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intro personnagesPersonnages issus du Pays des Vallées des Gaves ou nés ailleurs, mais ayant eu une influence sur la région. Liste non exhaustive. Quelques noms se trouvent aussi dans le dossier les pyrénéistes. Par ordre alphabétique : Abadie Bernard abbé, Abadie François, Agrain Henri d', Barère de Vieuzac Bertrand, Béguère Antoine, Béarn famille de, Billères René, Bourdette Jean, Calot Jean-François, Camelat Michel, Capdevielle Louis, Cazaux Urbain, Chancel Jacques, Colomes Charles-Joseph, Dembarrère (Dauzat), Despourins Cyprien, Douste-Blazy Philipppe, Duprat Jean-Pierre, Embrun Éliane, Ferrère famille, Foch Ferdinand, Fould Achile, Gion Christian, Labatut Pierre-Claire, Lacrampe Jean-Marie, La Fitte famille, Lagardère Francis, Lareng Louis, Laurence Bertrand-Sévère, Laurentin René, Larrieu frères, Lassère de Monzac Henri,   Malespine Elie Pierre, Maransin Jean-Pierre, Meillon famille, Mengelatte François, Mimy-Omnès famille, Monestier Dupuy J.-B., Nelli dynastie, Pailhasson-Mazuel, Pétronille de Bigorre, Peyramale Marie-Dominique Mgr, Picqué Jean-Pierre, Prat Jean, Rhodain J.-D. Mgr, Saint-Frai Marie de, Samaran Louis, curé, Sempé Rémi, Sim, Soubirous Marie-Bernarde (Bernadette) et Pierre, Tabaran Yves, Théas P.-M., Mgr, Tisné Antoine, Vignole François, Vilon François

 

 Abadie Bernard, abbé (1900-1989)

Elevé par sa mère et ses grands-parents, son père qui travaillait à l’arsenal de Tarbes étant expatrié en Argentine, pour les chemins de fer. Il s’intéressa très jeune aux sciences exactes dont les mathématiques qu’il enseigna dès sa prêtrise au collège de Saint-Pé d’où étaient originaires ses parents. Très vite attiré par les montagnes et les forêts environnantes, il ne cessa d’arpenter le moindre sentier,  puis de se mettre à découvrir le sous-sol riche en cavités, de la forêt de Tres Crouts. Grâce à ses connaissances cavernicoles il put aider la Résistance à dissimuler les parachutages alliés organisés par son neveu Pierre Pomès (Grotte de la Résistance). Nous lui devons un recensement des grottes karstiques du massif saint-péen,  mais aussi l’étude de plusieurs gouffres, dont ceux de de Peyras et de la Bouhadère. Mais c’est sur le plan médiatique qu’il  se fit connaître du grand public en indiquant carte IGN à la main, où se trouvait, à une équipe de secouristes, le cardinal Martin (80 ans) disparu lors d’une sortie entre Ouzous et Saint-Pé. La reconnaissance en hélicoptère confirma son pressentiment. Le cardinal se trouvait sur un chemin peu connu des gorges du Picharot. Sur le plan sacerdotal il a été curé de Rieuhlès, puis à Aspin « semi-exilé » à la demande de Monseigneur Théas (1) et enfin aumônier d’un couvent lourdais, tout en professant les mathématiques au Lycée Peyramale de Lourdes et en entraînant dans la spéléologie, nombre de ses élèves.
Pour ce faire il avait créé dans les années 40, un groupe spéléo,  "section" du Spéléo Club Pyrénéen de Toulouse présidé par Sarding, club ou un autre abbé, Cathala était lui aussi membre du bureau, tous deux vinrent avec leur equipe renforcer celle de l'abbé Abadie pour explorer le vertigineux gouffre de la Courraou dans lequel fut découvert le squelette d'un berger ayant chuté de 60m... Dans l'équipe Saintpéene de l'abbé, avec Monsieur Lanoé, intrépide explorateur, il y avait aussi l'abbé Aymard du collège de Bétharram et Edmond Ross, le propriétaire des grottes de Bétharram...  Enfin, il était aussi conférencier à ses heures, à Saint- Pé, Lourdes, Pau, Tarbes... Il  fit une conférence dans les Alpes, à Chambéry le 4/4/1978.
En 2017, un sentier de randonnée a été baptisé à son nom : « Sentier Karstique Abbé Abadie »
Il est l’auteur des ouvrages suivants : Le Sanglier du Picharrot (Pau Marrimpouey 1970 et 1972), Les Marcassins de l’an 1907 Marrimpouey Pau 1973) et Je parle patois (Marrimpouey, Pau 1975).

Abadie sanglier

                                 abadie 3
Albert Omnès, l'abbé Abadie et M. Lanoé. Photo de Jacques Omnès à la Crèque Noëlle, Saint-Pé

(1) Nous n’avons pas trouvé l’origine du différend.

                                           Abbé Abadie

                Abbé Abadie à la cabane de Bat de Haut en juillet 1950.  Photo Robert Horgassan

abbé abadie        abadie

Peint par Cambon en 1950. Coll. privé.                                      Ouvrage collectif octobre 2021


Abadie François (1930-2001)

 né à Lourdes le 19 juin 1930, il est le premier frère mentionné dans le Dictionnaire des francs-maçons de Michel Godart de Soulage et d’Hubert Lamant. Initié à 21 ans (1951) par la loge La Propagation de la Vraie Lumière de Tarbes, il devient suppléant à Paris à 28 ans, de l’ancien préfet devenu député (1) et dignitaire franc-maçon (G.O.D.F. puis G.N.L.F.), Jean Baylot. Il devient conseiller général des Hautes-Pyrénées en 1970. Maire de Lourdes de 1971 à 1989. Curieusement, cette fonction n’est pas précisée dans ledit dictionnaire. Président des jeunesses radicales, il est élu député radical des Hautes-Pyrénées de 1973 à 1983. Secrétaire d’État au tourisme sous le gouvernement Mauroy de 1981 à 1983, sa fonction ministérielle est de courte durée. Mais elle lui donne le temps de lancer Pyrénées, frontières sauvages. Ce Clemenceau municipal malgré sa filiation laïque, sait habilement s’intégrer au socle local, obtenir la complicité bienveillante du clergé et la complicité passive des commerçants et des hôteliers. On lui doit le rayonnement de la cité et malgré son anticléricalisme (bien rose), de bon aloi chez un radsoc, il reçoit le pape Jean-Paul II en 1983, avec tous les honneurs. Il prend cependant l’astucieuse précaution de l’accueillir aux portes de la ville et non à la mairie, sous un dais. Après la remise de la médaille d’or de la ville, le cortège pontifical n’a qu’à descendre le boulevard, classé voie nationale, pour atteindre la basilique et la Grotte. En bon démocrate, il prête la salle des fêtes de la ville à Jean-Marie le Pen, venu en « simple pèlerin » malgré les protestations de la plupart des partis et associations de gauche. Sa passion humaniste de frère trois points (2), fera passer l’action sociale au premier plan de son mandat, puis le développement touristique de la ville avec la création d’un Office de tourisme, place du Champ Commun. Il construira sa puissance politique sur de nombreuses associations sportives, culturelles et éducatives. Les Lourdais lui doivent la salle des fêtes, le palais des congrès, la bibliothèque, les foyers de l’Ophite et de Lannedarré, la piscine couverte, les courts de tennis, le terrain de football de Lannedarré et la station de ski du Hautacam… Il est élu sénateur en 1983.
Cependant, il est battu, à la stupéfaction générale, aux élections municipales de 1989, par un jeune loup de centre droit : Philippe Douste-Blazy. Son assurance hautaine, sa conception patrimoniale de la gestion municipale, ses écarts de langage, souvent tonitruants, ne sont pas étrangers à son échec. Il avait le titre de Vénérable de la loge L’Internationale et de la loge La Renaissance de Paris. On peut dire que sa gestion n’a pas été marquée par une préférence à l’égard des entreprises « fraternelles. » Il n’en sera pas de même par la suite, après son départ.
En 2000, il déclare au Nouvel Observateur : " Je ne peux pas être favorable à ceux que j’appelle les fossoyeurs de l’humanité, ceux qui n’assurent pas l’avenir : les homosexuels. C’est contraire à la normale et il y a un danger permanent, pour les garçons, de pédophilie. La normale, c’est faire des gosses." Il sera, suite à ces déclarations, exclu des radicaux de gauche.I
Il décède à Paris en 2001, ses cendres sont rapatriées à Lourdes.

PS : Je lui dois le vote par le conseil municipal en 1965,  d’une subvention pour l’élaboration de mon mémoire de fin d’études «  Incidences économiques du fait de Lourdes.» Mémoire qui a été dédicacé par Pierre Lafourcade, alors archiviste de la ville.
(1) Préfet des Basses-Pyrénées, de Haute-Garonne puis des Bouches-du-Rhône et de police de Paris. Député en 1958 sur la liste des Indépendants et paysans d’action sociale
(2) Surnom des francs- maçons.
                                  francois abadie
                                  François Abadie, sénateur



Agrain Henry d' (1878- 1930), une personnalité d’Argelès-Gazost.

Le vicomte Henry d’Agrain né en  en Côtes d’Or à Bressey en 1878, fait ses études à Dijon, chez les Jésuites du collège Saint-Ignace. Féru de médecine et de chimie, il s’installe à Paris, mais passe une partie de sa jeunesse à voyager à travers l’Europe, l’Algérie et la Palestine. Il s’installe à Argelès-Gazost en 1911, suite à son mariage avec Edith Girard de Langlade. Il investit sa fortune dans  l'immobilier en lotissant près des thermes, un terrain avec cinq superbes villas. (Voir patrimoine architectural). Il devient membre de la Société Académique des Hautes-Pyrénées et commence à collectionner tous les ouvrages évoquant la région qu’il chérit par-dessus tout.  D’esprit curieux, ce Bourguignon complète ses connaissances livresques  par de nombreuses visites de villages et d’églises. Ce qui l’amène à écrire nombre d’articles et de livres vantant les richesses de sa « patrie » d’accueil. Dont Argelès et ses vallées et des notices sur Pouey Laün, Saint-Savin et l’église de Luz. Il a été enterré au cimetière d'Argelès-Gazost en juillet 1937.

dAgrain

 


Barère de Vieuzac Bertrand (1755-1841)
 
né à Tarbes en 1755, est issu d’une famille d’Argelès (où se trouve toujours le château paternel). Avocat, conseiller auprès du sénéchal de Bigorre, il est élu député du tiers-état avec un certain Dupont, avocat de Luz, pour présenter à Paris le cahier des doléances. Il « monte » à la capitale où il s’initie à la loge maçonnique l’Encyclopédique. Il oublie bien vite son serment d’allégeance sur l’Évangile et ses odes poétiques adressées au roi Louis XVI. Député girondin, et président de la commission de découpage administratif sous la Constituante, il crée en 1790 avec son compatriote Pierre-Cair de Labatut, le département des Hautes-Pyrénées. Il devient montagnard et siège au Comité de salut public, où il approuve les lois d’exception ; organise avec le Comité de Salut Public dont il est le rapporeur,  les massacres de « guerre d’extermination » de Vendée suite à la création par le général Turreau, des célèbres « colonnes infernales », demande le jugement de la Reine et la destruction des tombeaux royaux de Saint-Denis. Pourvoyeur des suppliciés vers la guillotine, il préside la Convention lors du procès de Louis XVI. Il passe à travers toutes les purges grâce à ses nombreuses relations dans tous les milieux (dont Philippe Égalité, cousin du roi et Grand Maître de la maçonnerie). Il est cependant emprisonné après le 9 Thermidor. Par la suite, il devient bonapartiste. Son éloquence (il est l’inventeur des carmagnoles) le fait de nouveau devenir député sous les Cent jours (1815). À la Restauration, il est proscrit comme régicide. Mais il réapparaît en 1830, pour devenir conseiller de la municipalité de Tarbes et conseiller général.
Très curieusement, la ville a érigé une statue de Danton, devant la mairie. En fait, on a voulu faire honneur au sculpteur plus qu’à son modèle. Cette statue a été exécutée par un Bigourdan de Vic-Bigorre, Edmond Desca (elle reçut le deuxième prix du Concours de la ville de Paris en 1889). Bertrand Barère (le nom de Vieuzac a été supprimé par les municipalités de gauche !) lui, n’a droit qu’à une simple avenue dans sa ville natale.

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Bertrand Barère 1793, peint par Jean-Louis Laneuville


Ceux qui veulent en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Bar%C3%A8re
 


Béguère Antoine (1901-1960)

Entrepreneur de travaux publics, maire de Lourdes en 1953 et sénateur en 1959. C’est lui qui porta le club de rugby (F.C.L.) dont il était président (1946-1960), au sommet de sa gloire ; juste reconnaissance, le stade porte son nom. Fin tacticien, il a su allier la gloire de sa cité aux intérêts de son entreprise : il obtint une partie de la maîtrise d’œuvre du formidable chantier qu’était la Basilique souterraine. Il avait, bien auparavant, participé aux aménagements de la centrale hydroélectrique de Pragnères. Il décéda le 23 octobre 1960, d’un infarctus lors d’un match du F.C.L., contre l’US Agen. Son éloge funèbre est prononcé par Gaston Monnerville, quatre jours plus tard. Deux ans après, était créé, à sa mémoire, le challenge Béguère. Son nom a été donné au stade municipal de la ville ainsi qu'à sa principale avenue.
Il était le grand-père du ministre Philippe Douste-Blazy, ancien député-maire de la ville, devenu maire de Toulouse en 2001.
antoine beguere
Antoine Béguère, sénateur. Cliché Wikipédia


 


 Béarn, famille de
 
Impossible d’écrire un guide sur le Lavedan, sans parler des descendants de la lignée Gaston Fébus (Phœbus) dont les premiers, Pierre-Arnaud et Jean de Béarn, furent gouverneurs du château de Lourdes à l’époque de la domination anglaise. Lourdes a une grande importance aussi pour les derniers descendants de ces princes de Béarn, de Chalais, marquis et comtes de Brassac. L’un des derniers : Gilles de Béarn, qui était libraire en ouvrages d’histoire à Paris, a eu pour grand-père, Gaston, qui en 1873 offrit quatre cloches et six vitraux à la Basilique Supérieure de Lourdes (de l’Immaculée Conception). En remerciement, la famille reçut semble- t-il, une concession perpétuelle au cimetière de l’Égalité. Voir le chapitre « À visiter ». Son père Henry, aujourd’hui décédé, est né à Argelès-Gazost en 1931.

Princes de Béarn
 
Tombe de la famille de Béarn au cimetière de l’Egalité. Photo J. Omnès

Billères René (1910-2004) en préparation     
                                                                                                                                                              

 Député, sénateur et ministre


René Billères                                                                                            Sa maison natale à Ger. Photo J. Omnès
 

Bourdette Jean (1818-1911)

Né à Argelès en 1818, c’est l’historien du Lavedan. Auteur connu d’ouvrages régionaux et historiques, il est surtout réputé pour ses « Annales du Labéda ». Elles ont été réalisées grâce au cartulaire du XVIIe siècle possédé par le notaire d’Arras-en-Lavedan, Maître Noalis. Il est aussi l’auteur de Le château et la ville de Lourde(s),1899, réédition Jeanne Lafotte1987. Il décède à Toulouse en 1911, après avoir enseigné à Paris.
Sa tombe se trouve au cimetière d'Argelès-Gazost. Voir la rubrique cimetières dans Petit patrimoine architectural

jean bourdette
Jean Bourdette, écrivain-historien. Cliché Wikipédia


Pour ceux qui veulent en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Bourdette




Calot Jean-François  (1861-1944)

Né à Arrens en 1861, cinquième enfant de cultivateurs assez aisés, Dominique Calot et Jeanne-Marie Merceré. Reçu au baccalauréat en 1880, il monte faire médecine à Paris en 1881 et travaille comme répétiteur à l’école Fénelon pour payer ses études. Élève brillant de la faculté de médecine, il étudie l’anatomie et la dissection sous la direction d’un chef des travaux pratiques novateur, Louis-Hubert Farabeuf (1841-1910). Il est reçu 9e sur 52 au concours d’internat en 1887. Après ses études de médecine, il inventa des prothèses de la hanche et fut à l’origine des centres hélio-marins de Berck plage. Il est mort en 1944, au château d’Adast, l’ex propriété de Jacques Chancel, et est enterré au cimetière d'Arrens.


francois calot
Docteur François Calot. Cliché Wikipédia

 

Arrens Calot  Cimetière d'Arrens. Photo J. Omnès
Pour en savoir plus, la vie et l’œuvre de Jean-François Calot :
http://www.archivespasdecalais.fr/Anniversaires/1er-mars-1944-deces-de-Francois-Calot-le-chirurgien-orthopediste-qui-fit-la-renommee-internationale-de-Berck-sur-Mer


 Camelat Michel (Miquèu de) (1871-1962)

Poète, est également né à Arrens, en 1871. Devenu  félibre (adhérent au mouvement littéraire promulgué par Mistral, Aubanel et leurs amis pour la défense des langues d’Oc), il créa l’Escole Gastou Febus pour la sauvegarde linguistique du parler gascon. Ses poèmes les plus connus sont Béline (1899), véritable chant bucolique et Mourte e Bibe (1892) plus engagé. Mort en 1962, sa statue se trouve dans le petit jardin en face de l’école. Sa  belle maison au centre du village a été transformée en gîte.

Voir aussi le dossier patrimoine oral, texte de Patrick Ferrant d'Arrens
Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Cam%C3%A9lat


               Camelat 2               Camelat bronze      
                                                               Miqueu Camelat à Arrens. Photos J. Omnès

                                               famoille camelat

                                                                                          Famille Camelat. Photo de ?

camelat                                                                    Maison Camelat transformée en gite. Peinture de ? sur FB.

                 Maison Camelat          Fébus
Maison de Camelat devenu gite à Arrens. Plaque sur l'ancienne école Gaston Fébus, photo ci-dessous.  Photos J. Omnès


Arrens Camelat



Capdevielle Louis (1849-1905)
 
Peintre lourdais, fils d’un modeste ardoisier est pris très jeune sous la protection d’un magistrat de la ville, subjugué par son talent en dessin. La municipalité lui offre une bourse d’études lui permettant de se perfectionner à Paris, à l’atelier de François Millet. Il devient ensuite l’élève de Cabanel et de Bonat. Il obtient un premier prix au salon des artistes français. Admirateur de Courbet et de son réalisme, il se lance, après une série de portraits, dans les scènes de genre qui nous valent Le rémouleur et La fin de Nana. Les Pyrénées lui manquent, il revient à Lourdes en 1890, après 24 ans d'absence. Puis, ce sont les grandes compositions où les petites gens sont mises à l’honneur : Une noce à Laruns, Le pèle porc, Le repas du tailleur de pierre et surtout L’accident dans une carrière qui décore la billetterie du château fort. Ami de Zola, dont il fait le portrait, il est attiré par le réalisme et le socialisme naissants. Peintre « mal pensant » pour certaines autorités locales de l’époque, il décède d’une tuberculose, dans la pauvreté, à l’âge de 56 ans. Son fils Raoul peintre aussi, vend la maison familiale de Lourdes et s'installe à Toulouse, où il décède en 1910.
Sa modeste tombe se trouve au cimetière ancien de la ville. Le buste la surmontant est celui de son père Jean-Marie, également enterré là. Pour le centième anniversaire de sa mort, l’hôtel de ville a exposé en septembre 2005, dans son hall d’entrée, le célèbre tableau Les Miracles. Le tableau réalisé à Paris en 1887, a été restauré pour cette occasion par le Rotary club (et Magendie de Pau). Ce n’est pas sa seule œuvre empreinte de spiritualité : la couverture de l’ouvrage de Pierre Pène, Lourdes, les secrets est illustrée d’une toile méconnue de l’artiste. Elle représente Bernadette en extase. Enfant (9 ans), Louis Capdevielle avait assisté, avec son père, à une des Apparitions de la sainte. Deux toiles de ce peintre émérite sont exposées au musée des Beaux-Arts de Pau. Afin d’honorer dignement le centenaire de sa mort, un très bel ouvrage vient d’être réalisé par Jean Cassou, aidé de Geneviève Marsan. Éditions de la Société académique des Hautes-Pyrénées et du Musée pyrénéen. Pour d'autres toiles, voir le dossier patrimoine artistique.


                            mariage ossalois                       explosion carriere
        Mariage ossalois, Musée B-A Pau.  Explosion dans une carrière, château fort de Lourdes. Photos J. Omnès
 
buste capdevielle
Buste de L. Capdevielle par son fils, Cimetière de l’Egalité. Photo J. Omnès




 Cazaux Urbain (1899-1979)

Né à Barèges (pays toy) en 1899. Il a démarré sa vie professionnelle comme instituteur dans son village et obtint la transformation administrative de celui-ci en commune en 1946, puis en devint maire de 1946 à 1979. C’est « l’homme aux 35 présidences ». Parmi ses casquettes, il fut conseiller général en 1937 jusqu’à sa mort, président de la Commission syndicale après 1958, fut président du club de ski local l'Avalanche, du comité régional de ski, de la Fédération française de ski (F.F.S.) de 1952 à 1966, de la Chambre de commerce et d’Industrie des Hautes-Pyrénées de 1954 à 1967, et de la Fédération française de plein air, etc. etc. Il ne put atteindre le Sénat en 1958, son parti, le parti radical-socialiste, lui préférant l’avocat Pierre Bourda. On peut voir en lui, l’archétype du hobereau provincial.
Il réussit à organiser trois fois les championnats de ski à Barèges, en 1954, 1959 et 1962. On lui doit la création de l'aérogare de Tarbes-Ossun-Lourdes (T-O-) et  la Maison des Pyrénées à Paris. Il fut avec Jean CoIlat-Parros l'artisan de la connexion des remontées de Barèges et La Mongie, et durant les années de1960, de la promotion des gîtes ruraux et des campings à la ferme, dans la région de Luz. Moins connu, il a été cofondateur avec Raymond Ritter de la revue Pyrénées
Une plaque commémorative rappelant son souvenir a été apposée sur la façade de la mairie. Il est décédé à Bordeaux en 1979.
En 1997, un ouvrage écrit par Eric Sabathié  sous le titre « Une figure pyrénéenne », lui est consacré.

urbain cazaux                                                                            Urbain Cazaux. Cliché Wikipédia




 Chancel Jacques (1928-2014)
 
De son vrai nom Joseph Crampes, est né en 1928 près d’Argelès-Gazost à Ayzac-Ost. Bien connu du grand public pour ses émissions de radio (Radioscopie) et de télévision (le Gand Échiquier et le Grand Amphi). Les locaux lui doivent surtout la création du Rallye des Gaves en 1957, lorsqu’il revient d’Indochine où il était journaliste. Chaque année, cette course attirait une foule importante de participants et de curieux qui dépassait le cadre départemental. La dernière a eu lieu en 1975. Il est également l’auteur de Giboulée de mars, et du Guetteur de rives. Son dernier ouvrage:  La nuit attendra chez Flammarion, 2013. Sa grande et belle propriété se trouve vers Saint-Savin, au-dessus d’Adast, C’est l‘ancien château XVIIIe siècle de Cyprien Despourins.

jacques chancel
Jacques Chancel, 50 ans de carrière. Photo Google


Pour ceux qui veulent en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Chancel


 Colomès Charles-Joseph,  de Juillan (1799-1870)

Un homme méconnu et qui mériterait une statue à Lourdes

Né à Tarbes fin 1799, il s’intéressa très vite à l’aménagement des territoires. Devenu polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, il réintégra sa région et se lança en politique. Influencé par la doctrine saint- simonienne, opposant à la politique de Charles X, il profita de la venue de Louis- Philippe pour se faire élire député libéral à Tarbes en 1831 puis en 1834 et d’Argelès en 1839.

Il mit ses connaissances sur le développement technique et économique au service du département. Expert en matière ferroviaire, il se rapprocha des frères Pereire et de la Compagnie des chemins de fer du Midi. C’est ainsi qu’il présenta  en 1841, son projet d’un réseau transpyrénéen Tarbes–Huesca par un tunnel sous le Marboré. Trop onéreux, le projet fut abandonné.

Mais, grâce à l’intercession de son ami Achille Fould, ministre influent de Napoléon III, il put présenter son étude d’une voie ferroviaire Bayonne- Toulouse passant par Tarbes. Cette ligne qui favorisait le département des Hautes-Pyrénées  dont il était devenu conseiller général, au lieu et place du Gers avec le passage par Auch, nous est souvent présentée comme prioritaire par la présence proche des carrières de pierre nécessaire aux ballasts. Charles-Joseph évoqua surtout la meilleure desserte du département de la Haute-Garonne et le développement du thermalisme pyrénéen en pleine expansion. Tracé déclaré d’utilité publique en 1856 par Napoléon III, il facilita la venue de millions de pèlerins à Lourdes. Le premier train arriva en gare de la cité mariale en 1866.

La ville de Lourdes lui a rendu hommage en 2008, sous la mandature de J.-P. Artiganave en baptisant une résidence de l’OPH65, « Résidence de Colomès de Juillan ».

(1) Recherche sur les grandes voies de communications nécessaires à la région comprise entre la Garonne et l’Ebre ; Edition Carillan-Goeury et V. Dalmont, 1841. Réédité par la BNF.

colomes           Grandes voies de communication entre la Garonne et l Ebre avant projet detaille

 


Cyprien d’Espourrins (Despourins ou Despourri)  (1698-1759)
 

Poète montagnard. Tout Bigourdan ou Béarnais qui se respecte connaît au moins les premières strophes de la chanson « Là-haut sur la Montagne ». Elle est entonnée à tous les mariages ou anniversaires locaux, ainsi qu’à toutes les manifestations culturelles ou folkloriques. Si les paroles sont connues, par contre leur auteur l’est moins. Né d’un père béarnais d’Accous, dans la vallée d’Aspe où il passa toute son enfance et d’une mère lavedanaise d’Adast, Gabrielle Caubotte, le chevalier d’Espourrins, après des études au collège de Lescar, se maria avec une jeune fille d’Adast en Lavedan. Il habita alors la demeure familiale maternelle, de 1729 à 1759, le château Miramont au-dessus dudit village (anciennement propriété de Jacques Chancel). Gabrielle Caubotte transforma cette vieille demeure féodale en partie en ruine, en grande maison bourgeoise.
Amoureux de la nature et doué pour la poésie, Cyprien ne cessa de mettre en pastourelles en béarnais de la plaine, bergers et bergères, ruisseaux et forêts. Les premières strophes de son chef d’œuvre,  « La haut sur la montagne » commencent ainsi : « Là-haut sur la montagne j´ai z´entendu pleurer. Oh! C´est la voix de ma compagne, je m´en irai la consoler... » . Ses chansons connurent immédiatement un grand succès et furent interprétées par le chanteur Pierre de Jélyotte auprès de son élève de chant : la marquise de Pompadour.
Plus tard, ils furent mis en musique et au goût du jour, en français, par Alfred Roland (1797-1874)

https://www.youtube.com/watch?v=_Y_xSxrEtqU

Mais, ce poète, proche des Encyclopédistes, avait aussi les pieds bien sur terre. Syndic de la noblesse et subdélégué de l’intendant d’Étigny, il était responsable des routes de la région et c’est à ce titre qu’il combattit sa vie durant, la mainmise des moines de Saint-Savin sur les propriétés communales des vallées jusqu’à Cauterets, estimant qu‘elles devaient revenir aux communautés villageoises. Un petit monument érigé à sa gloire se trouve en bord de route, derrière le château Miramont.
En plus de la seigneurie familiale de Miramont, il avait acheté la seigneurie (abbaye laïque) de Viger (Biyer) en vallée de Batsurguère. Sur son emplacement se trouve la maison de l’artiste Albert Abadie (maison Prat).

 Il a été enterré dans l'église d'Adast en 1759.

En 1876, la société académique des Hautes-Pyrénées érigea une colonne commémorative face au château. Et son buste de bronze réalisé par Nelli, fut inauguré en 1896, sur la place d’Argelès. Déplacé après la première guerre mondiale, pour faire place à un monument aux morts, il fut exposé devant la grille du château d’Ourout, puis il a disparu durant l’occupation allemande : volé ou parti dans une fonderie ?  D’après Georges Peyruc, dans un bulletin de la SESV (1),  il parait qu’il y avait en 1998, une copie du buste dans les jardins de l’hôtel Astazou à Lourdes, d’après le site Loucrup65, il aurait été vu dans un restaurant  près de Bartrès. Nous n’avons trouvé aucune trace de l’hôtel, du restaurant et  du buste (2).

Son petit-fils, Cyprien-Joseph d‘Espourrins est élu en 1790, administrateur du département, nouvellement créé par son voisin d’Argelès, Bertrand Barère de Vieuzac.

NB : pour plus d'information lire Les seigneurs de Miramont de Jean Bourdette.

(1) n° 29, 1998 ; page 171.
(2) A ma connaissance il n’y a pas d’hôtel Astazou à Lourdes, mais un ITEP Institut thérapeutique éducatif et pédagogique Astazou  et en face, une résidence Astazou. En revanche il existe un hôtel Astazou à Gavarnie. A suivre.

despourins
Monument Despourins. Photo J. Omnès

Cyprien 2

              Buste de Cyprien, oeuvre du sculpteur Nelli sur la place de la mairie à Argelès-Gazost avant son remplacement par le monument aux morts. Carte postale avant 1923.

Miramont Le château de Miramont


 (Dauzat) Dembarrère Jean, comte (1747-1828)

Bien que né à Tarbes en 1747, sa famille est bien implantée à Lourdes, rue du Bourg. Elle a même donné son nom à l’une des portes de la ville près de laquelle se trouve la maison parentale. Cette porte a été démolie en 1810, à la demande de la famille. Admirateur de Vauban, il obtient grâce à son cousin, le conventionnel Bertrand Barère de Vieuzac, le poste de général de brigade de l’Armée du Nord et participe à la défense de Valenciennes. Chef de brigade il participe à la campagne de Vendée (bataille de Doué). Puis, c’est l’ascension avec Bonaparte, lors de la campagne d’Italie, où il est commandant en chef de l'armée du génie. Napoléon le nomme plus tard Directeur puis Inspecteur général des Fortifications, sénateur et enfin comte. Pair de France à la Restauration, il s'abstient de voter dans le procès du Maréchal Ney. Il décède à Lourdes en 1828. Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe à Paris, côté Nord. 
Sa tombe au cimetière de l'Egalité est la 29ème, à droite contre le mur, entrée côté gardien (rue Arberet). Entre les tombes de la famille Brenjot-Larrive-Fourcade et la famille Ponnau.
 

    DEMBARRERE Jean    Dembarere 2

Général Dembarrère. Photo Google. Son tombeau à restaurer par le Souvenir français

Sans postérité, son descendant indirect (petit-neveu par un de ses frères), Pierre-Marie né en 1809,  est à l’origine de la réalisation d’une importante ferme-école avec une bien curieuse bergerie octogonale sur la colline de Vizens, au-dessus du gave, à côté du camping Arrouach. Sous Louis-Philippe l'armée  installa sur le domaine, au quartier de Nemours, un dépôt de remonte remplacé plus tard par escadron d'artillerie. Le quartier de  Nemours vendu et déclassé passa par la suite dans le domaine public. Pierre-Marie deviendra l’un des 613 députés du second Empire en 1852 (1852-1863) et sera nommé consul à Dantzig. Il aidera Mgr Laurence qui se heurtait auprès du gouvernement à des difficultés pour réaliser sa "chapelle" à Massabielle, grâce à ses nombreuses connaissances bien placées. Ce qui ne l’empêcha pas par la suite d’être ruiné et de mettre en vente la propriété de Vizens. Elle sera en partie achetée en 1874 par le rentier Milhet. Personnage lourdais, dont l’épouse sera l’une des premières femmes à aller à la Grotte avec Bernadette, voir la Dame. Il ne reste que la bergerie octogonale, qui,  avec le "château" deviendra propriété des soeurs de l'Auxilium. Le "chateau sera un moment propriété de Joseph Nelli (1824-1865). Il mourut seul et dans la misère à Bagneux, en 1878.
Ce qui est moins connu, c’est qu’il y a eu un fils Pierre-Benoit. Entraîné dans la chute financière de son père, il n’eut de cesse de réclamer réparation auprès des auteurs supposés de la déchéance familiale… Les pères de Garaison des Sanctuaires de Lourdes. Dans son petit  livre, édité en 1890, par l’éditeur Cazaux de Tarbes, sous le titre Des origines politiques de la grotte de Lourdes, il étale sur 48 pages, toute l’amertume qu’ il éprouve à l’égard des missionnaires. Ils avaient  acheté, selon lui « à vil prix aux enchères » et par des « moyens détournés » l’hôtel de famille qui était situé 10-12 rue des Pyrénées à Tarbes. L’achat des terrains et de la grotte pour construire la fameuse « chapelle » de monseigneur Laurence a été en partie dû à l’entregent de son père, auprès de nombreux membres du gouvernement de l’époque. Toutes ses démarches ont été mentionnées dans un petit ouvrage édité en 1872, en partie repris par l’abbé Laurentin. Si je me souviens bien, la future chapelle se trouvait dans l’angle de tir du château et ne pouvait avoir d’autorisation de construire du ministère des Armées (à vérifier). Les sanctuaires donnèrent deux mois à Pierre-Benoit et à sa sœur pour quitter la maison de leurs ancêtres.  Se trouve maintenant à l'emplacement, le Centre d'éducation spécialisé pour enfants et familles en difficulté (et la chapelle), il remplace l'Institut religieux Joseph Forgues.
Le Lourdais Jean-Pierre Thomas est auteur d’une plaquette sur la saga Dembarrère. Et le bulletin de la société académique des H-P a édité la page suivante : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6535087q/f33.image

                                      Vizens 
                                                               La bergerie de Vizens. 

  Vizens 2  Vizens 3

Voir aussi  : http://encyclo.voila.fr/wiki/Jean_Dembarr%C3%A8re

armes dembarrere
Armes du comte Jean Dembarrère




 Douste-Blazy Philippe (1953- )

Né à Lourdes en 1953, (certains auteurs locaux et non des moindres le font naître à Toulouse ?) petit-fils d’Antoine Béguère, ancien maire de Lourdes. Professeur de cardiologie à Toulouse, Il détrône en 1989, à la surprise générale, le tonitruant maire François Abadie. Ses relations toulousaines et parisiennes devaient, pensait-on, attirer sur la ville la manne promise. En fait, elles le servirent surtout personnellement : ascension exceptionnelle, en quatre ans il devient successivement maire, député européen, conseiller général, député, et ministre de la Santé (1993). Puis, ministre de la Culture en 1995. Et Lourdes dans tout ça ? De la Culture, la ville attendait entre autres choses, une médiathèque et de la Santé, un analyseur à balayage (scanner ou scanneur).  Seul apport notable, le classement  Monument historique, en 1995, du château fort, mais surtout celui des principaux édifices des Sanctuaires. Le seul aménagement concret est le parc de stationnement souterrain, qui fut controversé. Quant aux projets grandioses d’aménagement du bas de la ville et du lac de Lourdes, ils n’ont jamais été concrétisés. Tout cela, en laissant à son successeur nommé le soin d’éponger les dettes.
Attiré par des fonctions plus prestigieuses, Ph. Douste-Blazy remplaça en 2001, son ami Dominique Baudis à la mairie de Toulouse. Après avoir quitté l’U.D.F. de François Bayrou pour les élections présidentielles de 2002, il sera nommé secrétaire général de l’U.M.P. Puis, il quittera ce poste en mars 2004, quand il sera nommé ministre de la santé et de la Protection sociale. Il y réalisera la réforme de l’assurance maladie. Il devient en 2005, suite au non pour la Constitution européenne, ministre des Affaires étrangères. Il y multiplie les bévues mais défend la diplomatie humanitaire, ce qui le portera en 2007, au poste de président du conseil d'administration d’Unitaid, organisme chargé de gérer la taxe Chirac. La même année, il est nommé conseiller, chargé de mission auprès du président de la République française. En février 2008, il lance un programme humanitaire dans le cadre des Nations-Unies Missive Good  par lequel les voyageurs peuvent faire des micro-contributions à Unitaid lors de la réservation d'un billet d'avion ou d'autres moyens de transports sur Internet. C’est l’échec total. Le programme est arrêté.

En 2012, il se range sous la bannière de François Bayrou pour les élections présidentielles.

philippe douste-blazy

Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Douste-Blazy



 Duprat  Jean-Pierre, baron (1769-1839)

Né à Lourdes en 1769, 4 ans après son voisin Maransin. Après des études à Tarbes, il débute dans l'administration militaire (Adjoint aux commissaires de guerre) Lors de la mission d’Égypte de Bonaparte, il est chargé par ce dernier de faire évacuer les troupes après l’échec de l’aventure. Il s'installe entre deux campagnes à Paris en 1802, à l'hôtel de Suède, au 303 rue de Richelieu. C'est lors de son séjour dans la capitale, qu'il rencontre Eléonore Françoise Magon de La Lande d'une vieille famille catholique et aristocratique bretonne. Il l'épouse en 1803. Parmi les témoins de son mariage nous retrouvons des noms bigourdans connus : le général de division tarbais, Dembarrère, le médecin, ancien maire de Lourdes Jean-Pierre Picqué, et le sénateur des Hautes-Pyrénées, le Tarbais Antoine Péré. Du côté de la mariée étaient présents nombre d'aristocrates bretons. Cette alliance permettra au franc- maçon anciennement conventionnel  d'obtenir de la bienveillance des autorités lors de la prise du pouvoir par Louis XVIII. Après le mariage le couple s'installera à Caen
Devenu Commissaire ordonnateur de la Grande Armée il sera obligé de suivre son chef dans toutes ses campagnes : Iéna, Eylau, Friedland... Fait prisonnier lors de la retraite de Russie, à Gumbinnem (Prusse Orientale), il revient avec le grade de lieutenant-général. Mais, c’est Louis XVIII qui lui décernera en 1822, la pension du titre de baron accordé par l'Empereur. Il décède à Paris en 1839. Sa maison à Lourdes (4, place Peyramale), proche de la rue qui porte son nom, est toujours occupée par ses descendants, les Dupoy. Napoléon qui lui légua par testament 50 000 francs écrivit à son sujet : « C’est le plus intègre de mes intendants généraux ».
Son portrait a été exécuté en 1810 à Rome, par Hélène Haudebourt-Lescot, anciennement peintre de la cour de Louis XVI. Jean Cambon, peintre-historien de Lourdes lui a consacré un ouvrage.



Maison Duprat 
                                  Maison Duprat à Lourdes, avec sa plaque commémorative.. Photo J. Omnès.

LourdesB Duprat  duprat panneau bis

Fontaine en face de l'hopital, en l'honneur des barons Lourdais ; plaque sur la maison du Baron


Duprat


Embrun Eliane texte de Jean-Jacques Pou

Le 28 mars 1923, naissait à Argelès-Gazost  , Éliane EMBRUN, née Éliane Branchard, qui a connu une célébrité internationale dans les années 1950. Elle restera dans la mémoire de nostalgiques de ces années, la chanteuse de charme la plus sensuelle par sa voix au timbre exceptionnel.
Elle grandit à Argelès-Gazost, chante dès son plus jeune âge et prend des cours de danse à Tarbes.
Très jeune, elle épouse le 6 octobre 1939 à Argelès-Gazost, Maurice Jean Bangratz, qui exerçait la profession de dessinateur. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le couple part s’installer à Paris.
Dès son premier disque en 1947, Au chant des mandolines  le succès arrive très vite, émissions de radio, galas en France et à l’étranger  grand prix de la chanson à Deauville en 1949, et même suivit la caravane publicitaire du tour de France en 1950.
A partir de 1950, elle apparaît et chante aussi dans plusieurs films, se produit au Brésil et au Moyen-Orient, participe à plusieurs émissions de télévision. Ainsi, en 1950, elle participa au film « Quai de Grenelle », d’Emil-Edwin Reinert, en réalisant les parties chantées du personnage de « Simone Lamy », qui est joué à l’écran par Françoise Arnoul.
En 1951, elle tient un rôle dans le film « Une fille à croquer » de Raoul André, aux côtés de Maurice Biraud, de Serge Reggiani et de Louise Carletti. La même année elle participe au film « Rue des Saussaies », de Ralph Habib, en réalisant les parties chantées du personnage de « Jeanne Masson », qui est joué à l’écran par Anne Vernon. Pendant ces années 1950, elle apparaît souvent dans les émissions « Music-Hall Parade » de Gilles Margaritis, qu’elle admire beaucoup. Mais en 1963, elle suspend sa carrière pour des raisons personnelles et familiales et se retire à Argelès-Gazost dans ses chères Pyrénées, retrouver ses parents, veiller sur les études de sa fille Dominique et s’adonner à ses sports favoris.
 En 1990, elle se produit dans l’émission « La Chance aux Chansons » et recommence occasionnellement à donner des galas ou à animer les soirées des casinos en France et en Belgique. En 1993, elle enregistre vingt chansons publiées sur le CD « Douce France ». Considérée comme une chanteuse de charme, elle maîtrisait une diction parfaite et savait s’investir dans un répertoire choisi et exigeant comme « Mes jeunes années » de Trenet.

Elle est  décédée Saint-Mandé et ses cendres ont été transférées à Argeles-Gazost  au cimetière Sud,   le 17 février 2009 dans la tombe familaiale Branchard

 Embrun


Ferrère famille

Lignée d’ébénistes esthètes. Bien qu’originaires de la Barousse, les Ferrère ont marqué le Pays de Lourdes et le Lavedan par leurs nombreuses œuvres en bois travaillé (comme les Nelli avec la pierre sculptée ou taillée). Bon nombre d’églises romanes de la région possèdent soit un retable soit une statue en bois polychrome provenant de leur atelier. Partisan de la Contre-Réforme qui a donné le style baroque (celui-ci devait faire revenir les fidèles dans les églises désertées), les Ferrère ont magnifié leurs sculptures par d’abondantes dorures et de fastueuses décorations. Ils ont appliqué à la lettre les consignes du Concile de Trente : rendre attractif les lieux de culte.
Le fondateur de la dynastie, originaire de la Barousse, Jean, né en 1620, se lança très tôt dans la réalisation de retables triptyques à quatre colonnes torses. Père de neuf enfants, c’est surtout le dernier qui laissa un nom dans le travail du bois : Marc (1674-1758). Ses deux enfants : Jean (1718-1795) et Dominique (1723-1808) continuèrent l’œuvre du père et du grand-père. Dominique cependant travailla également le marbre, suite à son passage aux cours de Pigalle à Paris. Il collabora parfois avec l’atelier Claverie de Lourdes pour certains travaux dans les églises. Dominique eut également neuf enfants. Aucun ne s’intéressa à la sculpture.
Philippe (1767-1815), le plus connu, fut un partisan farouche de Napoléon, adjoint au maire de Bordeaux. Une rue près des Quinconces porte son nom.

Voir les superbes retables dans le dossier églises.

Foch Ferdinand (1851-1929) 

Maréchal de France,  de Grande- Bretagne et de Pologne, il assuma la coordination des forces françaises et anglaises durant la Grande guerre qui mena à une contre-offensive entrainant la victoire des troupes alliées contre l’Allemagne en 1918.  Ces faits sont connus, ce qui l’est moins c’est son implantation locale. Son grand-père épousa en 1790, une fille d’Arreau et son père, Napoléon, épousa en 1832, une fille d’Argelès, Sophie Dupré dont le père, Germain, était président du conseil général des Hautes-Pyrénées. Napoléon  fut secrétaire (trésorier-payeur général) à la préfecture de Tarbes avant d’être muté à Rodez, suivi dans ses différentes mutations par son fils Ferdinand né à Tarbes. Après le collège de Tarbes, il continua ses études au collège Saint-Etienne des jésuites de Metz. Après Polytechnique, il  devint professeur de stratégie à l’école de guerre en 1895, avant de commander le 35e d’artillerie de Vannes, et en 1914, le 20e de Nancy. Durant la guerre, chef de la 9e armée il mena les offensives de la Marne, qui jusqu’à celles de 1916 dans l’Artois, contribuèrent à desserrer l’emprise de l’ennemie, surtout à la périphérie de Verdun. En 1918, il sut arrêter l’offensive de Ludendorff grâce à sa nomination commandant suprême interalliée. Sa pensée la plus célèbre fut «  Ma droite est enfoncée, ma gauche cède, tout va bien, j’attaque ». Après la Conférence de paix de Paris, il revint dans son pays natal.  Ce retour en septembre 1918, fut parsemé de discours et de visites triomphales à Tarbes et Lourdes, avant d’aller visiter sa parenté d’Argelès-Gazost. Il prononça dans un enthousiasme populaire sans égal un discours sur le perron de l’immeuble de la place Marcadal de Lourdes qui appartenait à sa tante Normande, d’Omex, où jeune il allait passer ses vacances. Cet immeuble qui devenu la brasserie Leffe,  abrite à l'intérieur la plaque rappelant cet événement.  Le perron du discours, avec ses escaliers a été démoli pour l’aménagement de la brasserie. Après un détour à la Grotte et au Palais épiscopal, il se rendit à Argelès-Gazost. Le discours a eu lieu à la maison Ducor (1) où était née son épouse. Une plaque commémorative a également été apposée. Plaque de marbre blanc de 90X 60 cm, qui a disparue depuis. Elle  a été remplacée par une plaque située en hauteur sur la façade.
Sa maison natale  a été classée Monument historique en 1939. Propriété de la mairie de Tarbes elle a été transformée après travaux en musée.
Ferdinand Foch a été inhumé aux Invalides en 1929.

(1)    Devenue boulangerie Rodé-Daléas
(2)    Photo à Lourdes Loucrup65. Ce site est à la recherche de photos retraçant l’évènement à Argelès.

  Foch Lourdes 4       Le maréchal Foch par Louis Bombled 1920
   Foule à Lourdes Place Marcadal. Photo Loucrup65                          Foch en 1920

Château dOmex
                                                                               Château Normande à Omex

                             Marcadal 2


Maison Foch  

                                             Foch plaque

Argelès-Gazost. Maison du grand père maternel de Foch, plaque commémorative. Photo J. Omnès

                                    Foch Tarbes    

                                                          Maison natale à Tarbes, transformée en musée.

Foch Tarbes 2

 


 FouldAchile (1800-1867)

Né à Paris en 1800. Fils d’un grand banquier d’origine allemande (Hesse), il décide sur le tard de faire carrière politique dans les Pyrénées. Il les connaissait bien, car de santé chancelante, il dut venir à plusieurs reprises en cure, en particulier aux Eaux-Bonnes. Il est élu député des Hautes-Pyrénées en 1842, devient président du Conseil général (1847-1867), ministre des Finances (1849-1852 et 1861-1867) et ministre d’État (1851-1860). En 1852, il fonde avec les frères Pereire le Crédit Mobilier. Il est l’un des chantres du libéralisme économique, développe les banques et le crédit sous le Second Empire. S’il contribue par son influence à la signature du traité commercial de 1860 avec l’Angleterre, il n’en oublie pas moins les Hautes-Pyrénées où il possède d’importantes propriétés : entre autres, le ‘’château’’ de Mourle (qui sera, un temps, propriété du ministre Douste-Blazy qui le baptisera Bergerie !), avec 200 hectares autour du lac de Lourdes et les ruines du château de Beaucens. C’est en partie A. Fould qui  (avec ses conseils avisés et intéressés auprès de l’Empereur) a fait dévier la ligne de chemin de fer Tarbes-Pau vers Lourdes. Il meurt à Laloubère, près de Tarbes, en 1867.

Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Achille_Fould 

achille fould
Achille  Fould. Cliché Wikipédia




Gion Christian (1940-

Né à Lourdes en 1940 (1). Diplômé d’H.E.C., il est devenu sur le tard, metteur en scène. On lui doit de nombreux films « commerciaux » à tendance humoristique. Dont : C’est dur pour tout le monde (1975) avec Claude Piéplu, Le pion (1978) avec Michel Galabru, J’ai rencontré le Père Noël (1983), Le Gagnant avec Michel Galabru et Stéphane Audran, Le Provincial (1990) avec Roland Giraud, dont l’action se passe en partie dans le Lavedan, Les Insaisissables (2000) avec Daniel Prévost. Le plus connu et qui passe de temps en temps à la télévision est sans conteste Pétrole, pétrole (1981) avec J.-P. Marielle, B. Blier et H. Guybet ; le gag de l’avion avec le terrain de tennis sur lequel jouent des Arabes coiffés de leur keffieh et qui s’ouvre brusquement pour faire place à une piscine est restée dans de nombreuses mémoires ; comme la scène de la prière sur des tapis qui se tournent en permanence vers la Mecque, selon les directions que prenait l’avion. Il avait projeté en 1993, de faire un film sur la vie de Bernadette en Omnimax.
A ses débuts, il a réalisé un petit film sur les Sanctuaires de Lourdes. Il a été projeté lors des journées du cinéma à Lourdes (Lourdes au Cinéma, 2010). Il a été nommé un certain temps président de l’équipe de rugby de Lourdes (F.C.L.). Il est président de Lapaca production (film).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Gion

(1) Certaines « bios » le font naître à Tarbes.

christian gion
 Christian Gion. Cliché Wikipédia

 

Labatut Pierre-Claire, de (17.. _1829 )

La vicomtesse Anne-Henriette de Labatut-Rivière  vend son château en 1776, avec le titre, à Bertrand de Fondeville, seigneur de Marignac et négociant de Saint-Mamet, en import de laines et export de mules avec l’Espagne. Il finit assassiné le 11 janvier 1781, par un concurrent, alors qu'il rentrait chez lui, en compagnie de son fils Pierre-Claire de Fondeville. Dès lors, la famille quitte Saint-Mamet, Marignac et le Luchonais pour rejoindre Rose Marquette, sœur de Pierre-Claire, mariée à Tarbes à Joseph Salles de Hys. La famille s’installe chez elle au château de Labatut-Rivière. Pierre-Claire est vicomte de Labatut ainsi qu’abbé laïque du même lieu et baron de Montagnan. Il réside aussi å Tarbes. en 1776
En 1789, il devient vénérable de la loge de la Paix, la loge de Bertrand Barère, d'où son rôle au moment de la Révolution. De chef de la garde nationale en 1789, il devient, en 1790, maire de Tarbes. Il élabore, avec le marquis de Gontaut et Bertrand Barère, lors de la création des départements, celui des Hautes-Pyrénées. Il en sera le premier président du Conseil général, dont il est l’un des fondateurs.
Ses relations avec Bertrand Barère, l’Anacréon de la guillotine", lui permettront de traverser sans grand mal les affres de la Révolution et les changements de régimes.
Sous le Consulat, l'Empire et la Restauration, il cumule les mandats de maire de Labatut et de président du Conseil Général, jusqu'à sa mort en 1829.


Lacrampe Jean-Marie (1855-1917)
 
Architecte de la ville de Lourdes est né dans la cité mariale en mai 1855, pour y décéder en mars 1917. Père de quatre enfants avec Jeanne Pérez, il suivit des cours d'architecture avec  Hippolyte Durand pour être nommé architecte de la ville en 1883. Il deviendra directeur de l'école de dessin en 1901. Pour la ville, il réalisa les égouts et l'abattoir municipal de Darrespoueys et l'école publique de la rue de Langelle.
Nous lui devons un certain nombre de bâtiments privés prestigieux, facile à reconnaître de par leur style dit villa balnéaire et la couleur rouge dominante. Les plus belles villas ont pour nom villa Roques, Rachel, Gazagne  (l'hôtel de ville actuel),   Fourneau dit château de Soum (ancien tribunal) et Campbell. Cette dernière était en fait sa propre maison, avenue de la Gare. Elle a appartenu par la suite au notaire Canone. Mais, son plus beau fleuron est certainement l'hôtel Moderne de Benoite Soubirous. Voir le dossier Patrimoine architectural, les hôtels. En Haute- Bigorre, nous lui devons un hôtel à Barèges et les plans de l'hôtel du Parc de Cauterets.
Ses travaux ne l'empêchèrent pas de travailler aussi pour les Sanctuaires et des organisations religieuses. Il dirigea l'agrandissement de l'école Masssabielle et de l'Hospice municipal, construisit l'école Saint-Joseph des frères de Ploërmel (rue de Bagnères) et oeuvra sur le chantier de la grotte en édifiant les rampes d'accès à la basilique supérieure, et perçant le couloir central de la crypte de ladite basilique. On lui doit également le bâtiment de l'imprimerie de la Grotte et la plupart, en construction ou agrandissement, des couvents ceinturant la ville.
Oeuvre peu connue est le cénotaphe à la mémoire des pèlerins belges morts en terre lourdaise qui se trouve au cimetière de l'Egalité.
      Louis Capdevielle a réalisé en 1900, son portrait, une huile de 95 X 72cm qui se trouve à l'hôtel de ville.
Décédé à Lourdes, il a été enterré au cimetière ancien de la ville. Sa tombe discrète se trouve dans l'allée principale, près de l'accueil.

Voir aussi Petit patrimoine architectural, cimetière et aussi à Patrimoine architectural : villas balnéaires et hôtels.     

 

                                                   tombe Lacrampe


En décembre 2016, à la demande d'un de ses arrières petit-fils, Michel Sarrat, a été inauguré le parvis de la mairie,  qui a pris le nom de J-M Lacrampe en présence de trois de ses descendants.

 Lacrampe 3   JM Lacrampe
Discours avec biographie complète de l'architecte par Anjelika Omnès, déléguée au patrimoine de la ville.
Photos J. Omnès

Son fils, Adrien sculpteur est à l'origine de la statue de Bernadette qui se trouve dans le hall d'entrée de la mairie et de  nombreux chapiteaux de l'église paroissiale. Voir le dossier Patrimoine artistique.
Ce sera l'architecte Seyrès à qui nous devons tant de belles trouvailles romaines et médiévales qui le remplacera à la tête de l'architecture municipale. C'était son neveu.


  Lacrampe 3  Lacrampe 2
Portrait par Louis Capdevielle, 1900. L'auteur du site, à droite,  avec deux descendants de J-M Lacrampe , le 9-12-2016. Photos J. Omnès, dans les couloirs de la mairie.

Son arrière-petit-fils Michel Sarrat, a, avec la complicité de Jean-François Labourie, archiviste de la ville de Lourdes, réalisé un blog sur J-M Lacrampe, http://ubac.eklablog.com
Le Wikipédia sur l'architecte :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Lacrampe

                                                                      TEXTE DE L'INAUGURATION DU PARVIS Jean-Marie LACRAMPE

Lu par la déléguée au patrimoine, Anjélika Omnès. Texte de l'archiviste J-F Labourie

Merci à toutes et à tous d’être présents ici en cette fin d’après-midi pour rendre hommage à l’architecte Jean-Marie Lacrampe, qui fut un grand Lourdais.
Au cours de son immense carrière, il supervisa l’urbanisme du Nouveau Lourdes, celui d’après les Apparitions ; Jean-Marie Lacrampe fut également l’architecte de bâtiments publics et privés qui font encore partis de notre quotidien.
Cependant, il eut l’infortune de mourir pendant l’année 1917, année terrible de la Grande Guerre, et sa mémoire tomba dans l’oubli pendant des décennies.
Bien que nous nous approchons du centenaire de son décès, je suis particulièrement heureuse au nom de Madame le Maire et du Conseil Municipal, de réparer une injustice aujourd’hui, et d’inaugurer cette plaque qui restera apposée sur un bâtiment conçu par Jean-Marie Lacrampe, cette villa Roques qui est aujourd’hui le cœur battant de la démocratie lourdaise.
Né à Lourdes en 1855 dans une famille de petits commerçants, Jean-Marie Lacrampe est élève de l’Ecole des Frères de Lourdes où, brillant élève,  il se distingue  par ses aptitudes au dessin. Vers l’âge de 16 ans, il entre en apprentissage auprès de son premier maître, l’architecte Louis Soulas, qui deviendra en 1878 l’architecte municipal d’Argelès-Gazost.
 Puis, le jeune Lacrampe monte à Paris. Il poursuit son apprentissage auprès du prestigieux Paul Selmershein, architecte des Monuments historique de Paris.
A l’âge de 20 ans, en 1875, il est appelé sous les drapeaux et se trouve affecté au 2ième Régiment du Génie de Montpellier. Au cours d’une manœuvre de construction de pont, il est victime d’un accident : il est réformé.
Il rentre à Lourdes et achève sa formation au service de l’architecte Hyppolyte Durand, spécialiste de l’architecture médiévale. Durand est le bâtisseur de la basilique supérieure. Durand est aussi l’architecte de la villa Eugénie à Biarritz et de l’éblouissant château de Monte-Cristo, la demeure rêvée de son propriétaire, Alexandre Dumas.
En 1879, âgé de 24 ans, Jean-Marie Lacrampe s’installe à son compte à Lourdes.
Ainsi débute une carrière prolifique qui dure 38 ans.
Jean-Marie Lacrampe est un architecte aux multiples facettes :
D’abord,
1 > Architecte municipal
Il est nommé en tant que tel en 1881, à l’âge de 26 ans et le restera jusqu’à sa mort en 1917. Il travaille pour cinq maires tout au long de neuf mandats. Son travail consiste à accompagner la construction du « Nouveau Lourdes », et de transformer une petite ville en cité internationale de pèlerinage.
Il dirige des travaux de génie civil, comme les égouts, et conçoit de grands monuments publics : l’école des garçons en 1893 (actuelle école Honoré Auzon), les abattoirs, la halle dont il dessine les bâtiments d’angle, le kiosque, l’hôtel des Postes et sa coupole en 1913, qui sera détruit en 1957 pour la construction de l’actuel bâtiment.
Il règle les grands dossiers de l’urbanisme, comme l’alignement des rues. Il réalise également en 1911 l’architecture des « bancs de la Grotte. Bel exemple d’architecture commerciale.
Mais Jean-Marie Lacrampe s’investit non seulement pour sa ville, mais encore plus pour ses compatriotes. Ayant bénéficié de l’apprentissage auprès de ses maîtres, son but est d’améliorer à son tour la formation professionnelle des jeunes Lourdais. Il obtient de la mairie la création d’une école de dessin et d’art décoratif, dont la mission est de former les tailleurs de pierre de Lourdes (on en dénombre plus de 300 à la fin du XIXe siècle). L’idée est de leur transmettre « l’art du dessin », conforme aux nouvelles techniques issues de la géométrie descriptive. Les tailleurs de pierre lourdais n’oublieront jamais les bienfaits prodigués par Lacrampe à leur corporation.
Puis,
2 > Architecte de l’Œuvre de la Grotte
En 1892, il devient le collaborateur de Léopold Hardy, l’architecte de la basilique du Rosaire qui fut aussi l’architecte en chef des Exposition Universelle de Paris, en 1867 et 1878. Puis lui succédera en tant qu’architecte de l’Œuvre de la Grotte en 1894, et le restera jusqu’à sa mort. Il est le seul exemple de haut responsable travaillant à la fois pour la commune et le sanctuaire de Lourdes.
Il réalise notamment pour le Sanctuaire  l’aménagement de chutes d’eau sur le Gave, la construction de la première centrale électrique et de l’Imprimerie en 1894 (aujourd’hui la librairie), le percement du couloir central de la crypte en 1903, les deux clochetons pour le jubilé du Cinquantenaire des Apparitions en 1907, le nouvel Abri des pèlerins en 1911, le passage souterrain entre la crypte et la maison des Chapelains.
Au cours de ces travaux, Jean-Marie Lacrampe, l’homme de la pierre de taille, n’hésite pas à utiliser le béton armé, ce qui démontre son ouverture d’esprit ; il est vrai qu’il s’était déjà adapté à l’architecture en fer, avec les halles.  La revue Le béton armé, créée en 1898 et vouée à répandre les bienfaits de cette technique novatrice, pointe les travaux de Lacrampe dans le domaine du Sanctuaire, et ce dès 1902.
3 > Architecte des maisons religieuses de Lourdes
Il agrandit le Carmel de Lourdes et construit sa chapelle. Il achève le couvent des Sœurs Bleues commencé par Simian. Il agrandit l’hôpital Saint-Frai et construit l’école des garçons Saint-Joseph.
4 > Architecte décorateur
Jean-Marie Lacrampe dessine beaucoup. Son travail au Rosaire connait une certaine notoriété, notamment auprès des familles fortunées qui font des dons pour l’accomplissement des travaux. Ainsi dessine-t-il un vitrail destiné à un hôtel particulier de Neuilly ; ou des monuments funéraires destinés au cimetière de l’Egalité, pour de grandes familles. Dans ce même cimetière, fin 2015, a été exhumé un monument oublié, le cénotaphe belge, et dont la plaque de bronze porte la signature de l’architecte.
5 > Architecte civil
Il construit des hôtels somptueux.
À Lourdes : l'hôtel Moderne, son chef d’œuvre, commandé par Benoite Soubirous née Toulet, figure typique de ces femmes qui construisirent Lourdes ; l’hôtel Gallia et Londres ; l’hôtel Chapelle & Parc ; l’hôtel Beauséjour.
À Cauterets, il bâtit l’hôtel du Parc.
Il travaille également pour une clientèle privée. Lacrampe est l’architecte des grands hôteliers lourdais du début du XXe siècle : Benoite Soubirous, encore elle, lui fait construire la villa privée qui prendra le nom de son gendre, la villa Roques, siège de l’actuelle mairie devant laquelle nous nous trouvons. Somptueuse villa construite en quatre pierres de taille différentes, dans un style néo Louis XIII, fidèle à l’éclectisme architectural de l’époque. Les villas Gazagne et Rachel, où sont aujourd’hui répartis les services de la commune, sont également signés Lacrampe.
Jules Fourneau, propriétaire de l’hôtel d’Angleterre, lui commande également sa villa privée, aujourd’hui dénommé château de Soum, autre bâtiment municipal.
 Ajoutons  sa propre résidence au  21 avenue de la Gare.
Enfin, Benjamin Dulau, président du Syndicat des Entrepreneurs de Travaux Publics de France, lui commande son château, à Castandet dans les Landes, près d’Aire-sur-l’Adour. Pour Lacrampe, il s’agit d’une sorte de consécration, car son architecture est ici « exportée » : le château est construit en pierre de Lourdes, transportée par train jusqu’à Aire-sur-l’Adour.
Voilà un bilan non exhaustif de l’œuvre architecturale de Jean-Marie Lacrampe
Jean-Marie Lacrampe s’est marié en 1881 avec Jeanne Pérez, ils ont eu quatre enfants. Son fils Adrien est devenu sculpteur ; on lui doit la maquette sculptée de la grotte de Massabielle qui servira pour la construction de la réplique dans les jardins du Vatican en 1902, ainsi que de nombreux chapiteaux de l’église paroissiale du Sacré-Cœur.
Dans les dernières années de sa vie, il est secondé par son neveu, Ernest Seyrès, qui lui succédera comme architecte municipal. Jean-Marie Lacrampe décède à Lourdes, à hôtel de l'Univers, le 5 mars 1917. Le jour de son enterrement, dans l’église comble, tous les tailleurs de pierre pleuraient leur bienfaiteur.
L'importance de l’œuvre architecturale de Jean-Marie Lacrampe est évidente : il a quelque part façonné le Lourdes d’aujourd’hui. Je suis donc particulièrement heureuse de donner son nom à ce parvis de la mairie, à cette agora qui donne accès à notre maison commune, à notre magnifique mairie qui porte en elle tout le génie de Jean-Marie Lacrampe
Je tiens à remercier :
-l’arrière-petite-fille de l’architecte, Mme Madeleine Sarrat-Bonnasse, qui a fait don à la commune des archives de l’architecte,
- ainsi que Michel Sarrat, son arrière-petit-fils, qui a œuvré pour restaurer sa mémoire.
- Jean-François Labourie, archiviste de la ville, qui a participé pour la reconnaissance de Jean-Marie Lacrampe, notamment au cours des Journées du Patrimoine en 2015 ;
- M. Roland Darré, maire de Bourréac, qui milite lui aussi pour la cause de Jean-Marie Lacrampe en mettant en ligne une notice complète sur une encyclopédie numérique ; il est l’initiateur de la présente cérémonie ;
- M. Jean Omnès, auteur du site Patrimoines-Lourdes-Gavarnie, pour sa  curiosité, son attachement et l’incessant travail consacré à la divulgation de notre patrimoine local."
 
Il a été enterré à Lourdes. Sa tombe, somme tout modeste, se trouve au cimetière rue de l'Egalité,  allée centrale, à gauche près de l'accueil.

                                                                 tombe Lacrampe

 
 



 La Fitte Famille de (en préparation)

Louis
Jean-Paul
André-Joseph

 

Lagardère Francis (1922-1943)

Il est né dans le Gers à Beaumarchés (bastide) en 1922, d’un père médecin militaire. Aussi, tout jeune, Francis le suis dans ses affectations, à Fès au Maroc, puis à Lyon, Eauze et enfin Lourdes en 1935 où il s’installe comme médecin privé. La famille occupe la villa, située à l’entrée de Lourdes en venant d’Argelès, face au pic du Jer. Le fils suit  sa scolarité à Saint-Pé-de-Bigorre, puis au collège de Bétharram. Il s’intéresse vite au pyrénéisme et au sport en général. Champion de France du 4X100 m c’est tout naturellement qu’il s’inscrit au chantier de jeunesse « Jeunesse et montagne », branche air des chantiers, basé à Cauterets. Il a 19 ans. Il part avec 250 jeunes Lourdais. C’est dans ce cadre qu’il participe au championnat de France à l’Alpe d’Huez puis monte en août 1942 à la grande Fache pour y déposer une statue de la vierge en marbre de Carrare sculptée par André Lacome. Il devait la placer dans une niche nouvellement édifiée en montjoie. Il s’agissait par cet exvoto de rappeler une cordée qui faillit mal tourner l’année précédente, où une jeune femme fut sauvée miraculeusement.
L’endroit est devenu un haut lieu de pèlerinage auquel se mêlent depuis peu, des Espagnols.

La Résistance
Il était connu que l’équipe de Cauterets servait de relais d’évasion vers l’Espagne et l’Afrique du Nord. Une plus grande surveillance allemande vers décembre 1942, fut instaurée, puis, début 1943, ces centres furent fermés par l’occupant, obligeant certains jeunes résistants à déserter et à rentrer dans la clandestinité.
C’est ainsi que Francis Lagardère partit dans les Alpes. Après le camp d’Albiez en Savoie, il se retrouve au Dévoluy dans l’Isère. De là, il lui est commandé par Jean-Claude Rozan (Lanval), d’aller former un camp à Treminis qu’il rejoint à pied de la gare  de Saint-Maurice-en-Trièves avec Henri Cléret qui doit le superviser. Nous sommes en août 1943, il loge chez l’habitant au hameau de Château-bas, dans l'hôtel des Alpes tenu par Gérard Nicolas.
En octobre 1943, il doit prendre le commandement d’un corps franc à Grenoble. À peine arrivé, il est arrêté avec ses amis par une colonne allemande. Transféré à Lyon  avec 15 autres prisonniers, il est emprisonné à Montluc. Il sera fusillé le 23 décembre 1943 à l‘âge de 21 ans. Son corps sera enterré à Beaumarchés. Par contumace il a été fait chevalier de la Légion d’honneur et décoré de la Médaille de la Résistance. À lire le maquis de Treminis, 1943.

À Lourdes, une avenue pore son nom. En Bigorre, une crête,  pas loin de la grande Fache, porte également son nom : la pointe F. Lagardère, 2990 m)

Un lien : https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article157519

 Francis 9       Francis 6
                                             
À la grande Fache. Photos Google.

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Jean-Claude Rozan (Lanval), le superviseur de Francis Lagardère à Treminis. A droite compagnon de route non identifié. Photos provenant de la famille Nicolas de Treminis, avec mes vifs remerciments


Lareng Louis
 (1923-2019)

Louis Lareng est né en 1923, à Ayzac-Ost dont il devint maire de 1965 à 1977. Après le lycée Théophile Gautier de Tarbes, il fait des études de médecine au CHU de Purpan (Toulouse). Spécialiste en anesthésie réanimation,  il crée le S.A.M.U. (Secours automobiles médicalisés d’urgence) en 1968, avec le docteur Madeleine Bertrand. Ceci suite à une constations des accidentés de la route qui mourraient le plus souvent d’arrêt respiratoire (1). Il fallait « ne plus transporter le blessé à l’hôpital, mais transporter l’hôpital au pied du platane. » L’organisation est officialisée en 1986 quand Louis Lareng, alors député, fait voter la loi qui porte son nom. Le corps médical étant peu ouvert à la sortie de ses membres pour exercer hors hôpital. En complément à ce système s’ajoute la « régulation » c’est-à-dire la présence d’un médecin au bout du fil du téléphone du Samu, pour évaluer l’état du blessé.

Il était aussi président de la Société Européenne de Télémédecine et de santé, directeur de l'Institut européen de télémédecine et membre du comité exécutif de la Société internationale de télémédecine. Il fut également président de la F.N.P.C. (Fédération Nationale de Protection Civile pendant 18 ans, de 1991 à 2009.

En politique, il sera après sa mandature de maire, conseiller municipal d’opposition à la mairie de Toulouse et député PS de la Haute-Garonne de 1981 à 1986. Puis conseiller régional de 1986 à 1992 avec la compétence transports.

Agé de 96 ans, il  est décédé le 3 novembre 2019 à Toulouse.

(1) En 1968 16000 décès et 300 000 blessés sur les routes de France.

 
louis lareng
Louis Lareng, président de la F.N.P.C. Cliché Wikipédia

                                   Laureng L Archives La Dépêche du Midi

http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/23/1446813-louis-lareng-l-inventeur-du-samu.html




 Laurence Bertrand-Sévère (1790-1870 )

Né à Oroix, près de Tarbes, en 1790, il est connu sous le nom de Mgr Laurence. D’origine modeste, il est le douzième et dernier enfant d’une famille de paysans. Simple barbier à Juncalas, il devient prêtre de diocèse après des études aux collèges de Bétharram et d’Aire-sur-l’Adour où il enseignera la philosophie au petit séminaire (1821-1822).
Après avoir été ordonné prêtre, il deviendra supérieur du petit séminaire de Saint-Pé en 1822, puis du grand séminaire en 1834, après avoir été vicaire général de l’évêque de Tarbes, Mgr Doubie en 1833.
Il est intronisé en 1844, évêque de Tarbes. Les recommandations de Madame de Lafitte (riche Lourdaise) à son ami Achille Fould (ministre) ont certainement contribué à sa nomination.
Il est à l’origine de la création de la congrégation des Pères de Garaison, des Sœurs de Cantaous et de Saint-Frai.

Ses œuvres

De 1845 à 1870, il fut la figure emblématique de Lourdes lors des Apparitions. C’est lui qui obtint, contre l’avis du préfet, l’autorisation par l’Empereur, d’enlever les palissades qui fermaient l’accès à la Grotte. Par son mandement de 1862 reconnaissant l’authenticité des Apparitions, il « ouvrira la voie au plus grand pèlerinage de l’époque contemporaine » (1). Il ouvre et restaure les sanctuaires mariaux du diocèse : Garaison, Poueylaün, Héas, et Piétat. Il décède à Rome,  en janvier 1870, lors du concile du Vatican auquel il assistait.

(1) Le monde religieux bigourdan (1800-1962) du chanoine J.-B. Laffon, édition Œuvre de la Grotte, 1984, p 247-250

 

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Mgr B-S Laurence. Cliché Wikipédia

 

Laurentin René, abbé (1918-2017 )

Bien que natif de Tours (1918), ce professeur de théologie est le grand historien spécialiste des événements de Lourdes, comme des Apparitions de la Vierge dans le monde. C’est lui qui a donné à la cité mariale ses lettres de noblesse, sinon sa légitimité. C’est lui que l’Église a choisi en 1955 pour analyser les Apparitions de Lourdes. Docteur ès lettres, licencié de philosophie et frère… de Ménie Grégoire, il a écrit plus de 25 volumes sur la question des Apparitions.  Son Sens de Lourdes et surtout son Histoire authentique et critique des Apparitions restent toujours les ouvrages de référence. Actuellement, il est à la retraite dans une communauté à Evry. Il s’intéresse de près à une autre apparition, celle de Medjugorje en Bosnie. Croix de guerre, chevalier de la Légion d’honneur en 1966, il a été élevé au grade d’officier en 2002.

http://www.wat.tv/audio/abbe-rene-laurentin-1ere-partie-mdbd_2fy63_.html


 Larrieu, Les frères
 
Jean-Marie et Arnaud sont nés à Lourdes respectivement en 1965 et 1966. Avec une maîtrise de cinéma pour le premier et un passage à la Villa Médicis pour le second, ils se lancèrent avec passion et détermination dans le court métrage. Ces autodidactes se firent rapidement une place au soleil du 7e Art. Dix ans après leur première réalisation (1988) et une suite ininterrompue de moyens, courts et longs métrages ainsi que des documentaires produits par Arcadia, PNJ3, MGI…, ils réalisèrent en 1999, La Brèche de Roland, moyen métrage produit par Elena Films. Présentée dans une vingtaine de Festivals et à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2000, cette tragi-comédie montagnarde a obtenu les louanges de toute la presse, tant française qu’internationale. Un des derniers films parus : Un homme, un vrai, a été tourné en partie dans le Parc des Pyrénées et au Hautacam. Belles et rares vues sur les amours de coqs de bruyère. Lors du 58e festival de Cannes en mai 2005, la fratrie a présenté pour la France, Peindre ou faire l’amour. Acteurs principaux Sabine Azema et Daniel Auteuil.
Depuis, les frères ont réalisé en 2008, Le Voyage aux Pyrénées et en 2009, Les Derniers Jours du monde. Précisons pour être complets que les frères ont baigné dès leur enfance dans un milieu familial de cinéastes amateurs : le grand-père, connu dans la ville pour ses courts métrages sur la montagne et l’oncle Christian Ringeval, ancien garde au Parc National, à qui l‘on doit de nombreux et excellents documentaires sur les animaux pyrénéens.

Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_et_Jean-Marie_Larrieu

freres larrieu
Arnaud et Jean-Marie Larrieu, cliché Abaca

Pour en savoir plus : 
Jean-Marie Larrieu à contre-courant - Vidéo Dailymotion► 4:37► 4:37
www.dailymotion.com/.../xa5xs2_jean-marie-larrieu



Lassère de Monzie Henri (1828-1900)
 

Né en 1828, à Carlux près de Sarlat.  Avocat à Paris, il se tourne vers le journalisme chrétien. Atteint d’une affection de la vue, des bains à l’eau de Lourdes lui permettent de recouvrer la vue en 1862.
Devenu un habitué de la cité mariale, il rencontre l’abbé Ader, lors d’une de ses retraites religieuses. Il fait connaissance avec l’abbé Peyramale. Celui-ci lui demande de mettre sa foi et son talent d’écrivain au service des Apparitions de Lourdes. Il sera alors à l’origine de la célébrité de Lourdes à travers le monde grâce à son ouvrage N-D de Lourdes.
Cette œuvre maîtresse, N-D de Lourdes malgré quelques remarques de Remi Sempé et de l’évêque Mgr Laurence, dont  il passera outre, sera publié en 1869. Entre cette date et 1892, il y aura 200 éditions dans 81 langues et dialectes (1). Il décède en 1900, au château des Bretoux en Dordogne, près de Sarlat. Son corps est inhumé à Coux-Bigaroque..
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Lasserre

(1) Jean- Baptiste Laffon dans Le monde religieux de la Bigorre (1860-1962, édition Œuvre de la Grotte, p. 232,  qui précisera :  « …ce livre représente le plus grand succès d’édition du XIXe siècle »

 henri lassere-de-monzie
H. Lassère de Monzie. Cliché Wikipédia

 


 Malespine Élie Pierre (? -1912 )

Après que le chimiste toulousain  Edouard Filhol déclara, lors d’une seconde analyse de l’eau de la grotte de Massabielle (1), qu’elle était potable (sans minéraux toxiques),  certains industriels dont Valette et Cie se lancèrent dans la fabrication de « pastille à l’eau de Lourdes » Pastille à dissoudre dans l’eau. L’année suivante, en 1888,  le pharmacien Elie Malespine de la faculté de Toulouse, issu d’une vielle famille juive provençale convertie au catholicisme (2), eut l’idée de créer une pastille à déguster, proche, de par sa forme, à la pastille de Vichy. Il racheta les droits de la Cie Valette. La valeur prophylactique de sa pastille sera complétée par une représentation de la Vierge gravé sur la dite pastille. Ainsi, chaque bonbon pouvait devenir un petit miracle en suspens. Le succès fut immédiat, surtout après la visite la même année, année jubilaire du pape Léon XIII à qui il offrit un coffret en or avec les produits  de sa fabrication. Les imitations suivirent aussitôt.  Mais, comme pour le chocolat Pailhasson, ces denrées quittèrent, autour des années 1900, les échoppes des pharmaciens pour atterrir dans celles des confiseurs. Après une boutique place du Champ Commun, la famille Malespine déménagea place Marcadal, face à la fontaine, dans la maison Deluc (ancien refuge de la famille Soubirous) À sa mort, en 1912, sa veuve Agathe reprit le flambeau, jusqu’en 1926.
À l’origine la pastille Malespine était composée de  sucre, émulsifiant : sels de magnésium d'acide gras, sels minéraux extraits des eaux du bassin de Vichy, eau de Lourdes, arôme naturel de menthe et sirop de glucose.
La fabrique a été rachetée  il y a une décennie par la société lourdaise S.E.R.AL. Elle a appartenu un certain temps à Madame Le Ster (commerçante, rue de la Grotte). Elle se trouvait avec sa boutique,  avenue de la gare, à côté de l’hôtel Beauséjour.

Les pastilles sont vendues en sachets ou dans des boites bleues, couleur de la Vierge. De nombreuses imitations sont venues perturber le monopole. Actuellement il existe trois parfums : anis, citron, menthe.

Ci-dessous, la tombe fammilaile au cimetière de la rue de l’Egalité.Une plaque honore le docteur Henri Malespine.
Voir également le dossier patrimoine gastronomique, les douceurs.

(1) La première avait été faite par l’apothicaire Pailhasson. 
(2) Pour le moment nous ignorons de quelle branche de la famille de médecins et drapiers, convertie en 1498 et anoblie au XVIe siècle (seigneurs de Monjustin) descendent les Malespine de Lourdes.

                                                              

                                                                  Malespine  

                                              Tombe famille Malespine au cimetière de l’Égalité. Photo J. Omnès                         


 Maransin  Jean-Pierre, baron (1770-1828 )

Général et baron d’Empire. Il est né à Lourdes en 1770. La ville lui dédia en 1843, sa plus belle avenue. Maransin profita de la défaillance des officiers nobles partis en exil à la Révolution, pour s’engager à 22 ans, dans le bataillon des volontaires des Hautes-Pyrénées, avec un grade de capitaine. Il participa à côté du « petit tondu » à presque toutes les campagnes, surtout celles d’Allemagne, du Portugal et d’Espagne. Après la prise de Huelva, il devint gouverneur de Málaga. Nommé général de brigade le 8 novembre 1808, puis de division en 1814, après avoir été nommé baron en 1810, il fut chargé par l’Empereur d’organiser la résistance aux troupes anglo-hispano-portugaises de Wellington, qui, parties de Bayonne, devaient se rendre à Toulouse. Ce fut un échec faute de combattants. En 1814, il se rallie à Louis XVIII qui le fait chevalier de l’Ordre de Saint-Louis, mais le jette en prison lorsqu’il rejoint Napoléon, lors des Cent-Jours. Puis l’écarte de l’armée. Mis à la retraite en 1824, il vécut entre Lourdes et Paris Il meurt à Paris le 15 mai 1828 et est inhumé au Père Lachaise.  Sa tombe a été restaurée en 1986, sur l'instigation de Jean Cambon et de la Société Académique des Hautes-Pyrénées

De son séjour à Lourdes, il reste sa maison natale, rue du Bourg, au 5. C’est l’ancien relais de poste dont l’annexe, a
u numéro 4, a été loué à des Anglais pour être transformée en hôtel. Insolite revers de l’histoire pour quelqu’un qui a passé sa vie à combattre les Britons. Le bâtiment, propriétaire d'un Lourdais, après rénovation a été  transformé en 2014, en appartements.

Il reste également sa belle cantine militaire en loupe d’orme, aux encoignures en cuivre  et ses décorations (que nous n'avons pas trouvées) ainsi qu'un tableau portrait  peint par Chevry. Ces objets sont conservés (en réserve) par le Musée pyrénéen. Une stèle  avec son portrait  en bronze  a été inaugurée le 28 septembte 1986, devant l'ancien presbytère, actuellement maison de l'Europe.


plaque maransin
Plaque 5, rue du Bourg. Apposée en 1929  sur la façade de la maison natale  

                                             Maison Maransin    
                               Sa maison natale au 5 rue du Bourg qui possède un beau départ d'escalier.

Maransin écurie  

Armes
Son blason de général-baron  à l'annexe, en face, au 4 rue du Bourg. Ecartelé au premier, d'azur à la tour d'argent, au deuxième, des Barons tirés de l'armée, de gueules à l'épée haute d'argent, au troisième, d'or au sapin terrassé de sinopia (1) sur une terrasse de même, au quatrième, bandé d'argent et d'azur de dix pièces.
Ornements extérieurs : toque de velours noir retroussée de contre-vair avec porte-aigrette d'argent, surmontée de trois plumes, accompagnée de deux lambrequins d'argent. 

(1) Sinopia (également connu sous le nom de sinoper , du nom de la ville désormais turque Sinop ) est un pigment de terre naturel brun rougeâtre foncé, dont la couleur rougeâtre provient de l' hématite , une forme déshydratée d'oxyde de fer ; définition Wikipédia

                                                                             Maransin blason 5


                            TABLEAUX DE MARANSIN PAR CHERY (Original et copies)

Un mystère  restait encore en suspens fin 2015. C'était celui du tableau de Maransin qui se trouvait dans la cage d'escalier de la mairie au moins encore en 1991, et qui se trouverait par la suite, dans les réserves du musée pyrénéen.
Il a été peint en 1821, par Philippe Chery (1759-1838), peintre républicain, élève de Vien, mais il n'est pas répertorié dans les registres du musée, alors que l'ancien conservateur Jean Robert en a fait un descriptif dans son catalogue des "achats et dons du Musée". Une copie du Chery dont l'original est également présenté par Jean Cambon dans le même ouvrage a été réalisée par L. Capdevielle, elle a été achetée par la ville de Lourdes en 2015. Une seconde copie a été réalisée par Raymond Marc Lagarrigue, premier conservateur du musée Massey. Elle se trouve dans les réserves du musée de Bagnères.
Une question s'impose où se trouve l'original du tableau de Philippe Chery ? Une toile du peintre contemporain de David a une valeur moyenne de 30 000 € ! Le Louvre a acquis un dessin du peintre  en mai 2006. Suite à ma demande auprès du Musée pyrénéen en 2015, des recherches ont été effectuées. Le 14 décembre 2016, il a été retrouvé derrière de grands panneaux de bois dans une salle attenante à la salle Le Bondidier. J'ai alors pu le photographier grâce à l'autorisation de la directrice du Musée. Qu'elle en soit ici remerciée vivement.

Le tableau ci-dessous présenté, lors de ma première visite et trouvé dans les réserves est en fait celui d'un auteur inconnu comme le confirme le peintre Jean Cambon, dans son livre sur le général-baron, 1991, Société académique des Hautes-Pyrénées. Il a été offert lors du legs de Mademoiselle Pambrun , descendante de Pétronille Maransin. Jean Cambon le date après 1818.

           28 Maransin Jean Pierre livre biographie par Jean Cambon    Maransin 3              

 Portrait de pied du général. Il porte la cravatte de commandant de la Légion d'honneur et la croix de Saint-Louis, signé Frigar, Jean Cambon pense qu il  aété exécuté entre 1815 et 1818. il a été offert par la soeur du Général à l'une  de ses cousines habitant dans la ville rose, coll. privée M.L. Toulouse

et à droite, par un auteur inconnu la toile provennant du legs de la soeur du général, Pétronille à sa descendante Mademoiselle Pambrun  (legs Pambrun) . Réserves du musée pyrénéen. Photo J. Omnès

                                      maransin3                     Maransin 6         
Litho de Guibert 168X130 MP. Es 3425   du Général baron. Il existe aussi un dessin représentant les armes du baron 225X173. 50 ans d''acquisitions 1920-1970, page159.
À droite, copie du tableau de Chery par L. Capdevielle achetée par la mairie en 2015. (coll. Musée des Pyrénées)

Maransin Chevy 2                           Le fameux tableau peint par Chery en 1821. Dimension : 1, 16 m X 0, 89m. Etonnante main droite qui semble mentionner son appartenance à la franc maçonnerie. À gauche, scène de bataille, à droite, tente d'état -major. Photos J. Omnès

                                      Maransin détail
                                          Détail, scène de bataille. Photo J. Omnès

                                                     Maransin    

     Maransin 6

                              Maransin7

Copie du tableau de Chery par le peintre bagnérais Lagarrigue, offert au député local Jubinal. Merci à la conservatrice du musée Salies de Bagnères pour l'avoir sorti des réserves et m'avoir autorisé à le photographier.
L'arrière- plan (scène de batille) est plus net que celui de la toile originale qui mériterait peut-être un nettoyage.


                                                                  SA CANTINE ET CELLE DE MADAME CAMPAN


                                                                       Maransin 3         
                  Cantine militaire et sabre du baron.                       

                                                   Maransin 4                                                                                                               Armes du général sur la cantine militaire. Photos J. Omnès

                                                              MARANSIN  –SES  DEUX CANTINES

La cantine présentée au Musée pyrénéen correspond à un coffre de voyage de 40 cm X 28 cm et 17,50 cm de hauteur. L’intérieur devait être divisé en 54 compartiments étagés, comportant 54 objets. Ils ont été inventoriés par l'ancien conservateur, Jean Robert : « huit pièces en argent, deux soucoupes et deux tasses en porcelaine or et blanc, une théière et trois récipients en argent, un nécessaire de toilettes dont deux rasoirs à manche de corne ». Mais, à notre passage au musée pyrénéen, en juin 2016, la clé avait été perdue et il nous a été impossible de voir le contenu du coffre.

Nous nous sommes alors dirigé au musée de la Légion d’honneur de Paris, où l'on peut admirer entre autres, la cantine de campagne de Madame Campan, née Genest et épouse de Berthollet-Campan. Lectrice des filles de Louis XV,  première femme de chambre de Marie-Antoinette, elle fut directrice de la maison de la légion d’honneur de Rouen, d’où la présence d’une cantine en acajou, semble-t-il, qui ressemble à celle du général-baron lourdais Maransin. A la différence près, qu’ici, elle est ouverte et que l’on peut voir la richesse de son contenu qui devrait comprendre 54 pièces. On peut penser et espérer que celle de Maransin, au Musée pyrénéen de Lourdes, une fois la clé trouvée aura le même contenu préservé de l’outrage des hommes. Ses petits meubles devant être probablement réalisés en série

Décembre 2016, la clef retrouvée, il nous  a été possible de photographier le contenu de la cantine. Je remercie les responsables du Musée qui m'ont donné l'autorisation de faire ces photos inédites : on peut constater que la glace du fond n'est pas là comme dans la cantine de Madame Campan. Elle contient divers objets en argent, nacre et cristal. Les armoiries du propriétaire sont gravées sur de nombreux d'entre eux. Mais ce qui est étonnant c'est l'absence, entre autres, des soucoupes et tasses en porcelaine et or et blanc et de la théière mentionnées par l'ancien conservateur, Jean Robert. Le général baron avait-il deux cantines ? Toutes deux hébergées au musée pyrénéens ? L’avenir nous le dira lors du recollement de ses trésors


Maransin coffre 2                                                                           Cantine de Madame Campan. Photo J. Omnès

Maransin 3 2                                                                          Cantine du général-baron  Maransin. Photos J. Omnès

                 Maranssin 1                                                                                                       

Maransin 4 2

                                 Maransin6 2
                                                    Flacon en cristal et argent

Maransin 5 2                                                             Photos J. Omnès


La description de la cantine par l'ancien conservateur :
Robert 2

                                                                                                SON SABRE
                                                Maransin 1

Le sabre qui m' a été présentée ci-dessus ne semble pas être celle qui est décrite par l'ancien conservateur Jean Robert, dans cinquante ans d'acquisition du Musée pyrénéen 1920-1970, page 157. C'est peut être l'un des deux sabres d'officier du legs Mlle Pambrun (avec deux pistolets et des décorations.  Jean Cambon, page 204.

L esable décrit par Jean Robert est le suivant : "Sabre à lame courbe, à pan creux et gouttière, portant l'inscription gravée :"Guillaume Knecht, fabricant à Solingen". La monture est en argent et en partie dorée. La fusée est en ébène sculptée en écailles ; une tête de lion termine la calotte et les oreilles en losange portent une tête de Méduse. Les garnitures du fourrreau en cuir sont en argent ciselé. On lit cette inscription sur un desplats de la chappe en argent: M.F. ture/a Versailes/Ent.se Boutet. Longueur totale avec le fourreau 950 ; de lame 790".
Ce sabre comme son dolman qui ont fait partie d'une exposition au musée pyrénéen en 1970, sont repartis au musée Massey, qui dans un courriel en date du 10 05 2023, précise que rien ne laisse penser que ce fut le sabre du général Maransin.

 

                                         Maransin sabre

                                                                      Photo archives Musée Massey 

Réponse à ma demande de mai 2023 du responsable des collection des musées de Tarbes :
 « Le sabre, dont vous parlez est un dépôt du musée Salies de Bagnères-de-Bigorre au musée international des hussards de Tarbes. La lame est bien marquée : "Guillaume Knecht fabricant à Solingen". Et la Chape du fourreau est gravée : "M.f.ture/a Versailles / Ent.se Boutet". Il s'agit d'un sabre d'officier général du style des officiers de cavalerie légère, à monture en argent, du Premier Empire. Cependant, nous ne possédons aucune  mention comme ayant appartenu au général Maransin. Ce sabre a, en revanche été prêté pour l'exposition sur le général Maransin de juin-octobre 1970 au musée pyrénéen de Lourdes.
Ce type de sabre est assez connu (un exemplaire relativement similaire conservé au musée de l'Armée est connu pour avoir appartenu au maréchal Lannes, d'autres sont conservés dans plusieurs collections européennes) »    

Reste à retrouver le second sabre d'officier et les deux pistolets                                                                 

                                                                                 SA TOMBE

Décédé à Paris le 15 mai 1824, à l'âge de 58 ans, il fut enterré au Père Lachaise avec des obsèques maçonniques du fait de son titre de Président de la section aréopagite de la Grande loge centrale. Le comte Muraire prononça son éloge. Curieusement sa tombe, sous forme de colonne-obélisque, indique née à Tarbes, cette erreur n'a pas été corrigée lors de sa restauration en 1986 par la société académique des Hautes-Pyrénées à la demande du peintre-historien Jean Cambon. Ce dernier pense que l'erreur aurait été volontairement réalisée par ses amis francs-maçons du G.O. de la ville. Ouvrage de Jean Cambon, page 178

Le musée pyrénéen devrait abriter également ses embauchoirs de bottes, son dolman, son plumet tricolore et sa proclamation aux habitants du département lors de l'invasion des troupes de Wellington.

        Maransin 0     Maransin tombe 2   

Sa tombe au Père Lachaise, il serait d'après celle-ci, né à Tarbes (?). Photo Wikipédia. L'erreur est restée après la restauration de 1986 ! Photo du 1er mai 2023, à droite

                                                       Maransin

                                                Plaque commémorative à Lourdes. Photo J. Omnès                 


Meillon famille

Grande famille cauterésienne qui fit beaucoup pour le tourisme local.
Le plus illustre est Édouard-Alfred Meillon (1833-1910).


Edouard Meillon 001                                                                    Édouard-Albert Meillon.  Coll. Privée Jacques Longué

Né à Tarbes, il fut cuisinier à la cour des tsars et son épouse Albertine, Alsacienne, née Senn, lingère de la reine Victoria. Tous deux furent à l’origine de la réalisation d’un des plus beaux hôtels du Sud de la France de l’époque : l’hôtel d’Angleterre à Cauterets. Chef des cuisines de l’Hôtel de France à son mariage à 29 ans, il décide de s’installer à son compte et prend en location les cuisines de l’Hôtel du Parc des Brau-Hauban de Tarbes. Devant l’affluence de la clientèle, le couple loue cinq maisons de la rue Richelieu et appelle l’ensemble « Hôtel d’Angleterre ». Son restaurant livrera également des repas aux curistes des environs. En attendant le grand projet qui murit, le couple prend pour l’hiver la gérance de l’hôtel Gassion de Pau où se côtoie une riche clientèle de Russes, Anglais, Allemands et Sud-Américains. En 1874, Edouard-Albert profite de la vente de terrains appartenant aux familles Latapie et Flurin pour concrétiser son projet de palace. Situé sur la rive gauche du gave partie ouest, encore vierge à l’exception de quelques villas, dont celle de la princesse Galitzine, après la réalisation d’un large pont par la municipalité, il édifia ce qui se faisait de mieux en hôtellerie dans tout le Sud-Ouest. Terminé en 1879, l’hôtel prit le nom de son ancienne gérance : Hôtel d’Angleterre ; ses 180 chambres ne suffisant pas, il construisit sur la parcelle de son terrain en face, le Grand Hôtel de 50 chambres avec un tunnel traversant la rue les réunissant. Le succès fut immédiat. Tous les grands du monde défilèrent dans l’établissement des Meillon : le roi Alphonse XIII, Edouard VII,  Léon Blum, Georges Bonnet, Sarah Bernard. Élu au conseil municipal en 1888, réélu en 1892, il devint maire de la cité et syndic à la commission de la vallée de Saint-Savin. Édouard- Alfred décéda à Pau à la veille de la première guerre mondiale, le 9 octobre 1910.Avec Albertine, il eut six enfants. Description de l’hôtel d’Angleterre dans le dossier Patrimoine architectural : Hôtels

Hôtel dAngleterre                                                                              L'Hôtel d'Angleterre  face au Grand Hotel 

Leur fils aîné, Alphonse
Né à Cauterets en 1862, continua l’œuvre de ses parents. En plus de l’hôtellerie, Il s’intéressa à la montagne en participant à la triangulation du Vignemale. Auteur de nombreux ouvrages historiques sur la région, il fonda la Confédération pyrénéenne thermale et climatique. Il reprendra à son compte les arguments de d’Espourrins concernant les propriétés communales des moines de Saint-Savin en prouvant que l’acte de donation de la vallée à ceux-ci par le comte de Bigorre, était un faux, établi au XIIe siècle. Un petit monument érigé en son honneur se trouve au Marcadau, derrière l’hostellerie du Pont d’Espagne. Il est à l’origine d’une plaquette sur les Pierres Saint-Martin (Bulletin pyrénéen, Pau). Voir aussi dossier Les pyrénéistes

                                                               Meilllon 1
                                                           Monument à Alphonse  au Marcadau

Le fils cadet, Alfred, médecin, né à Pau en 1871, fut très actif dans le tourisme. Vice-président du Touring-Club de France, Il fit construire les premiers refuges pyrénéens, celui du Culaous et celui du Marcadau. Adepte des activités de plein air, il créa des camps de vacances thermaux pour les enfants malades. Il organisa à Cauterets le premier concours de ski. On lui doit également l’asphaltage de certaines portions de routes dans la région ; ce qui lui valut le surnom de « docteur goudron ». Conseiller général d’Argelès-Gazost, il fut élu maire de Cauterets en 1947 où il décéda en 1949. Il lutta durant des années, de toute ses forces contre les convoitises d'EDF sur les lacs pyrénéens, lors des grands travaux de création d'usine hydroélectrique. Il eut deux enfants Violette (Mme Paya) et Jacques né en 1910. 
 

 Mengelatte François  (1919- 2010 )

Peintre lourdais à l’extraordinaire talent, né en 1919 et décédé en 2010. Ancien directeur de l’Ecole des arts de Tarbes. On peut admirer deux de ses oeuvres murales à l‘ hôtel Gallia Londres et dans la salle des mariages de la mairie d’Arras en Lavedan. Voir dossier patrimoine artistique

Mise à sac Tarbes
Mise à sac de Tarbes par les troupes de Montgoméry.
Salle des mariages de la mairie de Tarbes. Photo J. Omnès




Mimy Gilbert, gendre Omnès

Inventeur du parfum Violette de Toulouse pour la maison Omnès. Célèbre parfumeur-chimiste de la ville rose au début du XXe siècle. Il a créé la société Omnia qui est à l’origine de la fabrication de (re)colorant « pour les cheveux, la barbe et les sourcils », et de parfums dont la célèbre Violette de Toulouse dans son usine à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne). L’Oréal n’était pas encore là. Les salons de coiffure-dits d’applications, se trouvaient à Toulouse, rue Alsace-Lorraine. Le brevet vendu à la société Berdoues, a fait la renommée de la ville (avec le cassoulet) et celle de son acquéreur. Suite à la crise de 29, la famille s’installa en 1930, à Lourdes, à la villa Roques (mairie actuelle), au-dessus de l’appartement de la comtesse de Franclieu. Un nouveau salon fut installé au 1, av. du Paradis, angle rue de la Grotte. C’est actuellement un magasin de souvenirs. Son fils, Albert (mon père) s’installa par la suite, vers 1938,  en face, à l’enseigne Mamoun devenue Sainte Marguerite. Comme certains bourgeois de l’époque, à ses heures perdues, Gilbert Mimy était peintre amateur et auteur à l’occasion.  Il réalisa un ouvrage sur la pêche à la mouche, dont il dessina lui-même les différents appâts. Bien que l’ayant eu entre les mains, lorsque j’étais enfant, je ne l’ai jamais retrouvé.

                                            Omnia boutique 001

 
gilbert mimy omnia 1 001
L’inventeur de la violette de Toulouse et son petit-fils (moi) avec sa maman, rue de la Grotte, devant le salon de coiffure (à droite).

                         albert 

 Son fils Albert avec son épouse Mathilda (mes parents)

Jean Son petit-fils (moi), dessin de Gilbert

G Mimy 2

                                                                           G Mimy 1                                                                                            Deux de ses aquarelles. Coll. privée                  

                                Lourdes mairie 2

                               Villa Roques, le logement en 1930, au second ou troisième étage, je n'ai jamais su.





Monestier du PuyJ.-B. (1745-1820 )

 «Le purificateur de la Terreur ». Les Montagnards de la Commission populaire de Salut Public de Bordeaux, soucieux d'éradiquer les tendances régionalistes des Bigourdans et des Béarnais proches des Girondins nomment en 1793, un certain Jean-Baptiste Monestier du Puy-de-Dôme, délégué près de l'armée des Pyrénées occidentales, avec autorité sur les nouveaux départements des Basses et Hautes-Pyrénées, du Gers et des Landes. Son patriotisme jacobin fera des ravages tant en Bigorre qu’en Béarn. Il menace les différentes assemblées locales soucieuses de paix sociale et peu enclines aux excès révolutionnaires importés de Paris. Il fait installer la guillotine à Tarbes, mais son supérieur, B. Barère, originaire du pays freinera son enthousiasme. Il n'y aura que six suppliciés. À Lourdes, la municipalité n’ayant pas de têtes à couper, se contente d’installer une potence au mont de Justice, au pied du pic du Jer Les églises paroissiales, dont celles de Lourdes, sont transformées en Temples de la Raison. La « purification » des lieux de culte se multiplie. Elle est souvent suivie de mascarades visant à ridiculiser la religion chrétienne. Certaines églises sont transformées en magasins de fourrage, entrepôts ou casernes. Monestier fait raser une grande partie du magnifique chemin de croix tout en marbre du Sanctuaire de Bétharram. Le château, sauvé de la destruction, sert de casernes aux troupes de la Révolution et Monestier, à la demande du maire, se charge de la fourniture de vivres. Mais en 1795, lors de la visite du « purificateur » à Lourdes, le drapeau rouge de la Révolution est brûlé. La population est lasse des restrictions, des excès et des enrôlements obligatoires pour suivre les cours d’instruction révolutionnaire.

monestier du puy                                                                               Monestier du Puy. Cliché Wikipédia

 


Nelli, dynastie des

Quelle famille ! D’origine italienne (Florence), elle s’installe près de Carcassonne et à Tarbes au XVIIIe siècle. Le fils de Dominique Nelli, l’ancêtre, reprend le métier de son père : c'est Etienne (1792- ) le sculpteur . Il s’installe dans les Hautes-Pyrénées, attiré par les carrières de marbre et de pierre. Il est l'auteur de la sculpture représentant le berceau du roi de Rome en pierre, ornant l'un des ponts sur l'Adour de Tarbes. Il a trois fils. 
L’aîné, Isidore (1810-1900), né à Tarbes, est membre de la Société des Arts et des Sciences de Carcassonne. Il participe dans cette ville à de nombreux travaux de restauration, sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc. Il ouvre dans cette ville un atelier prospère. De 1878 à 1889, architecte sculpteur, il a la charge d’« Entrepreneur général de la Basilique du Rosaire de Lourdes », entre 1883 et 1889, qui est une œuvre toute en pierre. Il s’installe au pied du Béout, au domaine de Barau (prononcez Baraou), où se trouve maintenant la Cité Secours. Son manoir aux nombreuses fenêtres Renaissance (semble t'il d’époque et modernes), a été édifié sur la partie supérieure de la Cité. Une partie aurait été, à l’origine, un pavillon de chasse d’Henri IV édifié par Jeanne d'Albret, sa mère. C’est ainsi qu’il est présenté officiellement. On lui doit également la décoration du palais de justice de Tarbes et la statue de Placide Massey qui se trouve dans le jardin de Tarbes.
C’est son fils, Léon, né en 1860, qui fait des fouilles dans les déblais des Espélugues (grottes), le Calvaire actuel. Il y découvre en 1888, le fameux cheval sculpté dans une défense de mammouth qui est exposé au musée de Saint-Germain-en-Laye. Il date du Paléolithique supérieur (entre 15 000 et 12 000 av. J.-C.). Il lègue à ce musée une collection considérable d’objets préhistoriques.
Il a un fils, René, qui n’en est pas moins actif. Pendant un demi-siècle, René fut le spécialiste du catharisme et des troubadours. Son œuvre est poursuivie actuellement par sa veuve qui demeure à Carcassonne. Lire La vie quotidienne des Cathares du Languedoc au XIIIe siècle  Éd. Hachette, 1982 ou Le musée du catharisme  Éd. Privat, 1966.

                                                              René 2 René Nelli

Le frère d’Isidore, Joseph (1824-1865), travaille à la restauration du Louvre à Paris. Localement, on lui doit la fontaine de la place Marcadal, inaugurée en 1855, les sculptures du Palais de Justice à Tarbes. Il demeurait à Lourdes au domaine de Vizens, sur la route de Saint-Pé, près du passage à niveau.
Le cadet d'Etienne, Édouard, décédé prématurément, était installé à Tarbes dans un quartier qui porte aujourd’hui son nom. Pour l’anecdote, c’est Édouard Nelli qui mit en place la statue de la vierge de Fabisch, dans la niche de la Grotte des Apparitions en taillant le « rocher miraculeux ».
Un autre membre de la famille, Henri (1834-1903), avait un atelier célèbre à Tarbes. Il eut comme élève Edmond Desca, sculpteur, né à Vic-Bigorre qui réalisa la statue de Danton de la place de la Mairie à Tarbes et le buste du poète occitan Cyprien Despourins (d’Espourrins) pour Argelès-Gazost. C’est dans son atelier que furent sculptés les lions de la fontaine de la place Montaut de Tarbes.

Henri Nelli
                                                                                           Henri Nelli, cliché Loucrup65


fontaine dauphins
Fontaine aux Dauphins, Joseph Nelli. Photo J. Omnès




Pailhasson (Mazuel )
 
Enfant de la célèbre famille d’apothicaires d'Argelès au XVIIe siècle, devenue lourdaise à la veille de la Révolution (1). Durant les Apparitions, Dominique Clément, maître en pharmacie, né en 1816, et ancien élève du Petit séminaire de Saint-Pé de 1832 à 1836, avait sa boutique au 4, place du Porche (actuellement place Peyramale), sur le passage de la diligence des curistes se rendant à Barèges. Il épousa en 1847, à l'âge de 30 ans, Rosella Morisson qui avait 19 ans.  Son fils François Vital prit la succession jusqu'en 1878, date de son décès à 28 ans. Puis, ce fut le tour du gendre Mazuel de diriger la maison
Les Pailhasson ont été pionniers dans la fabrication et la vente du chocolat en France, alors considéré comme un fortifiant. La maison remonterait, d'après ce que dit la publicité, à 1729. Si la boutique à Lourdes était située place du Porche, le moulin et l'usine se trouvait  à Saint-Pé-de-Bigorre. Puis, suite aux inondations, les Pailhasson-Mazuel investirent le moulin fortifié du Lapacca à Lourdes (emplacement actuel de l'hôtel de la Tour du moulin). L’entreprise fournissait un excellent chocolat de réputation internationale. Les fèves de cacao venaient de Bayonne. C’était le chocolat préféré de l’impératrice Eugénie et celui de sa Sainteté le Pape Léon XIII. Il obtenait régulièrement les médailles des foires expositions internationales.
Suite à une récession, la boutique a déménagé de la place du Porche pour se retrouver rue Basse. Et après sa vente, elle s’est déplacée à l’hôtel de la tour du Moulin sur le Lapacca.  Boutique et hôtel qui ont fermé en 2010 pour être vendus à un promoteur de Saint-Lary. Opération immobilière  qui a défrayé la chronique de l’époque et a fait un flop retentissant. La mairie avait accepté subrepticement la destruction de la tour de l’ancien moulin fortifié qui avait été accolée à l’hôtel vers 1957.
Madame Pailhasson née Rosella Morisson, d’une grande beauté, était la référence vestimentaire de la ville, du temps des Apparitions. Elle est le personnage principal du roman de Bernadette Pécassou : La belle chocolatière. Mazuel est le nom du gendre.
Au cimetière de la rue de l'Egalité la famille Pailhasson possède une tombe sous forme de colonne tronquée décorée d'une branche semble-t-il d'acacia. Sans aucune référence ou signes religieux. Nous n'avons rien trouvé l'appartenance éventuelle de Clément décédé à l'âge de 79 ans,en 1895, à la franc-maçonnerie.
La marque réputée Pailhasson a été déposée en 2015 à l'INPI par un chocolatier d'Ibos, Monsieur Camps. Ce dernier a une boutique au nom de Pailhasson, place Peyramale dans les anciens dépôts Doucet (Cartes postales).
Les machines ont été achetées avec toutes sortes d'objets, par le chocolatier collectionneur Christophe Puyodebat pour son musée du chocolat à Cambo-les-Bains où l'on peut les admirer. Voir aussi le dossier patrimoine gastronomique, les douceurs.

(1) Du haut en bas , impressions pyrénéennes d'Oscar Comettant , 1868.

 
madame pailhasson           Pailhasson
Madame Pailhasson.                      La tombe Pailhasson à Lourdes. Photo Omnès

 
                             Palhasson     Mazuel Pailhason                                                                     

  Pailhasson devant sa boutique, avant la venue de Mazuel, 4, place du Porche, Les Maires de Lourdes  À droite boutique Mazuel av. Bernadette Souborous. Photo Lourup65     


Pétronille ou Pérénelle de Bigorre (1184-1251) 

Petite-fille de Centulle III, l’un des plus énergiques comtes de Bigorre. Elle naît à Muret où se trouvent ses parents : Bernard IV de Comminges et Béatrix IV), comtesse de Bigorre, fille de Centulle III. Elle épouse à 15 ans Gaston VI de Moncade, et se trouve ainsi du côté des Occitans, dont un certain nombre a embrassé la religion des Albigeois (cathares), et contre lesquels, lutte Simon IV de Montfort avec ses barons du Nord. Gaston meurt. Veuve à 30 ans, elle s’empresse d’épouser le comte de Cerdagne (petit-fils du roi d’Aragon). Ce qui déplaît à Simon IV de Montfort qui vient de remporter une victoire à Muret sur les Occitans. Il impose sa volonté à la comtesse de Bigorre, car il voit, par cette alliance, lui échapper une partie du Sud-Ouest. Il l’oblige (avec l’aide du pape) à annuler son mariage et à épouser son troisième fils, Guy, en 1216. Deux ans plus tard, celui-ci meurt à son tour, au siège de Castelnaudary (encore contre les Albigeois). Elle refait alors sa vie, avec un autre baron du Nord, Aymar de Rancon. Rebelotte, il meurt aussi.
Retour des ‘’sudistes’’, avec l’entrée en lice du seigneur de Cognac, Bozon de Mathas (Boson de Matas). À sa mort en 1251, Pétronille lègue la Bigorre à son petit-fils Esquivat. Problème, il n’a pas de descendant. Il remet donc la couronne comtale à son grand-oncle, Simon V de Montfort, frère de Guy, l’ancien mari de Pétronille. Vous suivez ? Naturellement toutes les têtes couronnées entrent en lice afin de récupérer le comté : la France, l’Angleterre, l’Aragon, la Navarre et les familles de Foix et d’Armagnac. Débute alors un des plus longs procès de l’histoire qui dura cent trente-trois ans. En attendant une solution, le roi de France met la Bigorre sous séquestre. En 1425, le comté de Pétronille est attribué à Jean de Grailly, vicomte de Béarn et comte de Foix. Bigorre et Béarn sont enfin réunis. Pétronille qui, avec ses cinq maris et ses trois filles, a perturbé durant plus d’un siècle le destin de la Bigorre, a été enterrée à l’abbaye d’Escaladieu à l’âge de 65 ans.
Un livre : Pétronille de Bigorre, une comtesse d’oc et d’oil, d’André Delpech. Éd. J et D, 1996.
armes bigorre
Armes supposées  de Pétronille de Bigorre




Peyramale  Marie-Dominique, abbé (1811- 1877)

Né en 1811 à Momères, c’est sans grand enthousiasme qu’il accepte sa nomination à la cure de Lourdes, en 1851. Il était auparavant aumônier de l’Hospice civil et militaire de Tarbes. Homme rude et d’une grande générosité, il est le premier à recevoir les révélations de la petite Bernadette. Très sceptique au début, il interdira la Grotte à tout ecclésiastique. Il demandera ensuite à Bernadette  si « aqueró » veut qu’on accède à sa requête (construire une chapelle), qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir l’églantier de la Grotte. Voir le chapitre « Histoire, les Apparitions ». Il est évincé par son évêque de la gestion des Sanctuaires en 1866, pour être remplacé par les pères de Garaison (les missionnaires de l’Immaculée Conception), plus au fait de la question. Ces pères seront les premiers chapelains des Sanctuaires.

L’abbé Peyramale fait construire l’église paroissiale actuelle. Il espère, pour répondre aux souhaits de la Sainte Vierge, que les processions partiront de là, comme elles partaient dès 1866, de l’ancienne église paroissiale (démolie, hélas, en 1905). Mais les pères de Garaison en décident autrement. Les processions partiront des Sanctuaires eux-mêmes. L’abbé est très meurtri par cette décision. De plus, selon Alexandre Peyramale, frère du curé : « les pères missionnaires feront tout pour détourner les intentions et les dons vers les Sanctuaires en cours de construction » (l’église nouvelle de Lourdes, circa 1889, imprimerie D. Lasserre Tarbes). Certains pensent qu’Alexandre Peyramale était « une mauvaise langue ». Il n’en demeure pas moins que le premier directeur des chapelains et l’abbé faisaient en même temps appel à la charité publique pour financer leur construction respective. Il décède en 1877, laissant à Mgr Jourdan, évêque de Tarbes, « une satisfaction impie, quand tout le monde pleurait » (toujours selon A. Peyramale) et sans avoir vu la fin de la construction de son église, qui sera abandonnée dès son décès, faute d’argent. Sur sa tombe située dans la crypte, il fait inscrire par son ami Henri Lasserre : « Heureux ceux qui souffrent de persécution pour la justice. » 

mgr peyramale                                                  Mgr Peyramale devant l’église paroissiale. Photo J. Omnès

 

                                peyramale 1 001

M-D PEYRAMALE, CURE DE LOURDES ouvrage de Yves Chiron (2022)

Ecrit par un spécialiste des Apparitions de la Vierge dans le monde et en particulier à Lourdes, il était logique qu’Yves Chiron s’attache à décortiquer la vie de celui qui permit la divulgation à l’échelle planétaire des visions de sa petite protégée, Bernadette Soubirous.
L’ouvrage s’étale chronologiquement sur la vie du curé de Lourdes qui fut, après des études au petit et au grand séminaire de Saint-Pé, vicaire à Vic-en-Bigorre, à Tarbes, curé à Aubarède et aumônier à l’hôpital de Tarbes.
Riche en détails anecdotiques, cette biographie semble servir à présenter le curé, devenu curé-doyen de Lourdes, comme un homme généreux, humble, proche de son prochain sous un air sévère et parfois une attitude cassante.
Malheureusement de nombreux chapitres s’intéressent plus à « l’affaire Lourdes » avec tous les intervenants des apparitions qu’à la vie du brave homme. De nombreux passages reprennent l’histoire de Bernadette et de ses 18 apparitions archi connue et maintes fois reproduite dans pléthores d’ouvrages. Ceux-ci viennent alourdir inutilement le portrait de notre ancien curé.
Quand celui-ci est mis en avant, c’est surtout par les récits enthousiastes d’un Lasserre, adepte du merveilleux et ceux de son frère Alexandre avec qui l’abbé Peyramale avait une longue correspondance. Cette correspondance vient essentiellement des archives d’Henri Lasserre. L’auteur reconnait « qu’ « il y en a eu d’autres, mais elles n’ont pas été conservées ou retrouvées » (1).
Nous aurions aimé une attitude plus neutre, plus équilibrée, ou plus critique vis-à-vis de cet homme qui n’hésita pas à faire démolir une église séculaire de plus de mille ans et endetter la ville, le conseil de fabrique, l’entreprise Bourgeois et plus tard le diocèse, pour satisfaire sa vanité et son désir de grandeur, bien sûr à la gloire de Marie. Les nombreuses altercations avec son évêque Mgr Jourdan et les Missionnaires de la grotte (les pères de Garaison) sont surtout vues du côté du curé de Lourdes qui avait confié au supérieur général des assomptionnistes, la peine que cela lui causait. Les questions matérielles qui ont pourtant parsemé son ministère, sont évoquées avec parcimonie. Même avec les soeurs Lacour, lors de la réalisation de leur villa devenue petit à petit, palais épiscopal.
Et si l’ouvrage se termine par la phrase inscrite sur le tombeau de Peyramale : « Seigneur, j’ai aimé la beauté de votre maison-Le zèle de votre maison m’a dévoré » L’auteur oublie la suite : « Heureux ceux qui souffrent de persécution pour la justice. » Probablement en rapport avec les difficultés de tous ordres qu’il a rencontrées avec les Pères de Garaison et Mgr Jourdan. Ce dernier aurait éprouvé, », lors du décès du curé de Lourdes, selon Alexandre Peyramale « une satisfaction impie, quand tout le monde pleurait ».

NB Cette construction démesurée pour recevoir régulièrement quelques groupes de curieux venus visiter les fonts baptismaux du baptême de Bernadette, continue à coûter une fortune aux contribuables : 3 millions d’€ pour sa restauration, desquels on peut déduire des dons. Certains Lourdais sur les réseaux sociaux avaient émis, lors de l’annonce des dégâts, l’éventualité de sa destruction.

Edition du Cerf, préface de Jean-François Duhar curé de Lourdes, 300 pages, 24 €

(1) Il se trouve que lors de la rédaction de « l’Autre Lourdes » pour les éditions Golias, j’ai eu connaissance d’une partie de cette correspondance entre le curé et son frère Alexandre conservée par des parents éloignés de la regrettée Marie-Bernard Hourtané, du côté de Sarsan. Des amis d’Alexandre ?



 Picqué Jean-Pierre (1746-1835) mèdecin, maire, député, pyrénéiste
Texte revisité et résumé de l’étude de Claude Larronde 2001, pour la société académique des H-P.

La famille Picqué, d'origine toulousaine, compte des magistrats ayant exercé dans la cité, certains ayant figuré au Parlement, des notaires et des médecins et occupe une position de notable dans la ville. Lors des guerres de Religion, ils quittent Toulouse. La branche cadette, d'où est issu Jean-Pierre Picqué, vient se fixer à Guchen, dans la vallée d'Aure. Le docteur Jean-Louis Picqué abandonne son village natal de Guchen pour s'installer à Lourdes, vers 1740. Dans son nouveau lieu de résidence, chemin de Bartrès, le docteur Jean-Louis Picqué devient en 1753, l'un des quatre Consuls de la ville, charge qu'il assume encore en 1755 et 1757. De son mariage avec Anne Louise Dansin, il a un fils, né à Lourdes, qui reçoit le prénom de Jean-Pierre. L'abbé Lapeyre, ami de la famille, lui apprend un peu de latin et quelques rudiments de calcul. A neuf ans, Jean-Pierre est pris en charge par un de ses oncles résidant à Tarbes qui le fait entrer au collège des Doctrinaires. Après que l'adolescent eut quitté le collège des Doctrinaires, c’est dans la bibliothèque paternelle, fort bien garnie, qu'il cherche l’érudition qui lui manque. Son père décide de lui faire suivre les cours de médecine de la faculté de Toulouse.
Parallèlement à cette profession médicale, il suit avec le plus grand intérêt la lutte soutenue par le Parlement des Provinces contre l'autorité royale et les privilèges insolents des nobles et du clergé. Il apprend la nouvelle du décès de son père, le 19 décembre 1764, à l'âge de 46 ans. Accablé par cette perte et la nouvelle situation financière qui en découle, Picqué revient à Lourdes.
Un an après la mort de son père, il ira à la faculté de Montpellier terminer sa médecine. Le jeune pyrénéen obtient, le 20 novembre 1766, son baccalauréat, puis le 2 mai de l'année suivante, la licence et, le 4 juillet 1767, il soutient brillamment sa thèse de doctorat. Il revient au pays natal exercer la médecine. 
     
La maison Picqué sera vendu à l'épouse de l'assureur Jehan de Valicourt. Le dernier propriétaire, opthalmo à Lourdes, restaurera entèrement la demeure du XVIIe siècle (linteau de 1636) et ses dépendances. Une grande partie des bois et prairies a été transfomée en lotissement. Voir Patrimoine immobilier

Villa Picqué 3                                                  Emplacement de la villa d"après le plan Capdevielle du guide Jean Barbet, 1893. Elle est en fait un peu éloignée de la route de Bartrès, au  premier chemin à gauche sur la route de Bartrès face à la villa Paulette.. 

Jean-Pierre Picqué, maire de Lourdes et médecin
La vie à Lourdes n'est pas facile, car la concurrence exercée par d'autres confrères est rude. Madame Picqué possède une ferme avec maison de campagne et une petite propriété que cultive un métayer. Jean-Pierre est précédé de la réputation de son père dont la population a conservé le meilleur souvenir. Il va effectuer plusieurs voyages dans les Pyrénées où il accumulera notes et croquis sur une région grandiose mais mal connue. Le pittoresque, encore intact, l'émerveille et exalte son esprit curieux.
Le 13 juillet 1772, il est nommé Substitut au siège Royal et Consulaire de la ville de Lourdes. Cette charge est suivie, le 10 novembre, de son élection au fauteuil de maire de la ville. Le 26 août 1773, il est élu membre correspondant de l'Académie Royale des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse. Il exercera sa charge de maire jusqu'en 1778. Sous son mandat en 1775, sera réalisé la destruction de trois tours de la ville : Cléda (au Marcadal), Lindro, et celle de l'horloge. La tour du Garnavie sera sauvée.Il laissera sa place en mai 1778, à Pierre Abadie (1).
Une place de médecin étant vacante à l'hôpital militaire de Barèges, il part aussitôt occuper le poste. Puis, il quitte Barèges pour l'Espagne en compagnie de son ami Doléac et un militaire de ses relations. Les trois amis ont préparé un itinéraire de cheminement afin de comparer les Pyrénées espagnoles aux Pyrénées françaises. Partis de Saint-Sauveur, ils arrivent à l'hôpital de Gavarnie. De là, ils vont à la grande cascade, les hauteurs du Marboré, le port de Boucharo pour arriver à Torla. La résistance des voyageurs est mise à rude épreuve. Après une halte réparatrice, ils atteignent Saragosse, point terminal de leur randonnée. De retour dans la maison familiale, Picqué constate que le climat psychologique n'a pas changé. Il décide alors de quitter Lourdes pour gagner la capitale. 
(1) Roger Mézaille, Les Maires de Lourdes, édition Atlantica, 2006, pages 38 à 47
 
Jean-Pierre Picqué à Paris
Arrivé dans la capitale, il est présenté à la duchesse de Valentinois, princesse de Monaco et il ne tarde pas à occuper, auprès d'elle, le poste de secrétaire particulier. Celle-ci aime voyager et la contemplation de la montagne la ravit. Aussi, apprécie-t-elle ce compagnon d'excursions disert et si distingué. Le partage de cet amour de la montagne les emmène en Auvergne, en Suisse et, enfin, dans les Pyrénées. Picqué conduit la duchesse dans la maison de sa mère qui surprend la grande dame par un accueil d'une dignité et d'une profusion dont, nous dit Picqué, "Je ne l'aurais pas cru capable". La duchesse trouva "la villa Picqué" confortable et fort à son goût.
En janvier 1789, il publie, à Paris, "Voyage dans les Pyrénées Françaises". Tout un programme. Bien conçu, attrayant, ce livre de 337 pages obtient, dès sa parution, un vif succès dans les milieux littéraires. Ce livre dont Mirabeau fera l'éloge sera édité quatre fois. Parlant de son livre, Picqué dit : "beaucoup m'ont copié sans faire mention de mes recherches. Ramon (Ramond de Carbonnières) lui-même, le meilleur des écrivains pyrénéens, ajoute peu de choses aux connaissances qu'on avait avant lui des Pyrénées. Je ne fus étonné que des éloges que Mirabeau a faits de mon ouvrage".

 Jean-Pierre Picqué et la politique
Picqué, adepte des philosophes pense qu'il a un rôle national à jouer. Il abandonne la médecine et revient à Lourdes avec l'intention de se lancer dans la politique. Pour ce faire, il doit obligatoirement être élu par son département. C'est fait, le 26 août 1792. Ses concitoyens ont désigné leur ancien maire comme délégué à l'élection des députés de Bigorre. Le 4 septembre, au deuxième tour de scrutin, Jean-Pierre Picqué est élu à l'Assemblée Nationale. Les autres députés sont Bertrand Barère de Vieuzac, Vincent Dupont, de Luz, Brice Gertoux, de Campan, Ferraud, d'Arreau et Lacrampe, d'Argelès. Les suppléants sont Dauphole, de Campan et Guchan, de Bagnères de Bigorre. Le 21 septembre, la République est proclamée. La carrière de Picqué commence. Dès son arrivée à Paris, il s'installe faubourg Saint-Honoré et organise son existence. Il devient membre de la Convention.
Picqué est élu suppléant au Comité du Commerce, lors de la seconde législature - 20 septembre 1792-13 octobre 1793 - mais ne s'y fait guère entendre. Outre les brochures énumérées, on peut noter "Plédoyé pour Louis Seze" écrit par le citoyen Jean-Jacques Liberté - pseudonyme de Picqué - qui utilise le jargon d'un laboureur du département de "Lille et Vilenne" pour développer ses arguments contre la détention et le procès du Roi. Ce document de trente pages est adressé à la Convention Nationale, le 20 décembre 1792, l'An premier de la République. Cette tentative de sauver la tête du monarque déchu, n'empêche pas le député bigourdan, lors du procès du Roi, de voter contre l'appel au peuple avec 422 autres députés et d'être l'un des 387 à prononcer la mort de Louis XVI.
Le Comité de Salut Public, qui a apprécié certaines de ses motions, désigne Picqué comme Représentant en Mission à l'Armée des Pyrénées-Orientales. Cette fonction importante lui est confiée par le Comité qui lui marque sa confiance dans un rôle d'agent extraordinaire du gouvernement muni de pouvoirs illimités. Le 25 ventôse An II - 15 mars 1794, Picqué prétextant son mauvais état de santé et son impossibilité de monter à cheval, refuse cette charge. Loin d'abonder dans les excès qui furent commis, Picqué s'efforce de venir en aide à des gens menacés dans leur existence. Plusieurs aristocrates lui sont redevables, notamment la maréchale de Richelieu et ses deux filles. Aidé par son ami Legendre, il sauve la vie de Ramon de Carbonnières bien que celui-ci lui ait emprunté de nombreuses citations de son "Voyage dans les Pyrénées Françaises" en omettant de les mettre entre guillemets, ce que le Conventionnel n'a pas apprécié. Ces gestes humanitaires ne sont pas sans danger pour le député lourdais dont la générosité du cœur lui fait courir un danger personnel. Picqué rapporte d'autres faits et rappelle, avec fierté, ce que lui doivent ses concitoyens.
Dans ses "Mémoires", Barère prétend, au contraire, que les administrateurs inculpés : Darrabiat, Dauphole, Ozun, Gertoux, Sabail, Pigneguy et Desbets, étaient descendus chez lui et que ce fut grâce à son intervention que Georges Antoine Chabot, de l'Allier, rédigea un rapport favorable. Ce fait mentionné à la fois par Picqué et Barère n'est pas contestable mais qui a dit la vérité ? Picqué ne pardonne pas au tribun tarbais de dédaigner ceux de ses collègues qui n'ont pas la chance de posséder le même talent oratoire. Après la réaction thermidorienne qui suit la mort de Robespierre, la Convention tient sa dernière séance, le 26 octobre 1795 et décide le partage de l'exécutif entre cinq Directeurs et le législatif entre deux chambres élues au suffrage censitaire qui prennent le nom de Conseil des Cinq-Cents et de Conseil des Anciens. Le nouveau régime devient le Directoire. Pour services rendus, Picqué est réélu, le 22 Vendémiaire An IV - - 14 octobre 1795 - député des Hautes-Pyrénées au Conseil des Cinq-Cents, il y occupe le poste de Secrétaire et restera membre de cette assemblée jusqu'au 20 mai 1797, date à laquelle un renouvellement partiel l'élimine. Le 19 juillet 1798, il est nommé Commissaire liquidateur de la comptabilité intermédiaire et assure également le commandement de la Garde Nationale du premier arrondissement de Paris.
Cette année-là, Jean-Pierre Picqué décide de se marier. Au cours d'un séjour en Bigorre, Picqué fait la connaissance de Marie-Josèphe Deffis, originaire de Horgues, commune proche de Tarbes, âgée de vingt et un ans. Le 30 brumaire An VII - 20 novembre 1798 - devant la maison commune de Pouzac, au pied de l'arbre de la Liberté, ils font rédiger l'acte de mariage. Rentré à Paris, le couple s'installe à Passy. Le Directoire le charge de la fonction de Chef de bureau du contentieux de la Loterie Nationale. Le poste est modeste mais Picqué s'en contente et peut, tout à son aise, "contenter sa douce paresse".

 L'Empire 
Au Directoire succède la Consulat, puis l'Empire. Picqué, âgé de 58 ans, accepte le nouveau régime qui le maintien en poste malgré son républicanisme affirmé. La conspiration avortée du général Malet lui fait mesurer la fragilité du régime impérial qui s'achèvera à Waterloo. Le 31 mai 1793, s'étant résolument rangé du côté des Girondins, il n'est pas inquiété alors que 73 d'entr'eux sont emprisonnés. Sous le Directoire, il n'est pas compromis pour sa relation avec François Babeuf dit Gracchus, qui a créé "La Société des Égaux" organisation destinée à renverser le pouvoir et qui est guillotiné. Demerville, l’un de ses intimes, est impliqué dans la conspiration dite d'Aréna contre le Premier Consul. Après l'abdication de l'Empereur, la royauté restaurée chasse tous les serviteurs de la Révolution et de l'Empire. Picqué est licencié.
Lors du retour des Bourbons, Picqué n'est pas inquiété comme régicide. Profitant de cette relative tranquillité, l'ancien conventionnel vient en aide aux amis poursuivis par la police. Bertrand Barère écrit dans ses "Mémoires" que Picqué lui procura, à la fin de l'année 1815, un logement sûr, rue des Vieux Augustins. Jaloux du tribun, certainement, mais la solidarité régionale joua à plein.

 L'exil
Picqué devance la loi, promulguée le 12 janvier 1816, bannissant les anciens conventionnels régicides et quitte le territoire français. Par la protection du comte Sarrazin, il réussit à gagner la Belgique où il séjourne près d'une année. Il s'installe à Bruxelles où il rencontre Jean-Baptiste Teste, un avocat qui deviendra ministre sous Louis-Philippe. Picqué est autorisé à rentrer au pays sans être inquiété pour son passé républicain. Il quitte Bruxelles le 27 janvier 1817, et regagne Paris deux jours après.
En 1819, la nostalgie l'incite à revenir à Lourdes avec l'espoir que les années auront adouci le caractère irréductible de sa mère. Hélas, l'entente, tant souhaitée, est irréalisable. Il quitte Lourdes, le cœur gros, et n'y reviendra plus. Sa mère décède cinq années plus tard, le 14 septembre 1824, à l'âge de 96 ans. Son fils Jean-Pierre revient habiter à Passy dans la maison qui abritait son bonheur, vingt ans plus tôt. L'éloignement de Paris lui fait renoncer à ce lieu douillet mais solitaire et il déménage pour le n°10 de la rue Caumartin.
En 1830, la révolution de Juillet a porté Louis-Philippe sur le trône de France. Picqué revoit, avec plaisir, flotter le drapeau tricolore. Il envisage d'apporter quelques corrections à ses mémoires rédigées en 1823. Les marges du manuscrit s'emplissent d'additions d'une extrême violence contre l'Ancien Régime. Il y stigmatisera les erreurs criminelles commises par les monarques, les nobles et les prêtres. En 1832, il éprouve une intense satisfaction de voir paraître la quatrième édition de son ouvrage "Voyage dans les Pyrénées Françaises". Cette publication lui rapporte un peu d'argent et il en ressent une grande fierté.
Il s'éteint dans une sérénité relative, le 24 mai 1835, dans l'appartement de la rue Caumartin.
Comme bien d'autres, l'ancien conventionnel a laissé des mémoires sous le titre "L'Hermite des Pyrénées".

Pour en savoir plus sur L'Hermite des Pyrénées : http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.persee.fr%2Fweb%2Frevues%2Fhome%2Fprescript%2Farticle%2Fanami_0003-4398_1899_num_11_43_3442&h=9AQG0wjsR


Prat Jean  (1922-2005)
Né à Lourdes en 1922, fut « Monsieur Rugby ». Arrière à 16 ans, puis troisième ligne, il participa à son premier match international en 1945, aux côtés de Jacques Chaban-Delmas. Tour à tour troisième ligne, demi de mêlée et demi d’ouverture, il marqua le premier essai de la finale contre Mazamet en 1958 après quarante-cinq secondes de jeu, puis enchaîna trois minutes plus tard par un drop. Il entretenait sa forme physique par des randonnées fréquentes en montagne. Il a été 51 fois international. Son frère, Maurice, 31 fois.
Prédestination, tous deux sont nés près du stade, dans une belle maison qui se trouve dans le parc du terrain de camping de Maurice Prat. Cette maison avait été auparavant la ferme Arriouet, puis la laiterie Simacourbe. Elle appartenait à Madame Milhet, tante du peintre Louis Capdevielle. C’était une partie de l’ancienne propriété du domaine de Vizens de Benoit Dembarrère. Pour les 80 ans de Jean Prat, la route de Pontacq a été rebaptisée avenue Jean Prat, bel hommage de la municipalité à cette figure locale. Jean Prat est décédé à Lourdes,  fin février 2005, à la suite d’une longue maladie. Il avait 81 ans.
Pour ceux qui veulent en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Prat_(rugby_à_XV)

jean prat
Jean Prat, le buteur et avant. Cliché Wikipédia




 Rodhain  Jean-Baptiste, Mgr (1900-1977)

Ordonné prêtre en 1924, il s’occupe très rapidement du mouvement jociste (J.O.C.). En 1939, lors de la guerre, il devient aumônier. Prisonnier, il s’évade en 1940. Ses actions en faveur des prisonniers vont donner naissance à l’aumônerie des prisonniers de guerre. De 1965 à 1972, il est nommé Président de Caritas Internationalis. Lors d’un pèlerinage militaire en 1946, à Lourdes, il prend la décision de créer le Secours Catholique afin de venir en aide aux pèlerins pauvres, et d’« allumer le feu de la charité ». Amoureux de la nature, il trouve sur la colline de Barau le site exceptionnel pour édifier les premiers pavillons du Secours Catholique. Il s’installe dans la maison des Nelli (voir ci-dessus), qui aurait été à l’emplacement d’un ancien pavillon de chasse dit d’Henri IV. C’est ainsi qu’elle nous est présentée. Il décède en 1977. Sa pierre tombale se trouve près de la chapelle (copie de la Bergerie de Bartrès).
 
mgr rhodain
Mgr Jean Rodhain. Cliché Wikipédia





 Saint-Frai Marie  (1816-1894)

Née à Tarbes, en 1816 d’une famille de tanneurs Elle est  devenue en religion, mère Saint-Jean-Baptiste.  Dévouée à son père infirme et aux malades en général, elle voue sa vie aux vieillards indigents. Elle aménage un local de la maison familiale en chapelle et le père Ribes directeur du grand séminaire de Tarbes devient son directeur de conscience. Il la poussera à prendre le voile. Ce sera fait le 28 mars 1866 avec quatre autres compagnes.
Avec l’aide du père Ribes et de l’évêque Laurence  elle fondera une communauté religieuse dont le but est : « de glorifier les douleurs de la Sainte Vierge et de se dévouer au soin des incurables et pauvres délaissés. » (1).Ce sera la congrégation des filles de N-D des Douleurs.
La congrégation ouvrira neuf maisons en France et quelques-unes au Liban et en Egypte.
En France, dans les Pyrénées après Tarbes et Bagnères-de-Bigorre, sera ouvert à Lourdes, rue de la Grotte l’imposant hôpital accueil-Saint Frai. Il recevra, dès le premier pèlerinage, les malades du National en 1873.
Elle décèdera en avril 1894. Les ouvertures de maison Saint Frai furent successivement :

Tarbes 1866. Transformé en 2012 en Ehpad
Bagnères-de-Bigorre 1870
Lourdes 1874
Marsous 1874
Arles 1877
Avignon 1889
La Caire 1890
Salon-de- Provence 1892
Pontacq 1893
Alexandrie 1894
Beyrouth 1904
Israël 1955

(1) Le monde religieux bigourdan du chanoine J.-B. Laffon, édition œuvre de la Grotte, 1984, p.369

marie st Frai                                                                                      Marie Saint Frai. Photo Wikipedia
Saint Frai 5  saint Frai 2

Les soeurs d ela congrégation                          Maison natale de Marie Saint Frai à Tarbes. Photos de la Congrégation

Saint Frai  Saint Frai 4

  Acceuil Saint-Frai Lourdes. Photo J. Omnès                Maison Saint Frai-Ehpad Tarbes


Samaran Louis,  curé (1916-1946  )

Résistant et passeur d'hommes, né à Lourdes en 1916  et décédé en 1946. Il est l'auteur de la reconstruction de l'église de Sireix  (val d'Azun) après sa destruction par un incendie. Il oeuvra surtout dans le val d'Azun  à Estaing, Bun et Arras- en- Lavedan.  Avec sa moto il entra  facilement en relation avec les réseaux de résistance de Tarbes et Lourdes, aidé par l'abbé Peyou, curé d'Arrens. On le retrouve dans le réseau Andalousie de Gérad de Clarens. Dénoncé, il devra se réfugier un temps à Trie.
D'après Francis Lamathe (1), il réussira de très nombreuses évasions. Il relate dans un texte des amis du parc natinal des Pyrénées (APNP) : "Un jour un ingénieur des Ponts et Chaussées viendra faire devant son presbytère des relevés de terrain très consciencieux afin de lui laisser deux jeunes gens ; mais l’abbé se sent surveillé ; c’est alors qu’arrive une amie, Germaine, flanquée de deux séminaristes hollandais envoyés par les Pères du Saint Esprit. Samaran lui donne quelques conseils. Il la fera partir de nuit avec ses deux Hollandais et les deux jeunes gens. Elle ne lâcha ses clients qu’en vue de l’étang de Campo-Plano et redescendit seule, avant le lever du jour, par l’itinéraire de la montée, celui du Pourtet de Hèches". Il est mort, suite à un accident avec sa moto vers Arrens, en juillet 1946.

                  Samaran 2 2   Samaran soeur

          Louis Samaran coll. privé. Sa soeur à 104 ans, photo prise à Lourdes par J. Omnès en mai 2021 

Samaran 12        Sireix

    Première communion. Coll. privée                         Photo Loucrup65 l'église de Sireix après l'incendie

         Samaran 2 1       Samaran 45

 Le chalet Saint- Louis, bd de la Grotte,  la maison familiale. Le même bâtiment actuel (2021). Photos J. Omnès

(1) Passeurs d'homme en Haut Val d'Azun : 
https://www.apnp.fr/passages-clandestins-de-la-frontiere-dans-le-haut-azun-pendant-la-seconde-guerre-mondiale/


Sempé Rémi (1818-1889)

Né à Lamarque-Pontacq en 1818. Après un bac de philosophie,  il devient professeur au petit séminaire de Saint-Pé, et est ordonné prêtre en 1843. Puis, il devient secrétaire de Mgr Laurence. En 1859, il entre dans la congrégation des pères missionnaires de Garaison dont il est nommé directeur. Après les Apparitions, il est détaché auprès de l’abbé Peyramale, curé de Lourdes, afin de l’aider dans son immense tâche d’organisation. Il profite de la fatigue et de la maladie de celui-ci, pour obtenir auprès de son évêque la séparation de la cure de la gestion du « Domaine de la Grotte ». Il est alors nommé premier chapelain des Sanctuaires en 1866. Il se fait aider par quelques pères de Garaison. Ce « fou d’urbanisme » est à l’origine de la plupart des bâtiments des Sanctuaires et de leurs environs. Il a fait construire durant 23 ans, le chalet épiscopal, la maison des chapelains, la Basilique du Rosaire, la rampe d’accès, le Bureau des constatations médicales, l’Hospitalité N-D de Lourdes, le pont Saint-Michel et le boulevard de la Grotte. Il a fait élargir également le Pont-Vieux, et aménager la colline du Calvaire, la Grotte et la prairie de Savy (actuelle Esplanade), et enfin a fait rectifier le cours du gave. Ouf ! Un boulevard, au sud de la Basilique souterraine porte son nom. Le père Sempé est mort en 1889, l’année de l’achèvement de la Basilique du Rosaire après avoir assisté à son inauguration.

           Remi Sempé 2 001          Remi Sempe
               Photo les maires de Lourdes.                                              Jeune, archives sanctuaires


 Sim (1926-2009)

 De son vrai nom Simon Jacques Eugène Berryer, est né en 1926 à Cauterets. Son père, électricien de cinéma à Paris, fait connaissance de sa mère, Marie-Thérèse Bonnemazou lors de prises de vue dans la région pour le film d’Abel Gance, Napoléon. À l’âge de sept ans, le petit Simon s’initie au métier d’acteur en tant que figurant dans un film artisanal d’un de ses oncles, intitulé La Gloire de Lourdes. Son père est devenu directeur de salles de cinéma à Nantes puis à Rennes. Il le suit dans ses déplacements. Après un poste d’opérateur projectionniste, il s’intéresse à la scène et parcourt la Bretagne avec un ami, son chien Boogie et un numéro de clowns parodistes et musicaux. Puis, il s’installe à Montreuil vers 1953, et se produit dans de nombreux cabarets, parfois avec Jacques Brel, son voisin de quartier.
Chanteur, animateur, fantaisiste et comédien, il s’est rendu célèbre par ses passages répétés à la télévision, dans des émissions de variétés. Ses principales interprétations où la fantaisie la plus décousue se mêle à la drôlerie, restent pour beaucoup de ses fans : Où est ma chemise grise ?, parodie de Crease chantée avec son comparse Patrick Topaloff, l’inénarrable Libellule, Quoi ma gueule ?, parodie d’une chanson de Johnny, J’ai un cheveu sur la langue, C’est pas moi, c’est ma sœur… La chanson Où est ma chemise ? a tout de même obtenu un disque d’or en 1978. La notoriété de Sim s’est confirmée auprès du public de cabaret par la création de son personnage La Baronne de la Tronche en biais. Habitué des Grosses têtes de Bouvard, il savait mettre partout de la gaieté et rendre le ciel moins gris. Michel Audiard disait de lui « c’est le fruit des amours d’un étourneau et d’une pointe bic ». Sim est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont deux romans : Pour l’amour de Dieu et Le président Balta édités chez Flammarion et un essai Le Penseur édité au Cherche Midi éditions, dans la collection Les Pensées.
Certaines dépêches d’Internet le donnaient pour mort, la date était même avancée : 1999. En fait, en 2003, il coulait une retraite heureuse en Normandie. Il décède le dimanche 6 septembre 2009, à l'âge de 83 ans, d'une embolie pulmonaire, à Saint-Raphaël, dans le Var. Il avait été hospitalisé quelques jours auparavant pour une pneumonie.
Ses obsèques ont eu lieu le 11 septembre 2009, en l'Église Saint-Pierre-Saint-Paul de Roquebrune-sur-Argens, commune où il résidait depuis neuf ans et où il fut inhumé. Crématisé à Vidauban (83), ses cendres ont été dispersées au jardin du souvenir du crématorium.

sim                                                             Sim en libellule. Cliché Wikipédia




Soubirous Marie-Bernarde (dite Bernadette)  (1844-1879) 

Prononcez le s final. Personnage mondialement célèbre dont je pense qu’il est inutile ici de rappeler la vie. Voir les nombreux ouvrages et films en DVD. Lire surtout la Petite vie de Bernadette de René Laurentin. Éd. Desclée de Brouwer, 1987. Bonne synthèse sur la sainte.

bernadette soubirous
                                             Bronze de Bernadette devant l’ancien presbytère. Photo J. Omnès

 Soubirous Pierre Bernard (1859 -1931) 
Frère aîné et filleul de Bernadette.  Il était allé la voir lorsqu'elle était malade à Nevers. Il avait choisi sa demeure à Lourdes, rue Notre-Dame, face à l'hospice où avait vécu sa soeur un certain temps, afin de pouvoir assister quotidiennement à la messe (1). Il était devenu propriétaire du moulin paternel offrt par l'évêque à son père François et probablement de l'hôtel Des deux moulins, boulevard de la Grotte, mais je n'ai trouvé aucune preuve. Pour le moulin, voir le dossier petits monuments architecturaux, les moulins.

(1) Archive des Soeurs de Nevers à Nevers

   Pierre Soubirous
               Pierre (avec les moustaches), au milieu, avec un groupe de pèlerins en 1930. J'ignore où cette photo a été prise, devant chez lui, rue Notre-Dame ? Cliché Viron
 

Soubirous Pierre 2  

Hôtel-boutique des Deux gaves, Bd de la Grotte, fermé depuis des décénnies. Ancienne propriété de Pierre Soubirous ? À vérifier.                        Soubirous frèes

                                        À gauche, les deux frères Jean-Marie et Pierre assis. Photo Moulin paternel

                                 Pierre Soubirous

                   Le magasin a été réalisé dans le prolongement en étage du moulin. Photo J. Omnès



Tabarant Yves (1949-)

Ce Lourdais d’adoption, né en 1949 près de Menton, est un champion peu connu du grand public. Pourtant, il a un palmarès éloquent : quatorze fois champion de France, vétéran du triathlon et deux fois champion du monde (1994 et 1995). On peut souvent le voir s’entraîner dans les rues de la ville. La relève semble assurée par ses enfants.

yves tabarant
Yves Tabarant au triathlon d’Hawaï. Cliché C. Guiard





Théas  Pierre-Marie, Mgr (1894-1977)

Il est né à Barzun (P.A.) en 1894, d’une famille rurale chrétienne. Après la guerre de 1914-1918, il devient prêtre et part à Rome en 1922, continuer ses études. Vicaire à Saint-Martin de Pau, il passe 17 ans à enseigner au grand séminaire de Bayonne.
Évêque de Montauban en 1940, il est nommé évêque de Tarbes en 1947 (1). Il restera dans la mémoire des locaux comme un homme courageux, entreprenant et intègre. Il a été l’un des rares ecclésiastiques à, s’opposer dès 1942, aux abus et crimes  de l’occupation allemande et surtout à la politique anti-juive de Vichy. Ce qui lui a valu d’être interné à Compiègne.

Son œuvre

 Il sut prévoir l’importance des foules pour le centenaire des Apparitions, en faisant construire la Basilique souterraine Saint-Pie X, et il eut le courage de s’opposer à  la politique mercantiliste du Cénacle. Il fut également à l’origine de l’édition des ouvrages de l’abbé Laurentin et de la création de la Cité Saint-Pierre du Secours Catholique et du mouvement Pax Christi (2). Il fut aussi aux premières loges dans des interventions en faveur des mal-logés et des grévistes. Curieusement, les panneaux d’informations du Musée Trésor des Sanctuaires mentionnaient la « réhabilitation » de Mgr Théas, sans qu’aucune explication ne soit fournie sur son éventuelle disgrâce. Monseigneur Théas a été élevé (avec 2 100 de ses compatriotes), par l’organisme israélien Yad-Vashem, au rang de « Juste parmi les Nations » pour son action héroïque pendant la guerre. Il est mort à Pau en 1977. Son corps est inhumé à la cathédrale de Tarbes.

(1) Peut-être pour effacer les actions de son prédécesseur  Mgr Choquet trop partisan du régime de Vichy
(2) Mouvement pour la réconciliation des peuples

                                                                        mgr theas
Mgr Théas. Cliché Wikipédia




Tisné Antoine (1932-1998)

Gand compositeur, né à Lourdes en 1932 d'une mère basque et d'un père bigourdan. Son approche de la musique s’est faite à partir des orgues de l’église paroissiale de la cité. Après Tarbes, il alla se former au Conservatoire National à Paris en 1951.  Élève de Georges Hugon et de Noël Gallon, il eut pour  maître Darius Milhaud et Jean Rivier. Il y obtient le premier prix d'harmonie en 1956, de contrepoint en 1957 et de fugue en 1959. Puis, les prix et distinctions se sont succédés , dont le deuxième prix de Rome, le prix Lili-Boulanger en 1962, et le prix de la fondation Serge-Koussevitzki en 1965. Au cours de ses nombreux voyages, il traduit musicalement l'émotion que lui procurent les paysages et monuments rencontrés : la Grèce, le Danemark, l'Italie , l'Egypte. Tout dépaysement devient source d'inspiration. Mais la métaphysique et le cosmos lui fournissent également de nombreux thèmes à l'origine de Soleils Noirs, Arches de Lumière , Chants d'Espace ...  Il atteint les extrêmes limites des possibilités instrumentales tant pour le piano que pour le clavecin. En 1968, il est devenu Inspecteur principal de la Musique au Ministère des Affaires Culturelles. 
Il décède à Paris en 1998.
antoine tisne            Jean Tisnes                                                              
Ouvrage de David Niemann sur Antoine Tisné : « Composer, c’est exister. » Portait dédicacé pour Marie-Bernard Hourtané, créatrice de la Lyre bigourdane à Lourdes.

 



 Vignole François (1914-1952)

Sportif et résistant. Né à Lau-Balagnas en 1914. L’ « homme aux semelles de vent » fut  élu meilleur skieur international et champion de France de slalom en 1935.
Il obtint la même année la médaille de bronze aux championnats du monde de Mürrren (Suisse). Il fut le principal artisan de la renommée du ski club de Barèges.

francois vignole                                                                         F. Vignole, cliché Albert Pfeiffer

 


 

Vilon François (1902-1995)
 
 « Le sculpteur de Lourdes ». Né en 1902, il passa son enfance dans la maison familiale, rue de l’Égalité, en face du cimetière. Après des études aux Beaux-Arts de Toulouse, il s’inscrivit à la section sculpture, des Beaux-Arts de Paris (1). Élève doué, il obtint rapidement, en 1928, une lettre de recommandation de son professeur, Firmin Michelet (2), auprès de la municipalité lourdaise afin d’obtenir des commandes. Celles-ci ne se firent pas attendre. Après la Jeune fille à la chèvre en 1931, il exécuta en 1932, les sculptures de la façade de l’Hôtel des Postes de Lourdes, toujours visibles, rue Maransin. Puis, La Plénitude, femme nue, qui causa quelques soucis d’emplacement, loin du regard des pèlerins. Il exécuta également un très beau bas-relief, intitulé La transhumance qui représente un berger et son troupeau. Cette œuvre décorait la façade du pavillon Basque-Béarn-Bigorre de l’Exposition de Paris de 1937. Elle devait être placée au monument aux morts de la cité mariale. Elle fut finalement exposée à l’entrée de la ville. Il exécuta le bas-relief de l’école communale, rue de Langelle, en 1951, puis Le Gave situé dans le jardin de l'ancien palais de Justice (actuellement salle de cinéma). Il est également l’auteur de quatre des huit statues de l’église paroissiale représentant les saints bergers. Injustement oublié de l’histoire, ses collections ont été dispersées et son nom est inconnu au répertoire du guide des Hommes et femmes célèbres des Hautes-Pyrénées des Éditions Bonneton.
Sa maison a été un temps, occupée par des squatters. Il est mort à Paris en 1995, dans le XIVe arrondissement, près du cimetière de Montparnasse. Son corps a été discrètement rapatrié dans sa ville natale en 2005.

(1) Il vécut dans la capitale dans le VIe arrondissement, rue Princesse, à côté du célèbre night-club de chez Castel, un autre Bigourdan.

(2) Firmin Michelet est l’auteur de la statue équestre de Foch à Tarbes.

 
statue bernadette       maison vilon

                     Bernadette                    Maison de F. Vilon en face du cimetière de l'Égalité, 
Photos J. Omnès, 2017


Vilon 1 Démolitionen  2018

                                                                  Vilon 3

Démolie pour être remplacée par un programme immobilier resté à l'abandon. Photo J. Omnès 2021
 statue gave        F Vilon     
      Le   Gave                                  Les deux bergers   aux jardins de l'You . Photos J. Omnès 
 
Lire : 
Personnalités des Hautes-Pyrénées de Jean-Pierre Thomas, éditions Pyrégraph, 2002 
Hommes et femmes célèbres des Hautes -Pyrénées de Christian Crabot et Jacques Longué, 1994 
50 célébrités de Hautes-Pyrénées éditions Goursau et en  ligne
100 célébrités des Hautes-Pyrénées éditions Goursau, 2020.
Le monde religieux bigourdan du chanoine J-B Laffon, éditions Oeuvre dela Grotte, Lourdes, 1984