savin, une épaule de tout sanglier tué dans la vallée. Cette interprétation couramment admise, a été, à bon escient, corrigée par Michel Peyrègne (1)
Le Blason sculpté au-dessus de la porte d’entrée gauche de la mairie d’Arras-en-Lavedan : il s’agit de la représentation officielle, en dur, très artistique et en relief, du blason d’Arras.
Les corneilles du chef sont joliment dessinées : 3 corneilles, celle du centre contournée et abaissée et celle de dextre contournée et essorante (prenant son envol).
Réponse du spécialiste Michel Peyrègne à mon courriel envoyé le 22 janvier 2021 concernant les trois pattes de sanglier du blason d'une famille locale (les Majoureau) : "peut-on faire un parallèle avec le sanglier de trois pattes du blason d'Arras ?, la quatrième, d'après l'histoire légendée, étant donnée au monastère de Saint-Savin, par les chasseurs : droit des moines".
La réponse de Michel Peyrègne
- Les 3 corneilles sont évidemment le symbole du Lavedan.
- Le château symbolise les 4 châteaux (ou maisons nobles) d’Arras : la forteresse du Castet Naü, le doumec, l’abbadie ou abbaye laïque (2), la maison noble de la seigneurie de Montperlé ou Montpellier.
Il représente aussi les armes de la maison de Castelnau, anciens capitaines-gouverneurs du Castet Naü, nantis d’une charge plus ou moins héréditaire, et qui ont fini par prendre le nom de la forteresse qu’ils occupaient (3) Ils portaient « d’azur au château d‘argent maçonné de sable, sommé de trois tours crénelées couvertes et girouettées d’argent », tel que dessiné sur le blason d’Arras.
Comme on le voit le symbole du château est largement justifié pour cette commune.
À propos du sanglier
La représentation dans le blason d’Arras d’un sanglier amputé de la patte antérieure droite n’est pas fondée. Elle se rapporte à un tribut féodal d’une vallée distincte, celle de Saint Savin, dont Arras, qui appartient à la vallée d’Azun, ne fait pas partie. Il s’agit donc d’une tradition étrangère différente. Ce sanglier peut être vu comme une allusion aux Majourau, seigneurs du doumec et aussi de l’abbaye laïque d’Arras depuis leur mariage vers 1500, qui avaient pour blason la hure de sanglier accompagné de 3 pieds car ils recevaient comme tribut la tête et 3 pattes de chaque sanglier tué dans la vallée d’Azun. Mais ici un problème se pose : il est difficile de représenter un sanglier sans tête et amputé de 3 pattes ! D'ou cette présentation sur le blason du village.
Il est d’usage dans l’héraldique urbaine de donner pour blason des armes modifiées des anciens seigneurs, dont ici les armes des Majourau
Il serait, bien sur, difficile et inesthétique de représenter sur un blason un sanglier amputé de sa tête et de ses 3 pattes...
(1) Courriel du 22 01 2021.
(2) L’abbaye laïque est souvent absente dans les explications des érudits locaux qui n’énumèrent que 3 châteaux (trois tours).
(3) Jean Bourdette « Notice du Castet Naou d’Arras, 1907 », et de façon plus synthétique « Notice des seigneurs des petits fiefs, 1909 » p 226 / Contra Rémi Laffont, Mémoire de master 1, 2015, qui présente d’intéressantes mais fragiles hypothèses
Arrens-Marsous (BO)
D'azur à la Vierge à l'enfant d'or sur un tertre de sable mouvant de la pointe ; au chef d'or chargé de trois corneilles de sable, 2 et 1, celles du chef affrontées.
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Cet ancien blason d’Arrens est devenu le blason officiel. Il se trouve dans la salle de réunion du conseil municipal. Il représente la Vierge de Poueylaün sur son rocher et les corneilles du Lavedan.
Aucun
D'or aux deux burelles de gueules, au chef d'azur chargé d'un roc d'échiquier du champ.
Blason énigmatique : que représente le roc d’échiquier ? André Fourcade opte pour un rappel des montagnes environnantes sous le ciel bleu. Les deux burelles de gueules rappelleraient peut être, toujours pour André Fourcade, « la crête de Pan et les cimes de Spandelles et Bazès qui coupaient le territoire communal. » Personnellement j’opterai plus pour les pals sang et or (bien que mis à l’horizontale) du vicomte de Foix-Grailly, devenu vicomte du Lavedan (et de la Bigorre) en 1425. Ces armes sont celles de la famille d'Ourout que nous retrouvons dans le blason d'Argelès-Gazost. André Lafourcade évoque la création éventuelle de ce blason par Arnauton du Lavedan Arnaud IV, alors sénéchal de Bigorre, décédé en 1422. J’opterais pour Arnaud V son fils, seigneur de Lavedan, de Castelloubon et de Beaucens, chambellan du roi, capitaine de Lourdes, après le passage de la Bigorre dans le patrimoine des vicomtes de Foix et Béarn. La question reste ouverte. Jean Védère a aussi plusieurs idées sur l'origine du blason ; mais étant aussi farfelues les unes que les autres, je m'abstiendrai de les mentionner.
Bun (BO)
D'or aux deux vaches de gueules, accornées, onglées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre.
Identique aux blasons de Gaillagos, Viella et du Béarn.
Estaing, commune en 1836. (BO)
Couronne comtale, Wikipédia, Ludovic Baillet
De sinople à deux burelles ondées d'argent soutenues chacune d'une truite de même, au chef d'or chargé d'une couronne comtale d'argent.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.
Commune créée en 1836, sous Louis Philippe avec la fusion des Bats d'Aucun et de Bun (deux écarts de cadets) Evocation du lac et de ses poissons, sous la couronne comtale à neuf perles des comtes de Bigorre. André Fourcade évoque une couronne vicomtale (?).
Ferrières, commune en 1790, anciennement hameau Houagarou (fougère) (BO).
De gueules aux deux fers de lance d'argent.
Evocation des mines de fer de Baburet. Voir dans le dossier patrimoine naturel, les mines. La mairie n’a pas d’archive sur ce blason. Ce blason ressemble à celui d'Estarvielle.
Gaillagos (BO)
D'or aux deux vaches de gueules, accolées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre.
Village connu pour ses vaches tachetées. Blason identique à ceux de Bun, Viella et du Béarn.
Sireix (BO)
D'azur à deux chèvres affrontées d'argent sur un mont de sinople chargé d'une fleur de lis aussi d'argent, au chef chargé d'un mont de sinople sommé d'une corneille de sable.
Toujours la corneille du Lavedan et la fleur de lys royale. Ressemble à celui de Chèze, mais qui a depuis 2015 une fleur de lys or.
Nous savons, grâce à Jean Bourdette et ses annales, qu'avant l'an 1000, le seigneur de Montperlé, d'Arras, vassal des vicomtes du Lavedan possédait les terres dites de Sirèch (Sireix) ; il les donna en fief à des cadets et cadettes d'Arras qui voulaient s'y établir. Cette colonie est à l'origine du village de Sireix. Les cadets du Lavedan, pauvres, s'étaient spécialisés, comme ici et à Arbéost, dans la fabrication de fromage de chèvre.
6- Canton de Luz-Saint-Sauveur
Barèges , Betpouey, Chèze, Esquièze-Sère, Esterre, Gavarnie, Gèdre, Grust, Luz-Saint-Sauveur, Villenave, Saligos, Sassis, Sazos, Sers, Viey, Viella, Viscos, Vizos (devenu Saligos en 2016).
Barèges, devenu commune en 1946 (BO)
Tranché : au 1er de gueules à l’isard d’or, contourné et regardant à dextre, au 2e d’azur à la fontaine jaillissante d’or; à la paire de ski d’argent, posée en bande et brochant sur la partition.
Isard, paire de ski et source thermale, la trilogie de la richesse locale.
Mais ce blason est une adaptation inspirée malheureusemenrt de la liste de Jean Védère. La communauté barégeoise possédait avant la Révolution, un blason à mobilier pastoral : un mouton, sumonté des armes de France.
Nous le savons grâce au descriptif, bien qu'en partie effacé, de l'abbé de Vergès : "d'argent à [...?] d'une brebis au chef de France"
Probablement le même blason que celui de Betpouey ci-dessous
Betpouey ( BO-CO)
De sinople au mouton paissant d'argent, sur un tertre herbeux du champ, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.
Le mouton paissant sur une estive représente la richesse locale, appelée mouton de Barèges. Il a obtenu une AOC. Voir à ce sujet le site www.buvettedesalpages.be
Chèze (BO)
D'azur à deux chèvres d'argent affrontées sur un mont de sinople chargé d'une fleur de lys d'or ; au chef d'or chargé d'un mont de sinople mouvant du trait du chef et sommé d'une corneille de sable
Blason très proche de celui de Sireix qui a une fleur de lys d'argent.
Esquièze-Sère (-en-Barège), 1846 (BO).
D'argent à une tour de sable sur une terrasse de sinople, accostée de deux sapins du même, surmontée d'une croisette aussi de sable accostée de deux soleils du même.
La tour représente probablement le château de Sainte-Marie, mais sur la façade de la mairie d'Esquièze se trouve un tout autre blason : des vautours (ou aigles) remplacent la tour et des besants, les soleils ?
Étonné par la présence de deux blasons dans ce village, celui des entêtes officiels et celui de la façade de la mairie j'ai demandé l'explication à l'érudit local Dominique Laffont ; voici sa réponse :
Les deux blasons s'expliquent par leur histoire, mais les deux sont récents.
Le premier, celui qui comporte une phrase latine a été créé par le Chanoine Andiole qui était curé d'Esquièze-Sère après les années qui ont suivi la guerre de 1945. C'est à cette époque que la Municipalité a décidé d'eriger une nouvelle mairie et pour cela s'est adressé à ce prêtre pour créer un blason qui jusqu' alors ne devait sans doute pas exister. L'abbé Andiole lui-même originaire de la Vallée a proposé un blason lequel a été inséré dans le fronton de la nouvelle mairie Son iconographie reprend les symboles de la Vallée avec des sapins sans doute des aigles. La mairie a été inaugurée en 1953.
S'agissant du bandeau, je pense, en me référant à mes souvenirs des classes latines, qu'il peut se traduire par "Vers les sommets grâce à la blancheur des montagnes " ou encore plus religieux étant donné son auteur "Vers les cieux par la pureté des montagnes ".
Quant au deuxième blason il est plus récent et a été adopté par une autre municipalité vers la fin du siècle dernier. Je n'en connais pas l'auteur. Mais il reprend le symbole des sapins et y ajoute une tour qui rappelle sans doute le château de Sainte-Marie qui domine le village. La facture de ce blason est semblable à bien des blasons des autres villages : peut- être y a-t-il eu un auteur ou un cabinet identique ?
Esterre
D'azur à une tour donjonnée de sable, accompagnée en chef de deux merles du même et en pointe d'une fleur de lys d'or.
* Il y a là non respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (Tours et merles de sable sur azur).
Les merles (ou corneilles) pourraient représenter la vicomté, la tour, le château Sainte-Marie et la fleur de lys, le roi de France peut- être en mémoire de la reprise du château au parti anglais en 1404 par le comte de Clermont, Jean de Bourbon capitaine général de l’Aquitaine. Jean de Bourbon avait aussi le lys comme emblème. Ce ne sont que des hypothèses. Le blason est identique à celui de Loubajac et Arcizans-Dessus.
Gavarnie, commune en 1842 (BO).
D'argent au mont de sinople sommé d'un chamois au naturel, au chef de gueules chargé d'une croix de Malte d'argent chargée d'un besant d'or, accostée de deux coquilles du même.
Gavarnie, lieu de passage pour les pèlerins de Saint-Jacques, d’où les coquilles et la croix de l’hospitalet des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean (ordre de Malte). Ce besant d'or ne se trouve pas sur le blason Wikipédia.
Gèdre, commune en 1842 BO (CO)
De sinople à deux burelles ondées d'argent chacune surmontée d'une truite du même, la seconde contournée, au chef d'or chargé d'une couronne de comte d'argent
Même blason que celui d’Estaing. La couronne comtale (origine ?), d’après la mairie était gravée sur une pierre devant l’ancien pont de bois (1712-1878) qui aurait été remplacé par le pont de pierre actuel. De même source, les poissons évoqueraient la dextérité des pêcheurs locaux dont le sobriquet aurait été ets pêscadous de Yédres. D’après Rosapelly, le sobriquet était eths menicoulias : les naïfs, faibles d’esprit. Voir le dossier patrimoine humain, les sobriquets.
Grust (BO)
D'azur à une chaîne de montagne d'argent sur une terrasse de sinople et à une maison de sable brochant, posée aussi sur la terrasse, le tout surmonté d'un soleil rayonnant d'or .
Luz-Saint-Sauveur (BO)
Tiercé en fasce de gueules, d'azur et de sinople, au peuplier arraché d'or brochant sur le tout, adextré d'une brebis contournée paissante d'argent et senestré d'une vache passante du même, posés sur la ligne de partition entre le 2 et le 3.
Saligos (BO)
De sinople aux deux burelles ondées d'argent surmontées chacune d'une truite contournée du même, au chef d'or chargé d'une couronne comtale d'argent.
Blason identique à celui de Gèdre et d’Estaing. Mais ici, par rapport au blason de Gèdre, les poissons vont dans le même sens. JeanVédère pense que les ondées d'argent évoquent les deux torrents issus du gave qui entourent le village. Mystère sur la couronne comtale aux neuf perles.
Sassis (BO)
D'argent à un ours de sable passant sur une terrasse de sinople; au chef de gueules chargé d'une croix pattée à huit pointes adextrée d'une crosse posée en bande et senestrée d'une mitre posée en barre, le tout d'or..
Village dépendant de l’abbaye de Saint-Savin. Croix des Hospitaliers de St Jean, avec crosse et mitre du révérend père abbé de St-Savin. L’ours pour rappeler qu’il fut l’ennemi de la métairie des Hospitaliers qui fournissait laitages et beurre aux pèlerins de Compostelle. Après de nombreuses battues, ceux-ci réussirent à le tuer. Son crâne et ses pattes auraient été longtemps conservés dans la sacristie de l’église.
Sazos (BO en 2012)
D'azur à la face ondée d'argent, au chef d'or chargé d'une clarine de gueules accostée de deux fleurs de lys de même.
La "Trucoualhe fleurisée de Sazos", écu souvenir d'un seigneur du lieu, vassal de la vicomté du Lavedan. La cloche, en réalité sonnaille, (trucou) évoque les troupeaux de moutons et d'agneau, richesse du village. L'onde d'argent correspondrait au patronyme de Sazos (près de l'eau).
Sers (BO, CO)
D'azur au mont de trois coupeaux de sinople et à la crosse de gueules brochant, senestrée d'un soleil non figuré de même.
Il y a là non respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (sinople et gueules sur azur). Information contraire à celle des archives considérant ce blason comme conforme aux règles héraldiques (?).
La crosse pour rappeler Saint-Justin qui aurait été le premier évangélisateur de la Bigorre, peut-être son premier évêque. Il venait à Sers en ermitage. Voir dossier patrimoine humain.
Viella (CO)
D'or à deux vaches de gueules, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre.
Identique aux blasons de Bun, de Gaillagos et du Béarn. En 2007 Jean-François Le Nail avait proposé : de gueules à deux brebis affrontées, d'argent au saint Michel terrassant le dragon d'or et de pointe.
Viey (BO)
D'azur à la brebis d'argent paissant sur un tertre de sinople, au chef d'or chargé de trois violettes au naturel
Les fleurs sont des violettes, qui poussent à VIEY, fin janvier, début février... d’où le "surnom" donné au Village de "Petit Toulouse".
Viscos (BO)
De gueules un four de charbon à bois en forme de meule, au naturel, ouvert du champ, d'où s'échappent en chef 3 volutes de fumée d'argent, et posé sur une terrasse aussi au naturel.
Rappel du sobriquet des habitants ets carbouès de Biscos, les charbonniers (charbon de bois) de Viscos
Vizos (BO), créé par JP Fernon et adopté en 2011
D'azur à la barre d'argent ; au chef d'or chargé de trois branches de prunelier en bande, fruitées chacune de quatre pièces, le tout au naturel.
7- Canton d'Ossun
Lamarque-Pontacq
D'azur au mouton d'argent sur une terrasse de sinople, à la bordure aussi d'argent chargée de sept flocons de laine de tenné.
Lire :
Essai historique sur la Bigorre d' Armand d’Avezac (1800-1875), édition Hachette BnF
Échos d’Azun, auto édition André Fourcade, 1957
Pétronille de Bigorre, une comtesse d’oc et d’oïl d'André Delpech, 2003
Études et recherches pyrénéennes, bulletin Académie des Hautes- Pyrénées, 2010
La Nouvelle République des Pyrénées, Du 27 août 1957 au 9 décembre 1959, articles de Jean Védère.